Envoyé par le Mardi 14 Juillet 2015 à 23:14 voila l'arc le plus apprécié de la fic! L'arc dédié à laura^^
Chapitre spécial : Laura, l’enfant du destin Spoiler : La sirène du bateau siffla bruyamment, signe de notre départ imminent. Les hautes cheminées commencèrent à cracher une fumée noire qui se rependit tout autour de nous à cause d’un vent fort soufflant dans notre direction. J’étais sur le pont supérieur et je regardai au loin. Derrière ces montagnes imposantes devait se tenir Darksky. Je m’en voulais vraiment de lui avoir annoncé la nouvelle aussi brutalement, mais je n’avais pas eu le courage de lui dire avant. J’aurais préféré que ce jour n’arrive jamais, que nos soirées sur la falaise durent toute l’éternité. Tout ce que j’avais pu lui laisser comme souvenir était une simple carte ainsi qu’une promesse que je ne pourrais même pas tenir, et en échange, je lui avais brisé le cœur… Le bateau se mis en mouvement, je vis la côte s’éloigner peu à peu. Et plus je m’en éloignais, plus Darksky s’éloignait lui aussi. Je détournais le regard, incapable de contempler ce paysage qui m’était si familier plus longtemps en sachant que je ne le reverrai jamais. Je rentrais à l’intérieur du bateau afin de me changer les idées. Je me trouvais au sixième étage, étage du restaurant et de la salle de spectacle pour le soir. Je me rendis compte que je n’avais pas mangé depuis le matin et il devait bientôt être seize heures. Je décidai donc d’aller acheter quelque chose au bar. La salle était assez spacieuse, avec des banquettes, des chaises et des tables pour se reposer après un bon repas, ce que certaines personnes faisaient d’ailleurs. Il y avait peu de monde, si bien qu’un silence de mort y régnait. Je m’assis à une table dans un coin, un serveur corpulent et moustachu vint prendre ma commande avant même que je n’aie eu le temps de regarder la carte. Cela eut l’air de l’agacer que je prenne autant de temps à choisir. Comme il faisait un peu peur, je pris la première boisson que je vis : un verre d’eau payant… Pas exactement ce que j’aurai voulu mais c’était mieux que rien. Il revint quelque instant après avec ma commande d’un air mécontent. Je ne pensais pourtant pas avoir été si désagréable, mais je ne cherchais pas à comprendre ce qui le rendait aussi agressif, cela ne me regardait sûrement pas. Je me mis à regarder par le hublot du restaurant la vue que l’on avait. Elle avait assez peu changée depuis notre départ, la seule différence était que les villes que nous voyions au loin n’étaient plus les mêmes et que la côte disparaissait progressivement. Ne sachant que faire, je sortis mon deck de duel afin de faire le point. Cependant, je ne pouvais pas regarder une seule carte sans que les souvenirs de mes duels avec Darksky ne me reviennent à l’esprit. Il fallait vraiment que je me change les idées. Je finis en vitesse cette eau payante et j’allai explorer les autres étages du navire. Au pont cinq se trouvait un autre restaurant, au pont quatre une salle de jeu pour les enfants, les ponts inférieurs étaient réservés aux véhicules. Je remontai alors vers la dernière partie que je n’avais pas encore explorée, l’endroit appelé « solarium ». Lorsque j’ouvris la porte qui y menait, je compris tout de suite d’où lui venait son nom. Le soleil m’aveugla complètement quelques instants et lorsque je recouvris la vue, ce que je vis m’émerveilla. Il y avait là une immense piscine chauffée, avec même des toboggans géants et un mini sauna. J’avais bien envie d’y faire un tour mais quelque chose derrière attira encore plus mon attention. Je me rapprochais pour mieux voir et mon instinct ne m’avait pas trompé. Il y avait là plusieurs terrains de duels, ainsi que de nombreux joueurs qui me semblaient très forts. J’eu soudain une envie irrésistible de me joindre à eux, mais lorsque je pris mon disque de duel, j’étais comme perdue, ne sachant pas quoi faire. J’eu un moment d’hésitation en revoyant dans cet endroit le parc où j’avais retrouvé Darksky après le tournoi. Il faisait aussi beau qu’aujourd’hui et une même ambiance de rivalité et d’amitié y régnait .Une main se posa sur mon épaule, me faisant sursauter. -Eh bien Laura, qu’attends-tu pour les rejoindre ? Ce n’est pas ton genre de refuser un duel. -Arthur, tu pourrais prévenir avant de faire ça ! -Désolé sœurette mais nos parents m’ont demandé de voir si tout allait bien. Ils ne te trouvent pas dans ton assiette en ce moment, et moi aussi je trouve que tu as l’air différente. -Non, ce n’est rien, je t’assure…mentis-je. -Allons, je vois bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas, tu peux tout me dire tu sais. ; insista-t-il. Oui, je pouvais tout lui dire, c’était vrai. Mon frère était un peu comme mon confident quand les choses allaient mal. Grace à lui, j’arrivai à être toujours de bonne humeur. Mais Darksky était mon secret, un secret beaucoup trop lourd pour être révélé à qui que ce soit, et même si je lui disais, il n’aurait sûrement pas compris ce que je ressentais à ce moment-là, lui qui n’a jamais eu d’ennui. -Je le sais, mais cette fois-ci, c’est différent… Il fronça les sourcils, un peu étonné de ma réponse mais n’en demanda pas plus. Il savait où se trouvait la ligne à ne pas dépasser. -Bien, si tu nous cherches, nous sommes dans la cabine 777 au pont 4. Tu devrais vraiment venir la voir, elle est formidable ; dit-il en s’éloignant. -Peut-être plus tard, j’ai besoin d’être un peu seule pour le moment. Il me laissa tranquille comme je lui avais demandé mais lorsqu’il fut parti, je me sentis complétement perdue et désemparée par la situation. Je m’enfuis au plus vite de cet endroit néfaste, bousculant des dizaines de passagers outrés ou surpris de me voir courir ainsi. Au terme de ma course folle, je me retrouvais devant un large escalier qui semblait mener à la salle des commandes. Je savais bien que je n’avais pas le droit d’y entrer mais mes jambes bougeaient toutes seules, comme attirées par le désir de diriger le navire. Je poussais la lourde porte en fer et je fis un pas dans la pièce. Il n’y avait à première vue personne. Je rentrai alors, et la porte se referma derrière moi en grinçant. Je cherchais à tâtons dans le noir l’interrupteur, lorsque j’entendis dans l’ombre une voix grave et mystérieuse qui semblait m’appeler. J’aurais dû m’enfuir à toute vitesse mais mes jambes ne me répondaient plus tellement j’étais paralysée par la peur. Les murmures de la voix se firent de plus en plus distincts jusqu’à ce qu’elle soit complètement audible, et ce que je compris ne me plus pas vraiment. -La tentation ma petite… ne lui cède pas, elle te consumera jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que rage et désespoir en toi Je reculais d’un pas, terrorisée par cette voix venue de l’enfer par ce qu’elle disait. -Suis tes amis, grâce à eux, tu auras peut-être une chance de t’en sortir…avant qu’il ne soit trop tard… Quelque chose m’agrippa le poignet et je poussais un cri d’effroi. Je voulus me dégager mais rien à faire, cette chose s’accrochait à moi comme si sa vie en dépendait. Soudain, les lumières s’allumèrent brusquement et la voix rauque se transforma en un éclat de rire tel qu’on se serait cru au cirque. Un vieil homme se tenait assis sur un large fauteuil de cuir noir, une pipe à la main et une casquette de marin sur la tête. Il n’avait pas l’air agressif, au contraire, son regard était doux et bienveillant et son rire semblait venir du cœur. Il me fit signe d’approcher, ne pouvant s’arrêter de rire pour me le dire. Il finit par se calmer au bout de quelques minutes et repris brièvement son souffle. -J’espère ne pas t’avoir fait trop peur mon enfant ; dit-il avec un sourire malicieux sur les lèvres, mais c’était tellement tentant, je n’ai pas pu résister. Il fut repris d’un fou rire incontrôlable, ce qui l’empêcha de continuer. J’étais tout de même un peu gênée. Après tout, je m’étais introduite sans autorisation dans sa cabine et il me traitait comme s’il m’avait invitée. Lorsque qu’il se fut enfin calmé, je pris la parole. -Vous pouvez m’expliquer à quoi rimait tout ce cinéma capitaine ? -Mais très certainement mon enfant. Mais d’abord, pour me faire pardonner, que dirais-tu d’un petit verre de quelque chose ? Je ne pouvais pas refuser, cela aurait paru assez impoli. J’acceptais donc et le serveur moustachu de tout à l’heure arriva avec une bouteille de bière et un verre de jus d’orange pour moi. Il n’était toujours pas plus aimable qu’avant mais je n’en tins pas compte. Après avoir fini sa boisson en quelques gorgées à peine, il reprit son récit. -Bien, donc si tu veux savoir pourquoi je t’ai foutu une peur bleue, écoute attentivement : hier, alors que je finissais les derniers réglages sur mon magnifique navire, un homme portant un grand chapeau et un long manteau marron est venu me demander audience. Je l’ai reçu très volontiers, mais à peine avais-je ouvert la bouche qu’il me coupa la parole. « Demain, à 17 heure précises, quelqu’un viendra dans la salle des commandes, et tu lui diras exactement ceci : Ne laisse pas la tentation te consumer, la rage et le désespoir sont enfouis en toi au plus profond de toi, mais si tu suis tes amis, peut-être auras-tu le pouvoir de changer le destin qui t’attend » Il marqua un temps d’arrêt, comme pour se remémorer ce qu’il avait fait ensuite. -Comme tu peux le voir, j’ai pris la liberté de modifier quelques mots pour rendre le texte plus poétique. -Et quel était l’intérêt d’une telle mise en scène ? Vous n’auriez pas pu tout simplement me le dire normalement ? -J’en ai fait trop tu penses ? Oui, tu as peut-être raison, mais c’était tellement tentant. Tu imagines qu’un homme vienne te voir et te dise cela ! Je ne l’ai pas cru une seule seconde mais il avait l’air si sérieux, je n’ai pas eu le courage de le décevoir, surtout que c’est un de mes passager. Mais tu imagines bien que je m’ennuie à mourir seul dans ma cabine depuis que le pilotage automatique existe, un peu de détente de temps à autre ne fait pas de mal, tu n’es pas d’accord avec moi ? Son fou rire repris de plus belle. Quel homme étrange ce capitaine, mais ce qui m’intriguait le plus n’était pas comment il avait mis en place ce stratagème, je m’en fichais complètement même. Ce que je voulais savoir par-dessus tout, c’était qui pouvait bien être cet homme qui lui avait fait passer ce message si mystérieux. Je m’éclipsais en cachette tandis que celui-ci continuait de rire dans son fauteuil, ne remarquant même pas mon départ. Lorsque je mis le nez dehors, un vent glacial plaqua mes cheveux contre mon visage. Cela se faisait ressentir que je n’étais plus sur les côtes françaises et que nous approchions de l’Angleterre. Je me protégeais du froid comme je pus en refermant mon gilet et mettant mes mains dans poches. Il devait être aux alentours de 6 heures et demi. Cet entretien avec le capitaine avait pris plus de temps que prévu, sachant que je comptais y rester à peine trente secondes. Il ne restait qu’une demi-heure avant le diner, auquel j’avais promis à mon frère d’y aller. Cela me laissait encore le temps de déambuler un peu. Il faisait presque nuit, rester sur le pont n’était pas une très bonne idée, on voyait à peine ou l’on mettait les pieds. Je descendis donc prudemment les escaliers pour rentrer me mettre à l’abri du vent. Avant de refermer la porte derrière moi, je jetais un dernier regard vers la côte. Elle avait disparue à présent, nous devions être trop loin et il faisait beaucoup trop sombre. Les couloirs étaient inondés de monde, tous voulant assister au spectacle qui avait lieu dans plus de 3 heures, mais qui, selon les journaux de bord, valait vraiment le détour. Je n’essayais même pas de savoir de quoi il s’agissait, je n’étais pas vraiment d’humeur à plaisanter, et encore moins à pleurer devant une tragédie stupide. Je me souvins subitement qu’Arthur m’avait demandé de venir dans la cabine avant de diner. Je descendis donc au quatrième étage. Je n’eus pas beaucoup de mal à la trouver, elle était juste à côté de la réception. Je frappais à la porte et mon père vint m’ouvrir aussitôt. -Ah, te voilà Laura. Dépêche-toi de te préparer, nous sommes pressés. -Vraiment ? Et que devons-nous faire exactement ? -Nous sommes invités à la table du capitaine, c’est un homme très respectable et qui ne possède pas un grand sens de l’humour, particulièrement en matière de ponctualité. Je faillis m’étrangler de rire en entendant cela. Qu’il ne possède pas un grand sens de l’humour était très exagéré, disons plutôt qu’il a un humour assez spécial, mais je n’osais pas le dire à mon père, il m’aurait encore questionné pour savoir pourquoi j’étais entré dans la salle des commandes et aurait insisté pour s’excusé auprès de lui. Ma mère me tendis une longue robe blanche en dentelle, avec une fleur rose cousue au niveau de la taille, ainsi qu’une paire de chaussures à talon et un serre-tête…La robe et les chaussures passaient encore mais le serre-tête, il n’était pas question que je le porte ! Mais ma mère ne voulut rien entendre malgré mes protestations. Je pris une douche rapidement comme il n’y avait pas de baignoire dans la cabine, ce qui aurait été trop beau. L’eau était juste à la bonne température, ni trop chaude, ni trop froide. Je me séchais en vitesse puis j’enfilais ma robe, qui était trop grande pour moi au passage, si bien qu’à chacun de mes pas, je manquais de tomber par terre, les talons n’arrangeant rien. Mais au bout de quelques essaies peu concluants, je finis par m’y habituer. Au moment de sortir tous ensemble, Arthur rentra dans la pièce tout essoufflé. Il portait un beau costume noir, constitué d’un pantalon assez élégant et d’une veste surmontée d’un nœud papillon dont il n’avait pas besoin, il aurait été mieux sans, mais c’était sûrement un coup du même genre que mon serre-tête, donc je me retins de rire. -J’ai enfin trouvé ce que tu cherchais papa. Il lui tendit un petit bout de papier avec quelque chose d’écrit dessus mais que je n’arrivais pas à lire. -Merci Arthur, je pense que maintenant nous pouvons y aller. -J’espère sincèrement que tu ne m’as pas fait courir dans tout le navire pour rien, il fait plus de six étages ! -Pas d’inquiétude, ce bout de papier pourrait nous sauver la vie. -Si tu le dis… Nous remontâmes vers la salle de restaurant, mais au lieu d’aller au bar comme je l’avais fait, nous nous dirigeâmes vers une autre salle derrière. Lorsque je franchis la porte, l’ambiance y était totalement différente. Des colonnes en or, ou du moins dorées, ornaient chaque coin de la salle, le plafond était peint de façon à ce qu’il ressemble à une nuit étoilée par une belle soirée d’été. Les chaises étaient remplacées par de luxueuses banquettes, bien plus belles qu’au bar, et les tables étaient déjà mises comme si elles nous attendaient. Il y avait peu de monde mais je pouvais sentir une sorte de convivialité se dégager de cet endroit. Je repérai le capitaine un peu plus loin en grande conversation avec un jeune couple à l’air prétentieux, mais nous devions avoir l’air pas mal non plus dans nos costumes. Nos parents s’avancèrent vers lui d’un pas décidé et il ne manqua pas de le remarquer et me fit un grand sourire lorsqu’il me vit. -Bonsoir monsieur et madame Garden, c’est un honneur de vous avoir parmi nos hôtes ce soir ; dit-il avec une révérence presque grotesque. Je le savais théâtral mais pas au point d’en devenir ridicule. Mon père parut un peu déconcerté par ce geste mais continua comme si tout était normal. -Bonsoir capitaine, c’est à nous de vous remercier de votre hospitalité sur votre magnifique navire. -Allons monsieur, ne soyez pas aussi solennel avec un vieux loup de mer comme moi ; dit-il en lui donnant un tape dans le dos comme à un vieux copain. -Euh…oui, bien entendu…je vous présente ma femme et mes enfants, Laura et Arthur. Mon frère s’avança pour lui serrer la main mais il ne le remarqua même pas, portant toute son attention sur moi. -Ainsi donc, cette charmante demoiselle est votre fille, intéressant…Dit-il avec un sourire malicieux. -Vous vous connaissez déjà ? Dit mon père un peu surpris. -Et comment ! La petite s’était perdue et s’est retrouvée dans la salle des commandes ; s’exclama-t-il en me faisant un clin d’œil complice. -Je suis vraiment désolé capitaine, j’espère qu’elle ne vous a pas trop embêté, elle peut-être fatigante parfois… -Comment ! M’écriai-je presque offensée. -M’embêter ? Moi ? Vous plaisantez j’espère, votre fille est charmante, sympathique et elle m’a fait bien rigoler avec son air apeuré quand elle est rentrée ! Il se mit à rire de plus belle. Mon père ne savait vraiment plus où se mettre. Heureusement que j’y étais préparée, car sinon, j’aurais sûrement été comme lui. Arthur semblait vexé d’avoir été ignoré de la sorte et boudait dans un coin. Quand le capitaine eut enfin finit sa crise, il nous proposa de passer à table, ce que nous acceptâmes volontiers. Je serais bien incapable de décrire avec précision ce que nous avions pris comme je n’en avais aucune idée, mais une chose était sûre, c’est que tout était délicieux. Le diner se passa bien, mon père avait l’air d’avoir compris la vraie personnalité du capitaine et essayait tant bien que mal de comprendre son humour très spécial. Je parlais avec ma mère et Arthur de notre nouvelle vie à Londres. J’appris que nous serions dans un collège français, et que par conséquent, nous n’aurions pas à apprendre l’anglais. Nous aurions aussi une maison dans la banlieue de Londres et que nous aurions besoin de prendre le bus tous les matins pour nous rendre à l’école. A la fin du repas, le capitaine nous proposa de venir voir le spectacle avec lui. -Non, non, nous ne voudrions pas abuser de vous ; lui dit ma mère. -Mais non, je serais très heureux que vous veniez avec moi justement, et puis, j’ai déjà pris des places pour vous. Mon père n’eut d’autres choix que d’accepter son offre. Le spectacle était tout, sauf ce à quoi je pensais. Des duellistes déguisés comme les plus grand héros de l’histoire du duel reconstituaient les plus belles scènes de bataille. Je reconnus Yugi, le maitre du jeu, Pegasus le créateur, Kaiba, le directeur de la célèbre Kaiba korp, Yusei, l’inventeur du programme fortune et beaucoup d’autres qui m’étaient moins familiers. Les scènes étaient vraiment bien faites, et même les monstres légendaires semblaient réels, tels que le grand léviathan ou encore les esprits de la terre immortels. Tout cela me donna une envie irrésistible de disputer un duel sur le champ. Le capitaine vit mon enthousiasme et pris soudainement la parole sans prévenir personne, interrompant les duels en cours. -Votre attention s’il vous plait, c’est votre capitaine qui vous parle. Tous les regards se tournèrent vers nous et je me fis toute petite, sentant qu’il allait faire quelque chose qui n’allait pas me plaire. -Tout d’abord, merci de voyager sur notre compagnie, je suis très heureux de vous avoir tous ici ce soir. Il y a ici une jeune fille du nom de Laura qui aurait très envie d’affronter l’un de vous ! Et voilà, ce que je craignais arriva… -Que ceux qui se sentent assez forts pour l’affronter montent sur scène ! Des murmures s’élevèrent de toutes parts, tous se demandant ce que j’avais de si spécial pour interrompre le spectacle. -Et bien, on peut dire que tu ne fais pas les choses à moitié quand tu veux quelque chose ; ricana mon frère. -Mais non, je ne veux pas ! Protestai-je. -Allons, allons, elle est juste un peu timide, je suis sûr qu’un adversaire de taille la motivera ! Dit-il en me poussant vers la scène d’un geste amical. Un homme se détacha de la foule. Il était grand, portait un grand manteau et son visage était caché par un imposant chapeau marron. -Ah, je vois que monsieur est volontaire ! Quel est votre nom ? -Hél…Eric. C’était étrange mais j’avais l’impression de l’avoir déjà vu, même si ce nom d’Eric m’était totalement inconnu. Il était trop tard pour reculer désormais. Je sortis mon deck, mon disque et je me mis en position. -Voyons de quoi tu es réellement capable… Je devais avoir mal entendu. J’avais cru lire dans sa voix comme un ton de défi. Et bien il n’allait pas être déçu ! -Bien, que le duel commence ! Cria le capitaine dans son micro. -Je prends la main ; commençais-je. Je commence en défaussant mon Hérisson à boulon pour invoquer Hors la loi synchronique Ensuite, j’active l’effet de mon Hérisson à boulon : comme je contrôle un monstre syntoniseur, je peux l’invoquer spécialement depuis le cimetière. Mais ce n’est pas tout, j’active maintenant l’effet du Guerrier double qui se trouve dans ma main : comme j’ai invoqué un monstre depuis mon cimetière, je peux l’invoquer spécialement. Je synchronise le Hors-la-Loi Synchronique avec le Guerrier Double afin d’invoquer le Guerrier Nitro, ce qui me donne droit à 2 jetons en cadeau. Je pose une carte face cachée et je termine mon tour. A vous « Eric ». -Je m'attendais à un duel plus intense, mais ce n’est pas grave, je m’en satisferai. -Allez-y, faites mieux si vous vous en pensez capable ! -Pas de problème. Je pioche et j’invoque Octo Paralyseur. Comme il est sur le terrain, ton guerrier nitro ne pourra plus attaquer ni être sacrifié ! -Et alors ? Il est toujours plus fort que votre poulpe ! -C’est ce que l’on verra. J’active Téléporteur d'urgence pour faire venir sur le terrain le Commandant psychique en mode attaque. J’active ensuite Laboratoire de recherche cérébrale. En plaçant un compteur sur elle, je peux invoquer un autre monstre psychique directement depuis ma main et je choisis le Docteur Cranium -Il est bien joli mais il ne sert à rien… -C’est ce que tu penses. Je synchronise le commandant psychique avec docteur cranium et octo paralyseur afin de faire venir sur le terrain ma carte maitresse, j’ai nommé Archdémon du monde mental ! Maintenant, voila Lueur du futur. Je retire donc l’octo paralyseur du cimetière pour que mon archdémon gagne 800 points d’attaque. Aller archdémon, détruit son guerrier ! -Pas si vite, j’active Epouvantail de ferraille pour annuler votre attaque ! -Tu ne fais que retarder l’inévitable…Je pose une carte face cachée je termine ainsi mon tour. -Donc c’est à moi, je poche… Cette carte…oui, je voyais comment l’emporter en un seul tour…Mais cela impliquait de faire venir ma carte maitresse sur le terrain. Etait-ce vraiment une bonne idée de dévoiler ainsi mon jeu ? Après tout, sa carte face cachée aurait pu être dangereuse. Mais si je ne le faisais pas, j’allais subir un maximum de dégâts au tour suivant… -J’invoque donc Spore en mode attaque. Je le synchronise avec le Guerrier Nitro avec un jeton pour invoquer… Je me souvins tout à coup que cette carte, je ne m’avais plus en ma possession. Je l’avais donnée à Darksky en cadeau d’adieu…J’allais devoir improviser… -Je disais donc, je les synchronise afin d’invoquer Larve de brume sur le terrain, et grace à son effet, je renvoie dans votre main l’archdémon, le laboratoire et votre carte face cachée ! -Non ! MonMur de Fer Impérial …C’est impossible ! Selon SES calculs, tu aurais dû invoquer trishula, pas cette horreur ! -Je suis pleine de ressources on va dire…mais revenons-en à nos moutons, comme votre Labo est parti en fumée, vous recevez 1000 points de dommage Eric : 3000 – Laura : 4000 -Maintenant, je passe mon Hérisson à boulon en mode attaque et…et bien vous avez perdu je crois car je vous attaque avec mes deux monstres ! Eric : 0 – Laura : 4000 Un tonnerre d’applaudissement s’éleva parmi la foule lorsque le capitaine annonça ma victoire écrasante. Mais je n’étais pas satisfaite de cette victoire. Il y avait quelque chose qui m’avait manqué durant ce duel. Je m’avançais pour serrer la main à mon adversaire comme je le faisais à la fin de chaque duel, mais en m’approchant, je l’entendis marmonner quelque chose qui ressemblait à « Ainsi donc, Il avait raison, cette Laura est bien aussi forte qu’il l’avait prédit. Il nous faut à tout prix l’empêcher dans tomber entre les mains de cet ennemi mystérieux que le maitre a vu, sans quoi nous n’aurions aucune chance… » Je devais rêver ! C’était la deuxième fois en une journée que j’entendais des choses étranges et terrifiantes à mon sujet. Je voulus l’interroger sur ce qu’il venait de dire mais à peine avait-je relevé la tête qu’il avait disparu comme par enchantement. Je regardais le public pour voir s’il ne s’y était pas caché mais il y avait tant de monde, impossible de distinguer quelqu’un parmi eux. Mon frère vint pour me féliciter, de même que le capitaine. -Bien joué Laura, tu lui as réglé son compte comme il le fallait, mais dis-moi, comment as-tu sur que sa carte face cachée était mur de fer impérial, qui empêche les cartes d’être retirées, et par conséquent, rend trishula inutile ? Demanda-t-il surpris. -N’oublie pas à qui tu t’adresses ; lui dis-je avec un ton qui se voulait confiant. -J’avais raison de vous faire combattre ; dit le capitaine un grand sourire aux lèvres. Vous êtes vraiment incroyable et je suis sûr que le public aura bien préféré un duel réel plutôt que de la reconstitution historique, qui laisse à désirer, il faut le dire. La soirée se termina dans une ambiance joyeuse et détendue. De nombreuses personnes du public vinrent eux aussi me féliciter pour leur avoir donné un beau spectacle, d’autres vinrent me défier mais perdirent toutes chacun leur tour. Mais tout comme durant mon duel contre l’homme mystérieux et depuis mon départ, je sentais comme un vide en moi en les disputant. Cela ne m’était jamais arrivé auparavant. Pour moi, chaque duel était unique mais depuis que j’avais quitté Darksky, tout cela s’était envolé, évaporé lors de notre dernière rencontre sur la falaise…En pensant à cela, l’émotion me subjugua. Je dus sortir pour ne pas paraitre ridicule devant tout le monde, et surtout, j’avais besoin d’être seule quelques instants. Une fois dehors, l’air froid de la mer me fouetta le visage comme une lame glacée. Je grelottais dans ma légère robe de soie blanche et je n’avais rien pour me protéger, mais au moins, j’étais sûre que personne ne viendrait me déranger sur le pont à une heure pareille. Il devait être aux alentours de deux heures du matin, tout était calme. Le bruit du bateau avançant sur les flots et le clapotis des vagues se fracassant avec violence sur la coque étaient les seuls bruits que l’on pouvait entendre. Même les rires de la soirée semblaient inaudibles dans le silence de la nuit. Je trouvai un endroit agréable vers l’avant du bateau et je m’assis là, à même le sol et je commençai à réfléchir. Cela faisait à peine un jour que j’avais dit adieu à Darksky, et pourtant, j’avais l’impression qu’une éternité s’était écoulée. Je repensais alors à son cadeau d’adieu que j’avais conservé précieusement sans le lire, de peur de le perdre ou de l’abîmer. Je dépliai le petit bout de papier et quelle ne fut pas ma surprise lorsque je trouvai à l’intérieur un poème, ou peut être une chanson qui sait. Cela avait été écrit de sa main, il n’y avait aucun doute là-dessus, je reconnaitrai son écriture entre mille. La quasi pleine lune me permettait de voir distinctement tout ce qui était écrit. Je commençais alors à lire un passage au hasard : « Laura, le temps passe et me remplit de toi. J'n'avais besoin de personne et tant de place pour toi. Oh oh, Laura, petit rien du tout mais tout pour moi, Tous ces conseils qu'on donne, tu ne les entendras pas. J'ai dépensé tant de forces Pour des empires en papier, Des rêves déjà presque oubliés, Mais que le diable les emporte ! Tout me semble dérisoire, Evaporé dans le bleu de ton regard… » Qui aurait cru que derrière ce regard impassible se cachait une véritable âme de poète ; me dis-je en riant. Je continuai ma lecture, de plus en plus fascinée par ce qu’il avait composé : « Je n'attendais rien de toi, qu'une raison d'être là, Juste une trace avant de partir. Mais de tes rires et de tes bras, Tu m'inventes un avenir, te regarder pousser me fera grandir. » Je sentis les larmes me monter aux yeux en lisant les dernier vers. Ainsi, il savait déjà qu’un jour, nous nous séparerions, et pourtant, il avait continué à m’aimer pour ce que j’étais…C’était moi qui lui donnait la force d’avancer chaque jour, et je ne m’en étais même pas rendu compte ! Comment avais-je pu être aussi aveugle ?! En fait, je n’avais pensé qu’à moi, qu’à ce que notre séparation pourrait ME faire, sans penser réellement à ce qu’il aurait pu ressentir lorsque je lui ai annoncé mon départ…Tout ce qui m’importait était de repousser au maximum ce jour, de lui cacher la vérité en quelque sorte…J’avais vraiment été stupide sur cette histoire, et maintenant, qui savait s’il m’aimait encore…Je ne plus me contenir plus longtemps et je laissais le flot de larmes en moi se déverser comme un torrent incontrôlable. La nuit résonnait de mes plaintes, et les étoiles étaient les seules témoins de ce que je vivais en ce