[Concours de Fanworks] Loups...

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W0lf0x

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Envoyé par W0lf0x le Vendredi 18 Novembre 2011 à 18:11


-Écrivain : Rexou.
-Genre : Horreur.

-Résumé : Une petite bande d'amis, pour fêter la fin de leur année scolaire et l'obtention de leurs diplômes, partent passer le Week End dans un chalet au milieu de la forêt. Au programme : la fête, l'alcool, le sexe, peut-être même de la chasse. Les garçons vont jusqu'à massacrer une louve et ses petits dans leur tanière. Mais lorsque le reste de la meute décide de venger la mère et les louveteaux, le sympathique petit Week End entre amis se change vite en une véritable chasse à l'homme à travers les bois... ils n'auraient jamais dû pénétrer sur leur territoire...
-Petite explication sur ma façon d'écrire : L'histoire se déroule en deux temps ; un chapitre sur deux, elle sera lue à travers les actions des humains, et les autres elle sera lue et vue à travers les yeux d'un loups.

CHAPITRE I
= Lu à travers les yeux du loup =



De mon regard d'amande, à la fois profond et intense, commun chez les êtres de ma race, j'observais avec tendresse les quatre petites boules de poiles brunes et noirs qui jouaient tout près de moi, aux jeux que les louveteaux faisaient peu de temps après leur naissance, les jeux qui leurs permettaient d'apprendre la vie, la chasse, et notre arme la plus puissante, celle qui nous permettait à tous de survivre à l'état sauvage : l'instinct, qu'il nous fallait rapidement savoir reconnaitre, écouter, et suivre. Oui, avec tendresse. Même si les humains ne savaient pas le voir, les yeux d'un loup... et de bien d'autres animaux... savaient être expressifs, et pas seulement le côté férocité que la nature faisait naître en nous. Ils savaient montrés la joie, la tristesse, l'amour... et seul une poignée de gens, généralement proche de toutes les espèces animal, pouvaient le voir.

Mes quatre petits étaient à peine âgés d'un peu plus d'un mois. Ils étaient nés tard pour la saison, mais par chance, ils étaient tous en pleine forme et en excellente santé. Trois d'entres-eux se disputaient une sorte de coque môle, faite en fourrure à poils si courts qu'on ne s'apercevait de leur présence qu'en les touchants, de couleur herbe, que les bipèdes utilisaient pour se protéger les pattes arrières sur lesquelles ils se déplaçaient. Je l'avais volé dans une de leurs grandes cavernes en bois artificielle, que j'avais visité trois semaines plus tôt, pour en faire un jouet à mes bébés. Et pendant ce temps, le dernier du quatuor restait à l'écart des autres, tirant sur les poiles noirs de ma queue. Le prenant par surprise, je me retourna et lui donna un coup de langue baveuse et affectueuse sur la truffe. Il lâcha un glapissement, tombât sur son derrière sous la force du choc, puis se releva rapidement et commença à me mordiller avec férocité la patte arrière-droite, comme s'il s'agissait d'un lapin qu'il venait d'attraper lors de la chasse et qu'il essayait maintenant d'égorger. Je pouvais m'estimer heureux que ses jeunes crocs ne soit pas encore assez développés pour vraiment m'entamer la chaire.

Je releva la tête, le museau haut, les oreilles droites, tel il incombait à mon rang, et laissa planer mon regard dans le petit carré de terre nue sur lequel nous nous étions installés. Entre les arbres se tenaient le reste des membres de ma meute, tous confortablement couchés ou assis, observant eux-aussi les louveteaux, attendant de voir ceux-ci voulaient venir jouer avec eux. Lors d'une naissance, tous les loups d'un clan étaient capables de se couper en quatre pour les nouveau-nés, afin de les protéger, de les amuser, ou encore de les éduquer. Les jeunes étaient pour nous le plus beau des trésors, le plus magnifique des cadeaux, les futurs membres qui permettraient à notre meute, comme à notre race, de survivre parmi le temps et les âges, malgré l'extinction qui nous prenait à la gorge. Nous étions six, en tout, sans compter les quatre louveteaux. Et tous les adultes présents étaient aussi mes enfants, dont les plus jeunes avaient quasiment deux ans. Mes yeux terminèrent leur course sur la louve élue de mon coeur. Son pelage brun volant sous une légère brise chaude d'été, elle était couchée devant la tanière qu'elle avait elle-même érigée à l'aide de ses seules pattes, entre les racines d'un imposant et vieux chêne, un coin humide et frai, tapissé d'une litière de feuilles mortes et de poiles de sa propre fourrure qu'elle s'était arrachée à l'aide de ses mâchoires, afin de rendre le trou à la fois plus confortable et plus chaud, là où elle avait mis au monde chacune des portées qu'elle avait eue avec moi. Maintenant, ne quittant pas ses petits derniers du regard, elle attendait patiemment qu'ils aient envies de venir manger.

Je resta un moment ainsi, parfaitement immobile, tel une statue couleur aile de corbeau, à observer cette magnifique bête. Elle releva le museau et nos regards se croisèrent. Je me souvenais encore de la première fois où j'avais vu ces deux beaux yeux dorés, le jour de notre première rencontre, celui où nous avions choisi de vivre ensemble afin de former notre propre famille, ainsi que notre propre meute. En fait, c'était surtout elle qui m'avait choisie, des années plus tôt, alors que je n'étais encore qu'un très jeune loup solitaire, lâché par les deux-pattes dans cette forêt dont à l'époque je ne connaissais absolument rien. J'avais erré entre les arbres, exploré et marqué ce nouveau territoire, puis j'avais hurlé, appelé dans le langage des chants et des sons de ma race, afin de trouver mes semblables. Et, au bout du douzième jour et de la douzième nuit, alors que mon hurlement d'appel commençait lentement à se muait en une plainte désespérée, doutant désormais que je trouve, un jour, une meute que je pourrais tenter de rejoindre, ou une femelle avec qui je pourrais en fonder une, elle m'avait répondu, dans un hurlement retentissant dans la nuit, tel un spectre m'appelant à travers la porte des limbes. Guidé par sa longue mélodie hypnotisante, j'avais marché dans les bois, traversais une bonne partie de ces terres, exploré ces lieux encore inconnus, avant de la trouver, assise dans ce même lieux, son beau museau levé haut vers le firmament étoilé. Et c'est là, alors qu'elle sentit ma présence et se tourna vers moi, que mes yeux d'amandes entrèrent pour la première fois en contact avec son regard d'or. Ce jour-là, elle était déjà en chaleur. Je ne résista pas lorsqu'elle s'approcha de moi et commença à vouloir me séduire en frottant son museau contre le mien, en me léchant tendrement le visage, en me mordillant le museau et en tirant sur mes oreilles. Elle se présentait ainsi à moi, et me proposer de fonder notre alliance. Je m'étais collé contre elle, je l'avais senti durant plusieurs heures, j'avais mémorisé son odeur de sève d'arbre et d'aiguilles de sapin, tentant de mètre de côté celle des phéromones, le temps de connaître son identité. J'avais enregistré la douceur et la chaleur de sa fourrure, les sons de son cri et de son grognement... le lendemain, notre union fut sellée après notre premier accouplement...

