Envoyé par le Dimanche 11 Octobre 2015 à 19:26 chapitre de la semaine en ligne!
Chapitre 6 : Renaissance Spoiler : Le lendemain, après les cours, je rejoignis June chez elle pour parler avec son père. Lorsque j’arrivai chez elle, Mai était encore en train de tenter de cuisiner, d’où l’odeur de brûlé qui m’envahi les narines en entrant. June alla l’aider et me laissa seule dans le salon en attendant son père. Je me rendis compte que c’était la première fois que j’avais l’occasion de faire le tour du propriétaire. Sur les étagères, il y avait de nombreux livres consacrés aux mythes et légendes, mais également de nombreux albums photos. Je ne pus résister à la tentation et j’en sorti un au hasard. Toutes les photos dataient d’au moins trente ans. On pouvait y voir le professeur dans ses années de lycée avec tout un groupe d’amis, dont le roi du jeu. Sur d’autres, on pouvait voir Yugi aux côtés de légendes telles que Pegasus ou Kaiba. Le professeur n’avait pas tant changé que ça, il avait déjà la même coupe de cheveux à cette époque. -Oh, ça me rappelle des souvenirs tout ça ! Dit alors l’intéressé en se penchant par-dessus mon épaule pour regarder. Je sursautai et je lâchai l’album sous l’effet de surprise. -Prévenez avant de faire ça ! Protestai-je. J’ai failli avoir une attaque ! -Désolé, désolé ; s’excusa-t-il, confus. -En fait, c’est moi qui devrais m’excuser pour avoir fouillé dans vos affaires sans permission… -Ne t’en fais pas pour ça, tu es comme chez toi ici ! Répondit-il enthousiaste. Mais tu n’es pas venu pour regarder de vielles photos il me semble. -En effet, est-ce que vous vous seriez souvenu de quelque chose au sujet de ces monstres ? -J’ai fait mieux que ça, j’ai demandé à une collègue spécialiste en mythes anciens de venir t’en parler, elle s’appelle Alice. La jeune femme brune apparut alors dans le salon. Je ne pensais pas la revoir un jour, pas depuis qu’elle nous avait fait passer nos épreuves, mais elle faisait comme si jamais rien n’était arrivé et se comportait comme si elle me rencontrait pour la première fois. Le professeur fit les présentations, même si cela était inutile, et laissa la parole à Alice. -Le mythe des monstres colonies du mal remonte à il y a très longtemps, à une époque où les différents clans d’esprits de duel se faisaient la guerre. Parmi les plus puissants, il y avait les vers, les envahisseurs de ce monde, les vallées de brume, les cloches de feu, et enfin, les gardiens scellés, les barrières de glace. Alors que le monde était sur le point sombrer sous la menace du vers zéro, le sceau de Trishula, le dragon légendaire, fut brisé, et cela mit un terme à cette guerre. Cependant, le prix à payer était cher. Tous les dragons de la barrière de glace furent détruits en même temps que le vers zéro et son armée. Le monde aurait pu prospérer longtemps, mais les vers n’avaient pas dit leur dernier mot. En guise d’adieu, ils avaient laissé un virus qui s’est petit à petit répandu. Ainsi sont nés les « colonies du mal », ce sont les corps sans vie des monstres ayant péri durant la grande guerre, ils n’ont ni âme, ni cœur, ils sont simplement guidés par leur instinct de destruction. -Attends ; l’interrompis-je, tu es en train de me dire que ces monstres sont des sortes de…zombies ? Mais alors, comment peuvent-ils être vaincus ? Et quel est le rapport avec le deck de Laura ? -La réponse aux problèmes du présent se trouve le plus souvent dans le passé. Les colonies du mal ont bien fini par être vaincus, mettant un point final à la guerre. Cependant, il n’est dit nulle part qui a mis fin à la guerre, ni comment. Le seul indice que nous avons est le mot « renaissance ». -Plutôt vague comme indice…Et…tu sais ce que sont devenus ces monstres après leur destruction ? Ont-ils pu reposer en paix ? Ou bien ont-ils pu vivre à nouveau ? -Là non plus, nous n’avons aucun indice. -Je vois ; dis-je dépitée. Merci quand même pour ces informations. -Je suis désolée de ne pas pouvoir t’être plus utile, mais je continuerai les recherches de mon côté et je te préviendrai dès que je trouve un indice. Alice se retira. Le professeur la raccompagna et me demanda d’attendre son retour pour parler de « quelque chose d’important ». June arriva quelques instants après en toussant. -J’ai cru que nous n’y arriverions jamais ; gémit-elle. Je t’ai déjà dit de laisser Papa cuisiner ! -Il faut bien que j’essaie de temps en temps ; répliqua Mai. Mais laisse-moi faire à présent, je peux m’occuper du reste ! -J’ai peur du résultat, mais je te fais confiance… June m’invita à monter dans sa chambre en attendant son père. C’était également la première fois que j’y entrais. Elle n’avait rien de bien particulier. Quelques poster aux murs, un bureau encombré d’une multitude de papiers et de cartes, et une vue donnant sur toute la ville. June avait vraiment de la chance, elle pouvait vraiment voir toute la ville depuis sa chambre, elle n’avait même pas besoin de sortir pour connaitre toutes les rues… Je reportai mon regard sur les posters et un détail m’intrigua. Ils étaient tous vieux de plus de trente ans. En fait, ils dataient de la même époque que toutes les photos du professeur. -Dis-moi June, pourquoi tu n’as que des affiches pour de vieux tournois ? Demandai-je. -Ce sont tous les tournois auxquels ma mère a participé dans sa jeunesse : l’ile des duellistes, le grand tournoi de Batailleville, et j’en passe ! -Mai avait l’air d’être une duelliste très impressionnante d’après toi. -Et elle l’était ! Mais elle a toujours été si seule, elle pensait qu’on ne pouvait compter que sur soi-même avant de rencontrer mon père… -On parle vraiment de la même personne ? Mai me semble pourtant être une personne ouverte aux autres… -Oui ; dit June avec un léger sourire, mais il n’en a pas toujours été ainsi. Vois-tu, je n’ai jamais connu mes grands-parents. Ils sont morts lorsque ma mère était encore une enfant et lui ont laissé une fortune colossale, et comme tu le sais, l’argent n’achète pas les amis. C’est dans cette solitude que ma mère a grandi, mais c’est également grâce à cela qu’elle a connu le duel de monstres et rencontré mon père sur l’ile des duellistes, il y a plus de trente ans. Je crois qu’il a changé sans vision des choses pendant un court instant, mais il était maladroit et l’a faite douter d’elle-même. Elle continua sa carrière tandis que mon père hantait son esprit. Elle s’est cependant retirée du circuit professionnel après l’avoir blessé alors qu’elle était possédée. Mais je ne peux qu’admirer sa force, elle a enduré toutes ces épreuves sans l’aide de personne. J’ai beau faire de mon mieux, je sais que jamais je ne lui arriverai à la cheville… -Mais pourtant tu es l’une des duellistes les plus talentueuses que je connaisse ! Tu me l’as déjà montré de nombreuses fois, en entrainant Ambre et Maya, durant le duel contre elles ou même contre moi ! Tu as gagné des tournois auxquels je n’aurais jamais imaginé pouvoir ne serait-ce que participer ! Tu es assez forte comme ça ! -Tu ne connais pas ma mère ! S’exclama-t-elle. Comparée à elle, je ne suis rien du tout ! Elle m’est supérieure en tout, courage, force, volonté, je n’ai aucune de ces qualités-là ! Je n’ai pas vécu seule, e n’ai pas enduré la souffrance de perdre mes parents, je ne peux donc pas l’égaler ! Je ne suis que l’ombre d’une duelliste de talent qui tente de se faire un nom pour que sa mère soit fière d’elle… Je me levai brutalement, choquée d’entendre ses paroles. -De quoi te plains-tu ? Est-ce vraiment une vie enviable, la solitude et la souffrance ? Est-ce ce dont tu rêves, de perdre tes parents et nous, tout ça simplement pour devenir meilleure ?! -Je…Je…Bafouilla-t-elle déconcertée. -Si tu n’as jamais connu la souffrance ou la solitude, n’est-ce pas parce que Mai ne VOULAIT pas que tu connaisses ces peines ?! Ne t’a-t-elle pas protégée dans ce but ?! Tu peux bien être moins talentueuse qu’elle, mais t’a-t-elle déjà demandé de devenir meilleure qu’elle ?! Penses-tu même qu’elle le veuille ? -Je…Je ne me suis jamais posé la question ; murmura-t-elle. J’ai toujours joué au duel de monstre afin de faire honneur à la réputation de me mère, pour qu’elle soit fière de moi… J’ai tenté…de ne penser qu’à la victoire comme elle le faisait, de ne pas me soucier de mes adversaires, d’être toujours froide et distante envers les autres…mais cela m’était impossible…C’est pourquoi, je m’étais persuadé que jamais je n’atteindrai son niveau… ; dit-elle les larmes aux yeux. -Tu ne peux pas copier le style de duel de quelqu’un d’autre, tu n’es ni Mai, ni le professeur, tu es toi, tu as ton propre style de duel, ta propre personnalité, tu n’es absolument pas l’ombre de quelqu’un ! C’est justement en trouvant ta propre voie que tu pourras égaler Mai, tu ne peux pas reproduire le parcours qu’elle a eu ! Tu ne penses pas qu’il est temps de voler de tes propres ailes ? -Mais, et si je n’y arrivais pas ? Si tu te trompais sur toute la ligne ? Comment mes parents pourraient-ils être fiers de moi ? -Je suis sûre qu’ils le sont déjà ; affirmai-je. Je sais comment réagis quelqu’un lorsque tu le déçois, c’est pourquoi, je peux t’assurer que tu es déjà parfaite à leurs yeux. C’était la vérité. Je savais pertinemment comment réagissait mon père lorsque je rentrai avec une mauvaise note ou un avertissement de comportement. J’avais toujours pensé qu’il me criait dessus parce qu’il ne m’aimait pas, mais je me rendis compte à ce moment-là que ce que je disais à June, je le disais également à moi-même. A chaque fois que je faisais cela, je décevais mon père qui pensait que j’étais capable de bien mieux. Au contraire de June qui tentait de toujours faire du mieux qu’elle pouvait pour plaire à ses parents, je les blessais sans même m’en rendre compte…Elle qui se préoccupait plus d’eux que d’elle-même, une fois de plus, je vivais centrée sur moi-même, sans faire attention à ceux qui m’entouraient. Ambre, Maya, mes parents, combien d’autres personnes avais-je blessé avec mon attitude égoïste ? -J’espère sincèrement que tu as raison ; dit June en fermant les yeux, un léger sourire aux lèvres. Je vais suivre ton conseil, mais j’ai comme l’impression que la vie que je t’ai décrite s’est arrêtée le jour où je vous ai rencontrées, sans même que je ne m’en aperçoive. C’est pourquoi, je dois te remercier, pas seulement pour tes conseils d’aujourd’hui, mais pour tout le temps que nous avons passés ensemble… -Je ne sais pas vraiment pourquoi tu me remercies, je n’ai rien fait de particulier. Ça serait plutôt à moi de te dire merci. Tu m’as fait comprendre une grande chose aujourd’hui. -Vraiment ? De rien dans ce cas…Dit-elle un peu gênée. Nous passâmes l’heure suivante à nous remémorer tous les bons moments que nous avions passés depuis notre rencontre, puis nous révisâmes ensemble le contrôle qui avait lieu la même semaine. Ce n’était pas grand-chose, mais si je pouvais décrocher une bonne note, j’aurais déjà fait un premier pas pour que mon père puisse enfin être fier de moi. Le professeur arriva un peu plus tard dans la soirée. Je souhaitais bonne soirée à June, en la remerciant encore, puis je redescendis dans le salon. Le professeur s’installa dans un fauteuil et prit un air sérieux qui ne lui ressemblait pas. -Angéla, cela fait un petit moment que je voulais te parler de ça, mais je n’ai jamais trouvé le temps. C’est au sujet de ma fille, June. -Que se passe-t-il ? -Comme tu le sais, avant de vous rencontrer, elle était le plus souvent seule, elle ne souriait que peu souvent et rares étaient les fois où elle riait. Je pense…que c’est de ma faute… -De votre faute ? -Oui, selon moi, elle désire me ressembler, à tel point qu’elle n’est préoccupée que par ça. Je ne pus rien lâcher de plus intelligent qu’un « quoi ? » d’un ton entre le fou rire et la pitié pour le professeur. Je le laissai cependant continuer un peu, je sentais que la suite allait me plaire. -Je sais que beaucoup de monde aimerait me ressembler, mais c’est impossible malheureusement. Mais je ne sais pas comment lui dire cela, il faut qu’elle vive sa propre vie. C’est très bien d’avoir un modèle, mais il y a un jour où il faut s’en séparer. -Et…Vous ne pensez as que Mai pourrait avoir un rôle à jouer là-dedans ? Dis-je en me retenant de rire. -Mai ? Non, aucune chance, qui voudrait lui ressembler ! Une chaussure vola à travers la pièce en direction du père de June, qui l’évita à la dernière seconde. -Dis-moi ça en face toi ! Dit Mai qui venait d’apparaitre derrière le professeur, l’air terrifiant. -Dire quoi ? Je ne parlais pas du tout de toi, qu’est-ce que tu vas chercher ? Répondit le professeur gêné. Pour toute réponse, il eut droit à une belle gifle qui lui laissa une marque rouge sur la joue. -Si c’est comme ça, tu te prépareras ton propre dîner ce soir ! Mai se retira ensuite. J’avais vraiment du mal à croire que la Mai décrite par June et la Mai que je connaissais étaient une seule et même personne. Le professeur reprit, une fois la douleur passée. -Je disais donc que June devait certainement chercher à me ressembler. Mais elle s’est ouverte aux autres en te rencontrant, j’aimerais beaucoup savoir ce que tu as fait pour qu’elle change ainsi. Je ne pus me retenir plus longtemps et je fus prise d’un fou rire inarrêtable. Je dus me retourner pour ne pas avoir l’air grossière. Une fois calmée, je lui répondis sincèrement ce que June m’avait avoué une heure plus tôt. Le professeur fit les yeux ronds et resta bouche bée avant de s’exclamer en se prenant la tête dans les bras : -Comment ? Elle ne t’a même pas parlé de moi ?! Et pourquoi ça ?! Ne suis-je pas assez bon duelliste ? -Non, tu es même le pire duelliste que je connaisse je pense ; dit soudainement June en descendant les escaliers. Cela finit d’achever le professeur qui s’effondra sur son siège. -Mis à part ça Angéla, j’ai cru comprendre que tu étais à la recherche d’un moyen de vaincre un mal par la renaissance ou un truc du genre ? -C’est exact, comment sais-tu cela ? Demandai-je, surprise. -On entend très bien depuis ma chambre. Mais ce n’est pas le plus important, est-ce que le nom de Sophia te dit quelque chose ? -Absolument pas. -Tu devrais chercher de ce côté-là je pense, cherche une carte du nom de Sophia, déesse de la renaissance, elle pourrait être la solution à ton problème… Sophia…Comment June pouvait-elle en savoir autant sur un mythe que même les plus grands archéologues n’avaient pu percer à ce jour ? Mais après tout, quelle importance, je tenais une piste, je devais l’explorer, je n’en trouverai sûrement pas d’autre. Je commençai les recherches dès le lendemain en commençant par la bibliothèque municipale, celle de l’école, internet, mais rien ne donnait de résultat concluant. J’appris simplement que Sophia était une carte ayant été éditée à un seul exemplaire, comme les dieux égyptiens, avant de disparaitre mystérieusement. Mais le plus étrange était que personne n’avait jamais fait mention de cette affaire, comme si quelqu’un avait voulu l’étouffer… Il me fallait plus d’indice, et la dernière personne capable de m’en fournir était Sherry. Je l’appelai et moins d’une demi-heure après, Ellsworth arriva en bas de chez moi dans sa grande limousine noire. Au moment où je m’apprêtai à monter dans la voiture, une voix familière m’interpella. -Dis-nous, tu n’oublies pas quelque chose ? Je me retournai. -Ambre, Maya, June, mais qu’est-ce que vous faites ici ? -June nous a dit que tu cherchais une carte rare, nous sommes venues t’aider ; affirma Ambre. -Ca nous rappellera le bon vieux temps ; rajouta Maya. Oh, mais tu nous cachais que tu avais une si belle voiture, je suis jalouse ! Râla-t-elle. -Je me nomme Ellsworth, je suis le major-d’homme de Mademoiselle Sherry, c’est un honneur de rencontrer les amies de Mademoiselle Angéla. -Enchantée moi aussi ; répondit-elle dépassée par la situation. Nous éclatâmes de rire avant de toutes monter. Heureusement, ce n’est pas la place qui manquait dans cette limousine. Même à cinq, il y avait encore assez de place pour deux, voire trois autres personnes. Mes amies s’émerveillaient devant le luxe du véhicule, auquel je n’avais jamais fait attention au passage, comme chaque fois que je montais là-dedans, c’était pour sauver ma peau… Nous arrivâmes au château de Sherry qui nous salua chaleureusement. Je fis les présentations et je lui expliquai ensuite la situation. -Je vois. Dans ce cas, toute la bibliothèque est à votre entière disposition. Je peux également vous aider si vous le voulez. Nous commençâmes les recherches. Heureusement pour nous, sa bibliothèque était bien mieux rangée que ma chambre. Tous les livres étaient classés par thème, puis par auteur. Tandis que Maya s’occupait de la partie mythes et légendes des peuples anciens, June des contes pour enfants, Ambre des archives de duels de monstres et Sherry de tout ce qui traitait de la renaissance, moi je regardais un peu tout ce qui me tombait sous la main, mais au bout d’une heure, on ne trouvait toujours rien. Je commençai à désespérer, pensant qu’il s’agissait d’une fausse piste, que cette carte n’avait jamais existé, lorsqu’Ambre nous appela. Illuminée d’une lueur d’espoir, je me précipitai pour voir sa découverte. Elle tenait entre les mains un livre relatant des faits s’étant passés moins de dix ans auparavant. On pouvait y voir un duelliste, dont le visage était flou, jouant une carte inconnue. -D’après ce livre ; dit-elle, ce duelliste aurait remporté une victoire écrasante grâce à cette carte. -Vous pensez qu’il pourrait s’agir de cette Sophia ? Demandai-je. -Très certainement, regarde ça. Maya me tendis un livre où était reproduite une vielle fresque sur laquelle une créature était représentée, illuminant le ciel à gauche, détruisant la terre à droite. L’illustration contenait également un titre : « renaissance » -D’après ce que j’ai pu lire, la légende dit que cette créature aurait détruit une partie de ce monde devenu corrompu, pour en reconstruire un plus beau. Les hommes n’auraient rien pu faire, excepté prendre la fuite ou être anéantis. -Tiens, tu ne trouves pas que cela se rapproche de l’histoire d’Alice ? Me demanda June. -Oui, Sophia aurait détruit le virus des vers, ayant contaminé presque toute la surface du globe… Sherry s’avança à son tour. -En y regardant de plus près, le monstre joué par cet homme, et cette fresque sont étrangement similaires, mais ce n’est sûrement pas une coïncidence. -Donc cet homme détiendrait la carte de Sophia en ce moment même? La questionnai-je. -Très certainement, je pense que… Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase car un tremblement se fit ressentir et toute la maison vacilla. -Quoi encore ? Hurla Sherry. -Nous avons un problème mademoiselle Sherry ; lui répondit Ellsworth depuis l’extérieur. Vous devriez venir voir par vous-même ! Sans en demander plus, elle se précipita dehors. Nous nous regardâmes toutes les quatre avant de partir également. Dehors, c’était le chaos. Le vent soufflait incroyablement fort, comme si une tempête approchait. Les feuilles des arbres ne résistaient pas et volaient dans tous les sens, de même que les accessoires de jardins, les pots de fleur, c’était à peine si la voiture ne s’envolait pas également. Le ciel était obscurcit par de sombres nuages d’orage. Devant nous se tenait un homme assez imposant, dont le visage était caché par une capuche, comme la dernière fois, mais cette fois-ci, sa robe se trouvait plus dans les verts émeraude. Il était apparemment seul, mais nous restions tout de même sur nos gardes, au cas où d’autres surgiraient de nulle part. -Vous êtes un autre disciple de Pyros ? Le questionna Sherry. On vous a déjà battu une fois, pourquoi recommencer ? L’homme se mit à rire gravement avant de prendre la parole. Sa voix était teinte d’une pointe d’ironie. -Pyros ? Vous rigolez j’espère, ne me comparez pas à ces minables ; dit-il. Je suis l’enseignement de Typhos, je me présente, Hurricane, pour vous desservir. Il enleva sa capuche et nous eûmes tous un mouvement de recul. Il s’agissait de l’homme possédant la carte de Sophia ! Mais, comment s’était-il donc retrouvé à la solde d’un dragon ? -Je vous connais ; lançai-je alors. Vous avez gagné un tournoi n’est-ce pas ? -Oh, je n’irai pas jusque-là, mais disons que j’ai fait de belles performances dans ma jeunesse, oui. Mais trêve de bavardages inutiles, je suis venue récupérer une fille du nom d’Angéla. Alors, laquelle d’entre vous est-ce ? J’allais lui répondre une chose cinglante lorsque June s’avança et descendit les escaliers qui la séparaient de lui pour lui faire face à ma place. -Je serai ton adversaire. Je ne suis peut-être pas Angéla, mais elle a autre chose à faire que de t’affronter, comme chercher une carte du nom de Sophia. -June, mais qu’est-ce qui te prends ? Pensais-je à ce moment-là. L’homme se remit à rire avant de sortir une carte de sa poche. Sophia ! Elle était là, devant nos yeux, le remède pour guérir Laura de son traumatisme ! -Oh, tu parles de cette vieillerie ? Je suis prêt à te la donner si tu nous livres ton amie, cela me semble équitable non ? -J’ai une autre proposition pour toi Hurricane ; répliqua-t-elle. -Je vais t’affronter en duel. Si je gagne, tu nous donneras la carte avant de disparaitre. -Et qu’est-ce que j’y gagne moi là-dedans ? Grogna-t-il. -Si tu gagnes, nous te livrons Angéla sans discuter. -June ! Nous criâmes en cœur. Elle se retourna vers nous et nous fit un clin d’œil avant de reprendre son marchandage avec l’homme à la robe verte. Il eut un sourire satisfait aux lèvres en entendant la proposition. -Je vois que tu sais marchander toi ; répondit-il. Marché conclu. Mais je n’ai aucune chance de perdre face à une personne comme toi ! -Mais je ne me suis pas présentée ; l’interrompit-elle. Je me nomme June Wheeler, Fille du grand professeur Wheeler. L’homme tiqua lorsqu’elle prononça son nom. Il faut dire qu’ayant gagné de nombreux tournois pour se rapprocher de sa mère, elle était non seulement connue en tant que duelliste mais également en tant que fille du professeur. L’homme se ressaisit bien vite, mais June avait eu l’effet escompté, c’est-à-dire le déstabiliser pour semer le trouble dans son esprit avant le duel. -Quelle importance, en garde June Wheeler ! Le vent se mit à souffler plus vite, plus fort. Nous avions du mal à rester debout. Nous nous accrochâmes chacune à ce que nous pouvions afin de regarder ce duel. Mais le plus étrange était que les deux combattants ne semblaient pas être gênés comme si…ils étaient dans l’œil d’un cyclone… Je jetai un coup d’œil craintif par-dessus mon épaule, et je vis ce que je redoutais le plus. Après le mur de flammes, nous étions enfermés dans une tornade géante. Techniquement, je ne voyais pas le vent, mais je voyais toutes les feuilles tourbillonner en décrivant un immense cercle entourant la maison. Il y avait également énormément de poussière dans l’air, si bien que nous ne pouvions rien voir de l’extérieur de la tornade. Nous étions comme emprisonnés, et la clé de sortie était la victoire de ce duel, avec Sophia en prime. Quels pouvoirs avaient donc ces dragons si leurs serviteurs étaient déjà aussi puissants que ça ? Je préférais ne même pas le savoir… -Ne t’inquiète pas ; me dit alors Ambre en voyant que je fronçais les sourcils. -Comment ? -June va gagner ce duel. Si elle n’était pas sûre, jamais elle ne t’aurait mise dans une situation aussi délicate. -Et puis, si jamais tu te faisais vraiment enlever, nous pourrions aller à ton secours, ainsi, nous serions quittes ; rajouta Maya avec une touche d’humour pour détendre l’atmosphère. -C’est une façon de voir les choses ; répondis-je en rigolant. Mais je préférerais que vous gardiez cette dette pour quelque chose de vraiment important… Nous nous focalisâmes ensuite à nouveau sur le duel de June. Il n’avait pas encore commencé, mais je sentais la tension monter entre les deux adversaires. -S’il te plait June, ne fait rien de téméraire ; la suppliai-je en moi-même. -Eh bien June Wheeler, je vais prendre la main si cela ne te dérange pas. Je pioche et je vais poser un monstre en position de défense face cachée et terminer mon tour. -C’est tout ? Pour un serviteur du mal, vous êtes bien peureux ! Déclara June. -Serviteur ? Non, disciple serait mieux, répliqua Hurricane. J’agis selon ma propre volonté. -Si vous le dîtes, enfin, ce duel sera bientôt terminé…Je pioche et j’invoque Médium Harpie. Grace à son effet, je défausse Dame Harpie pour invoquer depuis mon deck Dame Harpie 1. Je continue en activant Égotiste Élégant pour invoquer une autre dame harpie depuis le deck ! Médium harpie, détruis son monstre face cachée ! -Le monstre que tu as détruit s’appelle Kamui, Espoir de Gusto, et grâce à son effet, je peux invoquer depuis mon deck Gusto Gulldo. -Aucune importance, ma dame harpie va le réduire en bouillie aussi ! -C’est là que son effet s’active également. J’invoque depuis mon deck Gusto Egul. -Dans ce cas, je vais recouvrir mes trois monstres pour invoquer le monstre xyz Dragon Fantomatique, Familier De Harpie et me contenter de poser une carte face cachée et de terminer mon tour. -Tu es bien la fille de Mai Valentine, tu as su anticiper ta défaite. Enfin, tu ne fais que la retarder. Je pioche et j’active Téléporteur D'urgence pour invoquer depuis mon deck Pilica, Descendant De Gusto. Son effet s’active, je peux invoquer depuis mon cimetière Gusto Gulldo ! Invocation synchro : Daigusto Sphreez ! En bonus, je peux même récupérer Pilica. Je vais maintenant passer gusto Egul en mode attaque et poser deux cartes face cachée, je t’en prie. Ce type jouait vraiment bizarrement. Non seulement il n’invoquait que des monstres faibles, mais en plus les laissait en mode attaque. Que cherchait-il à faire à part prendre des dégâts ? Je regardai June qui semblait cependant perplexe. Peut-être avait-elle réussi à percer sa stratégie, qui devait être redoutable pour un joueur de compétitions comme lui. Je l’espérai sincèrement, car il n’y avait pas que mon avenir qui se jouait à ce moment-là, mais également celui de Laura, dépendant de cette carte, Sophia. -Je vais faire preuve de prudence et utiliser l’effet de mon dragon pour vous attaquer directement ! Je termine ainsi mon tour, et mon dragon perd un matériel. June : 4000 – Hurricane : 2000 -Tu ne m’attaques pas ? Je suis déçu ; dit son adversaire avec un ton faussement embêté. Mais je vais t’y forcer moi ! Je pioche et j’active Permutation de Créature ! Je vais donc te donner mon petit oiseau, et toi, que m’offres-tu en échange ? Oh, mais tu n’as pas le choix, je prends donc ton dragon ! C’est terminé ! Dragon fantomatique, détruit Egul ! Hurricane : 2000 – June : 2200. -Ce n’est pas terminé, comme Egul a été détruit, il invoque depuis mon deck Caam, Sérénité Gusto. Tu es sans défense à présent, Daigusto, occupe-toi du reste ! -J’active Clique Hystérique ! En défaussant mon Signe Hystérique, je peux rappeler depuis mon cimetière toutes mes dames harpies ! Apparaissez, dame harpie, dame harpie 1 et médium harpie ! -Tu ne fais que retarder l’inévitable ; soupire-t-il. Je vais donc détruire ta médium et ta dame harpie 1, avant de terminer mon tour. -Pas si vite, l’effet de mon signe hystérique s’active. J’ajoute à ma main trois cartes harpie : Terrain de Chasse des Harpies, Danseuse Harpie et Reine Harpie ! Je vais en finir ce tour ci, affirma-t-elle. -Oh, je suis impatient de voir cela ; ricana l’autre. -Je commence en activant mon Terrain de Chasse des Harpies. Puis j’invoque normalement Danseuse Harpie, et une de tes cartes pièges disparait ! (Tempête de Poussières Gusto.) -Pas de chance, ce n’était pas la bonne ! -Je n’ai pas fini ; rétorqua-t-elle l’œil brillant. J’active l’effet de ma danseuse, en la renvoyant en main, j’invoque normalement Reine Harpie, et la deuxième saute également ! (Tourbillon de Gusto) -Pas trop mal, je l’avoue ; grommela Hurricane. Mais tu n’as pas encore passé mes défenses… -Je vous l’ai dit, ce duel est terminé ! Je recouvre mes deux dames harpies pour invoquer Chidori Eclair ! Son effet va me permettre de renvoyer Daigusto à l’extra deck ! J’active ensuite Contrôle Mental pour récupérer mon dragon fantomatique. Votre dernière ligne de défense est brisée, Caam ne vous sauvera pas. Reine Harpie, règle lui son compte ! June : 2200 – Hurricane : 1700. -Childori, mets un terme à tout ça ! Lorsque la poussière se dissipa autour de notre ennemi, une carte brillante vola jusqu’à nous et m’atterrit dans les mains. Je l’avais enfin, la solution aux troubles de Laura, la carte unique au monde, dont la puissance dépassait l’imagination. Hurricane leva la tête, visiblement troublé. -Sophia vous a donc choisis ? Dit-il ébahi. Je n’aurais jamais cru cela possible…Mais après tout, quelle importance, cette carte est inutile, je vous la laisse ! Mais je reviendrai bientôt, et croyez-moi, me vaincre ne sera pas aussi facile qu’aujourd’hui. Ceci n’était qu’une simple brise annonciatrice d’une tempête, une tempête monumentale comme l’humanité n’en a jamais connue ! Le vent souffla plus fort et il disparut dans un tourbillon de poussière. Au même moment, la tornade nous emprisonnant cessa aussitôt, en ne laissant aucune séquelle, comme une illusion, exactement comme pour les flammes de Floges. Nous félicitâmes June pour sa victoire écrasante mais ce fut la carte qui retint l’attention de tout le monde. Quant à moi, je faillis m’étrangler en lisant son effet. -Co…Comment voulez-vous sortir un truc pareil ! M’exclamai-je. -Un peu d’imagination voyons ! Répliqua Maya. On fait partie du club de duel de monstre oui ou non ? -Oui, enfin il y a des limites ; rajouta Ambre en se rangeant de mon côté. -Je pense pouvoir la sortir avec un peu de technique ; renchérit June. -Pour un effet pareil, il est normal d’avoir de telles conditions ; dit Ellsworth venant se greffer à la conversation. -Je ne peux pas vous aider, mais je pense que Lareine en serait capable ; termina Sherry. Suivant son conseil, nous partîmes avec en tête nos questions pour notre superviseur. Durant la soirée, je fis un point sur les événements du jour, particulièrement sur les ressemblances entre les deux attaques. L’un était disciple de Pyros, démon originel des flammes, et maitrisait le feu, quant à l’autre, il suivait Typhos, le démon originel des vents, et par conséquent, jouait avec ce dernier élément. Dans ce cas, dans très peu de temps devraient arriver d’autres « émissaires » si je suivais le schéma actuel des choses. Deux m’avaient déjà attaquée, il en restait donc trois en retirant Gariatron que nous avions déjà vaincu. Je repensai soudainement à Darksky. Est-ce que lui aussi avait été attaqué ? Il n’y avait aucune raison que seule moi l’aie été. Je lui envoyai un message pour lui demander, mais il me répondit que personne ne se réclamant d’un dragon n’était venu se présenter à lui. Il me renvoya un autre texto quelques secondes plus tard « sauf si tu considères que se faire réveiller en pleine nuit par Hélios est une attaque… » Je souris en lisant cela et en repensant au personnage. Je le voyais très bien surgir de nulle part et allumer la lumière dans la chambre de Darksky, tranquillement en train de dormir, avant de lui sortir une banalité. Mais plus important, ces dragons ne semblaient n’en avoir qu’après moi, et peut-être Drago, mais je n’avais aucun moyen de le contacter… Je ne voulais pas impliquer mes amies dans cette histoire, mais elles l’étaient malgré elles rien qu’en faisant partie du club de duel. J’allais donc devoir prendre sur moi cette fois-ci et les laisser se mettre en danger pour moi…Rien que d’y penser, cela me mettait mal à l’aise… Mais je ne devais pas me focaliser sur ces histoires pour le moment. J’avais promis d’aider Laura, et cela devait passer avant toute chose. Je ressortis la carte de Sophia. Plus je cherchais une solution, plus elle semblait m’échapper. Comment réunir autant de cartes différentes dans un seul deck, et surtout, comment rendre ce deck jouable ? Je pouvais mélanger des xyz et des synchros, mais rajouter des fusions et des rituels…Cette tâche me semblait vraiment impossible, mais je devais le faire, pour Laura. Je m’endormis en me torturant l’esprit avec ce monstre… Le lendemain, je réfléchis toute la journée à ce même problème, à tel point que Maya et Ambre pensèrent que j’avais dormi en cours toute la journée à cause des événements de la veille. Nous retrouvâmes Lareine le soir pour nos activités des clubs et nous abordâmes immédiatement la question sans passer par quatre chemins, en lui expliquant l’urgence de la situation. -Un monstre Synchro, Xyz, Rituel et Fusion vous dîtes ? Répéta-t-il pour lui-même. Cela devrait pouvoir se faire… -Vraiment ? Nous nous exclamâmes en chœur. -Tout à fait. Je pense que le plus dur serait de sortir le monstre rituel, donc il faut se focaliser sur ce dernier. En avez-vous un en tête par hasard ? -Saffira ; hasarda Ambre en pensant aux dernières cartes sorties. -Je ne pense pas ; la contredit June. Parce qu’une fois sortie, il sera difficile d’exploiter son effet au maximum. Pourquoi pas le renoncé ? -La carte fétiche de Pegasus ? Demandé-je. Mais il se l’est sûrement gardée pour lui… -Mon père possède un exemplaire de cette carte il me semble, ainsi que de sa fusion, le renoncé aux mille yeux, ce qui nous ferait déjà la moitié du travail, qu’en pensez-vous ? -Si ton père l’a effectivement, cela pourrait nous aider fortement. Donc vous vous basez sur le niveau un, ce qui signifie des synchros de niveau deux et des xyz de rang un. -Laissez-moi faire le reste ; affirmai-je, je sais ce dont nous avons besoin ! -Vraiment ? Ça serait bien la première fois ; railla Maya, que j’ignorai. -C’est une surprise, vous verrez cela demain… Je m’éclipsai sur ces bonnes paroles, laissant les autres dans l’incompréhension. Cependant, pour une fois, je savais vraiment ce qu’il me fallait, mais je ne voulais pas les impliquer dans mon projet, elles s’y seraient opposées, c’est pourquoi, je préférai ne leur faire part du projet qu’après l’avoir réalisé. Je tournai à l’angle du couloir, remontai les escaliers pour arriver au deuxième étage. Je fis encore quelques pas, et je m’arrêtai devant l’une des salles de l’étage. Je pris une grande respiration et je l’ouvris avec fracas. Les personnes à l’intérieur, en train de dormir, sursautèrent aussitôt. Je regardai alors la personne se tenant au fond de la pièce, avec son air supérieur et sa coupe de cheveux ridicule, qu’il pouvait m’insupporter…mais je n’étais pas là pour me battre avec lui, du moins pas physiquement. -Tiens, Angéla ; dit-il d’une voix mielleuse, quel bon vent t’amène ? -Je n’irai pas par quatre chemin Aymeric ; rétorquai-je froidement. Je suis venu te proposer un marché. -Je ne sais pas ce que tu manigances encore, quelque chose de stupide sûrement, mais la réponse est d’ores et déjà non. Tu peux t’en aller maintenant. -Même si je te propose de perdre volontairement face à toi ? Ma remarque capta son attention. Parfait, cet idiot avait mordu à l’hameçon, il ne restait plus qu’à remonter la ligne et le tour était joué. -J’ai besoin de certaines cartes, plus précisément un deck que tu jouais par le passé, tu vois ce dont je veux parler n’est-ce pas ? Il sortit un petit tas de cartes poussiéreuses d’un tiroir de son bureau et les posa sur la table. Je n’aurais jamais cru que cela s’avérerait aussi simple. Il fallait que j’en profite. -Peut-être…Et alors, pourquoi te donnerai-je ces vieilleries ? -Voilà la proposition : affronte-moi en duel ici et maintenant, si je gagne, tu me donnes ces vieilleries comme tu les appelles, mais si tu gagnes… -Continue… -Je suis prête à te laisser la victoire au tournoi inter club de décembre. -Oh, tu es prête à mettre en jeu ton propre club juste pour ces trucs ? C’est intéressant… Il s’avança de quelques pas et les autres s’écartèrent sur son passage. Mon cœur se mit à battre plus vite. Pourquoi ressentais-je une telle pression sur mes épaules ? J’avais battu ce type à chacun de nos duels par le passé, je n’avais pas peur de lui ! En vérité, au fond de moi, je savais pourquoi je ressentais cela. Je ne pouvais pas me permettre de perdre ce duel. Ce n’était pas que pour moi, mais pour le club de duel tout entier et pour Laura. Je devais mettre de côté toutes ma haine personnelle contre lui pour ne pas me laisser distraire. Une seule erreur pouvait être fatale maintenant que Socrate se reposait chez moi. Mais cela m’obligeait également à donner le meilleur de moi-même… -Prépare-toi à souffrir, Angéla, c’est la fin de ton club ridicule ! Un frisson me parcourut le dos. Sa voix…Elle n’était pas normale. D’habitude, il se serait contenté de m’insulter, mais sa phrase sonnait comme une prédiction. Avait-il progressé à tel point qu’il était sur de me vaincre ? Ce qu’il ne savait pas, c’était que moi aussi j’avais progressé, et il s’en rendrait très vite compte. -Tu parles beaucoup, mais tu ne fais rien ; répliquai-je. -Je ne…Perdrai pas à nouveau…face à toi ! En tout cas, pas avec cette carte… Il sortit une carte noire de son deck. A première vue, ce n’était qu’un monstre Xyz normal, mais en y regardant de plus près il y avait comme une aura sombre planant autour de la carte. Son nom : Numéro du Chaos 39 : Dystopie…C’était la première fois que je voyais ce monstre dans son jeu… -Un petit nouveau hein ? Il ne te sera d’aucune utilité tu sais… -Nous verrons cela, duel !
