Envoyé par le Dimanche 06 Septembre 2015 à 21:03 en bonus du jour, le chapitre final!
Chapitre Final : Aurore Spoiler : -Drago…Drago ! « Qui m’appelle ? Et ou suis-je ? Tout est si blanc autour de moi, et je suis si seul. Tous mes amis m’ont abandonné. Je ne peux pas vaincre Gariatron, j’ai besoin d’eux. Peut-être ne peut-il tout simplement pas être vaincu ? » Voilà ce que je pensais en voyant disparaitre Darksky dans les flammes. Mon monde, déjà fragile, s’effondrait totalement, et je sombrais dans le désespoir. Tout ce chemin que nous avions parcouru jusqu’ici, toutes les épreuves que nous avions surmontées, était-ce en vain ? Je les avais conduits à leur perte, ni plus ni moins, jamais je ne pourrais me le pardonner ! Tout cela était de ma faute en réalité, je n’avais pas su être à la hauteur ! Alors que je sombrai déjà, je vis une lueur dans les ténèbres. Elle était infime, mais incroyablement lumineuse. Elle se rapprochait de moi rapidement, elle m’appelait, elle me disait de résister, de continuer le combat. Mais pourquoi ? C’était terminé, Gariatron pouvait m’anéantir ce jour-ci, sans que je puisse riposter. Je reçus alors comme une décharge électrique qui me tira de ma torpeur. Je levai les yeux. Ladd se trouvait devant moi, fronçant les sourcils d’un air mécontent. -Que veux-tu ? Me dire que je suis faible ? Vas-y, tu auras raison ! Lui criai-je. -J’aurais adoré pouvoir te dire cela mon cher Drago, mais ce n’est pas le moment de te décourager. -Comment ? Demandai-je sans comprendre. -Quelqu’un voudrait te parler ; dit-il en se tournant de trois quart. Je poussai un cri de surprise. Derrière lui se trouvait notre ennemi, Gariatron !…Non, ce n’était pas lui, ce n’était qu’Hélios. Voulait-il m’humilier encore plus que je ne l’étais déjà ? Ou bien venait-il m’achever en personne ? Dans tous les cas, il pouvait faire ce qu’il voulait, je m’en fichais, je n’avais plus de raison de continuer le combat maintenant que tous étaient partis. -Bien le bonjour Drago ; dit le roi joyeusement avec un sourire. Comment vas-tu ? -Cela vous intéresse-t-il vraiment ? -A vrai dire, non. Mais je dois m’assurer que le seigneur soleil d’Héliopolis est en bonne santé. -Vous pouvez répéter ce que vous venez de dire ? M’exclamai-je interloqué. -Pas question, il fallait écouter ! LADD lui lança alors un regard noir, et Hélios frissonna, puis reprit la parole : -En fait, je suis venu te donner ceci. Il mit la main sur sa tête et enleva sa couronne avant de me la passer. Cela n’avait pas l’air de lui plaire, mais il le faisait tout de même, sous le regard attentif de LADD. Comme je ne réagissais pas, il m’attrapa une main : -A quoi cela va-t-il me servir ? -A rien. Du moins, pas directement ; continua-t-il devant mon regard d’incompréhension. Il tourna se releva et tourna les talons avant de repartir après avoir salué LADD. -Bonne chance pour ce combat ; dit alors Hélios sans se retourner. Je sais que tu peux le faire. Après tout, tu es le digne fils du seigneur d’Héliopolis. Nous nous reverrons bientôt, d’ici là, tache de rester en vie ! Juste après, je me réveillai en plein milieu de la bataille. Le temps semblait s’être arrêté durant mon rêve. Gariatron n’avait pas bougé d’un pouce. Cependant, j’avais désormais en main un petit joyau scintillant. Je le reconnus immédiatement, il se trouvait sur la couronne d’Hélios ! Et mystérieusement, une des pierres incrustée dans celle de Gariatron avait disparu… Que signifiait ce présent ? En quoi allait-il m’aider à gagner ce combat ? Parce qu’à part pour le jeter à la figure du démon, il ne servait à rien. Mais je devais faire confiance à LADD et à Hélios, ils étaient ma seule chance de sauver tout le monde ! Je me redressais, bien déterminé à en finir ce tour, coûte que coûte ! Théa m’épaulait toujours, et j’avais encore le soutien de mes amis, y compris celui de Darksky et Angéla. Ils m’avaient tous les deux laissé leur monstre le plus puissant, je devais m’en servir à bon escient. -Allons-y Théa ; dis-je déterminé. Elle hocha la tête en signe d’approbation. Je voyais Gariatron jubiler de l’autre côté du terrain. Il devait avoir raison, aucun de mes monstres ne pouvait attaquer, et dès son prochain tour, il me finirait en une attaque…Non, il n’y aurait pas de prochain tour pour lui ! Alors que je pensais cela, mon deck scintilla de mille feux. Confiant, je fis ma pioche, celle qui serait décisive pour l’issue de ce duel. -C…C’est impossible…bégaya Théa. Je regardai la carte que je tenais à présent dans mes mains. C’était Osiris ! Mais comment ? Je ne l’avais pas mise dans mon deck pourtant ! De plus, je ne connaissais même pas ses facultés, elle était injouable ! Je sentais déjà le désespoir me gagner. Mais, alors que la lumière de la carte se dissipait, un texte apparut. Devant mon expression, Gariatron trembla pour la première fois du duel. -C’est terminé ; lui lançai-je. J'active typhon d'espace mystique sur Lock éternel! -Tu…Tu crois cela ? Dit-il peu assuré. Regarde mon terrain, je suis toujours là, et tant que ce monstre sera sur le terrain, je ne perdrai pas ! -Dans ce cas, il va rapidement disparaitre : je sacrifie à présent Nout, déesse créatrice des cieux, aile noire – maitre des tornades et Gorz l’émissaire des ténèbres afin d’invoquer le protecteur d’Héliopolis ! -Non, c’est du bluff hein ? Tu n’as pas cette carte en ta possession, je le sais parce qu’Hélios… -M’a permis de l’obtenir ; complétai-je. Dieu haï de son frère, tué injustement, il est temps pour toi de renaitre une nouvelle fois pour apporter la victoire dans ce duel, apparais Osiris, le Dragon ressuscité ! La pierre bleue dans ma main resplendit, comme en réponse à l’invocation de la créature. Elle devint si chaude que je dus la lâcher, mais au lieu de tomber, elle s’envola haut dans le ciel et explosa. Juste après cela, un majestueux Dragon bleu azur descendit lentement sur le terrain de bataille. Il émanait une telle lumière que Gariatron se cacha les yeux, aveuglé. -Il est temps d’en finir Gariatron, ton voile de ténèbres va se déchirer ici et maintenant ! -Je t’attends… Osiris se lança sur le démon en crachant un flot de flammes bleues en réponse aux flammes noires de Gariatron. Aucun des deux ne cédait d’un millimètre. Mais, je voyais dans le regard du dragon qu’il savait que ce combat ne se terminerait pas bien pour lui. Lentement, il perdait du terrain. -Finissons-en…j’active la capacité spéciale d’Osiris : s’il combat un monstre de l’adversaire, celui-ci est automatiquement détruit et mon adversaire encaisse autant de dommage qu’il n’avait de points d’attaque ! Gariatron rugit et dans un ultime effort désespéré, ses flammes redoublèrent d’intensité. Mais, il pouvait avoir autant de puissance qu’il le souhaitait, il ne pouvait pas lutter contre Osiris au corps à corps. Soudain, le flot de flammes noires s’arrêta, et le dragon fut submergé par celle d’Osiris. Les deux dragons souffraient en même temps. Ils se tordaient de douleur, gémissaient, hurlaient, mais ils refusaient d’abandonner pour autant. -Je n’en ai pas fini avec vous ; articula difficilement Gariatron. J’ai peut-être échoué, mais le l’avènement des dragons originels est proche, et ce ne sont pas vos dieux qui vous sauveront face à une puissance aussi ancienne ! Juste après cela, le monstre explosa, et emporta avec lui les derniers points de vie de Gariatron qui fut soufflé dans l’explosion. Une forme sombre s’éleva au-dessus de son corps, et, après un cri, s’évapora dans les airs. Nous avions gagné, enfin…Mais je n’avais pas le temps de savourer ma victoire, il nous restait une dernière chose à faire : il fallait nous enfuir d’ici. Tout le palais de glace était en train de s’écrouler ! -Laura, Marie, prenez Darksky et Angéla avec vous ! Elles acquiescèrent et partirent devant. Quant à moi, je devais encore faire sortir Hélios de ce temple. Certes, il était notre ennemi, mais sans lui, je n’aurais jamais pu gagner ce duel. Je le vis à terre de l’autre côté du terrain. Le pouvoir de Gariatron l’avait quitté. Je me précipitais à sa rencontre. Il était inconscient, mais vivant, ce qui était déjà extraordinaire en soit vu ce que son corps avait enduré. -Tenez bon, je vais vous aider. Je l’attrapai par un bras et je commençai à le trainer. Il n’était vraiment pas léger avec toute son armure de fer, mais je devais faire avec. Le chemin était peut-être long, mais je n’avais pas combattu pour me faire tuer au dernier moment ! -Derrière…Murmura Hélios dans un souffle presque inaudible. -Comment ? -Derrière le trône…il y a une autre sortie… Je me précipitai aussi vite que possible à l’endroit indiqué. Effectivement, il y avait un passage étroit juste derrière. Je m’y engouffrais sans réfléchir avec Hélios. Le tunnel était incroyablement sombre, je voyais uniquement Hélios à mes côtés et les murs autour de nous. Heureusement, c’était un long boyau droit, sans bifurcation. Je sentais qu’Hélios reprenait peu à peu ses esprits car il essayait de marcher par lui-même. -Alors comme ça, tu sauves ton ennemi Drago ? Cela ne m’étonne qu’à moitié ; dit-il faiblement. -Vous m’avez aidé, je vous suis redevable. -Oui, bien entendu… Mais, alors que nous étions dans la salle d’entrée de la citadelle, nous vîmes Laura et Marie devant nous, figées, prêtes au combat. -Que se passe-t-il ? Demandai-je. Elles ne répondirent rien, mais me firent une place. Je fis un bond de trois mètres. Shadow se tenait là et nous bloquait le passage. Cependant, je n’aurais su dire quoi, mais quelque chose avait changé dans son regard. Peut-être était-il plus doux que lorsque je l’avais combattu. Sa haine semblait l’avoir totalement quitté. -Quel dommage, cette citadelle va tomber en ruine, c’était pourtant un chef d’œuvre, une merveille montrant l’entraide entre les hommes et les monstres. -Que veux-tu encore ? Demanda furieusement Laura. -Rien du tout…je ne désire plus rien ; répondit Shadow tristement. Alors comme ça vous avez vaincu Gariatron ? Mais cela ne signifie pas la fin, quatre autres se tiennent, comme lui, prêts à prendre leur revanche, il vous faudra être forts. -Pourquoi devrions-nous vous croire ? Demanda Marie sur ses gardes. -Vous n’êtes pas obligés de me croire. Je comprendrai tout à fait que vous ne me fassiez pas confiance, surtout toi Laura. Shadow commença à marcher dans la direction opposée à la nôtre, il retournait à l’intérieur de la citadelle ! -On peut savoir où vous allez comme ça ? Lui demandai-je. -Je vais voir une dernière fois quelqu’un, pour lui dire ce que je pense réellement de lui. Mais toi Drago, fais sortir tout le monde de cet endroit. -Attends un peu Shadow ; dit Hélios qui s’était soudainement réveillé. Tu vas me laisser seul ? Et avec qui je vais faire des duels maintenant ? Qui va me permettre de me dépasser ? Qui va être le principal souci de mes journées ? -Je crois que tu as un rival tout trouvé ; répondit Shadow en me désignant. Sur ces belles paroles, je vais laisser les héros de cette histoire fêter comme il se doit leur victoire. -Attends…papa ! Shadow s’arrêta net en entendant sa fille l’appeler ainsi et un silence pesant se fit dans la pièce. Nous n’entendions plus que le bruit de la glace se fissurant dans les murs. -Ca faisait longtemps…que je n’avais pas entendu ce mot de ta bouche ; dit-il tristement. Et je ne suis pas sûr de mériter encore ce titre… Pour toute réponse, Laura se jeta dans ses bras en pleurs. Shadow ne la repoussa pas, au contraire, il lui rendit son étreinte. -Je suis désolé Laura, tout est de ma faute…Si j’avais été un bon père, jamais Arthur et ta mère… -Non, ce qui est passé est passé, alors s’il te plait, reste avec nous désormais… -Tu n’as plus besoin de moi ; reprit Shadow en la prenant par les épaules. Tu as des amis qui te soutiennent désormais, je suis sûr que tu t’en sortiras sans moi. -Non, s’il te plait, reste ! Depuis que tu as sombré, j’ai attendu chaque jour le moment où tu redeviendrais toi-même, ce n’est pas pour te perdre aussitôt ! -Je ne serai jamais moi-même tant que la malédiction de Gariatron pèsera sur nous, c’est pourquoi, je dois l’enterrer avec moi… Shadow repoussa violemment Laura. Marie se précipita avant qu’elle ne tombe à la renverse sous le coup de la surprise. -Tu… -Adieu Laura, je regrette sincèrement. Adieu Hélios, j’espère que tu ne t’ennuieras pas trop sans moi. Et enfin, Drago, tu as été un formidable adversaire. Nous aurions pu livrer d’autres duels, si les circonstances avaient été différentes… Cette fois-ci, il tourna définitivement les talons, malgré les pleurs de sa fille, il ne se retourna pas et s’engouffra dans le long labyrinthe. Laura se précipita à sa suite, mais l’entrée fut soudainement obstruée par la chute d’énormes blocs de glace. -Il faut aller le chercher immédiatement ! Cria-t-elle. Il ne pourra pas