Je sortis de ma rêverie et mon attention retomba sur les trois louveteaux en train de se chamailler la coque pour patte humaine. L'un d'eux, un petit mâle noir, comme son père, avait réussi à se l'accaparer et grognait contre les deux petites femelles, l'une brune comme sa mère et l'autre d'un brun plus foncé, afin de les tenir en respect pour qu'elles ne lui chipent pas son trophée. Elles gémissaient, couchaient les oreilles en arrière, essayaient de lui lécher la truffe, cherchant à l'amadouer et à lui faire baisser sa garde. C'était celui dont j'étais le plus fier. Il était déjà le plus costaux de la portée et dominait sans trop de difficultés son frère et ses soeurs. Il ne faisait aucun doute pour moi que, s'il ne quittait pas plus tard la meute, partant à son tour à la recherche d'une compagne pour fonder la sienne sur une nouvelle terre, il voudrait me défier une fois adulte, lors d'une prochaine saison de reproduction, et prendrais ma place en tant que loup alpha, car je serais devenu trop vieux et malade pour battre un plus jeune en pleine-forme. Alors, ce jour-là, soit il me tuerait dans la fièvre du combat, ou parce que je refuserais de me soumettre à son autorité, soit il me chasserait de notre territoire parce que je n'aurais plus d'utilité dans le clan et le mettrait en danger, soit, si j'étais prêt à le considérer en tant qu'alpha, il accepterait de me garder dans la meute comme simple membre. J'espérais qu'il choisirait la première option, celle de quitter la meute, pas par esprit de famille, ou parce que j'avais peur pour mon avenir. Les loups ne suivaient pas la même logique et les mêmes règles que les humains. Chez nous, les lois se résumaient en trois points importants : "La loi du plus fort", "Manger ou être mangé" et "La survie de l'espèce avant tout". Mais ma meute était pour le moment la seule à arpenter cette forêt. Si nous voulions la coloniser et ainsi êtres les pionniers qui donneraient une nouvelle chance à la race des loups dans ces bois, il valait mieux en créer plus d'une seule.

Je ressentis une petite douleur à la patte arrière-droite, qui me fit monter les larmes aux yeux. Je montra les dents, ma fourrure se dressa, et me retourna vivement, sans grogner, pour voir ce qu'il se passait. Mais je repris immédiatement un air calme quand je vis que n'était que mon quatrième bébé, un mâle brun, qui avait réussi à m'arracher une touffe de poiles avec ses petits crocs déjà bien pointus. Je l'observa un petit moment, réfléchissant sur son avenir. Pour lui, par contre, je n'avais pas beaucoup d'espoir. Il était maigrichon et frêle, même pour un louveteau, il n'était pas particulièrement fort, n'avait pas non-plus un grand courage, semblant plus suivre de son propre instinct de survie plutôt que l'instinct de survie de son espèce, et il s'écrasait sans broncher devant son frère et ses soeurs. S'il s'était retrouvé à jouer seul entre mes pattes, c'était parce que ceux-ci l'avaient exclus de leur jeu. Il aurait sans doute de la chance s'il survivait assez longtemps pour devenir le membre oméga de la meute, ou d'une autre, moins s'il devenait un solitaire, car avec cet état d'esprit, il ne s'en sortirait jamais. Si le froid ne l'emportait pas sur lui, ce serait la famine, les ours, ou les humains... lorsqu'on n'avait pas la force de survivre à l'état sauvage, on ne survivait pas. C'était dur, c'était triste, mais c'était comme-ça.

Il y eut un petit aboiement de bébé-loup qui retentit dans l'air. Je jeta un coup d'oeil devant-moi. Celui qui avait pris le contrôle du jouet en tissu créé par les humains l'avait lâché et courrait maintenant vers sa mère. Ses soeurs en profitèrent pour le saisir et commencèrent à tirer chacune de son coté en grognant, l'une et l'autre voulant avoir la coque pour elle toute-seule. Mais finalement, elles le lâchèrent à leur tour assez rapidement... la petite brune foncée se retrouva avec l'objet sur la tête, le museau à intérieur, et dû se secouer un moment et le frapper avec ses pattes de devant afin de réussir à s'en débarrasser ... et filèrent rejoindre leur frère. Ce n'est que lorsque les trois premiers eurent commencer à sucer les mamelles pleines du bon lait nutritif, gras et riche, que le quatrième se décida à laisser ma fourrure tranquille pour y aller à son tour. Mais il n'eut pas le temps de commencer à boire : ma compagne se leva à ce moment-là et pénétra dans la tanière, suivi de prêt par nos quatre estomacs sur pattes, qui couinaient de toutes leurs forces, exigeant qu'elle se recouche et qu'elle remette la nourriture à portée de gueule. Maintenant que les louveteaux et leur mère étaient rentrés, la meute avait quartier libre. Nous savions, d'instinct, et même d'expérience pour certains d'entre nous, donc moi-même, qu'il ne fallait jamais déranger une louve à l'heure où elle donnait la tétée à ses petits, au risque de se recevoir une sacrée raclée de sa part. Et avec ce genre de choses, les femelles pouvaient se montrer terriblement féroces, et même abattre sans problème le plus puissant des loups. Nous allions en profiter, nos réserves étant vides, pour allez chasser le gros gibier.

J'aboya un coup pour rassembler la meute. Les autres loups se levèrent dès que mon ordre retentit et s'avancèrent vers moi. Puis nous partîmes tous ensemble pour traverser plus de la moitié de notre territoire forestier, constitué surtout de chêne, de sapins et de hêtre, à la queue leu-leu, chacun prenant bien soin de marcher dans les empreinte de celui qui était en face de lui. De cette façon, il était impossible de déterminer notre nombre. C'était une technique pour prendre nos ennemis et nos proies par surprise, mais aussi un excellent moyen de défense. Un adversaire qui ne connaissait pas la force qu'il devrait affronter hésiterait plus longtemps à nous attaquer, et nous laisserait le temps de riposter ou de fuir. Ça constituait un grand avantage. Et un autre de nos avantages était que nous connaissions très bien cette forêt, comme notre fourrure, toutes les bonnes cachettes, les meilleurs coins de chasse, ainsi que les êtres y vivants, ceux nous étant inoffensif, ceux pouvant nous être comestible et ceux capables de nous faire du mal. A par les ours, qui généralement nous évitaient, sauf durant les temps de famine, surtout lorsque la saison froide débutait et où ceux-ci devaient faire des réserves pour leur hibernation, où nos deux races se disputaient la nourriture présente dans nos bois, et les bipèdes, qui par chance n'étaient pas souvent dans le coin, nous n'avions pas beaucoup d'ennemis naturels pouvant nous nuire.

Ce n'est cependant pas pour ça que nous ne pouvions pas être mis en danger par ceux-ci. Alors que, après déjà plusieurs heures de marche, nous arrivions à la moitié du chemin, nous étions obligés de traverser une de ces rivières de pierre dure et noire qui appartenaient aux humains et sur lesquelles ils circulaient. Comme je l'avais déjà dit, il était rare de voir ceux-ci dans la forêt, mais ça ne voulait pas dire que ça n'arrivait jamais. Et ce jour-là, notre ouïe fine nous permit de détecter les étranges bruits de pas et les hurlements d'un des terribles animaux fonceurs à l'intérieur desquels ils voyageaient. Avec un grognement sonore, j'ordonna aux autres de se coucher et de rester là où ils étaient, bien cachés parmi les arbres. Tapis dans le feuillage, nous attendîmes de le voir passer avant de continuer notre route. Enfin, il apparut à notre regard. Celui-ci était particulièrement grand et bruyant, d'un blanc tacheté de roux, et de nombreux cris de bipède en échappaient. Il devait être assez énorme pour en transporter une douzaine... un bruit coup de tonnerre déchira l'air, rendant nos tympans douloureux. Une odeur de feu se mit à flotter, des feuilles furent happés par quelque-chose de rapide et d'invisible et volèrent juste au-dessus de ma tête. Nous nous dispersâmes rapidement, ventre à terre, cherchant à échapper aux projectiles que les humains tiraient sur nous. Je grinça des crocs en entendant l'atroce hurlement du monstre, un KKKKKRRRRRIIIII à briser la glace d'hiver, qui dura quelques secondes qui me semblèrent plus d'une minute.