moment. Je lançais un appel dans le vent, espérant qu’il puisse le porter jusqu’à Darksky, lui dire à quel point j’étais désolée, que si j’avais la possibilité de tout recommencer, je le ferai sans hésiter, et cette fois-ci, je saurais être à la hauteur de son amour…Le vent redoubla d’intensité comme pour me dire qu’il avait entendu mon appel de détresse. -C’est un bien beau souhait que de vouloir refaire l’histoire pour l’être qui nous est cher ; dit une voix derrière moi. Je me retournai brusquement, et je vis le capitaine s’approcher avec un sourire malicieux aux lèvres ainsi qu’une pipe à la main. J’espérais sincèrement qu’il ne m’avait pas entendue me plaindre. -Désolé si je t’ai encore une fois surprise, j’étais sorti fumer et j’ai entendu quelqu’un pleurer sur mon navire. Je n’imaginais pas un instant qu’il pouvait s’agir de toi mon enfant. -Ce n’est rien ; lui dis-je avec une voix tremblante. Le capitaine vint se placer à côté de moi et regarda fixement un point dans les ténèbres de la nuit. Son expression s’était tout à coup durcit. Il n’avait plus du tout son air décontracté et plaisantin. Au contraire, il semblait pensif et triste à cause d’une chose qui devait me dépasser. J’attendis quelques instants qu’il brise le silence, mais à ma grande surprise, il ne dit rien. Je pris alors la parole, déconcertée par son attitude. -Capitaine, vous avez dit de refaire l’histoire pour l’être aimé… -Oui, en effet, c’est ce que j’ai dit ; dit-il avec un ton nostalgique. Si seulement j’avais pu le faire…Vois-tu mon enfant, il y a longtemps, lorsque je devais avoir vingt ans, j’avais deux amours dans la vie : la mer…et une femme du nom de Silène. Je me souviens encore de son visage, doux comme un ange, toujours joyeuse et son regard…bleu comme la mer la plus calme… -Et…que lui est-il arrivé ; demandai-je prudemment. -Malheureusement pour moi, elle avait une peur bleue de l’océan car elle avait perdu toute sa famille en mer lorsqu’elle était petite. J’ai dû faire un choix entre ma carrière et donc renoncer à Silène, ou bien renoncer à la mer pour toujours et vivre avec elle… J’ai choisi la mer, et Silène a disparu de ma vie. Au départ, je pensais vraiment avoir fait le bon choix, mais j’étais jeune et inconscient et je me voyais avec un brillant avenir dans la marine…Aujourd’hui, je me demande si je n’aurais pas dû faire ma vie avec elle plutôt que de moisir ici sur mon bateau, seul… Il me regarda droit dans les yeux. C’était la première fois de la journée que je ne voyais en lui aucune ironie ni de joie. Il était si sérieux que cela faisait presque peur. -Mais toi, tu es jeune, tu as tout le temps pour réfléchir. Ce que je veux te dire Laura, c’est : ne renonce pas à tes rêves, sans cela, la vie ne vaut même plus la peine d’être vécue et surtout, lamour est la plus belle chose qui nous ait donné, ne l’oublie jamais. Si tu aimes quelqu’un de tout ton cœur et de toute ton âme, alors rien ne pourra vous séparer, pas même l’éloignement ou le temps. Cette dernière phrase me fit ouvrir les yeux sur moi-même. Il avait raison, j’avais fait une promesse à Darksky, qu’un jour, nous nous reverrions et je comptais bien la tenir désormais, même si cela devait prendre plusieurs années. Et quand ce jour arrivera, nous ne serions plus jamais séparés. Ce capitaine était moins bête qu’il n’en avait l’air finalement, il était même plutôt très intelligent et de bon conseil. -Merci ; dis-je dans un murmure presque inaudible. -Mais de rien mon enfant, cela faisait longtemps que je n’avais pas parlé de cette histoire à quelqu’un. Je crois bien que la dernière fois, je devais être à moitié saoul…Et n’oublie pas, les rêves sont à la base de tout dans ce monde ; dit-il en s’éloignant. J’étais à nouveau seule sur le pont du bateau, mais désormais, je me sentais libérée du poids de mon « mensonge » envers Darksky. J’avais maintenant la certitude que cet adieu sur la falaise n’était qu’un au revoir. -M’entends-tu Darksky ! Criai-je dans la nuit, nous nous reverrons bientôt ! En attendant ce jour, prends soin de toi… J’essuyais les quelques larmes qui restaient encore pendues à mes yeux, puis, lançant un ultime regard au lointain, je rangeai le poème précieusement dans la poche de ma robe. En me relevant, je me rendis compte à quel point j’étais engourdie, j’arrivais à peine à tenir debout. Je réussis à me trainer tant bien que mal jusqu’à la porte. Une fois à l’intérieur, la climatisation du bateau me revigora d’un seul coup. Il n’y avait plus personne désormais dans les couloirs, le spectacle devait être terminé depuis longtemps déjà. Je regagnais lentement la cabine, m’égarant un peu sur le chemin à cause de la fatigue mais je finis par la retrouver. Ma mère vint m’ouvrir, me grondant un peu au passage pour avoir disparue en plein milieu de la fête sans prévenir, mais j’étais si épuisée que je n’avais même plus la force de me défendre. Je m’allongeais sur mon lit et je m’endormis immédiatement toute habillée. Lorsque je me réveillai le lendemain, il devait être aux alentours de midi et tout le monde était déjà sur le départ. Mon frère passa en coup de vent devant moi en me criant de me lever sans quoi il partirait sans moi. Je m’étirai, histoire de me donner un peu de courage avant d’entamer cette journée qui s’annonçait d’ores et déjà épuisante. Heureusement pour moi, je n’avais pas à m’habiller comme je portais toujours la robe de la veille, c’était au moins ça de fait. Je fis moi aussi mes bagages, c’est-à-dire la trousse de toilette, un jean, un tee-shirt et le poème et je sortis ma valise dans le couloir avec les autres. Ils avaient tous l’air de m’attendre. -Te voilà enfin ; ricana Arthur, je croyais que tu n’allais jamais te réveiller. -Arrête un peu de l’embêter ; le repris ma mère, nous ne sommes pas si pressé, le bateau n’arrivera au port que dans une heure. -Oui, mais ils voulaient que nous sortions de la chambre à 11 heures et il est midi, il était temps que tu viennes Laura ; râla mon père. Bien, en attendant, vous pouvez faire un tour sur le bateau, mais tachez d’être à l’heure pour l’arrivée. Nous serons sur le pont supérieur ; dit-il en prenant cette direction. Faire un tour, il en avait de bonnes, nous n’étions plus des bébés tout de même ! Parfois, j’avais vraiment l’impression de ne pas être prise au sérieux par les autres…Je me rappelai tout à coup du duel que j’avais disputé contre l’homme nommé « Eric ». Il était très bizarre celui-là aussi, mais quelque chose me poussait à le revoir avant de descendre. -Bien, comme je suis le grand, c’est à moi de veiller sur toi ; dit-il avec un ton qui se voulait supérieur. -Causes toujours, mais moi j’ai d’autres chats à fouetter ; dis-je en scrutant les environs. -C’est-à-dire ? demanda-t-il intrigué. -Tu n’aurais pas vu le type de l’autre soir par hasard depuis hier ? -Lequel ? Mon frère était vraiment incorrigible. Il n’y avait que lui pour ne pas comprendre que je parlais de l’homme au chapeau et au manteau marron que j’avais affronté. -Laisse tomber et viens avec moi ; dis-je exaspérée. Nous tournâmes un bon quart d’heure dans le navire à le chercher sans succès, jusqu’à ce que nous tombions sur le capitaine qui avait l’air de sacrément bonne humeur. Il sifflotait et dansotait dans les couloirs comme un petit enfant et lorsqu’il me vit, il me serra dans ses bras. -Ah mon enfant, je suis si content de te voir. -Moi aussi capitaine je suis contente de vous voir, mais si vous pouviez me lâcher, ça serait sympa… -Oui, bien sûr, alors, que faites-vous par cette belle matinée ensoleillée ? -Euh…nous attendons l’arrivée du bateau ; répondit mon frère déconcerté. -Oh, mais c’est très bien tout ça ! Et figure toi ma petite Laura que grâce à toi, j’ai enfin eu le courage de reprendre contact avec Silène ! Elle n’a pas changé d’un pouce, et en plus, elle est prête à me pardonner pour ce que j’ai fait, n’est-ce pas formidable ? -Si capitaine, je suis très heureuse pour vous…Mais ne sauriez-vous pas dans quelle cabine se trouve l’homme que j’ai affronté hier ? -Normalement je n’ai pas le droit de divulguer de telle informations mais comme c’est toi, je veux bien faire une exception. Il se trouve dans la cabine 666, pas très loin d’ici. Quant à moi, je vais aussi me préparer à descendre pour la retrouver après toutes ces années, ce voyage aura été mon dernier ; dit-il avec un ton presque nostalgique, même si je discernais dans sa voix plus de bonheur que de regrets. Mon frère me regarda avec un air interrogateur. Apparemment, il n’avait rien compris à ce qui venait de se passer, mais cela n’avait aucune importance, nous avions la chambre de l’homme, et c’était tout ce qui m’importait. -Je t’expliquerai plus tard ; lui dis-je en le tirant par le bras. En chemin, Arthur se plaignit que je lui faisais trop de cachoteries, que si je ne lui en disais pas plus, il ne me suivrait pas plus loin, mais comme il continuait d’avancer, je n’en tins pas compte. Une fois devant la cabine 666, je lui dis de se taire une bonne fois pour toute et j’entendis notre homme parler dans un téléphone. Il avait mis le haut-parleur, comme s’il voulait que tout le monde puisse l’entendre, à moins qu’il ne soit à moitié sourd…quoi qu’il en soit, l’autre homme au bout du fil avait une voix à glacer le sang. -Vous aviez raison maître, la fille es bien aussi forte que vous l’aviez dit, peut-être même plus… -Bien, dans ce cas, il n’y a plus une minute à perdre…si la vision que j’ai eue est exacte, si cet homme assoiffé de pouvoir la trouve avant nous, nous n’aurons aucune chance de réaliser mes projets…C’est dans cette optique que je t’ai demandé de l’avertir. -C’est de toi qu’il parle ? Chuchota mon frère. -Je n’en sais rien, tais-toi et écoute ; lui répondis-je sur un ton peu confiant. Les deux hommes marquèrent une pose dans leur conversation puis je l’entendis se lever. J’avais peur qu’il ne nous ait entendus, mais j’étais paralysée par la peur, incapable de bouger. Arthur me fis signe de partir tant que nous en avions encore l’occasion mais il fallait que j’entende la fin de leur conversation. A mon grand soulagement, je l’entendis ouvrir un placard et prendre quelque chose avant de se rasseoir. Pendant ces quelques secondes, mon cœur avait failli décrocher tellement j’étais stressée. -Dans ce cas maitre, pourquoi ne pas la faire disparaitre tout simplement ? Grace à ce que vous m’avez donné, je pourrais le faire aisément. -Non ! Cria l’homme à la voix glaciale, tu as oublié la défaite qu’elle t’a infligée ! Si cela se reproduisait, tout serait fichu ! Je ne peux peut-être pas agir par moi-même en ce moment, mais dès que je serais libre, je viendrai m’en occuper personnellement. En attendant, ne fait rien tant que je ne t’en ai pas donné l’ordre. -Bien maitre, il en sera fait selon vos désirs. -Je compte sur toi, ne me déçoit surtout pas Sayer. La communication s’arrêta là. Je regardais mon frère droit dans les yeux. Il avait l’air effrayé et moi aussi. Ce coup de fil était pour le moins inquiétant. Nous décidâmes de ne pas faire de vieux os prêt de cet endroit et d’aller rejoindre nos parents. -Dis-moi Laura ; tu leur as fait quoi à ces types pour qu’ils t’en veuillent à ce point ? -Mais rien du tout ! Je ne les connaissais même pas avant hier soir ! Répliquai-je sur la défensive. -C’est bon, je plaisantai ! -Ce n’est pas drôle ! J’ai des cinglés à mes trousses et toi on dirait que cela t’est bien égal ! A ma grande surprise, il s’arrêta en plein milieu du chemin et je lui rentrai dedans. J’allais râler mais il me prit dans ses bras dans un geste protecteur. -Ne t’inquiète pas Laura, je ne laisserai personne te faire du mal, jamais… J’avais parfois du mal à comprendre mon frère mais je sentais que cette fois-ci, il était sincère. Je n’essayais pas de me dégager de son étreinte où je me sentais en sécurité. Cela me rappela Darksky, il aurait sûrement agit de la même façon le connaissant. Lorsqu’il me relâcha, la sirène siffla trois fois. -Je crois que nous sommes enfin arrivés…Allons rejoindre papa et maman sinon ils risqueraient de s’inquiéter. Nous courûmes jusqu’au pont où nous retrouvâmes nos parents qui semblaient nous attendre. Les côtes anglaises étaient en vue. De là où nous étions, j’aurai été incapable d’affirmer que nous étions bien en territoire Anglais, rien ne semblait différent, à part un épais brouillard qui entourait la ville, mais mis à part cela, tout était comme à notre départ. -Nous voilà arrivés. C’est une nouvelle vie qui nous attend derrière ce brouillard ; me dit mon frère. -Oui, et espérons simplement…qu’elle soit heureuse…murmurai-je en repensant à Darksky. Voila, j'ai essayé d'inclure les balises des cartes pour rendre le duel plus lisible^^
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Envoyé par le Dimanche 19 Juillet 2015 à 00:53 Chapitre spécial Laura : Un nouveau départ
Spoiler : Le bateau accosta dans le port et nous descendîmes parmi les premiers passagers. Lorsque je fus sur le quai, j’entendis depuis le pont quelqu’un qui m’appelait malgré le bruit des moteurs. Je me retournai et je vis le capitaine en train de me faire de grands signes depuis l’avant du bateau. Je lui répondis avec un salut de la main comme je ne comprenais pas vraiment ce qu’il voulait, même si j’imaginais qu’il me disait au revoir. Il s’interrompit soudain et disparu à l’intérieur et revint quelques instant après avec un haut-parleur et se mit à crier dedans. -Bonne chance ma petite ! Hurla-t-il comme s’il voulait que tout le monde soit au courant. Merci pour tout et n’oublie pas ce que je t’ai dit : ne renonce pas à tes rêves, jamais ! Tu as en toi l’étoffe des plus grands champions, tu iras très loin dans la vie ! Tout cela était très gênant, d’autant plus que tous les regards s’étaient tournés vers moi et que le capitaine se penchait dangereusement au-dessus de la barrière manquant de tomber à chaque instant. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir, il m’avait supporté au moment où j’étais au plus mal, j’étais presque heureuse qu’il n’ait pas oublié ce qu’il m’avait dit. -Je ne l’oublierai pas capitaine ! Lui dis-je Il n’aurait pas dû entendre ce que je venais de dire mais je crus voir l’esquisse d’un sourire sur sa figure après avoir prononcé cette phrase. Nos parents revinrent juste après avec une énorme voiture qu’ils avaient commandée avant de partir. Nous mîmes tous les bagages dans le coffre et puis nous nous éloignâmes du port en direction de notre nouvelle demeure. Nous traversâmes brièvement Londres, en passant devant quelques monuments tels que Big ben ou Buckingham palace. Nous arrivâmes ensuite dans la banlieue londonienne, dans un petit village nommé Viridian, à dix minute à peine de la grande ville mais qui semblait perdu en pleine campagne. Une paix royale y régnait, notre voiture devait être la seule source de bruit de la ville. Il y avait une grande avenue, the grand Street, pas très original comme nom je l’admets, qui débouchait sur plusieurs ruelles adjacentes, toutes très lumineuses. Chaque maison avait accroché à sa porte un bouquet de fleurs toutes différentes, donnant une certaine gaité à cet endroit qui était assez endormi. Nous continuâmes sur la grande avenue jusqu’à la mairie où nous nous engouffrâmes dans une sorte de passage couvert lugubre et peu attirant. Lorsque nous en sortîmes, je pus découvrir un magnifique jardin fleuri et derrière, un immense manoir. -Dites-moi…ce n’est tout de même pas ici que nous allons vivre ? Demandai-je émerveillée. -Et si, c’est tout de même mieux que notre ancienne maison n’est-ce pas ? Répondit ma mère. -Cet endroit a vu naitre les premiers membres de notre famille il y a des générations et je viens d’avoir les moyens de le racheter grâce à mon nouveau travail; dit mon père assez fier de lui. -Je sens que je vais m’y plaire ; affirma mon frère. Le parc faisait une bonne dizaine d’hectares, avec pas mal de verdure, des arbres bien alignés, des plantes coupées en carré, une fontaine avec un ange crachant de l’eau de sa bouche. Il n’y avait pas beaucoup de place pour se promener en dehors des allées sans risquer de détruire tout le jardin mais une grande pelouse un peu en recul compensait le manque de place. Nous nous arrêtâmes sur les pavés, juste devant le portail du manoir. Il était non seulement imposant mais avait aussi un certain charme. Deux statues ornaient la porte d’entrée et semblaient garder le manoir des intrus. La couleur de la pierre avec laquelle il était fait reflétait les rayons du soleil si bien que l’on pouvait avoir l’impression qu’il était couvert d’or. Du lierre grimpait aux fenêtres et créait quelques fissures mais rien de bien grave d’après ce que je pouvais voir. Tandis que les autres déchargeaient nos bagages, j’en profitais pour faire le tour. L’arrière du manoir ressemblait assez à l’avant, mis à part qu’il n’y avait pas de porte pour y rentrer et que le soleil ne se reflétait pas sur les murs. Au fond du jardin il y avait une petite cabane de bois à l’abandon, sûrement construite par les précédents propriétaires. Je me dis tout de suite que dès que j’en aurais le temps, je la remettrai en état. Je rentrai ensuite à l’intérieur de la bâtisse lorsque je croisais un grand homme presque chauve en costume, portant des gants blancs, des lunettes rondes et une grande moustache grise. -Veuillez m’excuser mademoiselle ; dit-il avec une révérence. -Papa, c’est qui le type avec la moustache ? Demandai-je surprise de voir un inconnu dans la maison. -Je vois que tu as fait connaissance avec Arnold, notre nouveau major-d’ homme. -Enchanté mademoiselle Laura, s’il y a quoi que ce soi que je puisse faire pour vous, appelez-moi. -Il est très serviable, tu ne trouves pas ? Dit mon père quand Arnold se fut éloigné. -Oui, sûrement… Cela ne me plaisait pas plus que ça d’avoir quelqu’un toujours sur mon dos à me dire ce que je devais faire en permanence mais je me dis que j’allais devoir m’y faire. Mon père me montra ma chambre au premier étage. Elle était très spacieuse, il y avait là assez de place pour mettre toutes mes affaires et même plus. Elle ne ressemblait en rien à ma précédente chambre mais je m’y sentais déjà comme chez moi. Peut-être était-ce tout ce dont j’avais toujours rêvé, la vie de château…Mon lit était déjà fait à mon arrivée et la première chose que je fis fut de sauter dessus. Il était parfait, ni trop grand ni trop petit, moelleux et placé juste à côté de la fenêtre. De là, je pouvais voir presque tout le jardin et même la ville de Londres au loin perdue dans le brouillard. Le reste de la soirée se passa à placer aux meilleurs endroits possibles tous les meubles, arranger ceux qui étaient déjà en place, vérifier l’eau, l’électricité et le chauffage, prendre connaissance de toutes les pièces pour ne pas se perdre. Arthur avait sa chambre juste à côté de la mienne tandis que nos parents avaient la leur au rez-de-chaussée. La salle à manger et le salon se trouvaient prêt de l’entrée, de même que la cuisine. Il y avait encore un certain nombre de pièces inutilisées pour le moment qui servaient de débarras en attendant de leur trouver une utilité. Il faut dire que nous n’avions pas l’habitude d’avoir autant de place. Les jours qui suivirent notre arrivée en ville furent consacrés à diverses choses pratiques comme faire connaissance avec nos voisins, visiter la ville, remplir des papiers administratifs, repérer le chemin de l’école ; rien de bien passionnant à mon goût. Nous ne devions reprendre les cours qu’à la fin de la semaine, ce qui me laissait un peu de temps pour me remettre de mes émotions dues au voyage. J’avais rangé le poème de Darksky dans le tiroir à côté de mon lit et je le relisais assez souvent jusqu’à le connaitre par cœur. Arthur s’était déjà fait plusieurs amis parmi nos voisins et passait le plus clair de son temps avec eux. Moi, je n’avais pas très envie de sortir. Je préférais rester dans le jardin, à tourner, en connaitre tous les recoins et toutes les cachettes. J’évitai aussi le plus possible Arnold qui ne m’inspirait pas confiance derrière ses airs de major-d ‘homme respectable et ses gants blancs. Il y avait aussi un centre de duel dans la ville, mais bizarrement, il ne m’attirait pas du tout. Il faut dire qu’à chaque fois que j’avais tenté d’y livrer un duel, ceux que j’avais faits avec Darksky me revenaient en mémoire et m’empêchaient de jouer correctement. Enfin, le jour tant redouté arriva : la rentrée des classes. Notre mère nous amena devant le portail en voiture puis partit à son travail, Arthur s’étant promis de me guider. Après avoir respiré un grand coup, je franchis la grille pour faire mon premier pas dans ce nouveau monde que fut l’école, ou plutôt le collège Anglais. -Bien Laura, d’après ce que l’on m’a dit, ta classe devrait se trouver au premier étage et tu dois retrouver tous tes camarades devant la porte là-bas. Tu penses t’en sortir sans moi ? Dit-il avec un clin d’œil. -Mais oui ; répondis-je sur un ton confiant. En réalité, j’étais morte d’inquiétude à l’idée de rencontrer mes nouveaux camarades de classe, surtout qu’ils devaient déjà tous se connaitre entre eux. Arthur du voir mon mal aise car il me mit la main sur l’épaule en signe d’encouragement. Je m’avançais alors vers cette fameuse porte après avoir embrassé mon frère. Quand j’arrivai à la hauteur des autres élèves, tous les regards se tournèrent vers moi. Je dus devenir rouge comme une tomate mais il était désormais trop tard pour faire demi-tour et je continuai d’avancer. Je n’arrivais pas à comprendre ce qu’ils ressentaient à mon égard, était-ce de la surprise ? Du mépris ? De la peur ? De l’amitié ? Le professeur principal surgit tout à coup et ils se mirent presque au garde à vous, me laissant seule au centre devant lui. C’était un petit homme assez corpulent, le visage dur et portant des lunettes tel qu’on en trouvait au XIX siècle. Il me dévisageait avec un regard sévère, comme s’il cherchait à se rappeler où il m’avait vue. Je ne savais pas trop quoi faire dans cette situation et je me mis à me dandiner d’une jambe à l’autre, attendant ce qu’il avait à dire. -Êtes-vous mademoiselle Garden ? Braya-t-il d’une voix ridiculement forte. -Euh. Oui, c’est moi ; balbutiai-je. -Enchanté ; dit-il en se radoucissant, je suis lord Doom, agrégée d’histoire et votre professeur principal pour cette année. Des murmures s’élevèrent lorsque son ton changea, ce qui montre que le voir de bonne humeur n’était pas une habitude par ici. Il les fit taire d’un claquement de main puis les fit rentrer un par un en classe et moi la dernière. Tous s’assirent à leur bureau. Je m’apprêtais à aller rejoindre une place vide lorsqu’il me retint par l’épaule et s’adressa à la classe. -Chers élèves, nous avons aujourd’hui l’immense honneur d’accueillir parmi nous Mademoiselle Garden, fille l’ambassadeur de France en Angleterre. Je vous prie de la traiter comme il se doit. Mademoiselle, si vous voulez bien vous décrire brièvement à la classe ; dit-il en me laissant seule face aux autres. -Euh…oui, donc bonjour à tous, je m’appelle Laura ; commençais-je mal à l’aise. Que dire…J’ai un grand frère dans cette école, Arthur…J’aime beaucoup le duel de monstres. -Les…duels de monstres ? Dit le professeur un peu déconcerté. -Oui, j’y joue depuis que je suis toute petite. Certains diront peut-être qu’il n’y a que la victoire qui compte, mais pour moi le plus important est de jouer pour le plaisir. Je ne suis pas du genre à vouloir la victoire à tout prix, mais plutôt à profiter du moment présent…Mais je vous ennuie avec mes histoires… -Pas du tout mademoiselle Garden. Certaines personnes dans cette classe devraient prendre exemple sur vous ; dit-il en fixant un élève qui semblait dormir à moitié au fond de la salle. Lord Doom me désigna une place à côté d’un garçon roux qui ne faisait rien de particulier pour paraitre sympathique, il faisait même tout le contraire. Son nom était Théodore, et mon professeur lui avait demandé d’être une sorte de tuteur pour moi, et je voyais que cela ne l’enchantait guère. Pourtant je n’avais pas eu l’impression d’être prétentieuse ou antipathique lors de ma présentation…tout le monde dans cette école ne semblait pas partager mes idées sur les duels apparemment. Les leçons commencèrent ensuite en enchainant directement avec un cours assez peu passionnant d’histoire de l’Angleterre, où je m’y connaissais encore moins qu’en histoire de France. Je me contentais d’écrire ce que le professeur dictait, sans trop comprendre, me disant que j’allais relire tout cela chez moi au calme. Lorsque la sonnerie retentie, tous les élèves se levèrent d’un bond pour partir déjeuner, me laissant seule dans la classe. J’entendis lord Doom crier dans le couloir et Théodore revint dans la classe d’un air mécontent, me faisant signe de le suivre. Il m’emmena au réfectoire sans dire un mot, chaque fois que je lui posais une question, il répondait soit par un grognement, soit ne répondait pas du tout. Cette ambiance était très différente de mon ancienne école, et surtout l’attitude de Théodore changeait complètement de celle de Darksky. On aurait dit que leurs personnalités étaient complètement opposées. Je me remontai le moral en disant que cela ne durerait pas, que bientôt j’aurais d’autres amis, enfin, je l’espérais…Durant toute la journée, j’eu l’impression d’être une intruse, de ne pas être à ma place dans cette nouvelle école. Durant la pause, je vis plusieurs élèves faire des duels de monstres, mais quelque chose me gênait dans leur attitude. Ils n’avaient pas l’air de les faire pour passer le temps ou même pour le plaisir mais plutôt par obligation. L’un d’eux me vit et m’appela. -Mais ne serait-ce pas Laura ? Celle qui joue au duel de monstres pour le plaisir ! Dit-il avec un rire grave suivit par ses camarades. -Je ne vois pas où est le problème dans le fait de jouer pour le jeu et rien d’autre. Il fut saisi d’un autre éclat de rire devant mon ignorance, et les autres enchainèrent comme des moutons. -JE suis le plus fort au duel de monstres, et ce n’est pas une petite prétentieuse comme toi qui arrivera à me battre ! -Je n’ai jamais prétendue être plus forte que qui que ce soit, c’est toi qui interprète ce que je dis… -Ecoute moi bien ; murmura-t-il dans mon oreille, ne t’avise pas de jouer ce petit jeu avec nous. Si nous nous battons, c’est uniquement pour la gloire. Mon nom est John., et je laisserai personne, je dis bien personne, détruire les lois que nous avons instaurées ici, c’est compris ? Je me redressais de toute ma taille pour lui faire face, et je vis au passage que j’étais légèrement plus grande que lui, ce qui avait l’air de le rendre mal à l’aise, mais passons. Son attitude me rappelait un peu trop celle des deux brutes du parc, et je fis immédiatement le lien entre eux et je me mis dans une colère noire en repensant à eux. -C’est toi qui va m’écouter John, ce n’est pas parce que tu as fait régné la terreur ici pendant quelques mois que tu vas y arriver avec moi. J’en ai vaincu des plus costauds que toi avant, alors ne t’avises pas de me chercher, tu risquerais de le regretter amèrement ! Il recula d’au moins trois mètres quand je lui dis cela. Il n’avait vraiment pas l’air d’avoir l’habitude qu’on lui tienne tête ainsi, je pouvais lire la surprise sur son visage, mais il se reprit très vite devant le regard des autres que notre dispute avait attirés. En effet, toute une foule s’était rassemblée autour de nous et observait la scène avec intérêt. -Voyez-vous ça, enfin de la résistance dans ce collège, ce n’est pas trop tôt, je commençais à m’ennuyer. Tu prends donc la défense du pauvre et de l’orphelin, c’est bien beau, la gente dame au secours du preux chevalier, on aura tout vu ! Ricana-t-il. -Rigole tant que tu veux, mais je vois bien qu’au fond de toi, tu ne fais ça que parce que tu te cherches une place… Je sentais que j’avais touché un point sensible chez lui car son sourire narquois s’effaça de sa figure…j’avais raison, il était exactement pareil que les deux brutes du parc, je savais donc parfaitement ce qu’il fallait faire et je continuai d’enfoncer le clou. -Aurai-je visé juste ? Tu doutes toi-même de tes capacités, alors tu essaies de te convaincre que tu es le plus fort, mais ici, personne n’est dupe… -Assez ; hurla-t-il en sueur. Réglez lui son compte ! Ses quatre compères m’encerclèrent et se tenaient prêt à livrer un duel. Je sorti mon jeu et mon disque de duel. Je n’avais pas peur d’eux. Darksky aurait pu vaincre ses brutes à lui tout seul, il n’y avait aucune raison que je n’y arrive pas moi aussi. -A quatre contre une ? Voilà bien l’attitude de lâches, pourquoi ne viens-tu pas m’affronter en face John ? Aurais-tu…peur ? -Je ne suis pas assez stupide pour tomber dans ton panneau ; se contenta-t-il de répondre. Je ne vais tout de même pas m’abaisser, moi, le meilleur duelliste de l’école, à