s’échapper de là tout seul ! Darksky, qui s’était réveillé, lui mit la main sur l’épaule, et ferma les yeux. Elle se jeta dans ses bras, tout en continuant de pleurer. -Sortons d’ici ensemble, Laura ; lui murmura Darksky. Une fois à l’extérieur, nous pûmes voir, du haut d’une falaise, la majestueuse citadelle s’effondrer sur elle-même dans un épais nuage de poussière. Il ne restait plus que d’étranges lumières flottant dans le ciel. Tout était si calme, qui aurait cru qu’une des pires batailles de l’histoire venait de se tenir ici même. ———————————————————————————————————————————————— https://www.youtube.com/watch?v=KUiZ991XUCQ ———————————————————————————————————————————————— Le néant avait disparu pour faire place à une magnifique prairie parsemée de fleurs et d’arbres fruitiers. L’herbe se balançait lentement au gré du vent léger qui soufflait désormais à la place du mistral. Nous avions beau être à l’intérieur d’une montagne, la voute était si lumineuse que nous nous serions cru à l’extérieur. Non…nous étions réellement à l’extérieur ! Le roc qui enveloppait la citadelle avait disparu, comme s’il n’avait jamais existé. Peut-être était-ce parce qu’il n’y avait plus rien à protéger désormais. Le lever de soleil était magnifique par-delà les hautes montagnes. Ses rayons pourpres donnaient l’impression qu’elles étaient en feu. Une paix infinie planait dans ce recoin perdu du globe, éloigné de toute civilisation. June nous rejoignit bientôt, elle semblait affolée. Quoi de plus normal après avoir vu la citadelle s’effondrer sur elle-même. Elle était accompagnée de deux jeunes filles, certainement les amies d’Angéla. Cette dernière venait tout juste de se réveiller, mais elle se précipita dans leur bras. Hélios regardait dans le vague, sa cape flottant derrière lui. Il devait se retrouver perdu maintenant qu’il n’était plus possédé par Gariatron. -Alors…qu’allez-vous faire maintenant ? Lui demandai-je. Je veux dire, vous voulez toujours conquérir le monde ? -J’aimerais bien oui…mais il a bien trop changé pour moi. Et puis, sans le pouvoir de Gariatron, je redeviens un mortel comme les autres, je ne vais pas risquer ma vie stupidement. Je crois…que j’ai besoin de découvrir ce nouveau monde. Je vais partir en voyage… -C’est une sage décision ; dis-je soulagé de ne pas avoir à le combattre encore. Tout le monde semblait apaisé, tout le monde sauf Laura, qui continuait de pleurer dans son coin, son pendentif à la main. Je ne savais pas vraiment quoi faire. Ce n’était pas à moi d’aller la consoler, c’était le rôle de Darksky, et c’était justement ce qu’il faisait. Je ne pouvais rien faire de plus. -Et toi Drago, que comptes-tu faire ? Me demanda Théa qui admirait également le paysage. -Il faut que je réfléchisse encore, je n’aurais jamais cru que cela se terminerait un jour… Nous restâmes ici encore un long moment, sans nous dire un mot, savourant simplement la magie du lieu. Je n’arrivais toujours pas à croire que cette aventure touchait à sa fin. Est-ce que cela signifiait que j’allais devoir me séparer de Darksky et Angéla ? Je n’avais jamais imaginé cette possibilité qui me traversa l’esprit comme une lame acérée. Je repensais soudainement aux paroles de Gariatron puis Shadow : « L’avènement des dragons originels est proche. Quatre autres se tiennent prêts à prendre leur revanche. ». -Tu m’as l’air soucieux Drago, quelque chose ne va pas ? Demanda Angéla inquiète en me tirant de mes pensées. -Je pensais simplement à ce que Shadow a dit. J’ai comme l’impression que nous n’en avons pas terminé avec Gariatron… -Peut être…Mais tu te tracasses pour rien ; affirma-t-elle en souriant. Pour l’heure, allons célébrer notre victoire. Oui, Angéla avait raison, je ne devais pas me préoccuper de détails et vivre le moment présent. Gariatron n’était plus qu’un lointain souvenir, Hélios ne représentait plus une menace, Angéla avait pu retrouver ses amies et Darksky avait sauvé Laura. Tout cela allait bien au-delà de mes espérances. Angéla me prit alors par la main et m’entraina auprès des autres. Du moins, c’est ce que croyais, elle s’arrêta à quelques pas du groupe et se retourna. Elle était si proche de moi…Je ne pus que remarquer une nouvelle fois sa beauté, malgré ses nombreuses blessures, elle ressemblait toujours à un magnifique ange. Ses deux mèches se balançaient lentement, cachant ses yeux bleus comme le ciel par moment…Je dus rougir mais elle n’en tint pas compte. Elle passa alors sa main dans ses cheveux pour les remettre derrière son oreille. -Merci Drago ; dit-elle les larmes aux yeux. Grace à toi, tout est enfin terminé. Jamais je ne pourrais te rendre la pareille. -Non, vraiment, tu n’as pas besoin ; répondis-je gêné. Pour toute réponse, elle posa un doux baiser sur mes lèvres tandis que le soleil au loin, était désormais totalement levé et faisait briller ses cheveux d’or comme des joyaux… ~The End ~
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Envoyé par le Lundi 07 Septembre 2015 à 21:01 et pour finir en beauté
Epilogue Spoiler : Alors que tout le monde se réjouissait dehors, il y avait encore un homme dans la citadelle. Son âme, bien que libérée de l’emprise des esprits de la terre immortel, ne pouvait accepter une telle destinée. C’est pourquoi, il devait retourner aux sources de sa malédiction, celle qui le hantait depuis son plus jeune âge, celle qui l’avait privé de sa bien-aimée, de son fils et qui l’avait fait sombrer dans une folie destructrice incontrôlable. Il ne le faisait même plus pour lui, peu lui importait son avenir désormais, il n’espérait plus rien de la vie, ses crimes étaient bien trop abominables pour être pardonnés. Il le faisait pour sa fille, le dernier membre de sa famille encore en vie, celle qu’il avait tourmenté pendant deux longues années, celle qui, par sa faute, avait sombré également. Et cela, il ne pouvait se le pardonner, jamais ! L’homme frappa un des murs violemment. La glace à moitié fondue pénétra dans sa chair, et un filet de sang perla de sa main, mais cela n’avait aucune importance, il continua son chemin comme si de rien n’était, dans ce long, très long dédale. Tout autour de lui s’effondrait, tout comme ses rêves. Cette citadelle constituait un idéal fou, irréalisable, et comme sa volonté de poursuivre son rêve, elle tombait en morceaux. Il rit en lui-même, il rit de sa naïveté mais également de sa bêtise. Comment avait-il pu se laisser monter la tête aussi facilement ? Depuis qu’il avait vu, deux ans plus tôt dans cette prairie, Laura réduisant tout en cendres, il n’avait pensé qu’à sa vengeance contre Hélios, vengeance qui s’entendit bientôt à toute l’humanité. A présent, voir Laura entourée ainsi de ses amis l’avait fait réfléchir. Il ne voulait que le bonheur de sa fille, et il venait tout juste de comprendre d’où venait son désespoir. Il venait du Dragon originel, Gariatron, le père des ténèbres ! L’homme à la cape noire devait faire vite, bientôt, il ne serait plus de ce monde lui non plus. Il leva la tête du sol qu’il contemplait depuis son départ. Il se trouvait alors dans une vaste salle circulaire. Sur les murs étaient gravées des tablettes, sans inscriptions à l’intérieur. C’était ici qu’étaient enfermées les âmes nécessaires à l’invocation de ses esprits de la terre. Il y en avait tellement…Comment en était-il arrivé là ? Il recula soudainement, terrorisé par sa propre folie, puis se prit la tête dans les mains. Pendant un instant, le temps fut comme arrêté pendant qu’il pensait à la souffrance qu’il avait engendrée. Non, définitivement, il ne pouvait pas vivre avec cela sur la conscience, il devait se purger de ses crimes ! L’homme repris alors son chemin à travers le palais de glace. Plus il avançait, plus la citadelle tombait en morceaux. Il risquait sa vie à chaque instant, à chaque pas. Un bloc de glace tomba juste devant lui, un autre juste derrière, manquant de l’écraser. Il dut même se jeter en avant pour en éviter un dernier avant de pénétrer dans la dernière salle. Les portes d’acier explosèrent juste après sous le poids de la glace. Il y était finalement arrivé…L’homme regarda en arrière. Il ne pouvait plus reculer désormais, l’entrée était condamnée. Son regard se porta sur l’autre côté du terrain de duel. Une forme sombre flottait timidement dans les airs. Il s’approcha prudemment, mais la chose ne réagissait pas, elle devait être trop faible désormais. Juste en dessous d’elle, un carte gisait là, un carte noire, comme il n’en existe aucune autre. L’homme se baissa et la ramassa, avant de la brandir devant lui : -Nous nous retrouvons enfin face à face, Gariatron ; dit-il d’une voix grave. -Shadow…murmura la créature dans un râle. -C’est terminé Gariatron, tes plans ont échoué, toutes tes magnigances vont sombrer avec toi ! -Et toi Shadow, tu vas sombrer avec moi ? Continua l’ombre toujours dans un souffle presque inaudible. -Exactement, je vais m’assurer que plus jamais, tu ne tourmentes Laura… -Ma disparition…ne résoudra en rien son problème… Cette phrase résonna alors dans l’esprit de Shadow. Bien que ne voulût pas le croire, il savait au fond de lui que le dragon ne mentait pas à cet instant précis. Mais que pouvait-il faire de plus pour sa fille désormais ? Shadow, perdu dans ses rêveries, entendis soudain un craquement sourd au plafond. Il leva la tête et découvrit avec stupeur qu’un énorme bloc de roche s’était détaché de la voute et tombait droit sur lui. Tout à coup, et pour la première fois, il eut peur de la mort, mais il ne s’enfuit pas, cela aurait été vain, il était condamné, il se contenta de regarder le dragon en face. Puis, une immense douleur lui traversa le crâne, et quelques instants après, il n’y avait plus que le néant autour de lui… Shadow se sentait aspiré dans un puis dans fond, il tombait, toujours plus bas, sans jamais atteindre les tréfonds des ténèbres qui l’entouraient. -Est-ce vraiment cela que tu veux Shadow ? Laisser ta fille seule ? Dit alors une voix rauque, venant de toutes les directions. -Je… -Je peux te rendre ce que tu as perdu, tu le sais n’est-ce pas. Je peux faire bien plus également, dis-moi simplement quel est ton vœux le plus cher et je l’exhausserai… -Je veux…simplement pouvoir revoir le visage de Laura…une dernière fois…Répondit Shadow d’une voix à peine audible. -Dans ce cas, passons un accord, encore une fois, qu’en dis-tu ? Donne-moi ce dont j’ai besoin, et en échange, je te ferai voir ta fille… -C’est…C’est d’accord, fais ce que tu veux de moi, Gariatron… Et voila, c'est donc ainsi que s'achève la première saison de cette fiction, parce que vous devez vous en douter vu la fin, l'histoire est loin d'être terminée...Il reste encore 2 OAV à poster, mais n'hésitez pas à dire dès maintenant ce que vous avez pensé de cette fiction: remarques concernant l'histoire, incohérence, duels, je suis ouvert à toute critique pour la suite mais merci à ceux qui ont suivi cette fic, et les 2 chapitres restant viendront...bientôt x)
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Envoyé par le Samedi 12 Septembre 2015 à 20:01 aller, premier OAV qui introduit un personnage clé pour la saison 2