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Hors Ligne Modérateur Passif depuis le 05/07/2017 Modération : Index, Profil, Arts, Pages, Mp, Forum, Videos, News, Faq, Pub, Articles, Lexique, Cartes, Echanges Grade : [Staff UltraJeux] Echanges (Aucun) Inscrit le 08/03/2008 | Envoyé par SamUJ le Mardi 13 Octobre 2015 à 19:49 Pas grand chose à dire sur ces deux chapitres, mis à part que j'ai pas eu beaucoup de temps avant pour les lires donc je m'en excuse x)
J'ai quand même l'impression que parfois, y a un problème et BIM Deus Ex Machina a la rescousse, c'est pas bien méchant mais évite de trop utiliser ce concept, sinon ça peut nuire à la construction du récit qui est très bon ~ J'attends avec impatience le prochain chapitre, vu que ça parle de Darksky et de sa clique, et puis y aura Hélios :3
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Envoyé par le Mardi 13 Octobre 2015 à 23:37 Ah oui, j'ai tendance à trop utiliser cà pour relancer l'histoire parfois...enfin la c'est du deus ex machina au sens propre du terme, attention puisque ce monde est régit par les dieux et les démons originels :3
Faudra patienter pour le prochain chapitre vu que tu m'as dit de ralentir donc ça sera pour la semaine prochaine x) Mais j'ai comme l'impression que tout le monde préfère les aventures de Darksky et sa clique que celles d'Angela D: Bon par contre le prochain chapitre n'aura pas vraiment de rapport avec Hélios, il sera entièrement centre sur miyako et cz débouchera sur son arc en 4 chapitres^^
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Envoyé par le Lundi 19 Octobre 2015 à 15:48 chapitre de la semaine! Pas de duel mais l'intro au premier arc de la fiction, celui de la belle et ténébreuse Miyako (mon perso préféré *_* )
Chapitre 7 : Lumière du passé Spoiler : Zorc, rien qu’à l’évocation de ce nom, mon cœur s’accéléra. Il était le mal incarné, seigneur du royaume des ombres et par-dessus tout, invincible. Même le légendaire pharaon sans nom n’avait pu le vaincre définitivement et l’avait donc emprisonné en même temps que lui… Son retour ici, ou du moins, le retour de son serviteur ne présageait rien de bon. Le monde venait d’échapper à la menace du dragon, était-ce pour sombrer à nouveau sous le jouc d’une autre entité maléfique ? Je me tournais vers Hélios, voulant des réponses. -Ce Diabound signifie-t-il réellement le retour de Zorc, Hélios ? -Je ne sais pas, mais même sans son maitre, cette créature reste incroyablement puissante et dangereuse…dit-il tristement, comme perdu dans ses souvenirs. -Est-ce que vous parlez de ceci ? Demandai-je en sortant de ma poche la carte de Marie et en lui montrant. Tout le monde se pencha pour l’examiner et Hélios soupira. -C’est bien cela, Diabound Kernel est une créature capable d’absorber les pouvoirs de ses ennemis vaincus, jusqu’à devenir quasiment invincible. Je vois qu’il a déjà absorbé l’énergie d’un monstre synchro, et par conséquent, vous devriez vous attendre à une surprise peu plaisante à votre prochaine rencontre… Il se leva brusquement et enjamba le rebord de la fenêtre pour sortir. -Je vous conseille d’être prêts, qui sait ce qui se trame dans la tête de cette créature ; dit-il en nous tournant le dos. Il disparut quelques instants après au coin de la rue, en nous laissant abasourdis. Plus personne n’osait dire un mot. Hélios en savait visiblement plus qu’il ne le laissait paraitre, mais pour une certaine raison, il semblait également craindre ce diabound, c’est pourquoi, je n’ai pas essayé de le retenir. Mais, penser qu’Hélios pouvait être terrifié par quelque chose me donnait des frissons à moi aussi, lui qui semblait ne jamais être troublé par quoi que ce soit, il fallait vraiment que notre ennemi fût incroyablement puissant pour le déstabiliser ainsi. -Eh bien ; hésita Saya, j’ai l’impression qu’on l’a échappé belle, mais il faudrait s’entrainer encore plus si nous voulons le vaincre ! Nous devrions prévenir tout le club de duel également, tu t’en charges Darksky ? -Un…Club de duel ? Demanda Laura, un peu perdue. Je me rendis soudainement compte que je n’avais jamais parlé à Laura de ce projet. Je tremblais déjà à sa réaction. Il fallait que je limite la casse, même si à ce stade, je ne sais pas s’il y avait encore quelque chose à sauver… -O…Oui, le club de duel, j’allais justement t’en parler, mais chaque jour tu disparaissais, alors, ça a été un peu dur, héhé… -Mouai, je ne suis pas totalement convaincue non plus ; rétorqua-t-elle. -Tu ne voudrais pas te joindre à nous par hasard ? Darksky m’a si souvent parlé de tes talents du duelliste, j’adorerais que tu sois des nôtres ! Alors, qu’en dis-tu ? Laura rougit légèrement lorsque Saya évoqua ses talents. -Tu…tu le penses vraiment ? Me demanda-t-elle d’une petite voix. -Oui, pourquoi est-ce que je dirai le contraire ? -Je…non, oublie ça, j’ai été stupide ; me dit-elle avec un léger sourire. Pour le club, je serais ravie d’en faire partie, ça me permettra de garder un œil sur toi Darksky. Je savais qu’elle disait ça pour plaisanter, mais je sentais également une pointe de sincérité. Quand comprendrait-elle que sa jalousie était totalement infondée ?… Saya nous quitta peu après et pour la première fois depuis longtemps, nous dinâmes tous ensembles. Marie s’était remise de son combat, même si elle était encore assez faible. Grand-mère était là comme chaque soir, et Arnold faisait le service. Retrouver cette ambiance égaya un peu cette journée difficile, imprégnée de la menace de Diabound. La soirée se termina tranquillement, comme de nombreuses autres soirée avant que Gariatron ne surgisse à nouveau dans nos vie. Je n’avais pas encore prévenu Laura que son père était en vie d’ailleurs. J’attendais le bon moment pour lui annoncer. Nous venions à peine de nous réconcilier, je ne voulais pas qu’une chose comme celle-là vienne tout gâcher. Le lendemain, tout semblait revenu à la normale, comme si tous les événements des jours précédents n’étaient qu’un rêve lointain. Je m’habillais tranquillement, je descendis dans la salle à manger où Marie et Laura prenaient déjà leur petit déjeuner et je partis en catastrophe avec Laura. Alors que nous courions pour arriver à l’heure, Laura se heurta à quelqu’un posté devant les grilles de l’école et tomba à la renverse. Je l’aidais à se relever et j’en profitais pour regarder qui pouvait bien se tenir là, à nous bloquer le passage. Je la reconnus immédiatement, même de dos, ces cheveux roux, presque rouges se reconnaissaient entre mille. -Miyako ? Qu’est-ce que tu fais là ? Tu vas être en retard si tu ne te dépêches pas. Elle se retourna alors et un frisson me parcourut l’échine. Elle n’avait pas l’air d’être dans son état normal. Son teint était extrêmement pâle, ses joues étaient creuse, et ses yeux fixaient un point au loin. Elle semblait également ne pas avoir dormi depuis plusieurs jours, ce qui était absurde en soi, puisque je la voyais tous les jours…Mais le plus étrange était que la veille même, elle paraissait être en pleine forme, un peu triste certes, mais en bonne santé, alors que là, elle semblait tout droit sortie d’un hôpital… Elle me remarqua au bout de quelques secondes et me parla d’une voix plus faible qu’à l’ordinaire et saccadée. -Oh, Darksky, tu dois te dire que j’ai une mine épouvantable non ?… Mais ne fait pas attention à moi, je suis juste légèrement fatiguée…Ça ira mieux dans la journée… -Mais est-ce que tu t’es regardée au moins ? Répliquai-je. Tu devrais rentrer chez toi et te soigner au plus vite, tu ne peux pas aller en cours dans cet état là ! -Ce n’est rien, je t’assure, tant que je peux me tenir debout, je continuerai à… A ce moment-là, elle s’effondra subitement. J’eus tout juste le temps de la rattraper avant qu’elle ne touche le sol et n’aggrave ainsi son état. Elle était brulante de fièvre. Sans hésiter, je l’amenai à l’infirmerie, et Laura tint à m’accompagner. Je la déposai délicatement sur l’un des lits comme l’infirmière n’était pas encore là à cette heure matinale et je décidai de rester à son chevet avec Laura en l’attendant. Nous ne disions rien. Même si elle ne la connaissait pas, Laura semblait inquiète pour la santé de Miyako. Si elle pouvait sembler froide à l’extérieur, elle se souciait plus que n’importe qui des autres. Une demi-heure passa, puis une heure, et Miyako ne réagissait toujours pas. Nous n’avions pas non plus de nouvelle de l’infirmière qui aurait dû arriver depuis longtemps désormais. Je ne savais vraiment plus quoi faire. Je ne pouvais pas rester ici toute la journée, mais je ne pouvais pas non plus laisser Miyako ainsi. Je me mis alors à réfléchir sur ce qui aurait pu l’affaiblir à ce point. La dernière fois que je l’avais vu, c’était sur le toit de l’école où elle m’avait donné rendez-vous avec Saya…Non, ce n’était pas elle d’ailleurs, mais une personne lui ressemblant étrangement, mais qui affirmait ne pas être Miyako. Le contraire aurait été impossible de toute façon, étant donné que cette dernière était arrivée juste après nous. Il avait donc dû se passer quelque chose de grave après notre départ, mais quoi ? J’avais beau me triturer les méninges, rien ne me venait à l’esprit et je me mis à faire les cents pas. -Calme toi un peu, t’énerver ne résoudra pas la situation, ce dont elle a besoin avant tout, c’est de calme ; déclara alors Laura. -Je sais, je sais, désolé, mais je ne supporte pas me sentir aussi inutile, il faut que je fasse quelque chose ! -Tu ne peux rien faire cette fois, à part espérer qu’elle s’en sorte ; répondit-elle tristement. Je ne sais pas de quel mal elle est atteinte, mais c’est certainement quelque chose qui nous dépasse largement… Cela m’énervait, mais Laura avait raison. Je résolus donc de m’asseoir et attendre. L’infirmière arriva en catastrophe à l’heure de la pause et se précipita sur Miyako en la voyant allongée. Elle nous demanda également de sortir, et nous n’eûmes pas d’autre choix que de nous exécuter. Mais je n’avais pas le cœur à retourner en classe pendant que Miyako était allongée là. Au moment où Laura pris le couloir menant à la classe, je lui demandai de prévenir de mon retard prolongé. -Ou est-ce que tu vas ? Tu ne peux rien faire de plus, il faut que tu te mettes ça dans le crâne. L’infirmière est là à présent, tout ira bien. -Je ne cherche pas à faire quoi que ce soit, je cherche simplement des réponses. Laura ne sembla pas comprendre de quoi je parlais, mais je ne lui laissai pas le temps d’en demander d’avantage et je disparus à l’étage supérieur. Si je voulais des réponses, il allait falloir que je commence par la source du problème. Je montais encore quelques marches avant de me retrouver devant la lourde porte, fermée en temps normale. Sans surprise, elle était ouverte. Cependant, je ne m’attendais vraiment pas à croiser des élèves sur le toit, à cette heure de la journée qui plus est ! Mais les faits étaient là, deux personnes se tenaient debout et discutaient entre eux. Je ne savais pas si je devais les interrompre ou non, mais ils cessèrent d’eux même à mon arrivée. Je reconnus immédiatement les visages. -Oh, Darksky-sama ! S’écria le garçon en se précipitant à ma rencontre, je ne pensais pas te revoir ici ! -Calme toi un peu Denys ; le réprimanda Julie, tu vas alerter toute l’école. -Denys, Julie, vous êtes élèves dans cette école ? Demandai-je surpris. -Nous l’étions ; répondit évasivement la jeune fille. Nous avons subitement eu envie de revenir, comme ça… -Qu’est-ce que tu racontes ? Tu n’as pas dit qu’on venait ici parce que quelqu’un y aurait aperçu le fantô… Elle lui donna un coup dans les côtes ce qui le stoppa net dans sa phrase. -Idiot ! Ne t’occupe pas de lui, il raconte n’importe quoi… -Mais, Julie, tu m’avais pourtant dit que… -Inutile d’en rajouter, nous sommes venus ici simplement par nostalgie, compris ? Rien d’autre ! Je m’apprêtais à leur demander ce qu’il se passait exactement lorsqu’un flash de lumière venu de nulle part nous aveugla, et lorsque nous rouvrîmes les yeux, une autre jeune fille se tenait à nos côté, baignée d’une lumière presque surnaturelle. Je fus à nouveau frappé par la teinte de ses cheveux, ils semblaient vraiment flamboyants au sens propre du terme… Mais elle était là, la réponse à mes questions, celle avec qui tout avait commencé… -Miya…Commençai-je avant d’être interrompu par l’intéressée. -Bienvenu, Julie, Denys ; dit-elle d’une voix douce, je vous attendais… Les deux amis se figèrent instantanément en voyant apparaitre « Miyako » devant eux, Denys poussa même un cri de surprise et faillit tomber à la renverse. Il n’y avait que moi qui ne m’étonnai même plus de la voir ainsi apparaitre alors qu’elle devait être à l’infirmerie en ce moment même. Cela confirmait cependant qu’elles étaient bien deux personnes différentes, mais cela ne me suffisait pas, il me fallait d’autres réponses. Je m’avançai donc d’un pas, mais Miyako me stoppa d’un geste de la main. -Tout te sera expliqué en temps et en heure Darksky, la précipitation est ton pire ennemi, et ceci, je peux te l’assurer ; dit-elle avec un sourire triste aux lèvres. Denys reprit ses esprits et fit également un pas en avant, tout en étant peu assuré, comme s’il ne pouvait en croire ses yeux. -Miyako…est-ce que c’est bien toi ? Chuchota-t-il. Je ne pensais pas te revoir un jour… -Je ne suis plus Miyako ; déclara-t-elle alors évasivement. Cependant, vous seuls pouvez l’aider à présent, particulièrement toi Darksky. -L’aider ? Demanda Julie, méfiante. -Sa vie lui échappe peu à peu, et bientôt, elle ne sera plus que l’ombre d’elle-même, sans pouvoir cependant mourir complètement, une dernière chose la rattache encore à la vie… -Que veux-tu dire ? S’affola Denys. Miyako est malade ou quelque chose du genre ? Si oui, il faut l’emmener à l’hôpital ! -Malheureusement, les médecins peuvent soigner les blessures physiques, mais certaines blessures morales ne se referment jamais ; le coupa Julie tristement. La jeune fille étincelante ferma les yeux sans quitter son éternel sourire sans joie avant de s’évaporer simplement dans les rayons du soleil, nous laissant encore plus confus et déconcertés qu’avant. Denys et Julie étaient visiblement fortement troublés par la visite de celle qu’ils pensaient être Miyako. La jeune fille s’adressa alors à moi. -Bien, je ne sais pas pourquoi Miyako a mis sa vie entre tes mains mais si elle l’a fait, alors cela signifie que je peux te faire confiance. -Attends, tu as compris ce qu’elle a dit ? M’étonnai-je. -Malheureusement oui ; soupira-t-elle. Nous étions venu pour lui, et voilà qu’on se retrouve à nouveau embarqués dans cette affaire ; dit-elle alors à Denys. -Je te l’avais dit, il ne fallait pas abandonner aussi vite ! -Tu ne trouves pas cela facile de le dire après coup ? Tu ne t’y es pas opposé non plus je te signale…Quoi qu’il en soit Darksky, s’il te plait, aide Miyako. Le mal dont elle souffre, nous ne pouvons rien faire pour elle, mais il semblerait que toi, tu puisses y remédier. -De quoi souffre-t-elle exactement ? -De remords ; me répondit Julie. -De…remords ? Répétai-je sans comprendre. Est-ce que tu pourrais être un peu plus explicite ? -Ce n’est pas à nous de t’en parler, si Miyako met sa vie entre tes mains, alors c’est à elle de faire le premier pas. Elle ne voulut rien me dire de plus. Elle passa à côté de moi en entrainant Denys à sa suite avant de descendre les escaliers, me laissant dans l’incompréhension la plus totale. Je ne savais rien du passé de Miyako, c’était un fait. Dans ce cas, pourquoi était-ce à moi de la sauver ? Pourquoi ses deux amis ne pouvaient-il pas s’en charger eux-même ? J’aurais pu abandonner cette histoire à ce stade, cela m’aurait épargné un travail long et laborieux, mais malgré tout, Miyako nous avait aidés à former le club de duel, je lui devais au moins ça. Et puis, je m’en serais voulu longtemps si j’avais fermé les yeux sur une affaire concernant l’une de mes amies. Je devais commencer mes recherches en me renseignant sur elle. Youhei semblait en savoir un rayon sur les événements s’étant déroulés dans cette école durant l’attaque du dragon, c’est pourquoi il fut la première personne que j’allai voir. Je le retrouvai dans la classe à l’heure du déjeuner. Il s’étonna d’abord de me voir arriver à une heure pareille puis remarqua mon air préoccupé. C’est à ce moment que je lui posai la question. -Encore Miyako ? Dit-il surpris. Je n’en sais pas vraiment plus que toi à vrai dire. Elle était présidente du club de duel et a dirigé la résistance durant la guerre. -Mais saurais-tu si…elle pourrait avoir fait quelque chose qu’elle regretterait aujourd’hui ? Youhei eut un hoquet de surprise et écarquilla les yeux, mais se reprit très vite. -Pas…pas du tout, je ne vois pas de quoi tu veux parler…Enfin, je dois y aller, dis aux profs que je ne serai peut-être pas là cet après-midi ! Avant que je n’aie pu lui en demander davantage, il avait déjà disparu. Voilà qui ne m’avançait pas du tout. Quel était son problème à celui-là encore ? Cependant, il n’était pas le seul à réagir de la sorte. En interrogeant d’autres élèves de troisième année, tous achevaient la conversation dès que je posais la question, si bien qu’à la fin de la pause, je n’en savais pas plus. Je retournai dans la classe dépité lorsque Saya se précipita sur moi. Je n’étais pas vraiment d’humeur à plaisanter. -Tu as l’air contrarié Darksky, c’est à cause de Miyako ? Finit-elle par me demander. -En grande partie ; répondis-je sincèrement. Mais tu ne peux pas m’aider sur ce coup. -Tu penses vraiment ? -A moins que tu ne saches ce qu’il s’est passé exactement l’année dernière avec Miyako, j’en doute fort. Elle n’en demanda pas plus et fila dehors. Qu’avait-elle derrière la tête encore ?… Laura arriva peu après et me donna quelques nouvelles de Miyako. Apparemment, l’infirmière faisait ce qu’elle pouvait pour la soigner mais il ne fallait pas compter la voir aujourd’hui en classe. Les cours passèrent, Saya ne revenait pas, et l’état de mon amie ne bougeait pas. Le soir, je présentai Laura à Nagisa pour le club de duel comme promis. Nous fîmes quelques matchs, mais je n’arrivais pas à me concentrer. La jeune fille de première année finit par me demander ce qui me tracassait. -Ce n’est rien, je n’arrive simplement pas à avoir une information. -C’est au sujet de quoi ? Je peux peut-être t’aider ! Saya arriva exactement à ce moment-là, totalement essoufflée. Nous nous retournâmes tous vers elle. Elle semblait totalement terrifiée. -Je sais Darksky, je sais ce qu’il s’est passé l’année dernière… Un grand silence s’installa dans la salle, tous nos regards étaient rivés sur elle, attendant qu’elle s’exprime. Saya finit par parler au bout de quelques secondes. -Je ne sais pas par où commencer ; hésita-t-elle. Peut-être par le commencement, cela vous permettrait de mieux comprendre. -C’est si compliqué que ça ? Lui demandai-je. -Assez. Je vous conseille de bien suivre, parce que même moi, je ne suis pas sûre de tout comprendre. Miyako était la présidente du club de duel comme vous le savez. Elle l’avait fondé lorsqu’elle était en deuxième année avec trois amis : Julie Guardian, Denys Syracuse et Yami Daniel. Je vous passe les détails pour arriver directement à ce qui nous intéresse, c’est-à-dire leur rôle durant la guerre. En tant que présidente du club de duel, Miyako s’est portée volontaire pour diriger la résistance, et c’est là que les choses ont dégénéré. Elle avait sous-estimé la puissance des armées du dragon et ils se sont fait submerger et de nombreux élèves ont été blessés. Ça, ce sont les faits certains, mais après, les informations sont bien plus floues. -Dis toujours, toute information est bonne à prendre. -Donc il semblerait que Miyako ait été isolée des autres membres sur le toit de l’école. Elle était cernée, sa dernière heure aurait dû sonner, mais elle est toujours parmi nous. Tu sais pourquoi Darksky ? Parce que vous avez vaincu Gariatron à ce moment-là. -Tu…tu veux dire que j’aurais sauvé Miyako ? M’exclamai-je. -En quelque sorte. Mais il a du se passer quelque chose sur ce toit, car en revenant, elle n’était plus la même. Juste après, le club a été dissout et son meilleur ami, ce Yami, a disparu de la circulation. Je commençais à comprendre d’où pouvaient provenir ces remords dont Julie parlait. Non seulement son club n’était plus, mais en plus, elle avait voulu protéger tout le monde mais n’avait rien pu faire finalement. C’était elle qui avait entrainé les élèves à se révolter et tout ce qu’elle avait obtenu, c’était une cuisante défaite. Sans Drago, elle ne serait même plus de ce monde. Je connaissais ce sentiment d’impuissance, lorsque Marie avait été enlevée par Hélios et lorsque Laura était devenue incontrôlable. Je m’étais senti l’homme le plus inutile au monde, et sans Saya, Angéla et Drago, je serais certainement encore à me lamenter. Je me sentis soudainement bien plus proche de Miyako qu’auparavant. Si elle avait vécu la même chose que moi, je ne pouvais pas la laisser dans cet état. Je ne devais plus agir en tant que simple ami redevable, mais en tant que guide pour la sortir d’une situation face à laquelle elle ne pouvait rien faire seule. Mais une dernière chose m’échappait encore pour comprendre cette histoire. -Comment as-tu réussi à obtenir ces informations ? Lorsque j’ai interrogé les troisièmes années, personne ne voulait m’en parler. -J’ai simplement interrogé plus de personne que toi ; répondit-elle en haussant les épaules. -Mais il y a quelque chose qui cloche ; intervint Laura, l’air contrarié. -Ah oui ? Quoi donc ? Demanda Nagisa. -Cela n’explique en rien le problème de Miyako. Certes, elle s’en veut, certes elle ne peut accepter son passé, mais toi non plus Darksky tu ne pouvais pas, et pourtant, ta vie n’a pas été menacée pour autant… -Que veux-tu dire ? -C’est très simple Darksky, tu avais peut-être tout perdu, mais ton espoir, lui, ne s’était pas envolé, tu voulais que tout redevienne comme avant, de tout ton être. Mais j’ai comme l’impression que Miyako au contraire se laisse dépérir d’après ce que vous nous dîtes. Les paroles de Laura résonnèrent dans mon esprit et se recoupèrent avec celles de la fille de lumière. Vouloir mourir tout en redoutant de laisser quelque chose derrière soi, c’était un sentiment courant parmi les personnes que je connaissais. Ce quelque chose la rattachant encore à la vie, pouvait-il être le nouveau club de duel ? Ou bien était-ce quelque chose de plus complexe ? Quoiqu’il en fût, je tenais très certainement une piste me menant directement à la solution du problème. Je remerciais Saya de son aide puis je m’excusai auprès de Nagisa avant de filer à l’infirmerie. Avec un énorme soulagement, je vis Miyako éveillée sur son lit, regardant le soleil se coucher par la fenêtre. Elle était toujours incroyablement pâle, ses cheveux avaient perdu toute leur couleur de feu, mais elle semblait aller légèrement mieux. Ses joues n’étaient plus creuses comme le matin et ses cernes étaient moins visibles. Lorsqu’elle me vit, elle me regarda avec des yeux emplis d’une tristesse infinie. -Alors comme ça, tu sais à présent ? Dit-elle d’une voix lasse. J’hochais la tête en guise de réponse. Elle soupira puis sourit. -Je ne veux pas que tu sois impliqué dans cette histoire , laisse tomber avant que cela ne dégénère à nouveau, à moins que tu ne sois prêt à quitter aussi vite ta vie tranquille. -Une vie tranquille ? Moi ? Ces deux choses sont totalement incompatibles ! Elle rit légèrement. -Je le sais bien, je le sais bien…Mais avant tout, je dois te prévenir, une fois engagé sur ce chemin, tu ne pourras plus faire marche arrière. Mes amis l’ont compris eux. Et toi, te sens-tu à la hauteur ? -Je te rappelle que j’ai combattu le dragon en face à face et je m’en suis sorti vivant, alors je peux supporter n’importe quoi à présent je pense. -J’ai bien fait de te choisir j’ai l’impression… -Alors dis-moi Miyako, que se passe-t-il exactement ? -Elle ne te l’a pas encore dit ? -« Elle » ? Demandai-je confus. -Hikari Miyako, la véritable Miyako, celle qui est morte le dernier jour de la guerre en même temps qu’un de ses amis les plus chers. A ce moment, j’aurais dû, en temps normal, sauter au plafond, mais plus rien ne m’étonnait aujourd’hui. Je pouvais facilement accepter que Miyako ait un double d’elle-même, cela ne me semblait pas plus fou que de combattre un dragon vieux de plusieurs millénaires après tout. -Elle m’a simplement dit quelque chose comme quoi tu ne serais bientôt plus que l’ombre de toi-même…Est-ce vrai ? Elle soupira à nouveau. -Je ne suis déjà plus que l’ombre de celle que j’étais auparavant, comment pourrais-je me fondre encore plus dans les ténèbres ? -Comment voudrais-tu que je le sache ? Je ne fais que rapporter ce qu’on me dit, rien de plus. Cependant, elle a aussi rajouté que quelque chose te raccrochais encore à la vie. -Peut-être bien ; répondit-elle évasivement. Il y a encore une chose que je dois faire ici et que je ne peux laisser derrière moi. -Et quelle est cette chose ? Demandai-je intrigué. Elle ignora ma question pour en poser une à son tour. -Darksky, m’accorderais-tu une faveur ? -Euh, oui, pourquoi cela ? -Aide-moi à aller sur le toit de l’école, je dois y faire quelque chose… Je hoquetai de surprise. -Dans ton état ? Tu ne peux pas attendre un peu ? Demain je serai ravi de t’accompagner mais maintenant… -Non, je dois y aller, j’ai fait trainer les choses bien trop longtemps à présent, il est temps que cela cesse. Je finis par céder à sa requête. Je l’aidai à se mettre debout. Au début, elle tremblait encore sur ses jambes, mais elle arriva tout de même à tenir en s’appuyant à mon épaule. Lentement, nous sortîmes de l’infirmerie. Je sentais que le moindre faux pas serait fatal pour Miyako, elle qui avait déjà du mal à respirer et qui semblait souffrir à chaque pas. Mais elle n’abandonnait pas, elle continuait courageusement à marcher dans la cour. Nous nous arrêtâmes plusieurs fois afin qu’elle reprenne son souffle, mais nous finîmes par arriver au bâtiment principal, et un autre défi se dressa devant nous : les escaliers. Je doutai fortement qu’elle ait pu les monter, même avec mon aide, c’est pourquoi, je lui proposai de la porter sur mon dos. Elle refusa en premier lieu, mais arrivée au premier étage, elle craqua. Durant notre ascension, elle me posa une question étrange : -Dis-moi Darksky, pourquoi fais-tu tout cela pour moi ? On se connait à peine après tout, et le peu que tu as vu de moi a dû t’être détestable. -Tu te trompes, sans toi, le club de duel n’aurait jamais pu voir le jour. Et d’ailleurs, pourquoi tenais-tu tant à le reconstruire ? -En tant qu’ancienne présidente, voir quelqu’un se donner autant de mal m’a rappelé de bons souvenirs je suppose. -Mais est-ce que tu ne cherchais pas quelque chose en faisant cela ? -Que veux-tu dire ? -Je sais que tu as énormément perdu après la guerre, dont ton club. C’est pourquoi, je me disais que peut-être, inconsciemment, tu voulais retrouver une chose que tu avais perdue, peut-être une époque ou un sentiment, je ne sais pas… -Je ne savais pas que tu étais psychologue ; dit-elle ironiquement. -Je ne le suis pas, je suis simplement passé par la même chose que toi… Elle attendait visiblement que je développe ma pensée, mais nous étions arrivés devant la lourde porte. Je la posai délicatement à terre. Elle semblait déjà aller mieux et pouvait se tenir debout sans mon aide à présent. J’enfonçai la poignée et la lumière rougeoyante du soir nous éblouit immédiatement. Nous nous avançâmes dans ce paysage de feu jusqu’au rebord du toit de l’école. Je ne pouvais m’empêcher de remarquer à nouveau la beauté de la ville vue de haut dans la lumière crépusculaire. Une brise légère soufflait également. Miyako regardait frénétiquement autour de nous, comme si nous étions encerclés. Je pouvais la comprendre après ce qu’il s’était passé ici d’après Saya… Son regard s’arrêta sur un point précis et s’en rapprocha. Je la suivis et je remarquai alors comme un vestige de fissure dans le sol. Elle observait l’endroit tristement, comme perdue dans ses souvenirs. Au bout d’un moment, je me décidai à lui demander. -Que s’est-il passé exactement ici Miyako ? -Tu m’obliges à me remémorer des souvenirs que j’essayais d’oublier, tu es méchant…répondit-elle avec un léger sourire avant de fermer les yeux. Mais, si je suis venue ici, ce n’est pas pour oublier, non, je suis ici pour m’excuser auprès de nombreuses personnes que j’ai blessées, que j’ai exposées au danger et que je n’ai su protéger… Je vis quelques larmes étincelantes couler sur son visage avant d’être emportées au loin. Je ne dis pas un mot. Elle ne semblait plus s’adresser à moi mais à des personnes invisibles issues de ses souvenirs. -J’ai vraiment été la pire des chefs durant la guerre…Je pensais vraiment pouvoir mener la résistance…Mon orgueil était si grand, je l’ai payé très cher au final. Non seulement je n’ai rien pu faire, mais ce sont mes amis qui ont été obligés de me protéger…Je devais les guider, être un modèle pour tous ceux ne pouvant rien faire, ils avaient confiance en moi, et qu’ai-je fait ? Rien ! Absolument rien ! J’ai été pathétique, inutile, totalement dépassée par la situation, incapable de réagir, incapable même de me protéger moi-même. C’est moi qui aurais dû mourir ce jour-là ! Je le méritais. -Non, Miyako, c’est moi qui aurais dû mourir ; dit alors une nouvelle voix sortie de nulle part. La jeune fille leva la tête, le visage à présent couvert de larmes, et aperçut une lumière devant elle, une lumière qui prit rapidement forme humaine. -Oui, cette partie de moi est morte, l’ancienne Miyako, la présidente du club de duel, joyeuse et attentionnée, toujours entourée de ses amis. Alors pourquoi viens-tu encore me hanter ? -Parce que, je suis toi Miyako, et tu es moi. Je ne peux pas mourir totalement tant que tu vivras, car je suis en toi. J’attends simplement que tu viennes me sortir d’un long sommeil. La fille de lumière tendit une main vers Miyako. Celle leva la sienne, tremblante et hésita une seconde. L’autre continuait de sourire, imperturbablement. Elle finit par la prendre en lui rendant son sourire. Au moment où elles se touchèrent, un éclat lumineux m’aveugla et lorsque je rouvris les yeux, j’étais seul, tout était sombre autour de moi. Il faisait nuit, et j’entendais comme des bruits de combat en contrebas. Soudainement, je vis Miyako arriver, poursuivie par une dizaine d’hommes de Shadow. Ils l’acculèrent jusqu’au rebord, mais elle ne se laissa pas faire et continua de se battre. Cependant, ils étaient bien plus forts qu’elle et ses monstres furent balayés en un rien de temps. Elle était à présent sans défense et ne pouvait plus s’échapper. Une terreur immense s’installa dans son regard. C’est à ce moment précis qu’un garçon de mon âge débarqua comme une furie en criant son nom. Grace à l’effet de surprise, il put faire tomber deux hommes par-dessus la balustrade. Mais au lieu de s’écraser, ils s’évaporèrent dans une sorte de fumée noirâtre, ne laissant aucune trace de leur passage. Les survivants reportèrent leur attention sur le nouveau venu et l’encerclèrent à son tour. Je vis Miyako qui tentait de se relever mais elle retomba aussitôt. -Vous ne toucherez pas un seul cheveu de Miyako ! S’écriait le garçon. Malheureusement, il ne faisait pas le poids non plus, et fut vaincu à son tour. Un cercle noir se forma à ses pieds et il hurla de douleur. Miyako, dans un effort désespéré, se remit sur pieds, mais le garçon lui fit signe de ne pas approcher. -Ne t’occupe pas de moi Miyako ; articula-t-il. La victoire est plus importante que ma propre survie, et toi seule peut nous l’apporter ! -Je refuse de faire une telle chose, gagner en sacrifiant ses amis n’apportera jamais rien de bon ! -Je te fais confiance Miyako, s’il te plait…met fin à tout cela… Une flamme nouvelle s’alluma dans les yeux de Miyako et elle apparut, la fille de lumière, comme un esprit flottant au-dessus de mon amie. Elle se jeta sur les hommes de Shadow et ils disparurent instantanément. Cependant, juste avant qu’ils ne sombrent dans la lumière, j’entrevis comme un éclat noir s’échapper de la main de l’un d’entre eux, éclat noir qui alla se planter directement dans le cœur de la fille de lumière. Elle poussa un cri de douleur et disparut dans les ombres. Juste après cela, Miyako s’évanouît. Je rouvrais les yeux en sursaut. J’étais encore sur le toit de l’école, mais il n’était plus question de combat mortel, simplement de coucher de soleil sur une ville tranquille. Je tournais la tête vers Miyako. Elle était à nouveau seule. Quelques larmes coulaient toujours sur ses joues, mais toute sa tristesse semblait s’être envolée. Je ne comprenais rien à ce qu’il venait de se passer, mais le résultat était que la jeune fille semblait aller beaucoup mieux à présent. Je m’approchai prudemment d’elle. Elle se releva en me voyant arriver. -Tout va bien Darksky, ne t’inquiète plus pour moi, je vais bien à présent…Dit-elle faiblement. J’ai enfin pu faire ce que j’aurais dû faire il y a longtemps… -Miyako, est-ce que je peux te poser une question ? Osai-je demander. -Oui ? -Regrettes-tu toujours le passé ? Elle me regarda d’un air surpris, avant de comprendre et de sourire légèrement. -Longtemps, j’ai maudit mes actions. Je pensais que tout cela était de ma faute, et effectivement, cela l’était. Je ne voyais les choses que d’un seul point de vue, celui de la chef lamentable que j’ai été durant la guerre…Cependant…j’ai réalisé que les choses auraient pu aller bien pu mal si je n’avais rien fait… -C’est aussi ce que je pense. -Qu’est-ce que tu en sais ? Tu n’étais même pas là ; répliqua-t-elle. -Non, mais comme toi, j’ai eu des remords pendant longtemps. Lorsque Laura est partie vivre en Angleterre, j’ai d’abord pensé que nous n’aurions jamais du nous rencontrer, que si nous ne nous étions jamais connus, jamais je n’aurais souffert ainsi après son départ. C’était la vérité, comme pour toi, et comme toi, j’ai réalisé que ma vie aurait été pire sans notre rencontre. Je n’aurais jamais connu toutes les joies de passer de temps avec elle sur la falaise, les joies du duel, les joies de la voir tout simplement. -Et qu’est-ce que tu essaies de me dire avec cette belle histoire ? -Simplement que je connais le fardeau que tu as supporté et que je suis heureux que tu aies pu accepter ton passé toi aussi. -Malheureusement, tu te trompes sur ce point-là mon cher. Il y a une dernière chose que je dois accomplir avant de pouvoir l’accepter entièrement… -Quoi donc ? -Ah, ça, tu n’as pas à le savoir aujourd’hui, mais un jour viendra où tu découvriras tout le poids de mon fardeau, car, en acceptant de m’aider, tu as également accepté de le partager avec moi. -Et je tiendrai ma promesse, quel qu’il soit ! Affirmai-je. -En attendant que ce jour vienne, j’aimerai te demander une autre faveur… -Laquelle ? -Je ne suis pas la seule à avoir un lourd passé à cause de la guerre. Au contraire, je suis peut-être celle avec le plus léger. C’est pourquoi, j’aimerai que tu aides ces personnes également, toutes ne sont pas aussi fortes que toi et pourraient sombrer à la moindre récidive… -Est-ce que tu penserais à… Elle hocha la tête pour toute réponse, et se dirigea vers la porte en boitant légèrement. Au moment où elle allait appuyer sur la poignée, cette dernière s’ouvrit brutalement et une mèche de cheveux blonds comme le soleil apparut. Miyako recula précipitamment pour éviter la porte, quant à moi, je fis un bond de deux mètres en voyant par l’entrebâillement les personnes qui se tenait sur le pas ; quatre filles que je n’aurais jamais cru revoir de sitôt. -Cela faisait longtemps Darksky, n’est-ce pas ?
