[Fic YGO] Enfants de la guerre

Forum > Coin Créativité > FanWorks & Graphisme
Total : 17 Messages. Page n°1/2 - 1 2 >
Utilisateur(s) présent(s) sur ce sujet :
  • et 0 invités

yvan_doutre_mer

Avatar de yvan_doutre_mer

Hors Ligne

Membre Inactif depuis le 12/12/2013

Grade : [Kuriboh]

Echanges (Aucun)

Inscrit le 24/06/2010
49 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts

Envoyé par yvan_doutre_mer le Jeudi 11 Novembre 2010 à 00:13


Salut-salut!
Et bien! Comme je l'ai annoncé (et donc pour ceux qui ont lu jusqu'au dernier post de ma précédente fic), je reviens, avec une nouvelle fic! Rien à voir ici avec la précédente, si ce n'est qu'il s'agit aussi d'une fic Yu-Gi-Oh: monde inédit, aussi peu (mais quand même quelques unes) de cartes inventées que possible, un scénario carrément plus construit... Enfin, je parle, je parle... Place au premier chapitre!

Prologue 1: Helvura

« Le pays de Helvura tel que nous le connaissons existe depuis cinq siècles. Lors de la troisième révolution industrielle, les dirigeants des grandes entreprises métallurgiques avaient un pouvoir politique, financier, et même militaire, plus important que la famille royale, et grâce à cette puissance, ils renversèrent le gouvernement et rédigèrent leur propre constitution, connue aujourd’hui sous le nom de Constitution Blackburn. Les lois que nos aïeules ont érigées alors prévoient la division du pays entre les compagnies, chacune recevant un territoire à administrer et… Mademoiselle, m’écoutez-vous seulement ? »

La vieille femme referma son livre d’un coup sec, et fit un pas vers son unique élève. Malgré l’âge avancé de la préceptrice, elle était haute et maigre, le visage creusé par les années toujours aussi sévère et impitoyable. Son regard de plomb se posa lourdement sur la jeune femme qui était avachie sur un bureau, juste sous son nez. Elle-même avait seulement dix-neuf ans, ses trais encore jeunes et épargnés par le temps resplendissant de fraicheur étaient encadrés par de longs cheveux noirs qui dévalaient telle une cascade sauvage vers ses épaules, où ils avaient été coupés net la veille. La jeune fille leva ses yeux d’un vert vif vers ceux de la vieille femme, révélant la petite robe bleue très simple qu’elle avait passée ainsi que les parures qui ornaient son cou et ses oreilles. Ses paupières encore lourdes de sommeil tenaient difficilement au dessus de ses pupilles dilatées, et l’ennui ne les y aidait pas.

« Mademoiselle, vous êtes peut-être la fille ainée de la famille Jennings, mais cela ne vous donne aucunement le droit de dédaigner votre apprentissage ! Bien au contraire ! »
« Mais, madame Barlow, je connais l’histoire d’Helvura et des Compagnies ! Ce cours n’est d’aucune utilité ! »
« Et bien, puisque vous le connaissez si bien, je vous charge de le finir ! Faites moi montre de vos talents dont vous êtes si fière ! »
Et, d’un geste de la main, la vieille femme invita son élève à se lever. Celle-ci poussa lentement sa chaise en arrière, puis se mit debout et recula d’un pas. Sa mâchoire ne put réprimer un bâillement, qui fut récompensé d’un coup de livre sur la tête, puis elle reprit.

« La Constitution Blackburn a été signée par six compagnies : la compagnie Westfold, la compagnie Nordland, la compagnie Eastraw, la compagnie Southsteel, la compagnie Blackburn et enfin la compagnie Jennings, actuellement dirigée par mon père. Le traité fut signé le 17 septembre 1753 dans l’ancien château royal de Buckingham, avec le soutient du peuple. Depuis, les six compagnies ont assurée leur domination, tandis que les familles régnantes ont adopté un style de vie proche de celui de l’ancienne noblesse, organisant bals et banquets, profitant de l’argent et du travail des ouvriers, et s’échangeant des territoires par les armes.
La révolution ouvrière de 1964 mit en évidence deux problèmes majeurs. Le premier était bien évidemment la tyrannie exercée par les six compagnies sur leurs ouvriers, qui était à l’origine de la révolte, de ses deux millions trois cent mille victimes et de la destruction de la compagnie Southsteel. Ce problème-ci fut résolut par une nouvelle Constitution, la constitution Westfold, qui accordait un pouvoir bien plus important au peuple et aux ouvriers vis-à-vis du gouvernement des Compagnies.
Le second problème était la violence des conflits, et l’importance des dégâts (plus de trois millions de morts entre 1900 et 1964, cinq cent millions de livres de dégâts matériels). Un vote eu lieu pour décider par quel moyen seraient réglés les litiges, en lieu et place des conflits armés. Ce fut la proposition du vice-directeur de la compagnie Jennings de l’époque, un certain Pegasus Jr Crawford, qui l’emporta, et le jeu de Duel de Monstre devint la méthode de négociation officielle du pays. Nous sommes aujourd’hui le 16 septembre 2253, veille de l’anniversaire des 500 ans de la constitution Blackburn ! Satisfaite ? »

Devant l’air narquois, et encore ensommeillée, de son élève, la préceptrice ne put répondre que par un grommellement vaguement approbateur. Morgane Jennings savait ce que cette absence de réponse signifiait : elle n’avait rien oublié, et pouvait partit, ce qu’elle fit promptement. Une fois dans le couloir du manoir Jennings, elle prit la direction de l’arène holographique de duel de monstre, où elle savait que son professeur de duel, monsieur Torchwood, l’attendait. En chemin, elle percuta son frère sans le remarquer. Celui-ci était en train de réviser son jeu, sortant précisément de l’arène, et ses cartes s’étalèrent au sol quand il les lâcha, sous le coup de la surprise. Morgane manqua de tomber en arrière, et son frère poussa un juron.

« Gabriel ! Fait attention quand tu marches ! »
« Ah, désolé, Morgane ! Mais monsieur Torchwood m’a encore vaincu, alors j’essayais de comprendre ce qui n’allait pas avec mon jeu… Tu veux bien m’aider à ramasser ? »

Elle poussa un long soupir, et se pencha pour commencer à collecter les cartes tombées. Son frère avait toujours été distrait, la tête ailleurs. Le fait qu’il était de trois ans le cadet lui ôtait toute chance d’un jour prendre la tête de la Compagnie, alors il pouvait choisir le futur de son choix. Qui, l’espérait-il, serait celui d’un inventeur de génie. Mais pour le moment, du haut de ses seize ans, il en paraissait à peine quinze. Il était certes grand et fin, élancé vers le ciel, mais ses cheveux bruns indisciplinables, son visage fin et innocent et son absence d’attention chronique le rajeunissait considérablement. Il était actuellement vêtu d’une veste brune enfilée sur une chemise blanche, deux couleurs qui faisaient ressortir le vert étincelant de ses yeux. Les mêmes que sa sœur, et que son père. Finalement, les cartes furent rapidement rassemblées, et Morgane retourna vers ses cours tandis que Gabriel décida d’errer dans les couloirs pour une demi-heure.

Arrivé à un embranchement, il entendit son père dans une pièce voisine. Sa voix haute et grave résonnait à travers la porte entrebâillée, et n’importe quel passant aurait pu entendre ce dont il retournait.
« Pour qui me prenez-vous ? Bien sûr qu’à ce prix, ce ne sont pas de simples androïdes ! Ce sont des modèles de la meilleure qualité qui soit, plus perfectionnés que ceux des autres compagnies ! Vous n’en trouverez pas de meilleurs dans tout Helvura ! »

Le jeune garçon approcha de la porte, et glissa un regard entre les deux battants. Deux hommes étaient assis à une table, et discutaient devant une pile de papiers. Celui de droite était Jonathan Jennings, le père de Gabriel. Il était grand et massif, les trais rudes et épais de son visage dont n’avait étonnamment hérité aucun de ses enfants étaient dissimulés sous une barbe noire taillée assez courte, comme ses cheveux. Face à lui était assit un homme que Gabriel n’avait jamais vu auparavant. A son teint foncé par le soleil, il devina qu’il venait de Blackburn, la compagnie la plus au sud. La venue de commerçant depuis d’autres Compagnies n’était pas rare, car la Compagnie Jennings possédait le monopole des cartes de Duel de monstre ainsi que celui des Androïdes, deux denrées devenues indispensables.

La conversation se poursuivit, permettant à Gabriel de comprendre que la Compagnie Blackburn souhaitait acquérir plusieurs androïdes pour ses fonderies à extra-haute température. Les androïdes étaient des robots à apparence humaine, au moins vaguement, programmés pour effectuer le travail d’humains là où des humains ne pouvaient le faire. Le dernier modèle en date, le 307-D, était semblable à un homme en tout point, à l’exception de leur tête qui ressemblait à une caméra. Mais ce qui les rendait aussi exceptionnels face aux modèles plus anciens, c’était leur intelligence artificielle, supérieure à tout ce qui avait été fait auparavant. Ils étaient capables de raisonner comme un être humain, de prendre des choix logiques et intelligents, et même de tenir une conversation. Ils étaient l’œuvre de Jonathan, comme il ne cessât de le rappeler pendant la conversation. Walt-R, le garde du corps de Gabriel, était justement le premier modèle opérationnel de 307-D à avoir été créé industriellement.

Enfin les deux hommes se levèrent et se serrèrent la main, puis partirent chacun par un couloir différent. Jonathan passa devant son fils, et lui adressa un sourire.
« Dis-moi, Gabriel, ne devrais-tu pas être en cours en ce moment ? »
« Non, père, pas aujourd’hui ! Avec les préparations du bal de demain, monsieur Velvet est occupé et ne peux pas s’occuper de moi, alors j’ai encore une heure avant mon prochain cours ! »
« Très bien, alors ça te dirais de venir avec moi ? Je dois aller recevoir le rapport de maintenance du générateur Momentum n°7. Intéressé ? »
« Oh, oui ! Merci, père ! »

Le grand homme passa la main dans les cheveux de son fils en riant, puis le prit par la main et l’emmena à travers les couloirs jusqu’à une salle de réunion. Les générateurs Momentum, au nombre de dix dans Clocktown, la ville où se trouvait le siège de la compagnie Jennings et donc leur château. Ces générateurs permettaient d’alimenter toute la région en énergie. Leur entretient était donc d’une importance capitale. La réunion dura une petite demi-heure, durant laquelle l’équipe d’inspection expliqua que tout allait bien, et qu’aucun problème n’avait été relevé. Puis, une fois la réunion finie, Jonathan renvoya son fils travailler tandis que lui-même retournait à ses occupations. La journée se poursuivit ainsi jusqu’au soir, quand la famille se réunit pour le souper.

Tandis que le personnel du manoir apportait les plats, le père prit la parole.
« Les enfants, un télégramme de votre mère est arrivé aujourd’hui. Elle explique que, si tout se déroule bien, elle devrait revenir de son voyage dans deux mois. Elle vous souhaite de bien vous porter, et dit que vous lui manquez. Et maintenant, nous pouvons passer à table. »

Le reste du repas se déroula dans le silence, comme à l’accoutumée. Dès qu’il fut finit, les plats et même les tables furent débarrassées par des domestiques pour laisser la grande-salle libre pour le bal du lendemain. En l’honneur des cinq-cents ans de la constitution Blackburn, certaine des cinq Compagnies organisaient des festivités, et la compagnie Jennings en faisait partie. Des hauts dignitaires de la Compagnie Blackburn avaient répondu à l’invitation, et étaient arrivés depuis quelques jours pour certains. Les fêtes de cette importance, si elles étaient rares, étaient très appréciées de tous les dirigeants car elles étaient l’occasion de faire des affaires, de tisser des relations, et bien d’autres choses encore.
Dans le couloir, Gabriel s’élança en courant pour rattraper sa sœur, qui se dirigeait d’un pas décidé vers sa chambre. Il parvint à la rejoindre au tournant du couloir, manquant de percuter Walt-R qui passait justement à ce moment-là.

« Attend, Morgane ! Tu as quelque chose de prévu ce soir ? »
« Non, pourquoi ? »
« Et bien, monsieur Torchwood dit que tu es la meilleure duelliste de la Compagnie, alors que moi, et bien… Enfin bref… Tu veux bien m’aider à améliorer mon deck ? »
A ces mots, Morgane eu un mouvement de surprise. Son frère était habituellement extrêmement fier, et ne demandait presque jamais d’aide pour quoi que ce soit. Pour qu’il s’abaisse à de telles extrémités, quelque chose avait du se passer.
« Et bien, si tu veux, mais pourquoi ? Et surtout pourquoi aujourd’hui ? »
« Et bien… »

Gabriel détourna le regard tandis que ses joues pâles prenaient une légère teinte rouge. Quelle qu’ai été la cause de sa demande, il en avait visiblement honte.
« … Monsieur Torchwood m’a vaincu sans subir un seul dégât trois fois de suite, ce matin. J’ai été tellement mauvais qu’il s’est même mis en colère. »
Pour toute réponse, Morgane poussa un long sifflement. Le professeur Torchwood était généralement quelqu’un de très calme, et les fois où il s’était réellement énervé depuis les dix dernières années se comptaient sur les doigts d’une seule main. Puis, alors que son frère relevait ses yeux suppliants vers elle, sa sœur l’invita à le suivre jusqu’à l’arène holographique de duel. Là, elle le fit étaler son jeu sur une table, et examina les cartes.

« Je vois… Laisse-moi deviner, tes combos, ce sont… »

Elle commença à organiser les cartes, faisant des lignes et des colonnes sous le regard interrogateur de son frère, jusqu’à obtenir une organisation assez semblable à un jeu de mots fléchés. Gabriel observa en réfléchissant, puis acquiesça, ce qui déclencha un long soupir de la part de Morgane.

« Ecoute, ce sont de bons combos, mais tu n’a aucun moteur de pioche, rien pour temporiser en attendant de rassembler la bonne main, ni rien pour aller chercher tes cartes maitresses. En plus, tes combos partent dans tous les sens, c’est à peine s’ils se recoupent, et ils nécessitent trop de cartes pour être efficaces ! Si tu veux améliorer ton deck, concentre-toi sur un combo, deux maximum, simplifie-les, et prévoie des cartes pour te défendre ou accélérer. Tiens, par exemple… »

Elle attrapa une carte sur la table, et la tendis à son frère. C’était la plus rare de son jeu, et il devait être le seul duelliste de tout Helvura à la posséder en trois exemplaires.

« Tiens, regarde cette carte. Tu peux en faire une carte centrale pour ton jeu facilement ! Elle est même prévue pour ça, en fait. Mais dans l’état actuel de ton jeu, elle ne sert à rien, car il y a trop de cartes qui ne peuvent pas profiter de son effet. Du coup, si tu faisais un deck de son archétype au lieu de simplement en insérer une quinzaine de cartes, elle serait vraiment surpuissante ! Pareil pour celle-ci, qui… Qui viens du même archétype, d’ailleurs. Enfin, tu comprends ce que je veux dire ! Tiens, va chercher ta réserve de cartes, et on verra ce qu’on peut faire ensemble, d’accord ? »

Le cadet fit un signe approbateur de la tête, son visage fendu par un large sourire, et disparut. Une minute plus tard seulement, il revint avec une mallette métallique, remplie de toutes ses cartes organisées par catégories. En quelques secondes seulement, Morgane brisa les piles bien triées, mettant plusieurs cartes de coté, écoutant des commentaires de son frère, pour ne garder que ce qui pouvait améliorer le jeu de son frère. Pendant une bonne partie de la nuit, les deux enfants Jennings révisèrent le deck de Gabriel, le testèrent plusieurs fois, et il était presque minuit quand ils se décidèrent enfin à aller se coucher.


Et voilà! Un premier chapitre qui me sert plus à introduire mon monde et mes personnages qu'à autre chose. La suite (normalement) très bientôt! Salut-salut!

Dans le prochain chapitre:
"Qu’est-ce que tu crois gamine ? Que telle l’héroïne d’un de ces livres pour enfant, tu vas affronter le grand vilain dans un défi épique, puis qu’après l’avoir vaincu tous tes amis seront sauvés ? Redescend sur terre. Tu ne peux rien pour eux, tu es faible, et ce monde est injuste."
Prologue 2: l'appel des ténèbres


[ Dernière modification par yvan_doutre_mer le 13 nov 2010 à 14h58 ]

___________________

N'est pas mort ce qui à jamais mort,
Et au long des ères peut mourir même la mort.

Abdul Alazred, in Necronomicon

thibaut06

Avatar de thibaut06

Hors Ligne

Membre Inactif depuis le 28/04/2012

Grade : [Kuriboh]

Echanges (Aucun)

Inscrit le 17/07/2010
92 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts

Envoyé par thibaut06 le Samedi 13 Novembre 2010 à 14:21


Génial! Tu nous avez promis une fiction non-cliché, la voilà! On a pas eu de duel du tout, mais ce n'est que le prologue, et connaissant ton style je en m'inquiète pas trop pour la suite. Tu as peut être fait quelques fautes d'orthographe, mais j'étais tellement suspendu aux mots que je n'y ai pas fait attention; juste une erreure notable qui m'a un peu génée " (plus de trois millions de morts entre 195 et 1964)" T'es sur que ce n'est pas 1895? Enfin, je ne m'avance pas plus. Ton trailer sur le deuxième prologue est intéressant, si tu le fais à chaque fois on aura encore plus envie de lire la suite. Et, pour finir, tu as laissé un lien vers ta vieille fic dans ta signature, alors tu devrais la changer.

___________________

97% des adolescents pleureraient si Justin Bieber sautait du haut d'un immeuble de 90 étages. Si vous faites partie des 3% qui seraient tranquillement assis sur leur fauteuil avec du pop corn à la main en criant << Saute !!!! >> , copiez ce message sur votre signature.



yvan_doutre_mer

Avatar de yvan_doutre_mer

Hors Ligne

Membre Inactif depuis le 12/12/2013

Grade : [Kuriboh]

Echanges (Aucun)

Inscrit le 24/06/2010
49 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts

Envoyé par yvan_doutre_mer le Samedi 13 Novembre 2010 à 15:04


...
Bon, merci Thibaud06 pour ces remarques tout à fait justifiées. Ça m'a justement rappelé que je voulais modifier mon pseudo pour tout autre chose (et vive Lovecraft, pour ceux qui ont reconnu). Ça fait plaisir de voir que tu lis la nouvelle, en tout cas.
Je profite de ce message pour demander de l'aide: pour un chapitre prochain, j'aurais besoin d'un bon puzzle (vous savez, ces trucs ou il faut gagner en un tour dans une situation toujours tordue), et j'ai pas la moindre idée (parce que c'est franchement pas simple à imaginer...), alors si une bonne âme en avait un à me proposer, ce serait sympa.

___________________

N'est pas mort ce qui à jamais mort,
Et au long des ères peut mourir même la mort.

Abdul Alazred, in Necronomicon

Lukia-Yubel

Avatar de Lukia-Yubel

Hors Ligne

Membre Inactif depuis le 08/04/2015

Grade : [Kuriboh]

Echanges 100 % (1)

Inscrit le 01/08/2009
787 Messages/ 0 Contributions/ 3 Pts

Envoyé par Lukia-Yubel le Dimanche 14 Novembre 2010 à 01:04


Pas mal... mais j'ai quelques petits points à relever, à première vue : " la fic parfaite "
Eh bien... NON ! Cette fiction regorge de petites choses pas satisfaisantes.

- On voit un langage utilisé dans certains livres qu'on lit en quatrième, troisième... dont des citations qui me sont très familières.

- ARG, essaye de prononcer à l'oral tes phrases. La ponctuation c'est super important et je peux te dire que c'est pas ton fort... ce SEUL point rend ta fic nulle. Pourquoi ? Parce que les gens qui lisent ta fic dans la tête ne prenne pas en compte la ponctuation, mais moi, je lis pas, je remarque...

- J'ai ri quand tu as parlé de la différence 15-16 ans, je suis désolé mais si tu disais 14-16 on voit déjà plus la différence... Nan mais voilà quoi...

Bon j'ai pas tout lu, je suis passé que vaguement entre les lignes ^^

___________________

Les cartes YGO ne m'intéressent plus, je m'en débarrasse à bas prix, voici un email de contact : adm.galactia@gmail.com !

yvan_doutre_mer

Avatar de yvan_doutre_mer

Hors Ligne

Membre Inactif depuis le 12/12/2013

Grade : [Kuriboh]

Echanges (Aucun)

Inscrit le 24/06/2010
49 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts

Envoyé par yvan_doutre_mer le Dimanche 14 Novembre 2010 à 11:22


Tiens, un autre commentaire! Voyons voir ça!

Pas mal... mais j'ai quelques petits points à relever, à première vue : " la fic parfaite "
Eh bien... NON ! Cette fiction regorge de petites choses pas satisfaisantes.

Ah? Ben ça tombe bien, j'avais tout sauf la prétention de faire une fic parfaite. Et si elle l'est ne serais-ce qu'à première vue, je suis plus que satisfait de ce premier chapitre.

- On voit un langage utilisé dans certains livres qu'on lit en quatrième, troisième... dont des citations qui me sont très familières.

Ah bon? Et tu ne trouve pas que ça contribue à créer une ambiance bon-enfant, sympathique et calme? Non, parce que c'était un peu volontaire, en fait. Quand au citations... Il existe tellement de livres que la plupart de mes phrases doivent déjà exister dans certains d'entre eux. En plus, j'adore faire des citations!

- ARG, essaye de prononcer à l'oral tes phrases. La ponctuation c'est super important et je peux te dire que c'est pas ton fort... ce SEUL point rend ta fic nulle. Pourquoi ? Parce que les gens qui lisent ta fic dans la tête ne prenne pas en compte la ponctuation, mais moi, je lis pas, je remarque...

Bon, j'ai relu ce texte plusieurs fois, et j'ai compris deux sens différents. Du coup, deux réponses!
Tout d'abord, je te dirais bien que ma fic est justement faite pour être lue, comme tout les textes. Juste survoler enlève l'intérêt principal du texte: l'histoire qu'il raconte. Surtout que ce chapitre me sert à introduire mon monde, alors il est bourré de détails et informations.
Ensuite, je rajouterais que je sais pas ce que tu trouves à ma ponctuation, tout simplement. Bon, certaine fois, j'en met trop, mais en général, c'est bien! Je relis tout mes textes de vives vois, justement pour vérifier que ça fait pas bizarre ou autre, alors la seule explication, c'est qu'on a pas les même gouts en la matière. Du coup, si tu pouvais me donner des exemples de ce que tu aurais préféré, ce serait sympa.

- J'ai ri quand tu as parlé de la différence 15-16 ans, je suis désolé mais si tu disais 14-16 on voit déjà plus la différence... Nan mais voilà quoi...

Ouais, bon, c'est vrai... Mais c'est surtout pour le principe, que tu as visiblement très bien compris, que j'avais mit ce détail. Pour montrer qu'il ressemblait plus à un gentil gamin insouciant qu'à un héros de manga comme on en voit tout le temps.