Chapitre spécial: Darksky, le combattant de l’ombre Spoiler : Marie, Laura, Papa, Maman, tous étaient partis brutalement et sans prévenir. Il ne restait plus que moi. J’étais seul. J’aurais certainement sombré dans la folie si Hélios ne m’avait pas donné un espoir de revoir ma sœur. Elle qui avait été lâchement kidnappée par cet homme : Shadow. A présent, je suivais un entrainement spécial dans une école reculée du pays, qui devait me permettre de devenir plus fort que je ne l’avais jamais été. Je le devais, je n’avais pas le choix si je voulais la sauver. Je passais des journées difficiles, entre nos entrainements physiques épuisants et le peu d’heures de repos que nous avions. Tous les autres étaient bien plus forts que moi, plus robustes, plus âgés, et surtout plus agressifs. Je ne m’entendais avec aucun d’entre eux, j’étais toujours dans mon coin, à repenser au passé, à ces jours d’insouciance sur la falaise avec Laura. Cela dura ainsi trois ans. Je ne voyais que très peu Hélios. Notre supérieur était un homme du nom de Sayer. Il voulait absolument que nous développions ce qu’il appelait le pouvoir télépathe, la faculté de rendre les monstres de duel réel. Dans quel but ? Je ne le savais pas. Le but même de ces entrainements était un mystère pour moi, je me contentai d’obéir, sans comprendre. Enfin, le jour de mon quatorzième anniversaire arriva. Je ne m’attendais pas à recevoir un quelconque présent. Cependant, quelle ne fut pas ma surprise lorsqu’on vint m’annoncer que j’étais convoqué dans les quartiers d’Hélios en personne ! Mon cœur se mit à battre. En général, lorsque quelqu’un y est convoqué, plus personne ne le revoit par la suite. Je craignais le pire, mais je m’y rendis. Ses quartiers étaient tout à fait quelconques : une vaste sale carrée, avec un bureau, une étagère, deux chaises et un tapis. Il y avait également une grande fenêtre qui donnait sur le parc de l’école, un bureau de proviseur tout ce qu’il y a de plus normal. Lorsque j’arrivai, Hélios regardait dehors et me tournait le dos. Cependant, lui n’avait pas l’habit de n’importe quel directeur. Il portait une armure dorée, surmontée d’une grande cape rouge. Sur sa tête était posée une couronne incrustée de joyaux qui scintillaient au soleil. Le professeur annonça mon arrivée, puis se retira tout aussi vite, me laissant seul avec Hélios. J’attendis qu’il prenne la parole. Son silence n’augurait rien de bon, et mon cœur se mit à battre encore plus vite dans ma poitrine. Il semblait contrarié. Avais-je fait quelque chose de mal ? Si tel était le cas, qu’allais-je subir comme châtiment ? Mais alors que je ruminais toutes ces questions dans ma tête, j’entendis frapper à la porte. Un autre professeur se présenta, et une jeune fille entra à sa suite : -Voici Yuiko Saya maitre ; dit le professeur avant de s’éclipser. Je regardai la nouvelle venue. C’était une jeune fille qui devait avoir mon âge. Elle avait les yeux bleus et de longs cheveux blonds ainsi que qu’une longue queue de cheval qui lui arrivaient presque aux hanches. Elle fronçait les sourcils, et dans son regard turquoise se reflétait comme une sorte de détermination. Elle devait certainement savoir pourquoi elle était là à en juger par son expression froide. Elle ne m’adressa même pas un regard et continuait de fixer Hélios, jusqu’à ce qu’il se retourne à son tour. -Yuiko Saya et celui qui se fait appeler Darksky, vous devez certainement savoir pourquoi vous êtes ici tous les deux aujourd’hui ; déclara-t-il solennellement. Elle hocha sèchement la tête, mais, devant mon expression interrogatrice, Hélios ouvrit un tiroir et sortit une vielle feuille de papier. -J’ai l’impression que quelques explication s’imposent ; dit-il. Vous avez été choisis tous les deux pour vos excellentes aptitudes physiques et mentales. C’est pourquoi, j’ai décidé de vous confier une mission de la plus haute importance. Hélios déroula son papier et je pus reconnaitre dessus une carte géographique. Cependant, les contours du pays ne me rappelaient rien de connu. -Voici Mineos, une petite ile de l’archipel de Palaos, une ile déserte du pacifique. Selon certaines sources, il y aurait un trésor fabuleux enfoui là-bas, donnant force et espoir à ceux qui le trouve. -Et vous voulez que nous allions le chercher ? Demanda Saya sans conviction. -C’est exact. Il semblerait qu’autrefois, des colons y aient construit un temple avant de partir sans laisser de trace. Votre mission consiste donc à retrouver ce trésor avant les hommes de Shadow. S’il mettait la main dessus, nous serions dans une situation vraiment critique. Un avion vous y emmènera dès demain. Avez-vous bien compris ? -Compris ; dit Saya comme si elle était à l’armée. -Je…je crois, bafouillai-je. Hélios nous congédia sans donner plus d’explications. Une fois dehors, je pus respirer à nouveau. Il ne voulait donc pas me sermonner, mais me féliciter. Cela me m’avait pas surpris sur le moment, mais tous mes professeurs et entraineurs n’arrêtaient pas de répéter que j’étais leur pire recrue pourtant…Je me retournai vers ma nouvelle compagne de route pour lui adresser quelques mots avant l’expédition. -Faisons de notre mieux demain ; dis-je d’un ton enjoué. -Tâche de ne pas me ralentir ; se contenta-t-elle de répondre avant de partir sans même un regard. Elle était exactement comme tous les étudiants ici, froide, distante et se croyant supérieure à tout le monde. Je ne fus même pas déçu de sa réaction, je n’attendais pas vraiment un mot de réconfort après tout. Le lendemain, vers six heures du matin, nous nous trouvions sur la côte de cette île, seuls. Le soleil n’était pas encore levé, et nous voyions à peine où nous mettions les pieds, mais la vue que nous avions était splendide. Un vrai paradis comme on peut se l’imaginer, une mer bleue turquoise, du sable blanc et fin, et en contreplan, une forêt de palmiers. Au loin, nous entendions les premiers cris d’oiseaux exotiques. J’avais encore du mal à croire que je me trouvais en ce moment même à l’autre bout du monde, sur un ilot au milieu de nulle part. Nous avions jusqu’au coucher du soleil pour trouver ce trésor. Hélios nous avait remis sa carte, il nous suffisait de rejoindre un endroit précis de l’île. -En route, je ne veux surtout pas faire de mauvaises rencontre ; grommela ma nouvelle partenaire avant de s’enfoncer dans la forêt. Notre marche dura longtemps, mais nous savions où nous étions, je n’étais donc pas inquiet. Saya, cependant semblait tendue. Elle sursautait à chaque bruissement, chaque coup de vent. Elle se cachait dans les taillis et regardait également de chaque côté avant de bifurquer, comme si nous étions espionnés. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi elle prenait autant de précautions. Nous étions définitivement seuls ici, personne n’aurait l’idée tordue de passer ses vacances au beau milieu du pacifique. Comme cette mission commençait sérieusement à m’ennuyer- marcher ainsi n’était pas mon point fort- je décidai d’engager la conversation : -Euh…Saya, c’est ça ? Demandai-je. Elle me répondit d’un mouvement de tête sans rien dire. -Je voulais savoir, depuis quand es-tu dans cette école ? -Pourquoi veux-tu savoir une telle chose ? Répondit-elle froidement. Cela ne te regarde pas. -Je voulais simplement te connaitre un peu plus puisque nous travaillons ensemble désormais. Il serait mieux que nous nous connaissions un minimum tu ne penses pas ? -Je n’ai pas demandé à travailler avec toi, on m’y a forcé. -Mais dans les faits, tu travailles bien avec moi, alors tu ne veux pas savoir qui est ton partenaire ? -Pas vraiment… -Je pourrais être un tueur en série, ça ne te dérangerais pas ? -Tu n’en es pas un, alors je n’ai aucune raison de m’inquiéter. Elle était décidément bornée et peu ouverte à la conversation. J’avais beau tenter de lui parler, je terminais toujours sur une impasse. Cette mission allait s’avérer d’un ennui inimaginable si je devais me contenter de la suivre sans rien dire, il y avait forcément une chose sur laquelle nous pouvions discuter, mais laquelle ?… -Dis-moi Saya… -Quoi encore ? Tu ne peux pas faire moins de bruit, quelqu’un va finir par nous repérer ; chuchota-t-elle. -Mais ouvre un peu les yeux, il n’y a personne ici ! Dis-je assez fort pour le lui prouver. Elle se jeta sur moi et me mit la main sur la bouche pour me faire taire et elle s’arrêta presque de respirer, comme si un simple souffle pouvait nous trahir. Nous attendîmes, mais personne ne vint. Elle relâcha alors sa pression et recommença à respirer. -Tu es fou, tu veux vraiment nous tuer ? Dit-il d’un ton plein de reproches. -Personne n’est venu ; répondis-je calmement. Il n’y a aucune raison de… Je n’avais même pas fini ma phrase qu’une sorte de flèche me frôla l’oreille et se planta dans un arbre juste à côté de nous. Nous nous retournâmes précipitamment. Des hommes portant des masques et des capes noires étaient sortis de nulle part. Ils étaient forts, je ne les avais même pas entendus arriver… L’un d’eux, celui portant un masque plus foncé que les autres, se détacha du groupe et s’avança vers nous. -Vous travaillez pour Hélios n’est-ce pas ? Demanda-t-il agressivement. -Et si je répondais que oui ? Dit Saya froidement. -Alors je vous tuerai. -Dans ce cas, non, nous ne travaillons pas pour lui… -Mensonges, tuez-les ! Ordonna l’homme. -Pourquoi demander si c’est pour ne pas vous satisfaire de nos réponses ; soupira Saya en sortant un couteau de poche. Je vis une pluie de flèches aiguisées se diriger dans notre direction. Cependant, Saya ne semblait plus du tout effrayée. Au contraire, elle se précipitait à leur rencontre, et, avec une agilité hors du commun, elle les déviait une à une, avec une vitesse surprenante. Alors qu’elle continuait de se battre avec sa main gauche uniquement, elle sortit de sa poche droite un petit objet rond qu’elle lança sur nos ennemis. Cela créa un épais nuage de poussière qui les aveugla quelques instants. J’entendais l’homme pester derrière ce rideau opaque et des flèches, tirées à l’aveuglette se figèrent un peu partout autour de moi. -Dépêche-toi ! M’ordonna-t-elle en me prenant par le bras. Nous courûmes ainsi pendant plusieurs minutes sans nous arrêter, toujours tout droit. Lorsque nous fûmes assez éloignés de ces hommes, Saya me lâcha et s’arrêta brutalement. Je n’arrivais pas encore à comprendre ce qu’il s’était passé. J’avais à peine prononcé quelques mots que nous étions encerclés d’hommes voulant notre mort sans raison. Et pire que tout, Saya semblait les connaitre. Son courage m’avait d’ailleurs impressionné, tout comme le sang-froid dont elle avait fait preuve en répondant à l’homme. -Tu ne veux pas me parler, mais à eux, tu leur fais de grand discours ? Dis-je pour détendre un peu l’atmosphère. -Tu ne sais vraiment pas à qui tu as à faire, n’est-ce pas ? Me demanda-t-elle sur un ton de reproches. -Les hommes de Shadow ? Répondis-je naïvement. -Des tueurs en série oui ! Shadow est totalement fou, si nous croisons une nouvelle fois ces hommes, il se pourrait qu’aucun de nous ne survive ! Me cria-t-elle. -Calme-toi un peu Saya. Peux-tu me dire qui sont-ils exactement pour commencer ? -Je ne comprends vraiment pas ce que tu fais ici ; soupira-t-elle. Shadow est l’ancien bras droit d’Hélios. Tu l’as certainement vu au moins une fois, il se faisait appeler Garden à l’époque. Mais il a décidé de se rebeller contre Hélios et tous ceux qui le suivent. Désormais, avec une poignée de réfractaires, ils nous traquent comme des bêtes sauvages… Oui, à présent je voyais mieux qui était Shadow…Donc le bras droit d’Hélios avait enlevé ma sœur ? Et pour couronner le tout, je vivais au même endroit que lui depuis tout ce temps ! Mon sang bouillonna dans mes veines. Hélios m’avait-il menti ? Connaissait-il les intentions de Shadow…ou bien était-il à l’origine de mes problèmes ? Il me fallait des réponses ! -Tu es tout blanc Darksky, est-ce que ça va ? Me demanda Saya inquiète à mon sujet pour la première fois. -Oui, tout va bien ; mentis-je. Finissons rapidement cette mission, et ensuite, j’irai personnellement rapporter le trésor à Hélios… Elle m’observa, surprise de mon ton soudainement agressif, mais, lorsque je tournai le regard vers elle, Saya se releva et repris sa froideur habituelle. Cette course effrénée nous avait au moins rapprochés de notre but. En quelques minutes à peine, nous fûmes arrivés à destination. Il ne restait presque plus rien du temple. Nous avions devant nous un vaste champ de pierres disposées en cercles. Sur les bords, nous pouvions apercevoir des restes de colonne qui autrefois devaient être colossales. Partout, la mousse et le lierre avaient envahi les ruines. Nous avançâmes parmi les décombres, et nous vîmes au milieu un petit escalier menant sous terre. Après nous être concertés silencieusement, nous descendîmes dans l’obscure salle souterraine. Je ne voyais pas à un mètre, et je dus me prendre plusieurs fois de suite le mur avant que Saya n’allume une lampe torche qu’elle avait emmenée avec elle. Et, une fois que je pus voir autour de moi, je fus surpris par la pauvreté de la salle. Il n’y avait ni inscription, ni peinture. Les murs étaient nus, ce n’était que de la pierre telle qu’on peut la trouver dans les grottes. En face de nous, il y avait comme un petit autel sur lequel était posée une boite en or. -Serait-ce…le trésor ? Demandai-je à ma partenaire. -Non, c’est beaucoup trop simple…murmura-t-elle plus pour elle que pour moi. A peine avait-elle dit cela que les murs se mirent à trembler. Je crus que toute la voute allait s’écrouler sur nos têtes, mais au lieu de quoi six ouvertures se créèrent dans la paroi de la salle. Juste après cela, des inscriptions se gravèrent à nos pieds. Saya se mit à les lire, bien qu’elles fussent écrites dans une langue incompréhensible formée de cercles et de carrés… -« Quand un brille au-dessus, six brulent en dessous, quand trois contemplent le soleil, quatre abaissent le regard. Quand deux nagent à la surface, cinq plongent vers le fond… » On dirait bien que cette énigme doit nous permettre de faire le bon choix… Cette énigme n’avait aucun sens ! C’était certes poétique, mais elle ne voulait rien dire. -Tu es sûre que tu as bien traduit ? Demandai-je. -Certaine… Je levai les yeux vers les six portes. Au-dessus de chacune d’elle était inscrit un logo. Vingt-et-un points étaient disposés aléatoirement et séparés par des traits sur chaque logo. Pour moi, il n’y avait aucune différence