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Hors Ligne Modérateur Passif depuis le 05/07/2017 Modération : Index, Profil, Arts, Pages, Mp, Forum, Videos, News, Faq, Pub, Articles, Lexique, Cartes, Echanges Grade : [Staff UltraJeux] Echanges (Aucun) Inscrit le 08/03/2008 | Envoyé par SamUJ le Dimanche 25 Octobre 2015 à 00:01 L'histoire suit son court, c'est bien, bientôt la suite en plus c'est cool ~
Petite remarque : il manque un peu de description je trouve, au niveau des personnages. Résumer certaines personnes à juste un nom c'est un peu gênant vu le nombre de personnages qu'il y a. Difficile de les différencier pour certains quand on ne connaît même pas leur physique ^^' Mis à part ça c'est du tout bon :3
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Envoyé par le Dimanche 25 Octobre 2015 à 01:10 ah, j'imagine que tu parles pour denys et Julie...c'est vrai que je les décris pas dans ce chapitre parce qu'ils ne font que passer mais je les reprendrai plus en détail dans le prochain chapitre demain consacré à Miyako qui sort demain^^ (même si en fait y'a 4 chapitres consacrés à miyako)
enfin, faut quand même que je relise ce chapitre avant et rajouter la description si elle manque oui, surtout que je vois assez bien les personnages pour une fois ^^
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Envoyé par le Dimanche 25 Octobre 2015 à 17:53 il est là, l'arc miyako 1ere partie, mon arc préférée de toute la fic *_*
pour les 4 prochains chapitres, ça sera donc notre chère miyako qui va raconter son histoire, 1 an auparavant^^ Hikari Miyako: la voie des ténèbres Spoiler : Jamais je n'ai voulu une telle chose. D'ailleurs, jamais je n'aurais pu penser, pas même une seconde, que cela pourrait arriver. Et pourtant, tout ceci était la réalité. Une réalité trop dure à accepter? Peut-être bien après tout. Peut-être que je me voilais la face, peut être que j'essayais inconsciemment d'oublier tout cela, de faire une croix sur le passé et de repartir de zéro en rejoignant le club de duel. Et pourtant, ces souvenirs continuent de me hanter, jours après jours. J'y repense, sans arrêt. Chaque nuit, je vois leur visage déformé par la douleur et le désespoir. Je les vois m'appeler à l'aide, je les vois chuter les uns après les autres, puis je me vois moi, immobile, incapable de bouger, paralysée par la peur. Je ne peux qu'observer la scène. Mais, si j'étais intervenue dans ce conflit, cela aurait- Il réellement changé le cours des événements? Avec ma force actuelle, je n'aurais certainement été qu'un fardeau supplémentaire à protéger pour mes camarades qui se battaient déjà pour leur propre survie. C'est ce que tout le monde répétait pour tenter de me consoler, mais je savais au fond de moi que ce n'était pas la vérité. J'étais leur chef, la présidente du club, c'était à moi de les protéger! Mais je n'ai rien fait par peur d'engager un combat perdu d'avance! Cependant, il y a une chose dont je suis sûre: si j'étais intervenue plus tôt, j'aurais au moins pu le sauver lui… Nous étions quatre au départ, deux garçons et deux filles. Notre petit groupe se composait de Denys Syracuse, le plus musclé de la bande. Un mètre quatre-vingt-cinq, les cheveux noirs et courts, le visage carré, prenant de la place partout où il allait et parlant fort pour un rien, il nous faisait souvent rire involontairement. Sous ses airs de brutes, il cachait en réalité un bon fond. Venait ensuite Julie Guardian, ma meilleure amie. Nous la connaissions depuis son arrivée d'Amérique lorsqu'elle avait cinq ans. Elle était toujours très sombre, ne parlant que peu, mais c'est cela qui faisait son charme. Elle avait toujours une natte tressée avec soin le matin et de temps en temps, portait des lunettes ou des lentilles de contact selon son humeur. Elle était aussi légèrement plus petite que moi mais n'en restait pas moins bien plus grande que la moyenne des filles de notre lycée du haut de son mètre soixante-huit. Le troisième membre s’appelait Daniel Yami, surnommé dan par tous. Il était un peu le mélange entre les deux avec ses cheveux noirs jamais coiffés, son caractère aussi bien ténébreux qu'enjoué et ses blagues ne faisant rire que lui. Et enfin, il y avait moi, Hikari Miyako. On me considérait un peu comme la meneuse, bien que je n’aie jamais pensé un seul instant que nous pouvions avoir un chef. Nous nous connaissions depuis si longtemps que nous avions l'impression d'avoir toujours été ensemble. Chacun avait sa personnalité propre, ses idées, ses petits secrets, mais une chose nous réunissait tous: le duel de monstres. C'était notre passion commune. En primaire, puis au collège, nous ne pensions qu'à cela. Il ne se passait pas une journée sans que nous nous affrontions. Il y avait un parc dans notre ville ou nous allions trainer après les cours. C'était l'endroit idéal pour s’entrainer sans être dérangé. Tous les voyous l'avaient fui à cause d'une certaine duelliste incroyablement puissante qui faisait régner l'ordre. Nous ne l'avons jamais rencontrée bien entendue, ce n'était rien d'autre qu'une légende urbaine. Peu à peu, nous progressions, mais pas assez vite. Nous nous amusions bien, certes, mais je voyais beaucoup de nos camarades progresser bien plus vite que nous. Ce n'est qu'à notre seconde année de lycée que nous eûmes l'idée de former un club de duel. Ce fut la certainement la plus grosse erreur de notre vie… chapitre 1: un départ prometteur Nous étions dans la cour, en train de regarder un passionnant match de football, ou Dan jouait. Il y jouait depuis toujours et avait finalement réussi à entrer dans L'équipe du lycée. Nous étions tous très contents pour lui. Mais nous concernant, nous n'avions trouvé aucune activité à pratiquer durant cette année en seconde. Il y avait cependant l'embarras du choix: basket, tennis, natation, volley, badminton… Nous étions obligés de nous inscrire quelque part, c'était la tradition. Julie et Denys étaient partis se renseigner pendant que moi, j'encourageais dan. Il était attaquant. Il répétait sans cesse que la défense n'était faite que pour ceux aimant se cacher. J'étais assez d'accord avec lui, même si je ne voyais pas le monde d'une façon aussi radicale. Je recentrai mon attention sur le match. Il avait la balle et se rapprochait de plus en plus des cages. Il n'y avait aucun défenseur entre lui et le gardien. Il tira. L'autre arrêta son tir de justesse. Je ne pus réprimer un soupir de déception. A présent, l'équipe adverse se dirigeait droit vers son camp avec le ballon. Dan était le plus rapide, il aurait pu les arrêter sans problème, mais il ne se repliait pas. Il restait en première ligne. Si je ne le connaissais pas, j'aurais certainement dit qu'il était épuisé ou qu’il campait, mais je savais que cela faisait partie de sa stratégie de "non défense". Alors que toute l'équipe adverse se trouvait de l'autre côté du terrain, il restait seul au milieu avec quelques défenseurs. Il avait vu juste encore une fois. Son équipe réussi à reprendre la balle et à lui envoyer. Marquer après cela n'était qu'un jeu d'enfant. Ni le gardien ni les défenseurs ne le virent venir et il marqua. Je l'acclamai avec tous mes camarades. C'était déjà le deuxième but qu'il marquait aujourd'hui. Le sifflet retentit quelques minutes plus tard, achevant le match sur un score de 2 à 0. Je retrouvai Dan pour le féliciter juste après. -Joli match, je vois que tu es toujours aussi fort qu'avant; lui dis-je avec une tape amicale dans le dos. -C'était un travail d'équipe; répondit-il avec sa modestie habituelle. Denys et Julie nous rejoignirent également et nous allâmes tous prendre un déjeuner bien mérité. A table, je leur racontai les exploits de Dan, lui les niait, Julie ne disait rien et Denys parlait fort. Une journée tout à fait ordinaire en elle-même. Elle l'était jusqu'à ce que dan nous demande ou en étaient nos recherches. -Bonne nouvelle; lui répondit Denys d'une voix forte, figure toi que nous avons trouvé quelque chose qui devrait tous vous intéresser! Pas vrai Julie? -Évite de parler la bouche pleine, j'essaie de me reposer; se contenta-t-elle de dire en entamant son plat. -Pourquoi faut-il toujours que tu me rabaisses? ! Gémit Denys. Enfin, je disais donc, reprit-il une fois remis de ses émotions, j'ai vu une annonce, "formez votre club" dans le couloir! -Tu comptes réellement former ton propre club? Dit Dan surpris. Personne ne s’inscrirait en voyant ta tête… -Rigole tant que tu le veux, Rétorqua-t-il calmement, il était habitué aux plaisanteries de Dan. -En effet, si nous mettions une affiche avec la tête de Denys en gros plan, personne ne viendrait; reprit Julie froidement. -Ah, mais qu'est ce qui cloche avec ma tête! Se lamenta- t- Il en se prenant le visage dans les mains. -C'est pourquoi; continua Julie en l'ignorant royalement, nous avons eu une idée, ou plutôt j'ai eu une idée. Elle se tourna alors vers moi. Miyako, tu es populaire auprès des élèves et auprès des professeurs comme tu es la déléguée. -Attends, ne me dis pas que…Répliquai-je en sachant ce qu'elle allait dire… -Deviens présidente de notre club. Ils étaient si prévisibles… Malgré cela, je fis les yeux ronds en entendant sa demande. Je savais bien qu'il fallait quelqu'un pour présider le club et le représenter, mais je ne me voyais vraiment pas prendre la tête du groupe et ils le savaient. Je n'avais pas une âme de chef, contrairement à dan. Lui aurait fait un excellent président, mais il avait déjà son club. Mon regard se balada sur mes amis ici présents. Denys, comme Julie l'avait si bien dit, ne pourrait jamais présider un club, ses airs de brute discréditeraient le sérieux du club. Quant à elle… La connaissant, elle serait incapable de parler en public, ne serait-ce pour faire un discours de bienvenue… Ce qui ne nous laissait plus que moi. Je soupirai. -Je n'ai pas vraiment le choix j'imagine… Et quel genre de club voulez-vous monter? -Quelle question! Un club de duel! S’écria Denys en frappant la table de son poing. Je restai interdite, tout comme Dan. Nous ne pouvions qu’écarquiller les yeux bêtement. Devant notre incompréhension, Julie reprit la parole d'un ton las. -C'est la seule discipline dans laquelle nous ne nous débrouillons pas trop mal. De plus, si nous faisons nos preuves, plus personne ne pourra dire que nous perdons notre temps, vous me suivez? -Plus ou moins; répondit dan, sans avoir l'air de comprendre pour autant. Donc en résumé, vous trois allez créer un club de duel et Miyako serait la présidente, et serait en charge de recruter d'autres membres, c'est bien cela? -Ce n'est pourtant pas si compliqué; lui lançai-je en haussant les épaules. -Eh bien en fait, c'est plus compliqué que ça…Dit Denys en grimaçant. Le projet est une chose, mais nous ne sommes que trois, et le nombre de membres minimal est de quatre. Pour couronner le tout, nous n'avons qu'une semaine pour recruter ce quatrième membre, sans quoi, le club sera qualifié de "sans intérêt" puis fermé. -Encore ce conseil des étudiants? Soupirai-je. J'ai entendu dire que depuis l'arrivée de son nouveau président, Olivier Lesage, il y avait eu énormément de changements… -Cette règle existe depuis toujours; rétorqua Julie, elle n'était tout simplement pas appliquée. Mais les règles sont les règles, donc autant nous mettre au travail au plus vite. -J’ai hâte de voir votre club de duel, je vais vous aider à faire vos affiches, ça vous laissera le temps de recruter plus de monde ; proposa Dan. Nous nous mîmes d’accord sur les rôles de chacun dans cette affaire. Julie devait écrire les textes, Denys, lui, devait parler de ce projet à tous les élèves pour qu’il soit déjà connu, Dan s’occupait des affiches, quant à moi…Je n’avais pas de rôle particulier à part me préparer mentalement à être présidente du club. Nous nous séparâmes après les cours pour accomplir nos tâches respectives. Je restai encore un peu en classe pour veiller à ce que tout soit à sa place. Le rôle de déléguée était prenant mais non pas désagréable. Et puis, ça me donnait une certaine notoriété auprès des autres élèves. Une fois que je me fus assurée de ces détails, je rangeai mes affaires et je me préparai à rentrer chez moi. Je marchais lentement dans le couloir, je n’avais jamais aimé me presser, je préférai que chaque chose arrive lorsqu’elle devait arriver. C’était d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je n’arrivais toujours pas à trouver ma voie dans la vie. Denys, Julie, Dan, tous savaient ce qu’ils allaient faire après le lycée, mais moi non. Ce n’est pas que je n’avais aucune ambition, mais plutôt que je n’arrivais pas à me projeter dans un futur aussi lointain. Pour moi, le moment présent était déjà bien assez riche en événements, il était inutile de chercher à contrôler une chose aussi incertaine qu’est l’avenir. Les gens autour de moi s’étonnaient lorsque je leur répondais que je ne savais pas ce que je voulais faire, mais je leur répondais toujours avec le sourire. Oui, cela me faire rire au fond de moi qu’autant de personnes s’inquiètent pour si peu. Je trouverai le moment venu ma voie, je n’ai pas à forcer le passage de l’avenir, voilà ce que je voulais leur répondre, mais je savais bien qu’ils ne me comprendraient pas, alors je ne disais rien. Je m’arrêtai devant les escaliers et je remarquai pour la première fois que la porte menant à la terrasse de l’école était ouverte. Intriguée, je décidai d’aller jeter un coup d’œil. Je poussai la lourde porte pour me retrouver dehors. Il faisait encore frais en ce début d’année scolaire, mais le soleil couchant me réchauffait un peu. Je m’avançai plus au bord et c’est là que je découvris la magnifique vue. Je pouvais voir absolument toute la ville depuis ce promontoire. Devant moi s’étendait la mer, cette vaste étendue d’eau, scintillant d’un éclat rouge comme le sang sous les rayons de l’astre solaire. En tournant légèrement mon regard vers la gauche, je vis une haute falaise, s’élevant au-dessus de l’eau, comme un aigle prenant son envol. Vers la droite, je distinguais la forêt bordant la ville. Elle s’étendait elle aussi à perte de vue, jamais je n’aurais pensé qu’elle pût être aussi grande. Plus au sud, le parc se démarquait des immeubles gris par sa végétation verdoyante. Je tentai d’y discerner Denys ou Julie, mais vu d’ici, tout le monde ressemblait à des fourmis. Après avoir admiré ce paysage magnifique quelques minutes, je me décidai à rentrer à la maison. C’est alors que je vis sur les grilles de sécurité un petit objet brillant. Une paire de clés, certainement celles de la terrasse, était accrochée là. Un mot était également joint. « Là où tout a commencé, la clé ouvrant la seule porte que l’homme n’a créé. H.Y » Cette phrase n’avait aucun sens…Mais dans le doute, je pris tout de même les clés avec moi, Julie saurait certainement déchiffrer un tel message. Il était dix-huit heures passées lorsque j’arrivai chez moi. Il n’y avait personne pour m’accueillir, mais j’étais habituée depuis le temps. Mon père est mort lorsque j’avais deux ans dans un accident d’avion, et depuis, ma mère m’élevait seule, mais elle ne s’en est jamais remise. Selon les médecins, le moindre choc la détruirait elle aussi. Je connaissais depuis ce jour-là la peine qu’elle devait supporter, c’est pourquoi, j’essayais d’alléger son fardeau le plus possible. Je lui remontais le moral lorsqu’elle pensait un peu trop à mon père, je préparais les repas depuis déjà trois ans, c’était même moi qui faisais les courses, je ne voulais pas qu’elle ait la moindre raison de s’inquiéter. Mais je voyais qu’elle se laissait glisser, lentement mais sûrement. Tout ce que je pouvais faire était de retarder l’heure où elle irait rejoindre mon père… Je posais mes affaires et je me dirigeai vers la cuisine pour cuisiner le diner. Ma mère arriva à dix-neuf heures du travail. -Bon retour maman ! Lui lançai-je depuis la cuisine. -Je suis rentrée Miyako ; répondit-elle d’une voix rauque. Elle entra dans la cuisine. Son visage était celui d’une personne épuisée, et pour cause, elle se surmenait plus que jamais depuis la mort de mon père pour oublier sa peine. -Miyako, encore en train de préparer le diner ? Tu n’as pas des devoirs à faire ? -Très peu, et puis, c’est en cuisinant tous les jours que je m’améliore. D’ailleurs, c’est prêt. Tu peux aller t’asseoir, je t’amène tout ça sur le champ. Je lui servis son plat puis je pris place en face d’elle avant de lui raconter ma journée, comme je le faisais tous les soirs. Je lui parlai donc du projet de club de duel, avec moi en tant que présidente du club. -C’est formidable Miyako. Ce n’est pas tout ce dont tu as toujours rêvé ? -Pas vraiment non…Je ne sais pas si je serai à la hauteur de cette responsabilité… -Mais qu’est-ce que tu nous dis là Miyako ? Tu as tout à fait la carrure d’un chef. Il suffit de voir le travail que tu accomplis ici, c’est tout bonnement fantastique. -Oui, mais il n’y a que toi ici, alors que je devrai parler devant une foule d’inconnus qui me jugeront sur ce que je dirai… -Une foule d’inconnu ou moi, il n’y a aucune différence Miyako. Tant que tu fais de ton mieux, tout ira bien, je peux te l’assurer ; dit-elle en me regardant dans les yeux. -Merci Maman. Elle m’embrassa puis je débarrassai la table avant de prendre la direction de ma chambre. Je regardai mes messages. Tout le monde avait tenté de me joindre apparemment, et bêtement, j’avais encore oublié de rallumer la sonnerie après les cours… Je me contentai de lire leur message. Il n’y avait rien de passionnant. Dan me disait qu’il allait manquer de papier, Julie quant à elle semblait avoir fini sa part du travail, et Denys…comme d’habitude, il avait fait fuir les autres… Tout le monde s’investissait tellement dans ce projet qui me semblait fou…Je me devais de faire quelque chose également. Je me mis à mon bureau et je tentai d’écrire quelque chose qui attirerait les gens… J’y passais plusieurs heures, ma corbeille était remplie de boulettes de papiers, et je n’avais toujours rien…Je finis par m’endormir toute habillée avec la lumière allumée. Evidemment, il va sans dire que le lendemain, j’étais épuisée. C’était peut-être le seul défaut du rôle de déléguée, ne pas pouvoir dormir en classe. Je dus donc tenir bon jusqu’à la pause déjeuner, où mes amis vinrent me rejoindre. -Tu as une mine patibulaire Miyako, je pense que tu as besoin de sommeil ; me dit Dan. -Toujours aussi fort pour constater l’évidence toi ; railla Julie. -Ce…Ce n’est peut-être pas évident pour tout le monde ! Tenta-t-il de se défendre. -Laissez un peu Miyako tranquille vous deux, intervint Denys, vous ne voyez pas qu’elle est fatiguée ? Deux regards foudroyants fusèrent vers lui et il recula, effrayé. Imaginer la suite de la discussion me fit rire, mais je le cachais, je voulais vraiment voir ce qu’il allait se passer. -Qu’est…Qu’est-ce que j’ai dit ? -Mais qui nous a collé un boulet pareil…Soupira Julie. Tu es vraiment irrécupérable tu le sais ? -Eh, excuse-moi de ne pas avoir suivi toute la conversation alors ! -Et voilà, c’est reparti…murmura Dan l’air lassé. Je me levai pour arrêter ça parce que je savais que si ça continuait, je ne pourrais jamais me retenir de rire plus longtemps. -Ca suffit vous trois, vous n’avez rien de mieux à faire que de vous chamailler ? D’ailleurs Julie, j’ai quelque chose pour toi. -Vraiment ? Je sortis de ma poche les clés trouvées la veille et je les lui montrai, ainsi que le message qui y était accroché. Elle l’examina quelques instants avant de prendre un air sûre d’elle. -Ça ne fait aucun doute, ce message est codé ! -Merci, mais je l’avais deviné toute seule ça tu sais… -O…oui, je le savais ; bégaya-t-elle. J’étais la seule du groupe contre qui Julie n’osait jamais monter la voix, et j’en profitais souvent pour la mettre mal à l’aise. C’était assez amusant de la voir perdre tous ses moyens alors qu’en temps normal, c’était elle qui déstabilisait les gens. -Je pensais que tu aurais su, mais il semblerait que non ; dis-je déçue. Je crois que ce papier est simplement bon pour la poubelle… -Attends, donne-le-moi ! M’arrêta-t-elle. Je voudrais l’étudier un peu, je sens que ce n’est pas aussi dénué d’intérêt que ça en a l’air. -Comme tu veux, mais je garde les clés. Et en parlant d’elles, j’ai un endroit sympathique pour déjeuner, vous voulez le voir ? Ils acquiescèrent tous et je pris la tête du groupe pour monter sur le toit. Les disputes continuaient encore un peu, mais s’atténuaient progressivement, comme souvent. J’ouvris la lourde porte avec la clé trouvée la veille et nous nous avançâmes dehors. Le soleil brillait haut dans le ciel à cette heure, mais le paysage n’en était que plus beau. Tous furent émerveillés comme je l’avais été la veille. Denys semblait être le plus intéressé. Il faisait le tour en poussant des exclamations de surprises. Julie, bien que ne montrant rarement ses émotions, semblait elle aussi surprise de la vue. -Tu es sûre qu’on a le droit d’être ici ? Me demanda Dan légèrement inquiet. -Je n’en ai aucune idée ! Déclarai-je. J’imagine que non, sinon cet endroit serait pris d’assaut, mais ce n’est pas plus mal ainsi non ? -Et c’est la déléguée qui me dit ça ? Répondit-il d’un air malicieux. -Oh, c’est bon toi, je te rappelle que je n’ai jamais demandé à le devenir ! Rétorquai-je. Dan prit un air amusé en repensant aux élections. Notre professeur avait demandé à tous les élèves qui voulait bien se présenter, mais personne n’avait osé se lancer. C’est alors que je m’étais étirée en levant les bras…et c’est ainsi que je fus désignée déléguée de classe… Au début, je voyais cela comme une contrainte, mais j’avais fini par m’y habituer jusqu’à apprécier ce rôle. -Miyako ! M’appela Denys depuis l’extrémité. Viens voir ça ! Je m’excusai auprès de Dan, lui promettant de reprendre cette dispute plus tard pour aller voir ce qu’il avait à me dire de si important. Je m’approchai et je vis de quoi il voulait parler. Au loin, en haute mer, se détachait de l’horizon une forme lumineuse volant vers le large. Ce n’était pas le soleil, mais il brillait au moins aussi fort que ce dernier, si bien que je ne pouvais le regarder droit dans les yeux. Mon cœur se mit subitement à battre plus vite à la vue de cette chose. Elle…elle ne m’était pas inconnue…La forme finit par disparaitre au loin et sa lumière s’estompa. -Tu sais ce que c’était ? Me demanda Julie devant mon air contrarié. -Je…je ne pense pas, j’ai simplement l’impression de l’avoir déjà vue quelque part, mais je dois me tromper… -C’était magnifique en tout cas, dommage que je n’aie pas apporté mon appareil photo ! Se lamenta Denys. -Tu auras certainement d’autres occasion de l’apporter ton appareil ; soupira Julie. -Ce n’est pas tout ça, mais je commence à avoir légèrement faim moi ; vint se greffer Dan. -Et pourquoi ne pas manger ici ? Proposai-je. On joue ça comme d’habitude, le perdant va chercher le déjeuner ? -Pour que je perde encore une fois ? Non merci ! S’exclama Denys. -Je passe mon tour aussi ; rajouta Julie. Je me tournai vers Dan qui était mon dernier espoir. Il soupira avant de céder. -On dirait que je n’ai pas le choix…Mais pimentons un peu les choses : le perdant devra en plus payer le dessert de tout le monde ! -Tu es vraiment maso ma parole…J’en connais un qui va avoir un portefeuille bien léger ce soir… Nous nous mîmes en position tandis que Denys faisait l’arbitre, l’air enthousiaste. Nous avions beau nous affronter presque tous les jours, les duels entre Dan et moi étaient ceux qui captivaient le plus. -Duel ! -Je prends la main ; dis-je. Je commence par invoquer Pollux de la Constellée, par son effet, je peux invoquer en complément Kaus de la Constellée. J’active son effet, mes deux monstres gagnent un niveau supplémentaire ! Il est temps d’ouvrir le réseau recouvrement, apparait Pléiades de la Constellée ! Je pose deux cartes face cachée et je te laisse la main mon cher. -C’est trop d’honneur Miyako. Je pioche…pas mal tout ça…J’active Fusion Marionnette de l'Ombre pour… -Tu ne vas rien faire du tout, j’active mon piège : Sceau Maudit de la Magie Interdite ! En défaussant un typhon d’espace mystique, j’annule ta carte et tu ne pourras plus l’utiliser du duel ! -C’est de la triche ça, tu as présidé ton deck ! Mais ça ne m’empêchera pas de gagner, j’active ma Fusion Marionnette de l'Ombre El afin de fusionner Ma Bête Marionnette de l'Ombre et mon Faucon Marionnette de l'Ombre ! Apparais, Winda Marionnette de l'Ombre El ! Je peux donc invoquer mon faucon sur le terrain et piocher une carte… -Une seconde, j’active l’effet de Pleiades pour renvoyer ta bestiole à l’extra deck, encore raté… -Je vais poser une carte face cachée ainsi qu’un monstre en position de défense et terminer mon tour. -Déjà ? C’était rapide, mais au moins, on déjeunera plus tôt. Je j’active l’effet de Pleiades pour renvoyer en main ton monstre face cachée ! -J’active un piège, Jeux de l'Ombre Sinistres pour envoyer au cimetière mon Dragon Marionnette de l'Ombre, et retourner tous mes monstres. Leurs effets s’activent, Squamate Marionnette de l'Ombre va détruire Pleiades, dragon ton piège et faucon va rappeler Ma bête ! -Tu m’énerves toi, ton deck est totalement fumé ! Me plaignis-je comme souvent lorsque je l’affrontais. -Tu as pré-sidé, tu ne peux rien dire ! Rétorqua-t-il. -Oui, et je vais gagner ce duel ! J’invoque Algiedi de la Constellée, puis son effet me permet d’invoquer spécialement Sombrero De La Constellée que j’ai en main. Ce n’est pas fini, je retire de mon cimetière Pleiades pour récupérer Pollux de la Constellée et l’invoquer normalement. Son effet me permet d’invoquer également un autre Kaus de la Constellée que j’ai en main. A ce moment précis, j’eus comme un vertige. Le monde se mit à tourner autour de moi et à devenir flou, et je me sentis tomber. J’essayai de reprendre mon équilibre mais en vain. Les images que je voyais finirent par devenir totalement noires. Je fermai les yeux, pensant qu’il ne s’agissait que d’une illusion d’optique, mais lorsque je les rouvris, j’étais totalement ailleurs. Je me trouvais dans une sorte de temple de lumière. Tout était en or et scintillait de mille feux sous le soleil implacable régnant sur cet endroit. Je levais la tête et je vis une forme lumineuse se détacher du métal précieux et s’avancer vers moi. Ce n’était pas un homme ni une femme, mais la chose avait forme humaine. Elle n’avait pas de visage à proprement parler, simplement deux yeux bleus se détachant sur un corps de lumière. -Ou…Ou suis-je ? Demandai-je inquiète. La chose s’arrêta devant moi et prit la parole d’une voix puissante, inspirant le respect et la peur: -Hikari Miyako, des temps sombres se préparent pour toute l’humanité. Le seigneur des ténèbres va bientôt refaire surface. Quatre jeunes personnes ont déjà été désignées pour protéger ce monde. Cependant, les ténèbres ne peuvent être vaincues que par la plus pure des lumières… -Que…Que voulez-vous dire ? Bégayai-je sans comprendre la situation. -Es-tu prête à accepter ton destin ? -Attendez ! Protestai-je. J’étais simplement en train de faire un duel avec mon ami et voilà que je me retrouve embarquée dans je ne sais quoi ! De quel destin parlez-vous d’abord? Et qui est ce seigneur des ténèbres ? Que se passe-t-il à la fin ? -Le destin d’être la clé permettant à ce monde de vivre en paix pour toujours, dans un monde où Gariatron ne serait plus… Je ne sais pas pourquoi, mais ce nom me fit frissonner. Je ne l’avais jamais entendu auparavant mais je savais au plus profond de moi qu’il s’agissait d’un être malfaisant…Je levai la tête vers mon mystérieux interlocuteur. Il semblait peu à peu prendre forme humaine, des traits se dessinaient sur son visage, sans pour autant être totalement nets. -Mais qui êtes-vous?…Finis-je par demander. -Mon nom est Luminion … -C’est bien gentil, mais tout cela ne me dit pas ce que vous êtes…Et puis, c’est quoi cette histoire de dragon ? On n’est plus au moyen âge ! -Tu n’as pas besoin de tout savoir immédiatement ; répondit-il amusé. Cependant, je peux te raconter une petite histoire qui devrait t’éclairer : au départ, avant la création de l’univers tel que vous les connaissez, il n’y avait que deux forces, le bien et le mal, l’ombre et la lumière, s’affrontant dans une lutte sans fin. Ces deux éléments en tout point opposés finirent par épuiser leur énergie vitale et ont donc pris une forme leur permettant de se reposer. La lumière prit la forme des dieux, et les ténèbres, celle des dragons. Cependant, même affaiblies, ces deux forces ont continué de s’affronter. La victoire des dieux fut écrasante, obligeant les dragons à se terrer pour l’éternité… -Et j’imagine que ce Gariatron dont vous me parlez est un de ces dragons ? En admettant que ce que vous me racontez est la vérité… -Tu doutes encore ? C’est normal, l’esprit humain a été formé pour se poser des questions contrairement aux dieux et aux dragons. Gariatron est effectivement un démon originel, et son retour dans votre époque pourrait provoquer la fin de votre ère. C’est pourquoi, je te le redemande, es-tu prête à endosser la responsabilité de l’arrêter ? -Attendez un peu, vous débarquez comme ça dans ma vie et vous me demandez de m’engager ? Je n’ai même pas le droit à quelques minutes de réflexion ? Qu’est-ce qui me dit que ce n’est pas un piège votre truc ? -Tu es méfiante, c’est bien…Mais pour te prouver ce que je dis, je vais te laisser une partie de mon pouvoir. Il devrait te convaincre dans les jours à venir. Nous nous reverrons bientôt, Hikari Miyako. Avant que je n’aie pu protester, la créature de lumière leva la main vers moi et je fus aveuglée instantanément. Lorsque je rouvris les yeux, j’étais de retour sur le terrain de duel. Le temps semblait s’être figé durant mon absence car personne ne semblait n’avoir remarqué quoi que ce soit. Etait-ce un simple rêve ? Mon extra deck me sembla alors légèrement plus lourd qu’à l’ordinaire, et pour cause, lorsque je vérifiai, trois nouvelles cartes venaient de faire leur apparition, certainement grâce à ce Luminion…Tout cela n’avait aucun sens…J’étais une scientifique, ces événements irrationnels, comme l’apparition soudaine de cartes, n’avaient pas lieu d’être, et encore moins les rêves éveillés ! Et pourtant, je me retrouvais bien devant les faits accomplis… -Miyako ? Miyako, tu es toujours parmi nous ? Me criait Dan depuis l’autre bout du terrain. -Euh…Je…je crois que je vais te laisser cette manche, je ne me sens pas très bien… -Vraiment ? Tu veux qu’on t’emmène à l’infirmerie ? Me demanda Julie soudainement inquiète. -Non, non, c’est simplement la fatigue ; mentis-je. -C’est parce que tu n’as rien pris depuis ce matin aussi ! Ne bougez pas, je me dévoue pour aller acheter le déjeuner ! Déclara Denys. Il disparut instantanément en nous laissant tous les trois. Dan s’approcha à son tour. -Tu en fais trop Miyako. Si le club est de trop, laisse-nous nous occuper de la suite. -Tu rigoles ? Dans ce cas-là, autant que tu deviennes le président à ma place si je ne fais rien ! -Tu en fais déjà bien assez ; repris Julie. Et puis, il ne reste pas tant de choses à faire que ça. Demain, nous devrions pouvoir commencer à coller les affiches. -Vous avez fait vite ! M’exclamai-je. -A trois, c’est assez rapide ; continua-t-elle. Ce soir, tu peux dormir tranquille ! Je les remerciai chaleureusement puis Denys revint avec le déjeuner. Nous parlâmes de tout et de rien pendant une heure avant de devoir retourner en classe. La fin de journée fut assez tranquille et nous nous séparâmes après les cours. Sur le chemin du retour, je ne pus m’empêcher de repenser à la vision du temple de lumière. Instinctivement, je sortis les cartes mystérieuses. Elles étaient réellement scintillantes, bien plus que des cartes achetées dans des boosters, comme si la lumière émanait directement d’elles. C’était stupide comme pensée, comment une carte pourrait avoir sa propre lumière ? Je les rangeai dans ma poche en tentant de ne plus y penser. En rentrant, je préparai le diner comme tous les soirs, ma mère arriva encore très tard, puis je m’enfermai dans ma chambre pour travailler. Enfin, c’est ce que j’aurais dû faire, mais mon esprit était obnubilé par la vision et les cartes. Ne pouvant supporter de rester dans l’incertitude, je décidai de faire quelques recherches sur ce luminion. Bien entendu, je ne trouvai rien sur internet ni dans un quelconque livre de mythologie ou d’histoire. Je commençai à penser que je devenais vraiment folle… La fatigue prit une fois de plus le dessus sur moi, et je m’endormis malgré moi. Le lendemain, Samedi, je retrouvai tout le monde au parc à quinze heures. Comme à mon habitude, j’étais la dernière arrivée, sans pour autant être en retard au rendez-vous, point sur lequel mes amis aimaient rire. Nous passâmes tout l’après-midi à coller des affiches sur les murs de l’école et aux alentours. Elles étaient très belles, je reconnaissais bien là l’œuvre de Dan, il avait toujours eu un petit côté artiste. Au centre étaient représentés nos monstres favoris. Sur les bords, on voyait très clairement la main de Denys avec des effets de lumières presque aveuglant, tandis que Julie avait créé le slogan. Rien de particulièrement étonnant, mais assez bien choisi. Mes amis étaient si investis dans ce club, cela me faisait chaud au cœur de nous voir aussi soudés. Nous finîmes notre travail vers dix-sept heures puis nous allâmes prendre un verre dans le parc. Tout le monde se félicitait, et nous voyions déjà les membres affluer dès le lundi matin. Julie avait même réservé une salle à l’école qui nous servirait pour nos entrainements. Le club de duel aurait dû être un franc succès avec tout le travail fourni pour le créer. Cependant, ce n’était qu’une illusion. Personne ne se présenta. Mais nous ne perdîmes pas espoir et nous commençâmes à distribuer les tracts nous-mêmes aux élèves le mardi matin. Ce fut un nouvel échec et nous n’eûmes d’autre choix que d’attendre. Un jour, deux jours, peu à peu, nos espoirs s’envolaient. Dan essayait de nous remonter le moral, affirmant qu’il allait continuer à propager la nouvelle, mais nul n’y croyait. Arrivés au vendredi soir, date limite du recrutement, la tension était à son comble. C’était le dernier jour avant la dissolution du club. Tout le monde était assez énervé pour cette raison. -Bon sang, qu’est-ce qui cloche avec ce club ! Râla Denys en abattant son poing sur la table. Encore aujourd’hui, je viens de retrouver nos prospectus par terre et complètement déchirés ! Il y a plein d’élèves qui n’ont pas de club, pourquoi ne pas rejoindre le nôtre ! -Tout simplement parce qu’ils sont comme nous, incapables de se décider ; répondit Julie froidement. Nous aurions dû nous en douter, si le club n’existait pas encore, c’était pour une bonne raison… -Quand bien même, il doit forcément y avoir au moins un élève dans cette école jouant à ce jeu ! -Il y en a oui, mais rejoindre un club implique des responsabilités, et tous ne sont pas prêts à s’engager. Fais-toi une raison Denys, nous avons échoué cette fois-ci. Je ne sais même pas ce que nous faisons encore ici. -Je n’abandonnerai pas Julie ! Il nous reste encore une heure, c’est largement suffisant ! -Tous les élèves de cette école n’ayant pas de club sont déjà partis à l’heure qu’il est. S’il y avait un retardataire, il se serait manifesté juste après les cours, mais en aucun cas maintenant. -Tu vas voir, je vais t’en trouver moi des membres ! Il se leva brusquement et ouvrit la porte. C’est à ce moment-là que je décidai d’intervenir. -Tu ne peux forcer personne à rejoindre le club Denys ; lui dis-je calmement. Un club se doit d’avoir une cohésion, si l’un des membres se retrouve là sans savoir pourquoi, il ne tiendra jamais. -Alors tu comptes abandonner toi aussi Miyako ? -Non, je ne suis pas d’accord avec ta méthode, mais je n’ai jamais dit que je suivais Julie pour autant. Je resterai ici jusqu’à la dernière minute. Quand on commence quelque chose, il faut aller jusqu’au bout, ou alors ce n’est même pas la peine d’avoir essayé. Je disais cette phrase pour Julie, et cette dernière détourna le regard, gênée. -Tu sais Miyako, il y a aussi certaines fois où il faut savoir abandonner ; dit-elle tristement. Persister dans cette voie ne fera que nous donner plus de souffrance, autant laisser tomber lorsqu’il est encore temps. -Abandonne si tu veux, mais moi, je reste ! Affirmai-je, déterminée. Mes deux amis se regardèrent droit dans les yeux, puis Denys alla se rasseoir, résigné, et nous attendîmes encore, dans le plus grand silence. L’horloge sonna une fois, puis deux fois, et une troisième fois. C’est alors que nous entendîmes des bruits de pas dans le couloir. L’heure était enfin arrivée, le club de duel allait mourir avant même d’être né… On toqua à la porte, et un membre du conseil des étudiants apparut, l’air menaçant. -Et bien, on dirait que vous n’avez pas réussi à trouver le nombre de membres requis, je suis donc au regret de vous annoncer que… -Si vous voulez bien m’accorder une minute ! Dit soudainement une voix familière dans le couloir. Le membre du conseil s’écarta et Dan arriva dans la salle, le sourire aux lèvres. -Il n’est pas encore dix-huit heures il me semble, le club a donc encore une minute pour trouver un membre. -Co…Comment ? S’étonna-t-il. En une minute ? C’est ridicule voyons ! -Et pourtant, le club vient de trouver son quatrième membre ! -Vraiment ? Qui ça ? Nous nous exclamâmes en chœur. -Il est juste devant vous ! Denys recula vivement, en percutant la table, Julie lâcha le livre qu’elle tenait dans les mains et j’hoquetai de surprise. Juste après cela, dix-huit heures sonna. Plus personne n’osait dire un mot. Dan finit par briser le silence. -Euh…Oui, donc, je disais, moi, Yami Daniel, rejoins le club de duel de monstre en quittant le club de football. -Attends un peu ! Répliquai-je. Tu te rends compte de ce que tu fais ? Quitter le club de foot pour nous après tout le mal que tu t’es donné pour y rentrer ? -Oui, cela pose un problème ? -Un gros! Tu n’auras peut-être plus jamais l’opportunité d’y rentrer à nouveau ! -N’est-ce pas la même chose pour le club de duel ? S’il est fermé aujourd’hui, il n’y aura pas que moi qui n’aurais jamais l’occasion d’y rentrer. Le club de foot trouvera bien un remplaçant de toute façon. Il se tourna vers le membre du conseil qui sursauta. -Bi…Bien, ayant quatre membres, votre club peut continuer à exercer ses activités, désolé pour le dérangement… Il s’inclina avant de se retirer, en nous laissant tous les quatre. -Alors, vous n’êtes pas content de m’avoir parmi vous ? Dit-il joyeusement. C’est bien mieux qu’un membre random non ? Julie se leva, l’air menaçant, avant de lui asséner un bon coup de poing dans le ventre. Dan se plia en deux sous l’effet de la douleur. -Tu es vraiment un idiot, tu le sais ça ! Renoncer à tes rêves pour un stupide club, non mais tu te rends compte de ce que tu viens de faire ! -Julie a raison ! Continua Denys. Tu n’avais pas besoin d’en arriver là, nous nous serions débrouillés… -Ah…Vous avez une drôle façon d’être reconnaissants vous le savez ? Dit-il avec une esquisse de sourire. Vous pensiez vraiment que vous étiez les seuls à vouloir que ce club voit le jour ? -Non, bien sûr, mais pas au point que tu abandonnes ton rêve ! Répliquai-je. -Mais qui te dit que je l’ai abandonné ? -Que veux-tu dire ? -Ce club…était autant mon rêve que le vôtre…J’ai toujours voulu qu’un jour, nous puissions faire quelque chose, tous ensembles…Alors, lorsque vous avez évoqué pour la première fois le club, je me suis dit que ce jour arriverait peut-être plus vite que je ne le croyais…Si je me suis autant investi, ce n’est certainement pas pour voir tous nos efforts réduits à néant aussi facilement… -Et…le club de foot dans tout ça ? Lui demandai-je. -J’avais prévu de le quitter dès le premier jour de travail pour vous ; avoua-t-il. Alors, les laisser tomber maintenant ou dans trois mois, quelle importance ? Et, quand bien même je n’aurais eu aucun intérêt dans votre club, je l’aurais rejoint quand même. -Alors, soit tu es un abruti fini, soit je ne comprends pas tes motivations…Lui dit Julie, confuse. -Mais c’est très simple. Le rêve de mes trois meilleurs amis ne doit-il pas passer avant mon propre rêve ? -C’est bien ce que je disais, tu es un abruti fini… soupira-t-elle. Ce n’est pas la peine de jouer au chevalier blanc avec nous… Denys lui donna alors une grande tape amicale dans le dos. -Sacré Dan, tu nous étonneras toujours ! Dit-il en rigolant de bon cœur. -Arrêtez de me frapper comme ça, sinon, vous risquez de retrouver rapidement votre quatrième membre à l’hôpital… Nous rîmes tous un bon coup, et toute la tension retomba immédiatement. Finalement, nous n’aurions pas pu avoir de meilleur membre que Dan dans le club de duel. Même si cela me faisait de la peine qu’il ait dû renoncer à son club, j’étais heureuse de l’avoir parmi nous. -Alors, Présidente, que faisons-nous aujourd’hui ? Me demanda Dan. -Evite de m’appeler comme ça, c’est gênant…Quant à notre travail…déjà, un nom ne serait-il pas la première chose à trouver ? -Oui, bonne idée ! Que dîtes-vous de « Overlord » ? Proposa Denys. -Trop prétentieux ; le rabroua Julie. Team « Black Star » me semble plus approprié. -On a l’impression d’être une secte avec un nom pareil…Répondit Dan. Peut-être « Guardians », ou bien « Infinity »… -Et pourquoi pas « Yume-Nikki » ? Proposai-je alors. -Ce qui veut dire ? Me demanda Julie. -Littéralement, Le journal des rêves. Journal, pour évoquer les souvenirs que nous aurons en commun, et rêve, parce que ce club est né des rêves de chacun… -Ca en jette comme nom, j’approuve totalement ! Dit Denys. -Pourquoi pas, j’avoue que ça sonne pas trop mal ; ajouta Julie. -C’est un nom parfait, je suis sûr que beaucoup de monde nous enviera avec un nom pareil ! Termina Dan. -Alors c’est décidé, à partir d’aujourd’hui, nous somme la team Yume-Nikki ! Cependant, en prononçant une phrase aussi anodine, je n’aurais jamais imaginé que ce club serait le point de départ de notre plus grande aventure, une aventure remplie de grandes joie, mais également de souffrances immenses…