t’affronter. -Le meilleur après moi tu veux dire ? Répliquai-je sur un ton cinglant. Il n’avait vraiment pas l’air d’aimer que je lui tienne tête ainsi, mais cela m’était complètement égal. Si j’arrivai à le déstabiliser assez, il se jetterait tout droit dans la bataille et à ce moment-là, je pourrais le remettre à sa place et lui prouver que les duels de monstres ne sont qu’un jeu. -Trêve de bavardages inutiles et bats-toi ! -Vous me faites bien rire, mais soit, voyons un peu de quoi sont capable les brutes anglaises. Ca ne peut pas être pire que ce que j’ai connu… Ils jouèrent chacun leur tour des monstres en position de défense, des cartes face cachées, rien de très impressionnant. Je n’arrivais pas à savoir s’ils avaient une stratégie de contre-attaque ou s’ils étaient tout simplement mauvais. Cela ne changeait pas grand-chose à ma façon de jouer, mais je me serais attendue à plus d’agressivité pour des brutes dans leur genre… Quand chacun eut fait ce qu’il avait à faire, je me retrouvais avec en face de moi trois monstres faces cachées, un monstre normal faiblard avec 1300 et attaque et quatre cartes face cachées. J’allais devoir me montrer plus forte qu’eux si je voulais les remettre à leur place. Fort heureusement, j’avais en main tout ce dont j’avais besoin pour leur faire perdre la face devant tout le monde. -Bien, ce duel était terminé avant même d’avoir commencé ; m’exclamai-je. J’ai trouvé cela très divertissant, mais je vais devoir vous achever, je le crains. -Joue au lieu de parler ; dit John visiblement mal à l’aise. -J’essayais juste de détendre un peu l’atmosphère ; soupirai-je. Tout le monde ici n’a pas l’air aussi ouvert que moi à l’humour apparemment, ce n’est pas grave, j’ai l’habitude. -Mais tu vas jouer à la fin ?! S’écria-t-il exaspéré. -Comme tu voudras. Donc, je commence en activant mon sort Violent Orage pour détruire toutes vos cartes magies et pièges ! Intéressant, Force de Miroir, Trappe sans Fond et Hommage Torrentiel… -Je n’avais pas prévu ça ; grogna un de mes adversaires. -Je suis assez imprévisible, il faudra vous y faire. Voila maintenant directement depuis ma main l’Inconnu Synchronique ! Je vais jouer le Pot de Cupidité pour piocher 2 cartes. Je continue en activant Sacrifice Inutile pour envoyer Dandelion au cimetière… -Comme son nom l’indique, cette carte est inutile…Dit John. -Je ne t’ai pas demandé ton avis si je me souviens bien. Bref, me voilà donc avec deux jetons fluffy sur mon terrain. Je vais maintenant défausser mon Dévoreur de Niveau pour invoquer le Hors-la-Loi Synchronique sur le terrain ! -Toujours trop faible contre notre monstre, à moins que… -C’est exact, je synchronise le hors la loi synchronique avec mes deux jetons ! Viens me rejoindre Guerrier Nitro ! -2800 Points d’attaque ; s’exclama John. -Mais ça ce n’est rien, attends un peu la suite, j’active la faculté spéciale du Dévoreur de Niveau depuis mon cimetière : en réduisant le niveau de mon guerrier de 1, je peux l’invoquer spécialement sur le terrain. Je vais invoquer maintenant le Guerrier Double spécialement depuis ma main. Je synchronise à présent l'Inconnu Synchronique’ avec le Guerrier Double et le dévoreur de niveau pour faire venir sur le terrain la Griffe d'Arsenal ! -2 monstres synchros dans le même tour, c’est incroyable ! -Tu peux le dire oui, je vais maintenant équiper la griffe d’arsenal à mon guerrier pour lui faire gagner 1000 points d’attaque. Je pourrais en rester là, mais il me reste encore une carte en main…Voici la charge nitro! -Mon guerrier peut désormais attaquer tous vos monstres ! Je commence par ton truc monstre ridicule, mais attends…j’oubliai, il gagne 1000 points d’attaque supplémentaire durant chaque damage step ce qui le fait passer à 4800 -Attends Laura, nous pourrions essayer de trouver un terrain d’entente…bafouilla John. -Oui, nous pourrions, mais je n’ai pas envie de m’entendre avec des gens comme toi…guerrier nitro attaque ! Adversaire 1 : 500 – Laura : 4000 -Et grâce à ma griffe d’arsenal, tu perds autant de points de vie que ton monstre n’avait de points d’attaque ! Adversaire 1 : 0 – Laura : 4000 -AU suivant, par l’effet de mon guerrier, ton monstre passe en mode attaque et je peux le réattaquer ! (Le Dragon Tapi dans la Caverne) Adversaire 2 : 0 – Laura : 4000 -Continuons avec le troisième ! (Idole aux Milles Yeux) Adversaire 3 : 0 – Laura : 4000 -Même pas un seul point de défense, ridicule…Une dernière attaque… Mon adversaire essaya désespérément de s’enfuir pour échapper à l’attaque de mon guerrier, mais celui-ci le rattrapa et l’onde de choc l’envoya un ou deux mètres plus loin. J’allai continuer sur ma lancée destructrice en m’attaquant à John qui me regardait avec effroi désormais, lorsque je me rendis compte de ce que j’étais en train de faire. Ma rage de vaincre avait complètement pris le dessus sur mon désir de le remettre tout simplement à sa place. J’interrompis alors mon attaque juste avant qu’elle ne le touche et je mis fin au duel. -Bien…que…que cela te serve de leçon ; bafouillai-je. Il était devenu blanc comme un linge, complètement paralysé par la peur. Même ses sarcasmes avaient disparu. Les autres élèves me fixaient. Etait-ce du respect ou bien de la peur que je pouvais lire en eux ? Si c’était effectivement de la peur, je ne valais donc pas mieux que John. Celui-ci repris ses esprits, et s’enfuit avec ses quatre acolytes, promettant de se venger de l’humiliation que je lui avais fait subir. J’allais m’éclipser aussi lorsque la cloche sonna, indiquant la fin de la pause et la reprise des cours. Durant tout le reste de la journée, j’eu l’impression de devoir supporter en permanence le regard des autres élèves de ma classe. Lorsque je me retournais vers l’un d’eux pour demander un simple crayon, il détournait systématiquement le regard. Je ne pus m’empêcher leur en vouloir un peu. Après tout, j’avais fait ce que personne avant moi n’avait osé faire : remettre cette brute à sa place, et tout ce que j’en tirai, c’était de la crainte et du mépris. Bien sûr, je n’avais pas fait ça dans le but d’être félicitée, mais de là à être évitée… Mais ce qui me préoccupait le plus était ma propre attitude durant ce duel. C’était la première fois que je ressentais une telle envie de gagner un duel, je pouvais sentir que rien ne m’aurait arrêté tant qu’ils n’étaient pas tous au tapis…Et ce désir de tout détruire autour de moi, étais-ce…de la haine ? Je ne savais vraiment plus où j’en étais. Depuis que j’avais quitté Darksky, tout semblait aller de mal en pis avec mes duels. D’abord l’homme étrange du bateau, les menaces de l’homme sinistre du téléphone, mon refus d’aller au centre de duel et pour finir, perdre jusqu’au plaisir de jouer pour jouer et non plus gagner…Mais qu’est-ce qui n’allait pas à la fin ? Cette question me tortura l’esprit tout le reste de la journée, si bien que je serais bien incapable de résumer ce que j’avais fait pendant cette première journée de cours…Je retrouvais Arthur à la fin de la journée devant la grille où nos parents devaient venir nous chercher. Je me dis qu’il vaudrait mieux lui parler de ce que je ressentais en ce moment, peut-être m’aurait-il aidée comme il l’avait toujours fait. J’allais le faire lorsqu’il prit la parole à ma place. -Alors à ce qu’il paraitrait, tu aurais écrasé un de tes camarades durant un duel aujourd’hui, est-ce vrai ce que l’on raconte ? Demanda-t-il sur un ton neutre. -Comment le sais-tu ? Tu n’étais pas là à ce que je me souvienne. -Non, mais tes exploits ne sont pas passés inaperçus ; toute l’école est au courant qu’une duelliste exceptionnelle venait d’arriver ; dit-il avec un grand sourire. -Je ne sais pas si on peut vraiment appeler ça des exploits ; dis-je un peu confuse. Je ne suis pas très fière de ce que j’ai fait à vrai dire… -Vraiment ? S’exclama-t-il avec surprise. Tu n’es pas contente d’avoir remis à sa place un prétentieux ? Voilà qui ne te ressemble pas, tu es sûre que tout va bien ? -Justement, je ne suis plus sûre de rien. Arthur me dévisagea sans comprendre. Notre mère arriva et nous montâmes dans la voiture, où je lui expliquai alors ce que j’avais ressenti lors de ce duel. Lorsque j’eu terminé, il laissa un temps de silence pour réfléchir. Il n’avait plus l’air de plaisanter comme tout à l’heure. Son visage s’était renfrogné et il semblait préoccupé par mon cas. -Tu n’as pas à t’inquiéter pour cela ; annonça-t-il finalement, reste toi-même et joue comme tu l’as toujours fait, et je pense que tout devrait rentrer dans l’ordre. Il n’avait pas du tour l’air convaincu par ce qu’il disait et j’avais l’impression qu’il me cachait quelque chose qu’il savait mais qu’il ne voulait pas me dire pour une raison que j’ignorais. Arrivé chez nous, il se précipita hors de la voiture sans se soucier de moi et pris la direction du fond du jardin. Intriguée par son comportement étrange, je décidai de me lancer à sa poursuite, sans pour autant qu’il ne me remarque. Il s’arrêta devant la cabane que j’avais repérée quelques jours plus tôt, regarda autour de lui pour voir s’il n’y avait personne qui le suivait, comme s’il avait peur, puis entra. Je m’avançais en tachant de faire le moins de bruit possible et je me mis sous une des fenêtres cassé pour l’observer en toute discrétion. C’était la première fois que je regardais à l’intérieur, et ce que j’y vis m’étonna au plus haut point. L’intérieur n’était pas du tout comme je l’avais imaginé, c’est-à-dire vide, ou bien avec des pots cassés et des meubles recouverts de draps blancs comme dans les films. Il y avait là une grande armoire en bois massif et sculpté, une table, quelques chaises, et par terre, un tapis, rien de particulièrement original…Mon frère sortit de l’armoire un vieux livre jauni par le temps. Lorsqu’il le posa, un épais nuage de poussière se souleva. Je dus me retenir de tousser pour ne pas révéler ma présence. Il l’ouvrit directement à la page qu’il cherchait et je le vis alors trembler de tout son corps et des gouttes de sueur perlaient de son front. Je pouvais lire dans ses yeux de la terreur mais aussi une grande tristesse. -Non, c’est impossible…murmura-t-il, pas elle, pas Laura… Il sortit son téléphone en catastrophe et demanda à quelqu’un de le rejoindre au plus vite dans la cabane. Quelques instants après, je vis mon père débarquer en trombe, l’air tout aussi affolé qu’Arthur. Lorsque mon frère lui raconta ce que j’avais fait aujourd’hui et qu’il lui passa le livre, je crus qu’il allait s’évanouir tant son visage était devenu blanc. Heureusement pour moi, il ne semblait pas m’avoir remarqué, mais toute cette histoire commençait sérieusement à me faire peur. Qu’est-ce que qui pouvait bien effrayer Arthur et mon père à ce point ? J’eu la réponse quelques instants après, et elle ne me plut pas vraiment… -Il faut qu’elle parte…dit mon père sur un ton solennel. -Tu n’es pas sérieux j’espère ? S’exclama Arthur. A son âge ? Mais écoute-toi, il y a forcément une autre solution ! -En vois-tu une autre ? C’est ainsi que nous avons toujours fait…L’exil est la seule solution… -Très belle méthode ! Et je te rappelle qu’à chaque fois, ils ont disparus sans laisser de trace ! -Non, pas tous. Un est revenu, ton grand père. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. On m’avait toujours dit que Grand père avait été exilé dans sa jeunesse à cause de sa mauvaise conduite envers les autres. Il avait vécu à l’écart du monde pendant des années avec notre Grand-mère pour seule compagne. On disait aussi qu’elle était son exact opposée, alors que Grand père était arrogant, prétentieux, insupportable et paresseux, elle, était attentionnée, patiente avec les autres, toujours de bonne humeur. Elle avait fini par le faire changer et ils avaient pu revenir parmi la famille…En quoi étais-je pareille que lui ? Cette conversation me mettait vraiment mal à l’aise, d’autant plus que je sentais qu’ils me cachaient un certain nombre de chose depuis des années… -Oui, mais il n’était pas seul je te signale ! De plus, elle ne s’en sortira jamais par les temps qui courent, surtout avec ces types qui rôdent dans les environs. -Et toi Arthur, que proposes-tu ? La laisser telle qu’elle est, ou bien… -JE vais la protéger, c’est l’unique solution pour qu’elle vive… -C’est de la folie pure et simple, tu ne peux rien face à un tel pouvoir, il te détruirait toi aussi… -Si Grand père a survécu, c’est parce qu’il n’était pas seul, grand-mère était là pour l’épauler chaque jour, et c’est bien ce que je compte faire à mon tour pour Laura, je ne peux pas la laisser seule ! -Bien, mais je pense que ton stratagème est voué à l’échec… -C’est ce que nous verrons… Je n’arrivais pas à croire ce que je venais d’entendre, et d’ailleurs, je n’avais pas tout compris. Mais visiblement, mon obsession de victoire contre les affreux me mettait en danger. Les duels étaient donc à la source du problème…Il me fallait des réponses, mais je doutais que mon père ou Arthur soient prêts à m’en donner. Il ne me restait donc que ma mère, mais comme cette histoire concernait la famille de mon père, cela m’aurait étonné qu’elle sache quoi que ce soit là-dessus. J’étais donc condamnée à attendre qu’ils veillent bien m’en parler…ou bien tenter de prendre ce livre et voir ce qu’il pouvait bien contenir de si effrayant. Oui, je n’avais pas d’autre choix, cette nuit, je devais m’infiltrer dans la chambre d’Arthur et le lui prendre. Je terminai la journée comme si de rien n’était, me comportant comme je le faisais chaque jour, ce qui n’était pas le cas de mon frère qui n’arrêtait pas de me demander comment j’allai ou de sursauter à chaque fois que je levais le petit doigt, comme si tout allait s’effondrer par ma faute. Une fois que je fus sûre que tout le monde fut couché, je me faufilais discrètement hors de ma chambre, puis je m’introduis dans la chambre d’Arthur. J’avais repéré le livre sur une chaise prêt de son lit. Je m’avançais vers celui-ci le plus doucement possible, craignant à chaque pas de trahir ma présence. Je réussi cependant à le prendre sans qu’il ne s’en rende compte et à ressortir avec ce que j’étais venu chercher. De retour dans ma chambre, je fermai la porte à clef afin d’être sûre de ne pas être dérangée. Mon cœur battait à tout rompre et je sentais le sang battre dans mes veines comme jamais. J’eus un moment d’hésitation en regardant le titre : «Au bout de l’exil ». C’était le journal de mon grand-père, celui qui avait été banni par ses pairs. Je sentais que ce que j’allais trouver à l’intérieur ne me plairait pas du tout, mais la curiosité prit le dessus et j’ouvris le vieux journal à la page marquée et je commençai à lire : « Le 15 aout 1996 Cela fait maintenant 2 ans jour pour jour que je parcours les routes à la recherche d’un endroit où je pourrais vivre en paix. En effet, le pouvoir que je possède est beaucoup trop grand pour me permettre de rester parmi les miens. Heureusement pour moi, Flore est là pour m’épauler. Elle a décidé de m’accompagner malgré les risques, et je lui serai éternellement reconnaissant pour cela. Il y a cependant une chose qui me tracasse de plus en plus. Depuis quelques temps, j’ai le sentiment d’être constamment épié, sans ne jamais voir personne. De plus, je revois souvent en rêve cette ombre diabolique qui me hante. Elle est assez dure à décrire, mais elle a un long corps serpentin, des ailes gigantesques et de petits yeux rouges maléfiques. Je ne sais pas si je dois y accorder de l’importance, mais sa présence m’empêche de rester tranquille… » J’arrêtais ma lecture à ce passage pour reprendre quelques pages plus loin. « Le 6 septembre 1997 J’ai enfin découvert l’origine de mes cauchemars répétés. Ils seraient apparemment liés à un certain « dragon originel » qui aurait prêté sa force à mes ancêtres, et en contrepartie, il aurait lancé une malédiction qui toucherait un membre de chaque génération. Les premiers signes seraient une grande colère mais je n’en sais pas plus pour le moment. Je vais continuer mes recherches dans l’espoir de comprendre enfin d’où me viennent vraiment mes pouvoirs. Après cela seulement, je pourrais rentrer… » J’étais tout simplement passionné par ma lecture pour une fois. Non seulement je découvrais un peu mieux mon grand-père, sa personnalité, ses gouts, ses passe-temps, mais aussi sur l’explication de mon désir de victoire. Selon lui, ce fameux dragon originel, pour punir mes ancêtres d’avoir abusé du pouvoir qui leur avait été confié, et ne pouvant le leur retiré, avait préféré les maudire…J’arrivais enfin à la dernière page de son journal après une ou deux heures de lecture comme il avait écrit presque chaque jour : « Le 31 décembre 1999 La tempête bat son plein dans la contrée reculée ou nous nous trouvons. Avec Flore, nous avons trouvé refuge dans une sorte de grotte à l’abri de la neige pour y passer la nuit. Je ne sais pas ce qu’il va advenir de nous, surtout que nous sommes poursuivis par d’étranges individus qui souhaitent s’emparer de mon pouvoir. Mais je ne peux pas le leur laisser, si celui-ci devait tomber entre de mauvaise mains, le monde tel que nous le connaissons n’existerait plus. Mais si nous mourrons maintenant, j’aurais au moins la satisfaction d’avoir enfin compris en quoi consistait ce pouvoir. Je l’écris pour les générations futures qui trouveront ce journal. Nous sommes… » Le journal s’arrêtait là, la dernière page avait été déchirée comme par hasard, juste au moment où j’allais enfin trouver des réponses à mes questions…Je n’avais vraiment pas de chance, d’autant plus qu’il était mort il y a deux ans, donc impossible de connaitre la suite…Le point positif était que je commençais à comprendre ce qui m’arrivait. Ce que je n’avais pas compris, c’était pourquoi Arthur avait dit que mon grand-père avait été le seul à survivre. Cela signifiait-il que ce groupe d’individus avaient tentés de le tuer pour s’emparer de son pouvoir ? Et pourquoi le seul ? Qu’était-il arrivé aux autres membres victimes de la malédiction ? Quoi qu’il en soit, je possédais ce pouvoir, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. Je devais donc apprendre à le maitriser, ou à le cacher. Cependant, il semblait se réveiller lorsque je disputais un duel… -Que ferais-tu à ma place Darksky ? Dis-je tristement en regardant la lune par la fenêtre de ma chambre. Je ressortis mes cartes, ne sachant vraiment plus quoi faire. Au bout d’un long moment après les avoir consultées, je pris finalement ma décision : je devais…arrêter les duels de monstres, pour moi mais aussi pour tous ceux qui m’entouraient. Je ne pouvais néanmoins me résoudre à les jeter, elles contenaient beaucoup trop de souvenirs du temps passé avec Darksky. Je les mis donc dans une poche de mon sac avec la chanson et mon disque de duel, me promettant de ne plus jamais y toucher. Au départ, cela ne changea pas grand-chose, j’avais toujours envie de massacrer John lorsque je le voyais, mais petit à petit, je lui accordais de moins en moins d’importance, jusqu’à l’ignorer totalement. Arthur, quant à lui, continuait de me surveiller de près, guettant le moindre signe de la malédiction, sans savoir que j’étais au courant et me traitant comme s’il était devenu subitement très attentionné envers moi. Les jours et les mois passèrent ainsi sans que je ne fasse un seul duel et tout rentra peu à peu dans l’ordre. J’étais redevenue comme avant, les autres m’appréciaient telle que j’étais, et nous avions même fini par devenir amis avec Théodore, bien qu’il ne parlât pas beaucoup plus qu’avant mais ce n’était plus par timidité comme je l’avais appris, mais parce qu’il n’aimait pas parler pour ne rien dire…Quant à John, il m’évitait autant que possible, mais je voyais bien qu’il n’en avait pas fini avec moi… Mais un jour, il débarqua en classe alors que je rangeais mes affaires pour partir déjeuner… -Attends un peu Laura ! Je crois que tu oublies quelque chose ! -Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler John ; dis-je vraiment déconcertée par sa provocation soudaine. -Ne joue pas à ce jeu avec moi ! Tu sais très bien de quoi je veux parler ! -Vraiment ? Rafraichis moi la mémoire alors parce que j’ai complètement oublié… -De notre duel Bien sûr ! Tu croyais vraiment que moi, j’allais abandonner aussi facilement après l’humiliation que tu m’as fait subir ?! Lorsqu’il prononça le mot de duel, mon cœur rata un battement. C’était la première fois depuis mon arrêt que quelqu’un me défiait. Avant, il s’enfuyait dès qu’il me voyait, mais aujourd’hui, il semblait plus déterminé que jamais. Mais je ne pouvais pas accepter sans risquer de perdre le control à nouveau… -Je ne peux pas accepter ton défi malheureusement. -Tu as peur c’est ça ? Dit-il d’un air provocateur. -Non, parce que j’ai arrêté, tout simplement ; dis-je en haussant les épaules. Je m’attendais à ce qu’il rit comme il le faisait souvent mais pour une raison que je ne compris pas, il se mit dans une colère noire en l’apprenant. -Tu…tu as arrêté ! Non ! Je ne le permettrais pas ! Pas après ce que tu as fait ! Ces derniers mois ont été un enfer, impossible de me faire respecter par les autres, et tout ça c’est de ta faute alors je t’ordonne d’accepter ! -Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans « j’ai arrêté » ? Ce fut la phrase de trop. Il ordonna à ses deux copains de m’attraper pour me forcer à me battre. Cependant, je les envoyai valser un peu plus loin et ils s’enfuirent en courant de la salle. Je me retournai, et je vis John avec en main… -C’est un bien joli poème que tu as là ma chère. -N’y touche pas, sinon… -Sinon quoi ? Accepte mon défi, ou bien ce morceau de papier finira en miettes ; dit-il en commençant à le déchirer. -Non…arrête, pas ça ! -Accepte ! -Je…je ne peux pas…tu ne comprends pas…dis-je au bord des larmes. -Dans ce cas, tu ne me laisse pas le choix… D’un seul coup, il déchira en deux le dernier présent que Darksky m’avait fait…Je voyais les deux bouts de papier s’éloigner l’un de l’autre, comme mes souvenirs avec lui qui volaient en éclats. Mais aucune larme ne me vint, je ressentais de la haine à l’état pur envers lui. Une haine telle que je ne pouvais plus la contenir plus longtemps et je la laissai exploser. -Très bien, tu l’auras voulu John, mais sache que je me montrerai sans pitié envers des ordures dans ton genre ! -Voilà ce que je voulais entendre ! Que dirais-tu de ce soir devant big ben ? Comme ça, toute l’école va pouvoir assister à ton humiliation ! -Pourquoi attendre ce soir ? Réglons ça tout de suite ! -Et moi qui te prenais pour une poule mouillée. Très bien, allons-y ! Nous sortîmes de l’école, et comme la grande horloge se trouvait en face, nous n’eûmes pas à marcher très longtemps et tant mieux, je n’avais aucune envie de me retenir face à lui. Toute l’école s’était rassemblée pour nous voir. Nous étions supposés être les deux meilleurs joueurs de notre niveau, c’était un duel que personne n’aurait voulu manquer. Je faisais face à la tour et lui, lui tournait le dos. Nous n’aurions pas pu rêver mieux comme décor pour notre affrontement final. -Tu vas payer pour ce que tu m’as fait tu m’entends ! -Tu parles trop, et en plus tu me l’as déjà dit ! -Tu vas voir, bientôt tu vas me supplier d’arrêter tes souffrances ! Je commence par invoquer le Chasse-Ciel Fantôme en mode attaque ! Grace à son effet, je peux invoquer un jeton chasse ciel sur le terrain ! Je pose une carte face cachée et je termine mon tour ! -Ce duel va être vite réglé je pense, je pioche ! Intéressant, j’invoque sans plus attendre Soldat De Carte en mode attaque ! Je vais maintenant activer sa faculté qui me permet d’envoyer 3 cartes de mon deck au cimetière, et son attaque augmente de 500 points pour chaque carte envoyée par cet effet, ce qui nous fait 1500 au cas où tu ne saurais pas compter ! Maintenant attaque le chasse ciel fantôme ! -J’active mon piège : Cylindre Magique ! Non seulement mon monstre est sauvé, mais tu encaisses des dommages égaux à l’attaque de ton monstre ! Laura : 2100 – John : 4000 -Je pose une carte face cachée et je termine mon tour… -Où sont passés tes fanfaronnades Laura ? Ne me dis pas que c’est tout ce que tu as ? Je pioche et j’active la faculté de mon Chasse-Ciel Fantôme, tu vas subir 300 points de dégâts pour chaque monstre chasse ciel que j’ai sur le terrain, ce qui nous fait 600 ! -Laura : 1500 –John : 4000 -Heureusement pour toi, mes monstres ne peuvent pas attaquer, mais je vais invoquer ce monstre en sacrifiant un jeton, mieux connu sous le nom de Squelette malfaisant ! J’ai l’impression que notre duel est déjà terminé, Squelette malfaisant, détruit son soldat de carte et ses points de vie, attaque foudroyante ! -Je révèle ma carte face cachée: Rétrécissement pour diviser par deux les points d’attaque de ton monstre…et comme il a été détruit, je peux piocher une carte de mon deck… Laura : 650 – John : 4000 -Tu ne fais que retarder l’inévitable…mais j’ai comme l’impression que tu ne joues pas à ton plein potentiel…J’en suis même persuadé, alors montre-moi toute ta puissance ! -Tu…tu ne voudrais pas la voir, tu ne pourrais pas la voir… -Donc tu te retiens bel et bien…Ce n’est pas un duel comme ça que je veux, je veux t’écraser, t’anéantir et prouver à tout le monde que je suis le meilleur, mais si tu ne joues pas à 100 pourcent, je ne prouverais rien du tout ! -C’est toi…qui l’aura voulu…Je pioche ! C’en est fini de toi John ! J’invoque le Tengu Réincarné ! Mais je vais le renvoyer dans ma main pour pouvoir invoquer l'Homme-Oiseau, Allié Genex ! Maintenant que tengu a quitté le terrain, un autre vient le remplacer ! Je synchronise le Tengu Réincarné et l'Homme-Oiseau, Allié Genex pour invoquer le monstre synchro Bombardier De Choc Des Ténèbres ! -Mais…je croyais que cette carte avait disparue de tous les deck ?! -Eh bien tu t’es trompé ! Au passage, l’effet de mon tengu s’active, en voilà donc un autre ! Je défausse à présent le Tengu Réincarné que j’ai en main pour invoquer le Hors-la-Loi Synchronique en mode attaque ! Maintenant on va s’amuser, mon Tengu Réincarné va attaquer ton chasse ciel ! Laura : 650 – John : 3400 -Maintenant, le bombardier va détruire ton squelette et mon Hors-la-Loi Synchronique t’attaque directement ! Laura : 650 – John : 2500 -Bien tenté Laura, mais je suis encore debout ! -Je n’ai pas fini ! -Comment ? -Tu as dit vouloir voir toute ma puissance et bien la voilà, j’active la capacité spéciale du Bombardier De Choc Des Ténèbres : en sacrifiant un monstre, je peux t’infliger des dommages égaux à son niveau multiplié par 200. Je sacrifie donc le Tengu Réincarné pour que tu perdes 800 ! Laura : 650 – John : 1700 -Maintenant au tour du Hors-la-Loi Synchronique ! Laura : 650 – John : 700 -Et pour terminer le sacrifie lui-même pour t’infliger 1400 points de dégâts ! -Non, attends, j’ai changé d’avis, je ne veux pas voir ton pouvoir ! -Il est trop tard ! Bombardier, réduit le à néant, impact céleste ! La sombre machine de guerre arma ses canons, tous pointés en direction de mon adversaire. Mais ce qui se passa ensuite ne fut plus dû à ma volonté et tout dégénéra. Je m’attendais à ce qu’il fut victime de l’onde de choc sans plus, mais les canons semblaient avoir lancé des boulets presque réels qui envoyèrent John s’écraser contre le mur de la tour de l’horloge avec une puissance inimaginable. Il s’effondra par terre, inconscient et tous les autres élèves me regardèrent avec effroi, comme au premier jour. Mais à une différence près : je n’avais pas du tout honte de ce que je lui avais infligé, j’en étais même plutôt satisfaite, il n’avait eu que ce qu’il méritait ! Je me rendis subitement compte de ce que j’étais en train de penser et la colère fit place à la peur. Je n’osais même plus regarder mes camarades en face, pas seulement à cause de ce que j’avais fait à John qui était vraiment dans un sale état, mais à cause de ce que j’avais ressenti : le désir de victoire plus que tout et la satisfaction d’avoir blessé un autre…A ce moment-là, je voulus partir le plus loin possible de cet endroit, traverser la mer et rejoindre Darksky, lui seul m’aurait comprise, mais je savais bien que ce n’était pas possible. J’étais seule pour affronter ce que je vivais en ce moment… Les secours arrivèrent très vite pour embarquer le blessé et je pouvais entendre des murmures parmi la foule : « C’est une sorcière », « elle est dangereuse », « comment a-t-elle pu lui faire ça ? ». Je ne pouvais les contredire, ils avaient entièrement raison, j’étais trop dangereuse pour continuer à jouer au duel de monstres. Je tournais le dos à Big ben pour m’enfuir au plus loin, lorsqu’une voiture s’arrêta devant l’école et ma mère en sorti, affolée. Je pensais qu’elle s’inquiétait à mon sujet, mais elle sembla surprise en voyant mon état. -Laura, que t’est-il arrivé ? -Je… -Ce n’est pas grave, il faut que tu rentres d’urgence à la maison, ton frère a eu un problème !