entre tous…Saya réfléchissait à voix haute, me laissant profiter de sa réflexion. -Vingt-et-un points, séparés par des traits, cinq traits pour être exacte, formant six cases distinctes…De plus, si on additionne les chiffres de l’énigme, cela nous donne vingt-et-un également…Il y a forcément un rapport entre les deux…murmurait-elle. Pendant ce temps-là, par faute d’idée, je m’attelais à la contemplation du petit coffre en or. Il était fermé à clef, et il était impossible de l’ouvrir. -Eureka ! S’écria Saya soudainement en me faisant sursauter. Je me retournai d’un bond. Avait-elle réellement trouvé la solution à ce charabia ? Il fallait le croire, elle semblait si joyeuse et si sûre d’elle. -La réponse était évidente, il suffisait de penser à un dé ! -Un dé ? Dis-je en attendant plus d’explication. -Oui, ou plutôt à un patron de dé, tel qu’on en voit en cours de maths. Regarde attentivement la porte quatre Darksky ! M’ordonna-t-elle. En effet, le logo qui se trouvait au-dessus était bien un patron de dé. Mais je ne voyais toujours pas où était le rapport… -Assemble ce dé, lorsque la face 6 est en haut, celle du bas est la 1, pareil pour toutes les autres ! Je fus frappé par sa réflexion. Il n’était pas étonnant qu’Hélios l’ait choisie pour une telle mission, elle était brillante. La solution me parut totalement dérisoire en regardant les autres portes : soit le patron ne s’assemblait pas correctement, soit ce n’était même pas un patron de dé. Un bruit de pas se fit alors soudainement entendre dans les escaliers. De nombreux hommes venaient par ici. Saya me fit signe de la suivre silencieusement en emportant la boite avec moi, et nous nous engouffrâmes dans le long tunnel derrière la porte quatre… A vrai dire, il n’y avait rien d’intéressant derrière cette porte, simplement un long chemin sombre qui semblait sans fin. Saya referma discrètement derrière elle, laissant les hommes réfléchir à cette énigme. Cela devrait nous laisser un peu de répit. Sans un mot, Saya prit la tête et entama la descente. Nous marchions, toujours tout droit, en nous enfonçant toujours plus profondément sous terre. Depuis combien de temps ? Je ne saurais le dire, toute notion de temps était effacée dans un tel endroit où chaque recoin se ressemblait. Saya me barra soudainement la route, puis, lentement, elle ramassa une pierre qu’elle jeta devant nous. Lorsqu’elle toucha le sol, celui-ci se déroba dans un vacarme assourdissant. Je reculai de deux mètres d’un seul bond. Et dire que je n’étais pas passé loin de la mort. -C’est un piège classique ; dit-elle d’un ton supérieur. Mais il y a toujours un moyen de les contourner, sinon, comment les hommes ayant caché le trésor seraient-ils sortis ? Elle me désigna un sentier étroit qui passait au bord du gouffre béant. En le traversant, je n’étais toujours pas rassuré. Un faux mouvement et c’en était finit de moi. Je devais…ne pas regarder en bas…ce que je fis naturellement. Horreur, je commençais déjà perdre l’équilibre ! Mais ma partenaire m’attrapa par le bras et me poussa pour que je traverse le précipice d’un seul pas. J’arrivai de l’autre coté sur le ventre, mais je devais à Saya la vie. -Inutile de me remercier ; dit-elle avant que je n’aie eu le temps de dire un mot. Elle se retourna cependant : tu auras l’occasion de le faire plus tard ; dit-elle avec un clin d’œil. Plus je restais aux côtés de Saya, plus sa personnalité s’obscurcissait pour moi. Alors que je la pensais totalement indifférente, elle me sauvait, et lorsque je la voyais prendre la situation à la légère, elle redevenait ensuite froide et distante. Mais cela faisait d’elle également quelqu’un de fascinant. Un certain mystère planait autour de cette fille que je ne connaissais que depuis un jour, mais que j’appréciais déjà, même contre mon gré. Elle me sauva par la suite encore de nombreuses fois dans ce temple : elle esquiva une série de flèches aiguisées, une hache sortant du mur. Elle me protégea même du piège constitué d’une boule géante dans un couloir étroit. Mais, à chaque fois, après m’avoir sauvé, elle redevenait distante et ne m’adressait plus la parole. Après avoir échappé à une dizaine de pièges tous plus tordus les uns que les autres, nous arrivâmes dans une autre pièce circulaire. A première vue, elle n’était pas piégée. Aucun rayon laser, aucun gaz asphyxiant, aucun serpent tombant du plafond. Nous restions cependant sur nos gardes, et nous avions raison. Alors que nous étions presque arrivés de l’autre côté, la porte de sortie se ferma brutalement. Nous nous retournâmes, l’entrée était condamnée elle aussi ! Nous retenions notre respiration en attente du piège. Cependant, rien ne vint. Je remarquai alors une sorte de table juste devant la sortie. En m’approchant, je pus voir des inscriptions dessus que Saya put déchiffrer : -C’est une épreuve de force cette fois ; déclara-t-elle en regardant la porte condamnée. -Attends, tu veux dire qu’on doit enfoncer ce truc ? Répliquai-je interloqué. -Je ne pense pas qu’il s’agisse de ça, je crois qu’il faut prouver notre force pour pouvoir continuer, sans quoi, nous resterons piégés ici pour toujours. Saya sortit alors son poignard de sa poche. Pourquoi ? Il n’y avait pourtant aucun enne… Rectification, il y avait des ennemis désormais. Des sortes de spectres étaient apparues dans une épaisse brume sombre et ils semblaient peu amicaux. Ils n’étaient pas totalement humains, du moins, ils ne l’étaient plus. Ils étaient tous armés d’épée ou de fusil, ce qui rendait le combat assez inéquitable pour nous. Mais cela ne semblait pas gêner Saya qui les attaquait sans réfléchir, esquivant les balles et les coups de sabre puis plantant son couteau dans leur cœur, ce qui avait pour effet de les faire disparaitre. Dans un coin de ma tête, je notais qu’il ne fallait jamais l’énerver si je ne voulais pas être poignardé dans le dos… -Darksky, arrête de rêvasser ! Me cria-t-elle en déviant une lame qui s’approchait dangereusement de moi. Elle la saisit, « tua » son propriétaire, et me la lança sans autre explication. J’imaginais que désormais, c’était mon tour de me battre. Cependant….c’était bien la première fois que je maniais une épée ou même que j’en tenais une en main. Cela ne devait pas être si compliqué, si des spectres le pouvaient, alors moi aussi. Je m’élançais ainsi dans la bataille. Je ne m’en sortais pas trop mal, je décapitai deux spectres, déviai la lame d’un ennemi et je me protégeai même une balle. Mais, à chaque fois qu’un disparaissait, deux autres apparaissaient. Etait-ce vraiment ce genre d’épreuve que nous avions à passer ? Tuer des spectres ? Me demandai-je tout en continuant le combat. Il devait y avoir certainement un autre moyen de gagner. Je me mis à observer le mouvement de ces créatures, tout en continuant à me battre. Ils sortaient tous des murs, quoi de plus normal pour des spectres. Mais une chose m’intriguait, qu’y avait-il derrière ces murs ? Des réserves de spectres ? Ils ne pouvaient pas provenir de nulle part tout de même. Je devais en avoir le cœur net. Je forçai alors le passage et je me précipitai contre un des murs. J’aperçus alors comme une fente entre deux pierres. C’est bien ce que je pensais, il devait y avoir un mécanisme pour actionner une sorte de porte ! Je le cherchai du regard rapidement en balayant la pièce, et je m’arrêtai sur l’autel devant la grande porte. Juste devant était posé un petit objet brillant et doré. Comment n’avais-je pas pu le remarquer plus tôt ? Peut-être était-il tombé lors de la bataille…Dans tous les cas, je courus jusqu’à lui et, avec une roulade pour éviter une lame, je le ramassai. C’était exactement ce que je pensais, une petite clé actionnant un mécanisme. Je retournai ensuite à la fente, toujours en esquivant les coups, et je mis ma découverte à l’intérieur de la fente. Un bruit sourd se fit entendre au loin, comme un verrou se levant. Je n’eus pas le temps de savourer ma victoire. Un spectre se tenait juste derrière moi et brandissait sa lame sur moi. Je cherchai la mienne, paniqué. Je ne l’avais pas encore en main que mon adversaire abaissait déjà la sienne. Je m’apprêtai déjà à recevoir le coup quand je le vis s’évanouir tout simplement dans les airs, pour faire place à Saya. Elle lui avait planté son couteau dans le dos. -Bien joué Darksky…Dit-elle à bout de souffle. J’ai cru que nous n’en finirions jamais. En effet, l’activation du mécanisme avait fait disparaitre tous les spectres d’un seul coup, toutes leurs armes gisaient à terre sans propriétaire. J’entendis derrière moi comme des pierres glissant sur le sol, ce qui était exactement ce qu’il se passait. Le mur venait de coulisser pour nous ouvrir la voie sur un nouveau couloir. Je me relevai difficilement. J’avais des courbatures à force de courir à travers toute la salle, sauter et donner des coups d’épée. -Nous y sommes presque, encore un dernier effort et… Saya trébucha alors qu’elle tentait d’avancer et elle s’écroula sur le sol. -Que se passe-t-il Saya ? Demandai-je inquiet. Tu es blessée ? -Non, je ne crois pas… Elle écarquilla alors les yeux de stupeur. Elle possédait une énorme entaille au niveau de la cuisse d’où le sang coulait abondamment. Je me dépêchai d’aller la rejoindre, et, déchirant un bout de mon manteau, je commençai à bander la plaie. -Tu n’as pas besoin de faire ça, laisse-moi derrière. Le trésor est plus important que moi. -Hors de question ! Rétorquai-je. Je n’abandonnerai pas une amie, plus jamais… -Une amie ? Tu me considères vraiment comme telle même si nous nous connaissons à peine et que mon attitude envers toi est plus que détestable ? Demanda-t-elle interloquée. -Nous sommes partenaires pour cette mission, et par conséquent nous sommes amis, nous avons commencé cette mission ensemble, nous la finirons ensemble ! -Ta vision des choses est bien simpliste mon pauvre Darksky ; ricana Saya, mais son rire était sans méchanceté, elle était simplement amusée de mes paroles. Oui, cette vision était peut être simpliste, mais c’était la vision du monde de Laura. C’était elle qui m’avait sorti de ma solitude après la mort de mes parents. Sans elle, j’aurais certainement sombré dans la folie, et Marie aurait dû se débrouiller seule pour survivre. Et, je ne savais pas pourquoi, mais l’attitude froide de Saya me rappelait la mienne, c’était certainement la raison pour laquelle je me comportais ainsi. J’aidai Saya à se remettre debout. Elle fit une grimace en s’appuyant sur sa jambe blessée et tituba. Je la rattrapai avant qu’elle ne tombe. -Je suis vraiment un fardeau, tu ne trouves pas ? Dit-elle tristement. Je ne répondis rien, surpris par un changement d’attitude si soudain. Quelques minutes plus tôt, elle ne m’adressait même pas la parole, ou à peine, et voilà qu’à présent elle me parlait comme à un vieil ami. -Reposons-nous un peu ici ; lui dis-je alors. -Comment ? S’écria-t-elle stupéfaite. Hors de question, les hommes de Shadow pourraient arriver d’une minute à l’autre, je refuse… Elle me repoussa et tenta de marcher seule, mais après un seul pas, elle s’écroula par terre. -Tu vois bien que tu n’es pas en état de continuer. -Je suppose que tu as raison ; soupira-t-elle. Je m’assis alors à côté d’elle, et je commençai à lui parler de tout et de rien. Elle me demanda comment je pouvais rester toujours aussi joyeux, même dans les pires situations comme celle-ci. Je lui répondis simplement que c’était l’enseignement d’une personne que j’aimais énormément. -Vraiment ? Tu ne peux pas savoir comme je t’envie d’avoir de si bons amis… dit-elle d’une voix tintée de mélancolie et de tristesse. Je ne sus pas quoi répondre à cela. J’attendis qu’elle m’explique d’elle-même, mais elle ne revint pas sur ce sujet-là. Nous restâmes assis dans cette pièce si longtemps que j’en avais totalement perdu la notion du temps. Nous étions arrivés le matin sur cette île, mais maintenant, quelle heure était-il ? Midi ? Seize heures ? Ou bien peut-être déjà Vingt heures qui sait. Saya s’était endormie sur mon épaule, elle devait en avoir bien besoin après un tel combat. Sans même que je m’en rende compte, elle m’avait sauvé la vie, au péril de la sienne, alors que je la connaissais à peine. La regarder dormir paisiblement laissait peine à croire qu’elle savait se battre férocement. Elle ressemblait à n’importe quelle lycéenne ordinaire, menant une vie tout à fait banale, sans rebondissement. Mais notre destinée à nous, qui nous nous entrainions avec Hélios, était tout autre. Nous pouvions dire adieu à ces jours d’insouciance caractérisant l’adolescence, chaque jour était un combat. Je me mis à repenser à Laura, à nos duels sur la falaise. Cette vie me semblait totalement révolue désormais, et aucun retour en arrière ne me semblait possible, il suffisait de regarder l’endroit dans lequel je