Enfin bref, tout ça pour dire que je suis toujours heureux d'avoir des comms! J'essaierais d'en tenir compte, même si deux d'entre eux ne concernent que ce chapitre. Tu comprendra bien pourquoi quand je sortirai le suivant... Enfin, la preview doit vous mettre au moins un peu sur la piste.

___________________

N'est pas mort ce qui à jamais mort,
Et au long des ères peut mourir même la mort.

Abdul Alazred, in Necronomicon

yvan_doutre_mer

Avatar de yvan_doutre_mer

Hors Ligne

Membre Inactif depuis le 12/12/2013

Grade : [Kuriboh]

Echanges (Aucun)

Inscrit le 24/06/2010
49 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts

Envoyé par yvan_doutre_mer le Mardi 16 Novembre 2010 à 21:53


Eeeet... Ma revoilà! Déjà! Oui, je sais, ça fait tôt. Mais j'ai finit mon second chapitre, soit la fin de mon prologue, alors je veux le poster! Alors... C'est parti!

Prologue 2: l'appel des ténèbres

Gabriel était allongé dans son lit, rêvant de combats épiques entre des créatures fantasques, quand il sentit quelque chose le tirer de son sommeil. Bien sûr, il résista et tenta de rester dans son monde imaginaire, mais sans succès. Le jeune homme ouvrit finalement un œil et découvrit Walt-R, son garde du corps particulier, qui le remuait avec véhémence.
« Debout, monsieur ! Il faut vous lever, c’est l’ordre de monsieur votre père ! »
« Mmrgneuh… Qu’est-ce qui se passe… »
« Le manoir est attaqué, monsieur ! J’ai reçu l’ordre de fuir et de vous emmener hors de danger ! »

Ces quelques mots agirent comme un électrochoc sur le jeune homme, qui se dressa soudainement sur son lit. Des milliers de questions se bousculèrent dans son esprit, mais il n’avait pas le temps de les poser. Maintenant qu’il y prêtait attention, il entendait les hurlements et les coups de feu, atténués par les épaisseurs de mur qui entouraient sa chambre. Il se rua sur la fenêtre, commençant à enfiler des vêtements propres qu’il avait préparés la veille, et ouvrit son volet. A travers le verre, il vit l’enceinte du domaine en flamme, des hommes en noir courant dans tout le jardin et des corps chutant à travers les fenêtres. A chaque instant, les flashs de lumière provoqués par les explosions illuminaient la nuit encore noire qui pesait sur Clocktown.

Après seulement quelques instants à admirer la vision d’horreur, il se retourna en hâte, finit de se changer, puis prépara un sac ne contenant que le nécessaire : des vêtements de rechange, sa fortune personnelle, son duel-disk et toutes ses cartes. Puis, une fois que ce fut fait, il passa le sac sur l’épaule et s’élança dans le couloir à la suite de Walt-R.

Morgane poussa la porte de sa chambre, encore choquée. Elle avait été réveillée en trombe quand une balle perdue avait brisé son miroir, et avait dû découvrir seule ce à quoi elle n’avait jamais été préparée : la guerre, abolie depuis pourtant plusieurs siècles, s’était emparée du manoir Jennings. Cette situation de crise avait fait fondre comme de la neige en plein désert toute son assurance, et elle ne savait pas quoi faire. Sans y penser, machinalement, comme chaque matin, elle avait enfilé sa robe bleu avant de partir errer dans les couloirs. Et, comme il trainait là, elle avait sans s’en rendre compte passé son duel-disk au poignet gauche. Peut-être pour se donner du courage, où pour fuir la réalité, elle-même n’en savait rien.

Ses pas la conduisirent jusqu’à l’un des salons du manoir. En chemin, elle fut plusieurs fois bousculée par des domestiques ou des androïdes qui couraient en tous sens, armés de fusils encore jamais utilisés, sans lui prêter attention ni qu’elle-même ne les regarde. Dans la pièce, son père était occupé à donner des ordres pour organiser la défense.
« Réunissez un groupe dans le grand hall ! Sur les balcons, pour qu’ils tirent d’en haut ! Les autres, allez vers la façade est ! Ils essaient de faire une percée ! Toi, sait-on enfin de qui il s’agit ? »
« Et bien, monsieur, ils portent le symbole de la compagnie Eastraw. »
« La compagnie Eastraw ? Vous plaisantez ! Comment ont-ils pu venir jusqu’ici sans être vu par qui que ce soit ! »
La nouvelle plongea Jonathan dans ses pensées. La compagnie Eastraw était la plus faible des cinq, et une rumeur courrait selon laquelle elle vivait sa dernière décennie. Il s’était attendu à tout sauf à ça. Alors qu’il réfléchissait, un androïde estropié arriva à toute vitesse, le bras arraché pendant au bout d’un câble à un mètre de son épaule.

« Monsieur, ils ont fait une percée dans le mur sud ! Ils seront ici dans quelques instants, il faut… »
Mais il n’eu pas l’occasion de terminer sa phrase, sa tête étant arrachée par une balle. Le maitre des lieux se retourna, révélant à son regard un groupe de soldats Eastraw qui couraient dans le couloir, tirant et hurlant comme des aliénés. Jonathan se jeta sur la porte qui les séparait et la ferma de tout son poids tandis qu’un groupe de serviteurs poussait une lourde commode pour barricader l’accès. Ce n’est qu’alors qu’il vit sa fille qui venait d’arriver, l’air hagard. Dans un geste désespéré, il leva le bras et se mit à hurler.
« Morgane ! Ne reste pas là, retourne… »

Mais avant même qu’il n’ait finit sa phrase, une lourde lame noire traversa la porte dans un fracas métallique, transperçant le flan du père de famille de part en part. Là, tout parut se figer devant les yeux de la jeune femme. Plus aucun domestique ne bougeait, son père restait immobile, et le bruit des combats semblait s’être tut. Seule la tache rouge qui se répandait lentement sur son costume blanc prouvait que le temps n’était pas arrêté. Plusieurs secondes se passèrent ainsi, comme dans un cauchemar irréel. Puis la lame se renfonça derrière la porte et Jonathan s’effondra, sans un bruit, sans même un soupir.

A peine eut-il touché le sol que déjà la porte volait en éclat, fracassée par un coup de l’immense épée. Un homme en lourde armure noire, semblable à un chevalier bestial du moyen-âge, enjamba le corps du directeur et entra dans le salon sous le regard médusé des défenseurs. A sa suite, cinq soldats entrèrent et commencèrent à tirer en tout sens. Les serviteurs tentèrent de se défendre, faisant feu sur leurs agresseurs, mais sans succès. En quelques secondes seulement, le salon fut rempli de cadavres, les murs détruits par les balles. Seule Morgane se tenait encore debout.

Un déclic s’était produit dans son esprit. Elle faisait un cauchemar. Une telle scène ne pouvait être réelle. Elle était en plein rêve, et allait se réveiller dès que tout serait finit. Il ne pouvait en être autrement. Et puisqu’elle rêvait, elle ne risquait rien. Dans son état d’esprit embrumé par les événements, elle posa son regard sur la lourde armure qui cachait entièrement ce qui semblait être le meneur de l’assaut. Tout son corps était couvert de plaques de métal noir, magistralement assemblées pour ne pas entraver son porteur sans pour autant laisser de faille dans sa protection. Le métal était finement ouvragé, le plastron étant orné de scènes de guerres antiques, tandis que le casque ressemblait au crâne d’un monstre des anciens mythes. Ses deux brassières portaient des motifs compliqués et asymétriques, qui donnaient un coté ésotérique à l’ensemble. Elle remarqua alors un détail étrange, qui illumina d’un nouveau jour ces motifs incompréhensibles : un jeu de cartes de duel de monstre était enfoncé dans le métal, à coté de dix emplacements rectangulaires taillés dans le relief. Le guerrier en armure noire avait un duel-disk enchâssé dans le bras. Voyant cela, une idée s’imposa à la jeune femme. Elle fit un pas en avant, essayant de ne pas trembler, et s’adressa à lui.
« Vous ! Je… Je vous défie en duel ! »

Alors qu’elle parlait, les soldats semblèrent la remarquer pour la première fois. L’un d’eux leva son fusil en souriant, mais son chef plaça sa lame sous son regard en signe d’interdiction.
« Range ça. Cette gamine est pour moi. De plus, il y a bien longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de me tester à ce jeu. Soit, gamine, je relève ton défi. »
Il fit un moulinet de son imposante arme avant de la glisser dans un fourreau à sa mesure, accroché dans son dos, sous le regard interrogatif de ses hommes. Puis, alors que Morgane initialisait son duel-disk, il activa un mécanisme étrange sur son poignet qui illumina son bras. Dans un déclic sonore, le métal se déplia pour devenir un véritable plateau de duel fonctionnel.

« Bien ! Alors si je gagne, vous ferez demi-tour et quitterez ce château à jamais ! »
Son assurance vacillait face au colosse, mais jusqu’à ce moment, elle parvenait à tenir. Mais le rire de son adversaire l’atteignit comme une lance en plein cœur.
« Partir ? Non, si tu gagnes, seule ta vie sera épargnée. Et ne pense pas à fuir, il est trop tard pour ça. »
Elle eu un mouvement de recul, surprise et effrayée par les paroles du guerrier. D’un seul coup, la pièce était devenue sombre et angoissante, comme si les lumières électriques étaient voilées. Elle voulu se retourner, courir dans les couloirs, se cacher, mais ne parvint pas même à bouger les jambes. Elle tenta encore, sans plus de succès, et commença à réellement paniquer. A ses pieds, une ombre noire enlaçait ses chevilles et bloquait tout mouvement. Elle tira de toutes ses forces, cherchant à s’arracher de cette entrave malsaine, mais son propre corps semblait ne plus lui répondre.
« Arrête ça ! Tu ne retrouveras ta liberté que si tu parviens à me vaincre ! Et sache que ta victoire n’épargnera que toi. »
« Non ! Si je gagne… Si je gagne, vous partirez ! »
« Qu’est-ce que tu crois, gamine ? Que telle l’héroïne d’un de ces livres pour enfant, tu vas affronter le grand vilain dans un défi épique, puis qu’après l’avoir vaincu tous tes amis seront sauvés ? Redescend sur terre. Tu ne peux rien pour eux, tu es faible, et ce monde est injuste. Maintenant bats-toi, car si tu perds, je prendrai ton âme ! Que ce duel des ombres commence ! »

Gabriel s’était enfoncé dans un couloir sombre et bas de plafond, guidé par Walt-R. Ce chemin secret se promenait dans tout le château, empruntant des tours et des détours, avant de déboucher sur une sortie en bordure de Clocktown. Mais, plus intéressant encore, ce chemin permettait d’observer toutes les salles du château sans jamais être vu. Dans l’obscurité, il progressait aussi vite que possible, quand un bruit attira son attention. C’était la voix de sa sœur. Il se précipita sur le mur gauche, et ôta un cache pour pouvoir observer ce qui se passait. Là, au milieu d’un des salons, Morgane se tenait droite comme un piquet, debout au milieu de cadavres, un duel disk au poignet. Face à elle, un colosse en armure noire entouré de soldats eastraw semblait lui servir d’adversaire.

Duel des ombres!
Morgane : 8000 ???: 8000

Tour de ???:
« Je commence. Tout d’abord, j’invoque Grepher des ténèbres (guerrier/ténèbres/ATK1700/1600/LV4), et grâce à son effet, je défausse Le créateur des ténèbres (tonnerre/ténèbres/ATK2300/3000/LV8) pour envoyer dans mon cimetière Survivant D.D. (guerrier/ténèbres/ATK1800/200/LV4). »
Il posa sa carte, et à cet instant un guerrier à la peau sombre, dont les cheveux de cendres surplombaient le visage déformé par la démence, fit son apparition. Il brandissait une épée certes impressionnante, mais sans commune mesure avec celle du duelliste.

« Ensuite, je joue Invitation des ténèbres, qui me permet de piocher deux cartes, puis de retirer du jeu un monstre ténèbres de ma main. Et je choisis de retirer mon Mineur maudit (guerrier/ténèbres/ATK500/1800/LV4). Or, l’effet de mon mineur maudit me permet de piocher une autre carte lors du tour où il est retiré du jeu, ce qui m’amène à 5 cartes en main. Maintenant je joue Double invocation, et je sacrifie mon Grepher pour invoquer Caïus, monarque des Ombres (démon/ténèbres/ATK2400/1000/LV6), que je retire immédiatement du jeu grâce à son propre effet, t’infligeant 2000 dégâts par la même occasion ! »
Le guerrier gris se transforma lentement, s’enveloppant d’une lourde cuirasse de la même teinte que sa peau, seulement décorée par des griffes rouges, tandis que sa lame se désagrégea pour ne plus être que de la poussière flottant au vent. Le démon leva alors le poing, et des vagues de pures ténèbres s’élevèrent du sol jusqu’à l’engloutir, formant une sphère obscure qui explosa dans un éclair. Le souffle fit claquer la robe de Morgane, qui tint bon. Bien qu’elle ne puisse fuir, rien ne semblait lui donner une raison de craindre quoi que ce soit.

« Et maintenant, puisque j’ai trois monstres ténèbres exactement dans mon cimetière, je peux invoquer spécialement mon Dragon armé des ténèbres (dragon/ténèbres/ATK2800/1000/LV7) sur le terrain. »
Cette fois, un cercle sombre d’où émanait une malfaisance sans borne s’ouvrit dans le sol, tandis que s’en extirpait un puissant dragon de la même couleur que les monstres précédents. Son corps était couvert de plaques de métal noir, de pointes acérées et de lames aiguisées, tandis que sa queue était toute enchâssée dans du métal mat terminé par une masse ornée de crochets. Le monstre à la mâchoire renforcée contracta chaque muscle de son effrayant corps, puis poussa un hurlement déchirant qui fit trembler tout le château. La jeune femme se plaqua les mains sur les oreilles, et ses genoux se plièrent à cause de la douleur.

« Ce n’est pas encore terminé. Je joue ma seconde Invitation des ténèbres, et… Je retire du jeu mon Sorcier D.D. (magicien/ténèbres/ATK1400/0/LV4), ce qui me permet d’activer son effet : lorsqu’il est retiré du jeu, mon Sorcier D.D. me permet d’activer une carte magie normale de mon jeu en payant 500 points de vie, puis de renvoyer cette carte dans mon jeu. Et je choisis de jouer le Cimetière interdit ! Je peux renvoyer autant de monstres retirés du jeu dans mon cimetière que je le désire, mais je dois payer 500 points de vie pour chaque monstre. Je choisis de renvoyer mes trois monstres retirés du jeu au cimetière, ce qui fait que je dois payer 1500 points de vie. Ensuite, j’active l’effet du Corbeau D.D. (bête ailée/ténèbres/ATK100/100/LV1) de ma main : en le défaussant, je peux retirer du jeu une carte de ton cimetière. »

« Quoi ? Mais il n’y a aucune carte dans mon cimetière ! »

« Peu importe, en vérité. Car maintenant, j’ai sept monstres ténèbres dans mon cimetière, ce qui veut dire que je peux jouer Le début de la fin ! Je retire cinq de mes montres du jeu, dont mon Mineur maudit, ce qui me permet de piocher un total de quatre cartes ! Et maintenant, je joue à nouveau mon Cimetière interdit, et cette fois je sacrifie 2500 points de vie pour renvoyer mes cinq monstres au cimetière. Et enfin, j’active l’effet de mon Dragon arc-en-ciel des ténèbres (dragon/ténèbres/ATK4000/0/LV10), en retirant du jeu les sept monstres ténèbres de mon cimetière, je peux l’invoquer ! »
Un second cercle de ténèbres pures se forma, et cette fois un reptile serpentiforme en jaillit à toute vitesse, se glissant agilement par le passage pour pénétrer dans la pièce en rugissant sa colère. Il était gigantesque, son corps translucide était teinté de reflets obscurs, et deux ailes noires comme la nuit s’étendaient puissamment derrière son dos. Sa gueule vint se placer au dessus de celle de son homologue qui hurla de concert avec lui. Cette fois, la terreur commença à gagner Morgane.

« Puisqu’ils ont tout deux étés retirés du jeu, je peux activer les effets de mon Mineur maudit et de mon Sorcier D.D. Tout d’abord je pioche une carte, puis je paie 500 points de vie pour activer depuis mon jeu la carte Destruction de main ! Ce qui me permet d’envoyer au cimetière de ma main une Tomate mystique (plante/ténèbres/ATK1400/1100/LV4) ainsi qu’un second Grepher des ténèbres. Ensuite je joue trois cartes faces cachées, et je termine mon tour. A toi, montre-moi d’où te venait ton assurance quand tu m’as défié ! Et sache que si tu ne te défends pas suffisamment bien, mon prochain tour signera ta perte. »

Morgane : 6000 ??? :3000

Tour de Morgane :
La jeune duelliste resta interdite, ne bougeant pas, paralysée par une réflexion trop intense. Elle devait absolument en terminer sur ce tour, et avec de la chance elle pourrait y arriver. Avec de la chance, et si les cartes face cachées de son adversaire ne la gênait pas.
« Bien ! Je pioche, et ensuite… Oui ! J’invoque le Capitaine en maraude (guerrier/terre/ATK1200/400/LV3), et grâce à son effet, j’invoque mon Chat sauveteur (bête/terre/ATK300/100/LV4) ! »
Face aux deux créatures infernales, un petit chat blanc portant un casque d’ouvrier orange apparut, un sifflet pendant à son cou, en poussant un petit miaulement parfaitement ridicule face à la taille de ses opposants. A ses cotés se tenait un soldat leste, vêtu d’une cuirasse d’un vert pâle, qui faisait danser ses deux armes devant lui.

« Ensuite, je sacrifie mon Chat sauveteur et, grâce à son effet, j’invoque de mon deck Airbel, sabre X (bête/terre/syntoniseur/ATK1600/200/LV3) et Âmes ombre, sabre XX (bête/terre/ATK100/100/LV3) ! Et puisque j’ai désormais deux monstres Sabre X sur le terrain, je peux invoquer spécialement de ma main Tueur de Trolls, sabre XX (guerrier/terre/ATK2400/1800/LV6), et grâce à Tueur de trolls, j’invoque le Chevalier à l’épée serpent, sabre XX (guerrier/terre/syntoniseur/ATK1300/1000/LV3) que j’ai défaussé par l’effet de ta Destruction de main ! »
Le petit félin poussa un second cri, puis plongea dans un trou qui venait de se former au sol et en remonta successivement un lion en armure, portant d’immenses gantelets sertis de longues lames acérées, qui rugit dès que sa tête dépassa du sol, puis un guerrier en armure sombre, au visage caché par une capuche se prolongeant en une longue cape rouge laminée, qui brandissait silencieusement une lourde faux noire. A leur suite apparurent un guerrier gigantesque, enfermé dans une massive armure d’un rouge vif, qui soulevait une épée plus grande que lui avec adresse, puis enfin un second combattant, bien plus chétif, qui faisait claquer son fouet sur le sol avec un sourire malsain.

« Ensuite, je joue la carte magie Lacération de Sabre, qui me permet de détruire tes deux monstres ! »
« Pas si vite. J’active le piège Brouilleur de destruction. Je défausse ma carte Retour de la dimension différente et annule l’activation de ta carte magie. »
Les quatre monstres de Morgane se mirent en position de combat et expédièrent d’un seul geste quatre attaques magistrales en direction des deux dragons ténébreux, traçant de profonds sillons dans le sol. Mais au dernier moment une barrière se forma, bloquant net l’assaut des guerriers qui revinrent au coté de la duelliste d’un bond.

« Ce n’est pas tout ! Maintenant, je syntonise mon Chevalier à l’épée serpent (syntoniseur, lv3) avec mon Tueur de trolls (lv6), ce qui me permet de faire l’invocation synchro de mon Gottoms, sabre XX (bête-guerrier/terre/synchro/ATK3100/1800/LV9)! »
A ces mots, le soldat blond se décomposa en trois petites lumières vertes, qui chacune devinrent un anneau dans lesquels s’engouffra le massif guerrier avant de disparaitre dans une colonne de lumière intense. Quand enfin il redevint visible, il avait laissé sa place à un guerrier plus massif encore, portant sa cape rouge comme une écharpe, au corps entièrement recouvert de plaques d’un métal gris et luisant strié de motifs d’un bleu électrique. Il portait une arme impressionnante, plus grande que n’importe lequel des guerriers restants, qu’il fit tournoyer comme une menace en direction de ses ennemis.

« Je n’ai pas finit ! Maintenant, je syntonise mon Airbel (syntoniseur, lv3), mon Capitaine en maraude (lv3) et mon Âme sombre (lv3) pour invoquer Larve de brume (tonnerre/vent/synchro/ATK2500/1500/LV9) ! Et grâce à l’effet de ma Larve de brume, tes deux monstres seront renvoyés dans ta main ! Ce qui laissera ton terrain complètement libre à une attaque directe ! »
« Tu es trop pressée. Ton monstre est trop faible pour rien pouvoir me faire. J’active la Corne céleste ténébreuse, ce qui annule l’invocation de ta Larve de brume et donc son effet. »
« Quoi ? Mais… »
Cette fois, ce fut au tour du lion de se changer en cercles de lumière, tandis que les deux autres guerriers s’y engouffraient. Et quand la lumière fut dissipée, un insecte démesuré, dont la carapace violacée ondulait au fil de ses mouvements imprécis, sortit du sol en hurlant avant de se ruer sur les deux dragons corrompus. Mais une corne noire, portée par deux ailes de démon, apparut entre les griffes de l’un d’eux, qui se mit à y souffler de touts ses forces. Le son qu’il produisit était si atroce, si discordant, que Morgane manqua de tomber à genoux et ferma les yeux dans un réflexe primaire. Quand elle les rouvrit, sa larve avait disparue tandis que les deux monstres de son adversaire semblaient se moquer d’elle.