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Envoyé par le Lundi 20 Juillet 2015 à 15:02 Chapitre spécial Laura : Tout change…
Spoiler : Je montai en catastrophe dans la voiture de ma mère sans tenir compte des exclamations des autres élèves et nous fonçâmes à travers tout Londres pour rentrer au plus vite à Viridian. Je ne pouvais supporter une telle pression. Qu’avait-il bien pu arriver à Arthur en si peu de temps ? Ma mère n’en savait malheureusement pas plus que moi, c’était mon père qui l’avait prévenue et elle était venue directement me chercher en sortant du travail. Je regardai défiler le paysage à toute vitesse. Cette attente était vraiment insupportable, d’autant plus que je sentais que ce qui lui était arrivé était de ma faute en quelque sorte. Il avait juré de me protéger, et ce n’était sûrement pas un hasard s’il lui était arrivé malheur après avoir dit cela. J’étais convaincue que l’homme du bateau devait se cacher derrière son accident. Lorsque nous franchîmes le portail, je me ruai hors de la voiture pour arriver au plus vite au chevet de mon frère. Lorsque j’arrivai essoufflée devant sa chambre, je vis une dizaines de médecins attroupés au pas de sa porte. Ils semblaient complètement déroutés et perplexe en parlant entre eux. Mais je n’avais pas le temps d’écouter ce qu’ils racontaient et j’entrai dans la chambre en les bousculant. Je vis alors Arthur, allongé sur son lit. Son teint était blême, il avait les yeux fermés et si je n’entendais pas sa respiration saccadée, j’aurais pu penser qu’il n’était plus de ce monde. Je m’approchais timidement, mon père était déjà auprès de lui et ma mère entra quelques secondes après moi. Personne ne disait un mot, un silence pesant régnait dans la pièce. Je demandai à mon père ce qu’il lui était arrivé mais pour toute réponse, il secoua la tête pour dire qu’il ne savait pas. -Nous l’avons trouvé dans cet état dans le jardin ; déclara-t-il. Et le seul indice que nous avons, c’est un terrain dévasté derrière la maison ; dit-il en me montrant l’endroit. En effet, la partie qu’il me désignait était ravagée, l’herbe était arrachée, les arbres autours déracinées, des mottes de terres étaient éparpillées un peu partout et un cratère se trouvait au milieu. Il n’y avait qu’une seule explication à tout cela : mon frère avait disputé un duel et avait perdu. Mais cela n’expliquait pas son état, même John que j’avais vraiment malmené, allait mieux qu’Arthur. Il ne faisait pas un mouvement, il était allongé là, comme un mourant, mais les battements de son cœur nous prouvaient que sa vie n’était pas en danger, ce que les médecins confirmèrent. Le plus étrange était qu’il ne portait aucune séquelle, pas une blessure sur le visage, ni sur le corps, excepté une petite coupure au niveau du nez, mais rien qui n’aurait pu le rendre ainsi. Mes parents sortirent pour me laisser seule avec lui et pour discuter de son cas avec les médecins à l’extérieur. Mais qu’aurai-je pu faire pour qu’il aille mieux ? Je ne savais même pas de quel mal il souffrait, et même si je le savais, j’aurai été incapable de le soigner. Je ne pouvais pas supporter d’attendre sans rien faire, je me levai et je me mis à faire les quatre cents pas dans la pièce, dans l’espoir de trouver une solution. Mais au bout de dix ou vingt tours, je me rendis compte de mon impuissance face à la situation. Arthur n’avait toujours pas bougé d’un pouce depuis que j’étais arrivée. Je touchai alors son visage, il était glacé. -Je suis désolée, murmurai-je dans l’espoir qu’il m’entende, je sais que tu as essayé de me protéger. En disant cela, des larmes me vinrent aux yeux. Je n’essayais même pas de les retenir, j’avais beaucoup trop souffert aujourd’hui. D’abord le dernier souvenir de Darksky volait en éclat, et maintenant c’était au tour de mon seul soutient depuis que j’étais arrivée. Je repensai soudainement aux paroles du capitaine « refaire l’histoire pour l’être aimé ». Comme j’aurais voulu pouvoir la refaire, revenir au temps où nous habitions encore en France, au temps où je passais de merveilleux moments en compagnie de Darksky, au temps où je n’avais pas cette malédiction stupide sur le dos, au temps où j’avais encore mon frère… Je ne m’étais pas rendue compte à quel point me mettre en colère contre John m’avait épuisée et je m’endormis subitement sur le lit avec cette pensée en tête. -Oui, refaire…l’histoire… Je me retrouvai sur la falaise que j’avais tant aimée. Devant moi se tenait quelqu’un de dos qui regardait au loin. Lorsqu’il se retourna, je le reconnus immédiatement. Ces cheveux noirs ébène, ce regard si triste… -Darksky ! M’exclamai-je, est-ce vraiment toi ? Je voulus avancer mais je ne pouvais pas, mes jambes refusaient d’obéir. -Je ne pensais vraiment pas que nous devrions en arriver là Laura ; dit-il tristement. -Que veux-tu dire ? Demandai-je complètement désorientée. -Je n’ai pas d’autre choix Laura, si je veux te sauver, je n’ai d’autre choix que de te vaincre ! Son regard s’était subitement durci. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait, mais quand que je tentai de lui demander, c’était comme si aucun son ne sortait de ma bouche. Il activa son disque de duel et un monstre gigantesque, un phœnix pour être précise, apparu à ses côtés. Il était magnifique, les flammes bleutées de son corps lançaient des éclats éblouissants faisant de l’ombre au soleil en arrière-plan, son regard de braise enflammait le terrain et son corps tout entier scintillait comme un brasier ardent. Le phoenix déploya ses ailes majestueuses et poussa un cri strident déchirant les cieux, comme si un simple rugissement de cet oiseau pouvait commander le ciel. Je remarquai alors que je portai des vêtements que je n’avais pas l’habitude d’avoir sur moi : une cape noire, une jupe avec de drôles de motifs dessus et un disque de duel en forme d’ailes de dragon noir. Devant moi se tenait une hydre à trois têtes, exactement identique à mon Trishula mais elle me paraissait plus maléfique, plus sombre et ses têtes étaient couvertes de masques sur une partie de chacun de ses visages. Darksky ordonna à son phœnix de m’attaquer et je ne pus rien faire pour l’en empêcher. Au moment où elles allaient me carboniser, elles s’évanouirent subitement dans les airs et j’entendis une voix m’appeler. Elle venait de tous les côtés en même temps comme un écho dans une grotte. Je fis machinalement un pas en avant et toute la falaise s’écroula sous mon poids et je commençai à tomber. Mais au lieu de m’écraser contre les rochers en contrebas, je fus transportée dans un espace vide, il n’y avait que du blanc et une personne que je connaissais bien se tenait face à moi. -Arthur ?! Est-ce que c’est toi ? Ou sommes-nous ? Et que t’est-il arrivé ? Le questionnai-je immédiatement. -Je n’ai que très peu de temps ; répondit-il d’un air si sérieux que je n’avais d’autre choix que de m’exécuter, alors écoute moi bien attentivement : tu n’es plus en sécurité, des hommes sont à ta poursuite. J’ai tenté de les arrêter tout seul, mais je n’ai rien pu faire… -Tu n’aurais pas dû vouloir me protéger ainsi, je suis au courant pour la malédiction, je vous ai écouté dans la cabane… -Cela ne m’étonne qu’à moitié, tu es tellement espiègle, tu aurais bien fini par le découvrit un jour ou l’autre ; dit-il avec un léger sourire. -Mais…pourquoi vouloir ma protection de cette façon ? Je ne cause que des ennuis à tout le monde, je ne suis qu’un fardeau… -Tu as tort ! M’interrompit-il. Tu n’es pas un fardeau, tu es ma sœur, et même sans malédiction, je t’aurais protégée coute que coute. -Tu oublies que sans malédiction, tu n’aurais pas besoin de faire tout cela… -Pas faux…Mais tes agresseurs ne sont pas des duellistes ordinaires, ils possèdent une puissance telle qu’ils ne se contentent pas de réduire tes points de vie à zéro, mais ils emportent ton âme avec eux… -C’est donc ça qu’ils t’ont fait ? M’écriai-je interloquée. Mais je pensai que ce n’était qu’une légende ces histoires de duels des ombres ! -Toutes les légendes ne sont pas forcément fausses, dit-il en commençant à disparaitre de ma vue. -Attends ! J’ai besoin d’en savoir plus ! Reste encore avec moi, je t’en prie, j’ai besoin de toi à mes côtés ! -Je suis désolé, je n’ai pas été à la hauteur, mais je sais que Lui le sera ; murmura Arthur avec une pointe d’amusement dans le regard. Il disparut dans le décor juste après avoir prononcé ces mots et je me réveillai en sursaut. Je tremblais de tout mon corps, ce rêve était si réaliste…Je regardai le visage d’Arthur, il semblait s’être éclairé depuis que je lui avais parlé. Les paroles qu’il avait prononcées me revinrent en mémoire. Comment pouvait-il savoir pour Darksky ? En repensant à lui, je le revis, son regard impitoyable, son monstre imposant et moi impuissante face à eux. Est-ce que cela voulait dire que Darksky s’opposerait un jour à moi ? Je ne pouvais le croire ! A moins que ce ne soit moi qui m’oppose à lui…Mais dans ce cas, pourquoi mon frère m’avait-il dit qu’il me sauverait ? Tout cela n’avait aucun sens, comment savoir qui croire avec cette malédiction ? Mais en voyant Arthur ainsi allongé sur ce lit, faible et totalement sans défense, je finis par prendre ma décision. Si des hommes étaient à ma poursuite, je ne pouvais pas me permettre que mes parents subissent le même sort qu’Arthur, et pour cela, il n’y avait qu’une seule chose à faire. Je me relevai tant bien que mal et je sortis de la chambre en titubant. Je rassemblais dans mon sac quelques habits, mon disque de duel et mon deck, un peu de nourriture et d’eau et surtout le poème que je recollai. La déchirure se parcourait sur tout son long, mais cela n’avait aucune importance pour moi, il avait bien plus de valeur à mes yeux que n’importe quel objet sur cette terre, sa forme était secondaire. Je le rangeai dans une des poches de mon gilet pour l’avoir prêt de moi en permanence, pour que le souvenir de Darksky m’accompagne et me guide là où j’irai. Tant que j’étais à ma table de travail, j’en profitai pour écrire une dernière lettre à ma famille, que je ne reverrai peut-être jamais. « "A ma famille. Je sais que ce qu'il vient d'arriver à Arthur est entièrement de ma faute et je n'ai rien pu faire pour l'en empêcher. Je suis aussi au courant pour la malédiction, et tout comme nos ancêtres et grand père, je vais partir moi aussi, partir loin de vous, loin de tous, pour que plus jamais quelque un ne souffre à cause de moi. Quand j'aurais trouvé des réponses a toutes mes questions, peut etre pourrai-je revenir. Mais pour l'heure, vivre avec vous m’est impossible, adieu. Votre fille, Laura » Après avoir signé la lettre, j’attendis jusqu’au soir le moment propice pour m’éclipser en douce. Quand je quittai ma chambre, le soleil déclinait déjà derrière l’horizon et jetait ses derniers rayons orangés sur mon lit. Je refermai la porte le plus doucement possible. En passant devant la chambre d’Arthur, je ne pus m’empêcher d’y jeter un coup d’œil. Il était toujours là, si paisible que si je n’avais pas su ce qu’il lui était arrivé, j’aurai pu croire qu’il dormait. -Au revoir Arthur, lançai-je en espérant qu’il m’entende. Je reviendrai bientôt ; promis-je. Je descendis les escaliers sur la pointe des pieds. J’allais atteindre la porte d’entrée sans encombre lorsque je croisai Arnold revenant du parc. Mince, je l’avais complètement oublié lui ! Il allait se demander ce que je faisais avec un sac aussi gros… -Bonsoir mademoiselle Laura, vous sortez à une heure si tardive ? Demanda-t-il perplexe. -O…oui, balbutiai-je, je vais chez une amie. -Oh, bien, mais si je peux me permettre, ne vous tracassez pas ainsi pour votre frère ; me conseilla-t-il en voyant mon expression angoissée. Il finira par se remettre. -Vous avez sûrement raison. Il s’écarta de mon chemin et me tint même la porte. Juste avant de la refermer derrière moi, il me lança une dernière parole. -Revenez nous vite Mademoiselle Laura ; dit-il avec une pointe de tristesse dans le regard. Le ton de sa voix était loin d’être neutre. Il n’était pas bête, percer ma ruse n’avait rien de compliqué. Il avait sûrement compris que je partais et que je ne comptais pas rentrer de sitôt. Je m’étais peut-être trompée à son sujet finalement, il était réellement dévoué à la famille. -Merci Arnold. Je traversai le parc à grande enjambées et j’arrivai enfin devant la grande grille. J’aurai aussi bien pu m’enfuir par la forêt, mais mes pas m’avaient guidée ici. Je lançai un ultime regard vers le château et le parc dans lesquels j’avais vécu. Ils étaient magnifiques à cette heure, baignés par la lueur du soleil couchant qui lançait sur les murs des reflets rougeoyants et dansant comme des flammes. Dans le parc, tout était si calme, les oiseaux se taisaient peu à peu et le vent caressait doucement la cime des arbres, faisant bruisser les feuilles à leur sommet. -C’est la dernière fois que je vois ce paysage ; pensai-je nostalgique. Je détournai le regard, incapable de l’observer plus longtemps sans risquer de changer d’avis. Je relevai la tête, pris mon courage à deux main et franchis la grille d’entrée, pour la dernière fois… Je traversai la ville si on pouvait l’appeler comme ça le plus vite possible, sans me retourner et sans croiser personne. Ce n’était pas une nouveauté mais pour une fois, habiter dans une ville « fantôme » m’arrangeait bien. Je continuai ainsi tout droit, tournant le dos à Londres, pendant une ou deux heures, après quoi je fis une pause. Il devait être aux alentours de 20 heures à en juger par le peu d’étoiles que je voyais. Je sortis de mon sac un morceau de pain avec un peu d’eau, je ne pouvais pas me permettre de tout prendre en un seul repas, je ne savais même quelle distance se trouvait la prochaine ville, il fallait que je m’économise. J’étais assise sur une pierre à côté de la route, pas une voiture ne passait, elle semblait peu pratiquée et je ne savais même pas où elle menait. Juste en face de moi se dressait un petit bois où je décidai de passer la nuit. Je trouvai un coin entre deux rochers pour me protéger du vent qui s’était levé et je dépliai mon sac de couchage sur le sol. L’herbe en dessous de moi faisait office de matelas et préservait mon dos. « Cette première nuit aurait pu être bien pire » pensais-je. Je m’endormis assez vite après m’être installée. Le lendemain, je fus réveillée par les premiers rayons du jour qui caressaient doucement ma peau, traversant le mince feuillage des arbres. Je m’étirai longuement, tous mes membres étaient engourdis au possible. Le bois n’avait pas du tout le même aspect vu de nuit et à l’aube. Il était assez clair contrairement à ce que je pensais, les chemins entre les arbres étaient dégagés, il n’y avait pas une seule branche ou brindille par terre, à croire que je me trouvais sur un sentier aménagé. Il faisait bon, le soleil levant réchauffait mes muscles endormis, ce qui me permit de me remettre rapidement en route. Je repliai toutes mes affaires puis je me mis en marche. Tout en m’enfonçant dans la forêt, je repensais à ce que mes parents pouvaient ressentir en ce moment même. Ils avaient dû trouver le mot dans l’entrée à cette heure. Etaient-ils inquiets de ma disparition? Heureux de mon départ? Désespérés d’avoir perdu leur deuxième enfant ? Tout en avançant, j’entendais peu à peu la forêt se réveiller. Les premiers chants des oiseaux commençaient à se faire entendre, et elle devenait de plus en plus lumineuse. Je finis par déboucher sur un champ qui s’étendait à perte de vue, de quoi décourager ceux qui voudraient le traverser. Mais je ne pouvais pas faire demi-tour. J’atteignis enfin l’autre côté au bout de deux ou trois heures, et comme j’avais marché vite, mes jambes me faisaient souffrir. Je repris mon souffle en m’appuyant sur un petit muret en ruine qui se trouvait là. Heureusement, il ne faisait pas encore trop chaud, je pouvais continuer à avancer normalement sans être accablée par la chaleur. Je me remis debout malgré la douleur et je regardai encore les environs. Maintenant que j’étais de l’autre côté, le paysage avait un peu changé. J’avais retrouvé la route où il n’y avait toujours aucune voiture, une forêt la bordait sur plusieurs kilomètres. Je décidais de la longer dans l’espoir de voir une indication qui arriva plus vite que je ne le pensais. Je tombai sur un panneau annonçant : « Mington : 7 kilomètres » -Enfin une ville ; me réjouis-je, il était temps. J’avais subitement retrouvé mon énergie. Je devais pouvoir atteindre cette ville avant la nuit si je me dépêchais, ce que je fis. La ville était légèrement plus animée que Viridian, avec un bar, quelques magasins encore ouverts, un restaurant, un hôtel et des habitations. J’en profitais pour refaire mes provisions en prenant beaucoup de bouteilles d’eau, et surtout des paquets de biscuits pour pouvoir tenir la route, le pain n’était pas du tout suffisant. Je pris aussi un petit carnet comme mon grand-père pour écrire ce que je vivais à mon tour, enfin, si j’arrivais à survire parce que je ne savais absolument pas où aller. Je regardai l’hôtel et je sortis mes maigres économies. Je n’allais pas tenir longtemps avec simplement 200 livres, mais il ne semblait pas très luxueux, je pouvais peut-être me permettre d’y passer une nuit. Je fis un pas avant de changer d’avis. Qu’allaient dire les responsables de la réception en voyant débarquer une gamine de 11 ans seule avec un énorme sac sur le dos ? Je renonçais finalement à l’idée de dormir dans un lit chaud pour repartir sur les routes. Cette nuit-là, je la passais dans un champ, au milieu de grandes fleurs qui me cachait des lumières de la ville et surtout du vent. Cependant je ne réussis pas à trouver le sommeil. Je repensais à ce qu’avaient fait mes grands-parents en regardant le journal de grand père à la faible lumière d’une lampe torche. Pour l’instant, mon voyage ressemblait assez au leur. Ils dormaient là où ils pouvaient, marchaient toujours tout droit, toujours plus loin. Mais la grande différence était qu’ils avaient un but : trouver des réponses, et ils étaient ensemble pour se soutenir mutuellement, alors que moi, je n’avais personne sur qui compter. Mon seul soutient était le souvenir de Darksky et le désir de protéger ceux que j’aimais. S’il me voyait maintenant, moi qui lui parlais toujours de s’amuser, qu’aurait-il pensé de moi ? Qu’il ne pouvait pas me faire confiance ? Que tout ce que je lui avais dit n’était que mensonges ? Peut-être même qu’il ne m’aimerait plus, ce que j’aurai compris avec tout le mal que j’avais fait…Je continuais de relire le journal en long, en large et en travers, dans l’espoir de trouver une information qui aurait pu m’être utile mais plus je le relisais, plus je me trouvais différente d’eux, j’étais beaucoup moins forte, il avait tout de même traversé toutes l’Angleterre à pieds, et beaucoup moins courageuse, il avait franchi des monts escarpés, il était monté au sommet de col, et par-dessous tout, avait protégé celle qu’il aimait, ma grand-mère, Flore… Les jours et les semaines qui suivirent furent assez similaires, je marchai sans m’arrêter et sans me retourner, à travers les champs, les bois, les villes et les villages. Quand je trouvais une rivière ou une source loin de tout, j’en profitai pour me laver, je cueillais des fruits sauvages et des baies comme je n’avais plus d’argent pour m’acheter de la nourriture, je vivais au rythme de la nature en quelque sorte. Le paysage ne cessait de changer autour de moi. Je passais de champs de fleurs à hauts plateaux arides et de plateaux à montagnes imposantes. Mais je sentais bien au fond de moi que je ne pourrais pas continuer ainsi très longtemps. Je devais avoir d’énormes cernes à force de me lever à l’aurore, mes pieds étaient pleins d’ampoules qui me faisaient souffrir à chaque pas, et j’avais l’impression que mon sac pesait de plus en plus lourd. Mais je ne pouvais pas m’arrêter, il fallait que je parte le plus loin possible de toute civilisation. Cela me faisait penser que je n’avais toujours pas croisé les hommes mystérieux…Ils devaient penser que j’étais morte depuis le temps. Enfin, au bout de deux mois de marche continue, en sortant d’une forêt dans laquelle j’avais passé plus de trois jours à tourner, j’arrivai dans un endroit qui me paraissait assez à l’écart du monde pour pouvoir m’installer quelques temps et me reposer. C’était une grande prairie couverte d’herbe verte et de fleurs multicolores de toutes sortes. Le vent léger qui soufflait la inclinait légèrement leur tige et les berçait doucement, faisant parvenir vers moi une multitude de parfums que je ne connaissais pas. La prairie était délimitée par les arbres de la forêt, elle semblait vraiment coupée du reste du monde. Un peu plus loin, il y avait un enclos dans lequel se trouvait un magnifique cheval blanc avec un museau noir. Sa robe était impeccable, pas une seule trace de poussière, d’un blanc immaculé. Sa crinière volait au vent quand il courait et il était si rapide que l’on pouvait penser que ses sabots ne touchaient même pas le sol. Au fond se dressait une maison solitaire d’où sortait un peu de fumée. Des gens devaient habiter ici. Juste après avoir pensé cela, je vis quelqu’un arriver vers la magnifique bête. C’était une femme qui n’était plus toute jeune, mais qui avait réussi à conserver sa beauté. Ses cheveux blonds étaient tirés vers l’arrière avec une longue queue de cheval, son visage, du moins ce que j’en distinguais, avait des traits doux et son regard exprimait de la bonté envers l’animal. Elle me rappelait un peu ma mère, cette attention toute particulière qu’elle avait pour les autres. Cette pensée me fendit le cœur. Mais, même s’ils avaient bien voulu m’accueillir, je ne pouvais pas rester là où d’autres personnes se trouvaient, pas avec ma malédiction…Je tournais donc tristement les talons pour repartir dans l’ombre des arbres mais je ne pouvais détacher mon regard de ce paysage féérique et sûrement unique sur terre. -Qui sait si je retrouverais un jour quelque chose d’aussi beau ; soupirai-je. Mais au moment de faire un pas, je vis le monde basculer autour de moi. Je dus m’appuyer à un arbre pour pouvoir rester debout. Ma vision se brouillait, le paradis se transformait en tache floues de couleurs, mes jambes ne supportaient plus le poids de mon corps et j’eus le tournis. J’avais surestimé mes capacités de résistance, j’étais bien plus fatiguée que je ne le pensais. Soudain, toutes mes forces me quittèrent d’un seul coup et je m’écroulai sur le sol. Juste avant de perdre connaissance, je crus voir un homme corpulent courir vers moi, mais tout était si confus dans mon esprit que je n’en étais pas sûre. -Laura, mon enfant ! Cria-t-il d’un ton apeuré. Etait-ce mon imagination qui me jouait des tours ou bien avait-il vraiment prononcé mon nom ? Cependant, je n’eus pas de réponse car je sombrai peu après dans les ténèbres de l’inconscience… Les jours qui suivirent cet accident furent comme un nuage de brume, épais et impénétrable. J’étais entre le rêve et la réalité, tantôt consciente, tantôt inconsciente, mes rêves étant hantés d’une forme noire et inquiétante planant au-dessus de moi, mes heures de lucidité de brouillard. Je ne voyais que des formes floues et des taches sombres lorsque j’ouvrais les yeux. Parfois, je distinguais une ombre bouger et s’approcher de moi, mais j’étais incapable de dire de qui il s’agissait et encore moins de la décrire. Je dû passer au moins une ou deux semaine ainsi au lit avant de retrouver mes forces et la vue. Je fus réveillée un matin par une douce brise soufflant sur ma joue. Je tournai la tête pour voir d’où cela provenait. Une fenêtre était entrouverte et les rideaux blancs brodés de fleurs ondulaient lentement au gré du vent qui passait à travers l’ouverture. Les rayons du soleil caressaient doucement mon visage et me réchauffaient. Je me trouvais sur un lit confortable et spacieux dans une maison assez modeste, quelques chaises, une table en bois, une vielle lampe. Ce qui me frappa fut la façon dont elle était décorée : des peintures et des tableaux de marins et de bateaux étaient accrochés sur chaque mur. Je me crus un instant chez moi avec une chambre remise à neuf, mais le paysage sauvage que je voyais par la fenêtre me rappela où je me trouvais et tout ce qui s’était passé avant de me retrouver là. Mes yeux étaient encore à moitiés clos lorsque quelqu’une femme arriva vers moi, un plateau à la main. Il s’agissait de la personne que j’avais vu nourrir le cheval dans la prairie. Elle avait dû me voir étalée par terre dans son parc sans connaissance et me prendre en pitié. Elle avait autour de cinquante ans, mais j’aurais pu croire de loin qu’elle n’en avait que trente tellement elle prenait soin d’elle. Lorsqu’elle me vit éveillée, son regard s’illumina d’une grande joie. -Tu es enfin réveillé Laura, quel soulagement, cela fait deux semaines entières que tu dors ainsi ! J’avais passé deux semaines inconsciente ?! Même si le temps n’avait aucune importance désormais, rester aussi longtemps dans le coma prouvait que ce voyage ne me faisait pas un grand bien…Mais une minute…comment cette femme connaissait-elle mon nom ? Je n’avais pourtant aucun papier d’identité sur moi et je ne l’avais jamais vue auparavant. En voyant mon air intrigué, elle reprit la parole. -Nous t’avons trouvée inconsciente dans le jardin, tu n’étais vraiment pas en forme lorsque mon mari t’a recueillie, mais je vois que tu t’es complètement remise ; dit-elle un grand sourire aux lèvres. Pourquoi cette femme était-elle si gentille avec moi ? Elle ne me connaissait même pas, à moins qu’elle ne s’inquiète pour moi comme le ferait n’importe quelle personne ayant un minimum de bonté. -Je m’appelle Silène… Silène ? Ce nom m’évoquait quelque chose…Je me souvins alors que j’avais déjà entendu ce nom de la bouche du capitaine. Je ne sais pas pourquoi, mais je me mis à l’observer attentivement tout en me remémorant ses paroles : « Je me souviens encore de son visage, doux comme un ange, toujours joyeuse et son regard…bleu comme la mer la plus calme… » Je ne l’aurais pas mieux décrite. Sa description correspondait parfaitement aux traits de la Silène qui se trouvait en face de moi. Mais il était fort peu probable qu’il s’agisse de la même personne, surtout qu’il l’avait quitté il y a plus de trente ans, elle avait dû changer depuis le temps. Mais alors que je me trouvais stupide d’assimiler de simple nom, un vieil homme barbu portant une casquette de marin, une pipe à la main entra dans la pièce et écarquilla les yeux en me voyant presque debout. -Laura ! Tu es vivante mon enfant, dieu soit loué ! S’exclama-t-il en se précipitant vers moi. -Capitaine ? Répondis-je sur le même ton d’étonnement, que faites-vous là ? -C’est plutôt à moi de te poser la question ma chère ; dit-il en riant de bon cœur. Comment as-tu bien pu te retrouver dans cette partie reculée de l’Angleterre, toi qui vis à Londres ? -C’est assez compliqué ; marmonnais-je peu sûre de vouloir lui dire la vérité. Certes, il avait été mon seul confident et m’avait révélé son passé douloureux alors que je le connaissais à peine, mais tout était différent depuis ce jour. Cela n’eut pas l’air de déranger le capitaine que je ne lui dise rien, il devait savoir ce que c’était d’avoir quelque chose d’impossible à révéler sur cœur. Il eut juste un moment d’hésitation, mais il reprit son air joyeux quelques secondes plus tard en regardant Silène. -On a tous nos petits secret ; dit-il d’un air malicieux. Au fait Laura, je ne t’ai pas encore présenté Silène, tu sais, je t’avais parlé d’elle la dernière fois que nous nous sommes vus. -Oui, je m’en souviens, mais je pensais que vous ne vous étiez pas revus depuis des lustres. -C’était le cas ; reprit-elle d’une voix douce. Mais toutes ces années loin de lui m’ont montré à quel point je tenais à lui… -Et il s’est passé la même chose pour moi, nous nous sommes mariés il y a un mois et j’ai abandonné mon poste de capitaine comme je te l’ai dit. Aujourd’hui, je suis à la retraite, et je vis ici, dans ce coin reculé avec Silène comme simple fermier. En disant cela, il couvrit Silène d’un regard bienveillant et celle-ci lui rendit. Ils semblaient si bien s’entendre, vivre éloignés l’un de l’autre avait dû être un déchirement pour eux, comme lorsque j’avais dû quitter Darksky…Les voir aussi heureux me redonnait espoir, et il m’en fallait… Ici je n’avais aucune raison de me sentir mal. La malédiction ne semblait être plus qu’un lointain souvenir, bien que je la sentais toujours ancrée au fond de moi. Peut-être que j’arriverai complètement à l’oublier en restant ici, pendant quelques temps du moins… Les semaines passèrent, et chaque jour je reprenais peu à peu mes forces. Au début, je ne pouvais pas tenir debout plus de quelques secondes sans avoir besoin de m’appuyer sur un mur pour ne pas tomber, mais au fur et à mesure je finis par retrouver un équilibre parfait. Silène était très attentionnée envers moi, c’est elle qui m’aidait à faire toutes les choses du quotidien sans trop de difficulté. Elle était exactement telle que je me l’imaginais avant : la douceur incarnée. J’aspirais vraiment à lui ressembler le plus possible. Son calme naturel finit par déteindre sur moi, si bien que la colère de la malédiction n’avait plus aucune emprise, je me sentis pour la première fois depuis longtemps complètement apaisée. Quand je fus parfaitement remise, je décidai d’aider le capitaine- je l’appelai toujours comme ça tout simplement parce que je n’arrivais pas à fixer son nom et en plus cela avait l’air de lui faire plaisir que je lui donne son titre – aux champs pour récolter et semer des graines, nourrir les animaux, et de temps en temps je l’accompagnais en ville pour vendre ses produits. J’avais fini par m’habituer à son humour et il me faisait presque rire maintenant, bien que je le trouvai toujours aussi mauvais… Depuis que j’habitai chez eux, c’est-à-dire depuis près de trois mois, tous mes problèmes s’étaient comme envolés, je ne pensais plus ni à la malédiction, ni aux hommes qui s’étaient lancés à ma poursuite, que je n’avais pas croisés d’ailleurs. J’avais commencé une nouvelle vie ici, avec le capitaine et Silène comme ma nouvelle famille, loin de tous mes soucis et mes tracas. La seule chose qui me rattachait encore à mon passé était le souvenir de Darksky, un souvenir