Il n'y eut pas de nouveau coup de feu. Après son hurlement et une courte pose, la bête des hommes continua sa route, laissant échapper son grognement habituelle et une longue traînée de fumée sombre et étouffante, comme si de rien n'était, et il disparu au loin dans un tournant. Mais comme deux assurances valaient mieux qu'une, et que les humains étaient des êtres assez intelligents pour tendre des pièges, nous restâmes cachés ainsi pendant environ une demi-heure, chacun de nos sens restant en éveil, guettant le moindre danger. Le temps passa sans que rien ne se passe, et je fis alors signe d'un nouveau grognement à celui qui était en bas de notre hiérarchie, le membre oméga de la meute, un loup de petite taille à la fourrure noire, lui ordonnant de sortir en premier pour détecter s'il y avait encore un risque. Il s'exécuta, non sans laissait émaner une odeur de peur, se leva lentement, la truffe à l'aire, reniflant, cherchant à détecter le moindre problème. Puis, toujours aussi lentement, il sortit de la forêt et s'avança sur la rivière de pierre, tâtant le sol à chaque pas comme s'il craignait de se brûler ou que la roche ne redevienne de l'eau et ne l'engloutisse. Il tremblait légèrement. Il sentit la terre et l'aire pendant environ deux minutes, puis se détendit et aboya nous signaler qu'il n'y avait plus de danger. Le petit groupe traversa rapidement les eaux dures, puis reforma une ligne droite, moi en tête, et nous repartîmes, plus prudemment qu'auparavant, tout en gardant nos sens en éveil. Au passage, je remarqua que quatre longues marques noires, comme des brûlures, étaient apparus sur la pierre là où la créature s'était stoppée. Et en plus, ces énormes montures pouvaient brûler avec leurs pattes ?

Tendis que nous nous dirigions vers une prairie dans laquelle les biches et leurs faons avaient l'habitude d'aller brouter, le meilleur terrain de chasse si on voulait faire une grosse prise, je réfléchissais à ce qu'il venait de se passer. Généralement, même si nous n'apprécions pas particulièrement les bipèdes et que de toute évidence ils nous le rendaient bien, et qu'ils étaient aussi notre plus terrible prédateur, leur présence dans la forêt n'était pas "toujours" signe de danger pour nous. Le plus souvent, ils ne faisaient que passer, ou ne restaient que deux ou trois jours, vivant dans un de leurs monstres ou une espèce de tanière en tissus qu'ils créaient en arrivant et qui disparaissait à leur départ. Mais avec cette attaque directe, il était clair à mes yeux qu'il valait mieux éviter ceux qui venaient d'arriver et rester cacher au fond de notre territoire jusqu'à ce qu'ils s'en aillent. Ce n'était pas vraiment le meilleur moment ! Avec la naissance des louveteaux, qui étaient encore en pleine croissance, nous avions besoin de beaucoup de nourriture, ou du moins ma compagne en avait besoin, afin de reprendre des forces et renouveler son lait. Je m'inquiétais en pensant à elle et nos petits qui étaient restés seuls là-bas. Par chance, ils étaient en sécurités dans la tanière, où les chasseurs ne les trouveraient jamais. Du moins, c'est ce que je pensais...

-Fin du chapitre 1, chapitre deux à venir =)

[ Dernière modification par Rexou le 18 nov 2011 à 18h12 ]


YagamiSora

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Envoyé par YagamiSora le Lundi 21 Novembre 2011 à 10:52


Une fic qui promet une belle histoire de vengeance qui pourrait beaucoup nous toucher.

Si tu gère bien la suite, on pourrait ne pas savoir avec qui l'on tient, si c'est avec les loups ou les humains..

Seul défault, peut-être long a se mettre en route. Autant de ligne pour qu'au final, il ne se passe que ca. Mais l'avantage c'est qu'on arrive parfaitement a imaginer la scène & l'ambiance.

En tout cas, ca promet et j'attends la suite.

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W0lf0x

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Envoyé par W0lf0x le Vendredi 25 Novembre 2011 à 17:51


Merci pour tes compliments, Yamagi ^^ Je vais quand-même me défendre un peu par rapport au défaut : si je me suis accé beaucoup sur la description dans ce chapitre, c'était surtout parce que écrire une histoire où les loups sont les héros, et sans le moindre dialogue, cela aurait rendu vraiment court si je n'avais pas cherché tous les moyens de le rallonger. De plus, puisqu'ils ne parlent pas, je voulais mettre en avant leurs sentiments et ce qu'ils ressentaient. Le premier chapitre est surtout présent pour présenter les lieux et la meute, et c'est pareil pour le second, mais du côté humain. J'espère au moins que cela ne rend pas mon histoire ennuyeuse ?

CHAPITRE II
= Côté humains =
ATTENTION : Certains passage de ce chapitre risquent choquer les plus jeunes.



-Bon sang, Carl', t'est vraiment trop c** !

Mike, effrayé par le soudain coup de feu que ce petit fils de riche pourri gâté de Carlos avait tiré par la fenêtre du van qu'il était en train de conduire, venait de freiner d'un coup sec, continuant le chemin sans que les roues ne tournent, sur environ un mètre. Le véhicule manqua de peu de se renverser et de faire un tonneau. Avec plusieurs bruits de chutes et des cris de protestations, ses amis à l'arrière s'affalèrent contre le sol métallique et sur les sièges. Les pneus avaient crissés sous le coup, lâchant un râle assourdissant, qui donna l'impression aux passagers que leurs dents tremblaient, comme si le bruit sortait directement de leur bouche. Il ne regarda pas par le rétroviseur pour vérifier, mais le jeune homme à lunette et aux cheveux roux qui était au volant imagina facilement les quatre longues marques noires qu'ils avaient dus faire sur la route.

-Pourquoi t'a tiré ?! Ajouta-t-il lorsque le van s'immobilisa.
-Pu**in, j'les ai raté ! Râla le fameux Carlos, sans tenir compte de la question, en jetant violemment son fusil de chasse par terre. Tu m'avais pas dit qu'il y avait des loups dans cette forêt !
-Eh, Carlos, s'exclama Alexandra, tombait à quatre pattes, en s'écartant rapidement du canon de l'arme qui avait tournée comme une toupie et s'était arrêtée en pointant vers-elle, fait un peu gaffe avec ce machin !