« Non… Mais ce n’est pas terminé ! J’équipe maintenant épée d’étincelles à mon Gottoms ! Ensuite, il va attaquer ton Dragon armé des ténèbres, et puisqu’il sera détruit, l’épée d’étincelles me permettra également de détruire ton Dragon arc-en-ciel des ténèbres ! Je n’ai pas encore dit mon dernier mot ! »
« Inutile. J’active mon dernier piège, Invitation de l’esprit de la terre. Lorsque mon adversaire déclare une attaque, je peux en choisir la cible. Et je choisis mon Dragon arc-en-ciel des ténèbres. »
« Non ! »
Dans un scintillement, l’arme du guerrier titanesque se changea en une lame lumineuse, dont l’extrémité était cachée par son propre éclat. Ainsi préparé, il s’élança en avant, poussant un cri de guerre terrifiant, et leva son épée pour frapper. Mais des bras spectraux sortirent du sol et vinrent enlacer le monstre, le forçant à détourner son attaque vers la créature plus imposante encore que lui qui le surplombait. Le duel fut bref, et tandis que la lame lumineuse glissait sur les écailles du dragon, celui-ci le renvoya d’un coup de griffe terrifiant s’écraser sur la jeune femme. Celle-ci ne put retenir ses larmes, consciente de ce que cela impliquait. Sa dernière chance de victoire s’était envolée avec ce monstre, et sa dernière chance de survivre également.
« Père… Mère… Gabriel… Je suis désolée… »

Morgane : 5100 ??? : 3000

Tour de ??? (Dragon armé des ténèbres, Dragon arc-en-ciel des ténèbres, aucune carte en main) :

« Tu t’es bien défendue, gamine. Mais ce n’est pas suffisant. Et maintenant, prépare-toi à offrir ton âme aux ténèbres éternels. Allez-y, mes deux dragons, finissez-en avec elle ! »
Répondant à cet ordre, les monstres de ténèbres ouvrirent grand leurs gueules respectives, soufflant un ouragan noir de mort sur la jeune femme qui tomba à genoux. Elle n’avait plus la force de crier, de se défendre, ni même de réagir. Après quelques secondes, la tempête se calma, tandis que les hologrammes se dissipaient. Le silence s’abattit alors sur la pièce, seulement troublé par les bruits de combat venant de l’extérieur. Les deux duellistes, tout comme les spectateurs, s’étaient tuent, et attendaient de voir ce qui allait arriver.

Lentement, l’ombre qui emprisonnait Morgane se détacha de ses jambes, se transformant en tentacules qui dansaient frénétiquement autour du corps de la jeune femme, cherchant à l’entourer et à l’avaler toute entière. Comme galvanisée par la terreur, elle se leva lentement, ses pieds se décollant même du sol alors que les ténèbres l’enveloppaient. Puis un coup de feu déchira le voile du silence, résonnant comme un glas sonore, et l’ombre disparut tandis que le corps désormais à jamais sans vie de Morgane retombait sur le sol, le cœur percé d’une balle de plomb, et que le sang tachait sa magnifique robe bleue. Le guerrier en armure se retourna d’un geste et vit Jonathan qui, toujours étalé au sol, avait réussit à attraper un pistolet dans la poche d’un cadavre voisin.
« Allez au Diable… Jamais vous n’aurez… L’âme de ma fille… »
« Toi ! Toujours toi ! Tu… »

Le sinistre soldat s’était mis à hurler, à hurler sur un mourant, puis sa raison repris le dessus alors que sa voix se faisait plus douce.
« Tu as tué ta propre fille, de tes mains ! Comment Jonathan Jennings, un tel gentleman, défenseur de la vertu, a-t-il pu commettre un crime aussi infâme ? »
« Je préfère la tuer… Que savoir son âme torturée… et dévorée par les ténèbres... Et maintenant, laisse-moi… La rejoindre… »
Comprenant ce que ces mots impliquaient, le soldat s’élança vers le père criminel, mais pas assez vite pour l’empêcher de tirer la seconde balle du revolver dans sa propre tête. Derrière le mur, caché depuis le début, Gabriel voulu pousser un cri, un hurlement déchirant ; il voulut détruire le mur et attaquer cet homme qui avait causé la mort de sa famille ; il voulut se jeter au chevet du corps de sa sœur ou de son père et pleurer toutes les larmes de son corps. Mais avant qu’il n’ait le temps de faire une seule de ces choses, Walt-R l’avait solidement empoigné et lui avait scellé les lèvres de force.
« Par pitié, monsieur ! Si vous vous faites remarquer, ils vous tueront sans la moindre hésitation ! Venez, monsieur, il faut fuir ! Il faut ne penser qu’à survivre, vous aurez bien assez de temps pour les pleurer une fois en sûreté. »
Puis le robot arracha l’adolescent à la contemplation de la scène macabre, le trainant loin de cet enfer qu’était devenu le manoir, là où il pourrait vivre, conformément à ce que son père avait demandé.


Et voilà. Ah, ouais, c'est carrément moins mignon que le chapitre précédent, pas vrai? Bien triste, bien sombre, avec des morts par poignées (même si je ne les montre pas...). Enfin, c'est surtout le meilleur moyen de lancer l'histoire, la belle histoire à laquelle j'ai si longuement réfléchie. Euh, bref. La preview!

Dans le prochain chapitre:
Qu’est-ce que tu en sais ? Que connais-tu des émotions humaines ? Tu n’es qu’un robot, un tas de boulons et de ferraille ! Tu ne peux pas comprendre ce que je ressens, et tu ne sais rien de ce que mon père aurait voulu ! Rien ! J’ai perdu tout ce que j’avais, tout ce que j’aimais ! Ma famille, ma maison, tout a disparu ! Alors à quoi bon continuer à vivre dans ces conditions ?
Chapitre I: Ville des engrenages


J'espère que ça vous donnera envie!
Mais ce n'est pas encore terminé! A mon grand dam, j'ai dû créer trois cartes pour le jeu du sinistre chevalier (qui sera ainsi appelé jusqu'à la révélation de son vrai nom. Ne soyez pas trop pressés, je vous préviens.), alors maintenant, explication technique!

Mineur maudit
(guerrier/ténèbres/ATK500/1800/LV4)
Lorsque ce monstre est retiré du jeu, piochez une carte.

commentaire: Ce monstre n'a l'air de rien, mais dans un deck Ténèbres dont la stratégie repose sur les monstres retirés du jeu, cette carte est un accélérateur plus que rentable! Sans aucune limitation, son effet en fait un moteur de pioche inépuisable, à condition de savoir le réintroduire dans le jeu.


Sorcier D.D.
(magicien/ténèbres/ATK1400/0/LV4)
Lorsque ce monstre est retiré du jeu, en payant 500 points de vie, vous pouvez activer l'effet d'une carte magie normale de votre deck. Ensuite, mélangez la carte magie normale dans votre deck.

Commentaire: Encore un ajout plus qu'intéressant à l'archétype ténèbres, puisqu'il permet d'activer une carte magie de son choix! Il peut ainsi permettre d'aller chercher un moteur de pioche, une carte ayant un effet de destruction, ou quoi que ce soit d'autre dont vous ayez besoin! Limitée à seulement un exemplaire par deck, cette carte est un must-have pour tout les decks Ténèbres!


Cimetière interdit
carte magie normale.
Lorsque vous jouez cette carte, vous et votre adversaire pouvez ajouter à votre cimetière 1 ou plusieurs monstres retirés du jeu. Pour chaque monstre renvoyé au cimetière par cet effet, son propriétaire doit payer 500 points de vie.

Commentaire: Une carte magie surpuissante, qui apporte beaucoup à de nombreux attributs! Grâce à elle, les cartes retirées du jeu ne sont plus inutilisables! Malgré qu'elle soit limitée à un exemplaire, elle reste la carte la plus intéressante de l'édition... Euh, non, là, je divague.


Et voilà! Cette fois, c'est vraiment finit pour aujourd'hui! J'espère que vous aimerez aussi ce nouveau chapitre, et n'hésitez surtout pas à commenter!
Salut-salut!

___________________

N'est pas mort ce qui à jamais mort,
Et au long des ères peut mourir même la mort.

Abdul Alazred, in Necronomicon

kyle44

Avatar de kyle44

Hors Ligne

Membre Inactif depuis le 03/02/2022

Grade : [Kuriboh]

Echanges (Aucun)

Inscrit le 09/01/2010
390 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts

Envoyé par kyle44 le Jeudi 18 Novembre 2010 à 22:27


la suiiiiite stp!!!

___________________

Demandez mes pseudos de DN ou YVB par message privé (:

thibaut06

Avatar de thibaut06

Hors Ligne

Membre Inactif depuis le 28/04/2012

Grade : [Kuriboh]

Echanges (Aucun)

Inscrit le 17/07/2010
92 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts

Envoyé par thibaut06 le Dimanche 21 Novembre 2010 à 18:43


Waouh! Fidel à tooi même, du sang des duels et le jeu des ombres! Un méchant sans visage, un androïde, et un héritier (peut être) vengeur! Waouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh!

___________________

97% des adolescents pleureraient si Justin Bieber sautait du haut d'un immeuble de 90 étages. Si vous faites partie des 3% qui seraient tranquillement assis sur leur fauteuil avec du pop corn à la main en criant << Saute !!!! >> , copiez ce message sur votre signature.



Thpirate

Avatar de Thpirate

Hors Ligne

Membre Inactif depuis le 04/08/2016

Grade : [Kuriboh]

Echanges 100 % (9)

Inscrit le 08/07/2010
1866 Messages/ 0 Contributions/ 8 Pts

Envoyé par Thpirate le Dimanche 21 Novembre 2010 à 19:43


très bonne fic avec des personnage attachant( meme si il sont mort)

___________________

Avec Banish, les cartes s'évanouissent


yvan_doutre_mer

Avatar de yvan_doutre_mer

Hors Ligne

Membre Inactif depuis le 12/12/2013

Grade : [Kuriboh]

Echanges (Aucun)

Inscrit le 24/06/2010
49 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts

Envoyé par yvan_doutre_mer le Jeudi 25 Novembre 2010 à 23:43


Salut-salut! Me revoilà, avec le chapitre I! Oui, parce que avant, c'était juste le prologue, la vraie histoire ne commence que maintenant! Et encore! Enfin, je parle, je parle... Voici le chapitre!

Chapitre I: Ville des engrenages

Gabriel fit un pas, puis un autre, le regard perdu dans le vide. Au loin, le soleil se levait à peine sur la ville, et derrière eux, déjà, la lueur rougeoyante des flammes qui dévoraient le manoir projetait un éclairage malsain sur les rues proches. Lui seul avait été attaqué, Clocktown avait été épargnée. A peine les habitants devaient-ils être au courant que c’était une attaque qui était à l’origine de cet incendie qui inquiétait tant. Les bienheureux ouvriers ignoraient encore tout du retour de la guerre dans le pays. Autour de lui défilaient les façades, toutes semblables aux précédentes, se succédant au rythme lent de ses pas.

La ville était assez ancienne, mais les bâtiments du centre-ville avaient tous été rénovés pour bénéficier des nouvelles technologies. Des tuyaux d’acier et des câbles relayant l’énergie Momentum parcouraient désormais les sous-sols, dépassant régulièrement hors de terre et s’entremêlant avant de parfois plonger dans les bâtisses. Les anciennes horloges, fierté locales auxquelles la cité devait son nom, avaient également été restaurées. Les nombreux cadrans en bois rongé avaient laissé la place à un métal peint, et les mécaniques simplistes et hasardeuses à des engrenages dont la précision ne semblait avoir aucune faille. Ces rouages dépassaient parfois de façon ostentatoire, empiétant sur les rues et encombrant le chemin. Clocktown était la seule ville de tout Helvura à afficher ainsi son avancée technologique, et elle avait reçu le surnom évocateur de « ville des engrenages ».

L’esprit encore fragilisé par les évènements de la nuit, le jeune homme suivait machinalement son androïde, ne sachant pas réellement plus que lui où aller. Des passants les croisaient en courant, tous cherchant à savoir ce qui se passait dans le domaine Jennings. Aucun ne faisait réellement attention à eux. Puis, sans que rien de particulier ne soit arrivé, Walt-R arrêta son maitre et lui demanda avec toute la politesse que son programme lui permettait de l’attendre dans la rue. Celui-ci ne prit pas même la peine d’acquiescer et se contenta de partir s’asseoir sur un épais assemblage de plomberies diverses, tentant sans succès de donner un sens logique à ce qui était arrivé. Alors qu’il ruminait, une jeune femme, d’à peu près son âge, se pencha sur lui.
« Hey, ça va ? »

Pour toute réponse, il leva le visage vers elle, son regard éteint fixant le vide. Il vit, sans vraiment faire attention, qu’elle portait une blouse blanche mal fermée sur une veste brune, et ses longs cheveux blonds tombaient raide sur ses épaules, cachant en partie son visage. La langueur et le désarroi qui se lisaient sur les trais de Gabriel suffirent à lui faire comprendre qu’elle ne pourrait pas engager la conversation, et elle fit rapidement demi-tour.

Quand il revint, le robot avait changé son costume contre une tenue d’ouvrier neuve plus adaptée, et en tendis une seconde à sa taille au jeune homme. Machinalement, il le suivit jusqu’à une ruelle où il put se changer à l’abri du regard de la foule, et repartit vêtu d’une chemise blanche par-dessus laquelle il avait passé un gilet sombre assorti à son pantalon de toile. Ses souliers étaient également partis dans le sac, remplacés par d’épaisses bottes de cuir noir.

Leurs pas finirent par les mener devant un haut établissement aux murs de pierre visiblement anciens, dont la façade était parcourue de tuyaux servant vraisemblablement au chauffage. Des volets étaient ouverts sur une salle vaste, occupée par quelques personnes installées à des tables, et une pancarte pendant au dessus de la porte confirmait l’impression qu’il s’agissait d’une auberge. Le panneau était formé d’un ancien fusil de combat, court et pesant mais redoutablement puissant, surchargé de manettes et de réglages d’utilité discutable, sur lequel était écrit à la peinture blanche « Le sommeil de plomb », nom probable de l‘établissement. Sur le mur du plus haut étage, les fenêtres étaient ouvertes à travers le cadran d’une immense horloge de bronze, ornée de motifs inspirés des astres solaires et lunaires, qui retardait d’ailleurs de plusieurs minutes. Étrangement, les aiguilles ne faisaient aucun bruit en tournant, pas même le cliquetis caractéristique des pendules de précision. Poussé par l’androïde, le duo entra dans l’établissement.

A l’intérieur, plusieurs habitués vaquaient à leurs occupations, visiblement trop absorbés pour remarquer les nouveaux venus. Ce n’était pas le cas du gérant, qui les interpella d’une voix forte dès qu’ils eurent passé la porte. Il les salua, et leur dit de venir le voir s’ils désiraient quoi que ce soit.
Il était grand, fort, et portait une veste épaisse d’une teinte sombre approchant celle du bois de son comptoir. Une barbe noire et drue cachait son visage sévère, mais son regard d’acier intimidait instantanément quiconque osait seulement le soutenir. L’une de ses larges mains était entourée de bandages, trop blancs et propres pour être anciens ou pour couvrir une blessure grave. Les deux clients s’approchèrent, l’un avec plus de détermination que l’autre.

« Bonjour et bienvenue au Sommeil de plomb, euh… Messieurs ! Moi, c’est Anthony Hartley, propriétaire et gérant de l’établissement. Alors, qu’es’que je peux faire pour vous ? Un repas ? Une chambre ? Ya qu’à demander ! «
« Et bien bonjour, monsieur Hartley. Nous désirerions une chambre et un repas. Pour une seule personne. »
« Pas de problème. Je suppose que les androïdes ont pas besoin de dormir. Vous la voulez pour combien de temps, la chambre ? »
La question fit tourner un regard vers son protégé à l’androïde. Mais celui-ci fixait le sol sans prêter attention à ce qui l’entourait, ruminant des pensées que lui seul connaissait.
« Est-il possible, disons, de réserver notre chambre pour une durée indéterminée ? »
« Pas de problème, mais c’est trois livres la nuit. Allez-donc vous installer à la table là-bas, je vous ferais apporter un bon repas comme on les prépare ici. »

Walt-R fit un signe de la tête, montrant que l’accord le satisfaisait, puis tira Gabriel jusqu’à la table où ils s’assirent en silence. Rapidement, Anthony apporta comme promis une assiette couverte par des morceaux de poulet fumants couverts de sauce, entourés de haricots et de patates grillées, accompagnées d’un bon appétit de la part du chef. Gabriel n’avait pas encore prononcé un seul mot depuis qu’ils étaient sortis du manoir, et ne toucha à sa nourriture que forcé par Walt-R. Celui-ci lui glissa une fourchette entre les doigts, découpa pour lui un morceau de blanc, et guida son poignet jusqu’à ce que la viande arrive dans sa bouche. Le jeune homme mâcha lentement, puis avala difficilement, mais un déclic se produisit alors. Peut-être se rendit-il seulement compte qu’il avait faim, ou peut-être que cela lui rappela quelque repas simple qu’il prenait parfois dans son enfance, toujours est-il qu’il se jeta goulûment sur le plat et le termina à une vitesse surprenante. Mais les dernières bouchées avaient un gout salé que n’avaient pas les précédentes, qu’il ne sut attribuer aux larmes qui coulaient comme des cascades de ses yeux fatigués et rougis.

Lentement, autour d’eux, la journée avança. Les clients allaient et venaient, tandis qu’eux deux restaient sans bouger, assis à la même table. Comme ils ne parlaient pas, ni ne se faisaient remarquer d’une autre façon, personne ne leur prêtait attention. Mais, vers six heures du soir, la jeune femme qu’il avait déjà rencontrée entra dans la salle et salua le patron qui lui répondit joyeusement.
« Ah, Alicia ! Alors, passé une bonne journée ? »

Mais elle ne lui prêta pas grande attention, trop intriguée par ce visage qu’elle avait déjà croisée plus tôt dans la journée. Elle s’approcha d’un pas rapide de Gabriel, et vint se placer à coté de lui. Cette fois, la lumière permit au jeune homme de voir son visage fin, au teint légèrement bruni par le soleil, ses pommettes saillantes et le trait fin tracé par ses lèvres.
« Hey, je te reconnais, toi ! T’es le gars de tout à l’heure ! Alors, toujours pas décidé à parler ? Tiens, je me présente, moi c’est Alicia ! Et toi ? »

Au début, elle n’obtint aucune réponse, tandis que de plus un plus de regards insistants se tournaient vers elle. Puis, au moment où elle allait à nouveau se retourner et oublier définitivement le nouveau venu, il l’attrapa par le bras pour la retenir.
« Gabriel. Je m’appelle… Gabriel. »
Un instant s’écoula, pendant lequel Alicia se remettait de la surprise d’avoir déclenché une réaction, avant qu’un léger sourire innocent ne soulève ses joues. Elle s’apprêta alors à tirer une chaise et s’installer avec lui pour discuter enfin avec quelqu’un de son âge, mais une clameur l’appela depuis l’arrière salle.
« Ah, désolé, mais on m’appelle. Ravie de t’avoir rencontré, Gabriel ! »
Et sur ce, elle disparut derrière une porte à coté du comptoir. Une minute se passa, puis enfin Walt-R se décida à parler.
« Vous allez mieux, monsieur ? »

« Je crois… C’est juste que… Ca ne peut pas être vrai ! Ce que j’ai vu, ce duel, Père et Morgane qui sont… Pourquoi ? Pourquoi nous attaquer, pourquoi autant de morts ? Je… Je ne sais plus… »
Puis il se tut à nouveau, replongeant dans le silence prostré qu’il avait respecté toute la matinée. Mais pas longtemps, car quelques secondes à peine après ce bref échange, un ouvrier en chemise entra en trombe, manquant de perdre son bonnet par la même occasion.
« Hey, Hartley ! Y’sont un problème au générateur, parait que ça risque d’exploser ! Faut que tu te tire d’ici en vitesse ! »
Et, à peine sa phrase finie, il était déjà sorti, prenant la fuite loin du danger. Le tenancier répondit par un grommèlement d’incompréhension, abandonnant le verre qu’il nettoyait pour se diriger vers la sortie. Bien avant qu’il ne l’atteigne, toute la pièce s’était vidée et les quelques clients paniqués se dispersaient déjà dans les rues de la capitale. Alicia émergea de l’arrière salle, se précipitant sur le vieil homme au moment où il passait la porte et s’accrocha à son bras, le suivant en le harcelant de questions que Gabriel n’entendit pas. Seul lui et Walt-R n’avaient pas réagit.

« Je pense que vous devriez aller vous de quoi il retourne, monsieur. Vous avez suffisamment de connaissances sur les générateurs de type Momentum pour au moins vous rendre utile. »
« Et à quoi bon ? Je n’ai plus rien, ce monde peut bien disparaitre. »
« Ne dites pas ça, monsieur. Vous êtes en vie, et c’est une chance. Votre avenir vous offre tout ce que vous pourriez en attendre, à condition d’aller à sa rencontre. Vous ne pouvez rester ici passivement, attendant votre fin qui ne tarderait alors pas à venir. Ce n’est pas ce que monsieur votre père aurais voulu. »
A ces mots, Gabriel se leva d’un bond, manquant de renverser la table. Son visage était rouge de rage, tordu par toutes les émotions qui courraient en tout sens dans son esprit depuis le matin, et son regard lançait des éclairs. Il hurlait ses phrases sans retenue, seul avec sa conscience et son interlocuteur

« Qu’est-ce que tu en sais ? Que connais-tu des émotions humaines ? Tu n’es qu’un robot, un tas de boulons et de ferraille ! Tu ne peux pas comprendre ce que je ressens, et tu ne sais rien de ce que mon père aurait voulu ! Rien ! J’ai perdu tout ce que j’avais, tout ce que j’aimais ! Ma famille, ma maison, tout a disparu ! Alors à quoi bon continuer à vivre dans ces conditions ? A quoi bon sauver tout ces gens que je ne connais pas ? A quoi bon ? »
« Vous avez parfaitement raison, monsieur. Je ne suis qu’un androïde, et ma programmation ne me permet pas d’imiter avec suffisamment d’intensité vos sentiments pour les comprendre. Néanmoins, je sais que monsieur votre père, lorsqu’il m’a ordonné de vous mener hors du château, a également demandé que je vous protège et que je vous aide à continuer à vivre. Je sais que votre père aurait désiré que vous continuiez à vivre parce qu’il me l’a lui-même dit. »

Il avait répondu d’une voix très calme et assurée, la seule qu’il pouvait employer, sans même s’arrêter pour réfléchir. L’entendre ainsi, entendre la voix de la raison tenir face à sa colère, fit l’effet d’une douche froide au jeune home qui s’effondra sur sa chaise en sanglotant.
« Je … Désolé de ce que je t’ai dit, Walt-R, je ne le pensais pas vraiment. Mais je ne comprends rien, je ne sais plus où j’en suis. Je ne sais même plus qui je suis, Walt-R. »
« Je sais qui vous êtes, monsieur. Vous êtes quelqu’un de bien, et c’est pourquoi vous irez aider ces gens. »

Il n’y avait à peine que cinq personne dans la rue quand Gabriel arriva, Walt-R derrière lui : Anthony et Alicia, un homme de grande taille en blouse blanche, fin, aux cheveux noirs rebelles, le nez coiffé d’une paire de lunettes, ainsi que deux autres personnes quelconques. Le jeune homme s’approcha d’eux, inquiet. Et il y avait de quoi être inquiet : le bâtiment blindé, dans lequel se trouvait le générateur, émettait une lumière intense par toutes les fenêtres, dont la plupart n’avait plus de vitres. Pire encore, des éclairs d’un blanc immaculé jaillissaient de l’intérieur, heurtant violemment le sol ou les façades dans des explosions effrayantes.

