Envoyé par parismoi le Dimanche 09 Octobre 2011 à 10:50
INTRODUCTION
"17 Novembre:
Libération du virus. Tous les scientifiques ayant un rapport avec celui-ci sont morts aujourd'hui. Ou fous.
18 Novembre:
D'autres scientifiques se débarrassent du virus dans les égouts. Les autorités n'en sauront rien.
19 Novembre:
Les sans-abris meurent tour à tour. Les rats infestent les rues et mordent aléatoirement la population.
23 Novembre:
L'Etat, dans une grande précipitation, met la zone en quarantaine. Sans évacuer la population. Plus de deux-cent milles personnes saines seront ainsi piégées."
Voilà ce qui s’est passé. Durant la nuit du 18 Novembre un cri perçant atteignit mes oreilles. Cela me réveilla instantanément. Ça venait de la rue. Je l’appelle « ça » car il ne semblait pas appartenir à un être humain. Dans le salon, Lucie était là. Elle portait un boxer rose avec trois bandes blanches et un T-shirt gris. Elle aussi avait été réveillée. Adrien, lui, se levait péniblement. Trois personnes dans cet appartement. Trois colocataires. Trois étudiants. Trois amis. Lucie me demanda ce que cela pouvait être. Je ne répondis pas et me dirigeait machinalement vers la fenêtre.
L’obscurité dans laquelle était plongée l’allée ne m’aidait pas. Je regarda ma montre. 3h09.
« Encore un clodo qui philosophe, j’imagine, dit Adrien, avec la voix enrouée.
-Probablement. »
Je ne lui répondit rien d’autre. Je ne savais pas ce que c’était et ne voulait pas le savoir. Il fallait aller se recoucher. Nous retournâmes donc chacun dans notre chambre. J’ai eu tort de ne pas y prêter plus d’attention.
Je fis le premier à me réveiller le lendemain. Un Dimanche. Une lumière étrangement pâle envahissait le living. Mon premier réflexe fut d’aller à nouveau regarder la rue. Un grondement envahissait la pièce. Ce que je vis me surprit. Une foule de plusieurs vingtaines de personnes se dirigeait à l’opposé du centre. J’ouvris la fenêtre et appela une dame d’une quarantaine d’année. Elle avait un chignon défait et portait encore sa nuisette. Une ride lui traversait le front et des gouttes de sueur perlaient sur ses tempes.
« -Vous allez où là? » demandais-je. La dame tendit l’oreille, signe qu’elle n’entendait pas ce que je disait, certainement à cause du brouhaha omniprésent. Je répéta.
« -Allumez la radio, jeune homme. Vous serez bientôt dans le même cas que nous! »
Je suivis son conseil et alla dans la salle de bain, où une radio étanche était accrochée. Je l’alluma mais n’eu en retour que des parasites. Plus aucune station n’émettait.
Je me retourna et vis Adrien, ses écouteurs sur les oreilles. Adrien avait 27 ans. Il travaillait dans un fast-food en tant que serveur. Il n’étais pas très grand, mais assez musclé. La première fois que je le vis, il m’avait fait pensé à un rugbyman. Nous nous regardâmes un instant. Il écoutait « Down with the Siwkness », un morceau du groupe Disturbed. Je reconnaissait cette chanson par les cris présents à la fin de l’introduction. « Ça va mec? », demanda-t-il. Il est vrai que je devais paraître excité. Je me regarda dans un miroir rond accroché sur le mur de la pièce où nous étions. Je transpirais et avait de grosses cernes noires. « Ça va, mais laisse moi passer. » Il se poussa. J’alla à la fenêtre.
« -Y’a que du crachas, aucune des sta … » Je m’arrêta net. Plus aucun bruit n’était audible. Un calme étrange par rapport aux dix précédentes minutes. La rue était vide. Seul le froissement d’un journal au vent perturba cette sérénité. « Allume la télé, dis-je à Adrien
-Hey, c’est quoi ton problème ce matin?
-Allume la télé! Insistais-je. »
Il prit la télécommande présente sur la table basse et appuya sur le bouton d’alimentation. « Putain l’antenne déconne encore. » jura-t-il. Aucune chaîne n’émettait. Ce n’était pas l’antenne.
[ Dernière modification par parismoi le 09 oct 2011 à 10h53 ]
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