Mike se tourna vers le petit groupe à l'arrière du vieux véhicule, constitué de ses deux meilleurs amis, Carlos, un jeune homme boutonneux et blond, qui n'avait pas peur de montrer qu'il avait du fric, avec ses fringues branchées et sa montre en or, et Alfred, un garçon musclé, un peu rond et chauve, grand fan de tout ce que faisait le fils de riche et qui était, en quelque sorte, son majordome personnelle. Il regardait par la fenêtre pour vérifier si tous les canins sauvages étaient bien partis. Leurs trois copines étaient également présentes. Alexandra, celle de Carlos, une jeune fille aux longs cheveux blonds qui lui descendaient jusqu'aux genoux, le genre de fille aventureuse, à être gentille à ses tendres heures, mais à qui il ne valait mieux pas marcher sur les pieds. Mena, sa copine à lui, une petite brune, avec des lunettes qui lui donnaient des yeux globuleux comme ceux des insectes, et que le rouquin trouvait vraiment belle, même s'il n'était pas rare qu'on lui lance pendant les fêtes où ils dansaient ensemble "Oh, mon pote, t'as perdu un pari ?". Elle était à genoux et suçait son tube de ventoline, qui laissait échapper des pshit sonores, de toute évidence après avoir était effrayée par sa chute dans le van. Et Maya, qui s'efforçait de se relever en s'aidant d'un bout de banquette déchirée qui pendait lamentablement à l'un des sièges. Elle était une adolescente aux cheveux noirs, maquillage noir, vêtements noirs,... en bref, une gothique, au caractère de garçon manqué, qui accompagnait Alfred. En fait, tout le monde savaient, sauf-lui, ou alors il faisait comme si de rien n'était, qu'elle n'avait acceptée de sortir avec lui que pour pouvoir être dans la plus célèbre bande de tout le campus, celle de Carlos Dubeauvil, le fils à papa millionnaire du lycée, grâce à qui le directeur avait pu se payer un nouvel équipement pour la salle de gym, des distributeurs de bonbons et de boissons à tous les étages, de nouveaux ordinateurs pour l'année prochaine et, selon les ragots que l'on faisait circuler dans les dortoirs, parmi les élèves internes, une superbe piscine avec jacuzzi dans son jardin. Et il y en avait qui se demandaient encore comment il pouvait avoir eu la moyenne dans toutes les matières, alors qu'il passait ses soirées en boites et ses Week End à la chasse. Et le dernier, le plus jeune du groupe avec ses onze ans... onze ans trois quarts, il ne fallait pas oublier de la préciser en sa présence... Adrien, le petit frère de d'Alexandra, que ses parents avaient forcés à emmener passé le Week End dans les bois avec elle, bien que ni elle, ni lui, n'en aient eux envie, donnant comme prétexte que ça lui ferait du bien de sortir un peu de devant ce stupide écran qui lui fichait la cervelle en bouillit. Le petit se releva en disant :

-Alexandra, me suis fait mal aux fesses.
-Oh, ça c'est vachement subtile, marmonna celle-ci en levant les yeux au ciel.-Pourquoi tu as tiré, Carlos ?! Répéta Mike en jetant un regard noir à celui-ci. T'as failli m'envoyer dans le décors ! Et tu sais très bien que si je bousille la caisse de mon co**ard de beau-père, j'ch'uis un homme mort !
-Oh, te prend pas la tête, Mike, répondit Alfred, en honorable lèche-botte qu'il était, à la place de Carlos. Ce van, toute façon, il est déjà complètement pourrave.
-Peut-être, mais Bernard le connait jusqu'à la dernière rayure, alors faite gaffe, ok ! Et toi, tu ranges ton arme jusqu'à ce qu'on arrive.

Non sans ronchonner, Carlos s'exécuta, ramassa son fusil et le remit dans son étui en cuire. "Mais qu'est-ce qui m'a pris de le laisser prendre ça ?!" se demanda Mike en pestant contre lui-même et son idiotie. Il attendit que tout le monde ai repris sa place sur les vieux sièges, puis donna un coup d'accélérateur et le van reprit sa route, laissant échapper derrière-lui un large nuage de fumée noire qui vola et disparut parmi les arbres. Au fond, Alfred n'avait pas tors. Le vieux véhicule, qui avait surement été autrefois blanc, était maintenant couvert de rayures et de taches de rouilles. Pendant qu'il avançait, les roux grinçaient et les parois tremblés. A chaque nouveau mètre qu'il réussissait à faire, on avait l'impression qu'il allait tombé en morceau et les écraser sous plusieurs kilos de ferrailles. Bernard, le nouveau fiancé de sa mère, passé son temps à raconter à qui voulait bien avoir l'indulgence de l'écouter qu'ils avaient vécus toutes sortes d'aventures, tous les deux, tel que traverser l'Amazonie, ou encore après avoir fait un passage dans un film de James Bond qui ne devrait pas tarder à sortir au cinéma, bien que ça faisait près de quatre ans qu'on attendait "impatiemment" de voir paraître l'affiche. Mais il était aussi vrai que ce mec était le plus gros mito de toute la création. Le mauvais état du van était d'ailleurs la raison pour laquelle ils étaient en retard sur l'horaire prévu : parce qu'il avait fallu presque une demi-heure à Mike pour convaincre Myna qu'il n'y avait pas de danger et qu'elle pouvait monter dedans, juste après avoir passé au moins autant de temps à parler avec ses parents, qui étaient du genre protecteurs et ne voulant pas laisser leur "bébé" toute seule tout un Week End entier sans-eux, dans les bois, qui plus est, avec toutes ses allergies et les animaux sauvages qui pouvaient y rôder, pour qu'ils acceptent de la laisser partir. Carlos passa entre les deux sièges-avant et s'installa du côté passager.

-Pourquoi tu m'as pas dit qu'il y avait des loups, dans ta forêt ? Demanda-t-il, un petit sourire sadique se dessinant sur ses lèvres. J'aurais pris un plus gros calibre, si j'avais su. Avec ces bêtes-là, y a de quoi se faire une bonne prise digne de mon grand-père.

Mike jeta un léger coup d'oeil à l'étui de l'arme qui reposait sur les genoux de son ami. Durand leur voyage, il n'avait pas quitté la chose, il l'avait caressé, et parfois même l'avait bercé comme s'il s'agissait d'un nourrisson. Autant dire qu'il aimait beaucoup son fusil. Lui, il n'y connaissait absolument rien dans ces machins-là, mais celle-ci lui semblait déjà être d'un calibre assez élevé. Le garçon commençait un peu à s'inquiéter pour la suite. Il répondit :

-Je ne t'ai pas dit qu'il y avait des loups ici tout simplement parce que je l'ignorais. Enfin, oui et non... j'avais entendu des rumeurs comme quoi une association de protection de ces bêtes, ou un truc dans le genre, avait décidée de les réhabiliter, mais je ne savais pas qu'ils l'avaient vraiment fait. C'était il y a déjà plusieurs années...
-Arrête, tu sais même pas ce qui se passe dans la forêt où y a ton propre chalet ?!
-Et alors ? Toi, tu vis à Paris, et c'est pour ça que tu es au courant du dernier ivrogne crevé sous un carton ? En plus, la dernière que j'ai fichu les pieds ici, j'avais sept ans...
-Si... si les loups... ont été... réhabilités... ça veut sans... doute dire... qu'ils sont... protégés... non ? Demanda Myna depuis l'arrière du camion.

Mike lui jeta un coup d'oeil par le rétroviseur. Elle s'était installée en bout de banquette, juste entre la porte et Alexandra, qui essayait de maintenir son petit-frère assis sur ses genoux, comme si elle voulait se tenir prête à sauter en cas de problème. Mena était une fille intelligente, l'une des meilleurs de tout le lycée d'où la petite bande venait, mais malheureusement pour elle, elle était aussi assez trouillarde, en plus des différentes maladies, allergies et autres problèmes qu'elle avait... ou plutôt qu'elle pensait avoir. L'idée traversa alors aussi la tête de son petit copain : elle avait raison, les loups étaient une espèce protégée ! Carlos, lui, tourna la tête vers l'arrière du véhicule et lui répondit :

-Ouai, c'est justement ça, qui est cool !