« Que se passe-t-il, ici ? »
« On ne sait pas ! Le générateur est en délire depuis près d’une demi-heure, et si ça continue, peut-être qu’il va exploser ! »
« Et les scientifiques ? Il devrait avoir des responsables dans le générateur ! Vous, par exemple, vous n’êtes pas en charge de ce truc ? »
« Pas le moins du monde ! Je suis médecin, je ne suis là que pour aider. Quand aux scientifiques, j’ai cru voir leurs cadavres à l’intérieur, mais je n’ose pas entrer ! »

Gabriel se retint de pester. Il était clair que le générateur Momentum était en surcharge, un problème pour lequel des sécurités étaient prévues, mais sans personne n’était à l’intérieur pour les mettre en œuvre, rien de surprenant à ce que le problème ne dégénère. Il ne restait qu’une solution.
« Je vais à l’intérieur pour régler le problème. Attendez ici. »
« Quoi ? Hors de question, gamin ! Et qu’es-ce que tu connais aux générateurs Momentum ? Tu ne vas faire qu’aggraver les choses ! »
« Je connais le fonctionnement des réacteurs Momentum mieux que vous cinq réunis, et peut-être mieux que les scientifique qui étaient ici ! Si une personne peut régler ce problème, c’est moi ! »

Et sur ce, il se glissa entre les personne présentes jusqu’à la porte et entra dans le générateur. Anthony ne se retint pas pour jurer grossièrement, puis le suivit avec tous ceux qui étaient restés. Là, trois cadavres à moitié détruits par les excès du générateur gisaient au sol, tandis que le fils Jennings tapait frénétiquement sur le clavier de contrôle. Les informations défilaient sous ses yeux si vite qu’il avait à peine le temps de les lire, mais les nouvelles n’étaient pas bonnes. Six bornes étaient prévues pour évacuer la surcharge accumulée par le générateur, et il suffisait de les relier au circuit pour vider l’énergie. Seulement les commandes de la matrice ne répondaient pas toutes, et seule une des bornes s’était mise en fonction, ce qui n’était pas assez. Il se retourna d’un geste tandis qu’un éclair frôlait son visage vers le groupe apeuré qui l’avait suivi.
« Retournez dehors ! La matrice de commande ne répond pas, je dois aller dans la salle du générateur pour activer les contre-mesures manuellement ! Et il n’y a de toute façon pas la place pour plusieurs personnes, alors vous serez plus en sécurité à l’extérieur ! »

Ils acquiescèrent vaguement, peu d’entre eux comprenant réellement le sens de ces paroles, et détalèrent. Gabriel, lui, sauta à travers la vitre brisée qui le séparait du générateur à proprement parler, puis entreprit de fouiller ses alentours en esquivant les éclairs dévastateurs qui fusaient en tous sens. Il finit par découvrir une petite pièce, au sein même de la colonne centrale, et s’y engouffra avec soulagement. Et en un instant, il plongea dans le calme total, loin du bruit de désolation, loin du déchainement, dans un abri spécialement prévu où se trouvait une matrice directement reliée au réseau. Quelques mouvements sur le clavier allumèrent la matrice, mais pas pour afficher ce qui l’intéressait. Tout l’écran était noir, à l’exception d’un texte et d’un petit rectangle blanc.
« Système de sécurité enclenché. Entrez le code pour déverrouiller. »

Une minute s’était déjà écoulée depuis qu’il était sorti du bâtiment, et rien ne s’était encore amélioré. Anthony tournait en rond, ne sachant pas s’il devait vraiment faire confiance à un enfant sorti de nulle part, ou s’il devait plutôt aller chercher de l’aide ailleurs. Finalement la raison l’emporta, et il s’éloigna d’un pas décidé du générateur.
« Je vais au n°3 pour chercher de l’aide ! »
« Je t’accompagne ! »

La jeune fille se lança derrière lui, le dépassant rapidement. Les autres préférèrent ne pas bouger, au cas où il faudrait sauver le gosse. Pour atteindre le générateur Momentum n°3, où des scientifiques entrainés accepteraient sûrement de les aider, ils durent traverser la route centrale qui menait jusqu’au portail du domaine Jennings. Alicia courait en tête, mais au moment où elle allait quitter le trottoir, la poigne implacable de l’homme la retint par le col, l’empêchant de se jeter sous les roues d’une voiture qui passait en trombe. Elle était plate et extrêmement allongée, comme une limousine, peinte en noir mat. Les vitres étaient teintées, empêchant de vois l’intérieur. D’épais tuyaux brunis par le temps sortaient de sous l’avant du véhicule, passaient derrière le pare-choc, puis remontaient sur le capot et s’y enfonçaient juste sous le pare-brise. La limousine prenait le chemin du palais, ce qui rappela au vieil homme qu’un bal devait justement avoir lieu ce soir précis. Il tenta de rattraper le véhicule, prévenir les invités qu’il supposa l’occuper qu’un incendie ravageait le manoir. Mais ils ne ralentirent même pas, et il fut obligé de les laisser filer sans avertissement.

Gabriel sélectionna le système de contrôle des bornes de sécurité. Trouver le code avait été simple car il savait comment le trouver. En effet, chaque générateur portait un nom employé uniquement dans les rapports, et ce nom servait également de code à la console d’urgence. En revanche, avant de le taper, il avait passé une courte minute à vociférer tout ce qui lui pesait sur le corps ou sur l’esprit, déchargeant sur l’écran tous ses ressentiments pour pouvoir repartir l’esprit libéré. Il se sentait plus serein, ses pensées noires ne le harcelaient plus.

Il ouvrit la commande de sécurité, et donna l’ordre de raccorder toutes les bornes au réseau. Cette fois, la commande fut exécutée, et le jeune homme poussa un soupire de soulagement. Il voulu sortir, mais à peine eut-il passé la tête hors de l’abri, un éclair d’énergie le frôla et s’écrasa juste sous son regard. Il se replia et retourna vers l’écran, vérifiant l’état de charge. Le problème, comme il le découvrit alors, était bien plus grave qu’il ne l’avait imaginé. L’énergie emmagasinée dépassait non seulement le seuil de sécurité, mais aussi le seuil critique. Le seuil critique correspondait à la limite au-delà de laquelle les bornes de décharge ne suffisaient plus tant la quantité emmagasinée était importante. Le seul moyen d’empêcher l’explosion était de lancer un programme spécialement conçu, puis d’appliquer une procédure très stricte : quitter le générateur et en verrouiller l’accès en moins de dix secondes.

Dès qu’il eut appuyé sur la touche de validation, il se retourna en hâte et courut jusqu’à la sortie. Il atteignit enfin la porte, et s’appuya sur le panneau coulissant de tout son poids pour le refermer. Mais il n’était pas assez rapide, et alors qu’il restait encore une ouverture d’une vingtaine de centimètres, il vit la colonne atteindre une intensité lumineuse sans précédent. Cela signifiait que les dix secondes étaient écoulées, et que toute l’énergie accumulée serait relâchée vers le haut, sauf une partie qui nettoierait tout l’intérieur du bâtiment. Et donc Gabriel, que strictement rien ne protégeait. Il crut voir sa vie défiler devant ses yeux, mais quelque chose le heurta violemment par la droite et il commença à chuter derrière la porte. C’était Walt-R qui, comprenant visiblement la situation, avait poussé son jeune maitre hors de danger. Dans un geste réflexe, celui-ci tenta de se rattraper du bras droit à quelque chose, n’importe quoi d’assez solide.

Puis, dans un sifflement strident qui déchirait les tympans, un rai de lumière intense s’éleva vers le ciel, semblable à une orgueilleuse attaque des hommes vers des dieux célestes cachés derrière le voile noir de la nuit.


Voilà! J'espère que ça vous a plu! Et maintenant, la preview:
Dans le prochain chapitre:
Ce n’est pas… Possible. Je fais juste un mauvais rêve. Je ne peux pas… Je ne veux pas… J’ai peur… Pourquoi moi ? Qu’ais-je fais pour arriver ici ? J’avais une vie, j’avais un avenir, alors pourquoi ?
Chapitre II: Monde zombie


Voilà! A-tchao, bon dimanche! Euh, non, c'est pas le mien, celui-là! Désolé de l'erreur, je corrige.
Salut-salut! Et à la prochaine fois!

___________________

N'est pas mort ce qui à jamais mort,
Et au long des ères peut mourir même la mort.

Abdul Alazred, in Necronomicon

yvan_doutre_mer

Avatar de yvan_doutre_mer

Hors Ligne

Membre Inactif depuis le 12/12/2013

Grade : [Kuriboh]

Echanges (Aucun)

Inscrit le 24/06/2010
49 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts

Envoyé par yvan_doutre_mer le Jeudi 09 Décembre 2010 à 23:54


Salut-salut!
Alors, pas trop ennuyés pendant ces deux semaines? Avec Noël qui approche, et tout ça, je suppose que non, mais sait-on jamais. En tout cas si c'est le cas, j'ai un bon antidote pour vous: le second chapitre de ma fic! Et parce qu'il est tard, attaquons sans tarder!

Chapitre II: Monde zombi

Le néant. Un néant sombre, dépourvu de toute lumière, s’étendant à l’infini. Où que son regard se tourne, rien ne se portait devant ses yeux qu’un infini vide de tout espoir. Même sa voix ne portait pas dans se monde, et ses cris ne parvenaient pas à briser le silence. Puis, lentement, une étincelle s’alluma au loin. Elle était petite, faible, mais c’était une lueur d’espoir. Et à mesure qu’elle se rapprochait elle devenait plus blanche, plus intense, jusqu’à ce qu’un abîme de lumière ai remplacé celui de ténèbres. Et elle ouvrit les yeux.

La première chose qu’elle vit fut un toit rocheux, un plafond de pierres rougeoyantes parcouru de veines de diamants luisant d’un éclat volcanique. Cette lumière diffuse et blafarde ne lui blessait pas les yeux, à la différence d’une lumière électrique. Elle était même apaisante.
Puis un visage se glissa devant le sien. Il avait les trais anguleux, le visage court et le nez très mince. Mais ce qui marqua la jeune femme, ce fut son teint jaune et ses yeux bridés, typiques d’un pays bien loin d’Helvura. Il lui sourit puis prit la parole d’une voix marquée par un fort accent étranger.

« Bonjour mademoiselle. Vous êtes ? »
« Quelle question étrange. Je suis Morgane Jennings, fille du président de la compagnie Jennings, et vous êtes dans ma chambre… Qu’est-ce que vous faites ici, d’ailleurs ? Que fait un japonais à Helvura ? »
« Helvura ? Je crains qu’il n’y ait un grave malentendu, mademoiselle Jennings. Vous n’êtes plus en Helvura en ce moment. »
« Pourquoi donc ? Je me suis couché hier soir dans ma chambre, en Helvura. Où pourrais-je bien être sinon là-bas ? »
« Aux Enfers, mademoiselle Jennings. Je ne puis vous en dire les circonstances, mais vous êtes décédée. »
Morgane s’apprêta à répondre que ce n’était pas possible, et lui ordonner de ne plus faire de plaisanteries douteuses, mais aucun son ne sortit de sa gorge. Les souvenirs de la nuit lui revenaient juste en mémoire, tandis que le plafond surnaturel trouvait son explication. Le château avait été attaqué. Son père était mort. Elle avait défié le guerrier en duel. Elle avait perdu. Les ténèbres l’avaient engloutie. Et maintenant, elle était morte. Lentement, elle resserra la mâchoire et commença à se lever.
« Alors je suis vraiment morte .Ce n’est pas juste un rêve ? »

« Votre décès est on ne peut plus réel, mademoiselle Jennings, je le crains. »
Elle s’assit et plia les jambes. Face à elle s’étendait désormais les Enfers, très différents de ce à quoi elle aurait pu s’attendre. Le sol était constitué de cette même roche couleur de sang que le plafond de la grotte, mais sans filons lumineux. Sur ce terrain plat qui semblait s’étendre à perte de vue, de nombreuses cabanes faites d’un étrange bois gris cendré formait ce qui ressemblait à une ville. Elle-même était au beau milieu de ce qui devait être une rue, probablement une allée principale, qui s’étendait en ligne droite plus loin qu’elle ne pouvait voir.
Elle eu un rire nerveux. Aux Enfers. Elle devait devenir la prochaine présidente de la compagnie Jennings, son avenir était brillant, et il n’en restait plus rien. Elle ne savait pas même ce qui l’attendait désormais.

« Si je suis vraiment… Que vais-je devenir ? Que deviennent les morts ? Vous êtes ici depuis suffisamment longtemps pour le savoir, je me trompe ? »
« Pour être parfaitement honnête avec vous, mademoiselle Jennings... Non, vous le découvrirez bien assez tôt. Vous devriez vous lever. Si vous le désirez, je puis vous faire visiter. »
« Attendez, j’ignore votre nom. Qui êtes-vous ? »
« Ah, veuillez excuser mon impolitesse. Je me nomme Sakaï Wakasa, décédé sur un champ de bataille il y a de cela plusieurs siècles. Vous observerez par ailleurs que j’ai plus de chance que certains, parfois ici depuis moins longtemps que moi. »

Tout en se présentant, il lui tendit la main et l’aida à se relever. Elle se mit finalement sur ses deux pieds, époussetant sa robe qu’une fine poussière rouge avait salie. Intriguée par les dernières paroles de son guide, elle s’apprêta à demander plus de détails. Mas une fois encore elle ne dit rien et poussa un petit cri étouffé dans un mouvement de recul. La porte d’une maison proche venait de s’ouvrir, laissant passer un homme vêtu selon une mode en vogue à Helvura moins de deux siècles plus tôt. Sa peau était d’un blanc cadavérique et ses vêtements usés. Sa joue droite manquait, dévoilant sa mâchoire et ses dents blanchies figées dans un sourire mort, et l’autre partait en lambeaux déchiquetés par l’effet du temps. Ses mains étaient dans un état semblable, et plusieurs doigts étaient entièrement nettoyés de toute chair. Seuls restaient alors les os, articulés par des nerfs et des tissus disparus que remplaçait une magie inconnue et incompréhensible.

Dans sa frayeur, elle trébucha sur une irrégularité du sol et manqua de s’effondrer en arrière. Mais Sakaï la rattrapa à temps, passant un bras dans son dos pour bloquer sa chute. Elle resta ainsi une seconde, trop choquée pour réagir. Elle sentit à travers les manches amples de son kimono décoloré qu’il ne restait du membre autrefois puissant qu’un os fragilisé par le temps et l’exercice. Elle comprit alors ce qu’il avait voulu dire : de l’extérieur il pouvait encore avoir l’air vivant, contrairement à certains.

D’un geste, elle se releva et se glissa en arrière pour se plaquer violement contre un mur de bois. Une autre porte s’ouvrit, laissant cette fois sortir un squelette parfaitement nettoyé, d’un blanc presque parfait, qui n’avait de ce fait pas ressenti le besoin de porter un quelconque vêtement. Puis bien d’autres arrivèrent, tous attirés par le bruit. Lentement, à chaque fois qu’un nouveau cadavre vivant arrivait, la jeune femme sentait la terreur monter jusqu’à ne plus être soutenable. Elle s’élança alors entre deux maisons, poursuivie par Sakaï qui tentait en vain de la calmer. Quand il parvint enfin à la retrouver, elle était blottie dans un coin sombre, les genoux ramenés contre sa poitrine, et sanglotait misérablement.
« Ce n’est pas… Possible. Je fais juste un mauvais rêve. Je ne peux pas… Je ne veux pas… J’ai peur… Pourquoi moi ? Qu’ais-je fais pour arriver ici ? J’avais une vie, j’avais un avenir, alors pourquoi ? »

Il resta debout face à elle pendant quelques instants puis il s’assit à ses cotés, lentement. Quand il s’adressa à elle, sa voix était plus lente, plus douce également, que précédemment.
« Cessez de pleurer, mademoiselle Jennings. Il va vous falloir vous montrer forte pendant les quelques jours qui suivront, jusqu’à vous être habituée. »
« M’habituer ? Et comment ? Ce sont des cadavres ambulants, des créatures de cauchemar ! Comment pourrais-je seulement vivre parmi eux ? Parmi vous ? »
« En n’oubliant pas qu’avant d’être des morts, nous sommes des hommes et des femmes comme vous, mademoiselle Jennings. Nous pouvons discuter, réfléchir, avoir peur, être vexés ou être heureux. Vous n’êtes pas simplement tombée dans un monde zombie. Vous êtes dans un monde immuable, éternel, mais peuplé d’êtres humains. Souvenez vous simplement de cela et vous devriez avoir plus de faciliter à supporter notre vue. Et un jour la vôtre, certainement, mais n’est-ce point dans l’ordre des choses ? »

S’en suivit un lourd silence que quelques bruits lointain ne parvenaient pas à troubler. Morgane semblait s’être calmée, tout du moins ne pleurait-elle plus. Plusieurs minutes s’écoulèrent sans qu’aucun d’entre eux ne bouge ni ne parle. Puis enfin Sakaï en eu assez et se leva, ce qui décida Morgane à lui répondre.
« Attendez. Je voudrais… Je voudrais que vous me fassiez visiter ces lieux, que… Que vous m’expliquiez comment fonctionne ce monde. Je… Je n’y arriverais pas seule. »
Il s’arrêta et se retourna vers elle, souriant, pour lui tendre son bras. Elle hésita une seconde avant de le prendre et se releva pour suivre le japonais dans la ville de morts. Elle profita de l’occasion pour détailler l’homme. Visiblement âgé d’une trentaine d’années tout au plus, du moins au moment de sa mort, il portait un ample kimono qui avait dû être bleu et richement orné à une époque lointaine, avant que la vieillesse n’altère ses couleurs et ne déchire ses extrémités. Un sabre était passé à sa ceinture, rangé dans un fourreau remarquablement long. De la laque qui le décorait à une époque ne restaient que de petits fragments qui se décollaient, découvrant le bois qui protégeait la lame.

Il l’entraina jusqu’à une cabane en apparence semblable aux autres et en poussa la porte. L’intérieur était constitué d’une unique pièce, apparemment sans fonction précise. A l’exception d’une table couverte d’outils, les seuls meubles étaient des présentoirs accrochés aux murs qui portaient des myriades de statuettes, sculptées finement dans le même bois cendré que l’habitation. Intriguée, Morgane se tourna vers son hôte.
« Est-ce l’endroit où tu vis ? Il n’y a pourtant ni lit, ni quoi que ce soit d’autre pour se reposer ou même se nourrir ! »
« Nous n’avons pas besoin de dormir, mademoiselle Jennings. Nous sommes morts, notre corps n’a plus le moindre besoin. Il n’y a ici que ce qui me manque : de quoi me distraire pendant les siècles que j’y ai passé et ceux qu’il me reste à supporter. Si un jour vous éprouvez le désir d’avoir votre propre habitation, elle sera semblable à celle-ci ainsi qu’à toutes les autres : vide de tout ce que vous pensiez indispensable de votre vivant. »
« Oui, évidemment. Tous les morts… Attendez ! Tous les morts viennent ici, n’est-ce pas ? Alors il est possible de les retrouver ! »

Cette idée la fit presque bondir de joie. La perspective de vivre éternellement dans ce monde si étrange devenait moins effrayante si elle pouvait le faire avec des personnes chères à son cœur. Mais Sakaï mit brusquement fin à cet élan d’espoir.
« Ne vous faites pas d’illusions. Il est vrai que ce lieu est habité par tous ceux qui ont trépassé, mais vous ne pourrez les rencontrer pour autant. Ce monde est vaste, si vaste qu’en plusieurs siècles, je n’ai eu la chance de revoir que deux camarades rencontrés de mon vivant. Il se peut que vous ne connaissiez personne dans cette ville entière, auquel cas jamais vous n’aurez l’occasion de revoir vos amis. Navré pour vous. »

Ses épaules s’affaissèrent d’un coup tandis que son sourire s’estompait.
« Ce n’est pas grave », finit-elle par dire. Puis elle décida d’oublier le sujet pour ne pas trop déprimer. Elle s’approcha d’un présentoir et prit l’une des statuettes. Elle représentait un guerrier brandissant son sabre, faisant voler sa longue cape avec une élégance que seul l’art permettait d’atteindre. Son visage sévère aurait presque eu l’air vivant s’il n’était si figé.
« As-tu réellement sculpté toute la collection ? C’est magnifique ! »
« Et bien non, une partie appartenait à un homme qui m’a introduit à cette… Vie. Il me les a légués avant de… »
« De ? »
« Ce n’est rien, oubliez toute cette histoire. Si elle vous plait, prenez-là. Je ne trouve aucun intérêt dans leur admiration, je préfère de loin les façonner. »

La curiosité de la jeune femme était bien évidemment piquée au vif, mais le sujet de son ancien ami semblait l’attrister alors elle n’insista pas. Elle se contenta de le remercier, et de mettre la petite figurine à l’abri dans les plis de sa robe. Puis ils ressortirent et reprirent leur marche. Sakaï se hasarda d’ailleurs enfin à poser une question qui le taraudait depuis leur rencontre.
« Quel est cet étrange objet à votre poignet ? Je n’en ai jamais vu de semblable de mon existence, je dois bien le reconnaitre. »
« C’est un duel-disk, quelle question ! »
« Et à quoi cela sert-il ? »

Elle s’arrêta net et se tourna vers lui, consternée par la question, avant de se rappeler que Sakaï avait quitté le monde des vivants depuis plusieurs siècles. Il s’arrêta à son tour pour ne pas la distancer.
« Et bien, tout d’abord, connaissez-vous le jeu de duel de monstres ? »
Il lui répondit par un signe négatif de la tête, qui provoqua un long soupir de la jeune femme.
« Il s’agit d’un jeu de cartes assez spécial. Les joueurs s’affrontent en invoquant des cartes de monstres qui doivent ensuite combattre entre eux, en utilisant des cartes de magie ou de pièges pour les soutenir, jusqu’à ermporter le combat. Je pourrais vous expliquer les règles en détail. Tenez, regardez, voici par exemple… Euh… »
Elle voulu piocher une carte au hasard, mais ses doigts ne rencontrèrent que le vide. Un bref coup d’œil lui confirma sa crainte : son jeu avait disparu. Elle aurait normalement été bouleversée, mais une voix intérieure lui souffla que les duellistes ne devaient pas être nombreux aux Enfers pour que Sakaï ne connaisse pas le duel de monstres.

« Enfin, vous devez imaginer assez bien. »
« Oui, nous avions un jeu semblable au japon, le jeu de la Carte du dragon. Mais en quoi votre… Disque, ou quel que soit son nom, peut-il vous servir ? »
« Un Duel-disk. Ce sont en quelque sorte les terrains pour jouer. Leur technologie leur permet de créer des… illusions des cartes jouées en grandeur nature, entre les deux adversaires. Imaginons par exemple que j’invoque un dragon, le Duel-disk fera apparaitre un dragon. C’est assez difficile à expliquer, peut-être… »
Mais avant qu’elle ne finisse sa phrase, un son lourd et assourdissant retentit, puis se tut après une dizaine de secondes. Le samouraï pesta en japonais, puis attrapa le bras de Morgane.
« Suivez-moi. Nous ne devons pas être en retard. »

Puis il l’entraina à travers les cabanes jusqu’à une large place, au pied d’un immense mur qui s’élevait jusqu’à la paroi de roches du plafond. Une grotte immense y était creusée et son accès était interdit par un massif portail de fer. Des centaines d’hommes ou de femmes, tous à mis chemin entre l’état de cadavre ambulant et celui de simple blessés, étaient déjà rassemblés et attendaient visiblement quelque chose. Ce qui finit par se produire.