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Envoyé par le Dimanche 01 Novembre 2015 à 17:25 chapitre de la semaine, 2eme partie de l'arc Miyako^^
Hikari Miyako: Résistance. Spoiler : La team Yume-Nikki fut un franc succès de mon point de vue. Même si nous n’étions toujours que quatre durant le reste de l’année, nous nous amusions comme jamais. Il n’y avait plus personne pour nous reprocher de jouer au duel de monstres, nous faisions même plus de choses qu’auparavant. Nous sortions plus facilement après les cours au lieu de rentrer chacun de son côté, nous variions nos sorties, en ne nous contentant plus simplement du parc de la ville, mais en visitant de nouveau lieux. Le départ soudain de Dan de l’équipe de football avait créé entre lui et les membres de son équipe un profond fossé, mais il s’en fichait. Tout ce qui lui importait était de passer du temps avec nous. J’étais très heureuse de le voir parmi nous, sans lui, le club aurait été bien moins amusant je pense. Quant à Julie et Denys, ils continuaient de se chamailler sur tout et n’importe quoi, mais cela animait les journées un peu trop mornes. Nous nous étions également donné des surnoms. Dan aimait se faire appeler Aniki, on avait fini par surnommer Denys le pingouin, à cause de son air toujours renfrogné, Julie, quant à elle, préférait ne pas participer à ce jeu « enfantin » selon elle. Nous passions le plus clair de notre temps de club sur le toit de l’école. Depuis que nous avions les clés, il nous était très facile d’aller et venir entre la salle du club et cet endroit. Les mois passèrent ainsi sans l’ombre d’un quelconque souci pour nous. La team Yume-Nikki exerçait ses activités dans l’insouciance la plus totale. Durant cette période, je n’eus aucune nouvelle vision du temple de lumière, et j’en conclus donc que j’avais vraiment halluciné ce jour-là, et que les cartes devaient être simplement des cadeaux de Dan, Julie ou Denys. Cependant, un événement bien particulier me rappela brusquement à la réalité… C’était un jour tout à fait ordinaire. Tout le monde était réuni dans la salle du club, comme chaque soir, à l’exception de Dan, qui finissait les cours plus tard ce jour-là. Ce dernier entra alors subitement, l’air effrayé, un journal à la main. -Vous ne connaissez pas la dernière ! S’écria-t-il affolé. -Quoi donc ? Tu es dernier de ta classe ? Demanda Julie. -Ce n’est pas le moment de plaisanter, l’heure est grave ! Il lui brandit le journal juste sous le nez, tellement près que la pauvre ne pouvait rien voir. Mais cependant, nous qui étions derrière, pûmes très bien distinguer le gros titre du journal. -Qu’est-ce que cela signifie ? L’interrogea Denys, un peu perdu. -Ce n’est pas assez clair ? Une école de la capitale, assiégée par de mystérieux terroristes utilisant des monstres de duel ! -Attends Dan, calme toi et explique nous tout depuis le début… -Me calmer ? Mais tu es complètement inconsciente Miyako ! Pas plus tard qu’hier, j’ai vu un type avec le même manteau que les hommes de la photo, et croyez-moi, un truc pareil, ça ne s’oublie ou ne se confond pas facilement ! -Admettons que tu dises vrai, quel est le rapport avec nous ? -Le rapport ? Je vais te le dire Julie : pourquoi assiéger une ville de la capitale uniquement ? C’est un message. Bientôt, ils viendront ici également et nous serons tous sous leur domination ! -Tu regardes trop de films mon pauvre… -Rigole tant que tu veux, mais ne venez pas râler quand cela arrivera ! -Et dans ce cas, que fais-tu encore ici ? Si tu as si peur, tu devrais déjà être loin non ? Riposta Julie. -SI je suivais le bon sens oui… -Mais Dan n’a aucun bon sens ; compléta Denys, c’est pourquoi, il est encore là. -Il est inutile de s’inquiéter pour quelque chose qui n’est jamais qu’une possibilité ; ajoutai-je. Si cela doit arriver, alors cela arrivera et il sera trop tard pour y penser, nous devrons alors vivre en acceptant cela. Dans le cas contraire…et bien, notre vie n’en sera pas affectée. -Tu vis trop dans l’instant présent Miyako ; protesta Dan. On verra bien si tu tiendras le même discours à ce moment-là ! -Je n’en doute pas une seconde. Je pense aujourd’hui, même s’il est trop tard pour le dire, que j’aurais dû écouter mon ami. J’avais toujours vécu selon ce principe, de ne pas se soucier du lendemain, « Carpe Diem » comme disaient les épicuriens, cela résumait assez bien ma vision du monde. J’étais incapable de prévoir au-delà de l’instant présent, et je pense que c’est cela qui a causé notre perte… Quelques semaines plus tard, le commencement du la coupe du monde de duel nous fit oublier l’avertissement de Dan. Nous nous focalisions uniquement là-dessus, dans l’espoir d’améliorer nos techniques. Même le principal acteur de l’alerte finit par oublier. Nous pûmes voir de magnifiques duels s’enchainer. Il y avait une nouvelle équipe, sortant de nulle part, qui enchainait les victoires. Si je me souviens bien, les duellistes s’appelaient Angéla, Drago et Darksky. Mais ils n’étaient pas les seuls à retenir notre attention. L’équipe d’Héliopolis se débrouillait incroyablement bien, de même que l’équipe Anglaise. Ces derniers étaient cependant assez effrayants. Premièrement, jamais nous ne vîmes le capitaine, se faisant appeler Shadow, toutes les victoires étaient remportée par les deux premiers duellistes, notamment une certaine Laura, une fille dont la simple vue me glaçait le sang…Son regard vert émeraude dénué d’émotion, son long manteau noir et son visage sans expression, sans oublier son style de jeu, tout chez elle me terrifiait, mais me fascinait également. Je voulais me rapprocher d’elle en un certain sens… Denys s’était pris d’admiration pour le combattant du nom de Darksky, tandis que Dan semblait trouver Angéla à son gout…Julie était fidèle à elle-même, ne s’intéressant que guère à toutes ces choses. Plus le tournoi avançait, et plus nous étions impatient de voir la suite. Et c’est ainsi que le duel final arriva…Il n’aurait pas dû l’être en vérité, mais dans les faits, il fut le dernier avant l’annulation du tournoi. Il opposait Hélios, capitaine de l’équipe d’Héliopolis, et le fameux Shadow. Les échanges de coups étaient magistraux. Les deux combattants enchainaient les invocations, les destructions et les attaques. C’est alors qu’ils apparurent, les dieux maudits : Apopis, le serpent Divin, et Drakon, le maitre des enfers, deux monstres aussi effrayants qu’ils étaient puissants. Au moment même où les deux créatures divines allaient s’affronter, je fus saisie de vertiges. Je fermai les yeux et je les rouvris à l’intérieur du temple de lumière. Je levai la tête vers le sommet, et il était là, Luminion. -Bienvenu Miyako, cela faisait fort longtemps… -Qu’est-ce que cela signifie ? Demandai-je alors, méfiante. -Comme tu as pu le voir, les dieux, l’incarnation de la lumière commencent à se réveiller de leur long sommeil. Mais ils ne sont pas les seuls, les ténèbres s’agitent également depuis leur prison éternelle… -Encore cette histoire à dormir debout ? Désolée, mais j’ai toujours du mal à y croire, même après autant de temps… -Et pourtant mon enfant, tu en as la preuve sous les yeux, que te faut-il de plus ? -Je ne veux simplement pas y croire…car si vous dîtes la vérité, alors…alors… Luminion ferma les yeux et sourit, compatissant. Il me comprenait apparemment, il voyait bien que si je refusais de voir la vérité, c’était parce que je la craignais. Une guerre entre dragons et dieux, cela signifiait pour moi la fin de tous ces moments agréables dans le club de duel…Alors je fermais les yeux sur l’avenir, ne voyant que l’instant présent, encore et toujours, repoussant très loin de moi ces malheurs, sans pouvoir les éliminer définitivement… -Miyako ; dit-il solennellement, je vais te faire un autre présent, j’espère qu’il te permettra de surmonter les douleurs qui t’attendent… -Attendez, qu’est-ce que vous me racontez là ? Expliquez-vous ! Mais déjà, le temple de lumière se dissipait lentement devant moi. Je pus cependant entendre un dernier mot avant de disparaitre de cet endroit : « Espoir »…Puis je sombrai dans l’inconscience. Lorsque je me réveillai dans la salle de club, il faisait déjà nuit. J’étais allongée sur un des canapés, et tout mon corps me faisait mal, comme si j’avais couru un marathon. Je me redressai tant bien que mal, et je vis Julie à l’autre bout de la pièce. -Tiens, la belle au bois dormant se réveille enfin ? Dit-elle en levant le nez de son livre. -Que…que m’est-il arrivé ? Demandai-je d’une voix faible. -Tu t’es évanouie soudainement, alors nous t’avons allongée là. -Merci, je m’en doute, je ne suis pas somnambule je te signale…Et… -Si tu veux savoir où sont les garçons, ils sont partis acheter quelque chose à grignoter, ils pensaient que nous serions là pour un petit bout de temps encore. -Je vois…Je suis désolée de vous causer autant de soucis… -Ne t’inquiète pas pour ça, Denys est bien plus embêtant que toi. -Je ne sais pas comment je dois prendre cette comparaison… Les garçons revinrent quelques minutes plus tard et s’empressèrent de me demander ce qu’il m’était arrivé. Je dus leur mentir, prétendant que je manquais de sommeil ces derniers temps. Ils me crurent cependant sans poser de questions, mais tinrent quand même à me raccompagner chez moi, pour s’assurer que j’allais bien. Cette fois-ci, ma mère était déjà rentrée, et avait déjà préparé le repas. Plus tard dans la soirée, j’eus l’occasion de repenser à luminion et à son « cadeau ». J’avais beau regarder, je ne voyais pas ce qui avait changé chez moi ni autour de moi, tout semblait identique à d’habitude. Je ne le découvris que quelques jours plus tard, à mes dépends… C’était encore une journée ordinaire à son commencement. Nous écoutions des cours, comme toujours, le soleil était brillant, le ciel clair, sans nuage, et un vent frais soufflait légèrement. Yume-Nikki était sur le toit, profitant de cette journée. -Une bonne journée de repos, voilà ce dont nous avions besoin ! S’exclama Denys en s’étirant. -C’est sûr, même si nous sommes censés avoir nos examens dans moins de deux semaines ; répliqua Dan. -Quel rabat joie, deux semaines, c’est largement suffisant ! Rétorquai-je. -Taisez-vous, et profitez simplement ; râla Julie en lisant un livre. Soudainement, une explosion retentit tout près et fit trembler la terre. Nous levâmes tous la tête comme un seul homme dans la direction d’où elle provenait, et nous vîmes une haute colonne de fumée s’élever dans les airs. -Qu…qu’est-ce que c’était que ça ? S’affola Denys. -Je ne sais pas, mais probablement rien de bon ; répondis-je, inquiète. Nous ferions mieux d’aller nous renseigner rapidement. Nous descendîmes en vitesse les escaliers pour nous retrouver devant le bureau du conseil des étudiants, où une foule s’était déjà rassemblée. -Calmez-vous, je vous en prie ! Criait le président du conseil, tentant de maintenir l’ordre. -Nous calmer ? Une explosion vient d’avoir lieu je te signale ! Protesta un élève. -C’est la guerre ! S’écria un autre. -Il faut nous enfuir ! Tout le monde approuva, et nos camarades prirent tous la direction de la sortie, en ignorant les ordres du président du conseil, leur intimant de rester là. -Que faisons-nous à présent ? Demanda Dan. -Quel idiot tu fais bon sang, on ne va pas rester les bras ballants, on va se battre évidemment ! -Oui…mais contre qui exactement ? Demandai-je. -Bonne question…l’autre là-bas dans la cour peut-être ? Suggéra Denys. Je me retournai et je vis parmi la masse d’élèves effrayés, un énorme monstre de duel. Cependant, je n’en avais jamais vu de tel auparavant. Son corps était long, comme celui d’un serpent, mais possédait quatre membres, à la façon d’un dragon, sans pour autant en être un. Il semblait même être réel car tout le monde s’écartait autour de lui, comme si son corps était matériel. Il balaya du regard la foule pétrifiée, avant de prendre la parole d’une voix grave et puissante. -Humains, mon nom est Gariatron, démon originel des ténèbres. Je frissonnai à l’évocation de ce nom. Alors Luminion ne me mentait pas, il existait vraiment un dragon prêt à asservir le monde… -Je suis revenu afin d’accomplir ma vengeance sur vous ; continua-t-il. Préparez-vous, car dès que la terre aura fait une rotation, mes hommes s’abattront sur votre misérable ville, puis sur le monde entier. Ce que vous venez de voir ne représente qu’une infime partie de mon pouvoir infini. N’espérez pas pouvoir vous échapper, votre bâtiment est d’ores et déjà scellé. Cependant, si vous me livrez à l’aube l’enfant de la lumière, vos misérables vies seront peut-être épargnées. Vous avez à présent moins de douze heures pour faire votre choix : sacrifier l’un des vôtres, ou vous préparer à mourir dans une guerre sans fin. L’énorme monstre disparut instantanément après cela. Des murmures s’élevèrent rapidement, et la panique prit rapidement le dessus. C’était le chaos, chacun ne pensait qu’à sa propre survie en voyant que le portail de l’école était scellé. Certains se marchaient les uns sur les autres, d’autres se recroquevillaient dans leur coin, d’autres encore commençaient à chercher « l’enfant de lumière ». -Miyako, je crois que nous devrions faire quelque chose ; me dit Julie. Si cela continue ainsi, demain, il n’y aura plus personne… -Je le sais, mais que faire ? « Convaincs-les ! » Je cherchai autour de moi qui pouvait avoir prononcé cette phrase, mais il n’y avait que mes amis. « L’espoir est tout ce dont ils ont besoin ! » Cette voix…était-ce cela, le présent de Luminion ? N’ayant d’autre option, je décidai de lui faire confiance. Je m’avançai parmi la foule et je pris place sur un muret afin d’être légèrement surélevée, puis je pris la parole. -Ecoutez-moi tous ! Je ne sais pas comment, mais ma voix perça à travers le chaos ambiant et tous se retournèrent vers moi. Mon cœur se mit à battre plus vite. Je n’aimais pas parler devant un public, mais il le fallait à présent. Je pris une grande inspiration pour me détendre, puis je commençai : -Je m’appelle Hikari Miyako, de seconde année, présidente du club de duel de monstre. Puis-je savoir seulement ce que vous êtes en train de faire ! Regardez-vous, il suffit d’un simple avertissement et vous voilà prêts à tuer votre voisin ! Est-ce donc là un comportement de personne civilisée ? Le chaos ne nous mènera à rien si ce n’est l’autodestruction ! Certes, notre situation semble désespérée, nous ne pouvons pas nous enfuir ni même nous défendre, nous ne savons même pas qui sont nos ennemis, mais ne sommes-nous pas assez nombreux pour repousser n’importe qui ? L’union fait la force mes amis ! -Ohohoh, mais quel beau discours ; dit alors un grand garçon roux, l’air arrogant. Tu vas nous dire maintenant de nous laisser faire bien gentiment ? Bravo le génie, ça c’est de l’idée, pas vrai le Grec ? -Tais-toi un peu, l’heure n’est pas à la plaisanterie, rétorqua-t-il d’un calme impressionnant…Mais je suis d’accord avec mon camarade sur un point : nous ne savons pas quoi faire à l’heure qu’il est, personne ne sait quoi faire. Alors pourquoi écouterions-nous ton idée plutôt que les nôtres ? En quoi serait-elle meilleure ? -Je… -Tu n’as pas de réponse, bien évidemment… -Moi j’en ai une ! S’exclama Dan en montant sur le muret à côté de moi. Pourquoi son idée serait-elle meilleure que les vôtres ? Tout simplement parce que Miyako possède un plan de défense au moins, pas un simple instinct de survie ! -Ton raisonnement me semble bon. Mais il y a une faille. Qu’est-ce qui nous dit qu’elle sera capable de mettre en place son plan pour nous protéger, tous ? -Parce qu’il s’agit de Miyako tout simplement ; répondit Denys en montant à son tour. Miyako est la déléguée de la classe B, quand il y a une décision dure à prendre, c’est à elle que revient ce choix, elle est donc particulièrement bien placée pour prendre des initiatives ! -Objection ! Dit alors un autre garçon un peu plus loin. Dans ce cas, qui serait notre chef ? Parce qu’il faut bien un chef ? Et je doute que notre cher président du conseil soit en mesure de faire quoi que ce soit ! Tous les regards se tournèrent vers l’intéressé, qui ne put que grimacer devant une affirmation aussi véridique. -Qui ? Elle est devant vos yeux je vous signale, à moins que vous ne soyez aveugles ; dit Julie en restant à sa place. Miyako a eu l’initiative, c’est donc à elle de prendre en charge le commandement de l’opération. Sauf si tu penses pouvoir faire mieux, toi qui t’es tu jusqu’ici et qui ne parle que pour te plaindre. -Attends Julie, je peux très bien…tentai-je de protester. -Il n’y a pas de « mais » Miyako, d’entre nous tous ici réunis, je pense que tu es la plus apte à commander. Si quelqu’un s’y oppose, qu’il parle maintenant ! Personne ne dit un mot. A quoi jouait Julie ? Je n’avais aucunement l’intention de prendre la tête de ce mouvement en m’adressant à eux, je voulais simplement faire cesser le chaos, mais en aucun cas les commander, surtout que je n’avais aucun talent pour ça… -Puisque le peuple a parlé, ou plutôt, n’a rien dit, nous nous y plions ; reprit celui se faisant appeler « le grec ». -Je refuse de faire une telle chose, quelle injustice, pourquoi ne pourrais-je pas commander moi ! Protesta le garçon roux. -Parce qu’il fallait te proposer avant. Premier arrivé, premier servi. Cependant, je doute qu’une personne seule puisse gérer une telle situation. -Miyako n’est pas seule, nous sommes là pour l’épauler, la team Yume Nikki vous promet que nous sortirons tous vivants de ce calvaire ! Affirma Dan. -Les paroles m’importent peu, ce sont les actes qui sont comptent, tout le reste ne nous sortira pas de cette situation. Le grec et son camarade prirent du recul par rapport aux autres élèves et disparurent dans les bâtiments. Un silence de mort régnait à présent sur la cour. Tous les regards étaient dirigés vers moi, attendant que je dise quelque chose, mais j’étais aussi terrifiée qu’eux, je ne savais pas quoi faire non plus… « Les lignes de défense » Mais oui, la première chose à faire était… -Bien, commençons par attribuer des fonctions à chacun ; déclarai-je. J’aimerai que vous vous sépariez en petits groupes. Les premières choses à faire sont de regarder si nous avons de quoi manger, dormir et nous soigner en cas de blessure. Deuxièmement, il nous faudrait un groupe d’une vingtaine de personne cherchant des objets pouvant nous aider à nous défendre. Et enfin, nous aurions besoin d’éclaireurs repérant tous les endroits stratégiques de l’école, pour nous cacher ou attaquer. Ce sera tout pour le moment. Ensemble nous survivrons ! Un tonnerre d’applaudissement suivit mon discours et tout le monde fit comme je l’avais dit. Je descendis de mon estrade, encore surprise de moi-même. Je n’aurais jamais pensé qu’ils m’écouteraient ainsi. J’espérais simplement ne pas leur avoir donné de faux espoirs… Le président du conseil s’approcha de moi, mais fit demi-tour à mi-chemin. Il semblait ne pas vouloir s’impliquer dans cette histoire, et tant mieux, je préférai ne pas rencontrer d’obstacle dans cette quête déjà périlleuse. Mes amis mes félicitèrent chaudement, Dan en particulier, puis nous nous mîmes au travail également. Alors que j’allais chercher de quoi nous défendre, Denys m’attrapa par l’épaule. -Attends Miyako. -Oui ? -Je dois te le dire, mais durant l’intervention de l’autre affreux, j’ai ressenti comme une force nouvelle provenant de mon disque de duel… -Pour une fois, il ne dit pas n’importe quoi, je l’ai ressentie moi aussi ; rajouta Julie. -Vous ne pensez pas sérieusement… -A toi l’honneur Dan ; lui dis-je. Ce dernier prit son deck en tremblant, puis invoqua un de ses monstres qui se matérialisa devant nous. Cependant, à la différence de d’habitude, nous entendîmes le bruit de ses pas sur le sol, comme s’il avait une masse… Dan s’approcha timidement de son monstres jusqu’à le toucher. Il recula vivement, surpris par ce contact inattendu. -Il…il est réel ! S’écria-t-il. -C’est bien ce que je pensais ; marmonna Julie. Ce truc ne nous a pas simplement enfermés à l’intérieur de l’école, il a également modifié l’espace dans lequel nous nous trouvons pour permettre aux monstres de prendre vie… -Et…C’est bien ou non ? Demanda Denys, confus. -C’est un bien, comme un mal. D’un côté, nous avons de quoi nous défendre et nous savons à quoi nous attendre. D’un autre…nous ne faisons sans doute pas le poids face à des monstres programmés pour la destruction…C’est pourquoi, nous devrions également réunir les meilleurs duellistes de l’école, les cartes seront certainement nos meilleures armes. -Que se passe-t-il vraiment ici bon sang ? Murmurai-je pour moi-même. Le reste de la journée fut occupée à chercher tout ce qui nous serait utile. Nous trouvâmes de nombreuses couvertures dans la remise, des vivres à la cafétéria, de quoi tenir un bon mois. Dans les gymnases, les filets de tennis, les raquettes, les ballons de foot, tout était réquisitionné pour servir de moyen de défense. Un autre groupe revint de l’infirmerie avec tous les médicaments qui semblaient utilisables. Avec tout cela, nous avions de quoi résister pendant longtemps, mais nul ne savait combien de temps durerait cet emprisonnement… Nous entreposâmes tout cela à l’abri dans des salles du sous-sol, de façon à ce que personne d’extérieur ne puisse les trouver, tandis que la salle du club devint le quartier général de la résistance. A la fin de la journée, tout le monde était exténué. Les rares sachant cuisiner se mirent au travail afin de préparer plus de trois cents repas. J’étais dans ceux-là, ce qui incita d’autres à se joindre à nous. Nous décidâmes de passer la nuit dans le gymnase. Se répartir dans les classes aurait été trop dangereux, il nous fallait un endroit où nous pussions tous tenir. Nos installations étaient vraiment très rudimentaires. Tout le monde n’avait pas de couverture ni d’oreiller, mais heureusement, la nuit n’était pas trop fraiche. Il était presque vingt-trois heures lorsque nous finîmes tous les préparatifs. J’aurais dû aller dormir, comme tout le monde, mais je ne pouvais pas fermer l’œil, c’est pourquoi, je déambulais simplement dans les couloirs. Tout était si sombre de nuit, l’école n’avait plus rien à voir avec ce qu’elle était. Toutes les lumières étaient éteintes, les salles de classe fermées, même les lampadaires de la cour n’émettaient plus de lumière, comme si le monde entier avait sombré dans les ténèbres. Mes pas me conduisirent devant l’escalier menant au toit de l’école. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais je ne pus résister à l’envie d’y monter. Dehors, pas une étoile ne brillait, même la lune avait disparu. Tout était calme, trop calme, je j’entendais ni le bruit des voitures, ni le brouhaha des fêtards du dimanche. Le vent était tombé. Aucune lumière ne me parvenait de la ville, d’habitude si lumineuse. C’était comme si tout le monde redoutait à présent la puissance du dragon. Comment en étions nous arrivés là ? Dan nous avait pourtant prévenus que ce n’était qu’une question de temps, pourquoi ne l’avais-je pas pris au sérieux ? Pour la première fois, je regrettai d’avoir refusé de voir le futur. Je ressentais à présent le fardeau que je portais sur mes épaules. En m’engageant dans cette résistance, je m’étais également engagée à protéger tout le monde, et pas simplement à gagner la guerre. Mais en étais-je capable ? J’entendis des pas derrière moi. Je me retournai, sur mes gardes, mais je me détendis en reconnaissant Dan. -Salut Miyako, je savais bien que je te trouverai ici ; dit-il. Alors comme ça, toi non plus tu n’arrives pas à dormir ? -Non. Il s’installa à côté de moi et se mit à regarder au loin, en direction de l’océan, à présent inaccessible pour nous qui étions prisonniers de cette école. Plusieurs minutes passèrent sans un seul échange de mot. Chacun était perdu dans ses propres pensées. Je finis par briser ce silence pesant. -Je suis désolée Dan-Aniki, j’aurais dû t’écouter… -A propos de quoi ? Demanda-t-il surpris. -Lorsque tu nous as prévenus, je n’ai pas tenu compte de ton avertissement, alors que tu avais raison depuis le début. -N’était-ce pas toi justement qui disais de ne pas s’inquiéter ? Que si une telle chose devait se produire, il serait trop tard pour y penser et vivre dans le moment présent plutôt que de se complaindre en remords ? -C’est vrai, mais n’était-ce pas toi aussi qui disais que je ne tiendrai plus le même discours lorsque cela arriverait ? Répliquai-je. Il rigola. -A quoi est-ce que tu joues franchement ? Dit-il, amusé par la situation. Voilà que je suis d’accord avec toi, et tu me contredis avec mes propres arguments ! Cependant, tu avais raison et j’avais tort. Nous ne pouvons qu’accepter ce qu’il nous arrive à présent. A quoi bon se préparer contre une chose qui nous dépasse ? Même en sachant que cela arriverait, je n’ai rien pu faire pour l’en empêcher, si cela ne te donne pas raison, je me jette du haut de ce toit ! -Alors comme ça, tu penses que tous nos efforts auraient-été vains ? -Ce n’est pas moi qui le pense, c’est toi qui nous as toujours répété cela. Ce qui est fait est fait, nous ne pouvons plus changer le passé, mais nous pouvons encore écrire l’avenir. Tout n’est pas perdu. Les prochaines semaines seront certainement les plus sombres de notre vie, mais je suis certain que nous pouvons le faire. Après tout, nous avons une chef remarquable. Je rougis lorsqu’il dit cela. Je sentais dans sa voix qu’il était sincère, il ne le disait pas simplement pour me faire plaisir ou me remonter le moral. Non, il pensait réellement que je pouvais les guider. Il avait plus confiance en moi que moi-même… -Il se fait tard, et demain prévoie d’être mouvementé. Nous ferions mieux de prendre les quelques heures de sommeil qu’il nous reste encore. Il me tendit la main, et je la pris volontiers puis nous rentrâmes à l’intérieur. Je n’espérai à présent plus qu’une seule chose : ne pas décevoir tous ceux qui, comme Dan, croyaient en moi…Quelle prétention… Nous nous tenions le lendemain aux aurores devant le bâtiment principal de l’école. Nous avions commencé cette résistance, nous le club de duel, nous devions donc en assumer les conséquences pour tout le monde. L’air était frais, un vent faible soufflait sur nous. La tension était palpable, mais nul de disait un mot. Nous attendions simplement. Je me demandais comment ils allaient venir cette fois-ci. Ce Gariatron allait-il encore se montrer en personne ou bien allait-il envoyer un de ses sbires ? Là était la question. Soudain, un coup de tonnerre retentit, et une image du dragon apparut dans la cour. Je reculai d’un pas, impressionnée par sa taille gigantesque, mais je me repris rapidement, pour ne pas montrer de signe de faiblesse. -Humains, livrez-moi à présent la fille de lumière ou vous en subirez les conséquences ! -Rêve toujours l’affreux ! S’écria Dan. Même si on savait de qui il s’agissait, jamais nous ne livrerions l’un des nôtres ! -Vous aviez une chance de vous en sortir et vous l’avez laissée passer, la stupidité des mortels m’impressionnera toujours…Soit, préparez-vous dès à présent à mourir ! Le dragon rugit avant de disparaitre. Mon cœur s’accéléra soudainement lorsque la terre se mit à trembler. Nous y étions, il n’était pas question de nous rendre sans nous battre ! J’armai mon disque de duel, et mes amis firent de même. L’instant d’après, une série d’éclairs frappa le sol de l’école et nous aveugla. Lorsque nous rouvrîmes les yeux, des hommes en noir se tenaient devant nous. Leurs visages étaient cachés par de sombres masques. Dan avait raison une fois de plus à leur sujet, mais il était trop tard pour y penser. Sans autre sommation, ils invoquèrent tous leur monstre et bientôt, la cour fut recouverte de ces bestioles. Nous ne nous attendions pas à ce qu’ils fussent si nombreux. -Qu’est-ce qu’on fait maintenant Miyako ? Me demanda Julie, inquiète. -Je propose de foncer dans le tas ! Répondit Denys. Apparaissez, Seigneur dragon océan, Néo Dédale et Posséidra, Dragon de l’Atlantide ! Ses deux monstres s’élevèrent par-dessus la masse informe d’ennemis qui nous entourait et en repoussa une bonne partie. Mais à chaque fois qu’un était détruit, deux le remplaçait. Il allait falloir les vaincre plus rapidement si nous voulions avoir une chance… -Prêtez-nous main forte, Winda, Nephilim ! -Je crois que nous n’avons pas le choix ; soupira Julie. S’il te plait, Junon… Les trois nouveaux venus s’attaquèrent à leur tour aux ennemis. Je vis les monstres ennemis disparaitre une nouvelle fois dans d’épais nuages de fumée, avant que d’autres prennent leur place. Nous n’étions toujours pas assez forts cependant. A quatre contre presque cent, nous ne faisons pas le poids…Je voyais déjà notre mort arriver, ainsi que celle de mes camarades… -C’est inutile ; dis-je désespérée. Nous ne pouvons pas gagner… -Que tu es défaitiste Miyako, le combat vient à peine de commencer ! Rétorqua Dan. Et puis, je n’ai pas dit mon dernier mot… -C’est-à-dire le génie ? Lui demanda Julie. -Admire, j’active la carte magie, Raigek… Avant qu’il ait pu finir sa phrase, un chien noir se jeta sur lui et le clou au sol, et il lâcha sa carte. Je réagis immédiatement. -Pleiades ! A son apparition, le chien noir se désintégra instantanément. Je me précipitai sur Dan pour l’aider. -Merci Miyako… -Mais de rien. -Ecoutez tous, je crois que j’ai une idée ! S’exclama Denys. -Toi ? Une idée ? On est vraiment dans un cas désespéré…Railla Julie. -Rigole tant que tu veux, mais je viens de remarquer quelque chose, si nous attaquons les duellistes directement, cela devrait être plus efficace non ? Nous nous regardâmes tous dans les yeux, étonnés qu’il ait pu sortir quelque chose d’aussi intelligent. Nous nous mîmes d’accord ensuite sur un nouveau plan d’attaque. Denys et Julie devaient ouvrir un passage avec leur monstre qui nous conduirait tout droit aux duellistes. Junon, Posséidra et Levia dédale prirent la tête en détruisant tout ce qui se trouvait devant eux, ce qui nous permis de progresser. Cependant, c’était un trajet à sens unique, car dès que nous passions, une horde de monstres nous empêchait immédiatement de faire marche arrière. Les duellistes étaient en vue. Je regardai Dan droit dans les yeux, qui me répondit par un regard confiant, puis nous emmargeâmes de la foule pour faire face aux duellistes. Ils eurent l’air surpris de nous voir devant eux. -Ahah, et bien messieurs, je crois que c’est la fin ! Déclara Dan entouré de Nephilim et Winda. -Pour vous peut-être ; rétorqua l’un des hommes. Il sortit alors le bras de sous sa coupe et nous aperçûmes une longue épée à sa main. Les autres firent de même avant de se tourner vers nous. -Oh, j’imagine que tu n’avais pas prévu ça Dan ? -En effet, mais ce ne sont que des épées, on peut les passer facilement avec nos monstres non ? Pour toute réponse, l’un des hommes se jeta sur Winda et la trancha en deux. Elle disparut dans une explosion puis l’homme se replaça, serein. -Rectification, je crois qu’on est mal…Ces types sont des ninjas ou quelque chose comme ça ? -Ce n’est pas le moment de plaisanter Dan ! Tout le monde compte sur nous, nous ne pouvons pas les décevoir ! -Bien, bien, dans ce cas… Il sortit de je ne sais où une épée comme celle que l’on utilisait en escrime, à la différence près que le bout était plus aiguisé qu’à la normale, puis se mit en garde. -On trouve de ces trucs dans cette école tu sais Miyako. Et maintenant, reste derrière moi tu veux bien ? Je n’ai pas fait trois ans d’escrime pour rien finalement ! Je n’eus même pas le temps de protester qu’il s’était déjà élancé sur les ennemis. Ces derniers ne semblèrent même pas surpris et ripostèrent. Mais Dan était agile. Il évita tous les coups de ses adversaires avant de leur rendre. Il désarma le premier, donna un coup dans le ventre au second avant de mettre l’épée sous la gorge au troisième. Il était vraiment impressionnant… Mais…A lui seul, il ne pouvait rien faire. Il était cerné par huit hommes, prêts à le tuer au moindre geste. Pourtant, il ne semblait pas inquiet. Il souriait, comme si tout cela n’était qu’un jeu pour lui. Etait-il inconscient à ce point ? Non, je ne pense pas, il agissait simplement comme il avait toujours agi. Il ne se souciait pas de ce qui pouvait lui arriver, tout ce qui lui importait était notre survie, alors il faisait face à la mort, le visage détendu, car si cela pouvait lui permettre de nous sauver…il était prêt à donner sa propre vie… -Dan ! -Miyako, cours, je vais les retenir pendant ce temps ! -Mais… -Vas-y ! Je ne pouvais même plus bouger, je ne savais pas comment réagir face à la situation, tenter de sauver Dan, ou bien m’assurer que tout le monde serait sauvé ? Mon temps de réaction fut fatal, car d’autres hommes me cernèrent à mon tour. C’était la fin, je pensais. Je tentai de me défendre avec Pleiades, mais ce dernier n’arriva même pas jusqu’à moi et fut détruit avant. Je voyais la fin, ma mort, arriver à grand pas… « Les cartes de lumière ! » Répéta alors la voix dans ma tête. Je lui fis une nouvelle fois confiance, faute d’option, et je sortis les deux présents de Luminion avant de les brandir devant moi. Les hommes reculèrent soudainement, comme si la simple vue de ces cartes les affaiblissait. Je n’en croyais pas mes yeux, tout autour de moi, les attaques diminuèrent en intensité, et je pus apercevoir Denys et Julie percer à leur tour pour nous rejoindre. Je tenais une issue, je ne devais pas la laisser passer ! -Messager des étoiles, descend sur terre afin de faire régner paix et Justice : apparait, Satellaknight Delteros ! Tout ce que nous vîmes de lui fut une lumière intense détruisant d’un seul coup tous les monstres ennemis. Les hommes en noir disparurent également à son arrivée, sans laisser de trace, excepté celles du combat… Epuisée, je m’effondrai sur le sol. Mes amis vinrent à mon chevet, inquiets, mais également impressionnés par mes performances. -Tu as été incroyable Miyako ! S’écria Denys en me donnant une grande tape dans le dos. Tu nous avais caché que tu avais de telles cartes dans ta manche ! -Est-ce que tout va bien Miyako ? Me demanda Julie, plus réaliste, en regardant mon visage. -Ce n’est rien ; occupez-vous plutôt de Dan… Nous tournâmes tous la tête dans sa direction. Il nous tournait le dos, son tee-shirt était en lambeau et ses cheveux en bataille. Il regardait au loin, l’épée à la main, tel un guerrier non satisfait de sa victoire. -Ils reviendront ; dit-il soudainement. Cependant, cette fois-ci, je serai prêt à les recevoir. Sans ajouter un mot, il entra dans le bâtiment principal et disparut dans les couloirs. Je comprenais ce qu’il ressentait. Sans mon intervention, il savait qu’à ce moment, il n’aurait plus été de ce monde, et cela, il ne pouvait se le pardonner. Comment le savais-je ? Parce que j’avais exactement le même sentiment que lui durant la bataille, au moment décisif. Cependant…j’avais fait une erreur, j’avais baissé les bras avant même d’avoir combattu, et cela, je ne pouvais l’accepter. Ils comptaient tous sur moi, que penseraient-ils en apprenant que leur chef n’avait même pas la volonté de se battre ? Il fallait que je devienne plus forte également, quel qu’en fût le prix à payer…
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Hors Ligne Modérateur Passif depuis le 05/07/2017 Modération : Index, Profil, Arts, Pages, Mp, Forum, Videos, News, Faq, Pub, Articles, Lexique, Cartes, Echanges Grade : [Staff UltraJeux] Echanges (Aucun) Inscrit le 08/03/2008 | Envoyé par SamUJ le Vendredi 06 Novembre 2015 à 12:14 J'ai pu rattraper ces fameux chapitres !