Il lui fit un petit clin d'oeil sensuel, comme si ce qu'il venait de dire était vachement romantique. Mike serra les mâchoires : il le savait très bien, pourtant, qu'il se moquait complètement de cette fille, qu'il ne faisait ça que pour le faire enrager à lui, mais le pire dans tout ça, c'est que ça marchait très bien...

-Wo, wo, wo, attendez un peu, j'veux pas d'problèmes avec la loi, moi...
-Ah bin ça, le coupa Alfred, qui regardait toujours par la fenêtre arrière, en sortant de sa poche et en mettant en évidence un grand sac plastique remplis de petits bouts de plantes verdâtres, t'aurais dû y penser avant de me laisser monter avec ça !
-Cache-moi ça, andouille ! répliqua Mike. Et justement, je veux pas ajouter en plus braconnage à nos infractions !
-Bah, laisse tomber, voulu le rassurer Carlos, dans cet état, les chasseurs comme moi, y risquent rien. Et puis si tu crois que c'est une stupide loi à deux ronds comme celle-là qui va arrêter un Dubeauvil...
-Ecoute, Carl', j'te l'demande en tant qu'ami : laisse tomber les loups pour ce week end.

Le fils de riche jeta un regard renfrogné à Mike. Pendant un moment, celui-ci craint qu'il ne refuse. Comme il le disait si bien, presque toute sa famille était le genre de personnes qui se croyaient tout permis parce qu'ils étaient riches, dont chaque enfant naissaient avec une cuillère en argent dans la bouche. Puis, au bout d'un moment, lorsque le conducteur se mit à faire style de couiner et lui fit un regard de chien battu avec un petit sourire, il lui donna un coup de poing à l'épaule et lui répondit :

-Bon, ça va, t'as gagné, je ne chasserais pas les loups, mais arrête de me regarder comme ça ! J'ai à chaque fois l'impression que tu me dragues !
-Merci, chéri...

Le rouquin changea son sourire charmeur en un rire amusé, puis se concentra sur la route. Le coup du petit chien battu, où le CPCB, comme il avait fini par l'appeler, était sa botte secrète pour faire craquer son pote. Ca marché à chaque fois avec lui. S'il se souvenait bien des indications de sa mère, le chemin qui menait au chalet devrait se trouver à trois kilomètres sur la droite...

-Tien, au fait, ajouta-t-il à l'adresse de Carlos, c'est vrai que tu as un flingue plus puissant que celui-là ?
-Tu le fait exprès, ou quoi ?! Répondit Alfred à sa place, une fois de plus, comme s'il avait peur que celui qui lui promettait depuis des années d'être son "futur patron" en faisant de lui son chauffeur privé ne s'écorche la langue en parlant par lui-même. T'as oublié pourquoi les Dubeauvil sont si riches ?
-Oh, eh, vous allez pas nous les recasser avec cette histoire, intervînt rapidement Maya, qui parlait pour la première fois depuis leur départ de Paris.

Il était vrai qu'à force que le fils à papa la raconte sur tous les toits, le campus entier était au courant de l'histoire de la fabrique DubeauLendemain, créé par l'arrière grand-père de Carlos durant les débuts de la guerre 14-18. En ce temps, il était devenu le plus gros marchant d'arme de France, et continuait encore à en fabriquer, l'entreprise ayant était reprise par le père Dubeauvil, puis par le petit-fils, et il était prévu qu'un jour ce soit Carlos, l'arrière petit-fils, qu'y en prenne la tête. Elle s'était aujourd'hui spécialisée dans le secteur des articles de chasse. Des rumeurs rapportaient cependant qu'ils déportaient certains de leurs produits dans d'autres pays en guerre, mais ça, ça n'avait encore jamais était prouvé. Et c'était bien la seule rumeur sur sa "noble lignée" dont le dernier des enfants Dubeauvil refusait de parler.

-Oui, c'est vrai, c'était une question stupide, admit Mike.

Il continua la route, tentant de se concentrer le plus possible sur l'orée de la forêt à sa droite. Il voulait être sûr de ne pas louper le petit chemin qui les mènerait jusqu'au chalet, qu'ils ne devraient plus tarder à voir, maintenant. Carlos se pencha vers-lui et parla à voie basse, de façon à ce qu'il soit le seul à pouvoir l'entendre, et il fut d'ailleurs beaucoup aidé par les nombreux bruits métalliques du véhicule, à tel point que lui aussi dût se pencher un peu :

-Nan, mais, honnêtement, entre toi et moi, tu lui trouve quoi, à la bègue ?

En disant la bègue, il voulait parler de Myna, qu'il pointa d'ailleurs du pouce au moment où il le dit. C'était son surnom parmi tous les élèves du campus, sauf pour Mike. Le genre de surnom bête et méchant que les brutes n'ont pas trouvées de jeu plus intelligent que de les inventer juste pour rappeler leurs différences à ceux qui les portaient. Agacé, le conducteur répondit :

-Tu m'as déjà posé la question et je t'ai déjà répondu : je la trouve belle, c'est tout. C'est comme-ça. Et arrête de l'appeler la bègue et fou lui un peu la pais !
-Bah, ajouta Carlos en s'étalant sur son siège, les mains croisaient derrière sa tête et les pieds reposants sur la boite à gant, toute façon, j'l'ai toujours dit : t'as des gout d'ch**te.

Mike fut tellement énervé par ses propos qu'il rata le virage. Il dut faire demi-tour et s'engagea dans le petit chemin de terre qui menait jusqu'au lieu où il avait passé la plupart des vacances de son enfance. Les quelques minutes qui restaient du voyage se firent dans le silence. Enfin, ils le virent apparaître : il se tenait là, dans un grand cercle d'herbe nue de tout arbre, au milieu des sapins. Le chalet était monté en hauteur, à environ trois mètres du sol, sur une sorte d'estrade, et on pouvait y accéder par un escalier. A l'extérieur, dans la cour, on pouvait voir une petite balançoire, que les saisons n'avaient malheureusement pas épargnées : elle était complètement pourrie, et on pouvait comprendre au premier coup d'oeil qu'il ne valait mieux pas s'y asseoir dessus si on ne voulait pas se prendre une gamelle. On pouvait aussi voir un banc en pierre, ainsi qu'un abri pour le petit bois de cheminée, qui était vide pour le moment. Le chalet en lui-même semblait accueillant et chaleureux. Entièrement fait en rondins de bois, il était de taille moyenne et ne semblait pas trop avoir souffert par le temps. Quelques lières avaient poussées par-ci par-là contre les murs, le gazon aurait bien eu besoin d'un bon coup de tondeuse, mais rien de bien gênant si, comme la petite bande d'amis, on voulait juste y passer un Week End. Le conducteur stoppa le véhicule juste devant l'entrée, et tous sortirent de là à grande vitesse, se dépêchant de quitter cet engin presque en ruine, Mike et Carlos passant par les deux portes de devant et le reste du groupe par la grande de derrière. Une fois à l'extérieur, le rouquin resta un moment immobile à contempler la bâtisse, un sourire rêveur aux lèvres... il était content de revenir à cet endroit. Ca lui rappelait le bon vieux temps où il venait y passer les vacances avec son père. Leurs parties de pêches dans la petite rivière qui coulait un peu plus bas, et le jour où il lui avait appris à faire de l'escalade sur les falaises rocheuses, un peu plus au Nord, qu'on arrivait même à apercevoir entre les arbres. Ou encore toutes les parties de cache-cache qu'ils s'étaient fait à travers la forêt...