Les deux lourds battants s’écartèrent pour laisser passer trois créatures de cauchemars. Semblables à des hommes par leur maintient, ils mesuraient plusieurs mètres de hauteur et dominaient l’assemblé à leurs pieds. Ils avaient la peau rouge vif, leurs têtes étaient celles de démons enragés et leurs corps étaient enchâssés dans des armures improbables et indescriptibles dont la seule vue était insoutenable. L’un d’eux portait un immense rouleau de parchemin de la couleur d’une peau humaine tannée, scellé par un cachet de cire au motif incompréhensible. Ils se placèrent au centre du cercle formé par les morts, marchant lentement compte tenu de leur taille démentielle.

Morgane était pétrifiée par leur seule présence. Elle aurait voulu se cacher, ou au moins demander qui ils étaient car elle semblait être la seule dans son cas. Elle dû déployer un effort de volonté considérable pour parvenir à simplement poser la question à Sakaï.
« Ils sont les dieux des morts. Ils nous emploient pour travailler et accomplir les basses œuvres dans leur ville. Nous reviendrons dans une demi-journée. Ou ne reviendrons pas… »
Elle voulu demander des détails, mais la créature la plus avancée prit la parole de sa voix monstrueuse et effrayante. Il avait brisé la cire et lisait son parchemin avec sérieux.

« Voici la répartition d’aujourd’hui ! Le premier groupe, vous irez avec mon collègue à gauche dans les mines ! Le second groupe, avec celui de droite pour les travaux de nettoyage ! Le troisième groupe avec moi pour les autres corvées ! Harold Benxley, premier groupe ! »
Un homme s’avança en réponse à l’appel, se plaçant sous l’un des colosses. Un autre nom fut appelé, et un autre mort quitta la foule. Lentement, l’assemblé se répartit en petits groupes derrière les trois dieux. Quand le nom de Sakaï fut appelé, il s’avança en lançant un dernier regard à la jeune femme. Enfin, après dix minutes, Morgane se retrouva seule à ne pas avoir été appelée. La créature qui tenait le parchemin braqua alors un de ses imposants doigts sur elle.
« Toi ! Rejoint ton groupe, ne reste pas là ! »
« Quoi, mais… Mais vous ne m’avez pas appelée ! »

La panique s’était emparée d’elle, et sa voix tremblait quand elle répondit. Intriguée par ce qu’elle disait, le colosse baissa la voix et replia son doigt.
« Quel est ton nom, humaine ? »
« Je… Morgane. Morgane Jennings. »
Il baissa les yeux sur le document et le parcourut de haut en bas. Puis il recommença, aidé de son doigt cette fois, avant d’éclater de rire.
« Ha ! Tu n’es pas sur la liste, quelle chance ! Une erreur, sûrement. Mais peu importe ! Tu n’es pas sur la liste alors tu n’iras dans aucun groupe ! Profite donc de ta dernière journée de sursis, il y a peu de chances que cela se reproduise. En avant, les autres ! Vous avez du travail, et gare à vous s’il est mal fait ! »
Il se retourna d’un geste et repassa derrière la lourde porte, suivi de ses deux camarades et de tous ceux qui s’étaient rassemblés autour d’eux. Quand le passage se referma dans un bruit de choc violent elle se retrouva seule, sans rien à faire qu’attendre et explorer une ville dont elle ignorait tout. Elle n’était pas certaine d’avoir compris tout ce qui s’était passé et n’avait pas réagit entre l’arrivé et le départ des créatures. Encore maintenant qu’elles n’étaient plus là, elle hésitait à bouger.

Après une heure elle avait réussit à se convaincre de visiter les lieux et s’était déjà perdue. Toutes les cabanes de bois gris se ressemblaient et se succédaient, rien ne les distinguant les unes des autres. Absorbée dans ses pensées, la jeune femme n’y prêtait pas attention et continuait de déambuler au hasard. Elle ne comprenait rien de ce qui lui arrivait depuis son arrivée dans ce monde de morts. Tout était si étrange, si… si nouveau. Elle avait tout à redécouvrir, tout à apprendre. Aucun ami, personne pour la guider et l’aider au besoin.

Quand elle releva enfin les yeux, elle était face à une cabane de bois peinte de motifs incompréhensibles sur la façade de laquelle étaient accrochés des grigris, des porte-bonheurs et des charmes hétéroclites et d’origines variées. Aucune fenêtre n’était taillée pour illuminer l’intérieur mais une cheminée dépassait du toit et crachait un fin filet de fumée. Il s’agissait de la première habitation un tant soit peu originale qu’elle voyait depuis son arrivée et, plus important encore, elle entendit une voix qui venait de l’intérieur. Elle n’était pas la seule à avoir échappé aux travaux forcés.
Elle poussa la porte, curieuse de savoir ce qui l’attendait derrière, et entra. Comme attendu, la pièce était sombre, seulement éclairée par un feu en son centre qui faisait chauffer une sorte de bol de fonte peint de motifs rituels. Des toiles étaient tirées dans tout les sens et cachaient le moindre recoin, ne laissant que le centre visible, et d’autres charmes et sortilèges y étaient accrochés en surnombre. Des herbes séchées et ce que Morgane reconnut avec dégoût comme des fragments d’os jonchaient le sol et recouvraient entièrement la pierre rouge, produisant un craquement désagréable à chacun de ses pas. Dans cette atmosphère ésotérique et improbable, une petite femme au visage rongé de rides, incroyablement conservé, était assise derrière le petit chaudron. Bien qu’elle fut recroquevillée et repliée sur elle-même, son visage était tourné vers la nouvelle arrivante à qui elle offrit un large sourire de sa bouche presque vide de dents. Sa peau était basanée, d’un type que la jeune femme ne reconnut pas, ses yeux étaient très fins et pourtant assez large, et ses cheveux noirs mal nettoyés étaient tenus hors de sa figure par un bandeau orné de plumes. Pendant un instant, les deux femmes se dévisagèrent sans dire un mot ni se rapprocher l’une de l’autre. Ce fut finalement la vieille sorcière qui brisa le silence.
« Alors, Morgane Jennings ? Que veux-tu à la vieille Hiowa ? »


Voilà, j'espère que vous avez aimé! La suite dès que possible, mais tout de suite un petit teaser!

Dans le prochain chapitre:
« Mais qu’est-ce qui ce passe, Anthony ? Qui sont ces types ? »
« J’en sais, foutrement rien, mais j’m’en vais leur poser la question ! Ils vont m’entendre gueuler ! »
Chapitre III: Capitulation royale



___________________

N'est pas mort ce qui à jamais mort,
Et au long des ères peut mourir même la mort.

Abdul Alazred, in Necronomicon

yvan_doutre_mer

Avatar de yvan_doutre_mer

Hors Ligne

Membre Inactif depuis le 12/12/2013

Grade : [Kuriboh]

Echanges (Aucun)

Inscrit le 24/06/2010
49 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts

Envoyé par yvan_doutre_mer le Dimanche 02 Janvier 2011 à 21:30


Joyeuses fêtes, et bonne année!
Quoi? Je suis en retard? Oui, bon, je sais. Mais c'est l'intention qui compte!
Et avec ça, un nouveau chapitre! En espérant que vous suivez. J'en profite pour demander des commentaires, ça m'aiderais. En tout cas, ça me prouverais que j'ai des lecteurs. Enfin! Voici le chapitre!

Chapitre III: Capitulation royale

Gabriel ouvrit les yeux, découvrant un plafond en pierres soutenues par d’épaisses poutres de bois. Lentement les souvenirs de la veille lui revinrent tandis qu’il prenait consciences de voix autour de lui. Il tourna la tête et vit Anthony Hartley qui discutait avec un autre homme. Il reconnut celui qui s’était présenté la veille comme un médecin. Derrière eux, Alicia attendait patiemment sur une chaise trop haute, battant des jambes dans le vide. Aucun d’eux n’avait visiblement réalisé qu’il était réveillé alors il décida de se manifester.
« Bonjours messieurs. »
Ils se tournèrent tous vers lui, soulagés de voir qu’il s’était réveillé, et se rapprochèrent.

« Et bien, jeune homme, tu peux te vanter de bien nous avoir effrayé ! Après un tel choc, nous pensions qu’il te faudrait plusieurs jours, voir des semaines, pour te remettre ! »
« Un tel… Choc ? De quoi parlez-vous ? Et qui êtes-vous ? »
« Oh, excuse-moi. Je suis le docteur Shelley. Spencer Shelley. Je me suis occupé de te soigner après tes blessures d’hier soir. »
« Oui, tu t’souviens, quand t’as arrêté le générateur ! Il a balancé tout son jus vers le ciel, sauf une partie qui a, euh… Ben qui t’a fait voler la porte à la figure. Une chance qu’elle ait été là, quand même ! T’aurais été vaporisé sinon. »
« Ça mis à part ! Comment tu te sens, gamin? Pas trop mal ? »
Le jeune homme plongea son regard dans le vide, faisant comme un inventaire de son corps. Il avait mal, c’était évident, mais au vu de ce qui l’avait mis dans cet état, il s’en tirait plutôt bien.

« J’ai mal partout… Mais ça ira. Et j’ai soif. Est-ce que je pourrais avoir un verre d’eau s’il vous plait ?
« Oh ouais, pas de problème ! Tiens, ouvre la bouche, je vais t’faire boire. »
Elle prit un verre qui trainait, essuya l’intérieur avec sa manche puis le remplit à un robinet.
« Non merci, je peux boire seul. Je crois que je le sentirais sinon. »
« Non, je veux dire, tu as peut-être quelque chose de cassé ! Dans une position confortable, on ne s’en rend parfois pas compte… »
« Merci, mais ce n’est vraiment pas la peine. Regardez ! »
Il tenta de soulever son bras pour leur montrer qu’il avait raison, mais rien ne se produisit. A coté du lit, Alicia s’était figé, ainsi que les deux hommes. Il réessaya, n’ayant pas plus de succès. Alors, dans un geste rageur, il souleva de la main gauche le drap qui montait jusqu’à ses épaules. Et là, il comprit pourquoi ils avaient tant insisté
« Qu’est-ce que… Mon bras ! Qu’est-ce qui lui est arrivé ?! »

Là où aurait normalement du être étendu son bras, il n’y avait rien sinon un reste de manche arrachée. Tout ce qui aurait dû se trouver entre son épaule et le bout de ses doigts n’existait plus, et il ne restait qu’une blessure cicatrisée le long de son corps. Le jeune homme se dressa violemment, heurtant Alicia et renversant le verre qu’elle tenait tout en hurlant et s’agitant. Anthony et Spencer l’empoignèrent et le plaquèrent contre le matelas alors qu’il commençait à hurler et vouloir s’en aller, criant qu’il voulait qu’on lui rende son bras. Après quelques minutes, il parvint enfin à se calmer et s’effondra, le visage noyé sous les larmes. Les deux hommes le lâchèrent et se reculèrent, préférant le laisser à son chagrin. Il sanglota quelques minutes avant de retomber dans sa léthargie.

Quand il rouvrit les yeux, la journée était plus avancée. La fenêtre était ouverte, laissant passer un petit courant d’air qui lui rafraichit agréablement le visage. Les sons de la ville montaient jusqu’à lui, symbole que le monde continuait à tourner, et seul le bruit des pages du journal que lisait Alicia les troublait. La jeune femme était seule, assise près de la porte sur un tabouret de bois à la peinture usée, les deux hommes étant apparemment retournés à leurs occupations.

Le choc passé, Gabriel profita de cet instant de calme pour réfléchir à ce qui venait de lui arriver. Son père et sa sœur morts, Walter qui devait avoir été détruit par l’explosion, son bras qui avait disparu… S’il avait tenté d’en faire un livre, il n’aurait eu aucun succès tant c’était pathétique. Et pourtant c’était vrai. Il ne put retenir un ricanement nerveux tant cela lui paraissait… Il ne savait pas, il ne savait plus quoi en penser. En vérité, il préférait ne plus y penser. D’autant plus que, d’un certain point de vue, plus rien ne le reliait à son ancienne vie. Ni famille, ni amis, ni même son nom qu’il avait encore gardé secret. Il pouvait tout oublier et recommencer une nouvelle vie si l’envie lui prenait.

Il se redressa et interpela la jeune blonde.
« Bonjour… Alicia, c’est bien cela ? »
Elle sursauta et froissa son journal, ne s’attendant pas à ce qu’il lui parle.
« Hein ? Ah, euh, ouais ! Salut ! Alors, tu t’sens mieux ? Non, parce que t’as pété un sacré câble ce matin. »
« Oui, je… J’ai eu le temps de réfléchir. De toute façon, s’énerver ne changera rien, autant l’accepter et aller de l’avant. »
« Ouais. C’est bien que tu l’prennes comme ça. A la clinique, on a des mutilés qui mettent parfois plusieurs mois juste pour reconnaitre qu’il leur est arrivé un truc. J’te dis pas la galère pour s’occuper d’eux, du coup. »
« A là clinique ? De quelle clinique parles-tu ? »
« Oh, ouais, t’es pas du quartier ! J’suis assistante à la clinique de Spencer, une des mieux équipées de Clocktown. Lui et Anthony m’élèvent ensemble depuis qu’j’ai quatre ans, du coup ils sont un peu comme des pères pour moi. »
« Pourquoi Comme des pères ? Ils ne sont pas tes véritables parents ? »
« Ah non ! Mes parents sont morts depuis longtemps ! Anthony m’a trouvée dans le coin, avant qu’il rachète l’auberge, quand il était encore une sorte d’aventurier. Il dit tout le temps que c’est pour moi qu’il a changé de vie et qu’il s’est posé. Et toi ? Pourquoi t’es là ? »
« Moi ? Oh, je suis… Je suis juste un voyageur. L’androïde qui m’accompagne me forme pour devenir technicien, alors il fallait que je voie au moins une fois cette ville. Au fait, qu’est-il devenu ? »

La question lui fit détourner le regard. Elle plia soigneusement son journal froissé et le posa sur une table proche avant de répondre d’une voix faible.
« Il a été détruit hier soir. Il reste des morceaux, mais son unité centrale est en cendres. Désolée. »
Il voulut répondre, qu’il était triste bien évidement, qu’il s’en doutait un peu également, mais avant qu’il n’en ait le temps, Anthony fit irruption dans la pièce et se pencha à la fenêtre sans dire un mot. Alicia fit de même, et Gabriel se leva difficilement pour les rejoindre.

Dehors, à quelques mètres seulement du bâtiment, une scène en bois était montée en hâte sur une petite place par des soldats en costumes noirs, semblables à ceux qui avaient attaqués le château. La foule commençait à s’amasser, intriguée, mais la position surélevée du trio lui permit de profiter de tout ce qui se déroulait. Finalement, l’un des soldats monta sur l’estrade et prit la parole tandis que les autres écartaient les passants en les menaçant de leurs fusils.
« Ceci est une annonce officielle ! Nous, les soldats de la compagnie Eastraw, avons prit le contrôle du château Jennings, et exterminé tous ses occupants ! Cette ville, ainsi que toute la compagnie Jennings, est désormais sous notre contrôle ! Toute tentative pour contredire notre autorité ou nos décisions sera donc sanctionnée, selon les lois de la compagnie Eastraw, de peine de mort. Les taxes seront également doublées pour atteindre le niveau prévu par notre gouvernement ! Une fois encore, toute opposition sera punie d’une mort immédiate et sans jugement ! J’espère que c’est bien compris, bande de larves, crétins sans cervelle ! On a droit de vie et de mort sur vous, et on n’hésitera pas à s’en servir ! Pour plus de détails, attendez les collecteurs d’impôts ou allez vous faire foutre ! »

Sur ce, il redescendit avec ses camarades et retourna vers le palais, laissant leur installation derrière eux. La foule qui avait assisté au discours était sidérée, figée par la surprise et l’incompréhension. A la fenêtre du troisième étage, le discours avait produit un effet similaire. Pour Anthony et Alicia, la raison de la surprise était évidente, mais Gabriel savait déjà que le château avait été attaqué. Il n’aurait en revanche jamais imaginé qu’ils s’en vantent aussi rapidement, sans avoir prit le temps de réellement renforcer leur contrôle sur les lieux. Annoncer qu’ils avaient utilisé une force armée, c’était violer la constitution Westfold et déclarer la guerre à toutes les autres compagnies. Autant dire un suicide.

Le gérant de l’auberge fut le premier à réagir, repartant vers la cage d’escalier aussi vite qu’il n’était arrivé en jurant dans sa barbe. Dans l’escalier, il croisa le médecin qui venait voir si Gabriel se portait mieux avant d’assister lui aussi à cette inquiétante déclaration.
« Mais qu’est-ce qui ce passe, Anthony ? Qui sont ces types ? »
« J’en sais foutrement rien, mais j’m’en vais leur poser la question ! Ils vont m’entendre gueuler ! »
« Tu veux que je t’accompagne ? »
« Hors de question ! Je veux pas que ces tarés trouvent un prétexte pour te faire du mal, alors reste discret et continue à faire ton job. Gabriel est toujours dans sa chambre, mais il est réveillé et il marche. »

Sur ce, il le contourna et sauta les dernières marches de l’escalier tandis que le médecin gravissait celles qui le séparait de la chambre. Quand il entra, Spencer vit le jeune homme en train de rassurer Alicia, qui était proche de l’explosion. Elle ne comprenait rien à cette histoire et insistait pour aller rejoindre son père face aux soldats. Il lui expliquait en retour que ça ne changerai rien, et qu’il valait mieux attendre calmement qu’Anthony revienne pour pouvoir réfléchir à tête reposée.

Il fallut une longue minute pour la convaincre de s’asseoir. Ensuite le médecin put inspecter le jeune homme qui, hormis son bras et quelques contusions, ne portait plus aucune séquelle. Ce qui était d’ailleurs miraculeux, souligna-t-il, car le simple choc contre la porte d’acier, arrachée par le flux d’énergie Momentum, aurait suffit à lui briser les os. Puis il repartit, demandant avec fermeté aux deux adolescents de ne pas quitter la pièce et de rester calmes. Ils s’assirent alors cote à cote sur le lit et Alicia ressortit son journal. Gabriel lisait par dessus son épaule et finit par l’arrêter alors qu’elle survolait un article.
« Attend, s’il te plait ! De quoi parle cet article ? Est-ce sérieusement une histoire de… Vampire ? »
« Quoi, tu connais pas l’histoire du Vampire de Clocktown ? Ben tiens, lit ! Ils reprennent toute l’affaire. »

Elle sépara la feuille de papier brun des autres et la lui donna avant de poursuivre sa lecture personnelle. L’article, assez court, titrait :
« Le vampire en retard ? (par Randy Cooper)
Certains ont déjà lu des histoires de vampires, Dracula et autres Nosfératus n’ont plus de secrets pour vous. Mais saviez vous que l’un de ces monstres de littérature existe réellement ici, à Clocktown ? Non ? Et pourtant !
Ce monstre s’est manifesté pour la première fois il y a trois ans. Un corps a été retrouvé, vidé de tout son sang, plus sec que nos intérieurs par temps de sécheresse. Du sang, plus une trace, tant dans le corps qu’autour. Certains ont cru à une bête sauvage, une chauve-souris géante qui aurait bu son sang pour se nourrir, et se serait enfuie de la ville. Mais ils avaient tord. Trois mois plus tard, une autre victime a subit le même sort, retrouvée aussi sèche et vide que la précédente. Et ce n’était pas le dernier. Depuis ces deux pertes, tout les trois mois, le vampire faisait une nouvelle victime. Jusqu’à sa douzième proie, il y a quatre mois.
Car oui, le dernier repas du vampire remonte à quatre mois, pas un de moins. Depuis un mois, toute la ville vit dans la crainte de découvrir une autre carcasse desséchée dans ses rues en se réveillant. Mais pas le moindre corps, rien. Le vampire serait-il devenu végétarien ? Aurait-il déménagé ? Ou un docteur Van Helsing courageux se serait-il enfin occupé de lui ? Nul ne peut le dire encore, mais aujourd’hui Jordan Wallis, directeur de la police de la ville, a assuré que la sécurité était maximale. Si le vampire est encore ici, a-t-il déclaré, nous le trouverons et le puniront de la manière appropriée.
Alors j’espère que vous avez bien compris, lecteurs ! Le vampire rode peut-être, alors n’oubliez pas vos pieux et gardez toujours de l’ail à porté de main ! »
Il posa la feuille sur ses genoux, l’air consterné.

« Est-ce vraiment sérieux, cette histoire de vampires ? Ce ne sont que des créatures de légende qui servent à effrayer les enfants ! »
« Hey, dit pas ça, c’est sérieux ! J’ai vu une des victimes, et j’te jure que c’était pas beau à voir ! »
« Comment ? Tu as découvert le corps ? »
« Nan, mais c’était avant qu’le poste de police ai sa morgue. Les cadavres étaient examinés dans les hôpitaux proches, et un jour c’est tombé chez nous. J’ai dû aider le policier et Spencer à faire l’autopsie. Et c’était super flippant ! Il était complètement vide, on a même pas retrouvé une goutte de sang ! Du coup il était plat, sec, comme momifié. Puis il avait une trace de morsure au coup, comme deux crocs plantés dans sa gorge. En plus, il avait été abandonné sur un générateur à vapeur alors il était encore chaud. Franchement, j’avais rien vu de pareil, on se serait cru dans une histoire d’horreur ! »

Elle conclut son monologue par un frisson. Gabriel, lui, était toujours sceptique à l’idée qu’un vampire puisse exister. Mais ce qui l’intrigua plus encore fut qu’un tueur en série ai put sévir trois ans dans la ville sans que son père en soit informé. L’affaire était visiblement sérieuse, la garde aurait pu être mobilisée et mener des recherches plus complètes. Une personne avait du s’arranger pour retenir l’information.
Le soir finit enfin par tomber. Dans la chambre du troisième étage, les deux adolescents commençaient à s’inquiéter de ne voir revenir ni Spencer ni Anthony, craignant que quelque chose ne leur soit arrivé. Ils se décidèrent alors à sortir, malgré une pluie torrentielle qui commençait juste à tomber sur la ville. Mais, quand ils furent dans la grande salle, la porte principale s’ouvrit dans un fracas de bois et de métal, laissant passer les deux hommes. Ils étaient trempés par la pluie, leurs cheveux et leurs vêtements collaient à leurs corps. Le plus massif des deux était supporté par le médecin, et une tâche rouge allait s’élargissant autour d’un trou dans l’épaule gauche de la veste d’Anthony.