bien trop douloureux pour être balayé par le temps, planté comme une épine dans ma chair…Mais contrairement à mes autres maux, je ne voulais- je ne devais- pas l’oublier. C’est ce même souvenir qui m’avait permis d’avancer durant mon périple, c’est lui qui m’avait donné le courage de surmonter le départ de mon frère, et c’est aussi lui qui m’avait donné la force de rester en vie. L’oublier aurait été faire une croix sur tout ce que j’avais vécu jusqu’ici, faire une croix sur les raisons qui me poussaient encore à lutter contre la malédiction. Sans lui j’aurais sombré dans la folie depuis longtemps déjà. Trois années s’écoulèrent ainsi comme un rêve. Mais un jour, alors que je récoltai la salade pour le diner du soir avec le capitaine et Silène comme je le faisais souvent, je ne sais pas ce qui me passa par la tête, mais je me décidai enfin à tout leur dire. -Capitaine, Silène, j’aurai quelque chose à vous révéler ; leur dis-je solennellement. Ils levèrent la tête tous les deux, surpris par tant de sérieux dans ma voix. -Il y a quelque chose qui ne va pas mon enfant ? Me demanda le capitaine inquiet. -Non, tout va bien capitaine, c’est juste que… Je n’arrivai pas à terminer ma phrase. Je n’étais plus si sûre d’avoir le courage de révéler une telle vérité. Je craignais leur réaction…Et s’ils ne voulaient plus de moi chez eux après avoir entendu ce que j’avais à leur dire ? -Allons Laura, tu peux tout nous dire tu sais, je vois bien que tu n’as pas l’air d’aller fort ; repris Silène compatissante. Je crus entendre mon frère à ce moment-là, sur le bateau…J’aurai du lui dire quand j’en avais l’occasion, il m’aurait aidé…Cette pensée me redonna du courage, je me dis que si je ne le leur disais pas maintenant, je ne pourrais peut-être jamais leur dire. -Non, en effet, vous avez raison, ça ne va pas fort… Devant leur air inquiet, je me repris tout de suite. -Non, non, ce n’est pas de votre faute ; les rassurai-je. Ça remonte à bien avant mon arrivée ici, depuis mon départ de France… Les mots me vinrent ensuite tous seuls, je leur racontais comment j’avais connu Darksky, comment nous avions été obligés de nous séparer. En me remémorant notre scène d’adieu, je ne pus retenir mes larmes. Tout semblait si proche et si lointain en même temps. Je leur montrai son cadeau d’adieu, le poème que je gardais constamment avec moi. La suite, le capitaine semblait revivre son dernier voyage en mer avec moi, quand je lui évoquais la phrase qu’il avait dite lorsque nous nous étions rencontrés, un large sourire illumina sa figure, comme s’il s’amusait encore de la « farce » qu’il avait mise en œuvre ce jour-là. Vint ensuite le duel sur le bateau qui s’était achevé par ma victoire écrasante et le coup de fil mystérieux. Plus j’avançais dans mon récit, et plus l’heure de la révélation approchait. Enfin, j’arrivai au moment que je redoutais le plus : l’évocation de la malédiction… -Mon frère avait juré de me protéger quel que soit les dangers, et c’est là… Je dus m’arrêter quelques instants pour essuyer quelques larmes qui me coulaient le long du visage. -Qu’il est parti… Je m’attendais à voir l’horreur sur leur visage mais ils semblaient plus compatissants que fâchés. Je terminai donc mon récit avec mon long périple et enfin mon arrivée chez eux…Après avoir fini, un long silence résonna à travers le parc. J’attendais leur réaction face à mon histoire. Je craignais qu’ils ne décident de me rejeter pour ce que j’avais fait, mais au lieu de ça ils me prirent tous les deux dans leurs bras à ma grande surprise. -Que d’aventures Laura…soupira le capitaine en relâchant son étreinte. Je ne prétends pas savoir ce que tu as vécu, mais sache une chose ; dit-il en me regardant dans les yeux, il faut en avoir du courage pour surmonter autant d’épreuves sans flancher. -Vous pensez vraiment ce que vous dîtes capitaine ? Pourtant, je ne me trouve pas si courageuse que ça, je n’ai fait que m’apitoyer sur mon sort depuis tout ce temps… -Bien sûr qu’il le pense et il a raison tu sais ; me dit Silène de sa voix d’ange, seul le courage et une volonté de fer ont pu te conduire jusqu’ici. Tu peux me croire, si j’avais eu la force d’esprit que tu as, jamais je ne l’aurai quitté pour si peu… Elle regarda son mari d’un regard si triste que j’eu de la peine pour elle. Elle avait été séparée de lui pendant plus de trente ans, alors que moi, cela faisait à peine trois ans que j’avais quitté Darksky. Quoi qu’elle dise, elle avait vraiment du courage. Mais si Silène disait vrai ? Si je m’apitoyai beaucoup trop sur mon sort ? Je ne m’étais jamais considérée comme très combattante, excepté durant mes duels, mais le reste du temps, j’avais l’impression d’être dépassée par les événements de la vie. -Tu vois Laura ; dit le capitaine en me tirant de mes pensées, bien que la vie ne soit pas toujours facile, si tu as le courage de surmonter les épreuves qui t’attendent, rien ne pourra t’arrêter, et c’est ce que tu as fait en entreprenant ce voyage. Tes parents seraient fiers de toi à l’heure qu’il est s’ils savaient ce que tu as fait. -Fiers ? Je ne suis pas convaincue que ce soit le mot qui convienne le mieux… -Ce que je voulais dire, c’est que tu ne dois pas renier ce que tu as fait, tu as tenté de protéger ta famille et je peux t’assurer qu’il n’y a rien de plus noble comme geste ; déclara le Capitaine. -Vous avez raison, une fois de plus, merci beaucoup… Au loin, le soleil couchant lançait de magnifiques rayons orangés à l’horizon, l’air se rafraichit à la tombée de la nuit qui approchait. Nous récoltâmes en vitesse les dernières pousses pour préparer le diner. Pour la première fois depuis une éternité, je me sentais entièrement libéré d’un fardeau qui pesait sur moi depuis bien trop longtemps. Quelques jours plus tard, je rassemblais mes affaires dans mon sac à dos, Silène me donna de nouveaux habits de rechange, les miens étant en lambeaux, ainsi que de la nourriture pour tenir. J’étais prête sur le pas de la porte avec elle. Il faisait beau, le ciel était dégagé et le vent annonçait la saison des feuilles nouvelles -Tu es sûre de vouloir repartir Laura ? Me demanda Silène. Tu peux rester avec nous aussi longtemps que tu le souhaites tu sais. . -Je ne voudrais surtout pas être un poids pour vous, vous en avez déjà tellement fait pour moi. -Alors promets-moi d’être prudente sur les routes, souviens toi de l’état dans lequel nous t’avons retrouvé… -Cela n’arrivera plus, je ne suis plus la petite fille que j’étais grâce à vous. Je la regardai dans les yeux, je voyais bien qu’elle était triste de mon départ, mais je ne pouvais pas rester éternellement, je devais trouver ma propre voie, c’était pour cela que je voyageai. Elle m’embrassa comme l’aurait fait ma mère, avec toute la tendresse qu’une mère pourrait avoir pour son enfant. -Bien, il est temps de nous dire au revoir je pense. Passez le bonjour au capitaine de ma part… Alors que je parlais de lui, celui-ci arriva tout essoufflé comme s’il avait couru un marathon. Il avait dans la main un portefeuille qui m’avait l’air neuf. -Attends Laura ! Il marqua une pause pour reprendre son souffle. Avant que tu ne partes, je désirerai t’offrir ceci ; dit-il en me présentant l’objet qu’il avait en main. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est un cadeau de Silène et moi-même pour être restée avec nous pendant ces trois dernières années. -Vous n’auriez pas du…Je ne le mérite pas… -Bien sûr que si, tu auras été pour nous l’enfant que nous n’avons jamais eu ; me dit Silène, c’est une raison suffisante. Face à un tel argument, je ne pus qu’accepter leur offre, surtout que je les considérais moi aussi comme mes parents… -Merci beaucoup…Dis-je trop émue pour développer. Je reviendrai vous voir dès que mon périple sera terminé et que j’aurai trouvé les réponses à mes questions…. Le capitaine me serra à son tour dans ses bras et en profita pour me glisser quelques mots à l’oreille : -Laura, je t’avais dit il y a trois ans de croire en tes rêves et je te le redis aujourd’hui, n’abandonne pas ta quête, elle te fera grandir, j’en suis certain. Je mis mon sac sur mon dos, rangeai son cadeau dans ma poche et, me retournant une dernière fois pour leur adresser un signe, je repartis sur les route, confiante et bien décidée à achever ce que grand père avait commencé des années avant moi…
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Envoyé par le Mardi 21 Juillet 2015 à 13:14 Chapitre spécial Laura : La fin d’un périple…
Spoiler : Le vent sifflait entre les branches des arbres et faisait tourbillonner les feuilles mortes au sol. Il s’était levé si brusquement que je dus chercher un abri de fortune au plus vite. Je me réfugiais sous un rocher creux en attendant que l’orage passe. La pluie tombait violement et inondait la forêt, la transformant en véritable marécage en quelque seconde. Des torrents de boue s’écoulaient devant moi, emportant tout sur son passage. Je regrattai alors de ne pas être restée chez le capitaine et Silène encore quelques temps. L’automne approchait, et cela se faisait ressentir dans le temps pluvieux de ces derniers jours. Cela faisait maintenant deux mois que j’avais repris mon voyage. Grace au cadeau du capitaine, j’avais pu les tenir sans difficulté. Mais mes ressources s’amenuisaient petit à petit. Bientôt, je n’aurai plus rien et je me retrouverai dans la même situation qu’avant. Cependant, je ne pouvais pas rentrer, pas encore, il me manquait encore tellement de réponses, et je sentais que ce périple ne s’achèverait pas tant que je n’aurais pas accompli ce pour quoi je l’avais entrepris. N’ayant rien à faire, je sortis de mon sac le carnet que j’avais acheté au début. Jusque-là, il était vierge, excepté la page de présentation, je n’avais jamais trouvé le courage de le remplir depuis. Je me dis que c’était le moment idéal pour passer le temps. Je résumais donc brièvement les premiers jours de marche, les moments difficiles que j’avais rencontrés. Je m’attardais longuement sur mon séjour chez mes sauveurs, expliquant comment ils m’avaient soignée et comment j’avais grandi à leur contact. Un éclair illumina le ciel et fut suivi très vite d’un coup de tonnerre fracassant. Je ne saurais dire pourquoi, mais cela me fit repenser à ma rencontre avec Darksky…Cela me rappelait vaguement quelques chose, mais quoi ? Je me rappelai tout d’un coup d’où venait ce souvenir, il remontait à bien avant mon périple, avant même ma rencontre avec celui que j’aimais…Les images de ce jour me revinrent toutes en mémoire comme une lance me transperçant le cœur. J’avais tenté de l’enfouir au plus profond de mon être, et de l’oublier à tout jamais…Mais même les trésors les mieux cachés finissent par remonter à la surface… Je n’avais alors que sept ans, j’étais encore inconsciente de tous les dangers de ce monde, j’étais simplement heureuse de vivre. Je rentrais de l’école comme chaque jour. Le temps était menaçant, d’énormes nuages noirs recouvraient toute la ville, la plongeant dans une semi-obscurité. J’avais décidé de faire un détour par le nouveau terrain de duel qui venait d’ouvrir avant de rentrer. Après y être passé, je me rendis soudain compte que je ne savais pas du tout comment retourner chez moi. Le vent s’était levé, la pluie tombait fort, et le tonnerre grondait au loin. Il n’y avait plus personne dans le parc, tous les autres enfants étaient rentrés chez eux pour éviter l’averse. Je me retrouvais donc seule, au milieu du parc, trempée, frigorifiée et terrorisée. C’est alors qu’un éclair déchira le ciel, et le tonnerre lui répondit avec la même violence. J’appelai à l’aide, en vain. Les rues étaient désertes, et la ville semblait s’être transformée en ville fantôme. C’est à ce moment-là qu’il est apparu. Il semblait tout droit sorti des ténèbres qui planait autour de moi. Ses yeux rouges sang luisaient comme des braises dans l’obscurité. Ses dents étaient longues et acérées comme des couteaux. Son corps était long, couvert d’écailles noires comme la nuit, des signes étranges de la même couleur que ses yeux se dessinaient dessus et il se terminait par une longue queue à la manière des serpents. Deux ailes immenses m’entouraient, me protégeant de la pluie et du froid. Je pouvais sentir le souffle chaud de la créature sur ma tête. J’étais trop effrayée pour bouger. Ce monstre devait au moins mesurer cinq mètres, il aurait pu m’écraser d’un seul coup de griffe, mais au lieu de cela, il me regardait et semblait m’étudier. Enfin, au bout de quelques secondes, il se décida à faire un mouvement. Je me figeai en le voyant ouvrir ses ailes et pousser un cri, je pensais vraiment que ma dernière heure était arrivée. Cependant, alors que je m’attendais à être brulée vive, j’entendis une voix dans ma tête, grave, impressionnante et puissante : « Laura Garden, descendante du chevalier Fredéric Garden, gardienne du secret des dragons originels… » Je retins mon souffle en entendant cela, cette chose connaissait plus d’élément sur moi que je n’en connaissais sur ma propre famille. « Serais-tu prête à porter sur tes épaule la charge que nous t’avons confiée à toi et à tes ancêtres ? » J’étais bien trop sous le choc pour refuser, et j’avais accepté naïvement, sans même savoir ce à quoi j’avais dit oui. Lorsqu’il me vit accepter sans broncher, j’avais crus lire de l’étonnement dans son regard de braise. « Tu es très courageuse, bien plus que ton père ne l’a été avant toi. Je vois un grand avenir qui t’attends, cependant, tu devras prendre garde à ceux qui te sont proches, ils ne sont pas toujours ceux que tu penses… » La créature poussa un autre cri dans la nuit, puis s’envola, emportant avec lui toute l’obscurité qui s’abattait sur la ville, faisant briller le soleil à nouveau. Lorsque je racontai cela à mes parents et à Arthur, ils me répondirent que j’avais dû faire un mauvais rêve, mais j’avais eu l’impression que mon père s’était crispé en entendant ce que la créature avait dit. Je comprenais désormais pourquoi : j’avais accepté sans broncher la malédiction ! Une première réponse venait de s’offrir à moi, mais il en restait encore tellement… J’avais enfin fini de mettre mon carnet à jour et j’allais continuer lorsque je m’aperçus que la pluie avait cessé pour faire place à un ciel sans nuage. Je le rangeai donc, me promettant de continuer mon récit un peu chaque jour. Quelques jours après, j’arrivai enfin à une nouvelle ville. Elle semblait assez animée, avec de quoi refaire mes provisions et dormir au chaud. J’allais entrer dans le restaurant de la ville, lorsque la porte s’ouvrit pour laisser un homme s’enfuir, apparemment effrayé qui me percuta de plein fouet. -D…Désolé ; dit-il en se relavant rapidement. -Pourquoi vous enfuyez-vous ainsi ? -C…C’est à cause d’un homme là-dedans, il défie tous les clients du restaurant et leur prend leur deck s’ils perdent. Je ne veux pas subir le même sort qu’eux, vous devriez passez votre chemin aussi mademoiselle ; dit-il en reprenant sa course. Ce que cet homme avait dit m’avait plus donné envie de voir ce qu’il se passait plutôt que de m’enfuir. Je franchis donc la porte du restaurant, bien décidée à apprendre à la brute qui se trouvait à l’intérieur les bonnes manières dans un duel. Ce que je vis à l’intérieur me sidéra. Toutes les tables et les chaises étaient retournées, la vaisselle cassée et des dizaines d’hommes gisaient à terre sans connaissance. Au milieu de la salle, deux personnes s’affrontaient sous le regard effrayé des spectateurs. -Bien, il est temps d’en finir, Archdémon du monde mental, réduit ses points de vie à zéro ! L’homme s’écroula par terre, comme si l’attaque qu’il avait reçue l’avait réellement touché. L’autre s’approcha de lui d’un pas serein, et lui pris son deck sans que l’autre ne lui oppose de résistance. -Il n’y a rien d’intéressant la dedans, ce deck ne vaut rien, tout comme les autres ! S’exclama-t-il en le jetant par terre. Il leva alors la tête, et lorsqu’il me vit à l’entrée, son visage s’illumina, le mien par contre du devenir blême. -Enfin tu es venue, Laura… Cette mèche de cheveux cachant son œil droit, ce long manteau marron, ce regard mauvais… -C’est impossible ! Comment êtes-vous arrivé ici ? -Mon maitre m’a tout simplement conduit à toi. Mais trêve de bavardage, j’ai pour mission de t’empêcher de continuer ton périple et de te ramener à lui, ton voyage s’arrête ici ! -Essayez un peu pour voir ! Mécaniquement, je sortis mon disque de duel et mon deck avant de me souvenir de ce qu’il se passerait si je combattais ici, devant tous ces gens. Il fallait que je l’éloigne de la ville. Je sortis en courant du restaurant en espérant qu’il me suive. -Court, Laura, mais tu ne pourras pas lui échapper. Je slalomais à travers la ville entre les passants interloqués ou mécontents. Je me retournais de temps en temps pour voir où en était mon agresseur, mais il semblait ne pas m’avoir suivi, mais dans le doute, je continuai d’avancer. La sortie de la ville fut enfin en vue. Je pensais avoir réussi à éviter l’affrontement, lorsqu’il apparut devant moi, comme sorti de nulle part. Je m’arrêtai net, soulevant un épais nuage de poussière au passage. -Pouvons-nous reprendre là où nous en étions arrêtés la dernière fois ? Je n’ai toujours pas digéré ce que tu m’as infligé sur ce bateau ! Le duel semblait inévitable. Je sentais mon sang bouillir, comme lors du duel avec John. Tous mes membres tremblaient. -Aurais-tu peur de m’affronter ? Dit-il d’une voix provocatrice pour m’inciter à me battre. En vérité, oui, j’avais peur de l’affronter, mais pas pour les raisons qu’il pensait. J’avais peur de succomber une fois encore à la malédiction et de ne plus pouvoir lui échapper, cette fois-ci, je n’avais personne sur qui compter pour me sortir de là… « Je serai toujours là pour toi… » Etait-ce la voix d’Arthur portée par le vent ? Ou bien étais-je tout simplement en train de devenir folle…Quoi qu’il en soit, cela me redonna du courage, que ce soit lui ou pas qui ait prononcé cette phrase, elle était vraie, je n’étais pas seule tant que quelqu’un comptait sur moi. -Tu as enfin décidé de te battre, je commençais vraiment à m’ennuyer. -Oui, je vais me battre ! Mais pas pour moi, pour mon frère, il aurait voulu que je vous donne une bonne leçon ! -Ton frère dis-tu ? Ah oui, je m’en souviens, surtout de son regard lorsque je l’ai…vaincu -Vous…C’est vous qui lui avez fait ça ? M’exclamai-je. -Oui, le pauvre, je n’aurai pas aimé être à sa place : la détresse que j’ai pu lire dans ses yeux, sa détermination aussi, quel plaisir ça a été de voir tout ce qui comptait pour lui s’éteindre en même temps que sa pauvre vie ! Lorsqu’il prononça ces mots, la colère remonta en moi, une colère noire, bien pire que celle avec laquelle j’avais blessé John. Je ne pouvais plus rien contrôler et la malédiction prit le dessus. Mon corps fut entouré d’une lumière noire et j’entendis encore une voix dans ma tête : « Ne lutte plus Laura, grâce à elle, ton désir de vengeance sera enfin accompli » -Vous n’allez pas vous en tirez aussi facilement ! Je vais vous écraser et reprendre ce que vous m’avez pris de force s’il le faut ! -Parfait, murmura l’autre, tout comme mon maitre l’avait prévu, tu ne te contrôle plus…il nous faut ce pouvoir ! -Alors venez le chercher ! -Petite insolente ! L’issue de ce duel ne sera pas la même que la dernière fois ! Je commence en en activant ma carte Royaume Psychique , désormais, chaque fois que j’invoquerai un monstre synchro, tu recevras 500 points de dommages, mais ce n’est pas tout, voilà mon monstre Attaquant Télékinésiste en mode attaque, et je vais enchainer avec mon Téléporteur D'urgence pour invoquer depuis mon deck Maître à Penser ! Je vais immédiatement activer son effet, en sacrifiant mon attaquant et 800 de mes points de vie, je peux invoquer un monstre psychique directement depuis mon deck ! -Je ne vois pas vraiment où vous voulez en venir, mais continuez si vous aimez perdre des points de vie… -attends la suite, tu vas être surprise, j’invoque mon Octo Paralyseur que je synchronise avec mon maitre à penser pour invoquer le monstre synchro Androïde Magique, tu perds donc 500 points ! Lorsque son attaque m’atteignit, je fus comme foudroyée par une centaine d’éclairs jaillissant sur moi. Il était beaucoup plus fort que lorsque je l’avais affronté sur le bateau. Son regard ne me disait rien qui vaille, il devait mijoter un mauvais coup. Je devais le vaincre au plus vite, sans quoi je risquais de succomber à ses attaques psychiques… -Je pose deux cartes faces cachées et je termine mon tour, et grâce à son effet, je regagne 600 points de vie… Sayer : 3800 – Laura : 3500 -Tout ce cinéma pour m’enlever 500 points de vie ? Vous auriez pu faire mieux ; dis-je encore un peu étourdie par le choc. -C’est aussi ce qu’a dit ton frère…avant que je ne l’achève ! -Eh bien si ce que vous dîtes est vrai, je vais m’assurer que vous ne recommencerez plus jamais ! Je pioche et j’invoque Tengu Réincarné en mode attaque, puis j’active l’effet de mon Homme-Oiseau, Allié Genex depuis ma main pour l’invoquer spécialement en revoyant mon tengu, mais pas de panique, un deuxième va venir prendre sa place ! Je synchronise mon homme-oiseau avec mon tengu réincarné pour invoquer la machine de guerre : Bombardier De Choc Des Ténèbres ! Et au passage, un troisième Tengu Réincarné arrive sur le terrain. -Oui, c’est ça Laura, voila le monstre qui a causé ta perte auparavant… -Je sacrifie tengu pour activer l’effet de mon bombardier et vous infliger 800 points de dommages directs ! Sayer : 3000 – Laura : 3500 -Maintenant bombardier, détruit l’androide ! Attaque feu du ciel ! Sayer : 3600 – Laura : 3500 -Tu je t’avais dit que ce monstre causerait ta perte, j’active ma carte [/url]piège Malédiction Psychique : je t’explique, quand tu détruis un de mes monstres psychiques, le tien est détruit et tu encaisses des dégâts égaux au niveau de mon monstres multipliés par 300, ce qui nous fait 1500 au total ! Sayer : 3000 – Laura : 2000 Une fois de plus, son attaque me transperça, mais cette fois-ci, la douleur était bien pire. Quand elle cessa, je dus reprendre mon souffle plusieurs instants avant de pouvoir refaire face à mon adversaire. Un large sourire illuminait sa figure, comme si me voir souffrir lui faisait plaisir…Je me remis debout tant bien que mal pour continuer le combat. -Tu as encore de l’énergie ? Fort bien, mais ma prochaine attaque sera ma dernière, tu ne tiendras plus très longtemps. -Je…Je pose 2 cartes faces cachées et je termine mon tour… -Serais-tu à court d’argument Laura ?…Dois-je prendre ton silence pour un oui ?… La vérité, c’était que j’étais encore trop secouée pour pouvoir lui répondre quelque chose de pertinent, c’est pour cela que je préférais me taire… -Je vais t’achever en vitesse, ça vaudra mieux pour toi, je pioche et j’active ma deuxième carte face cachée : Surcharge Psychique ainsi, en renvoyant depuis mon cimetière mon attaquant télékinésiste, mon octo paralyseur et mon androïde magique, je peux piocher 2 cartes supplémentaires…Bien, bien, j’invoque donc mon Magicien Psychique du Silence, et lorsqu’il est invoqué, il retire depuis mon cimetière un monstre psychique, je retire donc Maître à Penser. J’active ensuite ma carte magie : Psychokinésie, en payant 1000 points de vie, je peux détruire ta carte face cachée ! Sayer : 2000 – Laura : 2000 -Ma Force de Miroir…non… -Maintenant magicien psychique, attaque là directement ! Sayer : 2000 – Laura : 100 Je criai au moment de recevoir l’attaque, celle d’un monstre était mille fois plus douloureuse que celle de ses autres cartes, j’avais vraiment l’impression qu’une épée s’enfonçait dans ma chair. Je m’écroulais par terre, incapable de me relever. Tout mon corps me faisait souffrir, tous mes sens étaient brouillés, et j’avais toujours l’impression que son épée était plantée en moi. -Cela aura été plus facile que je ne le pensais ; soupira-t-il. Tu es si faible, tu ne mérites même pas de posséder le pouvoir que tu as, seul Hélios serait capable de le maitriser à sa guise ! Il s’approcha calmement de moi, un sourire aux lèvres, comme si je ne représentais plus aucune menace…Il avait raison, j’étais faible, je n’avais pas réussi à venger mon frère, je n’avais même pas pu me protéger moi-même… Sayer se plaça juste devant moi et sortit de sa poche un étrange objet en forme de clé qui s’illumina lorsqu’il la pointa sur moi. Je sentis alors que quelque chose en moi se creusait, comme si une partie de moi-même était arrachée à mon corps. C’est alors que je me rendis compte de ce qu’il faisait : il absorbait mon énergie ! J’allais perdre mon pouvoir si je ne me relevais pas ! Mais pourquoi cela m’angoissait-il à ce point ? J’aurais dû au contraire être heureuse de m’en débarrasser…Quel était ce sentiment au fond de moi ? Du regret ? De la peur ? Quoi qu’il en soit, je savais qu’il ne fallait pas que je lui laisse… Je puisais dans les dernières ressources que j’avais encore en moi pour tenter de me relever, cependant, cette baguette les drainait en même temps que le pouvoir… -Inutile de résister Laura, cet objet antique qui m’a été confié par mon maitre lorsque je t’ai rencontré a été spécialement conçu pour absorber le surplus d’énergie qu’une personne possède pour la transmettre à quelqu’un d’autre ! Il ne faisait pas qu’absorber le surplus, il absorbait absolument toute mon énergie…Ce duel risquait bien d’être mon dernier… Ce n’était pas la première fois que je frôlais la mort, mais jamais je n’avais eu ce sentiment que ma vie ne tenait que dans la main d’un homme qui pouvait me faire revivre ou bien m’achever… « N’abandonne pas ! » Cria une voix dans ma tête. Darksky ? « N’oublie pas la promesse que nous avons faite, tu n’as pas le droit de trahir ainsi ta parole ! » Ces mots furent comme un coup de fouet qui me redonna soudainement de l’énergie. Je refermai mon poing sur la poussière qui trainait par terre. Comment avais-je pu me laisser sombrer ainsi dans le désespoir ! Je savais mieux que quiconque que ce n’était jamais une solution, je l’avais appris à mes dépends… Lorsque Sayer me vis bouger, il éclata de rire. -Tu prétends vraiment avoir encore assez d’énergie pour te remettre debout et continuer le combat ?! Soi tu es très courageuse ou bien inconsciente, personne ne peut résister à SON pouvoir ! Sa remarque, au lieu de me démoraliser, me donna encore plus de courage. Je sentais peu à peu les douleurs s’atténuer et je réussi à me remettre sur pieds, quand je vis que j’étais entouré d’une sorte de halo de lumière me séparant de l’emprise de la baguette de Sayer. Je pouvais voir la surprise sur son visage, non seulement de me voir debout, mais aussi de voir cette barrière protectrice surgit de nulle part. -Ce duel n’est pas fini ! Alors que je mis ma main sur le dessus de mon deck pour piocher une dernière carte, je crus en discerner une autre dans la lumière faire la même chose que moi, et en relevant la tête, je distinguai l’ombre de mon frère à mes côtés. Il me sourit, je savais ce qu’il me restait à faire : gagner pour lui ! -Allons-y Arthur, donnons-lui une leçon qu’il n’est pas prêt d’oublier…murmurai-je Le fantôme hocha la tête en signe d’approbation. Je ne devais pas, je ne pouvais pas le décevoir, Sayer devait payer pour ce qu’il lui avait fait ! En tirant ma carte, je sentis sa main sur la mienne… La voilà ! La carte de mon frère ! Nous combattions côte à côte, rien ne pouvais plus nous arrêter désormais ! -Je vais commencer avec ma carte face cachée, Appel de l'Etre Hanté pour faire revenir sur le terrain le Bombardier De Choc Des Ténèbres ! -Pas mal, je dois l’avouer, tu es plus résistante que tu n’en as l’air, mais qu’importe, je te vaincrai au prochain tour et je pourrai terminer ce que tu as interrompu… -Sauf qu’il n’y aura pas de prochain tour ! J’active ma carte Dernier espoir ! Une vive lumière inonda le terrain, Sayer mis ses mains devant les yeux pour ne pas être aveuglé, mais pour moi cette lumière représentait tout autre chose. Arthur me l’avais donné juste après que je lui ai parlé de la malédiction pour la première fois «Dernier espoir, voilà une carte qui m’a toujours permis de surmonter toutes les difficultés, prends là, tu en auras besoin un jour ou l’autre avec ce qui t’attend… » -Ta carte va maintenant m’être utile… -Quel est cette carte ?! Rugit Sayer plus affolé qu’en colère. -Ca, vous ne le saurez jamais ! Mais ce que vous allez connaitre par contre c’est son effet : il me suffit de sacrifier mon bombardier de choc des ténèbres pour invoquer directement depuis mon extra deck un monstre bien plus fort ! -C’est impossible ! Une telle carte ne peut pas exister ! -Bien sûr que si, je suis en train de la jouer ! Et voici donc le monstre synchro Ultime : Dragon cosmique, seigneur de la galaxie ! Mon monstre apparu dans une lumière encore plus vive que celle qui régnait déjà et m’aveugla moi aussi. Quand elle se dissipa, je pus constater pour la première fois toute sa majesté. Son corps de serpent semblait constellé d’étoiles, blanc comme la plus pure des lumières. Ses ailes projetaient sur le sol des reflets argentés plus lumineux que le soleil. Ses têtes, au nombre de six étaient couvertes d’une armure d’or reflétant les rayons solaire sur tout le terrain, l’illuminant comme une étoile. C’était donc cela le pouvoir de mon frère, moi qui n’avait livré que peu de duels avec lui, je n’avais jamais pu voir ses monstres les plus puissants. Je regardai sa figure translucide et je pus y lire un bonheur infini. Ce monstre allait être le symbole de nos liens, plus puissants que la mort ! -Ce monstre…Il dégage une telle puissance…où l’as-tu trouvé -Voici mon espoir infini ! Un homme tel que vous ne peut rien face à lui, et encore moins face à sa faculté spéciale, il va nous priver chacun de notre main, mais en compensation, il va gagner 1000 point s’attaque pour chaque carte envoyée au cimetière, j’en ai 3 actuellement -Et moi 2… -Ce qui nous fait un total de 5000 points d’attaque supplémentaire ; c’est largement suffisant pour vous vaincre ! A l’attaque Dragon cosmique ! Destruction galactique ! L’onde de lumière balaya tout sur son passage en une fraction de seconde, j’entendis un grand cri puis plus rien…Lorsqu’elle se dissipa, une gigantesque trainée avait été gravée dans le sol et Sayer gisait à terre, inconscient. Je ne sais pas ce qui se passa à ce moment précis, mais la