me trouvais : un vieux temple sur une ile déserte. J’étais sûr que cette vie d’aventure aurait plu à Laura. Contrairement à moi, elle était intrépide, et n’avait pas peur du danger. En ce moment même, elle devait être à l’école en train d’étudier, derrière un bureau, à écouter un cours de maths tranquillement. Mais pensait-elle encore à moi après toutes ces années ? Ou bien m’avait-elle oublié ? Une chose était sûre, elle était plus que jamais présente dans mon esprit, et indirectement, c’était elle qui m’aidait à survivre. Sa carte, Trishula, m’avait sauvé de nombreuses fois déjà. J’entendis soudain un bruit sourd venant de derrière la porte d’entrée. Les hommes de Shadow devaient être arrivés. Je tentai réveiller Saya : -Q..Quoi ? S’exclama-t-elle en se réveillant en sursaut. Je ne dormais pas hein, j’étais juste en train de… Je lui fis signe de se taire et d’écouter attentivement. Quand elle comprit ce que je voulais dire, elle hocha la tête et tenta de se lever. Elle fit une grimace, mais elle semblait pouvoir marcher désormais. Discrètement et en faisant le moins de bruit possible, nous franchîmes la porte nouvellement créée qui se referma derrière nous. Tant mieux, cela occuperait ces types quelques temps. Nous marchâmes encore longtemps dans ce couloir sans fin, Saya devant parfois s’appuyer contre un mur pour reprendre son souffle. Sa blessure avait cessé de saigner, mais la douleur semblait toujours présente. Si nous avions eu à combattre à ce moment, je ne suis pas sûr que nous aurions tenu très longtemps. Nous arrivâmes finalement dans une autre pièce, semblable encore une fois aux précédentes. Cependant, un élément du décor me frappa. Au centre de la pièce se dressaient fièrement deux immenses statues représentant deux dragons, l’un en or, l’autre en onyx certainement vu sa couleur noire comme la nuit. Autour d’elle, quatre piliers étaient dressés, chacun d’une couleur différente : un rouge, un bleu, un vert et un ambré. Je remarquai alors que chacune des statues avait une clé autour du cou. -Voici donc la dernière épreuve avant le trésor : dit alors Saya. « Voyageur au cœur pur en quête de vérité, tes pas t’ont mené en ces lieux isolés. Voilà donc l’ultime énigme : deux clés se trouvent accrochées, mais une seule peut ouvrir cette porte de d’acier, l’autre déclenchera un piège mortel dont nul ne peut réchapper. » Plutôt simple tu ne trouves pas ? -Oui, enfin, mieux vaut ne pas se tromper ; répondis-je angoissé à l’idée de pouvoir faire le mauvais choix. -Ne t’inquiète pas, il y a toujours des indices dissimulés un peu partout pour résoudre ce genre d’énigme, il faut simplement les trouver. Nous nous séparâmes et je commençai les recherches. Je regardai partout, sur les murs, au sol, au plafond, mais je ne vis rien ressemblant à un indice quelconque. Mon regard se tourna alors vers les statues. L’énigme parlait de porte d’acier. Or l’acier est de couleur presque noire, et il y avait justement une statue noire. Mais, l’énigme ne pouvait tout de même pas être aussi simple que ça… Je me rapprochai d’elle pour mieux voir. Saya semblait avoir eu la même idée car elle vint dans ma direction. -Je pense que ces statues cachent un indice ; déclara-t-elle, il n’y a rien d’autre qu’elles dans cette pièce. -Et qu’est-ce que nous devons chercher exactement ? -Je ne sais pas, tout ce qui parait bizarre. -Tout me parait bizarre ici ; répondis-je ironiquement, bien que cette phrase soit vraie. Ces statues n’avaient rien de particulier, mis à part le fait qu’elles étaient spécialement bien sculptées. On pouvait presque distinguer chaque écaille du reptile volant. Je remontai mon regard vers la tête de la statue noire. Il faisait réellement peur à voir, avec ses yeux de rubis qui semblait vous suivre du regard. J’eus des frissons rien qu’à cette pensée et je détournai rapidement le regard et je le reportai sur l’autre statue, celle en or. Sur celui-ci, pas question d’écaille, elles étaient remplacées par de fines plumes et son regard était bleu comme l’azur, ce qui était assez réconfortant. -Celle-ci…Dit Saya d’une voix éteinte. -Comment ? Elle ne me répondit pas et passa devant moi sans même me regarder et s’empara de la clé autour du coup du dragon d’or. Mon cœur s’accéléra soudainement lorsque j’entendis la terre trembler juste après cela. Avait-elle pris la mauvaise clé ? Je suais à grosses gouttes tandis que la terre tremblait de plus en plus. Je sentais ma mort se rapprocher. Je me tournai vers Saya, elle n’avait aucune réaction, elle restait impassible, comme si elle était déconnectée de ce monde. Cependant, il ne se passa rien d’extraordinaire et je pus enfin souffler avec quelques secondes interminables de peur. -Comment as-tu su qu’il s’agissait de la bonne clé ? Demandai-je impressionné. -Que s’est-il passé ? Demanda-t-elle soudain comme si elle sortait d’un rêve. Elle écarquilla les yeux quand elle vit la clé qu’elle tenait entre les mains et se prit la tête dans les mains. -Non, pas encore ; murmura-t-elle. -Quelque chose ne va pas ? Lui demandai-je, bien que je connaisse déjà la réponse. -Non…ce n’est rien d’important ; répondit-elle tristement en essayant de cacher sa peur derrière un sourire. Bien, allons ouvrir cette porte maintenant que nous le pouvons. Nous nous approchâmes puis Saya introduisit la clé d’or dans la serrure. Celle-ci tourna toute seule à l’intérieur et la porte s’illumina d’une lumière éblouissante. Elle s’ouvrit lentement…très lentement, à ce rythme, nous ne pourrions pas entrer avant une heure. -Merci d’avoir fait tout le travail à notre place ; dit une voix derrière nous. Nous nous retournâmes en sursaut. Les hommes de Shadow, ils nous avaient rattrapés ! Mais comment ? Nous avions pourtant une avance certaine sur eux ! -Ce piège était le seul résistant encore à mes hommes ; déclara le chef. Mais à présent, le trésor est à nous. -Et puis quoi encore, nous étions là les premiers ! S’écria Saya. -Oui, c’est vrai, mais le nombre fait la force, vous n’êtes pas en position d’exiger quoi que ce soit ; ricana l’homme. -Si, je peux toujours vous défier en duel ! Déclara Saya. -Et pourquoi accepterai-je ? -Parce qu’un vrai duelliste ne se défile jamais devant un défi, à moins que vous n’en soyez pas un… -J’admire ton audace ; grogna-t-il. Soit, je vous propose un marché : si vous gagnez, nous partons, mais si nous gagnons, alors c’est vous qui partirez sans opposer de résistance… -Marché conclu ! Répondit Saya avant même qu’il ait fini sa phrase. Mais ce duel est joué d’avance, vous ne pouvez rien face à moi… Saya était vraiment sûre d’elle, c’était impressionnant. Je me rendis compte alors qu’elle devait effectivement être une excellente duelliste selon les dires d’Hélios, raison supplémentaire pour laquelle elle avait dû être choisie pour cette mission… -Je prends la main ; dit l’homme. Voici mon monstre, comme je n’en contrôle aucun je peux l’invoquer spécialement : Cellule Colonie de Chrome ! -qu’est-ce qu’il est moche…dit Saya à voix basse. -Je le sacrifie à présent pour invoquer ma Mante Colonie de Chrome, puis j’active son effet : en payant 1000 points de vie, je fais revenir sur le terrain ma Cellule Colonie de Chrome. Je pose une carte face cachée et je termine mon tour. Homme de Shadow : 3000 – Saya : 4000 -C’est pas terrible tout ça, je vais vous montrer comment on se bat…Je vais poser un monstre en position de défense face verso et vous laisser la main. L’homme au masque noir éclata de rire, bientôt suivi de tous les autres. Il y avait de quoi, son terrain était bien rempli et Saya se contentait de poser un monstre. Mais elle semblait si sûre d’elle, était-ce du bluff ? -Tu parles beaucoup, mais tu ne représentes aucun danger finalement ! A mon tour, je vais t’achever rapidement : j’invoque Génome Colonie de Chrome, puis j’active mon piège : Offrande Suprême : en payant 500 points de vie, je peux faire une invocation supplémentaire. Saya : 4000 – Homme : 2500. -Je sacrifie donc mon génome colonie de chrome considéré comme deux sacrifices pour invoquer Longicorne Colonie de Chrome, et son effet s’active, je paie 1000 points de vie pour détruire ton monstre, tu as perdu ! Saya : 4000 – Homme : 1500. -Tout cela est tellement prévisible ; soupira-t-elle. Le montre que vous venez de détruire est Polao, wind Dragonstar, et lorsqu’il est détruit, je peux invoquer depuis mon deck Suanni, fire Dragonstar en mode attaque… -Et alors, je vais le détruire lui aussi, j’active une nouvelle fois offrande suprême pour invoquer Hurleur Colonie de Chrome ! Tu ne pourras pas survivre à toutes ces attaques ! Saya : 4000 – Homme : 1000. -Nous verrons bien ; dit Saya en haussant les épaules, ce qui exaspéra son adversaire encore plus qu’il ne l’était déjà. -J’attaque ton Suanni avec Longicorne ! Saya : 2900 – Homme : 1000. -J’active l’effet de mon dragon, j’invoque depuis mon deck Bian, Earth Dragonstar en mode défense. -Hurleur Colonie de Chrome va alors le détruire ! -Vous ne comprenez rien, mais tant pis, j’invoque depuis mon deck Taotie, Evil Dragonstar. -Il sera détruit lui aussi ! Hurla l’homme hors de lui… -Toujours inutile, voici à présent Jiaotu, Darkness Dragonstar. -Je pose une carte face cachée et je termine mon tour… Son adversaire semblait à la fois furieux et perplexe devant la stratégie de Saya. Certes, elle tenait bon face à ses attaques, mais elle se contentait d’invoquer des monstres faibles. Elle ne pouvait tout de même pas se contenter de ça dans son deck ? Je me tournai vers elle et je croisai son regard déterminé qui me disait d’avoir confiance en elle. Je priai pour qu’elle sût ce qu’elle faisait. -Bien, finissons ce duel ; dit-elle en baillant. -J’adorerai voir ça… -C’est vous qui l’aurez voulu. J’active ma carte magie : Dragonstar Comet Trail : il me suffit de renvoyer dans mon deck Suanni, Polao et Taotie pour piocher deux cartes. -J’active ensuite l’effet de Jiaotu ! En défaussant dragonstar leyline et Dragonstar incarnation de ma main, j’invoque depuis mon deck ces deux monstres : Bixi, Water Dragonstar et Suanni Fire Dragonstar ! -Dans la noirceur de la nuit, les étoiles se rassemblent et brillent dans le ciel pour donner naissance à une nouvelle lumière ! Rejoins-moi Gongfu, Dragonstar of Brillance ! Et lorsqu’il est invoqué, je peux renvoyer au deck autant de cartes sur le terrain que d’attribut de monstres utilisés pour son invocation, donc trois…je crois que vos trois monstres qui m’ont attaquée feront l’affaire… -Pas si vite, j’active Vague d'Infestation : en renvoyant mon longicorne à la main, je détruis ton monstre, bien essayé mais… -C’est inutile, grâce à l’effet de Bixi, mon monstre n’est pas affecté par les cartes piège…De plus, par l’effet de Suanni, il gagne 500 points d’attaque… -C’est une blague ! S’exclama l’homme. -Si c’en était une, elle ne serait pas très drôle…Bon, je vais en finir. Je pose une carte face cachée et j’active l’autre effet de Gongfu : il me suffit de détruire la carte que je viens de poser pour rappeler Suanni de mon cimetière. A présent, Suanni, Détruis cette cellule et Gongfu attaque le directement : scintillement des étoiles ! L’attaque toucha l’homme et le projeta dix mètres plus loin, sur la statue, ce qui l’assomma. Saya me prit alors par le bras et profita de confusion qui régnait parmi nos ennemis pour se franchir la porte. Une fois de l’autre côté, nous pûmes enfin souffler et je m’écroulai au sol, épuisé. -Quelle histoire ; soufflai-je. -Ils ne sont pas prêts de mettre le pied ici sans la clé ! Dit joyeusement Saya en la tenant dans sa main. Mais, alors que nous pensions être tranquilles, une lumière vive illumina soudainement la pièce. Une dizaine de torches venaient de s’allumer en même temps et formaient un chemin rectiligne jusqu’à un grand autel, encore un… Nous nous regardâmes dans les yeux, puis nous prîmes la résolution de découvrir le secret de ce temple une bonne fois pour toute. Nous montâmes les marches en silence, le seul bruit que nous percevions était le crépitement des flammes. Sur le pinacle, était posé une autre clé, ainsi qu’un vieux parchemin. Saya le déplia prudemment et se mis à lire ce qui était écrit, encore dans une langue étrange au passage. -« Félicitation voyageur, vous êtes sur le point d’acquérir un pouvoir dépassant l’entendement. Mais sachez qu’un grand pouvoir implique une grande responsabilité, c’est pourquoi, voici votre dernière épreuve : Toutes les clés n’ouvrent pas nécessairement une porte, la clé de cette énigme se trouve devant vos yeux, mais la voyez-vous ? » -Encore du charabia pour moi ; soupirai-je. Je te laisse répondre à cette question… Mais elle ne me répondit rien. Elle ne bougeait d’ailleurs plus du tout. Je tentai de la réveiller, mais tout était inutile, ses yeux demeuraient vides, son regard, sans expression, et tous ses membres étaient raides. Que se passait-il avec elle ? C’était la deuxième fois qu’elle me quittait aujourd’hui pour se perdre dans ses pensées… Elle fit un pas en avant, et, sans explication, saisit la clé avant de la jeter au loin. -Saya, mais qu’est-ce que tu fais ! M’exclamai-je interloqué. Pour toute réponse, elle s’écroula et je la rattrapai avant que sa tête ne touche le sol. Je me rendis alors compte qu’elle était brulante. Sa blessure s’était-elle infectée ? Etait-elle malade ? Je ne savais plus quoi faire ni quoi penser, j’étais totalement dépassé par la situation. Heureusement, elle rouvrit les yeux rapidement. -Darksky ? Demanda-t-elle timidement. Que vient-il de se passer ? -C’est assez dur à expliquer, mais tu as lancé la clé se trouvant là à l’autre bout de la pièce… Elle écarquilla les yeux en entendant cela et se releva d’un bond, non sans grimacer lorsqu’elle dut s’appuyer sur sa jambe blessée. -Nous devons retourner au début ; déclara-t-elle. -Mais pourquoi cela ? -Nous avons besoin d’une boite pour résoudre cette énigme ! -Une boite comme celle-ci ? Demandai-je en sortant l’objet. -Exactement ! S’exclama-t-elle. Darksky, tu es génial ! Elle me sauta dans les bras et je lâchai la boite sous l’effet de surprise, j’en perdis même l’équilibre. C’était la première fois de la journée qu’elle me témoignait réellement de la reconnaissance. -Maintenant, emparons nous de ce pouvoir et nous pourrons quitter cette maudite ile ! Elle ramassa l’objet en or et s’approcha de l’autel avec. Celui-ci réagit à la présence de la boite et se mit à scintiller. Lorsqu’elle mit en contact les deux, la lumière devint aveuglante et une fois qu'elle se fut dissipée, mon coffre s’était ouvert…