Assez intéressant de faire un petit spin off/Flashback, ça permet aussi de mieux comprendre ce qui a pu se passer plus tôt. J'ai bien apprécié ! Cependant j'avoue que les passages avec l'arrivée de Gariatron et de ses acolytes manque un peu de tension, parfois ça s'enchaînait trop vite et avant même de se poser la question du pourquoi du comment et bah on passait déjà à autre chose, du coup j'ai trouvé le milieu du chapitre 2 un peu brouillon dans sa compréhension. Mais sinon nickel, c'est toujours aussi plaisant à lire et j'attends de voir la suite ~
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Envoyé par le Vendredi 06 Novembre 2015 à 13:08 en fait ce flash back m'avait été proposé directement au début de la fic pour introduire les nouveaux personnages directement et qu'ils rencontrent les héros de la première saison mais finalement j'ai fait l'inverse, mais c'est peut-être aussi ça qui fait le manque de tension, c'est que ce n'est qu'un énorme flash back qui s'étend sur plusieurs chapitres. Bon en même temps les personnages ne se posent pas non plus 36 questions et ça doit jouer pas mal x)
il reste 2 chapitres de flashback, je pense que tu les apprécieras aussi (bah oui, miyako est mon personnage préféré, j'ai mis la gomme sur elle :3)
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Envoyé par le Dimanche 08 Novembre 2015 à 20:50 Hikari Miyako : Le dernier combat
Spoiler : Comme Dan l’avait prévu, les hommes revinrent très rapidement. A peine quelques heures plus tard, nous étions à nouveau sur le champ de bataille. Cependant, nous étions prêts cette fois-ci. Tous les meilleurs duellistes de l’école s’étaient rassemblés pour nous prêter main forte. Parmi eux, je reconnus celui se faisant appeler Le grec et son ami, ainsi que l’autre garçon contestant tout. Ils étaient tous les trois d’un calme impressionnant, surtout le grec. Il regardait droit devant lui avant la bataille, rien ne pouvait le distraire et à peine le combat engagé, il fonça dans le tas. Malheureusement pour nous, nos ennemis semblaient avoir eux aussi pris leurs précautions contre Delteros. Plusieurs fois, je crus que ma fin arrivait, mais à chaque fois, mes amis du club venaient à ma rescousse in extremis. Dan combattait seul avec son épée, plus déterminé que jamais. Il enchainait les coups, sans jamais s’arrêter, sans jamais montrer le moindre signe de fatigue. Ses adversaires ne faisaient pas le poids face à lui, même à cinq contre un. Le soir arriva, la bataille continuait de faire rage. Denys et Julie m’avaient obligé à me retirer pour prendre du repos, mais je ne pouvais pas rester assise là sans rien faire pendant que mes camarades se battaient dehors et risquaient leur vie. Ne pouvant plus tenir, je décidai de retourner sur le front, et c’est là qu’elle apparut. Au moment où je touchai la poignée de la porte, une vive lumière surgit derrière moi puis un bruit de pas se fit entendre. Cependant, quelque chose me disait qu’il ne s’agissait pas là d’un ennemi. Je me retournai prudemment, mais mon cœur rata un battement en voyant qui se tenait devant moi. Il s’agissait d’une jeune fille aux cheveux roux, presque rouges et aux yeux bleus. Un halo de lumière l’entourait, mais à part cela, elle était ma réplique exacte… -Bien le bonjour Miyako ; dit-elle d’une voix enjouée. J’étais pétrifiée, incapable de réagir face à cette « personne » me ressemblant tant. Elle pencha la tête sur le côté, comme surprise de ma réaction. -Oh, tu ne t’attendais pas à me voir ? C’est étrange, je pensais pourtant que tu savais que j’étais là…Je suis déçue franchement. Je ne répondis toujours rien, mais ma copie continuait de sourire, inlassablement. -Tu sais Miyako, ce n’est pas tirer une tête pareille qui va arranger les choses, alors fais un peu comme moi ! -Qui…qui es-tu ? Finis-je pas demander. -Suis-je bête, je ne me suis pas encore présentée, je m’appelle Hikari Miyako, déléguée de la classe B, présidente du club de duel de monstre, ravie de faire ta connaissance ! -Ne te fout pas de moi, je ne suis pas d’humeur à plaisanter ! Je n’ai pas de temps pour ça ! Rétorquai-je agressivement. -Que tu es rabat joie, je te pensais plus ouverte…Enfin, Luminion m’avait prévenue que tu n’aimais pas voir la vérité, même si elle se trouvait devant tes yeux ; soupira-t-elle. -Lu..Luminion ? Répétai-je, interloquée. -Ah, donc tu ne crois pas ce que tu vois mais tu crois ce que tu entends, intéressant…Ça tombe bien, je suis pareille que toi, n’est-ce pas formidable ? -Je n’ai pas de temps à perdre avec des gens comme toi, j’ai des amis à sauver… -On a toujours du temps à perdre avec soi-même, surtout quand il s’agit d’élaborer une stratégie. Je m’arrêtai net dans mon élan. Elle venait de capter mon attention, et elle s’en rendit compte car elle continua. -Dans l’état actuel des choses, nous ne pouvons rien faire pour sauver nos amis… -Pourquoi dis-tu « nous » ? -Tu voudrais que je dise quoi ? Tu ? Vous ? Ne serait-pas pas un peu bizarre de parler de soi à la deuxième personne ? -Je ne comprends pas… -Tu es lente ma parole, mais je vais mettre ça sur le compte de la fatigue je pense… Nous nous ressemblons, nous portons le même nom, nous avons les mêmes souvenirs, cela ne te parait-il pas étrange ? -Je pensais que tu plaisantais… -Oui, j’aime beaucoup plaisanter, tout comme toi, cependant, cette fois-ci, j’étais on ne peut plus sérieuse. Pourquoi me demanderas-tu ? Parce que je suis toi. -C’est…c’est impossible, tu ne peux pas être moi, sinon, je serais toi et… -Oula, ne pars pas dans de telles considérations s’il te plait, ça me donne un mal de crâne pas possible ! Pour faire simple, tu peux dire que je suis une partie de ton âme que tu ne peux voir, mais que Luminion a rendue visible. -Tu penses que je vais gober un tel truc ? -Non, je sais pertinemment que tu ne me crois pas, après tout, moi non plus je ne le croirais pas si on me le disait. C’est pourquoi, je te propose un petit duel pour te montrer que je dis la vérité. -J’allais justement te le proposer… -En garde Miyako ! Un disque de duel apparut comme sorti de nulle part à son poignet et nous nous mîmes en position. Cela paraissait tellement fou, je ne pouvais croire à une telle chose simplement parce qu’on me le disait. Il fallait que j’en aie le cœur net. -Je vais prendre la main et j’invoque… -Pollux de la constellée je me trompe ? Et tu vas enchainer sur kaus avant d’invoquer Pléiades j’imagine. -Co…Comment sais-tu cela ? M’exclamai-je choquée. -Je sais quand même quelles cartes je joue non ? Mais continue donc. -Bon, et bien, puisque tu sais déjà ce que je vais faire, je vais t’épargner tout cela. Apparais Pléiades de la constellée ! Je termine mon tour là-dessus. -C’est bien dommage que tu ne joues pas de piège pour te protéger cette fois-ci, car ce qui t’attend risque d’être douloureux. Je commence en Satellaknight Vega qui me permet d’invoquer Satellaknight Unlukalhai. Son effet s’active et j’envoie au cimetière Le Satellaknight Deneb depuis mon deck. -J’active à présent l’effet de Pléiades pour renvoyer Unlukalhai en main ! -Grossière erreur Miyako, j’active Satellaknight Starcrossed. En renvoyant le monstre que tu viens de cibler au deck, j’invoque spécialement depuis mon deck Satellaknight Altair ! Mais ce n’est pas terminer, son effet me permet d’invoquer Deneb qui se trouve dans mon cimetière. Ce dernier va ajouter à ma main Satellaknight Asham. Invocation XYZ : Descends des étoiles et repends la justice sur terre… Non, il ne pouvait pas s’agir de… -Apparais Satellaknight Delteros ! La carte dans ma poche se mit à briller intensément, comme en réponse à l’invocation de ce monstre. Cette carte était censée être unique, alors comment pouvait-elle posséder la même carte que moi ? Je me mis à douter, et si jamais elle disait la vérité ? Dans ce cas, qui serait la vraie Miyako, elle, ou bien moi ? -Tu comptes rêver encore longtemps ? Enfin, j’active l’effet de Delteros, en détachant une unité, je détruis Pléiades, et à présent, la voie est libre pour une attaque directe ! Miyako : 1500 – Miyako ? : 4000 -Je…je n’ai pas dit mon dernier mot, je reprends la main et j’invoque Sombrero de la constellée, puis, en retirant Kaus, je reprends Pollux. Le deuxième effet de Sombrero s’active, me permettant d’invoquer Pollux, mais ce n’est pas terminé, je peux encore invoquer un dernier monstre. Montre-toi, algieldi de la constellée. Je recouvre ces trois monstres pour ouvrir le réseau recouvrement. Tu n’es pas la seule à pouvoir faire ça : apparais Delteros ! -Ohoh, tout cela devient très intéressant… -Tu connais la suite j’imagine ? Je détache un matériel de Delteros pour détruire le tien ! -Pas de chance Miyako, le deuxième effet de mon Delteros s’active, qui me permet d’invoquer spécialement depuis ma main Satellaknight Asham, tu vas donc perdre 1000 points de vie ! Miyako : 500 – Miyako ? : 4000 -Mais ton monstre va être détruit par l’attaque de Delteros. Je pose une carte face cachée, et c’est à toi. -Tu m’as surprise, je l’avoue, mais je ne m’avouerai pas vaincue aussi facilement. Je pioche, et j’invoque Satellaknight Bételgeuse. Lorsqu’il est invoqué, je peux l’envoyer au cimetière et reprendre en main Asham. Je pose une carte face cachée, et je termine mon tour. C’est ta dernière chance Miyako. -Je sais bien, mais je vais gagner durant ce tour ! J’active l’effet de… -Et moi je riposte avec ma chaine démoniaque. -Ce n’était pas prévu…Grommelai-je. Je vais donc activer mon piège : mouchard électrique, pour renvoyer ta carte d’où elle vient ! Battle, attaque là directement Delteros ! Miyako : 500 – Miyako ? : 1500. -Je pose une carte face cachée. -Tu sais que ce duel est terminé ? -Je n’abandonnerai pas ! -Tu as dit également la même chose à tout le monde avant de te retrouver sur le champ de bataille. Ses mots me firent l’effet d’un couteau en plein cœur. Co…Comment pouvait-elle le savoir ? Je n’en avais parlé à personne, pas même à Dan et aux autres. Se pouvait-il qu’elle soit réellement moi ? C’était la seule explication plausible à cela… Je commençai sérieusement à douter de moi-même, mes mains tremblaient, je n’osais même plus jouer, de peur qu’elle ne sache également ce que je venais de poser et qu’elle le contre…C’est pourquoi, je n’activai pas ma chaine démoniaque… -J’invoque, Satellaknight Asham, qui va t’enlever 1000 points de vie. Miyako : 0 – Miyako ? : 1500. -J’ai…j’ai perdu… -En effet, mais pourquoi n’as-tu pas activé ton piège ? Grace à lui, tu aurais pu me vaincre au tour suivant, je ne comprends pas… -Je pensais que tu avais de quoi répondre ; avouai-je. -Alors c’est donc cela… -Quoi donc ? -Tu as peur, peur que ton ennemi soit plus fort que toi, alors tu baisses les bras avant même d’avoir essayé n’est-ce pas ? -Non, ce n’est… -Je vais te dire une chose Miyako : tu auras beau connaitre ton adversaire, tu ne pourras jamais prévoir totalement ses mouvements. Mais, n’est-ce pas cela qui fait l’intérêt du duel ? Je n’eus pas le temps de répondre car la jeune fille disparut instantanément. La seconde d’après, le président du conseil des étudiants débarqua dans la salle du club, l’air furieux. -Je le savais…Je savais que ton plan ne marcherait jamais ! S’écria-t-il. -Comment cela ? Je ne comprends pas ? Demandai-je. -Nous avons peut-être repoussé l’ennemi pour aujourd’hui, mais de nombreux de nos élèves ont été blessés, et que fais-tu toi ? Tu te prélasses dans ton bureau tranquillement ? Bravo ! -Qu…Quoi ? Blessés ? Qui ça ? Est-ce grave ? -Il est un peu tard pour t’en inquiéter. A présent, laisse-moi prendre les choses en main, cela vaudra mieux pour tout le monde… -Te…te laisser la place ? Bafouillai-je. -Oui, tu viens de nous démontrer ton incapacité à commander cette résistance. Il nous faut quelqu’un de sévère, faisant appliquer une discipline stricte pour gagner cette guerre, et je ne pense pas que tu sois en position pour… -Olalala, qu’entends-je ici ? Dit soudainement une voix derrière le président. Il se décala sur le côté et je pus voir le garçon roux arrogant de l’autre jour accompagné du grec et d’une troisième personne aux cheveux rouges en épis sur sa tête. Ils avaient tous le même air moqueur dans l’œil, mais un certain sérieux se dégageait également d’eux. Ils étaient très durs à cerner… -Si j’ai bien compris, tu penses avoir assez de skill pour diriger une armée entière ? Si cela ne tenait qu’à ça, je serais déjà chef de cette armée ! -Calme-toi un peu Hoshi, tu veux bien ? Dit le grec. Nous ne sommes pas venus ici pour chercher la bagarre, nous venons à peine de sortir d’une bataille acharnée. -Tu es poète toi maintenant ? Ironisa le troisième garçon. Comme quoi, la guerre nous fait faire des choses bien étranges. Si seulement Sunbird était là… -Etes-vous venus simplement pour discuter ou pour autre chose ? S’impatienta le président. -Les deux très cher président ; répondit le grec très poliment. Nous étions venus discuter au sujet du rôle de leader que cette très chère Hikari Miyako endossait. -Alors…vous aussi vous pensez que je devrais me retirer ? Dis-je tristement. -Laisse le grec terminer avant de parler toi, tu ne sais même pas ce qu’il a à te dire ! Répliqua Hoshi. -Merci. Nous pensons également que tu n’as pas la carrure pour être chef. Sa phrase me poignarda le cœur. Alors comme ça personne ne me faisait plus confiance après une seule bataille ? Mais ils avaient raison. Je n’avais rien fait, rien du tout, alors que eux se battaient pour leur vie pendant ce temps-là. En y repensant, ils avaient tous entièrement raison… -Mais, je pense également que personne ici ne pourrait diriger une telle opération ; termina-t-il après un temps d’arrêt. -C…Comment ? S’étonna le président. -J’en connais un qui a besoin de se déboucher les oreilles ; dit le troisième garçon. Hikari Miyako, je ne sais pas du tout de quoi tu es capable, mais fait de ton mieux. Tu as fait le serment de nous sortir de cette galère, tu nous as donné à tous l’espoir que nous n’avions pas, alors c’est à toi à présent de tenir cette promesse. Voilà que j’en deviens poète, si ce n’est pas regrettable… Les trois garçons se retirèrent ensuite, nous laissant tous les deux dans l’incompréhension. Le président me foudroya du regard et partit sans ajouter un mot de plus. J’étais à nouveau seule dans la pièce. Cependant, à présent, je savais que je ne pouvais pas baisser les bras maintenant. Si je le faisais, personne ne prendrait ma place et nous aurions sombré dans le chaos le plus total. Je me souvins tout à coup des premiers mots du président et je me levai d’un bond. Et si jamais mes amis étaient blessés ? J’ouvris la porte et je me précipitai dans les couloirs à leur recherche. Les élèves, encore épuisés par le combat, s’écartaient rapidement sur mon passage, non sans protester. Je finis par trouver mes amis dans le hall assis sur un banc, tous, excepté un. Un saisissement me prit à la gorge. Non, il ne pouvait pas… Je m’avançai prudemment vers eux. Lorsque Denys me vit, il me fit de grands signaux, comme à son habitude. -Miyako ! Alors, où étais-tu passée ? Je pensais que tu viendrais immédiatement à la fin du combat ! -Où…où est Dan ? Demandai-je tremblante. -Excellente question, je ne l’ai pas revu depuis la fin du combat ; me répondit-il. Oh, ce n’est pas bien grave après tout, il nous rejoindra quand il en aura envie ! Je fus soulagée en entendant les mots de Denys. Dan ne semblait pas blessé selon lui, c’était déjà ça. Mais à présent, il allait falloir que je prenne mes responsabilités de chef en main. Je pris donc le micro du bureau de la direction pour passer une annonce. -Ici Hikari Miyako. La bataille a été rude, je le sais, mais il ne faut pas nous reposer pour autant, ces ennemis peuvent attaquer à tout moment, il nous faut être prêt. C’est pourquoi, nous devons organiser des patrouilles de surveillance à toute heure. Si certains se sentent capable d’assumer ce rôle, qu’ils viennent dans la salle du club. A ma grande surprise, une foule se présenta devant la porte. Je n’aurais jamais imaginé qu’autant de personnes étaient prêtes à risquer leur vie pour les autres alors que la veille, c’était à peine s’ils ne se tiraient pas dessus. Le grec et ses amis disaient donc vrai, ils avaient espoir, ils me faisaient tous confiance désormais. Ce système de ronde fonctionna très bien. Une nuit, alors que tout le monde dormait, le veilleur nous alerta et nous échappâmes à une attaque surprise. Il avait également ses défauts, comme tout système. Les armées ennemies commençaient à comprendre que nous les attentions et envoyait également des éclaireurs, mais dans l’ensemble, nous avions l’avantage. Plusieurs sections d’attaque se formèrent par la suite pour riposter. La première était composée des meilleurs combattants au corps à corps, le « United we Stand », dont le grec et les autres faisaient partie. Cette section était certainement celle nous rapportant le plus de victoires. Juste derrière eux, la section « Overlord », dirigée par le rebelle du premier jour, analysait les armes ennemies abandonnées et les utilisait à son propre avantage. Je n’aimai pas particulièrement l’idée de combattre avec de telles armes, mais pour eux, il n’y avait pas d’autre solution pour gagner. Derrière ces deux grandes factions, il y en avait beaucoup d’autres, toutes ayant leur utilité. Yume Nikki, quant à elle, gérait et planifiait les grandes attaques. Mais une chose me tracassait plus que tout, c’était le comportement de Dan. Il semblait totalement différent de d’habitude. Pendant nos heures de pause, il disparaissait comme absorbé par ses pensées et pendant les batailles, c’était à peine s’il distinguait ennemi et allié. Je n’aimais pas le voir ainsi, mais je n’avais pas le temps de m’occuper d’un détail pareil. Ma « moitié » comme je l’appelais désormais, apparaissait de temps en temps pour me donner des conseils dans les moments les plus difficiles. Je n’essayais même plus de savoir ce qu’elle était réellement, du moment qu’elle nous apportait la victoire, je m’en fichais. Avec cette organisation, nous réussîmes à tenir trois semaines sans qu’aucun élève ne fusse tué. Cependant, les réserves de nourriture commençaient à se faire rares. Nous avions sous-estimé la dureté des combats et surestimé la résistance des combattants. Avec ce qu’il nous restait, nous aurions tenu encore une semaine, deux au grand maximum. La guerre devait prendre fin rapidement… Cette dernière prit un tournant radical le jour où le groupe UWS revint en ayant réussi à dérober à l’un des assaillants un petit carnet où ses instructions étaient écrites. J’étais seule avec Denys et Julie lorsque nous les avons lues, et heureusement car l’une d’entre elle évoquait un espion infiltré… -C’est mauvais ça, grommela Denys. Si quelqu’un apprend cela, la panique risque de s’emparer de tout le monde… -Et le chaos régnera comme au premier jour, oui. Mais la décision te revient Miyako. Cacher une information comme celle-ci peut se révéler fatale si quelqu’un l’apprend par inadvertance ; me prévint Julie. -Je le sais bien…mais nous devons prendre le risque. Pour le moment, nous sommes soudés par un même espoir. Je ne veux pas que celui-ci s’évapore pour ça… -Oui, je comprends. Dans ce cas, donne-moi ce carnet, je vais le cacher là où personne ne le trouvera. -Merci Julie. Nous entendîmes alors des bruits de pas dans le couloir, mais lorsque j’ouvrai la porte, je ne vis personne. Cela ne devait être que mon imagination. Nous sortîmes tous les trois de la salle de club puis nous nous dirigeâmes vers le grand hall de l’école pour planifier les activités du jour, comme nous le faisions. Cependant, tout le monde était déjà réuni. Intriguée, je me rapprochai et j’entendis une voix au centre, celle du président du conseil. -Cette soi-disant chef que vous avez élue, elle vous ment depuis le début ! Elle sait qu’un traitre se cache parmi nous ! Des cris de stupéfactions s’élevèrent de tous les côtés, y compris moi. Qu’est-ce qu’il racontait encore lui ? -Cependant, elle préfère ne pas vous le dire pour mieux vous manipuler ! Allez-vous accepter cela ? Allez-vous… -Assez ! L’interrompis-je. Un silence de mort régna sur le hall et tous les regards se tournèrent vers moi. -Quand on parle du loup, regardez qui voila ? Alors Miyako, quelque chose à dire pour ta défense ? -Je… J’avais soudainement perdu tous mes moyens. Je n’avais rien à répondre. Tout ce que je dirai serait contre moi, j’étais dans mon tort, je n’avais pas à cacher une telle information aux yeux de tous ! J’aurais dû écouter Julie… Je sentais la situation m’échapper soudainement. Les murmures s’élevèrent, les regards se durcirent, des groupes se formèrent petit à petit et la foule se dispersa rapidement. Ce que je redoutais arriva, chacun fini par se battre pour son propre compte. Ce que j’avais eu tant de mal à créer, notre seul moyen de défense, tout venait de voler en éclat à cause de ma décision ! Une lueur de triomphe luisait dans les yeux du président. -Toi… Denys se jeta sur lui et l’attrapa par le col. Il ne fit rien pour se défendre. -Laisse-le Denys ; l’arrêta Julie. Le frapper ne résoudra rien. -Je comptais le donner en pâture à nos ennemis mais le frapper, c’est bien aussi ! Je me relevai péniblement, la tête basse. C’était la fin. Nous n’avions plus aucune chance de gagner cette guerre à présent. -Miyako, qu’est-ce que tu nous fais là ? S’exclama ma moitié dans ma tête. -Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? Lui répondis-je mentalement. C’est terminé. -Tu baisses les bras aussi facilement ? Tout ne semblait-il pas perdu également le premier jour ? Et pourtant, tu les as tous rassemblés, tu peux recommencer ! -A quoi bon ? Tu vois comment ça a fini… -Tu commences à m’énerver toi tu sais ? Regarde plutôt ça et dis m’en des nouvelles ! Un flash de lumière m’aveugla et quand je rouvris les yeux, je me trouvais dans une grande forteresse volante. A mes pieds, des hommes se livraient une lutte acharnée à coup d’épées et de lance. Je compris rapidement que j’avais une vision du passé. Ma moitié apparut à côté de moi. -Ces hommes se battaient pour une juste cause tu sais Miyako, comme vous il y a encore peu. Cependant, un grand malheur les a frappés et à présent, ils se battent entre eux. Mais regarde plutôt la suite. La forteresse sur laquelle je me trouvais descendit lentement vers la masse d’hommes qui s’arrêtèrent brusquement en l’apercevant. Quelqu’un, ou quelque chose, en sorti, vêtu d’une longue robe dorée cachant son visage, mais laissant cependant dépasser une longue barbe blanche. Les hommes s’inclinèrent devant lui. -Seigneur Luminion… -Misérables, qu’êtes-vous en train de faire ? Hurla-t-il en colère. Sa voie était grave, puissante, et chacun de ses mots retentissait en moi comme une lourde vérité, comme si j’étais moi-même concernée par les mauvaises actions de ces hommes. – Si je vous ai donné vos pouvoirs, ce n’est pas pour que vous les utilisiez de cette façon-là ! Vous deviez combattre les dragons et non vous entre-tuez ! Mais j’ai eu tort on dirait, vous n’êtes pas prêts à endosser une telle responsabilité ! Il leva le bras et une lumière en jailli. Les hommes à terre des deux camps commencèrent à crier de douleur et je vis comme deux formes lumineuses s’élever et peu à peu, prendre forme. Je finis par en reconnaitre une, stupéfaite. -Les pouvoirs de Delteros et Baxia sont beaucoup trop grands pour vous. Le pouvoir des étoiles ne peut être confié à de simples humains… La vision s’estompa soudainement et j’étais de retour dans le hall de l’école, totalement essoufflée. Qu…Qu’est-ce que c’était que ça ? Le pouvoir des Etoiles ? Luminion ? Tout était si confus dans ma tête. Je tentais d’appeler ma moitié, mais aucune réponse ne me parvint. J’allais devoir chercher des réponses toute seule… Le jour suivant fut un calvaire. Certains élèves s’étaient emparé de la réserve de nourriture tandis que d’autres des armes. Nous étions totalement démunis face à une telle situation, et tout cela par la faute de ce stupide président ! A trois, nous ne pouvions rien faire et nous passâmes la journée dans la salle du club à attendre. Attendre quoi ? Nous ne le savions même pas, et Dan n’était même pas avec nous pour nous guider. Nous étions totalement perdus… C’est alors qu’on frappa à la porte et sans attendre notre réponse, le Grec et ses amis entrèrent, l’air mécontent. Nous nous levâmes d’un coup, prêts à nous battre. -Ohohoh, c’est qu’ils sont énervés ces jeunes ! Déclara le roux toujours aussi sarcastique. -C’est normal, Crimson Sunbird est parmi eux ; continua son camarade. -Vous en avez pour longtemps ou bien je peux y aller ? Râla le grec. -Monsieur veut parler, alors que monsieur parle ! Répliqua son ami, une pointe d’ironie dans la voix. L’autre l’ignora. -Qu’est-ce que vous nous voulez encore ? Leur demanda Julie sur ses gardes. -Simplement parler. Nous trouvons votre attitude déplorable. Denys leva le point quand il dit cela mais Julie l’arrêta. Le grec ne fit même pas attention à cela et continua. -Je pensais vraiment que tu pourrais nous guider en fin de compte, Hikari Miyako. Me serais-je trompé ? -Bien sûr que non, tu ne te trompes jamais ! Ironisa l’homme au Sunbird. -Tu lui as volé sa réplique ; rétorqua le roux. -Quoiqu’il en soit, si tu ne peux pas assumer une rébellion comme celle-ci, mieux valait-il ne même pas commencer. Cependant, le mal est fait, et je ne peux laisser passer cela. Notre équipe s’appelait United We Stand, UWS, ce n’étaient pas que des paroles en l’air contrairement à vous, nous comptons vraiment sortir d’ici, tous ensemble, alors faites comme bon vous semble, mais nous allons réaliser ce que vous n’avez pas fait. Le grec nous tourna le dos et partit avec une démarche confiante, suivi de ses deux camarades, échangeant des regards moqueurs. Cependant, il se retourna une dernière fois avant d’ajouter : – Méfiez-vous tout de même, particulièrement toi Miyako, car le traitre pourrait t’être bien plus proche que tu ne le penses. Son discours m’avait démoralisée encore plus que je ne l’étais déjà si cela était possible car il avait raison lui aussi. Cependant ses derniers mots me laissaient un gout amer dans la bouche. Que voulait-il dire par là ? Etait-il en train d’accuser l’un de nous ? Qu’est-ce qui aurait pu lui faire penser une chose… Je fus frappée d’un éclair d’angoisse. L’attitude de Dan était plus que bizarre ces derniers temps, se pouvait-il que… Je me tournai vers mes deux amis qui ne semblaient pas avoir compris l’allusion et j’hésitai à leur faire part de mes soupçons. Après tout, peut-être qu’ils essayaient simplement de me faire douter de moi-même…Je l’espérai au plus profond de moi… Les jours suivants, la faim commença sérieusement à nous tirailler tous. Nous n’avions plus d’attaques, ils devaient avoir compris que nous nous détruisions de l’intérieur. Les UWS avaient tenu leur promesse et réunissaient de plus en plus de personnes. Les Overlord également, mais dans un autre but. Ils ne recrutaient que les meilleurs, les autres étaient exclus et contraints de se débrouiller par eux-mêmes. Dan avait bel et bien disparu de la circulation, comme volatilisé, ce qui ne fit qu’augmenter mes soupçons sur lui. Un soir, alors que j’allais me faufiler dans la cuisine pour voler de la nourriture –voilà à quoi nous en étions réduits – je vis quelqu’un d’autre entrer. Intriguée, je la suivi. Dans la pénombre, je ne pouvais pas voir son visage, mais je discernais tout de même qu’il s’agissait d’un garçon. Du bout d’un objet tranchant, il agrippa une belle tranche de viande et s’enfuit. Je le vis prendre la direction du toit et ma curiosité fut piquée au vif. J’entendis la lourde porte s’ouvrir puis se refermer. Heureusement, je ne me séparais jamais des clés de l’endroit et je l’ouvris à mon tour. Le voleur était là, assis par terre, dévorant son butin, une simple couverture pour se protéger du froid. Il sursauta en entendant la porte crisser mais se calma aussitôt en voyant mon visage. -Oh, tu as finis par venir alors ? Je…je reconnaissais cette voix ! J’étais si heureuse de l’entendre à nouveau que j’aurais pu lui sauter dans les bras, mais je me retins en repensant aux paroles des UWS. Il continua. -Je suis vraiment désolé ; dit-il d’une voix lasse, comme s’il était épuisé. Je n’ai pas été là pour vous soutenir ces derniers temps… Le vent soufflait fort en cette soirée, toujours sans étoile, comme au premier jour. -Je ne voulais pas être un fardeau pour le club, alors j’ai préféré m’éclipser, le temps que les choses aillent mieux. Est-ce que tu m’en veux ? -Je… -Tu ne sais pas quoi répondre bien sûr…Répondit-il, comme résigné à accepter la vérité. -Ce n’est pas ça ! Tu ne peux pas savoir comme on s’est inquiété pour toi, tu as disparu presque dès le premier jour ! -Parce que dès le premier jour, j’ai su que j’allais être un fardeau pour vous. J’ai vu mes limites, je vous aurais mis en danger si j’étais resté, vous auriez dû me protéger sans cesse, alors j’ai fait cavalier seul. Je suis désolé si je vous ai inquiétés… Un long silence s’installa entre nous. D’où venait ce malaise soudain que je ressentais vis-à-vis de celui qui était autrefois mon ami le plus proche ? Lorsque je le regardai droit dans les yeux, il me semblait impossible qu’il nous ait un jour trahis. Soit les UWS se trompaient, soit je partais sur une fausse piste, mais dans tous les cas, mon ami n’était pas coupable, et je le savais. Contre toute attente, il me proposa un morceau de son butin que je refusai poliment. Il l’avait récupéré, je n’avais aucun droit de le lui prendre… Il soupira alors. -Que tu es têtue Miyako ! Mais…tu n’as pas changé depuis ce jour-là…Dit-il nostalgique. -Que veux-tu dire ? Il rit légèrement puis me couvrit d’un regard doux. -Tu te rappelle de notre première rencontre Miyako ? -Notre…première rencontre ? Répondis-je, surprise qu’il évoque cela à un moment pareil. -Oui, quel âge avions nous déjà ? Six ? Peut-être sept ans ? En tout cas, je n’étais pas quelqu’un de très recommandable à cette époque il me semble. -Ah oui, je me souviens, tu étais Dan la terreur des bacs à sable ; lâchai-je en riant. Tout le monde tremblait devant ta bande et toi ! -Et pourtant, toi, tu ne t’es pas laissé démonter pour autant ; continua-t-il. -Oui, je vous ai causé bien des soucis. Je refusais de faire ce que vous me demandiez, je m’interposais toujours lorsque vous alliez harceler les plus faibles et pourtant… -Pourtant, lorsque ce fut moi le faible, tu m’as défendu également… -Que veux-tu ? J’avais beau détester ce que vous faisiez, vous ne méritiez pas de vous faire accuser pour une bêtise que vous n’aviez pas commise ! -Mais, ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi tu as pris la faute sur tes épaules ? Tu n’avais aucune raison de le faire, tu aurais même pu te faire exclure… -Je n’ai sans doute pas réfléchi, comme toujours, j’ai agis simplement, et je ne l’ai jamais regretté. -Vraiment ? -Oui, car si je ne l’avais pas fait, serions-nous en train d’en parler aujourd’hui ? -Non, tu dois avoir raison. Mais je ne t’ai jamais remerciée pour ce que tu as fait ce jour, alors je le fais maintenant : merci Miyako. -Ah…bah…je…je…bégayais sans savoir quoi répondre. Sans prévenir, il me prit dans ses bras et me serra contre lui. Je me sentais bien comme ça, comme protégée par mon ami, comme à l’intérieur d’un cocon protecteur. Tout à coup, ce fut comme si les soucis autour de moi n’étaient que de simple souvenirs s’évanouissant dans un brouillard obscur. -Tu dois être forte Miyako ; dit-il sans me lâcher. Sans toi, nous n’aurions pas tenus jusqu’ici, alors je t’en supplie, reconstruis ce qui a été détruit, toi seule le peut, j’ai confiance en toi, tu nous sortiras de cette guerre, comme tu m’as sorti de mon égoïsme. -Tu mets au même plan deux choses d’ampleurs totalement différentes ; soupirai-je. Il est trop tard à présent, je… Il me regarda droit dans les yeux, en fronçant les sourcils. -Non Miyako. Arrête de croire que tu es seule car tu as faux. Beaucoup de personnes dans cette école croient encore en toi, ils attendent simplement que tu viennes à eux. Tant que nous vivons, notre espoir ne peut s’éteindre, est-ce que tu m’as bien compris ? -Je… -Moi en tout cas, je crois en toi Miyako. Tu vas nous sortir de là, tous, sains et saufs, comme tu l’as promis, j’en suis persuadé ! -Arrête, je…tu me mets bien trop de pression sur les épaules là… -Ahah, désolé, mais je voulais que tu comprennes à quel point tu nous es indispensable. Je lui souris alors, et il me rendit mon sourire. Il avait fini par me convaincre malgré moi. S’il disait vrai, je ne pouvais baisser les bras, même si un traitre se cachait parmi nous. Je le remerciai chaleureusement et je pris la direction du bureau de direction. Il tint à m’accompagner pour s’excuser de son absence prolongée, assurant qu’il serait à présent toujours à nos côtés. Il était encore tôt lorsque je rentrai dans la salle de direction et je fus surprise de voir que les UWS y avaient établi leur camp. Certains membres me lancèrent des regards hostiles mais les leaders eux, me regardaient sans appréhension. -Alors Miyako, as-tu enfin fait ton choix ? Me demanda Le Grec solennellement. -Oui, j’ai décidé de reprendre les choses en main ! Affirmai-je d’une voix se voulant confiante. -Ohoh, voilà que notre chef bien aimée reprend du poil de la bête, je commençais à en avoir marre des ordres stupides du Grec ! Lança son camarade nommé Hoshi. -Je n’ai que trop longtemps renié mes responsabilités et regardez où cela nous a mené ! A présent, il est temps de mettre fin à cette guerre ! -Bien, c’est tout ce que je voulais entendre ; acquiesça le grec. Tiens, je pense que tu es prête à reprendre ceci. Il me tendit le micro que j’attrapai les mains tremblantes puis je le remerciai chaleureusement. Le grand moment était enfin arrivé, j’avais à présent le pouvoir de reprendre le contrôle de la situation, remettre de l’ordre dans le désordre que le président avait créé. J’inspirai un grand coup et je me mis à parler dans le micro. Ma voix résonna longuement dans le bâtiment. -Très chers élèves et camarades de classe, ici Hikari Miyako. Je sais que nous avons vécu des choses difficiles ces derniers temps mais à présent, vous n’avez plus à vous en faire car je compte bien vous sortir tous d’ici indemnes ! Je sais que j’ai fait des erreurs par le passé, vous cacher une information aussi importante que la présence d’un traitre parmi nous n’était pas une bonne idée mais je voulais à tout prix éviter la panique. Cependant, je n’ai pas réussi et le résultat a été pire que tout ce que j’imaginais. Mais à présent, vous avez également vu que vivre chacun de son côté n’est pas la meilleure chose à faire, les faibles sont écartés, c’est la loi du plus fort qui règne. Mais lorsque nous faisons cela, qu’est-ce qui nous différencie de nos ennemis ? Rien du tout ! C’est pourquoi je vous le demande encore une fois, nous, je vous supplie de vous réunir à nouveau pour faire face à l’ennemi comme un seul homme ! J’espère sincèrement que ces paroles vous aurons touché, ou au moins fait réfléchir sur votre manière de vous comporter. Je posai le micro sur la table, encore tremblante. Comment allaient-ils réagir tous face à ma pauvre tentative pour reprendre le pouvoir ? Et si cela n’engendrait que plus de discordes ?! Je frémis à cette idée. Cependant, j’entendis soudainement derrière moi quelques applaudissements lents. Je me retournai, il venait de l’homme au Sunbird et du Grec mais ils furent bientôt rejoints par tous leurs camarades jusqu’à ce qu’un tonnerre d’applaudissements se fasse entendre. Je n’en revenais pas. Le grec me félicita avec sa froideur habituelle, son ami Hoshi fut sarcastique mais on sentait une pointe d’admiration dans sa voix, quant à l’homme au Sunbird, il affichait un sourire sincère. Dan me prit sans ses bras et me félicita tandis que Denys et Julie arrivèrent quelques instants plus tard puis me félicitèrent à leur tour. Ce jour-là, j’avais vraiment l’impression que tout espoir n’était pas perdu. Dès le lendemain, UWS devint partie à part entière de Yume-Nikki. Cela encouragea de nombreux élèves à nous rejoindre. Petit à petit, notre équipe se reformait, bien qu’Overlord préférât toujours faire équipe de leur côté, mais au moins, nous n’avions plus de problèmes avec les armes et la nourriture, pour le peu qu’il restait… Mais cette illusion de stabilité se brisa dès le lendemain. Les armées ennemies étaient de retour sur le terrain voyant notre nouvelle organisation, mais pour la première fois, nous avions réussi à capturer l’un de leurs hommes. Dan le ramena à l’intérieur avec moi et les UWS pour l’interroger sur leurs plans de bataille pour prendre l’avantage. -Alors, parle, que comptez-vous faire ? Lui demanda Dan froidement. -Absolument rien, nous n’avons besoin de rien faire pour vous vaincre ; dit-il d’une voix mielleuse. -Ohoh, quel confiance en soi, c’est impressionnant ! Prends-en de la graine le grec ! Mais il se trouve que ce n’est pas ce qu’on te demande, alors soit tu vas parler soit on lâche Sunbird sur toi ! -Ne critique pas Sunbird Hoshi ! Protesta son camarade. -Vous n’êtes qu’une bande de guignols incapables de voir plus loin que le bout de votre nez…Dit alors notre prisonnier. -Sois plus clair je te prie ; le somma le Grec. -Oh mais c’est très simple. Je suis simplement en train de vous dire que le traitre est dans cette pièce…ou plutôt devrais-je dire la traitresse. Tous tournèrent les yeux vers moi, abasourdis et je fis un pas en arrière. Qu’est-ce qu’il racontait ? Moi la traitresse ? Ridicule ! Personne ne semblait le croire non plus heureusement. -Arrête tes sornettes ! S’exclama Dan en le menaçant. Miyako ne peut pas nous avoir trahis, elle est la personne la plus honnête que je connaisse ! -Et pourtant, la connais-tu si bien que ça ? Rétorqua l’ennemi. Je sentis sa détermination vaciller. Mon cœur s’accéléra soudainement. Et s’il disait vrai ? Si j’étais vraiment cette traitresse sans même le savoir ? Je tentais d’appeler ma moitié, sans succès, ce qui ne fit qu’amplifier ce sentiment. -La fille de lumière est notre clé. Tant qu’elle sera en vie, nous aurons toujours une longueur d’’avance sur vous. Vous ne pouvez pas gagner tant qu’Hikari Miyako sera votre chef ! Un rire grave s’éleva de sa gorge et Dan le fit taire d’un coup de poing dans le ventre avant de se tourner vers moi. Je ne pouvais plus soutenir son regard tant j’avais honte. Il tenta de me consoler, mais je m’enfuis avant qu’il ait le temps et je fonçai en plein cœur de la bataille…S’il disait vrai, il ne me restait plus qu’une seule chose à faire pour préserver la survie de mes amis…
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Envoyé par le Dimanche 15 Novembre 2015 à 00:29 Hikari Miyako: Désespoir