Spencer ordonna à Alicia de libérer une table, sur laquelle il fit étendre le blessé. Celui-ci protesta, prétextant qu’il n’avait pas mal, qu’il pouvait se soigner seul pour aussi peu, le tout à grand renfort de jurons. Le médecin ordonna à son assistante de partir pour la clinique chercher des compresses, ce qu’elle fit sans hésiter. Gabriel, quand à lui, était resté comme figé au milieu de la pièce et ne parvint à réagir qu’après quelques longues secondes.
« Mais que c’est-il passé ? »
« Ces salauds m’on tiré dessus ! J’étais parti leur demander ce que le merdier de tout à l’heure voulait dire, et j’étais pas le seul d’ailleurs. Ils nous ont dis de nous casser, alors forcément on a insisté, on a dit qu’on comprenait que dalle à ce qui se passait. Alors ils ont sorti leurs fusils et ont tiré direct, sans sommation ! J’ai eu du bol de me prendre qu’un plomb dans l’épaule, doit y avoir eu trois morts, et des blessures carrément plus graves que ça ! Quelles bandes d’enfoirés, si j’en croise un, je vais me le… »

Ce fut le moment que la jeune femme choisit pour revenir, une pleine trousse de premiers soins sous les bras. Anthony se décida enfin à se calmer, et Spencer put lui faire un bandage sans gènes. Heureusement la blessure était principalement superficielle : il ne devrait plus se servir de son bras un mois ou deux, mais pourrait toujours tenir l’auberge sans trop de difficultés.
Il fut décidé que Gabriel pourrait rester dans la chambre jusqu’à ce qu’il trouve un logement plus approprié, en remerciement pour ce qu’il avait fait la veille au générateur. La nuit était presque tombée et de lourds nuages couvraient désormais le ciel. L’humeur des gens n’était pas à marcher dans la ville, et il était peu probable que des clients arrivent ce soir. Le mieux pour tout le monde était que chacun retourne chez soi, et attende de voir ce qui allait se passer. Spencer salua les trois autres et partit avant que la pluie ne soit trop forte. Gabriel monta déballer les affaires de son maigre sac, et Alicia disparut dans sa chambre du premier étage.

Le lendemain, quand Gabriel descendit, Alicia était seule. Installée à une table, elle achevait en vitesse une assiette d’œufs au bacon tout en enfilant un manteau de toile sombre. Elle le salua rapidement, expliquant en quelques mots qu’elle était en retard pour aller travailler. Et, puisqu’il n’avait rien à faire de la journée, il demanda s’il pouvait l’accompagner. Après un bref instant de réflexion, elle lâcha qu’un peu de marche ne pourrait que lui faire du bien, surtout s’il n’avait aucun problème. Ils manquaient toujours de bras, sans mauvais jeu de mot, à la clinique.

« Mais au fait, tu viens d’où ? Tu voyages quand même pas depuis que t’es né, non ? Tu dois bien avoir grandi quelque part ! »
Tout en marchant dans les rues encore humides de la veille, sous un ciel gris et couvert, les deux jeunes gens discutaient. Alicia était plutôt bavarde, racontant sa vie sans retenue, mais quand elle se décida à poser des questions à son nouveau camarade, il ne sut quoi répondre. Aucun mensonge ne lui vint spontanément, et il resta sans voix quelques instants.
« Ben quoi ? Allez, tu veux pas en parler ? C’est pas grave, sinon, c’était juste… Oh mon… ! »
Juste après avoir pris un tournant, ils s’immobilisèrent et Alicia poussa un cri d’horreur. Là, sur une conduite de vapeur, un corps mort et desséché avait été abandonné. Sa peau était blanche au possible, ses trais tirés et son visage figé dans une expression de terreur. Sa tête était penchée sur le coté de la conduite, tournée de telle sorte que ses yeux révulsés semblaient fixer les deux témoins. Son col avait été arraché sauvagement, et une trace de morsure profonde était visible sur sa gorge. Sans jamais en avoir vu auparavant, Gabriel compris immédiatement ce dont il s’agissait : le vampire avait fait une nouvelle victime.


Et voilà! J'espère que ça vous plait! Que ce soit oui ou non, n'hésitez pas à laisser un commentaire. Et maintenant la preview!

Dans le prochain chapitre:
La vieille Hiowa ne peux décider pour toi. Tu peux rester ici, ou bien… Tu peux retourner fouler la même terre que les vivants.
Chapitre IV: Sang putride, le gardien des limbes

___________________

N'est pas mort ce qui à jamais mort,
Et au long des ères peut mourir même la mort.

Abdul Alazred, in Necronomicon

Sebphiroth

Avatar de Sebphiroth

Hors Ligne

Membre Inactif depuis le 18/03/2013

Grade : [Kuriboh]

Echanges (Aucun)

Inscrit le 21/07/2009
85 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts

Envoyé par Sebphiroth le Mardi 04 Janvier 2011 à 22:12


Jango !

Je m'étais promis depuis longtemps de lire ta fic, et, en voyant l'en-tête de ton dernier message, j'ai eu peur que tu ne l'arrête en ne voyant aucun commentaire ; car j'avais, en jetant un coup d'oeil, eu l'impression qu'elle était très bien.
C'est une fiction d'une grande qualité que celle-là ! Si si. Je ne me souviens plus si j'avais commenté ta précédente fiction, le Retour des Dieux ; quoiqu'il en soit je ne te connais pas trop, et peut-être es-tu comme moi, à penser ses écrits médiocres si bien qu'il faut en permanence être rassuré. Ou pas. Bref, tout ça pour dire que faut pas que tu l'arrêtes.
Ainsi l'ais-je lue, et commente-je.
Bah, pour tout dire, j'ai pas regretté.

Les premières phrases du prologue ne m'ont pas trop plues car c'était une présentation du contexte, à peine dissimulée ; mais dès l'interruption de la professeure, ça a tout à fait changé. L'une des forces de ta fiction, je trouve, est que tu représente très bien les sentiments des personnages et leur état d'esprit. La jeune fille qui s'ennuie, je l'ai tout de suite imaginée ; la vieille qui la rabroue, pareil ; et ainsi de suite pour tous les personnages jusqu'à ce qui n'es pas encore la fin. Notamment les états d'âme du héros, Gabriel, lorsqu'il engueule Walter ou lorsqu'il se rend compte qu'il a perdu son membre. Quoi ? J'ai dit un membre ! UN membre !
D'ailleurs tes personnages sont fort attachants ; j'aime bien Anthony, mais mon coup de coeur va au Japonais de service, qui, je ne sais pas pourquoi, me rappelle Kyoshin Zamurato, un personnage de l'excellente saga mp3 : Reflets d'Acide.

Mais je m'éloigne du sujet...
Les personnages, disais-je, sont attachants, sans doutes parce que tu arrives à leur donner à chacun une identité crédible. Il n'y a pas d'imbécile-heureux-cliché-prêt-à-tout-pour-ses-potes-et-con-à-pleurer, pas de guerrier-classieux-surpuissant-à-cheveux-longs-qui-cause-jamais, et autres personnages qui se retrouvent dans toutes les histoires de mauvaise qualité.
Ici, d'ailleurs, rien n'est niais. C'est même plutôt sanglant, dur, et, j'espère pour la suite, malsain ; tellement, d'ailleurs, que le duel de monstre se pose un peu en touriste. Enfin, c'est ce que j'aurais dit si je n'avais pas été bluffé par la qualité du duel que tu nous as proposé... Rapide, mais quels combos ! Impressionnant. Je ne me suis pas ennuyé un instant.
On me chchote à l'oreillette que l'effet de Caius ne retire pas 2000, mais 1000 points de vie... Ah... C'est bête, une erreur sur un truc aussi simple. M'enfin, je te pardonne. Estimes-toi heureux.

Au chapitre deux, surprise surprise ! Il y a une faute dans le titre !
Euh nan, je ne voulais pas dire ça.
Au chapitre deux, surprise surprise ! Morgane is back ! Au début, j'avais pas capté, j'avais lu " il " quand tu disais " elle ". Alors forcément, ça collait pas. Mais je me suis repris depuis le début, et c'était mieux.
Alors comme ça, elle joue les Dantette - Dantesse ? - bref, les creuseurs. Si je m'y attendais ! C'est un passage très étrange que ce chapitre, mais très bien fait, notamment avec la description des morts, tous moins ragoûtants les uns que les autres. Cependant l'arrivée des dieux me paraît étrange, pas en accord avec le reste, d'autant que visiblement ils recrutent tout le monde tous les jours, et que Sakaï ( ça caille ? ) a dit devoir s'occuper par lui-même. Mais bon, je te pardonne encore une fois. Fais gaffe, c'est la dernière.

Enfin bref, je m'éternise. Une très bonne fiction que celle-là. Je serais attristé d'apprendre son arrêt s'il survenait, alors pitié, pas ça ! On manque trop de bonnes fictions. Et si tu t'interroges sur sa qualité parce que tu manques de commentaires, regardes-en d'autres, comme Shingaeru, et tu verras que la qualité ne fait pas le nombre !
Je te souhaites bonne chance pour la suite ! Que la force soit avec toi, petit scarabée.

Sebphiroth

PS :
* bruit de gong * Comme le disait maître Shion Fu, qui vivait tout en haut de la montagne sacrée : " Putain, ça pèle, ici ! "
Kyoshin Zamurato

___________________

- Un vaisseau de fantômes gréé d'algues marines ! Une chose engloutie qui jamais n'aurait dû revoir la face du soleil ! Sur son pont limoneux, un nautonier à l'orbite putride attend de nous entraîner vers les profondeurs sépulcrales où se lamente le choeur sans voix des noyés boursouflés par les miasmes de l'onde amère !
- Vous... vous dites ça pour plaisanter ?

yvan_doutre_mer

Avatar de yvan_doutre_mer

Hors Ligne

Membre Inactif depuis le 12/12/2013

Grade : [Kuriboh]

Echanges (Aucun)

Inscrit le 24/06/2010
49 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts

Envoyé par yvan_doutre_mer le Dimanche 09 Janvier 2011 à 23:22


Hoho! Un commentaire se Sebphiroth! J'ai hâte de voir ce que ça donne! Surtout que généralement, je suis tout à fait d'accord avec tes commentaires!

Je m'étais promis depuis longtemps de lire ta fic, et, en voyant l'en-tête de ton dernier message, j'ai eu peur que tu ne l'arrête en ne voyant aucun commentaire ; car j'avais, en jetant un coup d'oeil, eu l'impression qu'elle était très bien.
C'est une fiction d'une grande qualité que celle-là ! Si si. Je ne me souviens plus si j'avais commenté ta précédente fiction, le Retour des Dieux ; quoiqu'il en soit je ne te connais pas trop, et peut-être es-tu comme moi, à penser ses écrits médiocres si bien qu'il faut en permanence être rassuré. Ou pas. Bref, tout ça pour dire que faut pas que tu l'arrêtes.
Ainsi l'ais-je lue, et commente-je.
Bah, pour tout dire, j'ai pas regretté.

Ça fait plaisir d'entendre ça! Vu le temps que je passes sur chaque chapitre, ils peuvent être bien! Non, plus sérieusement, ça fait vraiment plaisir. Ce sont des commentaires comme ça qui donnent vraiment envie de continuer.
Et je te rassures tout de suite: j'ai une intrigue béton, alors j'ai pas l'intention de la lâcher de sitôt. Compte sur moi pour aller jusqu'au bout, ou aussi loin que possible.

Les premières phrases du prologue ne m'ont pas trop plues car c'était une présentation du contexte, à peine dissimulée ; mais dès l'interruption de la professeure, ça a tout à fait changé. L'une des forces de ta fiction, je trouve, est que tu représente très bien les sentiments des personnages et leur état d'esprit. La jeune fille qui s'ennuie, je l'ai tout de suite imaginée ; la vieille qui la rabroue, pareil ; et ainsi de suite pour tous les personnages jusqu'à ce qui n'es pas encore la fin. Notamment les états d'âme du héros, Gabriel, lorsqu'il engueule Walter ou lorsqu'il se rend compte qu'il a perdu son membre. Quoi ? J'ai dit un membre ! UN membre !
D'ailleurs tes personnages sont fort attachants ; j'aime bien Anthony, mais mon coup de coeur va au Japonais de service, qui, je ne sais pas pourquoi, me rappelle Kyoshin Zamurato, un personnage de l'excellente saga mp3 : Reflets d'Acide.

Alors là, plusieurs choses. Pour le début, je suis à la fois désolé et d'accord, mais c'était le meilleur moyen d'introduire mon univers. Ensuite, j'avoue être surpris que tu trouve les sentiments si bien représentés, je n'avais pas l'impression. Mais on ne va pas se plaindre^^
Et enfin... OUAIS! Un autre fan de Reflet d'Acide! Ça fait plaisir! Mon but n'était pas du tout de faire ressembler Sakaï à Kyo, mais j'avoue m'en être un peu inspiré. Mais malheureusement, on ne le verra plus que dans le prochain chapitre, vous verrez pourquoi.

Les personnages, disais-je, sont attachants, sans doutes parce que tu arrives à leur donner à chacun une identité crédible. Il n'y a pas d'imbécile-heureux-cliché-prêt-à-tout-pour-ses-potes-et-con-à-pleurer, pas de guerrier-classieux-surpuissant-à-cheveux-longs-qui-cause-jamais, et autres personnages qui se retrouvent dans toutes les histoires de mauvaise qualité.
Ici, d'ailleurs, rien n'est niais. C'est même plutôt sanglant, dur, et, j'espère pour la suite, malsain ; tellement, d'ailleurs, que le duel de monstre se pose un peu en touriste. Enfin, c'est ce que j'aurais dit si je n'avais pas été bluffé par la qualité du duel que tu nous as proposé... Rapide, mais quels combos ! Impressionnant. Je ne me suis pas ennuyé un instant.
On me chchote à l'oreillette que l'effet de Caius ne retire pas 2000, mais 1000 points de vie... Ah... C'est bête, une erreur sur un truc aussi simple. M'enfin, je te pardonne. Estimes-toi heureux.

Eh ouais! Pour les personnages, je reconnais avoir fait un gros effort de ce coté. Parce que les clichés sont fatigants à la longue et manque généralement de profondeur. Là, c'est plus intéressant.
Et pour les duels... Ben oui, ils ne sont pas au centre de l'intrigue, mais c'est tant mieux non? Et sinon... Je ne garantie pas une telle qualité pour les prochains duels. Désolé à l'avance. Et désolé pour l'erreur sur Caïus, mais ça ne change rien, Morgane aurais perdu quand même et au même moment.

Au chapitre deux, surprise surprise ! Morgane is back ! Au début, j'avais pas capté, j'avais lu " il " quand tu disais " elle ". Alors forcément, ça collait pas. Mais je me suis repris depuis le début, et c'était mieux.
Alors comme ça, elle joue les Dantette - Dantesse ? - bref, les creuseurs. Si je m'y attendais ! C'est un passage très étrange que ce chapitre, mais très bien fait, notamment avec la description des morts, tous moins ragoûtants les uns que les autres. Cependant l'arrivée des dieux me paraît étrange, pas en accord avec le reste, d'autant que visiblement ils recrutent tout le monde tous les jours, et que Sakaï ( ça caille ? ) a dit devoir s'occuper par lui-même. Mais bon, je te pardonne encore une fois. Fais gaffe, c'est la dernière.

Oui, le passage dans le monde des morts est space, mais c'est normal. Et il est nécessaire pour la suite. Et sinon, le truc des dieux, sert surtout à expliquer la rencontre de Morgane avec la vieille, à la fin du chapitre. Il sert aussi à autre chose, mais vous le découvrirez au prochain chapitre.
Et le fait que Sakaï doive s'occuper par lui-même s'explique quand même si tu y réfléchit. Les Dieux les prennent 12 heures par jour, ce qui en laisse autant. Sans rien avoir à faire (ni manger, ni dormir, etc) ça fait 12 heures d'ennui par jour. Essaie, je te jure que tu tiendras difficilement la semaine. Et c'est pareil pour lui, sauf qu'il vit ça pour l'éternité. Mais je reconnais que j'aurais pu mieux l'expliquer.

Et je conclurais ce message par les deux annonces suivantes: tout d'abord, il y auras un duel dans chacun des deux prochains chapitres (qui seront assez longs, d'ailleurs) et j'ai dû inventer un archétype pour chacun d'eux (mais ce serons les seuls de toute la fic, vous comprendrez pourquoi). D'ailleurs, petite page de pub:

Venez découvrir le nouvel archétype Âme damnée, et révolutionnez l'art du duel! Envoyez lez monstres au cimetière et utilisez leurs effets pour les invoquer sur le terrain! Fusionnez-les pour obtenir des monstres surpuissant que votre adversaire ne pourra contrer! Avec les Âmes damnées, le pouvoir du monde des morts est à vous!


Une révolution vous attend dans le nouveau booster Puissance vapeur: le nouvel archétype Cybertech! Utilisez les effets des monstres faibles pour contrer votre adversaire, puis sacrifiez-les pour invoquer des créatures infernales qui domineront le terrain de leurs effets! Tirez parti au mieux de vos créatures à double type, et que le combat commence!


Voilà, en attendant le prochain chapitre. Et si d'autres veulent commenter, qu'ils ne se gênent pas.

___________________

N'est pas mort ce qui à jamais mort,
Et au long des ères peut mourir même la mort.

Abdul Alazred, in Necronomicon

yvan_doutre_mer

Avatar de yvan_doutre_mer

Hors Ligne

Membre Inactif depuis le 12/12/2013

Grade : [Kuriboh]

Echanges (Aucun)

Inscrit le 24/06/2010
49 Messages/ 0 Contributions/ 0 Pts

Envoyé par yvan_doutre_mer le Dimanche 20 Février 2011 à 00:21


Eeeeet... Me revoilà! Enfin! Et avec un nouveau chapitre! Il a été long à sortir, je sais, mais il est assez long. En plus, j'ai été pas mal occupé en ce moment. Mais je vous rassure, le prochain devrait venir plus rapidement. Enfin, je papote, je papote! Le chapitre!

Chapitre IV: Sang Putride, le gardien des limbes

« Alors, Morgane Jennings ? Que veux-tu à la vieille Hiowa ? »
Elle resta figée un instant. Elle ne s’attendait pas à ce genre de spectacle. La vieille femme fit un léger mouvement de la tête qui fut accompagné d’un léger rire, la ramenant enfin à la réalité.
« Mais… Mais qui êtes-vous ? Comment savez-vous comment je me nomme ? »
Elle répondit cette fois par un ricanement franc, dévoilant l’intérieur de sa bouche édentée autant que son visage desséché le lui permettait.
« La vieille Hiowa sait tout de toi, Morgane Jennings ! Que tu ne devrais pas être ici, que tu le dois à une erreur ! »
« Oui, les… Les géants me l’ont expliqué, je devrais être avec les autres pour… Pour faire les tâches qu’ils nous ont assignées. C’est une erreur que mon nom… »
« Non, tu n’aurais rien à faire avec eux ! Tu ne devrais pas être morte, Morgane Jennings. Tu n’aurais jamais dû mourir. Le seul fait que tu sois dans le royaume des défunts est une erreur. Une bienheureuse erreur. »
« Mais que voulez-vous dire ? N’est-ce point ici que l’âme de tous les morts arrive ? La mienne ne fait point exception ! Ou devrais-je être sinon ici ? Je parviens juste à accepter le fait que je sois morte, ne rendez pas les choses plus difficiles ! »

Une fois encore, la sorcière rit fortement, puis attrapa une petite bourse de cuir suspendue à une toile. Elle y piocha une poudre verte qu’elle lança dans son chaudron, provoquant une brève explosion. Une épaisse fumée noire sortit de l’étrange mixture qui chauffait, tombant vers le sol à peine elle s’élevait. Les doigts crochus de la vieille femme s’agitèrent alors, soulevant des volutes, les façonnant d’étrange façon, et fit apparaitre des silhouettes qui devenaient à chaque seconde plus nette. La vieille sorcière fit alors disparaitre son visage dans les ombres, prenant un air mystérieux tandis que même la lumière de la pièce semblait décliner. C’est alors que les pantins de fumée s’animèrent.
Un homme fort, gigantesque, affrontait une frêle jeune fille empêtrée dans sa robe. Il la saisis dans sa lourde poigne et la souleva du sol. Alors une griffe sombre s’éleva tandis que la fumée se rapprochait de l’infortunée victime qui s’agitait au dessus des mains de la sorcière. Puis soudainement un troisième être de fumée se leva, haut, droit et fin, et brandit un revolver vers celle qu’il voulait sauver, avant de tirer. Il n’y eu nul bruit de détonation, mais son bras fut soufflé, se dispersant et retombant dans le chaudron, suivi par tout son corps et par celui de la fille. Seul resta le guerrier, qui tourna son visage vers le ciel et ouvrit grand une gueule large pour crier, avant que les doigts secs d’Hiowa ne le dissipe, brisant la scène des derniers instants de la jeune femme.

« Dans les ténèbres, Morgane Jennings. Ton âme aurait dû être offerte aux Ténèbres sans nom pour une éternité de torture et de souffrances. Un homme a changé l’avenir en te tuant, Morgane Jennings. Il t’a sauvé. »
La jeune femme ne répondit pas. Elle avait à peine écouté et assimila lentement les quelques phrases, son esprit étant trop occupé à repenser aux pantins de fumée. Elle n’avait pu en détourner les yeux tant la vision était unique, à la fois sublime, inquiétante et lourde de sens. Elle parvint enfin à répondre quelques mots, réalisant que la conversation se promettait d’être instructive.
« Ma place n’est donc point ici. Elle est dans ces… Ténèbres sans nom. Je suppose qu’il n’existe aucun moyen pour que les choses retrouvent leur cours normal. Alors… que suis-je censée faire ? Pouvez-vous me le dire ? »
« La vieille Hiowa ne peux décider pour toi. Tu peux rester ici, ou bien… Tu peux retourner fouler la même terre que les vivants. »
Morgane ne saisit pas immédiatement ce qu’impliquait la phrase, encore fascinée par le spectacle vaporeux auquel elle venait d’assister. Puis soudainement elle comprit, ouvrant les yeux ronds de celle qui découvrait une chose même impensable jusqu’alors.

« Retourner fouler… Vous voulez dire… Serait-il réellement possible de revenir à la vie ? La mort n’est-elle pas irrémédiable ? »
La réponse fut immédiate et sèche.
« Bien sûr que si, jeune idiote ! Nul mort ne peut redevenir vivant ! Mais il n’est pas impossible à ton âme de sortir d’ici, et de retourner chez ceux dont le cœur bat encore ! Tu peux en croire la vieille Hiowa, elle parle d’expérience ! »
Elle s’était radoucie sur les derniers mots, reprenant sa voix aigüe et éraillée. D’un petit geste, elle désigna une sorte de siège très bas, qui se trouvait sur le coté de la porte, souriant d’un air aussi avenant que possible. Morgane attrapa avec précaution le meuble, le tira dans l’épaisseur de fumée noire qui entourait désormais le chaudron, et s’installa dessus. Pour que ses genoux ne lui rentrent pas dans la figure, elle du s’asseoir en tailleur, et cogna contre le métal chaud, sans pour autant avoir l’impression de se brûler. La vieille sorcière se décida alors à reprendre et se baissa, dissimulant à nouveau son visage derrière un voile sombre.