colère fut plus forte que moi, et j’ordonnai à mon dragon d’attaquer une nouvelle fois, malgré les protestations d’Arthur. Il fallait que je venge mon frère. Une deuxième onde lumineuse fila vers mon adversaire à terre, mais au moment de l’impact, elle fut dévié et alla détruire la route un peu plus loin heureusement déserte. -Qui… ! Un homme se tenait juste devant Sayer, le bras levé. C’était sûrement lui qui l’avait protégé. Il était habillé assez bizarrement, une cape rouge, une armure dorée, une couronne pleine de pierre précieuses, je me serais cru dans l’antiquité…Il me regarda avec un regard froid et en même temps il y avait dedans une flamme de volonté de se battre si intense que je croyais qu’il allait me brûler sur place. Il prit Sayer par le bras, puis disparut aussi vite qu’il était apparu, me laissant seule au milieu du champ de ruines que j’avais moi-même causé. Le vent soufflait sur la falaise et les vagues se fracassaient avec violence en contrebas. Je fis un pas en arrière et j’entendis quelques pierres dégringoler avant de finir leur course dans la mer en furie. Je n’avais nulle part où aller, ils avaient bien fini par me coincé, il allait falloir se battre. J’activais mon disque de duel. J’étais seule face à une dizaine d’hommes de main de Sayer…oui, je devrais pouvoir le faire pensais-je. Depuis que j’avais vaincu leur patron, ils me poursuivaient sans relâche depuis maintenant plus de deux semaines. Je n’avais pas un seul moment de repos, ils me traquaient comme une bête sauvage le jour et la nuit. Je n’avais pas arrêté de courir ces derniers jours, et il était grand temps que cela s’arrête ! -Bien messieurs, je suis désolée, mais ce petit jeu n’a que trop duré, et il est temps d’y mettre un terme ! Pour toute réponse, ils m’envoyèrent leurs monstres. Je ne m’étais pas attendue à ce qu’ils me répondent de toute façon…J’invoquai mon dragon cosmique qui les balaya d’un seul coup à l’aide de ses sept têtes. Ils étaient à terre, je devais m’enfuir maintenant. Je courus sans m’arrêter pendant une bonne heure, après quoi la fatigue me rattrapa. Je m’appuyais sur une pierre qui se trouvait là pour reprendre mon souffle. Tout allait de travers en ce moment. Je pensais qu’après avoir vaincu Sayer, tout rentrerait dans l’ordre, mais tout est allé de mal en pis. Je n’avais plus d’argent, j’étais condamnée à me nourrir avec les rares fruits et baies que je trouvais et qui me semblaient comestibles. Ces journées à jouer au chat et à la souris m’avaient complètement vidée de mes force, et pire que tout, l’image de l’homme étant venu sauver Sayer me hantait. Son regard avait vraiment quelque chose d’inhumain. Etait-ce celui qui avait ordonné que Sayer me prévienne ? Mais dans ce cas, pourquoi vouloir ma mort désormais ? Réfléchir autant me donnait un de ces maux de tête…Les éléments ne s’enchainaient pas logiquement et beaucoup trop vite. Un bruit de pas me parvint, ils s’étaient donc remis à ma poursuite. Je poussais un long soupir avant de m’enfoncer dans la forêt qui se dressait devant moi dans l’espoir que la végétation dense leur ferait perdre ma trace. Cependant, après cinq minutes à l’intérieur, c’est moi qui fus complètement désorientée. La végétation était bien plus dense que ce que je pensais. Pas un seul brin de lumière ne passait à travers l’épais taillis des arbres. Tout se ressemblait, j’avais l’impression de toujours retourner à mon point de départ, et à chaque fois que je pensais avoir trouvé une sortie, cela ne me ramenait qu’à une autre série d’arbres tous identiques. Mais le pire dans tout cela, c’était que j’avais beau continuer d’avancer et de me perdre, j’entendais toujours les pas de mes poursuivants derrière moi, à croire qu’ils avaient mis un mouchard pour me repérer…J’accélérai le pas progressivement et je retrouvai à courir. Je sentais mon cœur battre à l’intérieur de moi, j’avais l’impression qu’il allait exploser, mais je ne pouvais pas me reposer maintenant, sans quoi je risquais de passer un sale quart d’heure. Mais…pourquoi fuyais-je ? J’avais déjà vaincu ces hommes, pourquoi ne pas recommencer ? Mes jambes continuaient de courir machinalement alors que mon esprit, lui, désirait ardemment se battre. Etait-ce la malédiction qui tentait de prendre le dessus sur moi et mon esprit qui luttait contre elle en me forçant à m’enfuir ? Depuis qu’Arthur était apparu à mes côtés lors du duel, elle semblait s’être éloignée, mais apparemment elle n’avait pas totalement disparu. Mon frère, malgré son état avait tout de même réussi à tenir sa promesse de me tenir loin d’elle. Mais à présent, c’était à moi de lui rendre la pareille en le sauvant de l’emprise de Sayer et en récupérant son âme dérobée. Je m’arrêtai net. Même si j’agissais sous la malédiction, il fallait qu’ils paient pour ce qu’ils avaient fait à mon frère ! Je les vis arriver, ils étaient encore plus nombreux, à croire qu’en vaincre un en amenait deux…Ils m’encerclèrent, je n’avais nulle part où fuir, mais ce n’était pas mon intention. Je n’avais que trop fuit durant ce périple. Darksky n’aurait sûrement pas apprécié ce que j’allais dire, mais malheureusement c’est ce que je pensais désormais… -Jamais vous ne pourrez me battre, vous aurez beau vous y mettre à cent, à mille, mais quel que soit votre nombre, je vous anéantirai un par un comme vous avez anéanti mon frère ! Ils n’eurent aucune réaction face à ma provocation, cette fois-ci, j’aurais quand même espéré les énerver un peu, mais ils semblaient ne posséder aucun sentiment. Tant pis, après tout, vaincre des ennemis sans aucune émotion, qu’il s’agisse de peur ou de haine, est toujours plus simple. -Apparais, Dragon cosmique, seigneur de la galaxie ! Il surgit dans un éclair de lumière qui illumina la forêt toute entière. Il dominait largement mes adversaires, et dépassait même la cime des arbres. Ils reculèrent tous d’un pas pour ne pas se faire écraser comme des insectes. Son souffle puissant déracina les arbres dans un rayon de deux cents mètres et balaya les feuilles au sol dans un tourbillon de lumière, ne laissant une fois de plus qu’un immense cratère autour de moi. Ils avaient tous disparus, mais je savais qu’ils reviendraient bientôt, toujours plus nombreux. Une fois mon dragon rappelé, les ténèbres recouvrirent à nouveau la forêt. Cependant je vis devant moi un faible rayon de lumière filtrant à travers les arbres encore fumant. L’explosion avait réussi à percer un passage à travers la broussaille qui devait me permettre de sortir. Je me précipitai alors vers la source de lumière. J’étais enfin sortie de cette sombre forêt, et je dois dire que ce que je trouvais à l’extérieur n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais… —————————————————————————————————————————————————- musique d'ambiance^^ http://www.youtube.com/watch?v=uo_0wwnS9ww&list=PLF22D25327057875D&index=64 —————————————————————————————————————————————————- Une prairie infinie s’étendait là, à mes pied, si grande que je n’en voyais pas la fin. L’herbe, verte comme l’émeraude le plus pur, ressemblait à un immense tapis recouvrant le sol. Le ciel s’était subitement dégagé, les rayons du soleil brillaient fort, mais pas assez pour être désagréable, la température était idéale. Dans cet océan de vert, un unique arbre se dressait fièrement, juste à côté d’un petit cours d’eau traversant la plaine. Emerveillée par ce spectacle féérique, je me mis à dévaler lentement la pente qui me séparait du ruisseau. Un vent léger me caressait le visage et faisait voler mes cheveux. Tout semblait si paisible, comme si l’homme n’avait jamais posé le pied sur cette terre magique. J’entendais des chants d’oiseau, magnifique, ressemblant à des sons de clochettes. Toute la colère qui s’était accumulée en moi durant ces derniers jours se dissipa d’un seul coup. -Est-ce cela que l’on appelle…le paradis ? Me demandai-je. Lorsque je trempai ma main dans l’eau transparente, je sentis mes forces revenir. Elle était si pure, si sauvage, telle que devrait l’être toute les rivières sur cette terre sans l’intervention de l’homme. Je pouvais même voir à travers quelques poissons intrigués par ma présence. Je me rendis alors compte que la forêt s’étendait à perte de vue autour de la prairie, pas étonnant que personne ne soit jamais parvenu à trouver cet endroit, n’importe qui serait devenu fou à force de tourner en rond. J’avais enfin trouvé un refuge où je pourrais vivre en paix, loin du monde, loin de Sayer et des hommes, loin de ceux que j’aimais… Cette pensée m’arracha quelques larmes. -Je ne peux pas…je risquerai de leur faire du mal ; pensai-je pour tenter de me raisonner. Je m’approchais de l’arbre. Son feuillage, aussi vert que l’herbe, se confondait avec celle-ci. Seul son tronc se démarquait du paysage. Les feuilles se balançaient légèrement au rythme de la brise. – Bel endroit, n’est-ce pas Laura ? Dit une voix dans mon dos. Je me retournais brusquement, m’attendant à voir Sayer surgir. Cependant, lorsque je vis son visage, je fus frappé de reconnaitre ses traits. -P…Papa ? M’exclamai-je aussi surprise qu’heureuse. -Laura ; dit-il en me prenant dans ses bras, je suis si heureux de te revoir enfin après toutes ces années. Il portait un long manteau noir, ses cheveux étaient en batailles et long, son apparence était très différente d’il y a quatre ans, mais son visage lui était le même. Je me mis à pleurer, mais pour la première fois depuis longtemps, ce n’était pas de tristesse, mais de joie. Notre étreinte se prolongea, j’avais peur de le voir disparaitre si je le relâchais. Je me sentais retombée en enfance, lorsqu’il me serrait ainsi pour me consoler. Je ne m’étais pas rendue compte à quel point être séparée ainsi de ma famille m’avait marqué. Lorsqu’il me regarda dans les yeux, je pus voir un bonheur infini dedans, l’amour d’un père pour son enfant perdu enfin retrouvé. -J’ai toujours su que tu y arriverais ma fille…murmura-t-il. -Mais arriver à quoi ? Et où sommes-nous ? -Mais arriver ici bien sûr. Cet endroit magnifique est le terme du voyage de tous les membres de notre famille depuis des générations. Où se trouve-t-il ? Nul ne le sait, par-delà les montagnes pour certains comme moi, par-delà les mers pour ton grand-père, par-delà une sombre forêt pour toi…Tous ceux ayant entrepris ce voyage et ayant survécu se sont retrouvés mystérieusement ici. C’est une sorte de paradis pour les membres de notre famille, un lieu de repos éternel pour ceux qui y sont restés. Je comprenais à présent pourquoi je me sentais si calme ici. La malédiction n’avait aucune emprise sur moi tant que j’étais là. Mais je me rendis compte que quelque chose manquait à ce tableau si parfait. -Papa… -Oui ? -Où sont Maman et Arthur ? Sont-ils restés à Viridian ? Son regard se voila lorsque je lui demandai cela. Je fus saisie de panique. Il avait dû leur arriver quelque chose pour qu’il me regarde ainsi. -Ta mère…n’est plus de ce monde, tout comme ton frère… Ces mots eurent l’effet d’un coup de poignard en plein cœur. Je ne pouvais accepter ce que je venais d’entendre. Ma mère et Arthur, mort ? Comment cela avait-il pu arriver ? Voyant mon expression, il reprit la parole. -Tout s’est passé si vite…Juste après ton départ, des hommes sont venus pour te chercher. Je leur ai barré la route, mais ils ont forcé le passage. Un homme du nom de Sayer m’a demandé où tu te trouvais, puis m’a défié…et j’ai perdu…Mais je refusais toujours de lui dire. C’est alors qu’il a ordonné à ses monstres d’attaquer notre maison. Je l’ai supplié d’arrêter, mais il ne voulait rien entendre et j’étais trop faible pour l’arrêter… Des larmes perlèrent de ses yeux et sa voix était empreinte d’une tristesse immense. Je voyais parfaitement la scène. Sayer ordonnant à son archdémon de tout détruire…J’aurais dû être désespérée en apprenant cette nouvelle, mais le seul sentiment qui vint à moi fut la haine envers Sayer, amplifiée par un désir incontrôlable de vengeance. Mon père du croire qu’il lui était adressé car il se défendit. -Comprends-moi Laura, je ne désirais que te protéger, tout ce qui suivit ne m’avait même pas effleuré l’esprit, tu dois me croire je t’en prie ! Il était totalement à côté de la plaque, je ne lui en voulais pas du tout, j’étais même fière de ce qu’il ait fait pour moi. Le seul fautif était Sayer. La rage emplit mon esprit comme un torrent, détruisant tout sur son passage. Je vis le regard effrayé de mon père. Tout était en train de brûler autour de moi. -L…Laura, que t’arrive-t-il ? Dit-il en bégayant. -Laisse-moi me charger de Sayer papa, je vais lui régler son compte…définitivement ! Les flammes redoublèrent d’intensité. En quelques secondes à peine, tout n’était plus que cendres, les feuilles de l’arbre crépitaient et se mourraient dans le feu, le ruisseau s’était transformé en véritable torrent débordant de son lit et luttant dans un combat perdu d’avance contre les flammes. Je me trouvais au milieu du désastre, mon père me regardait avec effroi. La colère était si forte qu’elle s’était matérialisée en feu destructeur. Etait-ce cela, mon véritable pouvoir ? Semer le chaos ? Dans le sinistre s’éleva une forme sombre. Tout ce que je pouvais distinguer était un œil rougeoyant et maléfique. -Tu as enfin décidé d’utiliser ton pouvoir à sa pleine puissance Laura ; dit-une voix dans ma tête. Ce n’était pas la première fois qu’elle résonnait ainsi. Je pus voir que le regard de mon père était vide, il devait aussi l’entendre. Un flash me traversa l’esprit. Pendant une seconde, je me retrouvais sur la falaise et j’y vis Darksky, dans les bras d’une fille autre que moi. Ainsi, lui aussi m’avait abandonné ? Cela ne fit que renforcer ma colère et mon désir de vengeance. Lorsque la vision se dissipa et que je me retrouvai à nouveau dans la lande en feu, je vis mon père s’approcher de moi, l’air décidé. -Laura, es-tu prête ? -Mais prête à quoi ? -A te venger de ce monde, à détruire tous sentiments de cette terre afin de construire un monde nouveau, où la malédiction ne pourra plus nous atteindre. Etait-ce vraiment ce que je voulais ? Tout détruire autour de moi ? Non, c’était ce que la malédiction voulait. Mais il était trop tard pour faire marche arrière, elle m’avait déjà consumé assez pour que je sache ce qu’il fallait faire. -Tout ce que tu voudras…tu es la seule personne à qui je peux encore faire confiance… Un léger sourire illumina sa figure. -Tu as fait le bon choix Laura. Que tous les peuples se préparent car le règne de Shadow…va bientôt commencer… ps c'était la dernière suite avant un mois parce que je pars en vacs et je voulais quand même terminer l'arc Laura vu que c'est pas sympa de vous laisser un arc inachevé quand même^^
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Envoyé par le Samedi 08 Août 2015 à 19:57 Bon y'a pas de duel la donc pas besoin d'ordi pour poster ^^
Chapitre 15 : La citadelle des Dieux Spoiler : « -Darksky ! » Je reconnus la voix de Marie qui me secouait pour me réveiller. Cette nuit dans le désert ne m’avait pas fait le plus grand bien, j’étais complètement gelé, mais au moins ma blessure avait arrêté de saigner, bien que la douleur, elle, ne soit pas partie. Je levais une paupière. Je m’attendais à retrouver ce paysage gris et monotone, mais un déluge de couleur s’offrit à moi, ce qui acheva de me réveiller totalement. Je ne pouvais pas croire ce que je voyais, lorsque je m’étais endormi la veille, il n’y avait que des pierres, mais désormais, un immense champ de fleurs violettes s’offrait à moi, le vent s’était remis à souffler normalement et l’on entendait même le chant de quelques oiseaux matinaux. L’on aurait dit que la vie était revenue subitement dans cet endroit désolé. Je crus être encore à moitié dans un rêve, jusqu’à ce que les cris de ma sœur me fassent comprendre qu’il s’agissait bel et bien de la réalité. -Darksky ! Répéta Marie une seconde fois en me tirant de mes rêveries, tu ne remarques pas quelque chose qui manque ? Je ne voyais pas ce qu’elle voulait dire, à part les pierres, qui avaient disparues sur les amas de fleurs, et qui ne me manquait pas vraiment, rien n’avait attiré mon attention ce matin. J’étais bien trop occupé à contempler ce nouveau décor merveilleux. C’est alors que Marie me montra du bout du doigt les deux places inoccupées à côté de nous, et je remarquais enfin qu’Angéla et Drago n’étaient plus avec nous. Je lançais un regard interrogateur à ma sœur, ce à quoi elle répondit par un soupir. -Si je te demande, c’est justement parce que je ne sais pas où ils se trouvent… Elle marqua une pause en regardant mon bras puis se radoucit. -Mais au fait, est-ce que ta blessure commence à se remettre ? -Je crois que oui, mais il faudrait voir avec un médecin pour confirmer. Je levais la tête et je vis Drago et Angéla surgir au loin, discutant tranquillement comme si de rien n’était. Nous nous précipitâmes à leur rencontre. Ils eurent l’air un peu surpris de me voir debout de si bonne heure et en bonne forme après ce que j’avais subit contre les esprits de la terre immortels. -Darksky ? Tu es sûr que c’est prudent de t’agiter autant juste après ce qui s’est passé hier ? Me demanda Angéla inquiète. -Oui, tout va bien. Mais vous sauriez ce qu’il est arrivé à cet endroit ? -C’est…assez compliqué à expliquer ; dit Drago hésitant. -La vérité c’est qu’on en sait rien ; repris Angéla pour l’aider. Elles sont apparues toutes d’un seul coup dans la nuit. Mais on ne va pas s’en plaindre, si ? Non, elle avait raison, je n’allais pas m’en plaindre, d’autant plus qu’être perdus dans un champ de fleurs était beaucoup plus supportable que d’être perdu au milieu de nulle part… Nous nous remîmes ensuite en route après un petit déjeuner assez maigre, nous faisions avec ce que nous avions dans nos poches. Nous avions décidé, ou plutôt Drago avait conseillé de nous diriger vers la montagne de brume qui se dressait devant nous, inquiétante et majestueuse. Nous n’avions d’autre choix que d’accepter, faute d’autre solution. Les fleurs semblaient former un chemin y menant directement, on aurait dit qu’elles souhaitaient que nous allions là-bas. Nous marchâmes longtemps, et, au bout de deux heures, chaque pas devenait un supplice. En temps normal, je n’aurais eu aucun mal à tenir la cadence, mais ma blessure m’affaiblissait et les montées escarpées n’arrangeaient rien. J’avais l’impression qu’à chacun de nos pas, la montagne s’éloignait un peu plus. « -Jamais nous n’y arriveront… » Soupirai-je désespéré et épuisé. Pourquoi Alice et Naga nous avaient-ils envoyés dans un endroit pareil, si loin de toute civilisation ? Ils nous avaient peut-être sauvés des esprits de la terre, mais désormais c’était la montagne qui risquait de nous tuer à chaque faux pas. Voyant mon état, Drago, qui dirigeait le groupe, nous fit signe de nous faire halte quelques instants. Je n’attendais que ça et je pus enfin m’allonger dans l’herbe pour reprendre mon souffle, et tous les autres firent de même, y compris Drago, à croire que je n’étais pas le seul à ne pas aimer marcher. L’herbe fraiche faisait office de matelas et les fleurs violettes qui m’entouraient exaltaient leur parfum divin. Je serais bien resté ici toute la journée si je ne savais pas que nous devions tenter d’arriver à la montagne avant la nuit. Enfin, après quelques instants de repos bien mérité, Angéla décida de briser le silence qui s’était installé. -Dis-moi Darksky ; commença-t-elle prudente, quand tu étais sous les ordres d’Hélios… Voyant mon air un peu gêné, elle se rattrapa. -Je voulais dire, quand tu pensais qu’Hélios était du bon côté, est-ce que par hasard tu l’aurais déjà entendu parler de ce Gariatron ? -Non, absolument jamais ; répondis-je. Parfois je l’ai entendu parler tout seul, mais cela ne m’avait pas marqué plus que ça…Et toi Marie ? -J’avais bien crus lire en lui une aura bien plus sombre que son âme en effet. Tous nos regards se tournèrent en même temps vers elle. -Tu étais au courant et tu ne nous as rien dit quand il est venu chez Sherry? M’étranglai-je. Mais pourquoi ? -Je ne sais pas si tu es au courant, mais lire dans l’âme de quelqu’un n’est pas si simple que ça, il y a les souvenirs évidents, en surface, et ceux qui valent mieux d’être oubliés, cachés au plus profond de chacun…Je ne voulais pas vous alerter pour une chose dont je n’étais même pas sûre de l’existence. Les souvenirs enfouis au fond de nous…Hélios semblait en avoir pas mal, mais pourquoi voulait-il cacher ses souvenirs ? Il ne semblait pourtant pas se sentir si coupable lorsqu’il allait attaquer des innocents… Aurait-il été bon autrefois comme le disait Luna et aurait donc agi depuis toujours sous les ordres de Gariatron ? Ou bien s’était-il allié volontairement avec lui ? Je ne savais plus quoi penser. Si Gariatron était réellement derrière ses agissement, Hélios était donc innocent…cependant, je narrivais pas à m’en convaincre ni à le pardonner, pas après tous ses mensonges. -Nous ne devrions pas trainer ; dit soudainement Drago en regardant le ciel. Essayons d’atteindre au plus vite cet endroit, j’ai un mauvais pressentiment. Il n’était pas le seul. Le ciel commençait à virer du bleu au gris. D’énormes nuages noirs chargés de pluie se rapprochaient lentement de nous, obscurcissant la montagne et projetant des ombres inquiétantes sur les flancs de celle-ci. Au loin, le tonnerre grondait. Un orage approchait visiblement. Le chemin avait désormais perdu toute sa féérie. La douce brise s’était transformée en véritable bourrasque, arrachant les fleurs et faisant rouler des pierres jusqu’à nous. Je tenais Marie par la main, de peur qu’elle ne nous perde de vue, ou pire, qu’elle ne se fasse emporter par un éboulement. Elle ne semblait pas plus rassurée que moi, et devant, Angéla et Drago avançaient lentement pour être surs de ne pas marcher dans un trou qui aurait été caché par la pénombre. Le chemin que l’on empruntait se rétrécissait de plus en plus jusqu’à ne plus être qu’une longue bande de roche fine sur laquelle l’on avait peine à avancer tant il était étroit. Pour couronner le tout, la pluie s’était mise à tomber, réduisant encore notre visibilité. Dire que nous étions sous une averse aurait été atténuer la réalité. En réalité, nous étions sous un véritables déluge, trempés jusqu’aux os et transis de froid. Une pierre tomba juste devant Drago qui s’arrêta juste à temps pour ne pas se faire écraser et nous barra le passage. Nous fûmes obligés de nous arrêter. -Et maintenant ? Criai-je assez fort pour que tout le monde m’entende malgré le vent qui sifflait à nos oreilles. -Je ne sais pas…répondit Drago. Nous ne pouvons plus avancer, et tenter de passer par un autre chemin prendrait trop de temps. Je ne vois que l’option de faire demi-tour. -Très bonne idée ; ironisa Angéla. Nous ferons demi-tour pour ensuite contourner le rocher ? Parce que j’imagine qu’il n’y a pas trente-six chemins pour nous rendre sur la montagne… La tension était en train de monter dans le groupe, et ce n’était vraiment pas le moment de nous chamailler, notre situation était déjà assez délicate comme ça…Un autre éclair déchira le ciel, à croire que le sort s’acharnait contre nous. Mais ce que nous n’avions pas prévu, c’est qu’il irait s’abattre en plein sur le chemin sur lequel nous nous trouvions, juste derrière Marie qui frôla la crise cardiaque. Désormais, plus question de faire marche arrière, nous ne pouvions plus. Nous étions pris au piège. Mais alors que nous étions en train de désespérer, le rocher éclata en mille morceaux devant nos yeux ébahis. -Mais qu’est-ce que…Bafouilla Marie. C’est toi qui as fait ça Drago ? -Non, je n’ai rien fait…Bizarre tout ça, d’autant plus que je suis sûr d’avoir vu un flash de lumière avant l’explosion ; marmonna-t-il. Oui, moi aussi j’avais cru en voir un, ou plutôt un rayon de lumière. Je levais la tête, et c’est alors que je vis une forme blanche, ailée, sur le sommet de la falaise sur laquelle nous étions. La créature se tenait sur deux pattes, avait de longues griffes, des veines violettes ressortaient de son corps et de ses ailes et ses petits yeux rouges luisaient dans la tempête comme des braises. Son long corps de serpent se découpait dans les ténèbres. -Naga ? Pouvait-il vraiment s’agir du dragon d’Alice qui nous avait sauvés la vie en nous menant ici ? Je voulus en avoir le cœur net mais, à peine avais-je cligné des yeux qu’il avait disparu, sans laisser de trace. La route étant libre, nous continuâmes notre route, et enfin, vers dix heures du soir, nous arrivâmes au pied de la montagne de brume. Vue sous cet angle, elle semblait encore plus menaçante qu’avant. La roche sombre se fondait parfaitement dans l’obscurité de la nuit. Aucune végétation ne poussait autour, à l’exception de quelques petits arbustes en mauvais état. La pente était abrupte, un peu trop même pour être escaladée sans équipement. -Et maintenant ? Demanda Marie à Drago, que faisons-nous ? Je te rappelle que c’est toi qui a insisté pour venir ici. -C’est étrange, répondit-il un peu désemparé, je pensais pourtant que cette montagne nous apporterait des réponses, mais il ne s’agit apparemment que d’un simple tas de pierres… Tout le monde semblait désespérer, et moi aussi. Si même Drago n’avait plus d’idées pour nous sortir de cette situation, alors personne n’en aurait. C’était toujours lui qui prenait les initiatives en fin de compte, comme accueillir Hélios ou mener une attaque de front contre les esprits de la terre, et même si elles ne s’avéraient pas toujours les meilleures qui soit, il réussissait toujours à nous sortir de là. Nous vîmes soudain la lumière d’une lampe s’allumer dans la nuit, à quelques pas de nous, derrière un mur de rochers. -De qui cela peut-il s’agir ? Chuchota Angéla de peur d’être entendue. -Aucune idée, mais nous le saurons bientôt ; dit Marie. Elle s’approcha sur la pointe des pieds de là où émanait la lumière, et nous fîmes de même. Elle était devant nous et observait la scène. Une fois arrivés à sa hauteur, elle nous fit signe de nous taire. Je ne compris pas tout de suite, jusqu’à ce que j’entende une voix de l’autre côté. « -Tu es sûr que c’est ici ? Parce que je ne vois absolument rien… » Celle qui avait prononcé cette phrase était une jeune fille qui devait avoir à peu près l’âge d’Angéla, blonde et elle portait un léger gilet par-dessus un polo bleu marine. Derrière elle se trouvaient une tante ainsi qu’une table sur laquelle étaient éparpillés en désordre feuilles, stylo et instruments de géométrie. -Absolument ; répondit un autre à travers un téléphone, j’ai vérifié plusieurs fois mes calculs, et je peux t’assurer que la porte de la citadelle se trouve là où tu es. -Justement, c’est toi qui as fait les calculs, j’aurai préféré que tu laisses Seto les faire… » Angéla se leva soudainement d’un seul bond sans prévenir personne. « -June ! S’exclama-t-elle. La jeune fille tourna la tête dans notre direction et un large sourire fendit sa figure. Angéla sauta par-dessus le mur pour aller à sa rencontre. -Je te laisse Papa, j’ai de la visite. Elle se dirigea elle aussi vers Angéla d’un pas un peu plus posé. Après une longue accolade, elle prit enfin la parole. -Angéla, je ne pensais pas te voir par ici. Que viens-tu faire en Amérique ? -C’est une assez longue histoire…Mais c’est à moi de te demander ce que tu fais ici ! -Ah, si je te le disais tu ne me croirais jamais…Mais au fait, tu ne m’as pas présenté tes amis. -Bien vu. Tout le monde, je vous présente June, une vielle amie. June, voici Drago, Darksky et Marie. -Enchantée. Son regard se posa un instant sur Drago et elle fronça les sourcils. -Désolée d’être aussi directe, reprit June, mais où en es-tu avec Hélios Angéla ? -Avec Hélios ? Si tu savais…Je n’y pensais même plus à celui-là, nous avons d’autres ennemis à vaincre en priorité. Devant l’air intrigué de June, Angéla raconta alors ce qu’il s’était passé depuis la coupe du monde de duel, comment Shadow avait réveillé les esprits de la terre et comment nous avions bien failli mourir plusieurs fois depuis . Bien sûr, elle ne passa pas sous le silence l’éveil de Gariatron. Quand elle eut fini son récit, June regarda dans le vague un moment avant de s’exclamer : « -Et moi qui pensais qu’Hélios était fou, mais non ! -Comment ? Répondit Angéla étonnée. -Tout s’explique… Devant nos mines d’incompréhension, elle marqua une pause pour nous expliquer tout ce qu’elle savait. -Gariatron est l’être que l’on appelle le dragon originel. Dragon car il est maléfique et originel car…Il serait à l’origine de notre monde. -Mais je croyais que c’était Horakty qui avait créé ce monde ? Dit Drago. -Oui, c’est ce qu’on dit, car Horakty est déjà apparu aux hommes, alors que Gariatron, jamais. C’est pourquoi cette légende n’a jamais pu être avérée. -Le voile de ténèbres ; murmura Drago. Je commence enfin à comprendre ce que cela signifie. Ce n’est pas Hélios, mais ce Gariatron ! -Peut-être, c’est ce que j’avais pensé lorsque j’ai lu cette légende dans les archives de Domino city…Mais au fait, savez-vous où vous vous trouvez en ce moment ? -Non, nous n’en avons pas la moindre idée justement ; dit Marie. -Eh bien, selon mon père, quelque part dans cette montagne se trouve la porte menant à la citadelle des dieux, la source même de leur puissance. Cependant, je n’arrive pas à la localiser précisément, malgré les calculs de mon père. -Et qu’a-t-elle de particulier cette citadelle ? Demandai-je. En réalité, je le savais, c’était dans cette citadelle qu’Hélios avait reçu ses pouvoirs maléfiques. Mais il fallait que je sache si cet endroit avait d’autres facultés susceptibles d’intéresser Shadow. Si tel était le cas, alors il s’y rendrait sûrement…avec Laura, et nous pourrions enfin régler nos compte une bonne fois pour toute. Elle avait tant changé depuis tout ce temps et il fallait que je sache exactement pourquoi. Elle devait me cacher quelque chose, mais je n’arrivais pas à le deviner. -J’étais sûre que vous alliez me le demander ; répondit June…Selon les rumeurs, c’est ici que seraient nés les pouvoir les plus obscurs de l’histoire…y compris l’orichalque. Les yeux d’Angéla s’agrandirent lorsque June parla de l’orichalque. -Alors cela veut dire… -Oui, c’est ici que nous pourrons les sauver…dit-elle, une lueur d’espoir dans les yeux.
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Envoyé par le Mardi 11 Août 2015 à 15:27 Chapitre 16 : Le dernier rempart.