Spoiler : Non, non, non ! Cela ne pouvait pas être vrai ! Je ne pouvais pas être la traitresse, je le savais ! Comment aurais-je pu les trahir alors que je ne faisais que les aider ? Tout cela était stupide, mais je savais au fond de moi que cet homme ne mentait pas… Je courais en plein cœur de la bataille, sans regarder où j’allais, sans même voir qui je percutais sur mon chemin, ami ou ennemi. J’étais simplement remplie d’une haine incommensurable contre moi-même. La fille de lumière ne pouvait être qu’une seule personne ! Plusieurs fois, je sentis des projectiles, flammes, griffes, me frôler, mais jamais me toucher. Je finis rapidement par arriver aux limites de la grande cour et je vis derrière moi une dizaine d’hommes et de monstres à mes trousses. Je me retournai pour leur faire face. Ils n’avaient pas intérêt à m’énerver plus que je ne l’étais déjà ! – Fichez moi la paix ! Criai-je. Delteros ! J’invoquai mon puissant monstre et les hommes reculèrent, soudain hésitant. Sans réfléchir une seconde de plus, je lui donnai l’ordre de les exterminer. Il leva son épée et un éclair jaillit qui frappa tous mes opposants d’un seul coup. Ils disparurent dans une épaisse brume noire ne laissant qu’un cratère fumant derrière eux. D’autres arrivèrent. Ils voulaient subir le même sort ? Très bien ! Ils n’étaient même pas encore arrivés devant moi que j’ordonnai à mon monstre d’attaquer. La surprise leur fut fatale et disparurent également sans laisser de trace. Ils pouvaient bien venir tous, je les attendais, et tous subiraient le même sort ! J’étais simplement guidée par mon instinct et ma rage, obscurcissant toute pensée censée. Luminion s’était bien joué de moi lui aussi avec son cadeau empoisonné, si j’avais su, je me serai livrée bien avant pour éviter tous ces ennuis à mes amis ! En pensant à cela, ma rage s’intensifia encore et je me lançai à mon tour dans la bataille, sans réfléchir aux conséquences. Je ramassais une épée trainant au sol et je me jetai sur un ennemi en lui transperçant le dos. Je ne savais même pas s’il s’agissait d’un monstre ou d’un homme et cela m’était bien égal. Je voulais simplement déverser toute cette frustration accumulée tout au long de la guerre. Trois hommes m’encerclèrent, un sourire carnassier aux lèvres. Ils pensaient donc que se mettre à trois contre un leur donnait l’avantage ? Quels idiots ! Ils se jetèrent comme un seul sur moi avec des poignards mais je les évitai avec une vitesse surhumaine et j’en embrochai un sur la lame de l’épée, je saisis le second à la gorge et le jetai sur le troisième. Je ne ressentais aucune compassion pour ces hommes. Ils n’étaient que de simples envahisseurs qu’il fallait repousser coute que coute. -Attends Miyako, je dois te parler, c’est important ! Me dit ma moitié alors que j’envoyai valser un monstre dans les airs. -Qu’est-ce que tu veux encore ? Nous n’avons plus rien à nous dire, tu nous as tous trahis ! -Ce n’est pas ce que tu crois Miyako, je te le jure ! -Alors explique-toi ! La sommai-je en me défaisant d’un monstre gluant. -Je suis désolée, je ne peux pas…c’est comme si Gariatron suivait à la trace toute particule de lumière, c’est certainement comme ça qu’il connaissait nos plans à chaque fois…Répondit-elle tristement. -C’est tout ce que tu as à dire pour ta défense ? Rétorquai-je. Tu n’aurais pas pu nous prévenir avant ?! -Je sais bien, mais il est trop tard pour se morfondre comme tu le dis souvent, à présent, nous devons mettre fin à cette guerre ! -Comme si ce n’était pas ce que nous essayons de faire depuis le début ! -Attention Miyako ! Durant mon monologue intérieur, un monstre s’était approché tout près de moi et s’apprêtait à m’asséner un coup fatal. Je voyais déjà ma fin arriver mais un rayon de lumière pure le frappa et il disparut. -Je suis désolée Miyako ; répéta ma moitié. Mais tu dois m’écouter maintenant. Il n’y a qu’un seul moyen de mettre fin à la guerre, cependant… -Parle, nous n’avons plus le temps, si tu sais quelque chose, dis-le maintenant ou tais-toi ! -La fille de lumière…c’est toi Miyako… Je m’arrêtai net dans mon mouvement. Alors depuis tout ce temps, j’avais les moyens de mettre fin à la guerre en me livrant simplement ? C’était…c’était si ridicule… Mes mains se mirent à trembler et je lâchai mon épée, incapable de la tenir plus longtemps. S’il le fallait vraiment, alors peut-être…peut-être que… -Miyako ! Qu’est-ce qu’il t’arrive bon sang aujourd’hui ! Hurla ma moitié en déviant quelques flammes. Ressaisis-toi ! Tu ne vas pas accepter simplement de mourir maintenant que je te l’ai dit ! Et ta promesse alors : tu les sortiras tous sains et saufs, cela compte aussi pour toi ! Ces mots me firent reprendre mes esprits et je revins à moi. Elle avait raison, je ne pouvais pas mourir ainsi…du moins, pas sans me battre. -Tu es prête Miyako ? Demandai-je à ma moitié. Elle acquiesça. Je me tournai vers mon monstre et je me précipitai à nouveau en plein cœur de la bataille, en m’assurant de capter le plus d’ennemis pour qu’ils se lancent à mes trousses. Si je devais mourir, autant le faire en guerrière. Après quelques passages, je me retournai pour voir les ennemis. Ils étaient soudain bien plus nombreux que je ne l’avais imaginé. Quelle idée stupide en y repensant… J’accélérai le pas et j’entrai dans le bâtiment principal. Ils me suivirent. Je devais les amener à un endroit précis, l’endroit où j’avais décidé de livrer mon ultime combat. Je montai les escaliers, essoufflée tout en cherchant la clé dans ma poche. -« Là où tout a commencé », et là où tout se terminera ; pensai-je. Je poussai la lourde porte et je la refermai aussitôt derrière moi, le temps de reprendre mon souffle. Les ennemis firent exploser la porte, ce qui me projeta au bord du vide. Je tentai de me remettre debout, mais avant que je n’aie pu faire le moindre mouvement, un énorme serpent se jeta sur Delteros et le mordis à la gorge. Je ressentis la douleur comme s’il s’agissait de la mienne. Mon monstre disparut, quant à moi, j’étais désormais trop faible pour continuer le combat. Pour la première fois, je ressentis la peur à l’état pure : la peur de la mort. -Désolée les amis…m’excusai-je en silence. Je… Une nouvelle explosion retentit depuis l’intérieur du bâtiment. Dan apparut, le regard rongé par l’inquiétude et, me voyant à terre, ne réfléchit pas une seconde de plus et se jeta sur mes assaillants. -Miyako ! Il en percuta deux qui s’écrasèrent au sol avant de disparaitre dans une fumée noire. Les survivants reportèrent leur attention sur lui et l’encerclèrent. Non, il allait faire tout rater ! Mais je ne pouvais pas lui dire que la seule façon de mettre fin à cette guerre était que je meure… Je tentai de me relever pour l’épauler mais j’étais bien trop faible et je m’effondrai aussitôt. Vous ne toucherez pas un seul cheveu de Miyako ! Apparaissez, Nephilim, Winda, Grysta et Shekhinaga ! La suite ne fut que pluie de griffes, crocs et épées, tout cela dans le chaos le plus complet. Je ne parvenais même pas à distinguer les combattants. Plusieurs fois, je fus menacée d’être touchée, mais à chaque fois, l’un des monstres de Dan me protégeaient. Cependant, mon ami s’épuisait à vue d’œil. A chaque fois qu’un coup était donné, il le ressentait, et avec quatre monstres, la douleur devait être multipliée… Je voulais lui crier d’arrêter, mais aucun son ne sortait de ma bouche. J’étais clouée au sol, impuissante à aider mon ami qui se battait pour ma survie sans se soucier de la sienne. Je ne pouvais rien faire, pas même mettre fin à mes souffrances, rien, à part regarder mon ami prendre les coups à ma place… Finalement, ce qui devait arriver arriva. Dan, épuisée, s’écroula et ses monstres furent balayés. Les ennemis sourirent et un cercle noir se forma à ses pieds. -Miyako, fais quelque chose bon sang ! Me cria ma moitié, son âme va être aspirée ! Son âme aspirée ? Penser à cette issue me donner assez de force pour me remettre debout dans un ultime effort, ignorant les blessures et la fatigue. Je fis un pas en avant, mais Dan me fit signe de ne pas m’approcher plus. -Ne t’occupe pas de moi Miyako ; articula-t-il. La victoire est plus importante que ma propre survie, et toi seule peut nous l’apporter ! -Je refuse de faire une telle chose, gagner en sacrifiant ses amis n’apportera jamais rien de bon ! -Je te fais confiance Miyako, s’il te plait…met fin à tout cela… Oh que oui, j’aillais mettre fin à cela, et plus vite qu’il ne le pensait. -Miyako, je compte sur toi ; dis-je à ma moitié. -Laisse-moi faire, si cela me permet de me faire pardonner… Je sentis une partie de mon âme s’échapper, comme si on m’arrachait le cœur. Ma la douleur ne dura qu’une seule seconde, car juste après, au-dessus de moi, ma moitié se tenait debout, flottant dans les airs, en armure de guerrière -Encore une fois désolée Miyako, je ne voulais pas en arriver là… Je ressentais de vrais remords dans sa voix mais je ne pus lui répondre car elle attaqua immédiatement les hommes avec un rayon de lumière dorée. Une haine se lisait dans leurs yeux avant qu’ils ne soient absorbés dans cette lumière. Cependant, l’un d’entre eux eut le temps de lancer un projectile noir qui toucha ma moitié au cœur. Nous criâmes de douleur comme une seule et tout devint noir. J’entendis néanmoins la voix de ma moitié dans ma tête une dernière fois : -Tu ne peux pas porter ce fardeau seule Miyako…Trouve…trouve quelqu’un qui saura t’épauler. Cette longue bataille s’achève, mais la guerre est loin d’être finie…Les étoiles descendront bientôt sur terre, ce n’est qu’une question de temps… Puis les ténèbres s’emparèrent de moi. J’ouvrai les yeux timidement. Les ténèbres m’entouraient toujours. Tout mon corps était endolori. Etais-je morte ? Cela ne m’aurait même pas étonnée après un tel choc. Cependant, si j’étais bel et bien morte, pourquoi ressentais-je toujours la douleur ? Etais-je condamnée à souffrir éternellement pour mon incompétence ? Je l’aurais mérité après tout. Ce châtiment aurait même été une bénédiction pour moi, après toute la souffrance engendrée par ma faute. Tous mes amis du club, les camarades de résistance blessés au combat, tout cela par ma faute, parce que j’avais refusé de me rendre lorsque l’occasion se présentait à nous ! -Mi…Miyako…Dit soudainement une voix faible à côté de moi me faisant revenir à la réalité. Je la reconnu immédiatement, puis tout me revint en tête, la course poursuite jusqu’au toit, puis l’arrivée soudaine de Daniel pour finir sur…Je me réveillai totalement pour l’apercevoir, gisant dans une mare de sang. Ignorant la douleur, je me précipitai sur lui, affolée. Une énorme blessure lui entaillait le ventre, d’où le liquide rouge s’écoulait abondamment. Chaque respiration semblait être un supplice pour lui. -Dan ! -Tu en as mis du temps, tu le sais ça ? Murmura-t-il, avant de grimacer sous l’effet de la douleur. -Ne te force pas, je vais chercher des secours, tiens bon ! Je me levai, mais il me retint par le bras, puis me dit non de la tête. -C’est trop tard ; articula-t-il avec difficulté. Tu ne peux plus rien faire pour moi… -Ne dit pas n’importe quoi, tu vas t’en sortir ! Je…Je vous ai promis que je nous sortirai tous vivants d’ici ! -Il est temps de regarder la réalité en face Miyako, tu ne peux plus fuir les faits accomplis… -Je…Je ne peux pas… -D’autres hommes ne vont pas tarder…Echappe-toi tant que tu le peux encore…mon cas est déjà scellé, je ne serais qu’un fardeau supplémentaire pour tes épaules, au sens propre du terme… -Non, non et non ! Rétorquai-je. Si j’avais su…si j’avais su que tout cela allait arriver, je me serais livrée dès le premier jour ! -N’était-ce pas toi qui disait qu’il ne fallait pas regretter ? Te morfondre ne t’apportera rien de plus que de la tristesse, alors s’il te plait, tourne la page le plus vite possible… -J’avais tort sur toute la ligne et tu avais raison depuis le début…Je suis désolée de ne pas t’avoir écouté…Si je l’avais fait… -N’avons-nous pas déjà parlé de tout cela auparavant ? Nul ne peut changer le passé, mais tu peux modeler l’avenir… -C’est pourquoi je vais te sauver, coute que coute, il n’est pas trop tard ! Il ferma les yeux, puis sourit. Les larmes me vinrent. Je ne croyais même pas ce que je disais, et lui non plus. Sa blessure était trop importante pour guérir, les médicaments et les bandages n’y changeraient rien. Nous savions tous les deux pertinemment que c’était la fin, cependant, je refusais de l’accepter, contrairement à lui…Encore une fois, je refusais de voir la réalité se présentant devant mes yeux si évidente. Tout à coup, je ressentis comme une chaleur réconfortante dans mon dos, une vive lumière venait d’apparaitre, la lueur d’espoir dont nous avions tous besoin, l’astre du jour, le soleil envoyait ses premiers rayons pour la première fois depuis plus de trois semaines. Je n’en croyais pas mes yeux, jamais je n’aurais espéré pouvoir le contempler à nouveau. Je pensais mourir dans l’obscurité sans fin de la nuit créée par le dragon. Sa lumière était si apaisante, comme si toutes les ténèbres autour de nous se dissipaient par sa simple présence. J’en avais oublié à quel point sa simple présence chassait tous les maux de l’humanité. Mais je sentais en moi qu’il s’agissait là de l’œuvre de Luminion, comme un cadeau de remerciements et d’excuses… -Dan…Regarde…Le soleil s’est levé… Il entrouvrit les yeux et esquissa un sourire. -Alors…Tout est fini ? Dit-il dans un murmure. -Je crois bien, oui. -La fin de la guerre…C’est un cauchemar qui se termine aujourd’hui. Je suis heureux…d’avoir pu revoir une dernière fois…Le soleil…Avant… -Dan… -Pour tout te dire, j’ai perdu tout espoir il y a longtemps…Ce n’est que grâce à toi, Julie et Denys que j’ai pu continuer à avancer… -Qu’est-ce que tu racontes ? Tu nous guidais tous ! -Non Miyako…Toi, Tu nous guidais tous. -Et pourtant, je n’ai pas pu tenir ma promesse… -Tu l’as tenue, je peux te l’assurer, mais cependant Miyako… -Oui ? -Peux-tu me promettre une dernière chose ? Je ne répondis pas, je ne pouvais pas répondre, ma gorge était nouée par l’émotion. -S’il te plait, continue à vivre ta vie. Tu es destinée à de grandes choses, alors, ne t’arrête pas en si bon chemin. Ne te tourne pas vers le passé, mais regarde vers l’avenir…Il sera certainement rempli de bien plus de joie que tu n’en as jamais connu… -Aniki… -Je t’encouragerai, ou que je sois, tu pourras toujours compter sur moi, et sur Yume Nikki. Nous guiderons tes pas, comme tu nous as guidés durant cette guerre. Nous sommes une famille après tout. -Je… -Allons Miyako, souris un peu, cela ne te ressemble pas de tirer une tête pareille ! Nos chemins se séparent peut-être ici, mais je suis sûr qu’un jour, nous nous reverrons… -C’est une promesse ? -Oui. Alors, je t’en prie, ne pleure pas. Il leva sa main pour essuyer une larme me coulant sur la joue, tout en continuant de sourire. -Où que tu sois…tu continueras à m’encourager…Tu ne m’abandonneras jamais… -Oui. Ne t’inquiète pas, tout ira bien à présent… Je ne répondis rien, tentant de retenir mes larmes, sans succès. Dan tourna la tête vers l’océan, comme il l’avait fait tant de fois auparavant. -Il y a encore…Tant de choses que je n’ai pas pu faire…Tant de choses que je n’ai pas vues, mais…Mais, mon chemin ne va pas plus loin… A son tour, il se mit à verser une larme. -Peux-tu le faire pour moi Miyako, réaliser les rêves que je laisse derrière moi ? -Tu peux compter sur moi… -Je suis…vraiment heureux…d’avoir pu partager tant de souvenirs avec vous toutes ces années. Aussi court fut mon passage dans Yume Nikki, j’ai pu apprécier chaque moment que nous avons passé ensemble, tous les quatre, je suis heureux que tu aies été notre chef, que tu nous aies guidés, afin de nous sortir de cet enfer…Pour tout cela, je dois te dire…merci, merci pour tout, Miyako…Ma vie…n’aura pas été vaine après tout, et c’est grâce…à toi…Acheva mon ami dans un souffle à peine audible. Je sentis soudainement la pression sur ma main se relâcher, puis son bras retomba sur le sol, inerte et glacé. -Dan…Dan ? Dan ! Tandis que le soleil éclairait le sourire désormais figé de mon ami, j’entendais des cris de joie, d’étonnement et des pleurs venant d’en bas. Je me relevai, chancelante, et je m’approchai du bord. Tous les ennemis avaient disparu instantanément aux premiers rayons de soleil et tous se réjouissaient de voir enfin la fin de cette guerre. J’aperçus le grec sourire pour la première fois en tournant la tête dans ma direction tandis que ses deux amis se félicitaient tout en se lançant des piques, mais ils étaient heureux également. Les Overlord jouaient aux durs, prétendant que sans eux, la guerre aurait continué. Le président du conseil sortit du bâtiment principal, les yeux exorbités, comme s’il ne pouvait croire que nous n’avions plus rien à craindre. Denys et Julie arrivèrent peu de temps après, et à leur vue, je m’effondrai sur le sol en gémissant. Ils tentèrent tant bien que mal de me consoler, mais il n’y avait rien à faire, le flot de larmes ne voulait pas s’arrêter, et je ne voulais pas qu’il s’arrête. -Pourquoi, pourquoi, pourquoi ! Répétai-je sans cesse à mes amis, incapables de comprendre ce qu’il s’était réellement passé. Il ne fallait pas qu’ils sachent, je voulais les préserver, je ne voulais pas qu’il leur arrive malheur à eux aussi. Ils me trainèrent tant bien que mal dans la cour où tous les élèves me firent une ovation générale, dirigée par l’homme au Sunbird. Ils ignoraient tous que pour moi, l’heure n’était pas aux réjouissances. Je ne pouvais pas sourire, je ne pouvais même pas leur répondre. La mort de Dan occupait toutes mes pensées. Les jours suivant la fin de la guerre furent assez agités pour tous les élèves, mais ne sont pour moi qu’un tourbillon d’images floues, noyées dans un chagrin sans fond. Il fallait reconstruire l’école, s’assurer que tout le monde était en bonne santé et surtout, retourner chez nous. Ma mère m’accueillit en pleurant de joie. J’appris que durant la guerre, elle avait fait tout son possible pour nous sortir de là, ce qui me remonta légèrement le moral. Je dus annoncer aux parents de Dan la triste nouvelle, mais étrangement, ils ne m’en voulurent pas, et étaient même fiers de son acte, bien que je perçus tout de même une immense tristesse en eux. Denys et Julie furent transférés du jour au lendemain, si bien que je n’aie jamais pu leur dire au revoir. J’aurais tant voulu partager ma peine avec eux, ils étaient les seuls à pouvoir me comprendre, mais c’était impossible à présent. J’étais plus seule que jamais. C’est ainsi que les derniers membres de Yume-Nikki disparurent, et le club de duel fut fermé. Je réussis à tenir avec le soutien des UWS au départ, mais, une fois ceux-ci diplômés, je me retrouvai à nouveau seule. Pour ne rien arranger, ma moitié, bien qu’ayant disparu de ma vie, continuait d’occuper mes pensées, et particulièrement ses derniers mots. Chaque jour, je redoutai de voir surgir une nouvelle menace, pire que celle du dragon… De plus, de temps en temps, des images de personnes que je ne connaissais pas jaillissaient dans ma mémoire, comme si je les connaissais. Souvent, je retournai sur le toit durant les pauses, ou même durant les cours, lorsque je ne pouvais plus retenir ma peine, ou pour déverser toute ma frustration. Plusieurs fois, je voulus mettre fin à mes jours à ce même endroit, mais je ne pouvais m’empêcher de revoir le visage de Dan, me suppliant de rester en vie pour lui. Un jour, juste avant d’être diplômé, le grec me surprit pendant les heures de cours à trainer là-bas. -Oh, mais que vois-je, si ce n’est pas la grande Hikari Miyako qui sèche. C’est contre le règlement tu le sais ? J’avais ri légèrement à sa blague, ce qui avait eu l’air de lui faire plaisir. Il s’était installé à côté de moi avant de regarder au loin, pensif. Même après la guerre, il avait gardé son air sérieux et pensif. Il ne laissait paraitre aucune émotion. Soudainement, il me fit penser à Dan, lui aussi avait l’habitude de regarder la mer lorsqu’il réfléchissait. -Tu sais Miyako, tu ne dois pas te sentir responsable de tout ce qui est arrivé durant la guerre ; avait-il déclaré solennellement. Malgré quelques erreurs de parcours, tu as tenu bond et grâce à toi, nous sommes sortis sains et saufs. -Non, tu te trompes ; lui avais-je répondu tristement. -Oui, je sais bien que ton ami n’a pas eu cette chance. Cependant, retiens bien une chose : si tu n’avais rien fait, si tu avais laissé l’ennemi nous envahir, que ce serait-il passé ? -Je suis désolée…mais je ne peux pas m’empêcher de penser que si je n’avais rien fait, les choses seraient peut-être allées beaucoup mieux… -Que veux-tu dire ? -Ca serait trop compliqué à expliquer… -Soit. Mais garde tout de même cela en tête : tu n’as pas été une mauvaise chef. Peu de gens auraient eu le courage de faire ce que tu as fait. Tu peux en être fière. De la part de tout UWS, je suis venu te dire merci. -Je… -Tu n’es pas obligée de le comprendre aujourd’hui, mais viendra un jour où tu réaliseras que tout ce que tu as fait était formidable. Il avait tourné le dos puis, une fois arrivé à la porte, s’était retourné et avait lancé : -Ceci est un adieu Miyako. L’année prochaine, nous ne serons plus là pour le voir, mais j’aimerais que tu continues à guider tout le monde, je sais que tu peux le faire, je te fais confiance et je sais que tu ne me décevras pas, comme tu ne m’as pas déçu durant la guerre. Ce furent les derniers mots que j’entendis de lui avant qu’il ne parte, me laissant seule. L’année se termina ainsi. Les vacances d’été, pour la première fois, me furent insupportables. Je passais mon temps enfermée dans ma chambre, à me lamenter, lire ou bien perdue dans mes souvenirs. Il était également hors de question que je retouche à un disque de duel, les cartes m’avaient fait trop de mal durant la guerre. La nouvelle année arriva, ainsi que de nouveaux élèves. Au début, je restai soigneusement dans mon coin, évitant tout contact avec mes anciens camarades d’infortune. Rien que voir leur visage me rappelait de mauvais souvenirs. Cependant, un jour, alors que je déambulais dans les couloirs, une affiche attira mon attention. Je m’approchai et je vis avec stupeur que quelqu’un essayait de récréer le club de duel de monstre. Pire que tout, ce président stupide s’y opposait encore. Je ne sais pas ce qui m’a pris à ce moment, mais j’entrai dans une colère noire et je fonçai dans le bureau du président. Je m’arrêtai devant la porte et je pus l’entendre en conversation avec un autre garçon. -Connais-tu au moins la raison pour laquelle ce club a été fermé ? J’imagine que non… L’année dernière, il fut la première cible du dragon, et tous ses membres furent blessés. Nous n’avons nullement envie de revivre un tel incident une deuxième fois. Tu sais de quoi je parle Jean-Michel, ou plutôt devrais-je dire, Darksky. J’ouvris la porte violement avant de rétorquer. -Objection Président ! -A qui ai-je l’honneur ? Dit-il méfiant. Je toisai le président avec un regard hostile. Je n’avais pas oublié ce qu’il avait provoqué durant la guerre. Mon regard se reporta sur le garçon. J’avais l’impression de l’avoir déjà vu…mais où ? Peut-importait après tout. -Je suis Hikari Miyako, en troisième année, de la classe D. J’ai vu que tu avais griffonné toutes les affiches du club de duel de monstres avec ton stylo rouge. C’est bien joli les graffitis, mais, si je me réfère à l’article vingt-cinq de votre règlement, n’importe qui peut créer n’importe quel sorte de club, du moment qu’il a au minimum trois membres fondateurs. Je peux bien comprendre que vous n’ayez pas envie que la catastrophe du dragon se reproduise, cependant, qui a subit les pertes les plus lourdes en essayant de vous sauver la peau ? -Oui, peut-être que ces membres ont protégé d’autres élèves, mais… -Il n’y a pas de mais ! Rétorqua-t-elle violemment. Tu sais tout aussi bien que moi que même sans ce club, cette école aurait été attaquée, alors soit tu autorises la formation du club, soit j’irai en référer à plus haut ! Le président grommela, avant de faire signe aux autres membres qui se concertèrent. Après un bref délai, il reprit la parole. -Soit, je veux bien autoriser la création de ce club, mais à une condition : le club devra sortir vainqueur au tournoi inter-école de décembre, sans quoi, il sera immédiatement fermé. Prouvez-nous que cette fois-ci, vous serez capable de nous protéger ; nous menaça-t-il. -Je m’en assurerai personnellement ; répliquai-je en le défiant. Je sortis de la pièce, assez contente de moi-même, tout en continuant à mépriser ce type. Non seulement il semait le trouble durant la guerre avec des rumeurs mais en plus me faisait porter tout sur mes épaules, il était gonflé encore ! -Miyako ; dit alors le garçon avec moi. J’ai trouvé ceci hier sur le toit. Il me présenta ma carte et je retins un hoquet de surprise. -Je…je n’ai pas été sur le toit hier…ni jamais ; mentis-je mal à l’aise. -Mais pourtant, nous nous sommes parlés hier à cet endroit ! Je fouillais dans ma mémoire et je revis, inexplicablement ce garçon avec moi sur le toit…Non, ce n’était pas moi, c’était… -C… C’est vrai ; admis-je pour ne pas éveiller les soupçons. Je suis désolée, j’avais totalement oublié. Je tournai la tête vers les escaliers menant au toit, bien décidée à éclairer ce mystère. -Bien, tu as peut-être rétabli le club, mais maintenant, il ne tient qu’à vous de le faire survivre. Je te souhaite bonne chance, et comme promis, je viendrai vous aider. Je me défis de ce garçon pour me précipiter là où tout avait commencé sans me retourner. Mais bon sang, pourquoi leur avais-je proposé mon aide ? Pensai-je soudain. Je croyais m’être jurée de ne jamais retoucher à un deck et je ne trouvais rien de mieux à faire que de prendre en charge à nouveau un club de duel ! J’arrivai sur le toit, essoufflée après avoir couru dans les couloirs pour m’éloigner le plus vite possible de ce club. Tout était identique aux autres jours, tout, excepté une chose. Une fille scintillante était assise sur le rebord et me souriait. -Ca faisait longtemps Miyako ; déclara-t-elle joyeusement. -Alors c’était donc toi…j’aurais dû m’en douter…Que me veux-tu encore ? -Je veux simplement que nous fassions la paix Miyako… -Je ne peux pas ; rétorquai-je fermement. Tout cela est de ta faute ! Si tu n’avais pas été là, Dan serait…il serait… -Tu renies la vérité Miyako ; dit-elle visiblement déçue. Tant que tu ne seras pas en paix avec toi-même, tu ne pourras pas l’accepter… -Je n’ai pas besoin d’être en paix avec moi-même pour te rejeter ! Je tournai les talons. J’en avais assez entendu. Je ne voulais plus avoir affaire avec ma moitié, pas après qu’elle m’a caché qui j’étais réellement durant toute la guerre. -Tu fais une grossière erreur Miyako, cela finira par te détruire… -C’est une menace ? -Non, un avertissement ; répondit-elle calmement. Avant que j’aie pu lui en demander plus, elle disparut dans une pluie d’étoiles. Je ne tins d’abord pas compte de son avertissement et je reformai le club de duel avec Darksky, Nagisa et Saya. Tout semblait aller pour le mieux, je me disais que peut-être, les choses ne tourneraient pas à la catastrophe cette fois-ci. Et puis, tout ceci était assez amusant, de passer du rôle de présidente à simple membre. D’autant plus que Saya m’intriguait au plus haut point. Ses monstres étaient en tout point conforme avec ceux que ma moitié m’avait montrés durant la guerre…Qui était-elle vraiment pour posséder le même pouvoir que moi ? Cependant, ma moitié ne me laissa pas tranquille, elle ne cessait de me demander de la pardonner, mais je ne pouvais pas le faire en mon for intérieur. Il ne fallait pas que quelqu’un la découvre, c’est pourquoi, lorsque je vis Darksky sur le toit, je paniquai aussitôt et les envoyai ailleurs. -Tu sais Miyako, peut-être que tu devrais tout lui dire ? Me suggéra alors ma moitié juste après leur départ. -Que…quoi ? Leur dire quoi ? M’exclamai-je. -Tout ce qui s’est passé, la cause de ta mauvaise humeur perpétuelle, tout ça. -Plutôt mourir, j’emporterai cela dans ma tombe s’il le faut ! -Evite de souhaiter de telles choses, car les souhaits ont tendance à se réaliser dans de telles situations… Elle avait raison. Le soir même, je fus prise d’un mal de crâne abominable du à mon peu d’heure de sommeil surement. Depuis la nouvelle de la création du club, je n’arrivai plus à dormir, je craignais vraiment qu’il lui arrive la même chose qu’à l’ancien… Ma mère dormait déjà et je ne voulais pas la réveiller, mais je crus que ma tête allait exploser. Je ne pus en dormir de la nuit non plus, ce qui causa certainement mon malaise le lendemain. Sur le chemin, je m’étais arrêtée pour reprendre mon souffle lorsque Darksky et une de ses amies arrivèrent devant l’école. -Oh, Darksky, tu dois te dire que j’ai une mine épouvantable non ?…Dis-je avant qu’il ne demande. Mais ne fait pas attention à moi, je suis juste légèrement fatiguée…Ça ira mieux dans la journée… -Mais est-ce que tu t’es regardée au moins ? Répliqua-t-il. Tu devrais rentrer chez toi et te soigner au plus vite, tu ne peux pas aller en cours dans cet état-là ! -Ce n’est rien, je t’assure, tant que je peux me tenir debout, je continuerai à… Je ne pus dire un mot de plus et, à bout de force, je m’évanouis.
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Envoyé par le Lundi 23 Novembre 2015 à 21:16 Hikari Miyako, Epilogue : Espoir
Spoiler : Je me réveille à l’infirmerie, toujours aussi fatiguée mais mon mal de crâne passé. Tous ces souvenirs qui viennent de défiler dans mon esprit…Je me rappelle de chacune de mes actions durant la guerre comme si elle avait eu lieu hier. Pourquoi ? Je voulais tout oublier, faire une croix sur le passé, aller de l’avant comme Dan me l’a dit, mais c’est impossible, je ne peux pas…Je ne suis pas assez forte pour faire table rase du passé et commencer une nouvelle vie comme si la guerre n’avait jamais existé. Je me mets à regarder au loin par la fenêtre. Tout est si calme à présent, personne ne se douterait que quelques mois plus tôt, de terribles combats se tenaient là… Peut-être…peut-être devrais-je écouter ce que me dit ma moitié finalement ? Me dis-je finalement. Partager mon fardeau avec quelqu’un d’autre, quelqu’un en qui je pourrais avoir une confiance totale et quelqu’un qui ne se soucierait pas de mourir ou prendre des risques, et pour cela, je ne vois qu’une seule personne : celui qui a combattu le dragon et mis fin à la guerre : Darksky. Soudain, mon mal de tête reprend, mais pas aussi violemment que les jours précédents et je me vois, sur le toit, non, je vois ma moitié sur le toit parlant à Darksky et…Denys et Julie ? Je m’étrangle presque de joie en les revoyant, mais je me rends très vite compte qu’ils sont en train de découvrir mon plus lourd secret… Je veux m’enfuir le plus possible, tout en sachant que c’est stupide puisqu’ils ne sont même pas devant moi, mais je sais ce que ma moitié leur a dit, je sais également qu’ils ne sont pas prêts à renoncer, pas plus que Darksky… C’est pourquoi, je l’attends, impatiente de pouvoir enfin partager mon fardeau avec quelqu’un. En fin de journée, j’entends quelqu’un frapper à la porte, et il apparait. Je sais ce qu’il va me dire, mais je veux tester sa volonté une dernière fois, pour être certaine de ne pas faire erreur en le choisissant. -Alors comme ça, tu sais à présent ? Dis-je d’une voix lasse. Il hoche la tête en guise de réponse. Je soupire puis souris légèrement. -Je ne veux pas que tu sois impliqué dans cette histoire, laisse tomber avant que cela ne dégénère à nouveau, à moins que tu ne sois prêt à quitter aussi vite ta vie tranquille. -Une vie tranquille ? Moi ? Ces deux choses sont totalement incompatibles ! Je ris légèrement. Il est tellement…simple d’esprit et pourtant si courageux, j’aurais tant aimé avoir les mêmes qualités que lui au moment de diriger la résistance… -Je le sais bien, je le sais bien…Mais avant tout, je dois te prévenir, une fois engagé sur ce chemin, tu ne pourras plus faire marche arrière. Mes amis l’ont compris eux ; dis-je en repensant à leurs paroles sur le toit quelques heures plus tôt. Et toi, te sens-tu à la hauteur ? -Je te rappelle que j’ai combattu le dragon en face à face et je m’en suis sorti vivant, alors je peux supporter n’importe quoi à présent je pense. -J’ai bien fait de te choisir j’ai l’impression… -Alors dis-moi Miyako, que se passe-t-il exactement ? -Elle ne te l’a pas encore dit ? -« Elle » ? Demande-t-il confus. -Hikari Miyako, la véritable Miyako, celle qui est morte le dernier jour de la guerre en même temps qu’un de ses amis les plus chers. Et également une partie de mon âme rendue vivante par Luminion, mais il n’a pas besoin de savoir ce détail… Il ne réagit presque pas, et se contente de pencher la tête, pensif. -Elle m’a simplement dit quelque chose comme quoi tu ne serais bientôt plus que l’ombre de toi-même…Est-ce vrai ? Je soupire à nouveau. -Je ne suis déjà plus que l’ombre de celle que j’étais auparavant, comment pourrais-je me fondre encore plus dans les ténèbres ? -Comment voudrais-tu que je le sache ? Je ne fais que rapporter ce qu’on me dit, rien de plus. Cependant, elle a aussi rajouté que quelque chose te raccrochait encore à la vie. -Peut-être bien ; je réponds évasivement en repensant à Dan. Il y a encore une chose que je dois faire ici et que je ne peux laisser derrière moi. -Et quelle est cette chose ? Demandai-je intrigué. Je lui réponds par une autre question, voulant éviter les sujets trop tendus sur lesquels je risque de perdre le contrôle. Il est temps de mettre fin à tout ça ; pensé-je. -Darksky, m’accorderais-tu une faveur ? -Euh, oui, pourquoi cela ? -Aide-moi à aller sur le toit de l’école, je dois y faire quelque chose… Il hoquète de surprise. -Dans ton état ? Tu ne peux pas attendre un peu ? Demain je serai ravi de t’accompagner mais maintenant… -Non, je dois y aller, j’ai fait trainer les choses bien trop longtemps à présent, il est temps que cela cesse. Résigné, il m’aide à me mettre debout. Mes jambes sont plus faibles que je ne le pensais, mais cela ne m’arrêtera pas. Il faut que je tienne bond ! Lentement, nous sortons de l’infirmerie. Je m’appuie sur son épaule et j’avance en boitant, ignorant la douleur, mais nous avançons cependant. Plusieurs fois, nous nous arrêtons pour que je puisse reprendre mon souffle, mais je refuse de perdre trop de temps. Une fois arrivée devant les escaliers, il propose de me porter. Je refuse mais devant son insistance, je finis par céder. Il est décidément le prince charmant prêt à aider la demoiselle en détresse dans toutes les situations… -Dis-moi Darksky, pourquoi fais-tu tout cela pour moi ? On se connait à peine après tout, et le peu que tu as vu de moi a dû t’être détestable. -Tu te trompes, sans toi, le club de duel n’aurait jamais pu voir le jour. Et d’ailleurs, pourquoi tenais-tu tant à le reconstruire ? -En tant qu’ancienne présidente, voir quelqu’un se donner autant de mal m’a rappelé de bons souvenirs je suppose. Est-ce vraiment ça ? Ne cherchai-je pas autre chose en reformant le club de duel ? Je ne le sais même pas moi-même en vérité… -Mais est-ce que tu ne cherchais pas quelque chose en faisant cela ? -Que veux-tu dire ? Dis-je soudain surprise. -Je sais que tu as énormément perdu après la guerre, dont ton club. C’est pourquoi, je me disais que peut-être, inconsciemment, tu voulais retrouver une chose que tu avais perdue, peut-être une époque ou un sentiment, je ne sais pas… -Je ne savais pas que tu étais psychologue ; dis-je ironiquement. -Je ne le suis pas, je suis simplement passé par la même chose que toi… Le même passé que moi ? Alors lui aussi aurait perdu quelqu’un à qui il tenait durant cette guerre ou bien à un moment de sa vie ? Il semble si fort, je n’arrive pas à y croire, mais je remarque cependant une lueur de tristesse dans ses yeux. Les gens cachent parfois de bien lourds secrets ; songé-je alors. Nous sommes arrivés devant cette porte devenue si familière. Il me pose à terre. Je me sens tout à coup revigorée, comme si le fait de me rapprocher de ma moitié me redonnait des forces. Le vent me fouette violemment le visage lorsqu’il appuie sur la poignée, me laissant entrevoir ce paysage à la fois chargé en souvenirs heureux et malheureux… Je regarde de chaque côté, cherchant ma moitié, mais je ne la vois nulle part. Mon regard se pose alors sur un endroit en particulier et je retiens ma respiration. Mon pouls s’accélère et tous mes membres se mettent à trembler. Prudente, je m’approche de la petite fissure dans le sol avant de tomber à genoux, incapable de supporter tous ces souvenirs jaillissant en moi. -Que s’est-il passé exactement ici Miyako ? -Tu m’obliges à me remémorer des souvenirs que j’essayais d’oublier, tu es méchant…je réponds avec un léger sourire avant de fermer les yeux. Mais, si je suis venue ici, ce n’est pas pour oublier, non, je suis ici pour m’excuser auprès de nombreuses personnes que j’ai blessées, que j’ai exposées au danger et que je n’ai su protéger… Quelques larmes coulent sur mes joues en repensant à tout cela. -J’ai vraiment été la pire des chefs durant la guerre…Je pensais vraiment pouvoir mener la résistance…Mon orgueil était si grand, je l’ai payé très cher au final. Non seulement je n’ai rien pu faire, mais ce sont mes amis qui ont été obligés de me protéger…Je devais les guider, être un modèle pour tous ceux ne pouvant rien faire, ils avaient confiance en moi, et qu’ai-je fait ? Rien ! Absolument rien ! J’ai été pathétique, inutile, totalement dépassée par la situation, incapable de réagir, incapable même de me protéger moi-même. C’est moi qui aurais dû mourir ce jour-là ! Je le méritais. -Non, Miyako, c’est moi qui aurais dû mourir ; dit alors une nouvelle voix sortie de nulle part. Ma moitié apparait à mes côtés, scintillante comme toujours, avec son éternel sourire que j’aie perdu depuis longtemps… -Oui, cette partie de moi est morte, l’ancienne Miyako, la présidente du club de duel, joyeuse et attentionnée, toujours entourée de ses amis. Alors pourquoi viens-tu encore me hanter ? -Parce que, je suis toi Miyako, et tu es moi. Je ne peux pas mourir totalement tant que tu vivras, car je suis en toi. J’attends simplement que tu viennes me sortir d’un long sommeil. Je réfléchis une seconde. Oui, si je veux enfin pouvoir accepter mon passé, je dois être en paix avec moi, et avec ma moitié. Sans cela, je continuerais à me lamenter éternellement, et je suis sûre que Dan n’aurait pas voulu cela. Elle me tend la main, je la saisis, encore tremblante. Lorsque nous nous touchons, je ressens une immense paix s’installer en moi, comme si tous ces mauvais souvenirs me laissaient enfin tranquille. Dans la lumière, ma moitié me sourit, et je lui rends ce sourire pour la première fois depuis la fin de la guerre. -Ne l’oublie jamais Miyako, tu n’es pas seule, tes amis seront toujours là si tu as besoin d’eux, de même que moi… Les paroles de Dan, puis du Grec me reviennent en mémoire et je comprends enfin ce qu’ils essayaient de me dire depuis si longtemps. -Je ne l’oublierai pas, promis… Elle disparait dans un éclat de lumière. Pendant un instant, je crois distinguer le visage de Dan dans la lumière mais l’illusion se brise instantanément et je retrouve à nouveau sur le toit, seule avec Darksky, mais apaisée à présent. Je me relève prudemment, toutes mes forces me sont revenues au simple contact de ma moitié. -Tout va bien Darksky, ne t’inquiète plus pour moi, je vais bien à présent…Dis-je faiblement. J’ai enfin pu faire ce que j’aurais dû faire il y a longtemps… -Miyako, est-ce que je peux te poser une question ? Ose-t-il demander. -Oui ? -Regrettes-tu toujours le passé ? Je le regarde d’un air surpris, avant de comprendre et de sourire légèrement. -Longtemps, j’ai maudit mes actions. Je pensais que tout cela était de ma faute, et effectivement, cela l’était. Je ne voyais les choses que d’un seul point de vue, celui de la chef lamentable que j’ai été durant la guerre…Cependant…j’ai réalisé que les choses auraient pu aller bien pu mal si je n’avais rien fait… -C’est aussi ce que je pense. -Qu’est-ce que tu en sais ? Tu n’étais même pas là ; répliqué-je. -Non, mais comme toi, j’ai eu des remords pendant longtemps. Lorsque Laura est partie vivre en Angleterre, j’ai d’abord pensé que nous n’aurions jamais dû nous rencontrer, que si nous ne nous étions jamais connus, jamais je n’aurais souffert ainsi après son départ. C’était la vérité, comme pour toi, et comme toi, j’ai réalisé que ma vie aurait été pire sans notre rencontre. Je n’aurais jamais connu toutes les joies de passer de temps avec elle sur la falaise, les joies du duel, les joies de la voir tout simplement. -Et qu’est-ce que tu essaies de me dire avec cette belle histoire ? -Simplement que je connais le fardeau que tu as supporté et que je suis heureux que tu aies pu accepter ton passé toi aussi. -Malheureusement, tu te trompes sur ce point-là mon cher. Il y a une dernière chose que je dois accomplir avant de pouvoir l’accepter entièrement… -Quoi donc ? -Ah, ça, tu n’as pas à le savoir aujourd’hui, mais un jour viendra où tu découvriras tout le poids de mon fardeau, car, en acceptant de m’aider, tu as également accepté de le partager avec moi. -Et je tiendrai ma promesse, quel qu’il soit ! Affirme-t-il. -En attendant que ce jour vienne, j’aimerai te demander une autre faveur… -Laquelle ? -Je ne suis pas la seule à avoir un lourd passé à cause de la guerre. Au contraire, je suis peut-être celle avec le plus léger. C’est pourquoi, j’aimerai que tu aides ces personnes également, toutes ne sont pas aussi fortes que toi et pourraient sombrer à la moindre récidive… -Est-ce que tu penserais à… Nagisa. Cette petite, j’ai fait mon enquête sur elle également, et je sais à présent que certaines personnes ont bien plus souffert que moi à cause du dragon, que certaines ont perdu bien plus qu’un de leurs amis…Mais je fais confiance à Darksky pour résoudre ce problème, comme il m’a aidé à sortir des ténèbres, je sais qu’il pourra le faire avec n’importe qui. Avant de partir, je me retourne et regarde une dernière fois en direction de la mer de feu. « Ne t’inquiète pas Dan, je tiendrai ma promesse, je continuerai à vivre ma vie, pour toi, et pour Denys, Julie, le grec, les UWS et tous nos compagnons d’arme, à vous tous, je vous fais le serment que plus jamais le monde ne connaitra une telle catastrophe… »
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Envoyé par le Jeudi 23 Février 2017 à 16:16 allez après plus d'un an d'absence la fic est de retour! je suis sur que tout le monde a oublié mais bon :3