« Si tu t’éloignes des habitations, vers les plaines désertées, en longeant les parois de roche rouge, tu trouvera une trouée, une grotte sombre et dissimulée dans la falaise. Ce tunnel sans éclairage, que nul pas humain, vivant ou non, n’a foulé depuis des ères, s’enfonce jusqu’à un escalier d’obsidienne noire, taillé par les dieux avant qu’ils ne se retirent à jamais. En haut de ses marches innombrables, après avoir monté pendant ce qui te semblera une éternité, tu seras enfin de retour parmi les vivants. »
A peine eut-elle dit cela que la jeune femme se leva, manquant de s’empêtrer dans les toiles tendues. Mais la vieille sorcière lui fit signe de se rasseoir.
« Ne soit pas si pressée, et écoute. Il te reste encore des choses à savoir. Tu ne pourrais traverser la grotte en ce moment, car l’endroit est solidement gardé. Le gardien au sang putride protège la seule porte entre ces limbes et la terre de nos successeurs. Il détruirait ton âme si tu tentais de passer sans son accord, et il ne te laissera pas la voie libre sans raison. »
« Comment puis-je passer, en ce cas ? Faudra-t-il me battre, ou bien le supplier ? »
« Rien de tel. La vieille Hiowa connait bien le gardien, y compris ce qu’il aime. Apporte-lui ce qu’il veut, et il te laissera sortir. »
« Et que désire-t-il? »
« Ceci ! »

Elle parla d’une voix forte, prononçant le mot en un instant tout en se penchant en avant. Et au même instant, son doigt fusa de sous la fumée pour pointer le duel disk au bras de la jeune femme.
« Le gardien est un grand passionné du duel de monstres, et c’est là sa seule distraction dans son éternité de servitude. Affronte-le, parie ta liberté, et vainc-le. Il n’y a qu’ainsi qu’il te laissera passer. »
En réponse à ces paroles, Morgane ouvrit grand les yeux de surprise tandis que ses épaules s’affaissaient de dépit. Quand elle avait entendu parler du gardien, elle s’était tout d’abord imaginé qu’enfin ses long cours d’escrime serviraient à quelque chose, puis d’autres idées lui étaient venues, mais rien d’aussi basique.
« Il me faudra seulement… Livrer un duel avec lui. Est-ce véritablement aussi simple ? »
Puis un autre détail lui revint en mémoire, et elle repris en retrouvant une allure normale.
« Par ailleurs, mon deck a disparu. Comment suis-je supposée livrer un duel sans cartes ? A moins que vous n’en ayez à me donner, je ne puis point faire cela ! »
La sorcière poussa un soupir et posa ses yeux fatigués sur le chaudron puis se redressa, sortant son visage de l’ombre, et fixa son interlocutrice d’un regard lourd de sous-entendus. Décidément, se dit-elle, elle trouvait la jeune génération bien terre à terre.
« Si tu veux des cartes, la vieille Hiowa peux t’en fournir. Mais tu devras lui rendre un service avant cela. »

Morgane leva les yeux vers la falaise qui se dressait face à elle. Quand la sorcière lui avait dit d’aller lui chercher une fleur, elle n’avait pas précisé qu’elle était au sommet d’une paroi abrupte de 50 mètres au pied de laquelle s’étendaient des stalagmites par dizaines. En résumé, elle n’avait dit que la partie simple du parcours. Après une longue étude, la jeune femme avait repéré des prises et un itinéraire qui lui permettrait de faire au moins la moitié du trajet sans difficultés. Elle déchira le bas de sa robe, autorisant une plus grande liberté de mouvement à ses jambes, et se lança à l’assaut de la falaise.
L’escalade fut plus aisée qu’elle avait cru, les prises étant solides et faciles à prendre en main, et elle arriva donc à mi-hauteur sans avoir pu véritablement prévoir le reste de l’ascension. Elle repéra une saillie, posa sa main dessus et, la trouvant stable, elle prit appui dessus pour en atteindre une seconde plus élevée. Mais la roche ne supporta pas tout le poids de la jeune femme et se brisa dans un craquement net. Privée de son appui, Morgane perdit l’équilibre et chuta en arrière. Après ce qui lui parut une éternité, elle atteignit le sol et s’empala sur une stalagmite en poussant un cri bref et aigüe. Et elle resta là, longtemps, sans bouger, attendant la mort. Avant de se rappeler qu’elle était déjà morte, et ne craignait rien.

Elle vérifia dans un premier temps qu’elle contrôlait toujours ses bras et ces jambes, puis s’en servit pour se dégager de la pointe rocheuse. Elle examina alors la blessure, un trou béant qui traversait son ventre et ouvrait sur son dos, mais suffisamment mince pour que son corps soit toujours en une seule partie. Elle n’avait sinon que des égratignures, la stalagmite ayant absorbé presque tout le choc. Mais son duel disk n’avait pas apprécié la chute et s’était brisé. Il ne lui restait qu’à espérer qu’elle n’en aurait plus besoin. Et sur ce constat, elle reprit l’escalade.
La seconde fois fut la bonne, et une fois au sommet, elle prit une dizaine de fleurs. Elles étaient coriaces et recroquevillées, leurs petits pétales rouges sombres ressemblaient aux dents monstrueuses d’une créature qui viendrait juste de terminer son repas, et son cœur noir renforçait leur ressemblance avec une gueule béante. Puis elle redescendit précautionneusement, consciente qu’il serait difficile de se déplacer avec un trop grand nombre de blessures. D’autant plus que rien ne lui garantissait qu’elles guérissent un jour.

Quand elle fut de retour à la cabane de la sorcière, elle trouva celle-ci sur le seuil, en pleine discussion avec le samouraï de tantôt. Aux grands gestes de celui-ci, elle devina qu’il s’agissait d’une dispute, et la suite lui donna raison.
« Cesse de radoter, Hirona ! Je t’ai connu alors que nous vivions tout deux, je n’ignore rien de tes méthodes ! Que lui as-tu dit, et où l’as-tu envoyée ? »
« Si tu es si insistant pour savoir ce que la vieille Hiowa lui a dit, alors demande-lui ! Elle revient justement, alors arrête de hurler ! »
Sakaï se tourna et vit Morgane qui s’approchait lentement, tandis que la sorcière disparaissait derrière la porte. Il accourut vers elle, alarmé par les blessures graves dont elle souffrait, lui prit les épaules et se pencha sur elle, le visage déformé par l’inquiétude.
« Mademoiselle Jennings ! Comment vous êtes-vous ainsi blessée ? Ou donc avez-vous été, et pour quelle raison ? J’espère que vous allez bien, vous êtes à peine arrivée. »
« Ne t’inquiète pas, Sakaï. Je n’ai point mal, je me porte bien. Peut-être vais-je même pouvoir quitter cet endroit et retourner parmi les vivants ! Tu ne dois pas te faire de soucis, je saurais me défendre seule. »
Elle conclut par une petite tape amicale sur son épaule, puis se dégagea de ses mains et le contourna pour rejoindre la vieille sorcière à l’intérieur.

Elle l’y attendait, toujours derrière son chaudron qui éructait désormais une fumée trouble dont la couleur variait à chaque instant. D’un geste solennel, Morgane lui tendit les fleurs qu’elle plongea dans le chaudron. Le liquide à l’intérieur vira d’un blanc translucide à un noir complet et se mit à bouillir bruyamment. Hiowa lui dit que la potion mettrait plusieurs minutes à devenir des cartes, et proposa de réparer ses vêtements et son disk en attendant. Elle la fit passer sous une toile, la guidant jusqu’à une portion dégagée de la pièce où la jeune femme pouvait se tenir droite sans s’emmêler dans quoi que ce soit.
Elle lui retira la machine du bras et la plongea dans un second chaudron, bien plus grand que le précédent, qui fumait également bien plus. Elle ajouta des herbes et des poudres à l’ensemble, murmura quelques formules, puis s’en éloigna et sortit une boite de couture d’un placard. Il lui fallut près d’une heure pour réparer la robe, utilisant également des morceaux d’étoffe qui pendaient au mur, pour un résultat satisfaisant quoique moins beau que l’original. Quand ce fut finit, elle sortit le duel disk de la potion et poussa un cri de satisfaction devant le résultat.

Le métal avait noircit et avait retrouvé une forme correcte, mais le plus surprenant était le disque central. Il était noir, orné d’une crâne blanc énorme dont la mâchoire s’ouvrait sur l’emplacement du deck. Le compteur de points de vie était dans l’un de ses yeux, et l’autre abritait les commandes de réglage. Le cimetière quand à lui était sous le disque, sur le coté du crâne. Morgane elle-même ne put réprimer un sifflement admiratif, les duel-disks personnalisés l’ayant toujours fascinée.

Ensuite elles revinrent auprès du premier chaudron, Morgane tournant une fois de plus dos à la porte. La sorcière plongea une nouvelle poudre dans la potion, produisant une explosion tonitruante et une colonne de fumée blanche qui s’éleva jusqu’au plafond en quelques instants. Elle déclara alors que la potion était prête et saisit un paquet de cartes vierges dont elle plongea la tranche dans la mixture. Alors l’encre pénétra lentement le papier, montant sur toutes les cartes jusqu’entre les doigts de la vieille femme, dans un assemblage de couleur apparemment dépourvu de logique. Puis, quand tout le papier fut recouvert, les couleurs se déplacèrent et s’agençant pour former des dessins brouillon, puis de plus en plus nettes, jusqu’à devenir des cartes complètes et parfaitement utilisable. La vieille sorcière retira alors prestement sa main, comme si elle craignait de la laisser, et tendis le paquet à Morgane. Son visage ridé était fendu par un sourire édenté, le même que lorsqu’elle avait vu la jeune femme entrer pour la première fois, et ses yeux fermés complétaient l’impression de satisfaction qui se dégageait d’elle.
« Voilà tes cartes, Morganne Jennings, comme la vieille Hiowa l’a promis ! Tu as désormais tout ce qu’il te faut pour sortir ! »
Elle lui répondit par un long remerciement, et prit les cartes qu’elle glissa dans le duel disk. Puis elle se retourna et voulu sortir, mais la sorcière agrippa sa robe et la retint.
« Ne part pas tout de suite, Morgane Jennings ! La vieille Hiowa a encore des choses à te dire ! »

Quand elle sortit enfin, Sakaï l’attendait, appuyé sur le mur de la cabane voisine. Il s’approcha lentement d’elle, le visage en proie à trop d’émotions contradictoires pour en exprimer une seule. Elle décela cependant de l’inquiétude dans ses gestes.
« Est-ce vrai, ce que vous avez dit ? Vous allez retourner chez les vivants ? »
Sa voix était faible, mais aucun sanglot ne l’agita. Elle lui répondit clairement, affichant un petit air désolé.
« C’est exact. Je n’ai point ma place ici, il faut que je m’en aille. Je ne reviendrai point, alors il s’agit d’un adieu. Adieu, Sakaï, je reconnais que j’aurais aimé faire plus ample connaissance avec toi. »
Elle posa une main sur son épaule et lui fit un petit sourire compatissant. Il baissa le regard, déçu et un peu gêné, puis il se dégagea et attrapa l’étui du sabre à sa ceinture. Dans un geste lent et délicat, presque cérémonieux, il le détacha et le présenta solennellement à la jeune femme.
« Tenez, prenez-le. Il ne m’est d’aucune utilité ici, et même si cela m’attriste de m’en séparer, vous en aurez plus besoin que moi. Il est certes vieux, mais la lame est toujours tranchante. Et si l’idée de porter une arme vous rebute, considérez-le comme un souvenir de votre passage au Enfers. »
Elle hésita un instant, consciente que cela devait signifier énormément pour lui, puis finit par le prendre.

Il était plus léger qu’elle ne l’aurait cru, et le bois découvert était en étonnamment bon état. La poignée était entourée de bandes de cuir qu’une curieuse magie avait dû conserver car ils étaient encore agréables à prendre en main. Elle ne se risqua pas à sortir la lame du fourreau, préférant l’accrocher de suite à la maigre bande de tissu qui servait de ceinture à sa robe. Puis elle tourna son regard vers lui, un sourcil levé en signe d’interrogation.
« Je ne comprends point. Ce sabre doit être important pour toi, pourquoi me le donner ? Nous nous connaissons à peine, cela ne fait qu’une journée que je suis parmi les morts. »
Il réfléchit un instant avant de répondre, organisant des idées confuses pour les rendre compréhensibles.
« Nul mort n’est jamais parvenu à sortir de ce monde depuis des éons, mademoiselle Jennings, et la légende de ceux qui l’ont fait circule ici jusqu’à la fin des temps. Si vous parvenez à partir, alors ce sera une fierté pour moi de vous avoir aidé, et même de vous avoir connue. Maintenant allez. Si votre destin est de défier la mort, ne le faite pas attendre. »
Et sur ce, il s’éloigna d’un pas et rejoignit une foule grandissante. Morgane ne remarqua qu’alors un attroupement qui se formait autour d’elle, des morts curieux qui murmuraient, chuchotaient et discutaient en la pointant du doigt.
Comment s’appelle-t-elle ? Morgane Jennings ? Et elle va vraiment défier le gardien ? Oui, c’est la vieille sorcière qui me l’a dit. Bah, c’est seulement de la frime. Eh, attendez, ce n’est pas elle qui n’a pas été appelée ce matin ? Ah, si ! Alors peut-être qu’elle est spéciale ! Elle va peut-être réussir, qui sait ?
Morgane fit quelques pas, lentement, dans la direction de la grotte que lui avait indiquée la sorcière avant de la laisser partir. Et, alors qu’elle progressait, la foule devenait plus dense, plus grande. Certains se mirent à lui crier des encouragements, lui hurlèrent d’y aller. D’autres reprirent son nom sur un air qu’elle ne reconnut pas. D’autres enfin lui lancèrent des mouchoirs ou d’autres choses. Et elle avançait toujours, de plus en plus vite, allant jusqu’à courir vers la sortie de la ville, là où elle n’aurait plus à voir ces morts plus effrayant à ses yeux en ce moment qu’ils ne l’étaient déjà auparavant.

Ce ne fut qu’une fois loin de tous les autres morts qu’elle réalisa à quel point la seule vue de tous ces cadavres vivants l’avaient rendue nauséeuse. Elle trouva rapidement la caverne, un boyau large qui s’enfonçait dans la paroi. Il était bien éclairé par les veines de roche cristalline, et suffisamment taillé pour être aisément praticable. Elle profita de cet instant de calme pour étudier son nouveau jeu, en découvrir toutes les cartes et comprendre son fonctionnement. Elle avait pratiquement finit d’en faire le tour quand un grognement sourd la tira de sa réflexion. Elle remit le jeu dans son duel-disk en hâte et fit un tour sur elle-même, cherchant l’origine du bruit. Mais rien ne se manifesta, alors elle décida de reprendre sa route. C’est alors qu’elle vit une ombre se soulever et se détacher du sol pour devenir une immense silhouette informe et imposante.
Et de l’ombre surgirent deux immenses mains squelettiques, blanches comme de la craie, couvertes de veines d’un noir translucide qui palpitaient sur un rythme malsain. Elles s’agrippèrent à la paroi, tandis que la forme grandissait jusqu’à obstruer complètement le passage, et commencèrent à tirer. Deux longs bras osseux, animés par des muscles translucides aussi sombres que le ciel de la nuit et plus inquiétants encore, émergèrent des ténèbres. Ils furent suivit d’une cage thoracique monstrueuse par ses proportion, emplie d’organes putrides dégoulinant d’un sang noirâtre qui macula les roches rougeâtres, au sommet de laquelle trônait un crâne déformé par une magie odieuse, à la mâchoire proéminente et creuse emplie de plus de dents qu’un squelette proche de celui d’un humain ne devrait en avoir. Dans ses orbites luisaient deux nuages de ténèbres aux formes mal assurées, dans lesquelles brillaient toute la malignité de la créature qui se dressait désormais entre Morgane et son but. Ses vertèbres inférieures étaient soudées à la roche et s’y enfonçaient, privant la créature de toute chance de se déplacer.

Sa seule vue paralysa la jeune femme de terreur. Elle l’imaginait déjà la transperçant de ses doigts pointus, ou bien la dévorant dans des bruits de mastication infernaux, et bien pire encore. Dans un réflexe de défense, elle avait fermé les yeux, se protégeant de la vision cauchemardesque. Mais cela ne suffit pas à calmer la nausée qui l’avait assaillie. Cependant, comme rien n’arrivait, elle se décida à les rouvrir, lentement, l’un après l’autre. Face à elle, la créature ne bougeait pas, et se contentait de l’observer en silence. Elle fit de même, tentant de se forcer à ne pas avoir peur. Elle finit par y parvenir, du moins un peu, et assez pour briser ce silence oppressant.
« Vous… Devez être le gardien ! »
Il lui répondit d’une voix grave, profonde, qui résonnait comme si un cœur entier parlait à sa place, et lente.
« Je suis bien le gardien, jeune humaine. Et toi, tu désires certainement quitter ces lieux. Renonce à cette idée, ou je serais contraint à t’enfermer dans la pierre, comme les malheureux qui ont tenté avant toi. »
Étonnamment, ni les paroles ni les intonations du monstre n’effrayèrent la jeune femme. Au contraire, ils lui donnèrent l’impression d’une grande sagesse, et presque d’un semblant de bienveillance. Elle n’imaginait par exemple pas avoir droit à une mise en garde. Cette idée lui donna le courage de répondre.
« Je ne peux me permettre de faire demi-tour ! Je n’ai point ma place dans le monde des morts ! Je te défie, gardien ! Affronte-moi au duel de monstre ! Et si je l’emporte, ôte-toi de mon chemin ! »
« Tu désires m’affronter aux cartes ? Soit, je relève ton défi. Mais il va toi aussi falloir mettre quelque chose en jeu. La partie est inégale si je suis le seul à prendre des risques. Pari une éternité de servitude ici, pour me distraire de mon éternelle solitude, et j’accepterai de t’affronter. »
« Qu’il en soit ainsi. Si tu remporte ce duel, je serais ton esclave jusqu’à ma fin ou la tienne. Mais si je venais à te vaincre, tu me laisseras passer ! Que le duel commence ! »

Elle se mit en position et alluma son duel-disk, qui émit une lumière d’un bleu foncé. Face à elle, le gardien effleura la roche qui se déforma pour devenir un plateau de duel sur-dimensionné sur lequel il posa un paquet de cartes presque aussi grand qu’un homme.

Duel !
Morgane : 8000 Gardien : 8000


Tour du gardien : « Je vais commencer en posant deux cartes face cachées, puis je joue la magie Destruction de la carte. »
Lorsque que la carte magie s’afficha face à elle, la jeune femme ne put retenir une grimace. Elle avait une main excellente, notamment quelques cartes indispensables. Mais le duel commençait à peine, et elle pourrait bien en piocher d’autres.
« Je termine ensuite mon tour en jouant un monstre face caché. A toi. »

Tour de Morgane :
« C’est mon tour, dans ce cas ! J’active l’effet du Boucher Âme-damnée (zombie/lumière/ATK1500/1000/lv3) que ta carte m’a fait défausser, ce qui me permet d’en faire une invocation normale depuis le cimetière! »
A ces mots, un des orbites du crâne s’élargit vers le haut, imitant un haussement de sourcil et donnant l’impression d’une moue surprise à la créature.
« Une invocation normale ? On ne peut invoquer normalement du cimetière. Les invocations normales se font depuis la main uniquement. »
« Vous auriez raison pour un monstre classique. Mais les monstres Âme-damnée sont particulier, car leur effet précise que l’on peut les invoquer normalement depuis le cimetière, et point depuis la main. Je n’ai donc ici rien fait qui soit contraire aux règles ! »

Cette petite joute verbale avait renforcé la confiance qu’elle avait en elle-même, et elle avait réussit à prononcer la dernière phrase sans trembler. Quand elle posa la carte sur son duel-disk, un homme grand, au teint pâle, apparut entre elle et son adversaire. Il portait des habits simples, un pantalon de toile et une veste claire, qui étaient maculés par des tâches de sang éparses. Il brandissait un hachoir dans chacune de ses mains, et les faisait tourner comme pour impressionner l’assistance, son visage figé et blanc n’exprimant aucune émotion. Ses orbites étaient vides et ouvraient sur un abîme insondable, complétant l’allure sinistre du monstre.

« Ensuite j’active l’effet de mon Boucher Âme-Damnée. Une fois par tour, je peux défausser jusqu’à deux cartes, et augmenter son attaque de 500 points pour chaque carte défaussée. Je défausse deux cartes, ce qui fait passer l’attaque de mon monstre à 2500 points ! Je déclare ensuite une attaque vers ton monstre face caché. »
Le guerrier lança ses deux armes en l’air et les rattrapa d’un geste souple alors qu’elles revenaient vers lui, puis bondit sur la carte face cachée et la fendit en trois. Elle se releva et révéla une tortue sombre, à la carapace faite de blocs assemblés pour faire une pyramide, dont la tête était ornée d’un diadème d’inspiration égyptienne. Elle poussa un gémissement déchirant avant d’exploser en une myriade de lumières blanches.

« Tu viens de détruire ma Tortue pyramide (zombie/terre/ATK1200/1400/lv4) et de déclencher son effet. Quand elle est détruite en combat, elle me permet d’invoquer un monstre zombie avec 2000 de défense ou moins depuis mon deck. Et je choisis d’invoquer mon Seigneur des crânes serviteurs (zombie/ténèbres/ATK ?/0/lv1) »
Les lumières flottantes se regroupèrent brusquement, formant un nouveau monstre. Il s’agissait d’un squelette verdâtre, aux trais mauvais, enroulé dans une sorte de toge noire mitée. Il leva les bras vers le ciel et poussa un hurlement, auquel trois spectres répondirent. Ils surgirent du sol et s’envolèrent, virevoltant autour du revenant, tandis que trois squelettes détruits surgissaient du sol pour former un monticule sous ses pieds.

« L’attaque de mon Seigneur des Crânes Serviteurs est de 1000 points pour chaque Crâne serviteur ou Seigneur des crânes serviteurs dans mon cimetière. Et puisqu’il y en a trois, il a 3000 points d’attaque. »
Morgane compris alors le véritable but de sa Destruction de la Carte, qu’il avait joué aussi vite : alimenter son cimetière. Elle avait été manipulée, et devait désormais affronter une créature de cauchemar, à 3000 points d'attaque et capable de se relever après sa destruction. Sa peur remonta, bloquant ses gestes et ses pensées, en même temps qu’un sentiment de panique. Le gardien attendit quelques instants qu’elle se remette, mais elle resta tétanisée plus longtemps qu’il ne l’aurait cru.
« Termine ton tour, humaine, ou bien joue. »
« Je… Je… Termine mon tour. »
Elle avait répondu mécaniquement, sans y réfléchir, sous l’effet de la panique.