Spoiler : -Tu…tu es sûre de ce que tu avances June ? Demanda Angela. -Certaine. Mais il faudrait que je te parle seule à seule quelques instants… June pris Angela par le bras et s’éloigna de quelques mètres puis commença à lui parler, trop bas pour que nous puissions les entendre, mais je voyais dans les réactions d’Angela que ce qu’elle était en train de lui dire ne lui plaisait pas. Je me tournai à nouveau face à la roche sombre de la montagne. Si June disait vrai, la citadelle des dieux se trouvait…à l’intérieur. Cependant, il n’y avait aucune entrée, la roche était régulière et ne laissait paraitre aucune fissure, aucun creux qui aurait pu abriter la porte pour y accéder. Je continuai de longer la paroi du regard dans l’espoir d’y trouver un indice qui nous aiderait mais la montagne semblait être faite d’un seul et unique bloc. Mon regard s’arrêta soudain sur un détail qui m’avait échappé jusque-là. Juste devant moi, à peine visibles à cause de l’obscurité et à moitié effacées par le temps, étaient gravés des inscriptions en langue antique. Elle se composait de symboles sans aucun sens pour moi, alignés les uns à la suite des autres. Je m’en rapprochai pour les voir plus distinctement. -Tu as vu quelque chose Drago ? Me demanda Marie en s’approchant de moi. -Oui, regardez un peu ça ; leur dis-je en montrant ma découverte. Angéla et June cessèrent leur discussion pour me rejoindre elles aussi. -Bien tout cela ; murmura June. Bravo, je crois que nous avons ici notre fameuse clé, ou du moins l’indication de l’endroit où elle se trouve. -Tu arrives à lire cette langue ? S’exclama Darksky. -En effet, mon père est un « spécialiste » comme il le dit lui-même, de tout ce qui touche de près ou de loin à l’origine des duels de monstres, et donc des langues antiques. -Et donc, que nous dit ce texte ? -Patience Angéla, j’allais venir. Donc, je ne vais pas m’amuser à vous le traduire en vers comme c’est écrit, mais si je résume, ce texte nous confirme que cette montagne abrite bien la citadelle des dieux et que pour y parvenir, il faut présenter ses preuves. -Des preuves ? Mais quel genre de preuve ? L’interrogea Marie. -Je n’en ai pas la moindre idée… Ce texte ne nous avançait pas du tout en fin de compte. Et moi qui pensais avoir fait une découverte majeure, nous étions de retour à notre point de départ. Ces preuves pouvaient être beaucoup de chose, surtout que nous ne savions même pas quelle forme elles avaient. Je me mis à tourner en rond machinalement pour tenter de les visualiser. -C’est inutile de faire ça Drago ; soupira Théa, ce n’est pas faire les quatre cent pas qui t’aidera à trouver une réponse, regarde plutôt du côté de ton deck… Je m’arrêtai brutalement, si bien que je faillis tomber. Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt ! Je sortis mes cartes, et comme je m’y attendais, l’une d’entre elle se démarquait des autres. Osiris était devenue lumineuse, elle semblait m’appeler. Je m’empressais de le montrer à mes amis. -Darksky ! Sort Geb tout de suite ! M’écriai-je. Il eut l’air de comprendre, et fis ce que je lui avais demandé sans posé de question. Sa carte brillait elle aussi d’un éclat jaune et éblouissant. Nous les posâmes sur nos disques respectifs. Mon dragon descendit des cieux en les illuminant comme en plein jour, perçant à travers les nuages. Il était encore plus impressionnant vu de prêt. Quand la lumière de son corps se fut dissipée, sa couleur bleue se confondait dans les ténèbres de la nuit. Seuls ses yeux perçaient à travers l’obscurité. On ne pouvait que distinguer les contours de son corps, imposant, immense et terrifiant. Ses ailes presque noires se découpaient dans le décor, baignées par les rayons lunaires. Geb était lui aussi très impressionnant. Son arrivée avait créé un mini tremblement de terre, et des crevasses s’étaient formées au sol. Le gris de son corps était rendu métallique et brillant par la lumière étrange qui l’éclairait. Ses griffes, longues comme un homme, scintillaient sous le faible éclairage des étoiles. Les deux créatures se tenaient devant nous, impassibles, prêtes à exécuter le moindre de nos ordres. Je me rendis alors compte à quel point le pouvoir que nous possédions était grand. Si nous l’avions voulu, nous aurions pu anéantir cette montagne d’un seul mot… Hélios…non, Gariatron avait perçu la puissance des dieux, et avait même réussi à se faire reconnaitre par le dieu du chaos, Apopis. Les battements de mon cœur s’accélérèrent quand je pensai à lui. Bientôt, nous devrons lui faire face et le combattre, mais il n’était pas seul, les esprits de la terre immortels et Drakon étaient dans le même camp. Nos chances de victoire étaient quasiment nulles… -Drago ! Me cria Darksky, ce qui me fit sursauter. Qu’est-ce que tu attends bon sang ! -Pour faire quoi au passage ? -Regarde ! Darksky me désigna les dieux. Non, il ne me désignait pas les dieux, il me montrait les inscriptions sur la paroi. Elles semblaient réagir à leur présence et s’illuminaient d’une couleur arc en ciel. Le sol trembla, je crus que la montagne toute entière allait s’effondrer sur nous. -Voilà ! Les preuves sont là ! Dit June avec excitation. La porte de la citadelle des dieux ne devrait pas tarder à s’ouvrir ! Je guettai le moindre mouvement sur la paroi. La lumière redoubla d’intensité, jusqu’à en devenir éblouissante. Je dus mettre mes bras devant mes yeux pour ne pas être aveuglé, puis elle se dissipa d’un seul coup, rendant les ténèbres à la nuit. Quand je fus enfin remis de mes émotions, je regardai à nouveau les inscriptions. Je ne fus même pas surpris de ne plus les voir, mais de trouver à la place une ouverture béante menant vraisemblablement au cœur même de la citadelle. -Et voilà, il ne nous reste plus qu’à entrer. Ce tunnel va nous conduire directement à la source même de ce monde, le mont Olympe. -Allons-y, il n’y a plus une minute à perdre ; dit Angéla en prenant la tête. Après nous être regardés droit dans les yeux pour nous donner du courage, nous nous engageâmes vers l’inconnu. Le tunnel était si étroit que l’on devait se déplacer les uns derrière les autres, et si sombre qu’il fallait y aller à tâtons pour ne pas nous cogner sans cesse contre les murs. Heureusement pour nous, il semblait presque droit et sans bifurcation qui aurait pu être gênante. Seul le bruit de nos pas résonnait à l’intérieur, ainsi que le son des gouttes tombant du plafond. Personne ne disait un mot, et un silence oppressant régnait. J’entendais mon sang battre dans mes tempes, la tension était palpable dans le groupe. Et pour cause, nul ne savait ce qui nous attendait à l’autre bout. A quoi pouvait bien ressembler cette citadelle des dieux ? Etait-elle, comme décrite dans l’odyssée, un paradis ? Ou bien un champ de ruines balayées par le temps ? Nous marchâmes presque une heure dans l’obscurité, lorsqu’Angéla s’arrêta brutalement sans prévenir, si bien que tout le monde lui rentra dedans. -On peut savoir pourquoi tu t’arrêtes comme ça Angéla ? Grogna Darksky. -J’ai crus sentir un courant d’air…la sortie ne doit plus être loin. Elle s’élança devant nous, ce qui nous obligea à courir si nous ne voulions pas être séparés. Elle avait néanmoins raison, au fur et à mesure que nous avancions, le courant d’air devenait de plus en plus fort et nous apportait des odeurs de fleurs et d’herbe. Un mince filet de lumière se découpa dans les ténèbres. Je redoublais d’allure, impatient de voir enfin ce que tout le monde aurait rêvé de voir. Je la voyais enfin, la sortie, éblouissante de clarté. -Mais qu’est-ce que… ! M’écriai-je abasourdi par ce que je voyais. Devant moi s’étendait, non pas une prairie parsemée de fleur, mais un immense espace de désolation, une vallée stérile sur laquelle rien ne pouvait vivre. Pas une âme, pas un seul arbre, je me serai cru de retour dans le désert de pierre à mon arrivée…Il n’y avait que de la pierre noire et froide. Le vent quant à lui était totalement inexistant. Le temps semblait réellement figé à cet endroit. Au loin, un pic entouré de lumières étranges s’élevant vers le ciel, comme des aurores boréales, et cerné de rochers dont la forme évoquait d’immenses griffes, se dressait fièrement. Cependant, entre notre promontoire et le pic, sur la vallée, les ruines d’anciens bâtiments gisaient là : des colonnes romaines, d’anciens temples, ainsi que le lit d’une rivière asséchée. Angéla, qui était arrivée avant moi, contemplait elle aussi ce spectacle tragique, la peur dans les yeux. Je lui pris la main pour la rassurer. Les autres arrivèrent ensuite, et furent eux aussi frappé de trouver cette vallée à nos pieds et non le paysage de vie auquel nous nous attendions. -Mais…que s’est-il passé ici ? Dit June dans un murmure. -Alors, c’est cela…la fameuse citadelle des Dieux, le berceau de la civilisation ? Dit Marie. -En effet ; dit une voix qui semblait venue de partout et nulle part en même temps. -Qui est là ?! S’écria Darksky. -je suis heureuse de vous revoir, cher élus… L’espace devant moi sembla se distordre. Une faille apparue, et Alice en sorti, toujours aussi élégante et gracieuse. -Alice ! Où sommes-nous ? Est-ce c’est toi qui nous a mené ici ? -Que de questions Darksky…en effet, c’est bien moi qui vous ai conduit ici, en plein cœur de la citadelle des dieux, mais en ce moment, nous pourrions plutôt l’appeler la dimension néant…Dit-elle en regardant tristement le paysage. Mais trêve de bavardage, en tant que gardienne du secret des anciens, il faut que je vois si vous êtes capables de continuer, vous n’irez donc pas plus loin ! -Q…Quoi ! Tu veux nous affronter tous en même temps ? Mais c’est de la folie ! M’écriai-je à mon tour. -Non, bien évidemment…Darksky, Angéla, June, Drago, vous avez été choisis par les dieux afin de vaincre de Gariatron et Shadow. Oui, seuls le courage, la force et la volonté pourront sauver ce monde de la destruction ! Quand elle eut prononcé ces paroles, une nouvelle énergie s’insuffla en moi. Je me sentais…beaucoup plus fort, j’avais l’impression que rien ne pouvais m’arrêter désormais. Je cherchais les autres du regard, mais ils avaient mystérieusement disparus, de même que le paysage de désolation. Le soleil brillait fort au-dessus de ma tête, et des dunes de sables s’étendaient à perte de vue devant moi. -Génial ; pensai-je. Je suis passé de désert de pierre à désert de sable…Tu sais où je me trouve Théa ? Aucune réponse, seul le vent dans les dunes se faisait entendre. -Elle ne te répondra pas ; dit Alice dans mon dos. Tu es tout seul pour cette épreuve. -Mais à quoi joues-tu à la fin ?! -Tu représentes la force Drago. Même si tu n’en es pas conscient, c’est à toi que revient la tâche d’affronter et de terrasser tous tes ennemis, même les plus puissants. Cependant, si tu ne donnes pas toute la mesure de ton potentiel dans ce duel, tu n’auras jamais l’occasion de le faire ! -Alors c’est un duel que tu veux ? Tu n’avais qu’à le demander, j’aurai accepté ! Inutile de faire tout cette mise en scène. Si je dois te vaincre avant Gariatron, et bien je le ferai ! -Bien, c’est ce que je voulais entendre…en garde ! Alice…si je me fiais à son dernier duel contre Marie, elle tentera d’invoquer Naga grâce au pouvoir du noyau du silence et si elle y arrive, je n’aurai plus aucune chance de gagner. J’avais bien vu la puissance qu’il possédait durant la bataille. Il ne pouvait certes par égaler les pouvoirs des ténèbres des esprits de la terre tous réunis, mais il n’en restait pas moins dangereux. Quant à Dragonoid et Dharak, je préférais ne même pas savoir de quoi ils étaient capables. Mais une chose m’intriguait, les deux seules fois où nous avions croisé la route d’Alice, elle semblait en savoir énormément sur les endroits où nous nous trouvions, et être chercheur, même renommé, ne pouvait le justifier. Elle disait être la gardienne de la citadelle, qu’est-ce que cela pouvait bien impliquer ? Qu’elle protégeait un trésor enfoui ou bien était-elle comme nous, choisie par les anciens ? -Tu as fini de rêvasser Drago ? Dit-elle me ramenant soudain à la réalité. -O…Oui, bien sûr. Bon, je pioche et j’invoque Soldat De Carte en mode attaque puis j’active son effet pour envoyer 3 cartes de mon deck au cimetière. Puis j’invoque spécialement mon Dragon Noir Effonserpent en mode défense en bannissant Ryko Le Chasseur, Seigneur Lumière depuis mon cimetière et je termine mon tour. -Bien, bien, à mon tour. Je commence en activant la dimension néant, prison des anciens guerriers ! Le ciel, jusque-là clair, s’assombrit brutalement, la lumière du soleil disparu peu à peu dans les ténèbres, laissant place à une nuit sans lune et sans étoile. Le sable à mes pieds devint plus dur, et surtout plus froid. Sa couleur changea également, passant d’un jaune vif à un bleu clair. Tout autour de moi, les dunes se transformaient en montagnes de glace et au loin apparu l’inquiétante citadelle des dieux, toujours entourée de ses étranges aurores boréales, seule émission de lumière dans ce paysage désolé. J’en venais presque à regretter la chaleur du désert tant j’étais frigorifié, et pour ne rien arranger, un vent glacé me fouettait le visage. -Tu m’as fait sortir de cet endroit pour m’y faire revenir ! M’exclamai-je, je ne comprends pas ! -Tu es très perspicace Drago…En effet, je t’en ai fait sortir, mais pas exactement… -Je ne suis vraiment plus là, explique toi. -La dimension néant est un endroit où sont enfermés de nombreux esprits de cartes, soit pour leur comportement, soit pour leur puissance. La citadelle des dieux est étroitement liée à elle, l’une représente ce que l’on pourrait appeler le paradis et l’autre l’enfer. Mais récemment, l’équilibre de la dimension néant a été bouleversé, et celle-ci a commencé à gagner du terrain sur la citadelle. C’est pour cela que j’étais partie en quête des énergies négatives comme les esprits oubliés, afin de trouver la source du problème… -Mais toi, je ne suis pas sûr de saisir ton rôle dans cet histoire, qui es-tu réellement ? -Cela n’a pas vraiment d’importance. Tout ce qui compte c’est que la citadelle est en train de s’effondrer sur elle-même et seuls les élus peuvent empêcher ce désastre. Le temps presse, donc trêve de bavardage ! J’active l’effet d’Oberus, ancien guerrier du vent depuis ma main pour l’invoquer spécialement ! -600 points d’attaque pour un monstre de niveau 7 ? -Tu n’as encore rien vu. Je continue avec l’effet de la dimension néant pour invoquer depuis ma main Lars lion, ancien guerrier de la lumière. -Comme je possède deux monstres sur mon terrain, l’attaque de mes anciens guerriers passe à 1200. Maintenant les choses vont devenir intéressantes : j’active l’effet de Lars lion pour invoquer depuis ma main Frosh, ancien guerrier de l'eau. Mes monstres possèdent désormais 1800 points d’attaque. Mais je ne m’arrête pas là, grâce à l’effet de Frosch, je peux ajouter à ma main ma carte union des six anciens guerriers, leur attaque est désormais doublée à 3600 ! -Impossible… -Si tu n’as rien pour contrer cette attaque, c’est la fin pour toi Drago ! Oberus, attaque leSoldat De Carte Drago : 800 – Alice : 4000 -Je ne perdrai pas aussi facilement ! Comme j’ai reçu des dommages de combat, je peux invoquer spécialement Tragoedia depuis ma main, de plus la destruction de mon soldat me donne le droit de piocher une carte… -Bien, tu as réussi à résister à l’attaque d’un guerrier, mais ton corps va-t-il supporter les deux suivantes ? Frosch et Lars Lion, attaquez Tragoedia et le Dragon Noir Effonserpent! Une douleur fulgurante me traversa la poitrine au moment où leurs rayons transpercèrent mes monstres et m’arracha un cri. C’était la première fois que je ressentais quelque chose de semblable. Même mon duel contre Hélios à l’aéroport ne m’avait pas procuré une telle sensation. C’était comme si une lance s’était fichée dans mon cœur, sans pour autant me tuer. -Je pose une carte face cachée et je termine mon tour. -Qu…Quel est ce pouvoir Alice ? Articulai-je avec difficulté. -Je peux t’assurer que ta douleur n’est rien face à celle que Gariatron t’infligera si tu perds face à lui…La force ne réside pas seulement dans la brutalité comme le pense Hélios, mais aussi dans la force de supporter et de surmonter les obstacles qui nous paraissent insurmontables. Tout comme ces anciens guerriers qui ont donné leur vie pour sauver le monde, tu dois à ton tour donner tout ce que tu possèdes, alors cesse de te plaindre et continue le combat ! Elle en avait de bonnes elle, je ne demandais pas mieux que de me battre, seulement, chaque respiration était déjà un supplice, alors me battre, n’en parlons même pas. Cependant, Alice avait raison, ce n’était pas avec cette attitude là que j’allais vaincre Gariatron ou même Shadow. Je me remis debout en chancelant. J’avais le tournis à cause de la douleur qui ne s’atténuait pas, et je tenais à peine sur mes jambes mais je ne pouvais pas baisser les bras après si peu. Alice sourit en me voyant faire cet effort. -Je…Je pioche. Il fallait que je me débarrasse à tout prix de son union des six anciens guerriers si je voulais pouvoir jouer normalement. Malheureusement pour moi, je n’avais rien en main pour le moment, il allait falloir jouer sur la défensive en attendant, ou bien tenter de détruire ses monstres, donc passer par-dessus 3600 points d’attaque…je devrais pouvoir le faire. -Tout d’abord, j’active ma carte Sacrifice Inutile pour envoyer au cimetière mon Dragon Pulsar de Lumière. Je défausse ensuite mon Dragon Sombre Metallique aux Yeux Rouges ainsi que ma Vouivre Éclipse pour l’invoquer du cimetière, et par la même occasion retirer du jeu mon Dragon Armé Des Ténèbres. -Tu viens de te condamner Drago, ton monstre n’a pas assez de points d’attaque et il ne te reste plus que 800 points de vie. -N’en soit pas si sûre, j’active Lance Interdite sur Frosch ! -Réduire mon attaque de 800 points ne te sauvera pas… -Attends un peu, car son deuxième effet est activé, ton monstre n’est plus affecté par ton union, il se retrouve donc sans défense ! -Très bien joué, tu commences enfin à montrer ton potentiel. -Dragon pulsar, détruit Frosch ! Drago : 800 – Alice : 1500 -Et comme tu n’as plus que 2 monstres, leur attaque tombe à 2400. -Ne soit pas si pressé, j‘active mon piège renforts des anciens guerriers, ainsi je peux invoquer depuis mon deck Clayf, ancien guerrier de la terre mais son attaque devient 0. -Je pose une carte face cachée et je termine mon tour. Bien, j’avais réussi à tenir pendant un tour, mais le prochain risquait d’être assez douloureux. Heureusement, j’avais encore un as dans ma manche, mais il ne servirait qu’une seul fois, tout dépendra ensuite de la pioche suivante… -J’espère que tu es prêt ! J’active l’effet de ma dimension néant ,je peux donc ajouter à ma main mon exedra, ancien guerrier de l’ombre au lieu de piocher normalement,, et puis, autant l’invoquer directement sur le terrain, tu ne penses pas ? J’ai ainsi 4 monstres avec 3600 points d’attaque. C’est terminé, exedra, attaque le dragon pulsar de lumière ! -Je retourne ma carte, Le Livre de la Lune pour faire passer mon dragon pulsar de lumière en mode défense ! -Cela ne te sauvera pas ! -Mon dragon ayant été détruit, je peux invoquer depuis mon cimetière le Dragon Sombre Metallique aux Yeux Rouges en mode défense. -Dans ce cas-là, l’effet d’exedra s’active, il peut attaquer à nouveau ! Tu es maintenant sans défense contre l’attaque de mes autres guerriers, c’est la fin ! -Depuis ma main, j’active l’effet de mon Pendulier de Combat pour mettre fin à la phase de bataille ! -Intéressant, c’est la deuxième fois déjà que tu échappes à une défaite certaine…mais je sens…que tout ton potentiel ne s’est pas encore révélé…Je termine donc mon tour. Qu’entendait-elle par « tout mon potentiel ne s’était pas encore révélé » ? Comment pouvait-elle savoir quelque chose que moi-même j’ignorais ? J’avais toujours joué à l’instinct, en tentant de me protéger du mieux que je le pouvais, et grâce aux conseils de Théa, j’avais atteint un niveau acceptable, mais maintenant que j’étais seul, j’ignorais si j’étais capable de gagner face à Alice… -A moi, je pioche ! Parfait, comme j’invoque depuis ma main un autre Dragon Noir Effonserpent en bannissant ma Vouivre Éclipse de mon cimetière, ce qui me permet d’ajouter mon Dragon Armé Des Ténèbres à ma main. Maintenant, comme je possède dragon sombre métallique, tragoedia et dragon noir au cimetière, j’invoque le dragon armé des ténèbres en mode attaque ! Son effet me permet de retirer tous mes monstres ténèbres pour détruire Exedra, Clayf et Lars Lion ! -Grossière erreur Drago, grâce à l’effet de Clay, j’annule sa destruction et je détruis une de tes cartes, dis adieu à ton dragon armé des ténèbres ! -Pas de chance, mais je peux encore le retirer du jeu pour invoquer mon Dragon Blanc Destruvouivre. Maintenant Dragon noir, attaque Oberus ! Et dragon blanc, occupe-toi de Clayf ! Je pose une carte face cachée puis je recouvre mes 2 dragons pour invoquer le Cowboy Gagaga en mode défense et t’infliger 800 points de dommages et je termine mon tour… Dragon : 800 – Alice : 100 J’y étais presque ! Alice était désormais à découvert, et sans défense. Une dernière attaque et j’aurai remporté mon épreuve. Je vis un sourire se former sur ses lèvres lorsque la fumée se dissipa, une étincelle de malice brillant dans ses yeux marron. -Tu es bien à la hauteur de nos attentes Drago…cependant, je crains que cette fois ci, tu n’aies plus aucune chance ! -Mais qu’est-ce que tu racontes ? Tu n’as plus de monstres sur ton terrain et plus que 100 points de vie ! -Mais mon terrain lui, est encore là… Elle avait prononcé cette phrase d’une telle façon que je reculais d’un pas. Prétendait-elle pouvoir se sortir de cette situation grâce à une seule carte ? Impensable ! Mais je devais quand même me méfier, je ne connaissais pas encore toutes les cartes de son deck… -J’active l’effet de la dimension Néant, prison des anciens guerriers ! Ainsi à la place de ma pioche normale, j’ajoute à ma main l’ultime guerrier, j’ai nommé appolonir, ancien guerrier du feu ! Lorsqu’elle tira sa carte, le sol commença à trembler autour de nous, de la lave sorti de fissures du sol et menaçait de nous engloutir d’un instant à l’autre. Les yeux d’Alice étaient devenus rouges comme le sang, et brillant comme des rubis. Nous fûmes très vite cernés par les flammes ardentes, je ressentais leur chaleur jusque dans mes veines. J’avais du mal à respirer avec toute cette fumée, et mon tournis me repris de plus belle. Tout autour de moi, les flammes semblaient devenir de plus en plus vives, plus hautes, plus brûlantes. Je ne distinguais que de vagues formes à travers les vapeurs. J’entendis soudain la voix d’Alice à travers le rideau de fumée : -Voici l’épreuve finale, voyons si tu es assez fort pour supporter la chaleur intense de mon monstre Ultime ! -Que…Que veux-tu dire ? -Comme je possède cinq anciens guerriers au cimetière, je peux invoquer depuis ma main Appolonir, ancien guerrier du feu ! Il n’y a plus d’échappatoire, tu devras vaincre ou périr dans les flammes de la colère du dieu du feu appolonir ! Les flammes autour d’Alice s’écartèrent, laissant paraitre sa chevelure qui semblait en feu. A ses côtés se tenait désormais un immense dragon rouge surmonté d’une armure dorée. D’immenses cornes qui semblaient faites d’or massif passaient au-dessus de ses yeux verts pour se terminer à l’arrière de son crâne. Un cristal comme ceux de naga et Dragonoid était ancré sur son torse et brillait d’une lueur inquiétante. Quatre paires d’ailes se déployaient fièrement derrière lui, le rendant encore plus impressionnant. Autour de lui, le feu semblait danser comme s’il le maitrisait à sa volonté, virant tantôt au rouge vif, tantôt au bleu intense. Elle qui parlait de force, elle avait l’air de bien s’y connaitre à force de jouer avec de telle cartes…Je n’avais vraiment aucune chance de gagner, je n’avais qu’un seul monstre pour me protéger et en main plus de cartes en main… -Mon monstre possède désormais 4200 points d’attaque grâce à ma carte union des six anciens guerriers. Maintenant, Apollonir, réduit son Cowboy Gagaga en cendres, souffle du néant ! Par l’effet d’Exedra, tonPendulier de Combat part à la casse également ! -Je pose une carte face cachée et je termine mon tour. Je crus être brûlé vif par les flammes qui m’entouraient. Je ressentais bel et bien la douleur de mes monstres comme la mienne. Mais je ne devais pas, je ne pouvais pas abandonner à un tel stade du duel ! Il fallait que je sois fort ! -A mon tour ! Je pioche et j’invoque Lyla La Magicienne, Seigneur Lumière sur mon terrain. Grâce à sa faculté spéciale, je détruis ta carte face cachée et elle bascule en mode défense. -Très bien joué, tu viens de t’éviter non seulement de te faire anéantir en un seul coup, mais aussi ma prison dimensionnelle. -J’envoie ensuite 3 cartes de mon deck au cimetière et je termine mon tour… Ce n’était qu’un tour de pris, j’allais résister un dernier tour, mais tout se jouerai sur la prochaine pioche. Si ce n’était pas mon soldat du lustre noir, j’avais perdu… -Bien, je crois que cette fois tu n’as plus aucune défense ! Par l’effet d’apollonir, je fais revenir du cimetière Exedra avec 1200 points d’attaque ! -Deux monstres ?! -Tu vois enfin que tu n’as aucune chance face à moi Drago, Exedra, élimine Lyla La Magicienne, Seigneur Lumière ! Son souffle des ténèbres me transperça cette fois comme une lame de désespoir. C’était fini. J’avais perdu, toutes mes défenses étaient anéanties… -Je vais abréger tes souffrances Drago, Apollonir ! La rafale de feu se précipita vers moi à une telle vitesse. Je sentais ma fin approcher à grand pas. Finalement, je n’avais rien d’un sauveur contrairement à ce que pensaient les autres…Je repensais à Angéla, elle avait été la première à m’accueillir lorsque j’étais arrivé à paris, elle m’avait même sauvé d’Hélios…Je repensais à Darksky que nous avions tiré des griffes d’Hélios et qui s’était révélé être un ami en plus d’être un allié… Au moment où j’aurai dû être carbonisé, mon cimetière s’illumina et un instant après, les flammes avaient disparu. J’étais indemne, pas même une égratignure, et toutes mes forces étaient revenues. -Mais…comment ! S’exclama Alice. Mon Protecteur Mortuaire…je l’avais totalement oublié…Il avait annulé l’attaque de son monstre sans même que je n’active son effet… -Tu es pénible, encore une fois j’ai dû te sauver ; râla une voix dans ma tête. -Encore toi ! Mais qui es-tu à la fin ? Lui demandai-je mentalement. -Tu peux m’appeler Ladd si tu veux, mais on s’en fiche, concentre toi sur ta pioche ! Ladd…au moins j’avais son nom, c’était déjà ça de pris…Mais si je ne piochais pas mon soldat, c’en était fini pour moi. Tout ce qu’il fallait c’était y croire… -Alors Drago ; repris Alice, voyons si ta force pourras te sortir de là…Je pose une autre carte face cachée. Je mis ma main sur mon deck, visualisant la carte que je devais tirer. Je ne sais pas pourquoi, mais je me mis à croire à l’âme des cartes comme le disait Théa. Si nous y croyions assez fort, alors nous pouvions forcer le destin. Elle était là ! -Je tire ! Je retins mon souffle, Alice aussi. Le temps semblait s’être arrêté sur cette pioche. Je n’osais pas regarder de peur de m’être trompé. Je ne pus garder le suspens plus longtemps. Pas exactement ce à quoi je m’attendais mais ça devrait faire l’affaire aussi… -Alors Drago ? Tu abandonnes ? -Jamais ! Je retire de mon cimetière Dragon Noir Effonserpent et Dragon Blanc Destruvouivre pour invoquer le tout puissant Dragon Empereur du Chaos – Emissaire de l'Achèvement! La terre trembla une nouvelle fois et se fissura, faisant sortir encore plus de lave au passage. Deux yeux rouges apparurent dans l’abîme. C’est alors qu’il surgit des entrailles de la terre, le dragon banni. Son armure d’argent concurrençait l’armure d’or d’apollonir par son éclat. Sa magnifique couleur, bleue turquoise, se démarquait parmi le rougeoiement des flammes. Lorsqu’il se posa, Alice recula pour éviter une gerbe de feu qui volait vers elle. Les deux dragons se faisaient face, fiers, une lueur guerrière dans leur regard, prêts à combattre dans une lutte sans merci. -La voilà donc, toute ta puissance Drago ! Cependant, tu n’auras pas l’occasion de t’en servir car j’active Waboku, ainsi je ne subirai aucun dommage de combat et mes monstres ne pourront pas être détruits, dommage pour toi, après une si belle remontée… -N’en soit pas si sûre, depuis mon cimetière j’active ma carte lumière de rédemption ! Comme elle a été envoyée au cimetière par l’effet de lyla, je peux la retirer du jeu pour gagner 1000 points de vie pour chacun de mes monstres… Drago : 1800 – Alice : 100 Je fus entouré de la lumière pure qui me redonna des forces. J’avais désormais de quoi terminer ce duel et vaincre Gariatron… -Je n’en attendais pas moins de l’élu des dieux… je suis fière d’avoir été le témoin de la naissance de l’incarnation de la force…Dit-elle, des étoiles dans les yeux. -Merci Alice, mais je n’y serai pas arrivé sans toi…répondis-je un peu gêné. -Il est temps de mettre fin à ce duel Drago… Elle avait retrouvé toute sa douceur dans sa voix, comme une mère fière de voir ce que son enfant était devenu. Je n’allais pas la décevoir. -Oui…J’active l’effet du Dragon Empereur du Chaos – Emissaire de l'Achèvement ! Je sacrifie donc 1000 points de vie pour envoyer au cimetière toutes les cartes sur le terrain et dans la main des deux joueurs et t’infliger ensuite 300 points de dommages pour chaque carte envoyée… Mon dragon disparut dans une explosion de lumière, entrainant avec lui Exedra et apollonir qui ne purent résister à sa puissance et qui disparurent en même temps que lui dans les flammes. Même la dimension néant y passa, le pic s’effondra au loin tandis que la pierre se fissurait de toute part. -Je n’ai plus rien à t’apprendre désormais, c’est à toi de trouver ta propre voie Drago, dit Alice au milieu du désastre. Ma mission ici est terminée, mais nous nous reverrons bientôt, je peux te l’assurer… Sa voix résonna encore quelques secondes avant d’être étouffée par le bruit sourd de l’explosion. Alice disparu dans les flammes, me laissant seul pour affronter la catastrophe. Heureusement, celle-ci s’arrêta avec sa disparition. J’avais réussi à gagner finalement. Mais je n’y étais pas parvenu seul, mon double, Ladd, m’avait aidé. Cela montrait que je devais encore progresser si je voulais vaincre Hélios, Shadow et Gariatron… Mais cette épreuve m’avait au moins montré la voie à suivre. Je devais devenir plus fort, viser toujours plus haut pour empêcher le chaos, et c’est exactement ce que je comptais faire… -Compte sur moi Alice, je sauverai la citadelle des Dieux des ténèbres de Gariatron…
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Envoyé par le Mercredi 12 Août 2015 à 19:18 Chapitre 17 : l’épreuve du courage