-Oh, Miky Mouse, réflexes !

Mike se retourna en entendant son surnom... et eut le souffle coupé alors qu'il se prenait un grand sac de voyage dans l'estomac. Sous le poids de celui-ci, il tomba à la renverse sur le dot. Il donna un coup de pied pour se débarrasser de son fardeau et poussa sur ses mains pour s'asseoir. Tous ses amis se mirent à rires. Le regard vert du jeune homme tomba sur le visage de celle qui était le plus prés de lui, Maya, qui lui dit :

-Alors quoi, tu tombes déjà à mes pieds, Poil de Carotte ?

Cela causa encore une plus grande hilarité dans le groupe, et là, le jeune garçon à lunette se joignit à eux, riant à son tour de bon coeur. Il se releva, aidé par Carlos qui lui avait tendu la main, puis ramassa le sac par une de ses lanières et essaya de le renvoyer sur Alfred, qui était monté sur le van pour ouvrir le coffre de toit et qui avait voulu voir ce dont était capable son copain. Mais il était si lourd qu'il retomba comme une pierre sans avoir fait un mètre dans les airs.

-T'es vraiment nul, mec ! Dit le chauve en se tenant à la poignée du coffre pour ne pas chuter tellement il rigolait.
-Bon, allez, mes cou***es, intervint Carlos. On va pas restait comme ça la bouche ouverte, ou on va finir par gober les mouches ! On est jeune, on est en vacances, on a not' diplôme ! Que la fête commence !

Son corps disparu quelque seconde à l'intérieur du van, et lorsqu'il ressortit, l'auto-radio marchait à fond, passant une musique de Michael Jackson, sans doute un nouvel honneur pour lui qui avait été fait pour sa mort. Pendant qu'Alfred balançait leurs bagages, le reste de la petite bande prirent tout ce qu'ils pouvaient et se dirigèrent vers l'entrée de la baraque, chantant en même tant que la musique, sauf Mena, qui n'aimait pas chanter à cause de son bégaiement. Alexandra, elle, se déhanchait au rythme de la musique, agitant les mains comme si elle avait des pompons qu'on pouvait voir dans les films de pompomgirl, sous les sifflements de son petit copain qui la suivait de très près. Maya fut la première à atteindre le chalet. Mike, juste derrière, lui lança en fouillant dans sa poche, qui laissa échapper une plainte métallique :

-Attend, je t'envoies les clés.
-Pas la peine, c'est ouvert, répondit elle en poussant la porte dans un grincement des gonds qui n'avaient pas été huiler depuis longtemps.
-Comment-ça, ouvert ?

Le garçon à lunette posa tous son chargement sur le porche et suivit la fille. Il cragnit pendant un moment d'avoir eu la visite de cambrioleurs. Par terre, il y avait des empreintes, faite de bous sèche depuis déjà plusieurs jours, des empreintes qui ressemblaient à celle d'un chien. Une odeur acre, acide, flottait dans l'air, qui le poussa à se pincer le nez.

-Ce sont des traces de loup ! S'exclama Carlos en entrant à son tour. T'a eu la visite d'une de ces bestioles, mon pote !
-Ca p* ! Ajouta Myna.
-Ca sent la pi**e, continua le fils à papa. Ils ont dus marqué leur territoire dans le coin.
-Attend, tu... tu penses qu'ils... sont toujours là ? Demanda la jeune fille, en tripotant le bouton de sa ventolline.
-Na, ces machines, ça vi pas dans ce genre d'endroit. Ils ont dus juste venir y faire un tour et y sont repartis. T'aurais dû laisser ton numéro, ils voulaient peut-être louer, ajouta-t-il en tapant dans l'épaule de Mike.

Cependant, malgré le fait que Carlos assurait que les canins sauvages n'étaient pas restés dans le chalet, le groupe prit quand même bien soin de visiter entièrement la vieille bâtisse, pour en être sûr. L'entrée débouchait sur un long couloir, avec une porte à droite, qui donnait sur un grand salon avec cheminée, et au fond une porte vitré qui laissait entrevoir le balcon. Une autre se trouvait à gauche et donnait sur la cuisine. Si on continuait plus loin, on tombait sur d'autres portes, qui dans l'ordre, nous faisaient pénétrer dans une grande salle de bain au carrelage qui représentait la mer, les toilettes et pour finir trois chambres au fond, deux munis de lits jumeaux et une de lits superposés. Il avait raison : à par les empreintes de pattes et l'odeur d'urine, il n'y avait pas la trace d'un loup dans le coin.

Mike observa un long moment la porte pour tenter de comprendre comment il avait bien pu l'ouvrir. Apparemment, la rouille avait eue raison du verrou et il avait cédé, permettant à l'animal s'il avait poussé un peu fort de l'ouvrir. Il ne manquait rien... du moins, il n'en avait pas l'impression. Et tout semblé intact, sauf bien sûr l'un des deux canapés qui trônaient dans le salon et qui avait été marqué par la bête. En conjuguant leurs forces, les trois amis réussirent à le faire passer à l'arrière du chalet. Mike s'occuperait de revenir dans la semaine avec une remorque pour l'emmener à la déchetterie, mais en attendant, ils n'allaient pas se foutre le Week End à l'air pour si peu. Pendant ce temps, les filles et Adrien finirent de décharger les bagages et de les installer. Ils s'occupèrent aussi d'ouvrir toutes les fenètres pour tenter de chasser la mauvaise odeur. Il y eut une petite dispute entre le frère et sa soeur lorsqu'elle s'aperçut qu'il avait réussi à glisser sa caméra au milieu de ses affaires. Elle détestait lorsqu'il prenait cet engin, car il avait pris la mauvaise habitude de la filmer toujours au mauvais moment et dans les situations les plus gênantes. Il était vraiment très doué pour ça. Adrien était le genre de petit garçon qui passait ses journées devant la télévision et qui n'aimait pas du tout qu'on le sorte de devant son poste. Il était fan de la cinématographie et rêvait, un jour, de devenir réalisateur. Mais en attendant, il s'entraînait sur sa pauvre frangine qui semblait être une actrice maudite avec un caméraman comme lui.

Lorsqu'ils furent installés et que l'air dans le chalet devint à peu près respirable, le petit groupe se retrouva sur le balcon. Mike prit alors la parole :

-Bon, si on veut s'allumer la cheminée et se faire une grillade, ce soir, y nous faut du bois. Alfred et Carlos, vous vous en occupez ?
-Ca roule, mon vieux, répondit le petit riche.

Tout le regardèrent, à la fois étonné et suspicieux. Carlos n'aimait pas le travail manuelle. Normal, depuis sa naissance, tout le monde avaient toujours tout fait pour lui. Alors qu'il accepte comme ça d'aller chercher du bois pour le feu sans ronchonner, ou même juste souffler, c'était plutôt louche.

-Et tu laisses ton fusil ici, ajouta le rouquin, comprenant tout à coup ce qu'il pouvait avoir en tête. N'oublie pas ta promesse !

Le jeune homme se renfrogna bel et bien, ce coup-ci, puis souffla comme ils s'y étaient tous attendus, et enfin acquiésça. Il fit un signe de la main à Alfred pour qu'il le suive et ils commencèrent à partir tous les deux. Ils passèrent devant le van et, après s'être bien assuré que personne ne pouvait le voir depuis le chalet, y récupéra une banane qu'il avait caché dans la boite à gant et l'accrocha autour de sa taille.

-C'est quoi ? Demanda Alfred.
-Plus tard...