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Envoyé par le Dimanche 13 Septembre 2015 à 10:30 Voici donc le dernier OAV qui conclut cette saison ^^
Darksky : Au-delà de l’amitié Spoiler : : -Une carte ? Voilà donc tout ce que vous avez trouvé dans ce temple ? Nous demanda Hélios. -C’est cela ; répondit Saya. Lorsque le coffre s’est ouvert, il ne contenait que cette carte. -Intéressant ; marmonna-t-il en observant de plus prêt notre découverte. Je vais faire quelques recherches, en attendant, vous avez bien mérité quelques jours de repos. Saya s’inclina devant Hélios et prit la direction de la porte, cependant, moi, je ne bougeai pas et je fixai Hélios d’un regard mauvais. Il s’en rendit assez vite compte. -Quelque chose ne va pas Darksky ? -Oui, Shadow…vous m’avez dit qu’il avait enlevé ma sœur… -C’est exact, c’est pourquoi nous devons le vaincre, pour que tu puisses la retrouver. -C’était votre bras droit n’est-ce pas ? Ma phrase jeta un froid. Saya s’arrêta net et Hélios se raidit. J’avais apparemment touché un point sensible. Si Hélios me mentait, je le verrai tout de suite. Cependant, il reprit calmement la parole : -Oui, il l’était. J’avais d’ailleurs toute confiance en lui, jusqu’à ce qu’il me trahisse. -Mais vous saviez qu’il avait enlevé ma sœur, alors pourquoi n’avoir rien fait ! Criai-je en abattant mon poing sur la table. -Tu veux vraiment connaitre la vérité ? Soit, mais elle ne va pas te plaire : à l’époque, je recevais de mystérieuses lettres d’un dénommé Shadow, des lettres de menaces, mais je ne savais nullement de qui il s’agissait. Je ne l’ai découvert que lorsqu’il m’a trahi. Cette explication te convient-elle ? Toute son histoire sonnait faux, mais personne ne pouvait inventer un tel mensonge sur le moment. Je décidai de lui accorder le bénéfice du doute pour le moment, faute de mieux. Je m’inclinai à mon tour et je rejoignis Saya à l’extérieur. -Tu doutes vraiment de lui n’est-ce pas ? Me demanda-t-elle. -Je ne sais plus quoi penser en vérité ; répondis-je troublé. -Une bonne nuit de sommeil te fera du bien ; me dit-elle joyeusement en me tapotant l’épaule. Elle commençait déjà à s’éloigner mais elle se retourna juste au coin du couloir : -Au fait, merci pour la mission, je n’y serais pas arrivée sans toi. Il faudra se refaire ça une prochaine fois. Puis, elle disparut dans une autre salle. Cette mission avait été bien étrange et riche en rebondissements, le plus extraordinaire étant peut-être le changement d’attitude de Saya. Moi qui pensais que tous les élèves de cette école étaient sans cœur, je venais justement de rencontrer quelqu’un sachant être reconnaissant, et même amical. Je n’avais pas perdu mon temps après tout durant cette journée. Mon instinct me disait que j’allais très bientôt entendre parler de Saya à nouveau. Seul dans ma chambre le soir, je repensais à ce que nous avions vécu, et plus particulièrement à un point : les absences de Saya. A chaque fois que nous étions confrontés à un problème insoluble, elle était comme déconnectée de ce monde, puis, lorsqu’elle revenait parmi nous, la réponse lui semblait évidente. Elle devait posséder une sorte de don pour résoudre les énigmes…Son deck m’intriguait également au plus haut point. C’était la première fois que j’en voyais un pareil. Il bloquait toutes les attaques de son adversaire pour ensuite riposter avec force. Non seulement Saya était un génie pour résoudre les énigmes, mais en plus, était certainement une des meilleures duellistes que je connaissais. Je me demandai alors comment elle était en cours, plutôt agressive et distante comme au début de la mission, ou bien sociable et gaie comme à la fin ? Une chose était sûre, il planait sur elle des mystères la rendant fascinante. Il fallait que je la revoie à tout prix. Cependant, les jours et les mois passèrent et je n’entendis plus parler d’elle. Saya avait comme disparu de la circulation, et il était hors de question d’aller dans une autre classe pour prendre de ses nouvelles, je me serais fait jeter dehors. Je commençai à me dire que je ne la reverrai plus lorsque je fus à nouveau convoqué dans le bureau d’Hélios. Mon cœur se mit à battre lorsque je franchis le seuil de la porte. Comme je l’espérai, Saya était convoquée elle aussi. Lorsqu’elle me vit, elle m’adressa un grand sourire accompagné d’un « bonjour » chaleureux. Je les lui rendis, content de voir qu’elle n’avait pas changé. Nous nous assîmes et nous écoutâmes Hélios : -Bien, j’ai finis par déchiffrer cette maudite carte, et il semblerait qu’elle nous amène cette fois-ci dans une autre partie du monde, totalement différente. -Et où ça ? Demanda Saya. -Dans la ville de néo Domino city. Cette fois-ci, je vous donnerai une escorte, la ville est très bien gardée, surtout depuis l’incident des esprits de la terre immortels. -Et que devrons nous faire une fois là-bas ? Demandai-je. -Faire diversion le temps que d’autres s’occupent de tâches plus délicates. Le jour même, nous fûmes débarqués en plein centre-ville. Il y avait beaucoup d’animation et de passage. Ici, personne ne semblait se soucier de quoi que ce soit. Au loin, je vis un grand pont reliant la ville à une petite ile. En tournant la tête, j’aperçus une immense tour de verre. Tout cela était si moderne que nous avions du mal à croire que nous étions toujours à la même époque. Nous marchâmes dans les rues sans but, comme des touristes ordinaires. A vrai dire, nous ne savions pas quoi faire. Hélios nous demandait de distraire, il en avait de bonnes lui… Nous passâmes devant diverses boutiques, cherchant des idées, mais rien ne nous vint à l’esprit. Saya s’arrêta soudain devant la vitrine de l’une d’entre elle. C’était un magasin de jouets, et elle contemplait tristement un vieil ours en peluche qui prenait la poussière à l’intérieur. -Tu veux que je te l’achète ? Demandai-je sans savoir quoi dire. – C…Ça ne va pas bien ! S’exclama-t-elle en rougissant. J’ai passé l’âge de jouer à ces trucs, et puis, nous n’avons pas le temps ! Oui, bien sûr, quelle question stupide. Je repartais déjà, pensant qu’elle me suivrait, cependant, elle s’était remise à le contempler. Son regard était si triste, je ne pus m’empêcher de reposer la question. -Tu sais, tu as bien le droit de jouer un peu toi aussi… -Je n’ai…jamais pu en avoir un…murmura-t-elle comme perdue dans ses souvenirs. Je ne dis rien, mais sa phrase suffisait à me convaincre de l’acheter pour elle. Je rentrai dans le magasin et je demandai au vendeur le prix. Heureusement pour moi, il n’était pas trop cher. Je ressortis avec mon présent. Elle était toujours à la même place, en train de regarder la vitrine. Je lui tendis alors, et elle leva les yeux, effarée : -Pourquoi as-tu fais ça pour moi ? Je te l’ai dit, je n’en veux pas… -Tu l’as dit toi-même, tu n’en as jamais eu. Dis-toi que c’est un cadeau pour m’avoir sauvé la dernière fois. Elle ne répondit rien mais prit tout de même la peluche qu’elle serra dans ses bras. Elle se mit alors à pleurer. -Personne…ne m’avait jamais offert de cadeau comme celui-ci; sanglota-t-elle. Etait-ce trop demander, une simple peluche ! Lança-t-elle à une personne invisible. -Saya…je ne sais pas ce que tu as vécu mais… -Non, tu ne sais pas, personne ne peut savoir…dit-elle en esquissant un sourire. Dis-toi simplement que je rêverai presque d’avoir ta vie… -Comment ça ? Demandai-je intrigué. -Je t’expliquerai une autre fois… Saya se remit en route, tout en continuant de serrer contre son cœur l’ours en peluche. Je lui avais raconté mon histoire, et pourtant, elle enviait ma situation, sa vie devait vraiment avoir été affreuse pour en venir à souhaiter perdre ses parents et ses proches. Nous continuâmes à marcher dans cette foule pendant une heure. Aucun de nous ne prononçait un seul mot, mais je voyais qu’elle était de moins en moins distante de moi. Le matin, je sentais encore en elle une sorte de réticence à m’exprimer tous ses sentiments, mais depuis que nous étions passés devant cette boutique, tous ses doutes semblaient s’être évaporés. Je lisais en elle comme dans un livre ouvert. Nous traversâmes le pont reliant les deux parties de la ville et nous nous arrêtâmes devant un tremplin de bois surmontant l’océan. Nous nous approchâmes, intrigués. Une plaque était posée là : « pont dédale, construit par un homme légendaire, que son rêve se perpétue pour l’éternité ». J’avais déjà entendu cette histoire quelque part, mais impossible de me souvenir où. Saya au contraire, semblait troublée par cet endroit. -Le pont dédale, il était censé relier le cœur des gens de satellite et de néo domino city. Si seulement il avait pu relier leur cœur à eux aussi… -Dis-moi Saya, tu as l’air de penser souvent au passé aujourd’hui… -Ce n’est rien, ça m’arrive tout le temps… -Justement, se perdre dans ses souvenirs est dangereux, fais-moi confiance. Si tu t’enfermes dans ton passé, tu risques d’en rester prisonnière pour l’éternité. -C’est simplement…que tu es un peu comme le frère que je n’ai jamais eu… -Tu exagères, je ne… -« Non, je suis très sérieuse »! Répliqua-t-elle. Saya inspira profondément et reprit la parole « Vois-tu, je suis fille unique. On pourrait penser que c’est une chance, que tu as toujours tout pour toi. Mais on se tromperait lourdement. Je devais avoir un frère jumeau, mais il est mort à la naissance, alors que moi, j’ai pu vivre. Cela a totalement traumatisé mes parents, ils se disputaient sans cesse après ma naissance m’a-t-on raconté et ont commencé à boire. J’étais celle qui leur avait enlevé leur fils. Ils ne se souciaient que très peu de moi par la suite. C’était à peine s’ils me préparaient des repas chauds. Je n’ai jamais reçu la moindre part d’affection de leur part, c’est pourquoi, lorsque j’eus douze ans, je m’enfuis de la maison et je fus recueillie par Hélios alors que j’étais à la rue, sans toit ni famille. C’était la première personne à m’avoir montré un peu d’affection et de compassion… Elle fit une pause dans son récit et regarda la mer avec nostalgie. Le vent avait commencé à souffler se faisait danser sa queue de cheval à son rythme. Elle se tourna ensuite vers moi, et je me perdis dans le bleu de ses yeux exprimant une gratitude infinie : -Et puis, tu es arrivé dans ma vie, et du jour au lendemain, tu l’as chamboulée. -A ce point-là ? Pourtant, je n’ai pas fait grand-chose…répondis-je gêné. -Tu m’as acceptée telle que j’étais, ce que personne n’avait fait auparavant, c’est pourquoi, je te serai éternellement reconnaissante ; dit-elle en fermant les yeux et en serrant son ours en peluche. Le vent tomba soudainement, le bruit des moteurs au loin cessa, et tout autour de moi disparut. Il n’y avait plus que Saya et moi, ainsi qu’un océan infini s’étendant à perte de vue. Mon cœur accéléra dans ma poitrine. Elle me faisait une confiance aveugle, mais, le méritai-je vraiment ? Je ne pouvais pas lui dire, mais elle aussi m’avait sorti de ma solitude…Je me reposais autant sur elle qu’elle ne se reposait sur moi en réalité. Nous restâmes longtemps devant ce pont, combien de temps exactement, je ne