Chapitre 8 : Sagesse Spoiler : Tout à coup, je regrettai mon impulsivité et me rendis compte de la bêtise de mon acte. Je ne savais pas de quoi Aymeric était capable à présent, et je risquai de mettre tout le monde en danger. Pas seulement moi, mais également Laura si je n’arriverais pas à trouver une solution à son problème. Enfin, pour le moment, je devais déjà me préoccuper de trouver une solution à mon propre problème parce que sinon je pouvais toujours chercher à résoudre ceux des autres, je n’y arriverais pas. -Angéla, tu vas être la première à contempler ma toute nouvelle puissance, puissance que… -Moins de blabla et plus de combat, c’est tout ce que je demande. -Tu l’auras voulu ! J’invoque Magicien Gagaga et maintenant voilà Fille Gagaga ! Son effet la fait passer niveau 4. Je recouvre mes deux monstres pour invoquer le Numéro 39 : Utopie ! Je termine mon tour avec deux cartes face cachée et je termine mon tour. -Pour l’instant, je ne vois pas ce qui a changé mais bon…J’active Walhalla, Sanctuaire du Déchu pour invoquer immédiatement Athéna ! -Tiens, la voilà, c’était du rapide : railla-t-il. -Et tu ne vas pas apprécier la suite, j’invoque Vénus, Agent de la Création, par l’effet d’Athéna tu prends 600 points de dommages ! Angéla : 4000 – Aymeric : 3400. -J’active ensuite l’effet de vénus pour invoquer Sphère Mystique Lumineuse au prix de 1500 points de vie, mais 1800 pour toi ! Angéla : 2500 – Aymeric : 1600. -Si tu peux m’achever ce tour ci, fais-le, parce que tu ne pourras sans doute pas après ; dit-il totalement détendu. -C’est ce que je vais faire ! Je recouvre mes deux sphères Lumineuses pour invoquer Héraut De La Lumière Pure, ce qui fait encore 600 points ! Angéla : 2500 – Aymeric : 1000. -Continuons avec le Le Sanctuaire Céleste et Uranus, Agent du Désordre qui va me permettre d’envoyer un monstre de mon deck au cimetière : Terre, Agent du Mystère. Cela te fera 600 points. Angéla : 2500 – Aymeric : 400. -Un dernier et ça sera terminé, j’active l’effet d’Athéna pour… Je fus interrompue par Aymeric qui se mit à rire. Il se moquait de moi alors qu’il allait perdre lamentablement ? Il était devenu fou ou quoi ? Sa crise de fou rire ne s’arrêta que lorsqu’un de ses camarades de club lui tapa dans le dos. Il essuya une larme qui avait coulé et reprit son souffle. -Tu es bien naïve ma pauvre, tu l’as toujours été. Tu pensais être la meilleure en tout, que les gens se pliaient à tes moindres désirs et pourtant, moi, j’ai refusé. Tu as refusé que j’en aime une autre et tu ne t’en es jamais remise. Tu veux que je te dise pourquoi ? Tout simplement parce que tu es la fille la plus égoïste que je connaisse, la plus égocentrique et la plus superficielle ! Ses mots me transpercèrent comme s’il ‘avait planté une lance en plein cœur. Je me mis à douter de moi. Et s’il avait raison ? Si en fait ce n’était pas lui le méchant de l’histoire mais moi ? J’avais déjà ressenti chez June que je ne me préoccupai que de mon bien être, mais de là à l’entendre de la part de celui qui fut autrefois mon ami, je ne pouvais le supporter. Je me mis à trembler. Etais-je vraiment digne d’aider Laura ? Et si je ne faisais cela que pour moi en vérité ? Toute confiance en moi venait de s’envoler brusquement pour ne laisser place qu’au vide dans mon esprit. -Bon, où en étais-je moi…ah oui, c’est vrai, j’allais activer mon piège, Egide De Gaia qui va me faire gagner 3000 points de vie. Donc, ton monstre te sera inutile pour m’achever je pense. Angéla : 2500 – Aymeric : 2800. -Je…J’attaque avec Athéna… -L’effet d’Utopie annule cette attaque, dommage pour toi. -Je…Je termine mon tour en posant une carte… -Qu’est-ce que je disais ? Enfin, j’en aurais bientôt fini avec toi. Tu vas perdre ce tour ci Angéla, et tu ne vas rien pouvoir y faire ! La lueur sombre dans ses yeux se raviva et leva une carte noire au-dessus de sa tête. Tous ses amis s’écartèrent pour une étrange raison, nous laissant seuls au milieu de la pièce, face à face. -La perfection n’existe pas en ce monde, disparait Utopie pour laisser place à la réalité cachée : chaos XYZ Change ! Montre-toi, Numéro du chaos 39 : Dystopie ! Je reculai instinctivement d’un pas. Même si tous mes sens étaient déconnectés de la réalité, il me restait au moins mes sensations, et là, il n’y avait que de la terreur en moi. Son monstre n’avait pas physiquement beaucoup changé, non, c’était Aymeric lui-même qui me faisait peur à présent. Un halo noir l’entourait et riait seul, comme un grand méchant dans un film de science-fiction au moment où le héros est à terre. Son regard était comme fou, je peinais à croire qu’il avait encore en lui une once de bon sens… -Tu es finie Angéla, et ton club de duel également ! J’active l’effet de Dystopie, il ne pourra pas être détruit et tu recevras 3000 points de dommages à la fin de son combat ! Aller, mets un terme à ce duel, Tranchant du soleil couchant ! -Angéla ! Crièrent trois voix en même temps. Les cris de mes amies me sortirent de ma torpeur et je réalisai soudainement à quel point j’étais mal. Dans la précipitation, je ne pus rien faire à part activer une carte. -Carte piège activée ! -Carte…piège ? S’étrangla mon adversaire. –Tornade de Poussière, ainsi, en détruisant ton égide, tu reçois 3000 points de dommages… Avant que son attaque ne me touche, son monstre disparu dans un éclat noir en même temps que ses points de vie. Le halo noir s’évapora et Aymeric s’évanouit comme si toute force l’avait quitté. Je lâchai un soupir de soulagement tandis que mes amies me rejoignirent, inquiète. -On peut savoir ce que tu as fait Angéla ? Me demanda June, mécontente. -Un duel ridicule pour récupérer ça. Sans en demander plus, je pris le tas de cartes sur la table et j’en profitai pour dérober également le nouveau jouet d’Aymeric tandis qu’il était inconscient. Mieux valait-il qu’il ne restât pas en possession d’une telle carte, du moins, tant que je ne connaissais pas son véritable pouvoir… Les autres membres du club nous laissèrent passer, visiblement aussi effrayés par leur chef que par ma victoire aussi simple sur lui et nous retournâmes à la salle du club. -Tout ça pour ça ? S’étrangla Maya en voyant mon butin. -Tout ça pour aider Laura ; rectifiai-je. -Mais tu es folle ma parole ! Tu as vu dans quel pétrin tu as failli te mettre ? Sans nous, je ne sais pas ce que tu serais devenu ! Je grimaçai. Ses paroles me rappelaient un peu trop celles d’Aymeric sur mon compte. Mais c’était également l’occasion de leur demander ce qu’elles pensaient réellement de moi et je leur dis mot pour mot ce qu’Aymeric avait sorti. Un temps de silence se fit lorsque j’eus terminé, puis June pris un air concentré. -On ne peut pas dire qu’il ait totalement tort non plus, mais de là à utiliser le superlatif non, je ne suis pas d’accord. -Tu ne me remontes pas le moral tu sais ? -Il ne s’est pas regardé lui ; grommela Maya. Angéla, tu ne vas pas me dire que tu le crois ? Bon, d’accord, il n’a pas tort comme le dit June, tu n’en fais qu’à ta tête et tout ce qui va avec, mais c’est bien pour ça qu’on reste avec toi non ? -Maya à raison ; appuya Ambre. Si tu n’étais pas telle que tu es, et si nous n’acceptions pas cela, nous ne serions pas ici en ce moment même. Il peut bien penser ce qu’il veut, nous on t’apprécie telle quel. -Au lieu de vous lamenter, cherchez plutôt à invoquer notre nouvelle carte ; déclara June. Je prendrai n’importe qui. L’idée de tester le deck chassa totalement les mots d’Aymeric. Oui, je ne devais pas m’en faire pour cet idiot. Il pouvait bien penser ce qu’il voulait, ce n’était que son point de vue, et le mien sur lui n’était pas franchement mieux, donc nous étions quittes. Je remarquai soudainement que je me remettais souvent en question ces derniers jours… Chez Sherry puis chez June et maintenant à cause d’Aymeric…Cela faisait beaucoup en peu de temps et surtout pour peu de résultat. Je devais peut-être tout simplement rester moi-même au lieu de chercher à changer. Je me reconcentrai sur le duel qui venait de commencer. Maya avait tenté d’invoquer la puissante créature mais s’était pris une raclée monumentale au troisième tour. Il fallait dire que June n’y allait pas de main morte… Ambre n’eut pas beaucoup plus de chance, quant à moi, je réussis à invoquer les monstres nécessaires, mais June m’acheva avant que je ne pioche Sophia. Le deck n’était vraiment pas au point, je ne pouvais le nier, mais je sentais également que nous nous approchions du but. Nous finîmes par laisser tomber et rentrer chez nous. Une fois seule dans ma chambre, je ressortis la sombre carte d’Aymeric. Je l’avais vraiment échappé belle. Cette carte était d’une puissance destructrice et aucune de mes cartes de mon deck n’aurait pu me sauver face à un tel effet. Heureusement qu’elle était dans les mains d’un idiot, sinon, j’y serais certainement restée. Mais, pourquoi avais-je cette désagréable impression que cette carte n’était pas un simple bout de carton, que comme Socrate ou les cartes de dieux, elle était unique en son genre, voire maléfique ? Après l’avoir contemplée encore et encore, sans obtenir de réponse, je lâchai finalement l’affaire pour me reporter sur le problème de Laura. Je lui envoyai un message pour la prévenir que nous serions bientôt prêtes. Cependant, sa réponse me déstabilisa. Ce n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais… « Dans ce cas, viens le plus vite possible, STP » Alors ça c’était un message pressant où je ne m’y connaissais pas. Je n’avais même pas besoin de lui parler au téléphone pour comprendre que la situation empirait. Cependant…quitter l’école en plein milieu de la semaine risquait de ne pas passer très bien auprès du directeur, bien que, comme tous les autres, il me devait la vie. Et puis quelle importance après tout, aider Laura était quand même prioritaire par rapport à des cours ennuyeux sur le romantisme ou je ne sais quoi. Bon, il y en avait un dernier qui allait être dur à convaincre, c’était mon père…jamais il n’aurait accepté que je fugue encore une fois à moins que… Un éclair de génie – si on peut dire cela ainsi – me traversa l’esprit. Lareine, en tant que professeur, pouvait bien nous dispenser de cours si je lui expliquais la situation…ce que je fis immédiatement. Il accepta et mon père ne put s’y opposer. Je préparai déjà toutes mes affaires pour un voyage d’une durée indéterminée, en pensant à bien mettre la carte d’Aymeric sous clé, on ne savait jamais…Et le lendemain, tout était prêt pour m’emmener…ou plutôt nous emmener, car je vis mes amies qui m’attendaient devant chez moi lorsque je sortis… -Toujours aussi lente Angéla à ce que je vois ; Lança Maya en guise de salutation. -Ah oui, avant que tu ne dises quoi que ce soit, Lareine nous a prévenues et dispensées de cours également, donc inutile de nous le demander ; dit Ambre avant que je n’aie pu ouvrir la bouche. -Et il est aussi inutile de nous dire que le voyage sera dangereux ou je ne sais quoi, tu ne nous feras pas changer d’avis ; continua June, toujours avant que j’aie eu le temps de parler. Je ne savais pas quoi répondre à présent. Elles venaient de répondre à ce que je m’apprêtai à leur dire et je me contentai donc d’acquiescer, faute de mieux. C’est ainsi que, les billets de trains en poche et les sacs à la main, nous partîmes toutes les quatre en direction de la côte ouest afin de rejoindre Darksky et Laura, et surtout, pour découvrir ce qu’il se passait réellement… Dire que le prendre le train –non, même monter dans le train- fut pénible serait un euphémisme. Arrivées à la gare, les trains avaient décidés de se mettre en grève tandis que des milliers de passagers mécontents attendaient sur les quais. Non, non, ce n’est pas un cliché mais bien la réalité, contrairement à ce que faisait remarquer Maya. Après une heure d’attente, elle se décida à aller râler mais elle ne fut pas la seule à avoir eu cette idée et se retrouva à faire une queue interminable, ce qui fit bien rire June, qui, ne perdant pas son sang-froid, attendait patiemment avec Ambre. Pour ma part, j’étais bien trop préoccupée pour penser à cela. Entre la carte d’Aymeric et le problème de Laura, j’avais déjà bien assez de stress comme ça, tout le reste n’était que futilité et perte de temps. Après trois heures d’attente, un train nous fut finalement attribué, mais pas grâce à Maya qui était encore à faire la queue, mais grâce à Ambre qui avait réussi à négocier avec un contrôleur des places dans le train de remplacement. Une fois à bord, Maya n’en revenait toujours pas et ne cachait pas sa mauvaise humeur. Je tentais de me détendre. Nous avions de la place dans le compartiment puisque nous étions les seules mais impossible de trouver le calme et je me mis à faire les cents pas dans le couloir. June, voyant mon énervement, me rejoignit et je faillis lui rentrer dedans lorsqu’elle sortit du compartiment. -Angéla, fait un peu attention ! Râla-t-elle. -Désolée June ; m’excusai-je. J’ai la tête ailleurs depuis tout à l’heure. -Oui, ça je crois que tout le monde l’a remarqué…C’est à cause de Laura c’est ça ? Demanda-t-elle prudemment. -Oui, mais il n’y a pas que Laura ; répondis-je. Je fouillai dans mes poches et je lui sortis la carte dérobée la veille. En la voyant, elle eut un mouvement de recul et un hoquet de surprise. -Où…où as-tu obtenu cette carte ? Me demanda-t-elle, presque effrayée. -Je l’ai piquée à Aymeric hier, pourquoi ? -C’est un numéro du Chaos Angéla, quelque chose qui ne devrait même pas exister, concentrant en lui une incroyable quantité de mal ! -Ah, et, qu’est-ce que cela va me faire ? -A toi, peut-être rien, mais pour des personnes déjà prêtes à sombrer, cela pourrait les faire basculer du mauvais côté… -Oh, je comprends enfin pourquoi je me sentais aussi mal à l’aise en affrontant Aymeric…et j’ai toujours su qu’il avait un côté maléfique ! -Quoi qu’il en soit Angéla, tiens ce truc hors de portée de tout le monde, mets la sous clé ou jette la dans l’eau, mais il ne faut pas qu’elle tombe entre de mauvaises mains. -Tu sais que tu ne me rassures pas du tout là June ? Maintenant, grâce à toi, je me sens encore plus mal ! Elle éclata de rire en voyant la grimace que je fis à ce moment-là et je ne pus m’empêcher de la suivre. Maya et Ambre sortirent à leur tour, tout à coup surprises de nous entendre rire ainsi. Nous ne tentâmes pas le leur expliquer, elles n’auraient pas compris de toute façon. Mais June avait réussi son coup, me faire oublier mes soucis pendant un instant. La fin du voyage se passa tranquillement sans soucis majeur, si on exceptait le fait que le train arrivât avec plus de quatre heures de retard, nous faisant descendre vers six heures du soir alors que nous étions parties aux aurores… Cependant, lorsque nous descendîmes, nous fûmes confrontées à un autre problème auquel nous n’étions pas du tout préparées : savoir où se trouvait Darksky. Cela créa un certain énervement dans le groupe, enfin, surtout du côté de Maya qui ne supportait pas de devoir déambuler dans les rues sans but. J’envoyai un message à Laura mais elle ne me répondit pas, si bien que nous tournâmes ainsi encore pendant une demi-heure avant de nous arrêter dans un parc, épuisées. -Franchement Angéla, quand tu prépares un voyage, sois sûre que tu connais la destination ; soupira Maya. -J’étais pressée ! Me défendis-je. On ne peut pas penser à tout dans la précipitation ! -C’est vrai qu’on aurait pu prévoir que tu ne savais pas où tu allais réellement ; renchérit Ambre avec son air innocent. Pas vrai Ju… Nous nous rendîmes soudain compte que June n’était plus avec nous. Je me mis à paniquer, ne sachant pas depuis combien de temps elle avait disparu. -Elle est là-bas ; fit alors remarquer Maya. Je la vis en train de parler avec une fille brune sur le trottoir d’en face. Nous la rejoignîmes en vitesse. -C’est bon les filles, je sais où se trouve Darksky. -Vraiment ? Nous nous exclamâmes d’une seule voix. -Je ne me suis pas encore présentée ; intervint la jeune fille. Je m’appelle Fukuhara Nagisa, je fais partie du même club de duel que Darksky. J’ai cru comprendre que vous étiez ses amies également. -Ca pour une coïncidence…murmurai-je pour moi-même. C’est exact ; dis-je plus fort. Je m’appelle Angéla Hopper, et voici mes amies June, Ambre et Maya. -Angéla ? Dit-elle en sursautant. L’Angéla ? -euh…oui certainement ; répondis-je mal à l’aise. -Darksky nous a si souvent parlé de toi et de Drago ! Vous avez sauvé le monde n’est-ce pas ? -Allons bon, maintenant tu es célèbre ; soupira une nouvelle fois Maya. -Mais c’est la vérité ; intervint June. Sans Angéla et les autres, je ne sais pas à quoi ressemblerait le monde aujourd’hui… -Quelqu’un d’autre aurait sûrement pris notre place pour défier et vaincre le dragon ; suggérai-je. -Tu es trop modeste ; reprit Nagisa. D’après ce que Darksky m’a dit, tout le monde n’aurait pas pu faire ce que tu as réalisé ! -Ce n’est pas pour casser ce moment de gloire, mais l’heure tourne, fit remarquer Justement Ambre. -Oh oui, je suis désolée de vous prendre du temps ; s’excusa ma nouvelle admiratrice. Mais Darksky doit sûrement encore être à l’école, il avait…de nombreuses choses à faire… -C’est-à-dire ? Demandai-je intriguée. -Une de nos amies, Hikari Miyako, a eu un malaise pendant la journée et il a décidé de rester avec elle. -Pourquoi est-ce que ça ne m’étonne pas de lui ; ricanai-je. La jeune fille nous indiqua le chemin à suivre pour nous rendre à l’école et nous remerciâmes Nagisa pour son aide. Heureusement pour nous, ce n’étais pas très loin et nous arrivâmes devant les grilles moins de cinq minutes après. Cependant…Il n’y avait personne en vue, pas d’élève, pas de professeurs et encore moins de surveillants. Le dernier point m’étonna le plus, étant donné la sécurité de mon lycée, renforcée depuis l’attaque du dragon. Ils n’avaient vraiment pas peur d’une nouvelle attaque, à moins qu’ils n’aient jamais été attaqués… Mais de toute façon, quel qu’en fut la raison, cela nous arrangeait puisque nous pûmes entrer sans être dérangées. Cependant, l’école était grande, et nous ne savions pas par où commencer les recherches. J’allais proposer de nous séparer pour commencer les recherches lorsqu’une explosion lumineuse provenant du toit du bâtiment principal nous aveugla. -Ah, je crois que je sais où se trouve ce très cher Darksky ; dit malicieusement Maya. -Le connaissant, et connaissant son don pour s’attirer des ennuis, je mettrai ma main à couper qu’il se trouve sur le toit ; complétai-je. Etrangement, je n’étais nullement inquiète. Il aurait pu avoir de gros problèmes mais le silence qui suivit le flash me détendit. Nous franchîmes la porte puis nous montâmes les escaliers jusqu’à nous retrouver devant une lourde porte. J’entendis des voix de l’autre côté. Aucun doute, il s’agissait de Darksky, et il parlait avec une fille à la voix rauque, certainement un peu plus âgée que lui. J’ouvris la porte, soudain très impatiente à l’idée de le revoir et surtout impatiente de voir sa réaction face à cette petite surprise. -Cela faisait longtemps Darksky ! M’exclamai-je. Je ne fus pas déçue, après un bond de deux mètre en arrière et avoir failli tomber à la renverse, il écarquilla les yeux, entre effarement et bonheur, ce qui rendait assez mal, il faut le dire puis il se mit à bégayer. -An…Angéla ? C’est…C’est toi ? Et June, Maya et Ambre également ? Mais qu’est-ce que…qu’est-ce que vous faites ici ? -Un petit bonjour serait le bienvenu après tout ce temps non ? Répliqua Maya. -Salut Darksky ; répondit Ambre, ce qui fit soupirer Maya et rire June. Une fois la crise cardiaque évitée et le choc passé, et après avoir récupéré ses esprits, il nous salua chaleureusement. Lui aussi était très heureux de nous revoir, bien qu’il ne comprenait toujours pas ce que nous faisions ici. -C’est très simple ; commençai-je avant de m’arrêter en regardant la jeune fille qui se tenait à côté de nous, l’air gênée. Elle était bien plus grande que nous et portait le même uniforme que Nagisa, certainement une troisième année. Ses longs cheveux roux, presque rouges semblaient flamboyer dans le soleil couchant. Ses yeux étaient doux bien qu’une certaine fermeté s’en dégage, c’était assez troublant. Elle ne nous souriait pas, mais ne paraissait pas désagréable non plus, elle semblait plus nous étudier qu’autre chose. -Dis-moi Darksky, tu pourrais nous présenter ton amie non ? -Ah oui, où avais-je la tête ! -Certainement pas ici en tout cas ; railla la jeune fille, que Maya regarda soudain d’un autre œil. Si elles étaient aussi sarcastiques l’une que l’autre, nous allions avoir du souci à nous faire… Darksky ignora sa remarque, certainement habitué. -Je vous présente Hikari Miyako, elle fait partie du même club de duel que nous. Miyako, voici Angéla, June, Maya et Ambre, des amies que j’ai rencontrées…disons, dans des circonstances particulières… Elle s’inclina avant de nous quitter, ce qu’elle était très certainement en train de faire avant que nous arrivions, ce qui nous laissait seuls et je pus expliquer la raison de notre venue ici, c’est-à-dire Laura. Une fois tous les détails évoqués, le pauvre Darksky était livide. -Elle…elle ne m’en a jamais parlé ; dit-il en tremblant. -Vraiment ? Pourtant ça fait un moment qu’elle m’en parle, vous êtes fâchés ou quoi ? Il grimaça. Je n’avais pas prévu d’avoir juste en disant cela, et je fus donc bien embêtée. June me sortit de cette situation délicate. -Vos relations ne nous concernent pas, Angéla est simplement venue ici afin d’aider Laura, vous règlerez vous petites querelles ensuite. Cela mit tout le monde d’accord. La franchise de June était l’une de ses plus grandes qualités, là où je n’aurais jamais eu le courage de faire comme elle. Darksky nous invita à le suivre chez lui, puisqu’ils habitaient ensemble étant donné que Laura était orpheline à présent que son père avait sombré avec le démon. Maya ne rata pas l’occasion de mettre Darksky mal à l’aise. Sur le chemin, il nous raconta ce qu’il s’était passé depuis le retour à la vie « normal », bien que l’adjectif ne soit pas très approprié. Lorsqu’il évoqua Hélios, j’eus un hoquet de surprise. Je n’arrivais toujours pas à me faire au fait qu’il soit de notre côté après toutes ses tentatives pour nous éliminer. J’eus un autre hoquet lorsqu’il parla de Zorc, si bien qu’Ambre me donna une tapa dans le dos, pensant que j’avais avalé de travers. Cependant, ce fut à son tour de s’étouffer pour de vrai lorsque je parlai des attaques successives de Floges et d’Hurricane et il dut s’arrêter lorsque je lui évoquai les deux dragons, Pyros et Typhos. -Et moi qui pensais être tranquille sans Gariatron ! S’exclama-t-il. Mais qu’est-ce qu’ils nous veulent à la fin ces monstres ? -Je n’en sais rien, mais ils m’ont l’air un peu moins enragés que Gariatron d’après les dires de nos deux hommes. -Tout est une question de point de vue ; grommela-t-il alors que nous arrivions devant les grilles de son manoir. Je savais que qu’il habitait une grande maison mais sa taille réelle dépassait tout ce que je pouvais imaginer ! Même moi qui trouvais déjà que mon hôtel était grand, par rapport à…ça, il était minuscule. Mes amies eurent les mêmes réactions que moi, ce qui gêna encore plus Darksky. Et pourtant, nous avions l’habitude des grandes maisons avec celle de Sherry ! Il sonna à la porte et un major d’homme, entièrement vêtu de noir vint nous ouvrir. Et en plus, il avait son propre personnel pour lui tout seul, le chanceux… Le major d’homme, du nom d’Arnold nous escorta jusqu’à l’intérieur. J’aurais pris le temps d’admirer le splendide hall d’entrée si je n’étais pas si préoccupée par l’état de Laura. Alors que nous ouvrions la porte du salon principal, un merveilleux son m’envahit les oreilles. Quelqu’un jouait du piano. Et, malgré mes connaissances très limitées en musique classique, je reconnus immédiatement l’air, un air à la fois doux, empli d’une certaine mélancolie qui, soudainement s’accélérait, le tout donnant une somptueuse mélodie. Je passais la tête par l’entrebâillement, et je la vis, Laura. C’était elle qui accomplissait ce prodige, assise devant le colossal instrument de musique. Tout cela semblait si naturel pour elle, elle ne semblait même pas regarder le clavier, comme si les notes venaient toutes seules. Darksky me confia à voix basse que, de temps à autre, Laura se mettait à jouer et que cela faisait d’ailleurs bien longtemps qu’il ne l’avait pas entendue. J’attendis la fin du morceau avant d’aller lui parler, ne voulant pas interrompre un tel chef d’œuvre. La dernière note tomba enfin, que Laura garda encore quelques secondes, jusqu’à ce qu’elle se dissipe totalement dans l’air. J’allai la saluer et surtout la féliciter lorsqu’elle se tourna vers moi et planta ses magnifiques yeux émeraude dans les miens, comme si elle savait que j’étais là depuis le début. -On dirait bien…que l’heure est venue ; dit-elle en guise de salutation. Son attitude me déstabilisa totalement. Moi qui pensais qu’elle allait se jeter dans mes bras en me voyant comme une sauveuse, rien de tout ça. Son regard était aussi froid que de la glace et son visage dénué de toute expression, excepté peut-être la lassitude. Darksky semblait être aussi surpris que moi. -Laura, Angéla est venue t’aider, tu pourrais quand même… -Je le sais, c’est moi qui lui ai demandé ! Rétorqua-t-elle sèchement. -Laura… June s’approcha discrètement de moi et me murmura à l’oreille. -Angéla, Laura est en train de sombrer à nouveau… -Tu en es sûre ? Répondis-je assez bas pour ne pas être entendue. -Certaine, il faut faire vite, l’ombre grandit rapidement, mais elle n’est pas encore perdue. J’hochai la tête. Je venais de comprendre que l’heure n’était vraiment pas aux paroles mais qu’il fallait agir, et vite. -Laura, c’est toi qui m’as demandé de venir ici pour te délivrer, alors affronte moi en duel ! Un sourire cruel s’afficha sur ses lèvres. Elle faisait vraiment peur comme ça…mais je ne devais pas me laisser impressionner. Si j’avais fait tout ce chemin jusqu’ici, ce n’était pas pour faire marche arrière à la dernière minute. Laura devait…il fallait qu’elle soit fière de moi. -J’attendais que tu me le proposes. Tu dis pouvoir me libérer ? Tu penses avoir ce pouvoir ? J’en doute fort à présent. Même Darksky n’a pas réussi, alors comment pourrais-tu le faire ? Peut-être que finalement je devrais rester dans les ombres si tel est mon destin… -C’est vrai que je n’ai pas le pouvoir de l’amour ou je ne sais quel autre artefact, mais en revanche, j’ai le courage de te défier. Laura, c’est entre toi et moi à présent, et je te promets que je te sortirai des ténèbres, définitivement. Laura se leva et enfila un long manteau noir et Darksky tressaillit à sa vue, et pour cause, il s’agissait de celui des hommes de Shadow. June avait raison, le temps était compté. Nous sortîmes dans le jardin, je ne voulais pas casser un objet malencontreusement au cas où les choses auraient mal tourné. Une fois dehors, nous nous mîmes en face à face, Darksky et mes amies restant sur le côté. Le soleil était presque couché, si bien que tout autour de nous plongeait peu à peu dans l’ombre. Le vent était tombé, les bruits de la ville avaient cessé, il n’y avait plus que nous deux, nous apprêtant à livrer un duel dont l’issue était plus qu’incertaine. Mais je ne devais pas trembler, Laura paraissait peut-être plus agressive que d’habitude, mais contrairement à avant, elle gardait encore le contrôle sur ses actions…pour le moment. -Avant tout, je voudrais te dire une chose Angéla, déclara-t-elle soudain. -Euh, oui, quoi donc ? -Je te suis très reconnaissante pour tout ce que tu as fait…mais sache aussi que je ne te ferai aucun cadeau, même si nous sommes amies. Ce duel, je le livrerai avec tout ce que j’ai, j’espère que tu en feras de même. Je me détendis…un peu. -Je suis toujours à fond lorsque je livre un duel, surtout contre des adversaires aussi forts que toi ! -Je ne suis pas sûre que tu réalises vraiment que ce duel pourrait bien être le dernier que nous livrons amicalement si je venais à te vaincre. -Oh que si, et c’est pourquoi j’en profiterai d’autant plus, même si, entre nous, cela a très peu de chance d’arriver ! -Nous verrons cela. Je prends la main et j’’active le sceau de l’infestation : cette carte me permet d’invoquer deux monstres colonie du mal depuis mon deck : apparaissez Héliotrope et Ketos Colonie du Mal ! -Qu…quoi ? S’étrangla Darksky. Je croyais que tu avais abandonné ce deck ! -Tu le saurais si tu m’avais affronté plus souvent je te signale ! Répliqua-t-elle violemment. Ce deck est une partie de moi, comme Trishula, on ne peut me les retirer comme tu l’avais si bien dit ! -Laura… -Je continue en invoquant normalement Oiseau-Tonnerre Colonie du Mal. A présent admire Angéla ce qui arrive lorsque la glace pure est corrompue par les ombres pour donner un monde sans lumière, apparait, Ouroboros Colonie du Mal ! Je ne sais pas si cela était dû au fait qu’il faisait déjà nuit ou bien à cause de ma peur, mais je sentis l’air se rafraichir soudainement. Dans la pénombre, deux yeux rouges surgirent, puis deux autres, et encore d’autres. Je compris soudainement ce qu’avait ressenti Darksky lors de son duel, de l’effroi. Certes, j’avais déjà combattu bien plus impressionnant, mais ce monstre à trois têtes dégageait quelque chose d’autre qu’une simple aura maléfique. De la souffrance ? Ouroboros…souffrait ? Ou bien Laura ? Dans tous les cas, cette souffrance me submergea et me glaça les veines, au sens propre du terme. -A présent, j’active l’effet d’Ouroboros afin de défausser l’une de tes cartes ! -Commencer avec simplement quatre cartes en main, quelle plaie… -Je pose deux cartes face cachée et je termine mon tour. A toi Angéla, montre-moi toute l’étendue de ta force ! -Avec plaisir ! Bon, commençons avec Flûtiste Mystique. Il me suffit alors de le sacrifier pour piocher une carte et…quelle chance, il s’agit du Chat Lunaire Kinka, et comme c’est un monstre de niveau 1, je peux piocher une autre carte. Je vais me contenter de poser deux cartes face cachée et de te laisser la main. -C’est tout ce dont tu es capable ? J’en viens à croire que j’ai eu tort de te choisir Angéla, avec un tel niveau tu ne pourras jamais me vaincre ! Je pioche et j’active le second d’effet d’Ouroboros afin de retirer ton flûtiste de ton cimetière ! Je continue en invoquant Kerykeion Colonie Du Mal. Par son effet, en retirant Ketos du cimetière, je peux ajouter Héliotrope Colonie du Mal puis l’invoquer normalement. Battle phase, Attaque Héliotrope ! -Pas si vite, depuis ma main j’active l’effet du Spectre Fantôruse. Non seulement il s’invoque spécialement mais me permet de piocher également une carte. -Ce n’était que le début, à présent c’est au tour d’Héliotrope ! -Mais je ne suis pas sans défense non plus, l’effet de Lanterne Fantôruse me permet d’annuler cette attaque ! -Mais il me reste encore Ouroboros ! Maintenant, je recouvre mes deux monstre afin d’invoquer le puissant Ophion Colonie du Mal. Son effet me permet d’ajouter une carte Infestation de mon deck à ma main, pourquoi pas Appel à l’infestation ? Cette carte me permet à son tour d’ajouter Castor Colonie du Mal. C’est à toi Angéla. -Bien, bien, voyons un peu cela…Cela devrait convenir : j’active Contrat avec les Abysses. Il me suffit de sacrifier le Bulbe Luisant que j’ai en main pour invoquer Le Renoncé ! J’active l’effet du renoncé pour prendre possession de ton Ouroboros, il est temps d’ouvrir les yeux Laura ! -Ne parle pas trop vite Angéla, j’active un piège : Dispositif d'Evacuation Obligatoire, et grâce à celui, mon monstre est sauvé mais le tien… -Pourquoi est-ce que je le sentais venir ; grommelai-je. Enfin, tout n’est pas perdu non plus, Chat Lunaire Kinka afin de rappeler du cimetière le bulbe luisant. Je recouvre mes deux monstres pour invoquer celui-là : Dullahan Fantôruse puis j’active Sarcophage Doré. Je vais placer une carte dans cette boite et dans deux tours, je pourrais l’ajouter à ma main, sur ce, je termine mon tour. -Pathétique tout cela Angéla, tes monstres n’ont même pas le courage de m’affronter directement, alors je vais venir les chercher ! J’invoque Castor Colonie du Mal qui me permet d’invoquer en supplément O'lantern Colonie du Mal ! Invocation xyz : Bahamut Colonie du Mal ! Ils étaient tous devant moi, les trois dragons légendaires et corrompus par le mal selon la légende. Je tremblais, non pas de peur mais d’excitation. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas retrouvée dans une telle situation. Pouvoir voir sa défaite arriver mais la repousser le plus longtemps possible jusqu’à arracher la victoire, voilà un sentiment vraiment grisant. Laura s’étonna devant mon air joyeux. -Allons bon Angéla, tu souris face à la défaite alors que… -Non, je ne souris pas face à la défaite Laura, je souris face à toi, face à la formidable duelliste que tu es, face à la résistance que tu m’opposes. Je souris parce que je suis heureuse de livrer ce duel avec toi, bien que les enjeux soient lourds, et même si je perds, je me dirai que j’aurais fait de mon mieux, et face à toi qui plus est ! -Quelle simplicité d’esprit ; dit-elle en souriant. -Peut-être, mais cela ne fait que renforcer mon désir de victoire, alors vas-y, attaque moi, je suis prête ! -Pas tout de suite, j’active l’effet de mon Bahamut, en défaussant Azzathoth, je peux prendre possession de Dullahan ! -Je chaine ton effet en divisant par deux les points d’attaque d’Ouroboros ! -Cela ne m’arrêtera pas, tu es sans défense Angéla, Bahamut, attaque directement ! -Je ne suis jamais sans défense, du moins, pas avec ce deck, J’active l’effet de Jackfrost Fantôruse afin de passer ton monstre en position de défense et l’invoquer spécialement ! -Il va donc se faire détruire par ton propre monstre ! Et maintenant, subit les attaques d’Ophion et Ouroboros ! Angéla : 75 – Laura : 4000 Un souffle glacé me traversa, mais je ne voulais pas montrer de signe de faiblesse, alors je tins bon jusqu’à ce que l’attaque cesse. Les capacités de duelliste de Laura dépassaient de loin tout ce que j’avais pu imaginer, même Darksky ne faisait certainement pas le poids face à sa nouvelle puissance…Mais, plus l’adversaire est puissant, plus je m’accroche à la victoire. -Je détache une unité de couverture d’Ophion afin d’ajouter Pandémie d'Infestation à ma main et poser une carte. C’est à toi Angéla, montre-moi l’étendue de ta puissance alors que tu es au bord du gouffre ! -Puisque c’est si gentiment demandé. Je pioche et j’active mes deux cartes face cachée : Avidité Téméraire afin de piocher quatre cartes. -Tu préparais donc quelque chose… -Exactement, et je pense que maintenant tout est en place. J’activeMonster Reborn afin de faire revenir Spectre Fantôruse. Mais il ne va pas rester longtemps parmi nous car voici la carte magie : Métamorphose. Apparais, Le Renoncé aux Milles Yeux! J’active son effet, viens par ici Ouroboros, cette fois-ci, tu n’y échapperas pas ! -Futile ; souffla-t-elle. Mes monstres sont encore bien plus puissants que les tiens, surtout si j’active l’effet de ton propre Dullahan pour diviser l’attaque de ton renoncé par deux ! -Fais comme tu veux, je n’ai pas fini. J’invoque un autre Chat Lunaire Kinka qui me permet de rappeler Jackfrost Fantôruse. L’effet du Bulbe Luisants’active, j’envoie la carte du dessus de mon deck au cimetière pour l’invoquer. Invocation synchro ! Formule Synchronique, je pioche encore une carte ! -Tous ces monstres minables ne te serviront pas. -Attends au moins que j’aie fini avant de le dire. Est-ce que un autre Contrat avec les Abysses t’irait ? Je sacrifie le chat lunaire et revoila Le Renoncé qui s’empare d’ophion ! Et la touche finale, Changement de Coeur, je vais reprendre mon monstre si tu le veux bien. -Incroyable, elle va réussir ! S’exclama June. -Réussir quoi ? Demanda Darksky, perplexe. -Laura, tu m’as demandé de te délivrer et c’est exactement ce que j’ai cherché à faire ces derniers temps, alors voici ma réponse ! Je sacrifie le monstre rituel le renoncé, le monstre fusion le renoncé aux mille yeux, le monstre synchro formule synchronique et le monstre XYZ fantôruse Dullahan ! Par-dessus les cendres de ce monde corrompu, toi seule est capable d’élever un monde nouveau, un monde de paix, Eradique le mal et rétablit la justice sur ces terres dévastées, je fais appel à toi, Sophia, Déesse de la Renaissance! Un éclair zébra le ciel noir et l’illumina quelques brefs instants, me laissant entrevoir l’ombre d’un monstre gigantesque. Le silence suivit, un silence pesant, marquant l’attente. C’est à peine si je ne pouvais pas entendre les cœurs de tous mes amis battre en harmonie. Seule Laura restait de Glace. Puis, sans plus d’avertissement, une immense créature apparut derrière moi, irradiant tout de sa lumière fatale. -Laura, je te présente le monstre Ultime, celui qui a mis fin à la guerre contre les vers il y a des millénaires et qui s’apprête à recommencer : Sophia déesse de la renaissance, j’active ton effet, toutes les cartes de nos mains, terrains et cimetière vont être bannies et tu ne peux rien répondre à cela ! -Alors comme ça, tu l’as vraiment trouvé ? La vraie Lumière ? Murmura Laura. -Reviens parmi nous, Laura, aujourd’hui, je remets les compteurs à zéro, Eradication ! Je vis les trois dragons corrompus êtres aspirés par la lumière de Sophia avant de disparaitre pour toujours dans les abîmes. -Sophia, attaque Laura directement ! Angéla : 75 – Laura : 500 A ce moment-là, Laura tomba à genoux. Darksky se précipita pour l’aider à se relever, mais contre toute attente, elle se mit à rire, non pas de joie, mais un rire maléfique, comme lorsque nous l’avions connue, comme lorsqu’elle était encore sous les ordres de Shadow. Lentement, elle se releva, chancelante, mais une aura sombre l’entourait peu à peu jusqu’à la recouvrir complètement. Elle leva les yeux vers moi ; ils étaient rouges sang. Je reculai d’un pas, abasourdie par ce revirement de situation. -Tu m’as surprise, je dois bien l’avouer. Mais Angéla, tu ne croyais tout de même pas pouvoir me vaincre avec une seule carte je me trompe ? Tu as peut-être vaincu mes trois dragons, mais mon âme elle, n’a pas encore pliée ; déclara-t-elle d’une voix mielleuse. -Que…que veux-tu dire ? Bégayai-je. -Je vais te le montre si tu le veux bien. Elle piocha une carte de son deck puis sourit. Je sentais que tout cela allait dégénérer rapidement… -J’active la carte Sceau de l’infestation. -Encore…Encore cette carte ? M’exclamai-je. -Avec elle, j’invoque depuis mon deck Zahak Colonie du Mal et Mandragora Colonie du Mal. Il est temps…de te montrer les véritables profondeurs de mon âme. Invocation xyz, toi chevalier de Jadis, corrompu par le mal tu étais, et corrompu tu es ressuscité, apparaisChevalier Exciton Colonie Du Mal. -Quelle est cette horreur ? Demandai-je timidement. -Tu ne le sauras qu’au prochain tour, mais sache que, si tu l’attaques en ayant plus de carte que moi, toutes tes cartes seront détruites, et de même si tu ne l’attaques pas, de plus, tu ne piocheras pas au prochain tour par l’effet de tes propres cartes. Ton destin est scellé Angéla, tu ne peux pas me sortir des ombres, personne ne le peut. Je dus sourire légèrement car le visage de Laura se crispa. -Tu vas affronter la défaite avec le sourire ? -Non, je vais gagner avec le sourire ; rétorquai-je. -Qu’est-ce que tu veux… Elle s’arrêta net. ——————————————————————————————————————————————————- https://www.youtube.com/watch?v=fmsWfjDx4dg ——————————————————————————————————————————————————- -Tu as remarqué toi aussi ? Cela fait deux tours que mon sarcophage doré a été activé, et à présent, je peux ajouter la carte que j’avais placée dedans : les ailes de Socrate ! -Tu…tu avais tout prévu depuis le début ! Rugit-elle. -Laura, je t’ai promis de te sortir des ombres, et je tiens –presque- toujours mes promesses et surtout, je fais tout afin de pouvoir les tenir ! Il est temps, je fusionne les ailes de Socrate et Sophia, Déesse de la Renaissance! -Impossible ! S’écria Darksky. Tu veux encore augmenter la puissance de Sophia ? Mais pourras-tu au moins la contrôler ? -Ne t’inquiète pas Darksky, tout ira bien. Laura, je te présente, comme toi, mon ultime monstre ! Née de l’intelligence du père, transmet ton immense savoir aux hommes et délivre les de l’erreur de l’ignorance, Philo-Sophia, Déesse de la sagesse ! Du ciel descendit, comme une divinité, l’incarnation de la sagesse, Philo-Sophia. Elle était rayonnante, et même éblouissante dans la nuit noire. Sa lumière devait se voir à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde tellement elle était puissante et pure. Je retins mon souffle devant cette créature si puissante. Les pupilles de Laura rétrécirent et elle se mit à trembler. -Philo…Sophia tu dis ? Demanda-t-elle d’une voix presque inaudible. Je savais que tu ne me décevrais pas, Angéla. -Laura, tous tes troubles, je vais les brûler jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien ! L’effet de mon monstre s’active : elle gagne une attaque égale à la somme de tous les monstres bannis actuellement ! Philo-Sophia, éradique une bonne fois pour toute les ténèbres de cœur de mon amie avec ta lumière divine : Jugement ! Elle rayonna de plus belle. Le monstre de Laura ne put résister et il fut anéanti instantanément, de même que les points de vie de Laura. A ce moment-là, une ombre s’éleva derrière elle et tenta de s’échapper mais fut absorbée par Philo-Sophia puis détruite purement et simplement. Mon amie tomba à terre, inconsciente, mais apaisée, un léger sourire lui traversant le visage. Darksky se précipita sur elle. Je soupirai de soulagement tandis que June, Ambre et Maya vinrent me féliciter chaudement tout en gardant leur distance avec ma créature un peu trop lumineuse à leur gout. La sœur de Darksky sortit timidement la tête du manoir pour voir ce qui pouvait bien causer autant de vacarme en plein milieu de la nuit…ou du jour, avec cette lumière, on pouvait aisément se tromper. -Je vois qu’on s’amuse bien sans moi ; déclara-t-elle. Ah mais qui vois-je, salut Angéla, ça faisait longtemps ! -Salut Marie. Je ne suis que de passage ici, je devais… -Je crois deviner ce que tu es venue faire ; dit-elle l’air moqueur en regardant Laura et Darksky. Heureusement que tu es intervenue à temps, le mal grandissait à vue d’œil, quelques heures de plus peut-être et elle aurait été irrécupérable. Enfin bon, ce qui est fait est fait, et quant à moi, je vais me recoucher, cet idiot Bakura m’a donné un de ces maux de tête… Marie repartit à l’intérieur et fut suivie de mes amies et Darksky, portant Laura dans ses bras, toujours inconsciente. Il ne restait que moi dehors tandis que la lumière de Sophia s’estompait peu à peu. Ce fut à mon tour de m’écrouler sur l’herbe de la pelouse. J’avais réussi. Laura était à présent délivrée de son fardeau, une bonne fois pour toute. J’avais pu tenir ma promesse malgré toutes les difficultés rencontrées. Cela faisait déjà un problème de moins, mais malheureusement, je ne pouvais pas encore me permettre de souffler. Il restait toujours ces dragon… Je contemplais la multitude d’étoiles dans les cieux, cherchant des réponses à mes nombreuses interrogations et, sans savoir pourquoi, je me mis à penser à Drago. Où était-il en ce moment ? Se battait-il comme moi contre les dragons ? Ou bien vivait-il une vie paisible et bien méritée ? Même si cela était égoïste, j’aurais vraiment voulu qu’il soit à nos côtés pour nous aider à nouveau dans cette lutte… Je rejetai cette pensée, je ne pouvais pas me reposer sur les autres éternellement. Il fallait que je fasse les choses par moi-même à présent. Je me relevai et, après un dernier coup d’œil vers les étoiles, je rentrai dans le manoir, laissant derrière moi les ombres de la nuit.