Les deux amis s'enfoncèrent au milieu des arbres. Tendis qu'ils avançaient, ils ramassaient le maximum de petits bois qu'ils pouvaient trouvés, et, au bout d'un moment, le chauve, qui ne pouvait pas en porter d'avantage, suggéra :

-C'est bon, je pense qu'on peut rentrer !
-Attend !

Carlos, lui, venait de lâcher son tas et observait le sol, sa main caressant la terre. Alfred regarda lui-aussi par-dessus son épaule et vit qu'il avait trouvé d'autres empreintes de loups. Ils venaient d'arriver dans un petit cercle de terre nu, et le sol était couvert des traces de ces animaux sauvages. Le regard brillant de malice, le fils à papa releva la tête et fixa un trou creusé entre les racines d'un vieux chêne, d'où sortait un long et puissant grognement.

-Tu crois que... commença Alfred.
-Ouai, c'est une tanière. On est arrivé sur le domaine d'une meute, et il y a un loup, là-dedans.

Le gros garçon était inquiet : il connaissait ce regard et savait ce dont il était capable quand il l'avait.

-Laisse tomber. Sauviens-toi, tu as promis. Et en plus, t'as pas ton fusil.
-J'avais croisé les doigts. Et en plus, j'ai pas besoin de fusil.

Il ouvrit la fermeture éclair de sa banane et en sortit un objet vert, ovale et métallique, qui au premier coup-d'oeil faisait un peu penser à un petit ananas. Alfred fit des yeux ronds en la voyant.

-C'est une vraie ?
-Ouai, j'l'ai taxé à mon grand-père.

Carlos dégoupilla la grenade et la fit rouler jusque dans la tanière. Puis il saisit la manche de son ami, qui lâcha à son tour le bois qu'il portait et le força à aller se planquer derrière un arbre. L'explosion causa un terrible BOUAMMMM qui leur donna l'impression que leurs oreilles explosaient elles-aussi. Des morceaux de terres et de roches volèrent dans tous les sens, écorchant leurs abris sans leur causer à eux le moindre dégât. Lorsqu'ils ressortirent, ils virent que la tanière s'était en partie effondré. Carlos s'approcha. Il semblait fier de lui... et tout à coup, un éclair rouge jailli du trou, poussant un terrifiant grondement...

-GGGRRRAAARAAAOOOWW !!!

... et tenta de lui happer la jambe. Celui-ci recula de trois pas et tomba à la renverse en se prenant le pied dans une racine. Ce qui avait dû être autrefois un loup à la magnifique et soigneuse fourrure tentait maintenant de ramper en sa direction pour l'égorger. Ses muscles saillants, son sang giclant dans tous les sens et souillant le sol autour d'eux, ses pattes en charpie grattaient le sol avec puissance. Le cri qu'il poussait semblaient venir d'outre-tombe, comme si ses cordes vocales avaient été réduites en bouillit. Il n'avait plus de canin que la forme, et ressemblait surtout à une masse informe faite de chaire au milieu d'un lac rouge. Seul ses yeux, des yeux jaunes qui semblaient être devenu sombre, avaient été épargner par l'explosion. Le regard que lui lançait la bête semblait être un regard empli de haine... elle ne semblait vouloir qu'une seule chose, avant de mourir : emporter son tueur avec elle. Mais avant qu'elle n'ai réussie à s'approcher davantage de lui, Alfred jaillit à ses côtés, levant une grosse pierre, et l'abattit sur sa tête à trois reprises. L'animal finit par s'immobiliser en poussant un dernier râle fait de douleurs et de désespoirs. Il baignait dans son propre sang et ne se réveillerait plus jamais. Les mains froides de la mort l'avaient emportées.

Carlos venait d'avoir la peur de sa vie. Pendant un moment, il avait vraiment cru que sa proie allait l'abattre à lui. Il se releva, épousseta son pantalon couvert de terre et d'aiguilles de sapin en pestant :

-Rah, salle bête ! Il donna un coup de pied à la carcasse avant d'ajouter : alors quoi, tu voulais ma peau ?! Ca t'apprendre à rester à ta place !

Il s'approcha ensuite de son copain en le fixant comme un père qui serait fier de son fils le jour où il aurait ramené sa première bonne note à la maison, qui regardait l'animal qu'il venait d'achever. Il tremblait et il était aussi blanc qu'un linge. C'était la première fois qu'il ôtait la vie autre-chose qu'une mouche ou un moustique. Le jeune chasseur lui donna une tape dans le dos.

-Bravo, Al' ! Avec ce geste, tu as prouvé que tu en avais dans le pantalon. Il ne te reste plus qu'à ba**er une première fois et tu seras un homme.
-Je voulais pas en arriver là... enfin, il te menaçait, et... mais pourquoi tu as fait ça ?! En plus, vu son état, il te servira pas pour un manteau, ou quoi... le tuer de cette façon ne servait à rien.

Une lueur s'alluma dans les yeux de Carlos. Il répondit d'une voie à la fois calme et exictée, saisissant le chauve par le col comme s'il voulait l'étrangler :

-Parce que je suis un humain, et que lui, c'était un animal. N'oublies jamais ça, Alfred : ceux de notre race doivent soumettre le règne animal, ou l'exterminer. C'est ainsi que nous avons été, que nous sommes et que nous serons à jamais. Nous sommes des chasseurs, et eux ils sont le gibier. Et en plus, j'adore ce sport...

Et, après ce discours morbide, le jeune homme lâcha son ami, récupéra son chargement de bois et repartit en arrière, en direction du chalet de Mike. Alfred, légèrement choqué, hésita, puis finalement l'imita. Arrivé à la moitié du chemin, ils tombèrent sur le reste de la bande qui semblaient les chercher. Avant qu'ils n'aient le temps d'ouvrir la bouche, Carlos les prit de vitesse :

-Ep, les gars, vous aussi, vous avez entendu ce bruit ?
-Ouai, répondit Maya, et on s'inquiétait pour vous-deux. Vous savez ce que c'était ?
-Nan, répondit le fils à papa. On en sait pas plus que vous. On l'a entendu, mais on a rien vu.

Il lança un discret clin d'oeil à son complice sans que leurs camarades ne s'en aperçoivent, qui comprit qu'il valait mieux pour lui qu'il se taise sur "l'incident" qui venait de leur arriver.

-C'était peut-être un éboulement, ajouta Mike. Y en à parfois sur les falaises rocheuses. Mais il faut dire qu'elle semblait puissante.
-Ouai, bafouilla Alfred. C'était... c'était sans doute ça.
-Bon, continua le rouquin à lunette, vous allez bien, c'est l'essentiel. Alors magnez-vous avec ce bois, on va pas y passer le réveillon.