saurais le dire, mais le temps que j’aie passé là me parut ensuite comme un doux rêve. Nous étions si insouciants, comme deux enfants contemplant l’océan pour la première fois, comme ces jours sur la falaise avec Laura…Je ne savais pas pourquoi, mais Saya me rappelait Laura en quelque sorte. Peut-être pas dans l’attitude ni dans le physique, mais elle avait quelque chose en commun que j’appréciais chez elles et qui n’était présent chez personne d’autre. Leur seule présence suffisait à me réconforter, même dans les pires situations… Mais, les meilleurs moments ont une fin, le plus souvent très brutale. Un homme portant un long manteau rouge accourait vers nous. Il semblait en colère, ou bien inquiet, il était difficile de discerner son expression derrière ses cheveux lui tombant sur les yeux. Il s’arrêta juste devant nous et s’inclina devant Saya, qui fronça les sourcils : -Qu’y-a-il ? Demanda-t-elle froidement à l’homme. -Vous êtes en retard, toute l’opération a déjà commencé sans vous ; répondit-il sur le même ton. En ce moment même, nos hommes sont en train d’encercler le laboratoire du professeur Fudo. -Et que comptez-vous faire ensuite ? -Le détruire bien évidemment. Une bombe a été posée dans les sous-sols, dans moins de vingt minutes, il n’y aura plus rien ici. Le regard de Saya devint comme fou. Elle attrapa l’homme par le col – elle devait faire une tête de plus que lui – et l’amena à sa hauteur. Il suffit qu’elle le regarde droit dans les yeux de son regard transperçant pour que l’homme se mît à crier de terreur. -La mort n’est jamais une solution ; gronda-t-elle avant de le jeter dans l’océan avec une force surhumaine. Elle commençait à me faire peur à moi aussi pour être franc. Je ne l’avais encore jamais vue aussi en colère, pas même lorsqu’elle affrontait les hommes de Shadow. -Je ne laisserai pas faire une chose pareille ! Déclara-t-elle en prenant la direction du laboratoire. Je n’eus d’autre choix que de la suivre sans poser de question. Mais, je ne m’inquiétais pas vraiment pour ceux qu’elle allait écarter de son chemin, ils le méritaient sûrement, non, je m’inquiétais pour elle. Si Saya continuait ainsi, elle risquait de se blesser elle-même. La mission d’Hélios pouvait bien passer après cela, ma priorité était de contrôler mon amie. Tous les hommes que nous rencontrions, qu’ils soient alliés ou ennemi, étaient balayé sans distinction, bien qu’elle ne balayait que nos alliés en vérité. Saya était inarrêtable, et lorsqu’un petit malin sortait un monstre de duel contre elle, elle répliquait avec les siens avec une violence inouïe. J’avais presque pitié pour eux lorsqu’ils croisaient son regard avant de s’évanouir. J’étais le seul à échapper à ses foudres… Le laboratoire fut bientôt en vue, et Saya se mit à accélérer le pas, jusqu’à courir, et je la perdis rapidement. Elle était bien plus rapide qu’elle ne pouvait le laisser supposer, elle qui semblait si fragile… Je vis alors un groupe de cinq personnes sortir en catastrophe du bâtiment. Je me cachais rapidement derrière un arbre et j’observais la scène. Une jeune femme était en pleurs dans les bras d’un homme robuste possédant une grande cicatrice sur la joue. Les trois autres personnes regardaient le laboratoire avec inquiétude. Que devais-je faire ? Aller les aider, et par conséquent, aller à l’encontre des ordres d’Hélios, ou bien tenter de raisonner Saya ? Le cours des événements influença radicalement ma décision : un immense dragon blanc et scintillant s’éleva haut dans le ciel, portant une petite boite clignotante entre ses bras. Ce dragon était-il à Saya ? Non, je l’avais déjà vu dans un livre d’histoire… Mais je n’avais pas le temps de penser plus longtemps. La bombe explosa et balaya tout sur son passage, malgré la distance. Des flammes montèrent depuis le laboratoire, tandis qu’il s’effondrait sur lui-même… Je réalisais soudainement que Saya était toujours à l’intérieur ! Je me précipitai sans réfléchir dans les flammes ardentes. Si Sayer m’avait appris quelque chose, alors il était tant qu’il le montre : -Apparait, Trishula, dragon de la barrière de glace ! Son arrivée jeta un froid tout autour de moi. Mais, il n’avait pas la puissance nécessaire pour éteindre cet incendie, il ne pouvait que me faire gagner du temps. Je devais faire vite. Je courais dans les couloirs en l’appelant, je vérifiais derrière chaque porte, dans chaque recoin, mais elle n’était nulle part. Peut-être était-elle déjà partie. Oui, c’est sûrement ce qu’elle avait fait. Je m’apprêtais déjà à tourner les talons lorsque j’entendis comme le bruit d’un combat dans la seule pièce que je n’avais pas vérifiée : la salle du réacteur principal. Trishula brisa la porte en deux, et je découvris avec Stupeur Saya, livrant un duel contre un de nos hommes. Elle était au bord de la défaite, alors que son adversaire possédait encore tous ses points de vie. Mon entrée fracassante les interrompit net. -Darksky ! S’exclama-t-elle affolée, mais qu’est-ce que tu fais ici ? ! -Je suis venu te chercher bien évidemment ! Répliquai-je. -Ne nous interromps pas dans notre…Tenta de placer le troisième. Mais, je ne le laissai pas terminer sa phrase. Trishula érigea un immense mur de glace entre lui et nous, l’empêchant ainsi de continuer le duel ou bien de nous parler. -Franchement, tu aurais pu attendre la fin, j’allais le terminer ce tour…Râla-t-elle. -Mais oui, bien sûr : dis-je en la prenant par la main. Elle fut si surprise qu’elle n’opposa aucune résistance, et j’en profitai pour la faire sortir de cet endroit le plus vite possible. Trishula écartait les flammes sur notre passage, ce qui facilitait grandement la tâche. La sortie était déjà en vue, nous allions réussir, pensais-je. Cependant, Saya s’arrêta soudainement. -Que se passe-t-il Saya ? -Attention ! Cria-t-elle. Elle me poussa et je tombai à la renverse. Avant que je ne m’en rende compte, un mur de flammes nous séparait. Saya était juste là, derrière ce mur, et pourtant si loin de moi. -Eh bien, on dirait que nos aventures s’arrêtent ici ; dit-elle d’une voix chargée de tristesse. -Ne dis pas n’importe quoi, je refuse de t’abandonner ici ! -Sincèrement, je regrette ; dit-elle dans un souffle. Je tentais de la rejoindre, mais une poutre enflammée tomba juste devant moi, me coupant définitivement d’elle. J’ordonnais à trishula de la faire bouger le plus vite possible, mais je voyais déjà Saya se relever et regarder dans la direction opposée. -Ne t’inquiète pas Saya, je vais te sortir de là ! -Il est trop tard Darksky, sauve-toi pendant qu’il est encore temps… Non, je pouvais encore la faire sortir de là, peu importe si je devais y laisser ma vie, Saya était tout ce qu’il me restait à présent, la seule personne ayant réussi à me faire sourire depuis des années, je ne pouvais pas laisser tous ces souvenirs périr aussi bêtement ! Tout cela, c’était de la faute d’Hélios ! S’il ne nous avait pas confié cette mission stupide, jamais nous ne nous serions retrouvés dans une telle situation ! -C’est inutile Darksky, laisse-moi ici, après tout, pourquoi voudrais-tu sauver quelqu’un comme moi… -Tu l’as dit toi-même, je suis comme le grand frère que tu n’as jamais eu, et quel genre de grand frère laisserait ses proches mourir ! Alors que je disais cela, j’entendis un craquement sourd. Trishula venait de finir de dégager les poutres et les flammes avaient disparu. Je me précipitai sur Saya, soulagé qu’elle soit en vie. -Tu es vraiment têtu toi ; soupira-t-elle. Et moi qui voulait avoir une mort digne, voila que tu casses tout. Je ne répondis rien, j’avais peur de la perdre si je disais quelque chose de déplacé à cet instant. Nous fûmes dehors juste après, sains et saufs. Je ne lâchais plus la main de Saya, malgré ses protestations. C’est alors que je vis une silhouette au milieu des flammes. Un homme était encore à l’intérieur. -J’y vais ! Me dis Saya. -Hors de question ; répliquai-je en la retenant. C’est moi qui vais y aller. Je me précipitais vers la porte aussi vite que je le pus. Il y avait là un homme portant une blouse blanche, et ayant une marque jaune sur la joue qui tentait d’échapper au feu. Il avait également un disque de duel à la main. C’était certainement le propriétaire du dragon blanc qui s’était élevé dans le ciel avec la bombe…Ami ou ennemi, je ne pouvais pas le laisser ainsi. Trishula souffla un vent glacé sur les parois du laboratoire. L’homme releva la tête, et je lui fis signe de venir. Cependant, je fus écarté de force par une main puissante, et dix de nos hommes s’engouffrèrent à l’intérieur pour encercler cette personne. -Qu’est-ce que cela signifie ! M’exclamai-je en me tournant vers le dirigeant de l’opération. -Tu as trouvé le professeur Fudo qui était notre objectif principal. -Et qu’allez-vous faire de lui ? Demanda Timidement Saya. -Le seigneur Hélios en décidera le moment venu. Ma compagne lui décocha un regard noir auquel il ne prit même pas la peine de répondre, et il emmena le professeur devant nos yeux. Lorsqu’il passa devant moi, il tourna la tête et m’adressa un simple « merci » avant d’être poussé en avant par un garde. Une fois de retour, nous eûmes quartier libre pour le reste de la journée. -Eh bien Darksky ; commença Saya. J’ai comme l’impression que je te dois la vie donc… -Tu n’as pas besoin de me remercier, je payais la dette que j’avais envers toi depuis la dernière fois ; répondis-je gêné. -Tu le prends comme ça ? Dit-elle vexée. Je comptais te faire voir quelque chose d’incroyable mais puisque tu ne veux pas… -Amusant ? Comme toi sous la douche ? Je reçu un énorme coup sur la tête. Bon, je l’avais un peu cherchée celle-là en même temps…Elle commençait déjà à me tourner le dos et à partir. -Désolé, c’est sorti tout seul ; m’excusai-je en vitesse. Elle ne répondit pas. Elle était vraiment en colère pour si peu ? Elle se retourna et me lança un regard à glacer le sang. Cependant, un grand sourire s’afficha rapidement sur son visage et elle se mit à rire. Je ne sais pas pourquoi, mais je ris avec elle, sans raison particulière. -Si tu voyais ta tête mon pauvre ; dit-elle tout en s’empêchant de rire. C’était étrange ce sentiment en moi. J’avais l’impression d’avoir toujours connu Saya, d’avoir toujours ainsi ri avec elle pour rien. Peut-être était-ce parce que je retrouvais les moments que j’avais passés avec Laura sur la falaise. Nous rigolions de la même façon, aussi innocemment que maintenant…Une fois son fou rire passé et après s’être calmée, Saya repris la parole : -Non, je ne compte pas te montrer ça, quoique…dit-elle en me regardant bizarrement. -Attends, je n’étais pas sérieux…dis-je en reculant un peu. -Je sais bien ; répondit-elle avec un grand sourire. Bref, rejoins-moi dans ma chambre dans vingt minutes, elle se trouve au deuxième étage de ce bâtiment. Elle partit comme la dernière fois. En y repensant, c’était la première fois que je m’aventurai dans une autre chambre que la mienne depuis que j’étais dans cette école, dans la chambre d’une fille qui plus est…Une minute, avait-on le droit au moins de faire ça ? Déjà qu’aller dans une chambre de garçon était mal perçu, alors dans la chambre d’une fille…Mieux valait ne pas y penser. Je me concentrai sur ce que voulais me montrer Saya à la place. Certainement quelque chose de très important et précieux si elle ne pouvait pas le déplacer pour me l’amener. Peut-être était-ce un trésor qu’elle avait trouvé dans une mission précédente, ou bien des cartes rares qu’elle voulait me donner pour me remercier…Oui, il s’agissait certainement de quelque chose comme ça ! Ma curiosité prit le dessus sur ma patience. Il fallait que j’en aie le cœur net immédiatement. Saya avait dit le deuxième étage de ce bâtiment…Je n’y étais jamais monté en fait, je ne savais absolument pas à quoi il ressemblait, et lorsque je sortis de la cage d’escalier, je fus ébloui. Je me retrouvai au beau milieu d’une grande pièce circulaire, possédant une multitude de portes. Mais ce n’était pas le plus impressionnant. Toute la salle était faite en verre, même le plafond, et sous l’effet de la lumière, resplendissait jusqu’à en devenir aveuglante. Pour couronner le tout, il y avait un grand lustre de cristal diffusant les rayons dans toutes les directions. Ils devaient faire de sacrées économies avec un système d’éclairage pareil… Une minute…Saya aurait pu me dire au moins dans quelle direction était sa chambre ! Bon, je ne devais pas paniquer, j’avais une chance sur dix de prendre le bon couloir…J’examinai tout ça de plus prêt. Au-dessus de chaque porte, il y avait un insigne représentant un monstre. Cela avait certainement un rapport avec les deck des élèves. Voyons, le deck de Saya m’était inconnu, mais ses monstres s’appelaient Dragonstar…par conséquent, sa chambre devait se trouver derrière l’insigne portant