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Envoyé par le Samedi 25 Février 2017 à 16:52 chapitre du week end :3
Chapitre 9: Paix Spoiler : Je m’appelle Laura Garden, je suis différente des autres filles de mon âge. Durant la guerre, j’ai semé souffrance et peine autour de moi, sans me soucier de qui je blessais sur mon passage pour me venger de tout ce qu’on m’avait fait subir, tout cela grâce à un pouvoir maléfique. Mes ancêtres ont passé un pacte avec un dragon du nom de Gariatron leur prodiguant force et longue vie, cependant, ils ont également hérité d’une malédiction, celle d’être la clé permettant de le libérer de sa prison éternelle. Depuis la mort de mes parents et de mon frère, je suis la dernière représentante de ma famille, et par conséquent, le dernier point d’ancrage de Gariatron dans ce monde s’il arrivait à revenir un jour. Il me suffirait donc de mettre fin à mon existence pour que plus jamais une catastrophe comme celle engendrée par Hélios, le roi d’Héliopolis, ne se reproduise. Cependant, les choses ne sont jamais aussi simples qu’on le pense. J’ai moi aussi de nombreuses choses qui me rattachent encore à la vie et plus particulièrement mon ami surnommé Darksky par tous. Durant la guerre, il s’est battu jusqu’au bout afin de me sortir des ténèbres, il aurait même donné sa vie pour cela. Il y a également Angéla, certainement une des rares personnes sur cette terre à ne pas me juger en fonction de mes actes passés. Car oui, même Darksky a un comportement différent avec moi depuis que je suis revenue à la lumière. C’est un sentiment presque imperceptible, mais je sens bien que nous ne partageons plus la même complicité qu’auparavant. C’est pourquoi, lorsque le monstre qui me hantait, Ouroboros, m’est apparu en songe, Angéla, était la seule personne vers laquelle je pouvais me tourner. Pour moi, elle a passé des jours à chercher une solution à mon problème et elle a trouvé une réponse. Elle est immédiatement venue lorsque je lui ai demandé puis elle m’a défiée alors que les ténèbres prenaient peu à peu possession de mon cœur. Le combat fut intense. De nombreuses fois, je crus qu’elle allait perdre, mais le mal était déjà bien trop ancré en moi pour que je puisse arrêter, alors j’ai continué jusqu’à l’acculer dans ses derniers retranchements. A ce moment-là, j’ai vraiment pensé sombrer dans les ténèbres et ne plus en sortir mais, contre toute attente, elle renversa la situation et reprit l’avantage, avantage qui fut décisif pour la fin du duel. Son monstre, fusion du père de l’Atlantide et de la sagesse elle-même, a annihilé tout le mal causé par la malédiction. A présent, même si je la sens toujours au fond de moi, elle ne peut plus m’atteindre. Après près de six ans de souffrance, peut-être vais-je enfin pouvoir trouver la paix… J’ouvrais les yeux timidement, arrivant à peine à croire que j’étais vivante et, plus que tout, toujours moi-même. Les premiers rayons du jour filtraient par la grande fenêtre de ma chambre. Etrangement, je n’avais aucun souvenir de comment j’étais arrivée là. Je revoyais simplement le monstre d’Angéla répandre sa lumière sur moi et les ténèbres se dissiper au loin avant de sombrer dans le néant. Darksky m’avait certainement ramenée à l’intérieur. Je levai une main tremblante devant des yeux, ayant encore du mal à croire que le mal qui me gagnait depuis des jours était enfin parti. Toute la colère contre Darksky, ma jalousie envers Saya, tout cela était passé, comme disparu en même temps que les derniers restent des ténèbres de mon cœur. Je décidai finalement de me mettre debout et de descendre. C’était un dimanche, nous n’avions pas cours et par conséquent, aucune raison de nous lever tôt, et pourtant, lorsque je m’approchai de de la salle à manger, j’entendis toute une agitation. En passant la tête par la porte, je vis que tout le monde – ou presque- était déjà réveillé et en pleine forme. Cependant, ils se turent tous en me voyant arriver. Je me crispai. Pensaient-ils que j’étais encore possédée ? Ou bien avaient-ils simplement peur de moi ? -Ah, tu es enfin réveillée Laura ; me dit June. Bien dormi ? -Euh…oui, merci ; répondis-je un peu déconcertée. -Tu sais, évite de t’évanouir la prochaine fois que tu perds un duel car l’autre idiot était dans tous ses états et ne voulait pas te laisser sans surveillance une seconde, s’il ne s’était pas endormi, tu l’aurais retrouvé au pied de ton lit ; dit Maya en baillant ostensiblement. -Heureusement qu’Arnold était là ; dit Ambre en rigolant. Je souris. Oui, c’était exactement le genre de Darksky de faire de telles choses. Je me détendis finalement en voyant que leur attitude n’avait rien d’anormal et je me mis à table avec eux. Nous discutâmes de tout et de rien, de nos journées à l’école, nous plaignant de nos professeurs ou nous racontant des anecdotes. Cela fit beaucoup rire Marie quand je lui dis comment Darksky avait réussi à se faire sortir de cours avec madame Piment avant d’être suivi par Saya et Youhei. -Et qui a du faire du nettoyage pendant une journée à cause…de je ne sais pas quoi ? Répliqua Darksky pour se venger. -Non, vraiment ? Toi, tu as du faire ça ? Pouffa Marie. Pourtant tu es l’élève modèle non ? Te voir faire des travaux d’intérêts généraux, c’est comme voir…Darksky travailler ! -Mais je travaille ; maugréa ce dernier mécontent. Alors que nous étions tous pris dans un fou rire général devant sa tête, une nouvelle personne fit irruption afin d’amplifier le phénomène. Angéla venait d’apparaitre sur le seuil de la salle à manger, les cheveux totalement ébouriffés et l’air à moitié endormi, comme si elle était somnambule. -Salut tout le monde ; dit-elle d’une voix lente. -Voilà enfin l’héroïne du jour, ce n’est pas trop tôt, bien dormi la belle au bois dormant ? Lui demanda June. Elle lui répondit par un simple bâillement avant de s’asseoir à la table et commencer à mettre de la confiture…sur ses céréales… -Euh Angéla tu… Commença Marie avant de se faire interrompre par Ambre, apparemment habituée à de genre de situation. Nous la vîmes porter les céréales à la confiture à sa bouche puis ouvrir de grands yeux ronds, comme soudainement pleinement réveillée. -C’est infect ce truc ! Râla-t-elle. Darksky, tu manges ça tous les matins toi ? -Non, je n’ai jamais tenté de mettre de la confiture sur mes céréales ; se défendit-il, tout en se retenant de rire. -De la… Elle regarda son bol et prit un air effaré avant de tourner la tête vers Ambre, mécontente. Cette dernière fit l’innocente. -C’était le seul moyen pour te réveiller ; dit-elle en haussant les épaules. Angéla ronchonna un peu mais ne tenta pas de se défendre. J’en conclus donc que tous les réveils devaient être amusants chez elle et je ris en mon for intérieur. Une fois le petit déjeuner terminé, Marie proposa à Angéla de visiter la ville avant de repartir, ce qu’elles acceptèrent volontiers. Elle le montra donc le peu d’endroits attirants un dimanche, le parc en premier lieu, toujours plein de duellistes. Nous nous serions bien arrêter pour livrer un duel mais le programme de Marie contenait tout un tas de lieux ne laissant que peu de place aux distractions. Elle les emmena ensuite à l’école, même si elles la connaissaient déjà, mais elle ne le savait pas et elles firent mine de découvrir. Darksky ronchonna pendant tout le trajet, se demandant à quoi il servait si sa sœur faisait tout, ce en quoi il n’avait pas vraiment tort… La visite se termina vers quatre heures de l’après-midi par la grande falaise surplombant la ville. Cela faisait longtemps que je n’étais pas revenue ici, je fus donc tout aussi émerveillée qu’Angéla et les autres par la beauté du paysage. Il n’avait pas beaucoup changé, toujours cette infinité bleue à nos pieds et la roche aride derrière nous, tandis qu’en contrebas, le fracas des vagues se faisait entendre distinctement. En promenant mon regard, je finis par apercevoir une silhouette qui me semblait familière derrière un arbre mort. Je m’éclipsai, intriguée que quelqu’un d’autre se trouve ici. La personne était assise de dos, si bien que je ne pouvais pas voir son visage mais je reconnaissais la coiffure de l’homme entre mille et je me figeai lorsqu’il prit la parole. -Ah Laura, tu tombes à pic, il fallait justement que je te parle. -Hé…Hélios, alors Darksky disait vrai, vous êtes bel et bien de retour ; répondis-je froidement, n’ayant pas oublié que c’était de sa faute si mon père avait sombré. -Oh, ne t’inquiète pas, je ne suis pas venu me venger ou quoi que ce soit. J’ai…des motivations personnelles, et également quelques informations pour vous, anciens élus. -N’essayez pas de me rouler sinon… -Ta malédiction est revenue, n’est-ce pas ? Je m’arrêtai net dans mes attaques. Il le savait, mais comment ? A part Darksky ou Angéla, personne ne pouvait être au courant puisque moi-même je n’en étais pas sûre ! -Je vois bien qu’elle s’est un peu dissipée à présent, mais tu ne pourras jamais l’éradiquer totalement, tu le sais cela j’espère ? -Arrêtez de dire n’importe quoi ! Angéla l’a fait disparaitre à jamais, Ouroboros ne reviendra pas ! -Que tu es naïve ; dit-il en prenant un air désolé. Exaspérée, je l’agrippai sans prévenir par le col de la chemise et je le forçai à me regarder. Mais il soutint mon regard calmement. -Tu vois Laura, tu la laisses encore prendre le contrôle sur toi… Je le lâchai et reculai rapidement. Il avait raison, je ne me contrôlai plus, une fois de plus…Et moi qui pensais…je pensais que tout cela était terminé ! Est-ce que tous les efforts d’Angéla étaient vains en fin de compte ? Est-ce qu’étais condamnée à lutter contre cette partie de moi-même cherchant à prendre le dessus sur mes sentiments ? -Tu ne peux pas l’éliminer, elle est une partie de toi Laura ; reprit Hélios d’une voix compatissante. Tu peux la renfermer au fond de toi, mais il arrivera toujours un jour où tu ne pourras plus la contenir, et elle rejaillira. Comme un volcan, tu ne peux contenir toute cette rage en toi éternellement. -Que faire alors ? Je ne veux plus blesser personne…Je ne veux plus être crainte ni rejetée… -Est-ce que tu t’es demandée pourquoi la malédiction a refait surface il y a quelques semaines ? – J’ai simplement vu Ouroboros en rêve et… -Tu ne cherches pas assez loin, Ouroboros n’est que la conséquence de son retour… -Son…retour ? Dis-je sans comprendre, dans un premier temps du moins. Mais très vite, je vis exactement de quoi Hélios parlait et cela me glaça le sang. Je n’y avais jamais réfléchi, je n’avais même pas essayé de comprendre pourquoi la malédiction avait refait surface, celle-ci m’aveuglait, mais à présent, en y réfléchissant posément, tout m’apparaissait très clairement. Mais cette pensée m’effrayait tellement que je ne pouvais l’accepter de moi-même. -Est-ce que vous parleriez de… -Gariatron, le seigneur des ténèbres, est de retour, avec ton père comme allié qui plus est… Entendre cela divisa mon esprit en deux, d’un côté, apprendre que mon père était encore en vie me réjouissait tellement que j’étais prête à embrasser Hélios, mais d’un autre, savoir que Gariatron l’était aussi me donnait des frissons. C’était peut-être égoïste mais ce qui m’inquiétait le plus, ce n’était pas le retour du dragon, mais le retour de la malédiction, qui, selon Hélios, était liée au dragon. Cela signifiait non seulement que tous les efforts d’Angéla avaient été vains, mais qu’en plus je risquais de blesser quelqu’un à nouveau, quelqu’un de proche… Hélios, voyant ma confusion, mit la main sur mon épaule. -Des jours sombres nous attendent Laura ; dit-il solennellement. Gariatron ne sera certainement le cadet de nos soucis si mes informations sont exactes… -Vous savez quelque chose Hélios ? -Peut-être, mais certaines choses ne sont pas faites pour être révélées, elles doivent être découvertes. -Certainement ; dis-je déconcertée. Mais… Je voulus ajouter quelque chose mais Hélios sauta de la falaise sans me prévenir. Je me précipitai pour voir ce qu’il était devenu mais il avait disparu mystérieusement. Encore chamboulée par toutes ces révélations, je fis marche arrière et je tombai immédiatement sur Darksky qui semblait affolé. -Laura, te voilà enfin, ça fait dix minutes qu’on te cherche, où étais-tu bon sang ? -Je…j’étais simplement allée faire un petit tour ; mentis-je ne voulant pas révéler ce qu’Hélios venait de m’apprendre. Darksky ne parut pas convaincu mais ne put rien ajouter car Angéla arriva à son tour, suivie de ses amies et Marie. Cette dernière me regarda comme si elle me scrutait puis fronça les sourcils. Je compris tout de suite qu’elle savait pertinemment ce qu’il venait de se passer, c’était son don, mais elle ne dit rien à ce sujet. La suite de la journée passa très vite. Angéla est ses amies profitèrent au maximum de cet après-midi pour faire les boutiques de souvenirs…pour peu qu’il y ait eu des choses intéressantes à voir dans la ville. Je faisais semblant de me réjouir avec tout le monde mais au fond de moi, l’inquiétude ne me quittait pas. A chaque coin de rue, je redoutais de tomber sur Gariatron ou un de ses serviteurs. Peu de temps avant le départ d’Angéla, sur le quai de la gare, alors que Darksky tentait tant bien que mal d’obtenir des billets abordables et que Maya râlait en le traitant d’incompétent, je m’étais assise à l’écart, fatiguée par ces histoires stupides, Marie vint me rejoindre, une glace à la main, l’air joyeux. -Alors Laura, tu ne viens pas regarder le spectacle ? C’est assez amusant tu sais, mais je parie que mon frère va finir par s’énerver… -Darksky, s’énerver ? J’aimerais voir ça tiens ; répondis-je sans conviction. Elle fronça alors les sourcils et son visage se durcit. -Laura, tu t’inquiètes encore pour cette histoire de malédiction ? -Qui ne s’inquièterait pas ? Tu dois savoir que je suis dangereuse… -Oui, je sais cela, je sais aussi que le dragon est vivant, que ton père est vivant, que tu as peur, que tu ne veux plus faire de mal, et plein d’autre choses que tu ne sais même pas toi même, et pourtant, est-ce vraiment ce que tu veux ? Vivre avec cette malédiction ? -Evidemment que non ! Rétorquai-je. Mais je ne peux rien faire, je suis condamnée à vivre avec ! -C’est toi qui te persuades de ça Laura. Je vais reformuler ma question : acceptes-tu de vivre avec cette malédiction ? -Je…Je…Bégayai-je à court d’argument. -C’est bien ce que je disais, tu acceptes la malédiction comme une partie de toi, et tu as bien raison, elle l’est. -Je ne vois pas où tu veux en venir… -Tu peux l’accepter, il n’y a aucun problème à cela, j’ai moi même accepté mon don qui, je dois avouer, est parfois dérangeant. Ce que tu ne peux pas accepter, ce sont les conséquences, et je sais aussi que cela, tu ne l’accepteras jamais. -Et ? -Tu devrais voir le monde sous un autre angle, cela t’aiderait peut-être ; acheva-t-elle avec un large sourire. Bon, je crois qu’ils ont enfin fini de se battre. Tu viens dire au revoir à nos amies ou tu continues à te lamenter toute seule ici ? Elle me tendit une main charitable que j’acceptai après un petit temps d’hésitation. Lorsque nous arrivâmes sur le quai, Maya semblait plus mécontente que jamais, et pour cause, Darksky n’avait pas réussi à avoir des billets de première classe comme elle le voulait. Elles devaient se contenter de la seconde classe, comme la plupart des voyageurs. Après nous être promis de nous revoir au tournoi inter-école, Angéla, Maya, Ambre et June montèrent dans le wagon. Nous les regardâmes s’éloigner lentement jusqu’à ce qu’elles soient hors de vue. -Bien, je compte sur vous deux pour ne pas perdre face à elles ! S’exclama Marie. -Ouai, ouai, pour l’instant je vais juste rentrer je crois, faire trois fois le tour de la ville, c’est pas mon truc ; râla Darksky. -Petite nature vraiment ; marmonna sa sœur dans son dos. Et toi Laura, tu veux faire quelque chose avant de rentrer ? -Non, vraiment, je vais faire de même. -Qu’est-ce que vous avez donc tous… J’allais prendre la suite de Darksky lorsque je remarquai que celui-ci avait déjà disparu dans la foule. Je me retournai pour demander à Marie dans quelle direction son frère avait pu partir mais à ma grande surprise, elle avait disparu elle aussi. Je me retrouvais donc seule dans la grande gare. Ce n’était pas comme si j’avais peur d’être seule ou perdue, non, c’était plus le fait qu’ils aient disparu d’un seul coup qui m’inquiétait. Je me mis à prendre le chemin de la sortie en espérant les retrouver à la maison mais il y avait tellement de monde, j’étais entrainée dans le flot de personnes. Je finis par atterrir dans un recoin de la gare où il n’y avait personne et je pus reprendre mon souffle. Cependant, plus je passais du temps dans cette gare, plus mon sentiment de malaise grandissait. Il fallait vraiment que je sorte de là. Je me mis alors à regarder autour de moi pour trouver un plan de la gare. Je remarquai soudainement que le décor était bien sombre et délabré pour une gare aussi fréquentée. Je me mis à avancer lentement, d’un pas peu assuré. Je ne savais même plus par quel côté j’étais arrivée et je me perdis très rapidement. Je montais les escaliers avant de prendre un couloir, puis un autre, toujours sans rencontrer personne. Je commençai réellement à avoir peur là et j’accélérai. J’arrivai finalement à un croisement et je m’arrêtai net. Quel chemin prendre ? Je vis alors une ombre et j’entendis un bruit de pas. Quelqu’un ! Je me précipitai dans la direction d’où venait le bruit. Je me retrouvai finalement face à une porte close. Je frappai mais aucune réponse ne me parvint. -Je peux savoir ce que tu fais ici ? Dit une voix grave dans mon dos. Je poussais un cri suraigu et je fis un bond de trois mètres avant de me retrouver face à face avec… -Hé…Hélios ? M’écriai-je encore sous le choc. Qu’est-ce que vous faîtes ici ? Et d’ailleurs, on est où ? -Je pourrais te poser la même question mon enfant. Tu te trouves dans un lieu appelé une passerelle, ou du moins, je les appelle ainsi. -Une…passerelle ? Répétai-je sans comprendre. -Très juste, une sorte de monde intermédiaire reliant notre monde avec de nombreux autres. Je m’en sers régulièrement pour aller dans le monde des esprits du duel de monstres, mais toi…je ne vois vraiment pas ce que tu viens faire ici. -Je suis perdue ; avouai-je honteusement. -Ah oui, pourquoi pas, tu ne serais pas la première. Tu as de la chance que je sois passé par-là, certaines personnes errent pour l’éternité dans ces souterrains ! Je déglutis péniblement. Pour une fois, je lui étais vraiment redevable on dirait… -Mais puisque tu es ici, que dirais-tu de me suivre dans le monde des esprits ? -Pardon ? -Je sais que tu as très bien entendu. Enfin, si tu veux me rejoindre, suis-moi, dans le cas contraire, avances toujours tout droit, tu finiras bien par arriver quelque part. Hélios franchit alors la porte auparavant fermée et une vive lumière m’aveugla. Je ne réfléchis que très peu de temps et je me lançai à sa poursuite. Le monde dans lequel je me retrouvai me déconcerta totalement. Tout autour de moi, il n’y avait que des arbres et de la végétation, ainsi qu’un petit village primitif. Au loin, la fumée d’un volcan s’élevait haut dans le ciel tandis que je pouvais entendre le bruit de la mer qui devait être très proche. -Bienvenue dans la tribu des Naturia ma chère Laura ; déclara alors Hélios qui se tenait deux mètres plus loin. -Des…naturia ? Attendez, vous parlez de la tribu légendaire qui aurait combattu les vers ? -C’est exact. Mais cela fait longtemps qu’ils vivent en paix. -Hélios, Hélios ! Cria alors une voix féminine. Nous nous retournâmes et nous vîmes une jeune fille, certainement du même âge que Maire, accourir vers nous, une grande inquiétude se reflétant dans ses yeux noisette. Ses cheveux, mi blonds, mi châtains, étaient long et volaient élégamment dans son dos. Elle portait un jean et une chemise blanche qui contrastaient avec le décor naturel auquel nous faisions face. La jeune fille s’arrêta devant nous et reprit son souffle avant de s’adresser à Hélios. -C’est terrible, c’est affreux, c’est… -S’il te plait Serena, viens-en au fait ; dit Hélios calmement. -Le temple de Sophia a été détruit ! -Comment ? S’exclama l’ex-roi les yeux exorbités. Mais qui a fait cela ? -Satoshi est en train d’enquêter mais nous avons jugé plus prudent de t’appeler tout d’abord. -C’est bon j’ai compris. Laura, je suis désolé, c’est une affaire de la plus haute importance. Je n’ai pas le temps de t’en parler en détail, mais veux-tu m’accompagner ? -Euh…oui ; répondis-je sans savoir quoi faire. -Parfait. Pour les présentations, voici Serena, une amie. Serena, voici Laura, une amie également. C’est bon, vous vous connaissez ? Parfait, donc allons-y ! Hélios s’élança dans la forêt tandis que la dénommée Serena le regardait, l’air de penser qu’il était désespérant, ce que je pensais également, puis nous prîmes la suite du roi. Je suivis du mieux que je pouvais cette Serena qui se déplaçait dans la forêt avec une facilité déconcertante tandis que je devais faire attention à chacun de me pas à ne pas me coincer les cheveux sur une branche ou trébucher sur un bout de bois que je n’aurais pas vu. Finalement, après dix minutes de course effrénée, nous arrivâmes dans une grande clairière et nous retrouvâmes Hélios en grande conversation avec un garçon aux cheveux châtain également, l’air sévère et qui semblait assez mécontent. Tout autour de nous, il n’y avait que des amas de pierres éparpillées un peu partout ainsi que la base de ce qui avait du être un temple. Lorsque le garçon me vit, il me lança un regard noir. -Une inconnue ? Les inconnus ne sont pas les bienvenus ici, repars donc d’où tu viens, cela vaudra mieux ! Dit-il d’un ton glacial. -Satoshi, c’est Laura, l’amie dont je t’ai parlée à l’instant, le reprit Hélios. -Qui nous dit que ce n’est pas une espionne ? Elle peut très bien avoir revêtu l’apparence de votre amie Hélios. -Satoshi, si tu pouvais arrêter la paranoïa ; soupira Serena. Bon, où en est-on ? A-t-on une piste ? -Toujours aucune malheureusement, ces vandales étaient bien préparés on dirait…Répondit le garçon contrarié. -Je vais chercher d’éventuelles traces dans les environs, vous deux, continuez à fouiller le secteur. Laura, tu viens avec moi ? -Si vous pouviez m’expliquer de quoi il retourne en premier lieu, ça serait sympa, parce que là, je suis totalement perdue. -Très bien, je te raconterai en chemin, mais nous n’avons pas une minute à perdre. Sans que je n’aie eu le temps de protester, il me prit par la main et commença à courir dans la forêt. Je n’eus d’autre chose que de le suivre. Au bout de cinq minutes, je finis cependant par protester ce qui l’obligea à s’arrêter. -Vous pouvez me lâcher vous savez, je sais courir seule. -Oh, désolé. -Bon, et maintenant, les explications peut-être ? Quel est cet endroit, et que se passe-t-il ? -Je te l’ai dit, nous sommes dans le monde des esprits du duel de monstre, c’est d’ici que viennent toutes les légendes de notre monde : la guerre contre les vers, l’infection de la colonie, tout cela est réellement arrivé dans ce monde. -Très bien, et moi, qu’est-ce que je viens faire ici ? Et vous également d’ailleurs ? -Oh, c’est une longue histoire pour moi, mais pour toi, j’imagine que tu as du être appelée. -Appelée ? Mais par qui ? -Comment veux-tu que je le sache ? Je ne suis pas dans ta tête ! -Bon, admettons que ce que vous dîtes soit vrai, qui sont les deux personnes que nous avons vues ? Je croyais qu’il n’y avait que des esprits du duel de monstre ici. -Satoshi et Serena sont des amis que j’ai rencontrés durant mon voyage à travers le monde. Ils ont simplement décidés de s’installer ici mais… Hélios ne termina pas sa phrase car soudainement, les branchages bruissèrent autour de nous et il se figea avant de se mettre en position de combat. Je voulus lui poser d’autres questions mais il me fit signe de me taire. -Aller, montrez-vous, je sais que vous êtes ici ! Sans surprise, tout autour de nous, des créatures surgirent. Elles étaient sombres et nous regardaient avec leurs yeux rouges qui semblaient dénués de vie. L’un d’eux, celui ressemblant à un lézard prit la parole d’une voix sans aucune tonalité : -Détruire…Equilibre…rompu…Colonie…immortelle…Ressuscitée… -J’ai rien compris à ce charabia mais tant pis ; déclara Hélios. Vous semblez être des ennemis, je me trompe ? -La glace…corrompue…doit être…détruite ! Sans autre sommation, la créature se jeta sur moi. Je n’eus le temps que de pousser un cri de surprise avant de voir ses crocs acérés se rapprocher dangereusement de ma tête. Se rapprocher mais jamais me toucher car Hélios retint la bête en l’attrapant à une main. -Dis donc, je vous ai posé une question me semble, la moindre des politesse est de répondre. La créature ne dit rien et continua de se débattre. Le roi soupira et l’envoya valser dans les fourrés avec une facilité déconcertante. Elle atterrit sur le tronc d’un arbre et cessa de bouger. Les autres créatures hésitèrent alors à attaquer. Ce moment d’hésitation leur fut fatal car Hélios sortit de sa poche une sorte de boule lumineuse qu’il lança sur nos assaillants, créant un épais nuage de fumée. Je n’en demandai pas plus et je m’enfuis avec lui. Une fois que nous fûmes certains d’être hors de portée de ces monstres, nous nous arrêtâmes et Hélios contempla les environs. -On dirait que tu n’es pas la bienvenue ici ma chère Laura. -Vraiment ? Qu’est-ce qui vous faire dire ça ? Dis-je ironiquement. -Cela fait longtemps que toutes les tribus vivent en paix dans ce monde. Se faire attaquer de la sorte n’est pas normal ; répondit-il très sérieusement. D’autant plus que je n’ai jamais vu de telles créatures. -Allons bon, si je ne suis pas la bienvenue, autant que je reparte d’où je viens. -Oui, ça serait une solution, cependant, personne n’entre ici par hasard. Tu décevrais certainement quelqu’un en fuyant. -Ce que vous conseillez donc est d’attendre sagement ici que « quelqu’un » vienne ? -Je ne conseille rien, je ne fais que dire ce qui me paraît logique. La suite ne dépend que de toi. Il mit la main dans la poche de sa veste et en sortit une petite clé dorée qu’il me tendit. -Si tu veux partir, utilise ceci. Dans le cas contraire…et bien, ne fais rien. Je la pris dans mes mains. Il ne tenait qu’à moi à présent de rester ou de partir. Cependant, je sentais bien qu’Hélios n’inventait rien. Il y avait bien quelqu’un ou quelque chose qui avait conduit mes pas de la gare jusqu’à cet endroit. De plus, quelqu’un d’autre ne souhaitait pas ma présence ici. Je finis par prendre ma décision après quelques secondes de réflexion. -Bon, je crois que je vais rester un peu et tant pis si je suis en danger. -Je n’en attendais pas moins de toi. A présent, continuons les recherches si tu le veux bien, le temple de Sophia était un symbole pour tous les habitants de ce monde. Ce crime ne doit pas rester impuni. -Et par où allez-vous commencer vos recherches ? -J’ai ma petite idée là-dessus, ne t’inquiète pas. Je pris sa suite dans la forêt et nous marchâmes encore vingt bonnes minutes avant de sortir enfin et de nous retrouver face à une immense plage de sable fin. L’eau était si pure que la mer en était d’un magnifique bleu turquoise. Evidemment, ce monde ne devait pas connaître la pollution ni même l’industrie, tout me semblait si primitif, comme notre monde devait l’être à l’origine. Hélios s’arrêta un moment pour humer le bon air marin avant de se tourner vers moi avec un large sourire. -C’est beau tout cela Laura, tu ne trouves pas ? -Magnifique oui… -Dis-toi que j’ai connu de tels paysages il y a longtemps. Oh, ce n’était que pendant de brefs instants, mais je m’en souviens comme si c’était hier. Lors de notre voyage, Celestia, Luna et moi… Pendant un instant, un air triste et nostalgique passa sur son visage, qui se dissipa presque aussitôt. -Mais ce n’est pas le moment de radoter j’imagine. Sans prévenir, Hélios siffla et une sorte de sirène sortit de l’eau. Je la reconnus immédiatement, il s’agissait du monstre esprit de l’eau. -Ca faisait un bail mon cher Hélios ; dit la sirène d’une voix chantante. Qu’est-ce qui peut bien t’amener ici ? -Oh, tu en viens directement aux faits, je vais donc faire de même : est-ce que tu saurais, par le plus grand des hasard, si une tribu aurait pu se rebeller ces derniers temps ? -Non, je n’en ai pas eu vent si c’était le cas. Pourquoi ? Tu as des ennuis ? -Le temple de Sophia a été détruit. -Oh, je vois…adresse toi directement au conseil, ils seront plus aptes à t’aider que moi je pense. L’esprit de l’eau se tourna alors vers moi et se renfrogna. -Hélios, qu’est-ce que tu nous as encore amené là ? -Elle s’appelle Laura et… -Je ne parle pas de la fille, mais de ses esprits de duel. Tu veux mettre ce monde à feu et à sang ? -Ne vous inquiétez pas pour cela, je contrôle totalement la situation ; répliquai-je. -J’espère bien car dans le cas contraire, je ne donne pas très cher de votre peau. Hélios, surveille tout de même cette fille. Sans qu’il n’ait eu le temps de répondre, l’esprit disparut dans les flots en me laissant un énorme poids sur la poitrine. Apparemment, Hélios disait la vérité sur ce point là également, je n’étais pas la bienvenue, et tout cela, à cause de la malédiction. -Ne t’en fais pas Laura ; dit Hélios compatissant, je suis moi aussi passé par là avec le dragon, mais ils finiront par l’accepter un jour ou l’autre, tout n’est qu’une question de temps. -Vraiment ? Déjà que dans notre monde, personne ne m’accepte à cause de cette malédiction, je ne vois pas comment quelqu’un pourrait le faire ici… -Et Darksky alors ? Tes amies Angéla et Marie ? -Ils n’acceptent pas la malédiction qui est pourtant une part de moi, et par conséquent, ils ne m’acceptent pas comme je suis vraiment. -Une fois de plus, j’ai connu ça moi aussi. Celestia n’acceptait pas le dragon en moi, et elle avait raison, j’aurais du l’écouter, mais j’étais aveuglé à l’époque. -Mais vous c’est différent, vous avez choisi d’accueillir le dragon alors que moi, je n’ai nullement eu le choix, je suis née avec la malédiction et je dois la porter quoiqu’il arrive. -C’est exact, cependant, je veux appuyer sur un point : penses-tu réellement que si tu avais choisi de porter la malédiction plutôt que de naitre avec, cela aurait changé quelque chose ? Le résultat serait le même et qui sait, peut-être pire. Tu as la malédiction en toi, tu ne peux rien faire actuellement pour changer les choses, tu ne peux que l’enterrer au plus profond de toi et cela finira par rejaillir un jour. -Mais alors, que dois-je faire ? -Laisse là simplement s’exprimer et les gens finiront, comme toi, par la voir comme une partie de toi et l’accepter. Mais si tu la refoules éternellement, alors jamais tu ne seras acceptée, tu te cacheras toujours derrière un masque qui n’est pas ton vrai visage. Tu es Laura, tu portes la malédiction, n’essaie pas d’être quelqu’un d’autre, n’essaie pas d’être celle que les autres voudraient que tu sois. -Depuis quand est-ce que vous donnez des conseils intelligents vous ? Demandai-je surprise par son attitude. -Tu n’es pas la seule à te cacher derrière un masque ma chère Laura ; répondit ce dernier avec un sourire. -Et donc, quel est votre vrai visage ? -Oh, ça je ne te le dirai pas, à toi de le découvrir ! Et tu auras tout le temps d’y penser pendant le trajet. Effectivement, le chemin pour se rendre au siège du conseil était très long, il fallait traverser tout le littoral avant de grimper au sommet d’une montagne gigantesque et, pendant tout ce temps, je repensais aux conseils d’Hélios. J’avais très envie de faire ce qu’il me disait mais j’avais peur également, peur que Darksky, Angéla, Marie ou n’importe qui ne m’accepte pas telle que j’étais vraiment, n’accepte pas la malédiction du dragon et de me retrouver encore plus seule… Hélios ne dit rien, certainement perdu dans ses propres souvenirs, cet endroit semblait lui en rappeler de nombreux. Il disait avoir vécu la même chose que moi, c’est pourquoi je lui faisais confiance sur ce point. Vivre sans avoir honte de la malédiction, sans avoir peur de blesser quelqu’un, sans avoir peur d’être rejetée, cela semblait si beau, tellement beau que je n’arrivais pas à y croire. J’étais tellement absorbée par mes pensées que je n’avais pas vu que nous étions arrivés et je percutai Hélios qui s’était arrêté devant une porte monumentale. Nous nous trouvions devant l’enceinte d’une sorte de château. Les remparts étaient si hauts que je ne pouvais même pas distinguer ce qui se trouvait à l’intérieur. La porte quant à elle était sculptée, représentant des créatures que je connaissais bien, les dragons légendaires de la barrière de glace, brionac, Gungnir et Trihsula, qui semblaient garder l’entrée. Le roi frappa trois fois et une voix se fit entendre de l’autre côté. -Vous approchez d’une zone sécurisée, veuillez vous identifier ou vous serez désintégré… -C’est bon, ce n’est que moi, Hélios, ainsi qu’une amie, nous venons voir le conseil pour parler de choses importantes. Un bref silence se fit puis les portes commencèrent à s’ouvrir lentement, dans un fracas à réveiller un mort. Hélios n’attendit pas l’ouverture compète et s’engouffra dès qu’il put. Je n’eus d’autre choix que de le suivre. Une fois à l’intérieur, je fus totalement bouche bée. Ce n’était pas un château, non, cela ressemblait plus à un temple romain qu’autre chose. Tout autour de nous se dressaient des statues de monstres ayant péri durant la guerre contre les vers. Au fond de la cours, le bâtiment se dressait fièrement. La façade était entièrement dorée tandis que quatre immenses colonnes la soutenaient. Deux tours s’élevaient au dessus du bâtiment au sommet desquelles des monstres étaient représentés, mais ils étaient bien trop hauts pour que je puisse les distinguer. Nous n’étions pas seuls dans l’enceinte du temple et à notre arrivée, les regards se braquèrent sur nous. Il y avait de tout, des poissons, humains, dragons, lézards, si bien que cela me mettait très mal à l’aise. Sous le portique, un groupe de quatre personnes nous attendait, enveloppées dans de grandes toges. Leur visage était caché par une capuche mais Hélios sembla les reconnaître et s’avança fièrement avant de s’incliner devant le groupe. -Hélios, qu’est-ce qui peut bien t’amener ici ? Dit l’un des hommes qui semblait très, très vieux. -Je viens vous faire part de la destruction du temple de Sophia par des assaillants inconnus. Lorsqu’il dit cela, une panique générale s’empara de l’assemblée et des murmures montèrent de partout. -Comment ? Qui a osé ? Ils vont tâter de mon bâton si je les trouve ! S’exclama le deuxième homme d’une voix plus aigrie. -Hélios, qui est cette personne ? Demanda le troisième calmement. -Chers anciens, je vous présente Laura, elle est l’une des élues dont je vous ai parlé une fois. -Si elle est une élue, comment se fait-il qu’elle amène avec elle les envahisseurs ? S’écria soudainement le quatrième homme. Le monde se figea et tous les regards se tournèrent vers moi. Je voulus m’enfuir le plus loin possible à ce moment là, disparaître dans les profondeurs de la terre, mais il n’y avait aucune échappatoire. Je déglutis et je me préparai à riposter lorsqu’une explosion retentit à l’extérieur du temple et fit trembler la terre. L’instant d’après, une ombre apparut au milieu de la cour. -Mon nom est Nephilim ; dit L’ombre d’une voix féminine. -A quelle tribu appartenez vous ? Demanda l’un des hommes. -Une tribu ? Je n’ai pas de tribu exceptée celle que j’ai créée de mes mains ! Je m’adresse à tout le conseil, rendez-vous, mon armée se tient prête juste devant vos portes, elle n’attend que mes ordres pour vous détruire. -Nous rendre ? Jamais ! reprit l’homme à la voix la plus grave. La paix ne doit pas être brisée ! -Imbéciles, la paix dites-vous ? Cette illusion est brisée depuis longtemps déjà, d’autant plus que la colonie est de retour, tout doit être détruit avant qu’il ne soit trop tard et je m’en chargerai personnellement ! Votre Sophia ne pourra pas nous protéger une seconde fois ! L’ombre se dissipa et les grandes portes volèrent en éclat laissant se répandre dans le temple une multitude de bêtes sombres et dénuées de vie qui nous attaquèrent immédiatement…
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