Et toute la compagnie retournèrent au chalet. Une fois sur place, le reste de l'après-midi se passa sans rien de particulier. Tendis que le soleil finissait sa course à travers les cieux d'azurs, les jeunes terminèrent de s'installer, et le propriétaire des lieux réussit à allumer un feu dans la cheminée, dans laquelle ils se firent grillaient des merguez et du poulet. Lorsque la nuit tomba, le silence paisible qui régnait habituellement sur la forêt fut déchirée par le bruit de leur sono, qui passait musique après musique, le volume monté à fond... pour une fois qu'ils pouvaient faire ça sans que les voisins ne râlent, ils en profitaient. Dans le salon, les assiettes en carton s'étaient entassées, avec à l'intérieur de certaines des morceaux de viandes à moitié mangés, accompagnés de différents types de sauces. Alfred semblait s'être remis de sa première chasse. Il fumait un pétard, affalé sur le canapé, le bras entourant les épaules de sa petite amie. Elle aussi en fumait un, mais semblait moins à l'aise de son copain, sans doute plus parce qu'elle n'aimait pas qu'il la tienne comme-ça que parce que lui faisait ressentir les effets de la drogue. Au milieu de cette fumée, Mike tentait de jongler avec des canettes de bières vides pour impressionner Myna, mais il avait un peu trop bu et il n'arrêtait pas de se les faire tomber sur la tête, à la grande hilarité de la jeune fille. Celle-ci aussi était mal à l'aise, car son asme était dérangé par toute cette fumée. Mais elle faisait l'effort de rester pour faire plaisir à son amoureux. Adrien, lui, était sensé être déjà au lit, et quand à Alexandra et à Carlos, ils manquaient eux-aussi à l'appel, mais étaient bien occupés dans la chambre du fond...

Lui couché sur le lit et elle assise sur lui, ils étaient en pleine action, une action, disons... assez violente. Mais alors qu'il était sur le point de venir, le jeune-homme boutonneux repéra un truque qui le fit flipper. Il se releva brutalement, propulsant sa copine qui tomba, nue, sur le plancher. Ses yeux se tournèrent vers la porte et elle vit qu'elle était entrouverte, et elle vit aussi l'objectif d'une caméra tournée dans leur direction.

-Oh, toi, espèce de petit morveux... ! Commença-t-elle à hurler alors que la caméra disparaissait et que son frère partait à toute vitesse s'enfermer dans la chambre aux lits superposés. Donne-moi la cassette tout de suite !!

Elle se releva, enfila son pantalon à toute vitesse et partit à sa poursuite. Carlos, lui, resta seul, comme un idiot, à lui crier :

-Oh, Alec', tu vas pas me laisser comme-ça !

Mais elle était déjà trop loin pour l'entendre au milieu de toute cette musique. Déçu, il se releva, se rhabilla, et sortit de la chambre. Alexandra tembourinait à la porte de son frère en lui ordonnant de lui ouvrir. Il passa derrière elle sans rien lui dire, vexé et déçu qu'ils aient arrêtés si pré du but, traversa le couloir et sortit du chalet. Dehors, la nuit était belle et fraîche. Les étoiles scintillaient sur leurs perchoirs célestes, semblant rire et se moquer des mortels qu'elles observaient depuis là-haut. La lune était cachée par les arbres, mais devait être ronde, vu les quelques lueurs argentées qui filtraient au travers des branches. Le jeune fils à papa avança d'une démarche un peu chaloupée sous l'effet de l'alcool et alla s'accouder contre le van où il sortie de sa poche une cigarette avec un briquet en forme de révolver. Il l'alluma et commença lentement à la savourer. Après avoir fait l'amour, c'était vraiment la seule chose qui pouvait le calmer et le rendre bien. D'ailleurs, la boule dans son pantalon commençait lentement à rétrécir... quelque-chose bougea dans les fourré, juste devant lui. Sa cigarette dans la bouche, il l'observa un petit moment. Ca ne se reproduisit pas. Peut-être le vent, ou un lapin... ou autre, la nuit, les animaux nocturnes grouillaient, dans les bois. Il recommença à tirer une bouché de fumer... à nouveau, les feuilles bougèrent. Et à sa droite, il entendit comme le bruit d'une branche qui craquaitsous le poids de quelqu'un ou de quelque-chose qui marchait dessus. Il retira sa cigarette de sa bouche et regarda un peu autour de lui. Il lui sembla qu'une ombre furtive passa tous près de sa position. Il avait l'impression qu'on l'observait, que quelque-chose rôdait autour de lui.

-Oh, les gars, dit-il d'une voie un peu éteinte. Je sais que c'est vous, faites pas les cons !

Il tira un autre coup... et quelque-chose jaillit à toute vitesse des fourrés et se jeta sur lui, lui saisissant le bras dans une grande gueule garnit de crocs, lui entamant la chaire et tentant de le faire tomber sur le ventre. Le garçon lâcha sa clope, qui alla rouler dans l'herbe, et fut propulsé contre le van. Il tenta de se défendre en frappant ce qui l'attaquait de sa main libre, mais ça ne semblait pas marcher beaucoup. Il se mit à hurler, de terreur et de douleur, essayant d'appeler ses amis à l'aide...

-AARRG D GHR !!! AUX SECOURS !!! AIDEZ-MOI !!!

Mais à l'intérieur du chalet, personne ne l'entendait, sa voix se perdant au milieu de la musique beaucoup trop forte. Une seconde créature sombre jaillit de l'ombre sur sa droite et se jeta sur lui. Ses jambes se dérobèrent sous son poids et celui des deux bêtes sauvages combinés, et il tomba assis, tendis que l'une d'entre-elle tirait sur son bras et que l'autre lui charcutait l'épaule. Il continuait à se débattre, mais comprit vite que c'était peine perdue, surtout lorsqu'une troisième arriva d'il ne vit où et lui saisit la jambe, le tirant en arrière et l'obligeant à se coucher sur le dot. Il sentait qu'il se vidait de son sang, des lambeaux de sa peau se faisaient arracher de tous les côtés. La douleur était si insupportable qu'il s'aperçut un peu tardivement qu'une quatrième bête était arrivée sur lui et lui labourait le ventre avec de puissants coups de ses pattes pleines de griffes. Le massacre ne dura que quelques secondes, mais qui lui semblèrent êtres une heure entière. Puis il y eut un grondement derrière ces choses qui avaient jaillies de l'ombre de la nuit et elles arrêtèrent de s'acharner sur lui. Semblant obéir à un ordre, elles s'écartèrent de son corps agité de spasmes douloureux.

Il baignait dans une marre de son propre sang. Il avait tellement mal qu'il n'arrivait plus à penser, qu'il n'arrivait plus à parler. Il eut tout juste assez de force pour lever la tête. Une cinquième ombre sortie de la nuit et s'avança vers lui. Elle posa ses deux pattes-avants sur son torse et posta à quelques centimètres de son visage une gueule dégoulinante de baves, d'où échappait un long et puissant bruit de tonnerre, un grondement sauvage et féroce. La créature laissa passer quelques instants, afin de bien faire comprendre à Carlos qu'il allait mourir sous sa morsure, et qu'il n'y pouvait absolument rien, ni lui, ni même un de ses camarades qui par ailleurs ignoraient qu'il avait quitté le chalet. Deux yeux brillaient sur ce visage sombre, deux yeux qui luisaient de la même haine que le loup qu'il avait tué quelques heures plus tôt. Et ce n'est qu'à ce moment-là que le jeune humain comprit ce qui l'avait attaqué... l'animal saisit sa gorge entre ses puissants crocs. Durant le temps qu'il s'éteignait, le garçon ressentit la peur, la douleur, le froid, les ténèbres qui l'engloutissaient. Il ressentit ce que ressentait les petites bêtes lors de ses parties de chasses avec son père et son grand-père. Il ressentit ce que c'était d'être une proie. Lorsque, enfin, ses muscles sans vie retombèrent sur le sol, qu'il n'y eut plus ni peur, ni douleur, mais seulement les ténèbres, son bourreau le lâcha et leva bien haut sa gueule grande ouverte et dégoulinante du liquide rouge et chaud, laissant sortir le hurlement représentatif de sa race par sa gueule, qui vola dans la nuit...

-AAAAAAAAAAOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUHHHHHHHHHH !!!!!!!!!!

Fin du Chapitre 2.


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