un dragon ! J’étais fier de ma trouvaille, cela m’évitait au moins de faire le tour des dix couloirs…Mais ma joie retomba bien vite lorsque je vis la longueur du couloir, ainsi que les branches qui en partaient…Allais-je devoir frapper à toutes les portes avant de trouver Saya ? Je m’approchais, et heureusement pour moi, le nom de chaque propriétaire était inscrit. Je passais ainsi devant une centaine de porte, mais sans jamais voir le nom de Saya. J’arrivai devant la dernière, c’était forcément elle ! « Fujibayashi Kyou ». Non, toujours pas… Mais il n’y avait donc aucune logique dans cet endroit ! M’écriai-je en frappant sur la porte, ce qui était une très mauvaise idée. Elle s’ouvrit quelques instants plus tard et une grande fille aux cheveux violets apparut. Elle ne semblait pas très amicale… -J’espère que tu as une bonne raison pour me déranger en plein milieu de ma sieste ; dit-elle avec un regard assassin. -euh…Je cherche…une fille du nom de Yuiko Saya, on m’a dit qu’elle était ici donc… -Tu parles de cette fille détestable, blonde ? -Oui, exactement, tu sais où est sa chambre ? -Un peu oui, cette traitresse ! Elle a laissé tomber les dragons pour ces…guivres ! Si jamais elle ose se représenter ici, je jure que… -Des guivres ? Dis-je étonné. Donc ce n’est pas dans ce couloir ? -Non, c’est celui d’en face mais… Je ne la laissai même pas terminer sa phrase et je me précipitais en dehors de cette maison de fou. Il n’y avait qu’une seule porte dans le couloir des guivres, et pourtant, il était incroyablement long…Je frappai ; pas de réponse, mais je vis qu’elle n’était pas fermée et j’entrai. -Saya, tu es là ? Lançai-je en la cherchant. Je me rendis alors comte de la taille de sa chambre. C’était tout bonnement un appartement à ce niveau ! Il y avait plusieurs pièces, et même un balcon. Tout était magnifiquement décoré, sobre mais élégant. Etait-ce les goûts de Saya ou bien était-ce comme ça à son arrivée ? Quoiqu’il en soit, j’étais un peu jaloux, elle était seule et pourtant avait le droit à sa propre suite privée… Alors que je continuai à me balader, j’entendis un bruit provenant d’une autre pièce. Intrigué, j’allai voir de quoi il s’agissait et je me retrouvais devant une porte fermée. Que faire à présent ? J’allais toquer lorsqu’un cri me parvint de l’autre côté. C’était Saya, elle avait des ennuis ! Ni une ni deux, j’appuyai sur la poignée et je franchis la porte pour me retrouver nez à nez avec une Saya en sous-vêtements, une brosse à cheveux à la main. Je devins alors rouge comme une tomate, et elle aussi. -Euh…Salut…Dis-je complètement déconcerté par la situation… Elle poussa un autre cri avant de me jeter sa brosse à la figure et de me faire sortir avec un coup de pieds dans le ventre. Bon, je l’avais mérité celui là aussi… Une fois ce petit incident réglé, elle me reçut convenablement dans son salon. J’avais vraiment l’impression d’être invité chez une sommité, même ses petits gâteaux étaient délicieux. -Vraiment Saya, tu cuisines très bien ; dis-je impressionné. -Tu sais, quand on a vécu seule comme moi, il a bien fallu que j’apprenne. J’avais vécu seul également, et pourtant, je n’avais jamais su rien faire de tel. C’était soit Marie qui me préparait mes repas, soit des plats du supermarché. Saya pouvait bien dire ce qu’elle voulait, elle possédait un réel talent de cuisine…encore un à rajouter sur ma longue liste… -Bon, voilà ce que je voulais te montrer. Elle sortit un énorme livre de son étagère et vint s’asseoir à côté de moi, un peu trop près à mon goût d’ailleurs…Elle l’ouvrit sur une page déjà marquée et couverte d’inscriptions. Il y avait également une grande image représentant une forteresse volant dans le ciel. Elle était digne d’un film de science-fiction, avec ses nombreuses tourelles, sa citadelle principale et ses donjons. -Et…Qu’est-ce que c’est ? Demandai-je un peu perdu. -Un endroit nommé Citadelle originelle…Il semblerait qu’elle soit la plus ancienne construction connue, remontant à plusieurs millénaires, avant même les premières pyramides et temples aztèques. Une technologie assez avancée pour faire flotter une ville toute entière à une époque si lointaine ? Impensable ! D’après les livres, la citadelle de Zone, Arc Cradle, restait un mystère pour des scientifiques modernes, alors penser que des hommes vivant il y a des milliers d’années aient pu le faire également dépassait l’imagination… -Mais ce n’est pas la partie la plus intéressante, non, il semblerait que cette citadelle ait été en vérité un vaisseau armé ayant pour but de détruire un endroit appelé citadelle des dieux. -Tu te fiches de moi Saya, si une telle histoire était arrivée, elle serait dans tous nos manuels actuellement… -Sauf s’il s’agit d’une légende ; répondit-elle d’un ton mystérieux. -Bien, si tu m’as juste fait venir ici pour me parler de quelque chose d’aussi douteux, je m’en vais ; répondis-je en faisant mine de partir. -Attends, attends, ce n’est pas une légende ! -Tu viens pourtant de dire le contraire… -Je sais mais…c’est un pressentiment, voilà tout… -Je… Une sonnerie m’interrompit avant que j’aie pu parler. C’était la voix d’Hélios, il donnait rendez-vous à tous les élèves dans le hall principal, et nous étions priés de nous y rendre au plus vite. Les réunions d’urgences étaient assez rares ici, de même que les réunions tout court, il devait vraiment se passer quelque chose d’important pour qu’il nous convoque tous en même temps sans nous avoir prévenu. Je regardai Saya, elle semblait tout aussi étonnée que moi. Nous nous rendîmes en quatrième vitesse au lieu de rendez-vous, et nous constatâmes avec surprise que nous étions bons derniers, il ne restait que deux chaises libres, derrière un pilier… Hélios fit son apparition quelques instant plus tard, son expression ne me disait rien de bon, il faisait sa tête des mauvais jours… -Chers élèves, collègues et professeurs, c’est avec une grande joie que je vous annonce aujourd’hui que la phase finale de notre plan va bientôt se dérouler. Son discours fut immédiatement suivi de divers murmures, personne ne savait apparemment de quoi il parlait, mais moi, j’avais ma petite idée… -Il y a quelque temps, j’ai confié à plusieurs d’entre vous des missions consistant à récupérer des objets aux quatre coins du monde, et, grâce à l’aimable coopération du professeur Fudo, nous avons pu mettre en commun vos découvertes et un trésor bien plus inestimable que nous l’avions imaginé est désormais à notre portée ! En effet, nous avons à présent le pouvoir de faire soumettre à notre volonté n’importe qui, grâce à une seule et unique chose : un dieu ! Oui, vous m’avez bien entendu, l’emplacement caché de l’un des plus puissants dieux égyptiens, Apopis, vient d’être dévoilé ! C’est pourquoi, dès demain, nous mèneront une attaque frontale contre l’ennemi afin de nous emparer de ce bien ! Vous avez une journée pour régler vos dernières affaires en cours, car nul ne sait ce qui arrivera une fois dans son antre ! Merci de votre attention, je compte sur vous demain pour mener à bien cette mission capitale La tension était subitement montée d’un cran dans toute la salle, on pouvait même entendre les battements des cœurs des élèves angoissés. L’assemblée fut dissoute aussitôt après. Personne ne semblait encore croire ce qu’Hélios venait de dire. J’avais moi-même du mal à digérer une telle nouvelle. Et dire que nous pensions que nos missions servaient uniquement à faire passer le temps, en réalité, elles étaient les rouages d’une mécanique bien plus complexe. Je voulus parler à Saya de cela, mais elle avait disparue. Peut-être était-elle retournée dans sa chambre ? Je n’avais d’autre choix que d’aller vérifier moi-même. La porte était grande ouverte lorsque j’arrivai. Je trouvai mon amie dans le salon, elle remplissait un petit sac à dos d’affaires diverses. -Tu comptes aller quelque part ? Elle sursauta en m’entendant. -Ce n’est que toi ; souffla-t-elle rassurée. J’ai cru qu’il s’agissait d’un professeur… -Je repose donc ma question, comptes-tu aller quelque part ? A moins que tu ne te prépares pour demain ? Elle ne répondit pas à ma question une nouvelle fois, mais je vis son visage briller lorsque les rayons du soleil couchant l’éclairèrent. Une larme ? Saya pleurait-elle ? -Darksky, fuyons cet endroit… -Comment ? Demandai-je sans comprendre où elle voulait en venir. -Fuyons cette école, Hélios, les missions suicide, ensemble. Allons au bout du monde, trouvons la citadelle originelle pour y vivre en paix éternellement…Dis, tu m’accompagnerais ? -Mais, pourquoi ? Je veux dire, nous arrivons enfin au terme de ce pourquoi nous nous sommes battus ces dernières années, tu ne peux pas tout laisser tomber ainsi ! -Tu ne comprends donc rien ! S’écria-t-elle violemment. Apopis n’est que le commencement, qui sait à quoi hélios va s’attaquer ensuite ! -Que veux-tu dire ? -Tu me prendrais pour une folle si je te le disais…Tu dois simplement savoir qu’Hélios n’est pas celui qu’il prétend être. Comment je le sais ? Ne me demande pas, je n’en ai aucune idée, c’est un simple pressentiment… -Mais…Si tu t’enfuies, où iras-tu ? Cette quête est insensée, tu le sais aussi bien que moi ! -Peut-être bien, mais je dois en avoir le cœur net, trouver la citadelle originelle, c’est mon rêve depuis que je suis toute petite… -Je vois…mais je ne peux pas t’accompagner, je dois encore sauver ma sœur… -Je te comprends Darksky. Donc, disons-nous… -Non ! Instinctivement, je la pris dans mes bras. Non, je ne voulais pas qu’elle parte, pas après tout ce que nous avions vécu ! Elle était comme une deuxième sœur pour moi à présent, je ne pouvais pas être séparé d’elle ! Elle prit alors mes mains dans les siennes et les serra fort. Nous restâmes ainsi plusieurs minutes, c’était tout ce que je pouvais faire à présent, retarder le moment fatal, mais je savais au fond de moi que je ne pourrai pas l’empêcher d’arriver. -Tu as choisi ta voie Darksky, j’ai choisi la mienne, et il semblerait qu’elles ne se croisent plus à partir de maintenant… -Saya… -Va au bout de tes rêves Darksky, et j’irai au bout des miens, c’est une promesse ? -Oui, je te le promets, Saya…dis-je en retenant des larmes. -C’est ce que je voulais entendre, alors maintenant, souris s’il te plait. Je m’efforçais de le faire, mais le résultat dû être atroce. Cependant, Saya, elle, m’adressait un magnifique sourire, comme elle le faisait avant. J’aurais tellement aimé être aussi fort qu’elle. La séparation m’avait toujours été insupportable. Si j’avais été comme Saya, peut-être aurais-je pu surmonter le départ de Laura et sauver Marie à temps… Je relâchai mon étreinte et je la sentis m’échapper. Je ne fis rien pour la retenir, il était trop tard à présent. Après avoir rangé son livre, elle mit son sac sur ses épaules et se dirigea vers la sortie. -Bien, cette fois-ci, c’est vraiment l’heure des adieux, qui sait si nous nous reverrons un jour ; dit-elle d’une voix chargée de regrets -Non, c’est un au revoir, pas un adieu ! Lui lançai-je. -Oui, tu as raison. Au revoir Darksky, et merci pour tout ce que tu as fait, j’ai vraiment passé les plus beaux jours de ma vie avec le grand frère que je n’ai jamais eu… -C’est à moi de te remercier, tu m’as permis de ne pas devenir fou de solitude. -Tu veux vraiment avoir le dernier mot n’est-ce pas ? Ricana-t-elle. -Que veux-tu, je ne peux pas te laisser partir comme ça et ne rien dire. -Tu as certainement raison…Bien, à la revoyure Darksky, je te souhaite sincèrement de retrouver ta sœur. -Et toi, trouves la citadelle que tu convoites tant ! -Bien sûr, aller, Salut ! Elle m’adressa un grand signe de la main avant de franchir la porte. Son sourire fut la dernière chose que je vis d’elle. J’entendis alors ses pas résonner et s’éloigner dans le couloir, jusqu’à disparaitre totalement dans le silence du soir…J’étais à nouveau seul dans cet immense chambre, avec mes souvenirs pour seuls compagnons. Jamais je n’aurais imaginé un dénouement pareil, si je l’avais su, j’aurais refusé dès le début ces quêtes stupides ! Mais, si je l’avais fait, jamais je n’aurais rencontré Saya… A présent, je devais tenir ma promesse, devenir plus fort pour sauver Marie de griffes de Shadow ! Je l’avais promis à Saya en guise d’adieu, et qui sait, peut-être qu’un jour, nous nous reverrons… Et voilà c'est tout pour cette fiction^^ mais l'histoire est loin d'être finie, et on se retrouve donc très bientôt pour la saison 2 dont l'ambiance sera légèrement différente de cette saison 1^^
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 24/05/2019 Grade : [Kuriboh] Echanges (Aucun) Inscrit le 23/07/2010 | Envoyé par kalinkessler le Mardi 21 Mai 2019 à 23:50 très bien cette fic mdr j aime beaucoup le début je lirai la suite paluche
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