Tour du Gardien (Seigneur des Crânes serviteurs, 2 cartes face cachées, 2 cartes en main) : « Bien. Alors j’active la carte piège continu Déshonneur martial, et j’invoque Veuve du crâne serviteur (zombie/ténèbres/ATK0/2200/lv3). Maintenant, mon Seigneur des Crânes Serviteurs va détruire ton monstre et t’infliger 1500 dommages par la même occasion. »
Alors un nouveau revenant décharné apparut, assit seul sur un fauteuil usé, vêtu d’une robe sombre et déchiquetée, occupé à contempler de ses yeux vides une tasse de ce qui devait ressembler à du thé. L’autre squelette s’élança dans une course folle, hurlant comme un dément, et frappa le visage du guerrier macabre de ses phalanges à nue. Le monstre de Morgane explosa sous le choc, et disparut presque instantanément, mais le souffle fut suffisant pour soulever la jeune femme et l’envoyer au sol.
« Et puisque mon monstre a détruit le tien en combat, ma carte Déshonneur martial t’inflige 800 dégâts supplémentaires. Et si ma mémoire ne me trompe pas, lorsqu’un monstre Âme-Damnée est envoyé du terrain au cimetière, il est à la place retiré du jeu. Ne compte donc pas le réinvoquer. Je joue une carte face cachée et termine mon tour. »

Morgane : 5700 Gardien : 8000


Tour de Morgane (4 cartes en main) : la jeune femme prit appui sur son avant bras et se redressa difficilement. Des larmes lui montaient presque aux yeux, la tournure que prenait ce duel lui rappelant le dernier qu’elle avait livré avant de mourir. La situation n’était certes pas aussi désespérée, mais elle prenait néanmoins une mauvaise tournure. Elle ne parvenait pas à réfléchir, seule l’horreur que lui inspirait son adversaire atteignait son esprit. Incapable de se contrôler, elle ne parvint même pas à piocher.

C’est alors qu’elle entendit une voix derrière elle, un encouragement lointain qui avait résonné dans toute la caverne jusqu’à elle. Venait-il d’un admirateur qui l’avait suivi, ou bien avait-il juste résonné jusqu’ici, elle l’ignorait et ne voulait pas le savoir. Mais elle se rappela alors pourquoi elle avait décidé de venir affronter le gardien, de supporter le dégoût qu’il lui inspirait. Elle voulait retourner dans le monde des vivants, retrouver celui qui l’avait envoyé ici et comprendre ce qu’étaient les ténèbres auxquels elle avait échappée. Et surtout, elle ne voulait plus avoir à supporter la terreur que lui inspiraient les habitants de ce monde mort. Elle ferma les yeux, reprenant son esprit aussi vite que possible et piocha. Du coin de l’œil, prenant bien soin de ne pas voir son adversaire, elle passa sa main en revue.

« Je joue la carte de magie Âme inébranlable, ce qui me permet d’invoquer un monstre Âme-Damnée retiré du jeu. J’invoque donc mon Boucher Âme-damnée. Il va ensuite attaquer ta Veuve du crâne serviteur, et t’infliger 1500 dégâts. »
Juste sous les pieds de la jeune femme, la roche se fendit et s’ouvrit pour laisser passer le guerrier aux orbites vides qui s’en extrait difficilement et bondit dans les airs. Mais avant qu’il n’ait put s’abattre sur sa cible, des bras spectraux émergèrent du sol et le redirigèrent vers le monstre plus puissant. Le squelette bloqua les deux haches d’un geste de son manteau et broya le crâne du revenant entre ses os salis par ses récents combats.

« Inutile, car j’active ma carte piège Invitation de l’Esprit de la Terre, qui me permet de rediriger ton attaque. Tu as certainement compris la suite. Et ma carte Déshonneur martial t’inflige encore 800 dégâts. »
Morgane plissa les yeux et se protégea le visage de ses bras quand l’onde de choc l’atteignit, même si elle s’attendait à quelque chose de ce genre, et parvint à ne pas tomber. Elle avait espéré que sa tentative réussirait, mais le sort ne lui avait pas sourit. Elle avait cependant encore un moyen de gagner du temps.

« Je pose deux cartes face cachées puis j’invoque depuis mon cimetière Artiste Âme-Damnée (zombie/lumière/ATK1000/1600/lv4) en position de défense. Mon tour est terminé. »
Cette fois, ce fut un homme svelte, au teint tout aussi pâle, qui apparut. Il portait une veste de velours noir sur un gilet blanc, étrangement propres. Il était assis sur un petit tabouret, face à un chevalet de peinture où était accrochée une toile à moitié peinte, et tenait une palette et des pinceaux de sa main gauche. Comme le précédent, il avait les yeux vides et un visage figé sans expression.

Morgane : 3400 Gardien : 8000

Tour du Gardien (Seigneur des Crânes serviteurs, Veuve du Crâne serviteur, Déshonneur martial, 1 carte face cachée, 1 carte en main) : « Artiste Âme-Damnée… Il annule sa destruction en combat une fois par tour. Une bonne tentative. Mais inutile, malheureusement, car j’équipe la carte magie Impact de Météore Féérique à mon Seigneur des Crânes Serviteurs. Ensuite j’attaque ton Artiste. Il ne sera pas détruit, mais au moins subiras-tu 1400 dégâts de combat. »
Le revenant en cape noire se rua une fois de plus en avant et abattit son poing sur le tableau, le déchirant sans le moindre scrupule et projetant une violente onde de choc en heurtant le peintre qui recula toutefois à peine. Cette fois encore la jeune femme fut soulevée du sol et heurta la paroi dans son dos.
« Je termine mon tour en passant ma Veuve du Crâne serviteur en défense. »

Morgane : 2000 Gardien : 8000

Tour de Morgane (Artiste Âme-Damnée, 2 cartes face cachées, 2 cartes en main): Elle se releva lentement, s’appuyant sur la roche, et alla même jusqu’à sourire en signe de provocation. Elle n’avait certes pas prévu de subir encore des dégâts, mais rien d’insurmontable. Elle retourna la première carte de son duel-disk et sourit.
« Je m’en contenterais. J’active la carte magie Convertisseur spirituel. En retirant cette carte du jeu, ainsi qu’un monstre Âme Damnée de ma main, je peux piocher deux cartes. »

Elle piocha à nouveau, et cette fois, ce fut un sourire franc qui illumina son visage.
«C’est parfait ! J’active la magie Sage de fusion pour récupérer une carte Polymérisation de mon Deck. Ensuite je la joue pour fusionner Boucher Âme-Damnée (zombie/lumière/ATK1500/1000/lv3), Nécromancien Âme-Damnée (zombie/lumière/ATK500/2000/lv4) et Artiste Âme-Damnée (zombie/lumière/ATK1000/1600), et ainsi faire l’invocation fusion de Vlad, Vampire Âme-Damnée (zombie/lumière/fusion/ATK2800/1800/lv8) ! »
Un portail sombre s’ouvrit au centre du terrain, et trois spectres aux yeux vides s’y engouffrèrent. Ensuite un homme au visage blanc parcheminé, ridé et rabougri en sortit puis posa le pied sur le terrain. Il portait un long manteau de velours rouge sur un gilet noir, et ses orbites vides ne suffisaient pas à détourner l’attention des deux canines brillantes qui dépassaient entre ses lèvres fines.

« Ensuite j’invoque normalement le Nécromant Âme-Damnée (zombie/lumière/ATK500/2000/lv4) que j’ai défaussé par l’effet de polymérisation. »
Un homme vouté, vêtu d’une toge noire à la capuche rabattue sur son dos qui dévoilait les quelques cheveux qui restaient sur son crâne blanchi par le temps et ses orbites sans vie, apparut. Il s’appuyait sur une canne ornée de gravures et de symboles incompréhensible, qui irradiaient une lumière malsaine.

« Je poursuit en activant l’effet de mon Nécromant Âme-Damnée. En retirant du jeu une carte de mon cimetière, je peux invoquer un monstre de mon cimetière. Je choisis d’invoquer le Boucher Âme-Damnée que j’ai défaussé pour l’invocation fusion. »
Le vieux mage souleva son bâton et l’agita en psalmodiant de sinistres incantation, tandis le sol se fendait à ses pieds. Un bras mort en émergea, agrippant le sol pour tirer le reste de son corps, et un nouveau guerrier en blanc, maniant ses deux hachoirs sans la moindre émotion, fit son entrée.

« Ce n’est pas tout, j’active ma première carte face cachée, Offrande suprême ! En payant 800 points de vie, j’invoque normalement Scientifique Âme-Damnée (zombie/lumière/ATK1300/1600/lv4). De plus, son effet me permet d’ajouter à ma main une carte Polymérisation du cimetière. »
Cette fois, un homme de haute taille, fin lui aussi, apparut sur le terrain. Il portait une blouse longue, qui descendait jusqu’à ses pieds et ne permettait pas de les voir. Son visage fin et blanc était surmonté d’une tignasse noire revêche, et les trous de ses yeux étaient presque cachés par des lunettes épaisses. Il avait les deux mains enfoncées dans des poches, et tenait une sorte de carnet sous un bras.

« Je continue en activant encore l’effet d’Offrande Suprême pour invoquer normalement Voleur Âme-Damnée (zombie/lumière/ATK700/800/lv2). Quand il est invoqué normalement, Voleur Âme-Damnée obtient l’effet d’un monstre Âme-Damnée sur le terrain, et je choisis de copier l’effet de mon Scientifique Âme-Damnée pour ajouter à ma main une seconde carte Polymérisation du cimetière. »
« Mais il n’y a plus de Polymérisation dans ton cimetière. Tu l’as déjà récupérée. »
« En vérité, il y en avait deux. Dès le premier tour, j’avais un exemplaire de cette carte en main, mais j’ai dû le défausser par l’effet de Destruction de la carte. »
Cette fois, un jeune homme à peine adulte fit son apparition. Il portait une veste de tissu épais et grossier sur une chemise brune, et un pantalon sombre visiblement trop grand pour lui. Il portait un béret clair qui lui tombait sur le front, aplatissant ses mèches sur son regard mort et vide.

« Je ne fais encore que commencer! J’active mes deux cartes Polymérisation pour fusionner Voleur Âme-Damnée et Boucher Âme-Damnée, ainsi que Scientifique Âme-Damnée et Nécromancien Âme-Damnée, et ainsi faire les invocations fusions de Jack, Assassin Âme-Damnée (zombie/lumière/fusion/ATK2300/1800/lv6) et Victor, Docteur Âme-Damnée (zombie/lumière/fusion/ATK2000/2000/lv6) »
Deux vortex noirs s’ouvrirent et absorbèrent chacun deux des revenants qui protégeaient Morgane. Puis du premier vortex sortit un homme enveloppé dans un long manteau de toile noire, dissimulant son visage derrière un col montant qu’il tenait d’une main ganté et un chapeau à larges bords. De sa deuxième main, il tenait un couteau extrêmement long, dont la lame éclaboussée de sang luisait à la faible lueur du tunnel. Seul le contour d’un œil était décelable, une tâche blanche qui contrastait avec toute sa noirceur.
Du second émergea un jeune homme vêtu d’un simple gilet brun par-dessus sa chemise blanche, de la poche de laquelle dépassaient quelques seringues ainsi que du matériel électrique. Il portait des lunettes avec une fine monture, et ses cheveux soigneusement peignés lui donnaient un air noble. Mais sa peau était pâle, ses orbites ténébreux et vides, et son visage figé.

« Leur invocation me permet d’activer la carte piège Surcharge de fusion. Lorsqu’un monstre est invoqué par invocation fusion, cette carte me permet de détruire une carte magie ou piège de mon adversaire. Je choisis de détruire ta carte face cachée ! »
La cage thoracique du gardien se souleva, agitant chacun de ses organes répugnants, comme s’il prenait une puissante inspiration. Elle ne lui servit qu’à pousser un long soupir, qui souleva les cheveux de Morgane.
« Il s’agissait de force de miroir. Tu as bien fait de la détruire, mais mon Seigneur des Crânes serviteurs a toujours plus d’attaque que tes monstres. Et il ne te reste aucune carte, dans ta main ou sur le terrain. »

« Elles ne me seraient d’aucune utilité ! L’effet de Victor me permet d’augmenter l’attaque de tous les monstres Âme-Damnée sur mon terrain de 500 points en retirant du jeu une carte de mon cimetière, rôle qui sera tenu par l’une de mes cartes Polymérisation. »
A ces mots, des câblages électriques apparurent sur les trois monstres, le long de leur crânes et de leurs bras, et leur envoyèrent une violente décharge qui fit gonfler leurs veines et contracter leurs muscles. Des arcs électriques bleutés coururent sur le métal dans un crépitement malsain. L’effet fut toutefois à peine visible sur le meurtrier, tout son corps étant soigneusement dissimulé par ses vêtements.

« Maintenant, Vlad va attaquer ta Veuve du Crâne serviteur ! Et l’effet de Vlad lui permettant d’infliger des dégâts perçant, tu subiras 1100 dégâts de combats. De plus, son autre effet me rendra autant de points de vie.»
Le vieux vampire renforcé par la science ouvrit grand sa gueule et bondit en avant, entrainant à sa suite la longue cape rouge. Il plongea sur la gorge de la revenante et y planta ses crocs, desséchant le squelette déjà mort et le réduisant à un tas d’os fragiles qui explosèrent en une multitude de petites lumières blanches. De l’autre coté du terrain, le gardien fronça les arcades sus-orbitaires.

« Pourquoi l’avoir attaquée ? En l’envoyant au cimetière, tu alloues 1000 points d’attaque supplémentaires à mon Seigneur des Cranes Serviteurs. »
« Peu m’importe son attaque ! J’active l’effet de Jack qui, une fois par phase de combat, peux détruire une carte sur le terrain en retirant du jeu les trois cartes du dessus de mon deck. Le but de cette attaque était de priver ton Seigneur de la protection que lui allouait ton autre monstre ! »
Le sombre revenant fléchit ses genoux et partit vers l’avant, courant en ligne droite, et contourna le squelette verdâtre d’un geste bref. Une fois derrière lui, il se retourna brusquement et ouvrit le dos de sa proie, la brisant en petits morceaux qui devinrent des lumières blanches en disparaissant dans les airs.

« Malheureusement, Jack ne peux attaquer lors du tour où il active son effet. Je peux néanmoins déclarer une attaque directe avec Victor ! »
Ce fut au tour du médecin de s’élancer. Il atteignit le ventre du terrifiant gardien sans sourciller et y planta quelques seringues sorties de sa poche, qui déversèrent leur contenu dans ses veines. La jeune femme ne regarda pas, et ne sut donc pas si la Solid-Vision allait jusqu’à montrer les poisons parcourir son corps translucide.
« Mon tour est terminé, Gardien. Il te reste une chance de gagner, mais ce sera ardu, désormais. »

Morgane : 1500 Gardien : 5400

Tour du Gardien (1 carte en main) : Même en position de force, Morgane n’osait pas regarder son terrifiant adversaire. Elle l’avait entrevu du coin de l’œil en observant le terrain, mais rien de plus. Elle ne put donc pas reconnaitre la moindre expression sur son visage osseux, ni deviner s’il souriait ou déchantait. La situation était pesante, et le Gardien garda longtemps le silence après avoir pioché, ce qui fit monter la panique de la jeune femme. Finalement il lâcha d’un ton neutre :
« Ce fut distrayant, jeune humaine. Tu t’es vaillamment défendue. Va, et retourne parmi tes semblables vivants. En attendant, je termine mon tour. Tu as gagné. »

A ces mots, elle se retint difficilement de bondir de joie ou de hurler, et se redressa humblement sans prendre garde au fait que cela la fit regarder les chairs répugnantes et insoutenables de son adversaire. D’une simple phrase, elle lança les trois revenants à l’attaque, et ils s’abattirent violemment sur le Gardien avant de disparaitre, tandis que le duel-disk de Morgane s’éteignait. Le Gardien lui-même disparut dans les ombres comme il était apparut, sans un mot de plus.

Quand enfin il fut parti, elle se pencha sur le coté et s’appuya du coude sur une paroi. La tension était retombée, et elle sentait maintenant que même morte, son estomac n’avait pas supporté la vue d’une telle atrocité. Quand enfin elle put se contrôler, elle se redressa, toujours nauséeuse, et s’avança vers un coude de la galerie. Derrière celui-ci elle vit un puits immense qui s’élevait vers la surface. Le long de ses parois, un escalier montait en spirale aussi haut que portait le regard, s’enfonçant dans des ténèbres insondables.

Elle lança un dernier regard en arrière, comme pour dire au revoir à cette parenthèse dans sa vie. Au loin, elle crut voir une silhouette se déplacer, et elle sourit avant de s’élancer le long des marches, vers un nouveau départ.


Et voilà! Maintenant, la preview:

« Tu insistes, hein ? C’est clair que tu me raconte des craks, et t’as sûrement tes raisons, mais je peux pas faire confiance aux menteurs. Tant que tu me diras pas la vérité, t’auras rien de moi. Et si je refuse de façon publique de te suivre dans ton projet, personne se rangera dans ton camp. Si je te suis pas, t’auras personne pour mener ton enquête. Le truc, c’est que je doute que tu change d’avis si facilement, j’ai raison ? »
Chapitre V: Oppression royale


Voilà voilà! J'espère que ça vous donne envie de lire la suite! Je l'ai déjà dit, mais elle devrait venir plus rapidement. Enfin bref, passons aux cartes!

Le nouvel archétype: Âme-Damnée
Scientifique Âme-Damnée
(zombie/lumière/ATK1300/1600/LV4)
Ce monstre ne peut être posé ni invoqué normalement, sauf en utilisant son effet. Si ce monstre est dans votre cimetière, vous pouvez l'invoquer en position d'attaque ou le poser face verso. Cette invocation compte comme une invocation normale. Lorsque ce monstre devrait être envoyé du terrain au cimetière, il est à la place retiré du jeu. Si ce monstre est invoqué normalement ou par invocation flip, vous pouvez ajouter une carte Polymérisation de votre cimetière à votre main.


Boucher Âme-Damnée
(zombie/lumière/ATK1500/1000/LV3)
Ce monstre ne peut être posé ni invoqué normalement, sauf en utilisant son effet. Si ce monstre est dans votre cimetière, vous pouvez l'invoquer en position d'attaque ou le poser face verso. Cette invocation compte comme une invocation normale. Lorsque ce monstre devrait être envoyé du terrain au cimetière, il est à la place retiré du jeu. Une fois par tour, vous pouvez défausser jusqu'à deux cartes. Ce monstre gagne 500 points d'attaque jusqu'à la fin du tour pour chaque carte défaussée par cet effet.


Nécromancien Ame-Damnée
(zombie/lumière/ATK500/2000/LV4)
Ce monstre ne peut être posé ni invoqué normalement, sauf en utilisant son effet. Si ce monstre est dans votre cimetière, vous pouvez l'invoquer en position d'attaque ou le poser face verso. Cette invocation compte comme une invocation normale. Lorsque ce monstre devrait être envoyé du terrain au cimetière, il est à la place retiré du jeu. Une fois par tour, vous pouvez retirer du jeu une carte de votre cimetière pour invoquer spécialement un monstre Âme-Damnée de votre cimetière ou de votre main.


Voleur Âme-Damnée
(zombie/lumière/ATK700/800/LV2)
Ce monstre ne peut être posé ni invoqué normalement, sauf en utilisant son effet. Si ce monstre est dans votre cimetière, vous pouvez l'invoquer en position d'attaque ou le poser face verso. Cette invocation compte comme une invocation normale. Lorsque ce monstre devrait être envoyé du terrain au cimetière, il est à la place retiré du jeu. Lorsque ce monstre est invoqué par invocation normale, son effet devient celui d'un autre monstre Âme-damnée sur le terrain.


Artiste Âme-Damnée
(zombie/lumière/ATK1000/1600/LV3)
Ce monstre ne peut être posé ni invoqué normalement, sauf en utilisant son effet. Si ce monstre est dans votre cimetière, vous pouvez l'invoquer en position d'attaque ou le poser face verso. Cette invocation compte comme une invocation normale. Lorsque ce monstre devrait être envoyé du terrain au cimetière, il est à la place retiré du jeu. Une fois par tour, ce monstre n'est pas détruit en combat.


Jack, assassin Âme-Damnée
(zombie/lumière/fusion/ATK2300/1800/LV6)
Boucher Âme-Damnée + Voleur Âme Damnée
Lorsque ce monstre devrait être envoyé du terrain au cimetière, il est à la place retiré du jeu. Durant votre phase de combat, si Jack, Assassin Ame-Damnée n'a pas encore attaqué, vous pouvez retirer du jeu les trois cartes du dessus de votre deck pour détruire une carte adverse. Cette carte ne peut déclarer d'attaque lors du tour où elle active son effet.


Victor, docteur Âme-Damnée
(zombie/lumière/fusion/ATK2000/2000/LV6)
Scientifique Âme-Damnée + Nécromancien Âme-Damnée
Lorsque ce monstre devrait être envoyé du terrain au cimetière, il est à la place retiré du jeu. Une fois par tour, vous pouvez retirer du jeu une carte de votre cimetière pour augmenter de 500 points l'attaque de tous les monstres Âme-Damnée sur votre terrain jusqu'à la fin du tour.


Vlad, vampire Âme-Damnée
(zombie/lumière/fusion/ATK2800/1800/LV8)
Boucher Âme-Damnée + Artiste Âme-Damnée + Nécromancien Âme-Damnée
Lorsque ce monstre devrait être envoyé du terrain au cimetière, il est à la place retiré du jeu. Lorsque ce monstre attaque un monstre en position de défense dont la défense est inférieure à l'attaque de ce monstre, infligez la différence en tant que dégâts de combat. A chaque fois que ce monstre inflige des dégâts de combat à votre adversaire, augmentez vos points de vie d'un montant égal aux dégâts subits par votre adversaire.


Convertisseur spirituel
carte magie normale
Lorsque vous activez cette carte, retirez-là du jeu ainsi qu'un monstre Âme-Damnée de votre main. Puis piochez deux cartes.


Âme inébranlable
carte magie normale
Invoquez spécialement un monstre Âme-Damnée retiré du jeu sur votre terrain.


Et maintenant, les (moins nombreuses) autres cartes:

Déshonneur martial
carte piège continue
Lorsqu'un monstre détruit en combat un monstre dont le niveau est supérieur au sien, le contrôleur du monstre détruit reçoit 800 points de dégâts.

Surcharge de fusion
carte piège
Vous pouvez activer cette carte lorsque vous faites l'invocation fusion d'un monstre fusion. Détruisez une carte magie ou piège que contrôle votre adversaire.


Et voilà! Fini! Bon, cette fois, j'ai pas mit de commentaires sur les cartes (j'était pas inspiré) mais si une ou plusieurs personnes les demandent, j'éditerais le post. Bien! Sur ce, j'espère que ça vous a plu! Salut-salut, et à la prochaine!

___________________

N'est pas mort ce qui à jamais mort,
Et au long des ères peut mourir même la mort.

Abdul Alazred, in Necronomicon

Total : 17 Messages. Page n°1/2 - 1 2 >
Espace Membre

Identifiant

Mot de Passe

Se souvenir de moi