Spoiler : -Oui, seuls le courage, la force et la volonté pourront sauver ce monde de la destruction ! Dit Alice avant de disparaitre dans une explosion de lumière. Lorsque je rouvris les yeux, la citadelle de glace avait disparue, de même que le décor de fin du monde qui l’accompagnait. Je me retrouvais dans une grande cour d’école entourée de cinq bâtiments distincts, mais celle-ci ne m’était pas inconnue, je la connaissais même très bien et j’aurais espéré ne jamais y remettre les pieds. Je me relevais, encore déroutée par le transport peu conventionnel avec lequel j’étais arrivée là. Mais au fait, comment avais-je bien pu atterrir ici ? Je regardai autour de moi, j’étais seul, tous mes amis avaient disparus. Je n’arrivais pas à comprendre ce qui m’arrivait. Pourquoi Alice s’en était-elle prise à nous subitement après nous avoir aidés ? Tout était si confus dans ma tête. Derrière moi, dans le hall d’entrée, le cratère de notre dernière bataille était encore là, personne n’avait tenté de le dissimuler depuis le temps. Je ne pus m’empêcher de me sentir coupable devant cela. C’était ici que Maya et Ambre avaient disparues par ma faute, j’avais été trop prétentieuse, et cela aurait dû me mener à ma perte. -Pourquoi ? Dis-je dans le vide. Pourquoi avoir fait une telle chose pour moi ? Je ne le méritais pas… Je tournai la tête, incapable de contempler ce triste spectacle plus longtemps. Je fus soudain frappée d’un détail qui m’avait échappé jusque-là : l’école semblait totalement déserte. Plutôt étrange alors que nous étions en pleine période scolaire. En temps normal, même en l’absence de notre bien aimé directeur, les cours devraient avoir lieux, on travaillait même les jours fériés… Je me mis à déambuler sur le goudron, explorant ou redécouvrant des endroits que j’avais oubliés comme une entrée du sous-sol réservée au directeur que nous avions découverte un jour en nous promenant. Je poussais la porte qui s’ouvrit en grinçant. La poussière accumulée à l’intérieur me fit tousser lorsque je soulevai un vieux livre. Il n’y avait rien de passionnant en réalité, je ne savais pas pourquoi cet endroit m’avait tant attiré par le passé. Un simple post de radio rouillé, une table et une chaise se tenaient là, ainsi qu’une vielle étagère vide. Je sortis, déçue, de l’antre du directeur. Je ne pus me l’expliquer, mais mes pas m’emmenèrent directement dans mon ancienne salle de classe. Les lumières étaient éteintes, les chaises remontées sur les tables, le tableau propre et fermé. Il y avait même un vieux bout de papier que j’avais jeté durant un cours d’allemand qui trainait encore là, à croire que la vie n’était pas revenue ici depuis mon départ. Je le ramassai, et je le dépliai. Je reconnus immédiatement l’écriture de Maya. C’était notre dernier jeu ensemble avant que Chapy ne vienne tout gâcher. Je me mis à pleurer en me remémorant tous ces bons souvenirs passés avec elles, tout en serrant la boulette de papier contre mon cœur. Tout cela appartenait au passé désormais, sauver mes amies était une Utopie, rien de plus, personne ne peut avoir le pouvoir de modifier le cours du temps. Et même si June avait raison le prix à payer était beaucoup trop grand, je ne voulais pas la perdre elle aussi, je ne l’aurais pas supporté. -Angéla ? Est-ce que c’est toi ? June me fit sursauter, je ne l’avais même pas entendue arriver à force de me lamenter. J’essuyai rapidement les quelques larmes encore suspendues à mes cils, je ne voulais pas l’inquiéter encore plus qu’elle ne le paraissait déjà. Mais… qu’est-ce qu’elle faisait là au fait ? J’avais tellement l’habitude de la voir dans cette salle que sa présence ne m’avait même pas étonnée… -June ! Mais, comment es-tu arrivée là ? -De la même façon que toi je pense… Bien sûre, à question stupide, réponse stupide…Il n’y avait aucune raison qu’elle sache ce que nous arrivait plus que moi. -Tout ce dont je me souviens, reprit-elle, c’est d’avoir été aveuglée puis je me suis réveillée dans un des placards…Mais au moins, ça me rassure de savoir que je ne suis pas seule ici. -Mais qu’est-ce que nous sommes censées faire à ton avis ? Demandai-je. Tout ce dont je me souvienne, c’est qu’Alice a prononcé quelque chose sur le courage et puis je me suis retrouvée dans la cour. -Bien étrange tout ça…A mon avis, cet endroit n’est qu’une illusion créée de toute pièce, une illusion créée à partir de nos souvenirs communs. Dans quel but ? Je l’ignore, mais comme toutes les illusions, il suffit de la briser. Je ne sus quoi répondre à cela. June était vraiment brillante quand elle s’y mettait. Jamais je n’aurais pensé à une telle chose. Elle devait sûrement tenir de son père. Ainsi donc, nous serions dans un rêve ? Oui, cela expliquerait cette ambiance sinistre, c’était ainsi que je revoyais sans cesse mon école, un endroit lugubre, sans vie et effrayant. -Tu as tout faux ma chère June ; dit une voix sortie de nulle part. -Qui va là ?! Dit June en regardant de tous les côtés. Je scrutais également tous les recoins de la pièce, mais elle restait définitivement vide. Il n’y avait que nous, et pourtant, la voix semblait si proche, comme si elle nous était murmurée à l’oreille. Les fenêtres s’ouvrirent brutalement et un vent puissant souffla dans notre direction. Je reculai d’un pas, June aussi jusqu’à nous retrouver dos à dos face à cet ennemi invisible. -Tu penses vraiment être dans un simple rêve ? Reprit la voix. Tu pourrais tout de même faire preuve d’un peu d’imagination. June sortit son disque de duel, prête à combattre, une lueur guerrière dans les yeux. J’étais bien trop effrayée pour faire le moindre geste. Je tentais de ralentir les battements de mon cœur, mais rien à faire. Si June n’avait pas été là, notre adversaire m’aurait sûrement déjà tuée et je n’aurais rien pu faire pour l’en empêcher. Nous attendîmes ainsi, nous n’entendions plus que le bruit de notre sang dans nos veines, quand tout à coup je sentis June se raidir. Je me retournai précipitamment et je me figeai à mon tour. Je ne pouvais croire ce que j’avais devant mes yeux. Une sorte de halo de lumière dorée entourait une plume d’un blanc immaculé. Elle était tenue par une forme fantomatique à peine visible. Je pouvais distinguer comme une paire d’aile dans son dos ainsi que deux yeux jaunes et luisants. La forme s’adressa alors à nous : -N’ayez crainte, je ne vous veux aucun mal, j’ai simplement été envoyée ici pour vous tester ; dit-elle de sa voix charmeuse. -Nous tester ? Mais pourquoi ? Lui demandai-je. -Savez-vous au moins où vous vous trouvez ? -Bien sûr ! Nous sommes à l’école ; dit June en haussant les épaules. -Je me suis mal exprimée ; reprit-elle un peu confuse ; en effet, vous vous trouvez bien dans votre école, mais vingt ans dans le futur… J’avais du mal entendre ! Vingt ans dans le futur ? Non, ça ne pouvait être vrai, tout semblait si…calme, exactement tel que nous l’avions laissée…Une minute, oui, tout était bien trop calme, même dans la cour je n’avais entendu aucun bruit de moteur venant de dehors alors que nous étions juste à côté d’un grand boulevard. -Ceci n’est qu’un des futurs envisageables, dans le futur où vous vous trouvez, Gariatron a triomphé de l’humanité et a étendu son voile de ténèbres sur la terre, faisant de ce monde un monde désolé et sans vie. Les rares survivants se cachent mais personne n’est plus en mesure de stopper sa colère… -Et…et nous ? demanda June tremblante. Je crus voir les yeux de la créature perdre leur éclat et se fermer un court instant, mais ils se rouvrirent quelques instants après. -Vous…vous n’avez pas survécu…dit-elle tristement. Vous avez été, avec vos amis et Shadow, les premières victimes de la catastrophe… Nous étions…mortes ? Je me remémorai en boucle ces paroles dans ma tête. Non, impossible, nous étions là, bien vivantes, il était impossible que nous ayons été vaincues ! Pourtant, je ressentais au plus profond de moi qu’elle disait la vérité, mais je voyais dans les yeux de June qu’elle ne pouvait l’accepter. -Non ! Tout cela ne peut pas être la vérité ! Je ne peux le croire ! -Je n’ai jamais prétendu que c’était le destin qui vous attendait. Le dénouement de ce combat n’a pas encore été écrit, vous pouvez encore changer le futur. -Et comment ! Je vais aller vaincre Gariatron seule, vous allez voir ! June sortit de la pièce en trombe, bien décidée à en finir une bonne fois pour toute. Je savais qu’il ne fallait même pas tenter de l’arrêter, cela aurait été inutile, elle pouvait se montrer aussi têtue que moi quand elle avait une idée dans la tête. Je tentai tout de même quelque chose : -Attends un peu, tu ne sais même pas où le trouver… Trop tard, elle était déjà partie. Je savais qu’elle courait vite mais pas à ce point. Je me retrouvais donc seule en compagnie de la créature de lumière qui n’avait toujours fait un mouvement. Ce n’était vraiment pas rassurant, d’autant plus que ses yeux jaunes me fixaient sans cesse. -Donc…qu’est-ce que nous devons faire maintenant ? Lui demandai-je. -J’avais prévu que vous vous affrontiez pour vous remettre cet objet sacré ; dit-elle en me tendant la plume, mais ton amie est partie, ça sera donc assez compliqué… -Et à quoi va nous servir une simple plume ? -Ce n’est pas une simple plume, elle représente le courage. Cependant, est-ce une plume d’ange ou une plume de harpie ? Même les dieux ne le savent pas, c’est pourquoi j’ai été envoyée ici, afin de la remettre à celle qui en serait digne. Je regardai l’objet sacré avec attention. A première vue, elle n’avait rien de particulier à part sa blancheur presque surnaturelle. Ce n’était qu’une simple plume. Je n’aurai même pas pu faire la distinction avec celle d’une oie si on ne m’avait pas prévenue. Je pris alors une chaise qui se trouvait là et je m’assis dessus comme si j’étais en cours pour pouvoir réfléchir tranquillement. Tout était si confus dans ma tête. Si je récapitulais, nous étions vingt ans dans le futur et apparemment le dernier espoir de l’humanité, au moins c’était clair. Ce que je ne pouvais comprendre, c’était, pourquoi nous ? Qu’avions-nous de si spécial par rapport à Drago ou Darksky ? Et cette histoire de courage, que pouvait-elle bien signifier ? Je me considérais comme tout, sauf courageuse, j’avais d’abord fui face à Hélios, puis contre Sayer, et il y a encore quelques minutes, j’étais pétrifiée face à l’inconnu. -Je vois bien que tu doutes de toi Angéla ; me dit l’esprit, mais c’est normal de connaitre le doute à un moment ou un autre. La sagesse n’est pas innée, elle s’acquiert avec le temps. -Que voulez-vous dire ? -Que tu es plus forte que tu ne le crois. Tu manques simplement de confiance en toi depuis que tu as été vaincue. Cette phrase résonna dans ma tête. Elle avait vu juste. Depuis la disparition de Maya et Ambre, mon style de jeu avait énormément changé. Je ne saurai le décrire précisément, mais j’avais l’impression d’être plus prudente, de jouer plus sur la défensive au lieu de foncer tête baissée. Je me disais jusque-là que c’était une manière plus sûre de jouer, mais je me rendis compte que j’agissais par peur de perdre, peur de commettre des erreurs qui m’auraient couté cher. La peur envahissait mes duels en vérité. -Oui, vous avez raison, je ne dois plus me laisser dominer par le passé et me tourner vers l’avenir ! M’exclamai-je en me relevant soudainement. Je vais chercher June et l’empêcher de commettre une folie ! -Bien, quand tu l’auras retrouvée, revient ici, je t’attendrai. Mais dépêche-toi, elle a des ennuis en ce moment même. Je n’attendis pas un deuxième avertissement et je courus la rejoindre, où qu’elle soit, même si j’avais ma petite idée la dessus. Il était hors de question qu’une autre de mes amies disparaisse par ma faute ! -Attends-moi June, j’arrive ! Je descendis les escaliers en courant, et j’en profitais au passage pour faire un état des lieux. Ils étaient encore plus poussiéreux que d’habitude, chacun de mes pas soulevait un tel nuage que je dus avancer les mains sur le visage pour ne pas être asphyxiée. Les lumières de garde ne fonctionnaient plus, les fenêtres étaient fêlées de toutes parts et une atmosphère pesante régnait sur ces lieux. La vie semblait avoir quitté l’école depuis longtemps déjà. Mon regard fut attiré par un petit objet rond et orange posé par terre dans une des aires. Une vielle balle de ping-pong, abandonnée ici. Les toiles d’araignée l’avaient déjà envahie. Le bruit de mes pas résonna longuement dans le couloir vide de présence humaine. Tout était si calme. Il n’y avait que de vielles tables rouillées, des sacs encore remplis de cahiers de classe et même un stylo qui n’avait pas été rebouché, à croire que cet endroit avait été abandonné précipitamment. Etait-ce vraiment cela le futur ? Un monde où le silence régnait ? Un monde où l’ombre était maitre ? Je serrai la balle dans ma paume jusqu’à entendre son craquement. Il était hors de question que je laisse une telle chose arriver ! Si c’était le futur, rien n’était encore écrit, nous avions toujours le pouvoir de le changer ! Avec cette résolution en tête, je traversai la cour à grande enjambées, tentant d’ignorer le silence autour de moi. Je passai tout aussi rapidement devant le cratère créé par Hélios dans le hall pour enfin me retrouver dehors, dans la ville elle-même, et je ne pus croire ce que j’avais devant mes yeux. Paris, la ville lumière était totalement en ruines. Les immeubles, autrefois si beaux et si élégants se résumaient désormais à de simples murs troués de toutes parts par des impacts. Les rues elles-mêmes n’étaient plus praticables, comme si un séisme avait complètement changé ce paysage et que personne n’était venu depuis. Les voitures s’entassaient au milieu de la chaussée, elles-aussi abandonnées de leur propriétaire et en miettes. Le boulevard, de mon temps si bruyant, ne produisait plus aucun son, excepté celui d’une lutte violente et d’explosion. Il devait sûrement s’agir de June. Je ne réfléchis pas une seconde de plus et j’allai la rejoindre. Comme je le pensais, elle était en train de se battre en duel, et ça n’allait pas fort pour elle. Ses ennemis devaient au moins être dix contre elle et ne semblaient pas lui faire de cadeau. -Allez-vous en stupide macaques ! Cria-t-elle. Ses yeux s’illuminèrent d’un vert inquiétant tandis qu’un halo rouge se formait au-dessus d’elle, ce qui ne sembla pas impressionner ses ennemis qui redoublèrent leurs assauts. -Apparait, messager du ciel, créateur des tempête : Simorgh, oiseau de divinité ! Le grand oiseau vert déploya ses ailes puis poussa un cri perçant et si aigu qu’il déstabilisa tous ses adversaires, et moi-même. -Il est temps d’en finir Simorgh, vent divin ! L’oiseau créa une tornade qui emporta tous les singes avec elle. Je dus m’accrocher à un lampadaire qui tenait encore à peine debout pour ne pas être emportée par la puissance du vent. Lorsqu’elle se dissipa, la tornade laissa tomber à terre tous les adversaires de June. Pas un seul ne semblait encore en état de se battre après une telle attaque. Mais June aussi avait l’air épuisée, elle avait sans doute utilisé beaucoup de ressources pour faire appel à un tel monstre. Je me précipitai pour aller la rejoindre. -Angéla ; dit-elle avec un regard terrifié, fait attention, il pourrait en arriver d’autres ! -D’autres ? Tu veux dire que ce ne sont pas les premiers ? -Non, c’était la troisième vague, et je suis sûre qu’ils ne vont pas s’arrêter là…Nous devons trouver un abri et vite sinon… Elle tenta de faire un pas mais chancela aussitôt. Je dus la rattraper pour ne pas qu’elle s’effondre par terre. -June ! Dis-je affolée. Qu’est-ce qui ne va pas ? Sa respiration était saccadée. Je remarquai avec effroi son teint blême. Elle devait être épuisée après tous ces combats. Ses points de vie n’étaient pas au plus haut point non plus, il lui en restait à peine 500. Elle n’aurait pas pu tenir une quatrième vague. Mon regard se porta sur l’école. Là-bas, nous ne devrions pas être embêtées. Mais encore fallait-il y arriver, et dans son état, j’aurai douté que June puisse marcher… Comme prévu, un nouveau bataillon arriva, et ils étaient bien plus nombreux cette fois-ci. Ils nous encerclèrent rapidement, si bien qu’il nous était impossible de nous enfuir, plus d’autres choix que de nous battre, ou plutôt de me battre. Je posais délicatement June à terre pour faire face à mes ennemis. Ils n’étaient que vingt. Avec Maya, Ambre et June nous en avions vaincu beaucoup plus par le passé, et il était temps de recommencer ! -Viens à moi, Kris… -Trishula, onde glacée ! Ouroboros, triple déluge des ténèbres ! Dit une voix surgit de nulle part qui m’interrompit dans mon action. Les rayons de glace et d’ombres atteignirent de plein fouet les ennemis pour ne laisser ensuite qu’un cratère fumant et vide. Je regardai presque effrayée les créatures qui avaient créé un tel désastre. Elles planaient au-dessus de nos têtes majestueusement. L’une était noire comme le jais, l’autre bleue comme la glace, mais mis à part ce détail, elles étaient identiques jusqu’au bout des ailes. Leurs six têtes me fixèrent longuement. J’eu peur pendant un instant qu’elles ne me prennent pour cible également, mais elles ne bougèrent pas, attendant certainement un ordre de leur maître. Je le vis, ou plutôt je la vis comme il s’agissait d’une femme, sur le toit d’un des immeubles en face de nous. Elle en sauta et retomba sur ses jambes, ignorant les vingt mètres qui la séparaient du sol. Elle était grande, assez maigre et devait avoir autour de trente ans. De longs cheveux noirs comme la nuit volaient gracieusement derrière elle de même qu’une longue cape de la même couleur. Elle portait des vêtements sombres et sobres, un tee-shirt et une jupe, noirs bien évidemment. -Etes-vous complètement folles pour sortir à une heure pareille alors que tous les gardes sont en patrouille ? ! Elle se stoppa net et me regarda attentivement, consternée, comme si elle avait vu un fantôme. Lorsqu’elle me dévisagea, ses yeux et son regard me rappelèrent quelque chose. -An…Angéla ? J…June ? Balbutia-t-elle. La mémoire me revint d’un seul coup : ces deux dragons jumeaux, ce regard si noir, ses cheveux couleurs jais, et cette voix ! Cette personne ne pouvait tout de même pas être… -Laura ! M’exclamai-je presque soulagée de la voir. -C…C’est impossible que vous soyez là ! J’ai vu Gariatron vous tuer de mes propres yeux ! -C’est assez compliqué ; tentai-je d’expliquer malgré mon angoisse pour June. Mais pour l’heure, le plus important est de trouver un refuge pour June. -Bien, suivez-moi ; dit-elle après un moment de réflexion à observer mon amie. Laura nous emmena de l’autre côté du boulevard, puis, après avoir vérifié des deux côtés que la voie était libre, elle s’engagea dans la rue qui se trouvait dans le prolongement. June se trouvait sur le dos de Trishula, ce qui m’évitait au moins de la porter. Nous franchîmes ainsi plusieurs ruelles désertes en évitant les grandes artères, dans un silence de mort. Même les battements d’ailes de trishula et d’ouroboros se confondaient avec une simple brise. Partout où nous passions, les immeubles tenaient à peine debout. Certaines portes étaient fracassées, tandis que d’autres n’existaient tout simplement plus. Laura s’arrêta soudainement et me fit signe de ne faire aucun bruit tout en se collant au mur. Deux personnes étaient en pleine discussion dans la rue suivante, et ce qu’ils dirent ne me plut guère. -Alors, est-ce vrai ce que tes soldats m’ont rapporté ? Qu’un des élus seraient encore en vie ? -Oui, et apparemment cet élu n’est pas seul… -Tu voudrais dire que deux des cinq auraient survécu ? Oh non ! Ces voix…je les reconnaissais. Deux voix que j’aurai souhaité ne plus jamais entendre, pas après ce qui s’était passé ! -Déploie toutes les unités ! Si gariatron apprend cela, je préfère ne même pas y penser… La conversation s’arrêta là-dessus, puis nous entendîmes leurs pas s’éloigner. Nous attendîmes encore quelques minutes afin d’être sûres qu’ils étaient bien parti puis nous pûmes enfin souffler. -Ses sbires sont déjà sur nos traces, ne trainons pas ! Chuchota-t-elle. Nous continuâmes notre course effrénée dans les rues en ruines. J’eus l’impression d’avoir traversé tout Paris lorsque nous nous arrêtâmes enfin, et j’avais raison. Je n’avais pas levé le nez du sol depuis que nous avions rencontré ces deux hommes. Trop de questions trottaient encore dans ma tête au sujet de ce futur étrange dans lequel nous avions atterri. -Je…je peux savoir ce que nous faisons à la tour Eiffel ? Demandai-je entre deux respirations. -Vous allez bientôt comprendre. Laura nous entraîna sous la tour, exactement au milieu des quatre arcs qui la soutenait. Je trouvai étrange que ce monument ait échappé à la destruction en voyant l’état des autres bâtiments. La tour était presque intacte, mis à part quelques traces de rouille sur la structure métallique. Laura inséra ses deux cartes dans un boitier en face d’elle puis je sentis le sol se dérober sous mes pieds. Non, ce n’était pas ça. Nous étions sur une plate-forme qui s’enfonçait sous terre. La descente me parut interminable. Nous nous arrêtâmes enfin et la lumière revint brutalement. Les portes s’ouvrirent sur un grand espace recouvert de blanc et bruyant dans lequel des centaines de personnes allaient et venaient sans cesse. Il y avait dans cet endroit toutes sortes de choses surprenantes, un champ de blé miniature, un élevage de chèvres, une rivière souterraine et même des immeubles de trois ou quatre étages. Mais le plus surprenant n’était pas la structure, mais les personnes qui s’y trouvaient. Il n’y avait pas que des humains ici, des esprits de monstres de duel se baladaient librement et aidaient les hommes dans leurs taches. -Tu peux me dire où nous sommes ? Demandai-je déconcertée. -Ceci est le quartier général de la résistance…ou ce qu’il reste de la population française, vois le comme tu veux. -Tu veux dire… -Tout s’est passé si vite ; dit-elle avec un voile de tristesse dans le regard. Après la défaite de Drago contre Gariatron, celui-ci a retrouvé toute sa puissance et l’a enfermé au plus profond de lui. Vous avez bien essayé de vous interposer avec Darksky et mon père, mais il était devenu trop fort…Je…Je ne sais pas pourquoi, mais il m’a épargné. Comme il l’avait prédit, il a étendu son voile de ténèbres sur le monde et a massacré tous ceux qui se sont opposés à lui. Il ne reste que très peu de survivants, et tous ont peur et se cachent comme ici. Elle marqua une pause pour regarder tous ceux qui se trouvaient autour d’elle. Je n’avais pas remarqué à quel point ils semblaient tous amaigris et faibles malgré leurs airs joyeux. -J’ai…j’ai fait de nombreuses erreurs par le passé ; dit-elle dans un murmure, mais il n’a cessé de croire en moi, même lorsque tout espoir semblait perdu, et je n’ai jamais pu lui dire à quel point j’étais désolée…C’est pourquoi Gariatron doit payer pour ce qu’il a fait ! Même si c’est un dragon, je jure que je n’aurai pas de repos tant que je ne l’aurai pas anéanti de ma main ! Les lumières s’éteignirent soudain, nous laissant dans l’obscurité la plus totale. Laura ordonna à un homme de vérifier le générateur, mais il n’eut pas le temps de répondre. La porte par laquelle nous étions entrées vola en éclat dans un vacarme assourdissant. Derrière le nuage de poussière, deux yeux rougeoyaient d’une lueur cruelle. -Tu voulais m’écraser ? Dit la créature dans un sifflement. -G…Gariatron ! A l’annonce de ce nom, tous les habitants s’affolèrent et commencèrent à courir dans tous les sens, cherchant un moyen de s’échapper. Les deux dragons de Laura s’agitèrent derrière nous, mais June, elle, était toujours inconsciente. Lorsque la poussière se dissipa, je pus voir un sourire mauvais sur son visage, tandis que la haine brillait dans ses yeux de serpent. A ses côtés se tenaient Mazou et Chapy accompagné d’une centaine de singes soldats que nous avions combattus plus tôt. -Tu ne peux plus fuir ! Il est temps d’affronter ton destin Laura ! Très vite après son entrée en scène, le chaos créé par les soldats de Mazou et la terreur des habitants régnèrent dans la salle. Au-dessus de nos têtes, je pouvais entendre les rugissements furieux de Trishula et Ouroboros, aux prises avec des ennemis volants. Je fus rapidement séparée de Laura qui disparut derrière toute une rangée de singes, armés jusqu’aux dents et poussant des petits cris aigus insupportables. Derrière eux, Chapy affichait un sourire cruel. Il devait se dire que la bataille était déjà gagnée. Mazou, à ses côtés, se contentait d’observer la scène d’un air neutre, il avait l’air ailleurs, comme si quelque chose le tracassait. -Je ne sais pas comment tu as pu survivre à maitre gariatron ; clama Chapy, mais soit sûre que tu ne t’en tireras pas une seconde fois ! Il pensait réellement que j’allais fuir ? Il était hors de question que je m’enfuie en laissant June avec eux ! Et puis, je n’avais aucune raison de refuser le combat, ma haine contre lui était toujours aussi bouillante dans mes veines que lorsqu’il avait montré son vrai visage. -Tu sais Angéla, tu as toujours été un problème pour tout le monde, même en tant qu’élève, mais il faut maintenant que tu continues à perturber mes plans ! Mais nous allons en finir une bonne fois pour toute, nul ne peut résister à Gariatron ! Si seulement tes deux amies, Ambre et Maya étaient encore ici pour t’encourager, mais non, tu n’as personne sur qui compter désormais, tu es seule… Cette phrase fut celle de trop qui me mit hors de moi. Je ne pris même pas la peine de répondre à sa provocation, et je me jetai sur lui, sautant par-dessus la barrière de singe qui nous séparait et je le frappai à la tête avec toute la force que conférait la colère. Il ne s’attendait visiblement pas à cela. Il eut tout juste le temps de se protéger les yeux, mais la violence du coup que je lui avais asséné l’envoya valser un mètre plus loin et il s’écrasa lamentablement, face contre terre. Il ne fit aucun mouvement pour tenter de se relever, sans doute trop secoué par le choc. Je me tournai alors vers Mazou, toujours folle de rage. Rien que la vue de mon regard suffit à le déstabiliser. Il tenta alors de s’enfuir après que j’ai anéanti tous les singes sur mon passage, mais je le rattrapais bien vite et je lui fis subir le même sort. A partir de ce moment-là, je ne pus plus me contrôler. Je détruisais tout ce qui se trouvait à ma portée ou qui s’approchait un peu trop prêt. Sur le coup, je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait, mais c’était bien la colère qui me faisait agir ainsi, je m’en voulais de ne pas avoir pu sauver mes amies, j’en voulais à Chapy pour m’avoir encore une fois gâché la vie, j’en voulais à Gariatron pour avoir pris celle de mes compagnons…Cogner me faisait évacuer toute cette culpabilité enfouie en moi depuis si longtemps… Tout autour de moi s’était formé un cercle de singes inconscients et étalés par terre, casques et armures entièrement détruites par mes coups. Mais ce n’était pas encore assez. Il restait encore Gariatron, toujours en lutte avec Laura, qui perdait du terrain face à lui. Je voyais bien qu’elle ne tiendrait plus très longtemps. Elle semblait réellement épuisée alors que Gariatron ne semblait avoir aucune égratignure. Je m’apprêtais à aller prendre part à la bataille quand j’entendis un rire rauque s’élever des ennemis vaincu. Chapy se releva, indemne, comme si je ne lui avais rien fait. Je reculai de surprise devant lui. -Tu pensais vraiment…pouvoir me vaincre aussi facilement ? Railla-t-il. Quelle naïveté ! A mon tour de te montrer ce que je sais faire ! Il sortit alors une carte de sa poche. Mais contrairement aux autres, celle-ci dégageait une aura bien plus sombre qu’un simple monstre des ténèbres, je pouvais presque voir le halo de ténèbres l’entourer. Ses pupilles se réduisirent soudain à deux fentes verticales, tandis que ses sourcils noirs s’allongeaient peu à peu et jaunissaient. Son corps se mis à grandir encore et encore, ses doigts se munirent de griffes tranchantes et sa peau d’écailles noires. Deux ailes surgirent dans son dos et il poussa un cri de douleur. Je ne savais plus quoi faire, le frapper pendant qu’il était vulnérable ou bien protéger June, toujours aussi faible. Je n’eux pas à réfléchir longtemps car devant moi ne se tenait plus mon directeur d’école tyrannique, mais un affreux dragon noir aussi sombre que la carte qu’il avait utilisée. Il poussa un rugissement terrifiant dont le souffle suffit à me faire basculer en arrière. -Angéla ! Rugit le dragon en se jetant sur moi. J’eus tout juste le temps de rouler sur le côté avant qu’il n’atterrisse à ne détruise l’endroit où je me tenais quelques instants plus tôt. Ma haine contre Chapy s’était transformée en peur incontrôlable. Je tentais d’esquiver toutes ses attaques tout en le tenant à une distance raisonnable de June. Je finis cependant par trébucher sur un des singes que j’avais moi-même mis à terre et je m’écroulai, impuissante. J’étais à sa merci, je pouvais voir dans ses yeux son regard triomphant, une joie cruelle lui arrachait un sourire sur son visage reptilien. Il leva sa patte griffue pour me donner le coup de grâce. Etrangement, je n’avais plus aucune inquiétude à l’idée de mourir, seulement du regret. Je regrettais de ne pas avoir pu dire adieu à Drago, June et les autres, de ne pas avoir été à la hauteur pour protéger mes amies. Cependant, juste avant que ses griffes ne s’abattent sur moi, je vis June remuer et ouvrir un œil terrifié en me voyant ainsi. -NON ! Cria-t-elle d’une voix désespérée. Ce simple mot me redonne une énergie telle que je pu me relever et échapper de justesse à ce coup fatal. Je reçu néanmoins plusieurs éclats de pierre qui m’empêchèrent d’aller bien loin et je m’écroulai à nouveau. J’entendis alors comme un sifflement, suivi d’une explosion et d’un rugissement plaintif. Je me retournai et je vis Trishula tenir fermement les ailes de Chapy à terre, tandis que ses griffes étaient prises dans la glace. Il tourna une de ses trois têtes vers moi et, d’un regard suppliant, me désigna le combat qui avait lieu un peu plus loin. Laura était maintenant à terre, coincée sous des décombres et incapable de faire le moindre mouvement. Gariatron s’approchait lentement d’elle, comme si la guerre était déjà gagnée pour lui. Je ne me le refis pas dire une deuxième fois et je volai à son secours. -Sauve la, Athéna ! La fière guerrière lança son arme juste entre gariatron et Laura. Il ne s’y attendait visiblement pas et fit un immense bond en arrière. Il leva alors la tête vers moi et vers mon monstre. Je crus que ses yeux allaient sortir de leurs orbites tant il les avait agrandi. -T…Toi ! S’écria-t-il. Mais…Je t’ai tuée il y a vingt ans ! -Je sais, on me l’a déjà dit… -Je ne sais pas comment tu as pu revenir en ces lieux, mais si je t’ai tuée une fois, je peux très bien recommencer ! Dit-il en faisait crépiter ses mèches de cheveux qui avait pris une tournure bleutée. -Fuis Angéla ; me cria Laura, tu ne lui survivras pas ! -Il est hors de question que je te laisse ici, pas sans me battre en tout cas ! Athéna plaça son bouclier devant nous et se mit en position défensive, quant à moi, je m’efforçais de libérer Laura des décombres. Un rayon de lumière fusa depuis la main de gariatron vers nous à toute vitesse, mais ne nous atteignit jamais. Je relevais la tête pour en connaitre la raison. Devant Athéna s’était dressé un autre dragon, rouge cette fois-ci, entouré de harpies. Il n’y avait qu’une seule personne pouvant posséder une telle créature. Je me retournais en hâte, et je vis June, toujours très faible, mais debout et prête à se battre. -Dragon fantomatique familier de harpie ne peut pas être ciblé par une attaque ; dit-elle un sourire malicieux aux lèvres. Je profitai de ce moment de confusion de notre ennemi pour dégager complètement Laura et l’aider à se relever. Elle était blessée mais pouvait continuer le combat, de toute façon, elle n’aurait jamais voulu abandonner. D’ailleurs, personne ici n’aurait souhaité une telle chose. En nous voyant toutes les trois lui faire face avec détermination, Gariatron devint comme fou, je crus même qu’il allait exploser, au sens propre, tant il faisait trembler les murs. -Je ne sais même pas pourquoi je perds mon temps avec vous ! J’aurai du en finir il y a longtemps déjà avec l’humanité, ma bonté me perdra ! -Non ! Cela n’arrivera pas ; dit Laura en s’avançant d’un pas vers lui. -Tu imagines toujours que vous, simple humains, vous pouvez résister à un dieu, que dis-je, à un dragon tel que moi ! Quelle ineptie, je m’en vais vous montrer mon véritable pouvoir ! Une énergie noire tourbillonna alors autour de lui, et nous prit au piège. Je vis une forme sombre s’élever au-dessus de lui, une sorte d’immense serpent ailé et sombre. Il dégageait une aura encore plus maléfique que Chapy, mais cela ne semblait pas impressionner Laura le moins du monde. Quand enfin le serpent se fut détaché totalement de son ancien corps, je vis celui d’Hélios tomber mollement à terre, exactement tel que nous l’avions vu disparaitre. L’essence de Gariatron s’était finalement totalement régénérée, il ne devait plus avoir besoin du corps d’Hélios pour rester dans ce monde. Le dragon nous fit face du haut de ses dix mètres. Il poussa un rugissement qui fit cesser immédiatement tous les combats en place et toutes les têtes, alliées et ennemies, se tournèrent vers le roi des dragons. Un silence de mort régnait sur le quartier général, tous attendant ce que Gariatron avait à dire. -Cette guerre…n’a que trop duré, et il est temps d’y mettre un terme ! Moi, Gariatron, roi des six dragons originels, je fais le serment ici et maintenant de détruire tout ce qui vit sur cette terre ! Il n’y a plus d’échappatoire, votre destin est scellé ! Il planta ses griffes démoniaques dans le sol, et une onde de choc se propagea tout autour de nous, faisant remuer ciel et terre. -Je ne laisserai pas cela arriver ; dit Laura en serrant le pendentif qu’elle avait autour du cou. Il a donné sa vie pour un monde meilleur, un monde où je pourrais enfin vivre heureuse. Des larmes coulaient de sa figure lorsqu’elle dit cela. Elle devait certainement penser à Darksky… -Je ne peux pas, je ne dois pas échouer ! Toutes les personnes ici ne veulent qu’une seule chose, pouvoir vivre tout simplement, et je compte bien réaliser leur souhait, même si je dois y laisser ma propre vie ! -Tu penses vraiment que les pouvoirs que j’ai conférés à ta famille seront suffisants pour me vaincre ? Voilà ce que je déteste le plus dans l’humanité, ce sentiment de se sentir toujours supérieur, vous me faites penser à Luminion… -Tu as tout faux, je n’ai jamais prétendu pouvoir te vaincre et m’en sortir indemne. Je suis, nous sommes tous animés par le sentiment de l’espoir, mais tu ne peux sûrement pas comprendre… -L’espoir ? Dit-il, étonné de sa réponse. Ridicule, c’est un sentiment pour les faibles ! La volonté, le courage, l’espoir, tout cela est réservé aux faibles comme Luminion ! Je vais vous prouver que seule la force compte dans un combat ! -Unis comme un seul esprit, la puissance des ténèbres s’alliera à celle de la lumière, la galaxie, les cieux, la terre et les gardiens se dresseront contre l’oppresseur…Récita Laura dans un murmure. Elle jeta un regard dans notre direction, il ne nous en fallait pas plus pour nous faire comprendre. Nous prîmes chacune une de ses mains, et je sentis une énergie indescriptible m’envahir. -Reçoit le, notre espoir à tous ! Une vague d’énergie blanche et éblouissante fusa à toute vitesse vers Gariatron, qui ne se laissa pas déstabiliser par cette manifestation de puissance et riposta en soufflant un feu noir. Les deux rayons se percutèrent et libérèrent une telle énergie qu’elle balaya tous les soldats autour de nous. Aucun des deux ne semblait vouloir renoncer ni céder un millimètre de terrain l’ennemi. Les deux puissances étaient de puissances égales, la lumière égalait les ténèbres à un niveau encore jamais atteint auparavant. -Je dois bien avouer que tu m’impressionne Laura, développer ton pouvoir de cette façon n’est pas donné à tout le monde, même pas à ton père, mais il ne représente qu’une infime partie du mien, une goutte d’eau dans un océan que je vais noyer ! -Oui, tu as peut-être raison, mais ce sont ces mêmes gouttes d’eau qui ensemble forment ton océan si précieux. -Je ne vois pas du tout où tu veux en venir, mais cela n’a aucune importance, dans quelques instants tu n’existeras même plus, et plus personne ne sera là pour se souvenir de tes paroles ! L’énergie de Laura semblait faiblir alors que celle de gariatron allait en augmentant. Nous perdions peu à peu du terrain, et ne nous pouvions rien faire pour l’en empêcher… Je regardai June dans les yeux avec un regard entre le doute et la peur. Allions nous finir vaincues ici, alors que tous comptaient sur nous ? Je ne pouvais même pas imaginer cela, cependant, c’était effectivement ce que nous vivions. Gariatron était réellement puissant, mais Laura l’était également, son pouvoir nourri par les sentiments d’espoir de tous ceux se trouvant avec nous. Mais…est-ce que Gariatron ne disait-il pas la vérité ? Qu’il s’agissait là d’un sentiment inutile ? Lorsque je voyais Laura souffrir ainsi simplement pour le tenir à distance, je me dis qu’il nous fallait certainement autre chose que nous ne possédions malheureusement pas… -Angéla, June ; nous dit Laura comme si elle avait lu dans mes pensées, je sais que tout semble perdu pour vous, c’est aussi ce que j’ai pensé lorsque Darksky a disparu il y a vingt ans, cependant…Au plus profond du désespoir, j’ai fini par la trouver, la véritable lumière, celle animant le cœur de chaque être vivant sur cette terre. -Ridicule ! L’interrompit Gariatron. Laura ne lui prêta aucune attention pour concentrer son regard sur nous. -C’est l’espoir, la source de volonté cachée au plus profond de chacun des hommes. Sans cet espoir, il m’aurait été impossible de trouver le courage et la force de continuer l’œuvre de Darksky pour la paix et combattre Gariatron sans relâche comme je l’ai fait. -Je croyais que tu avais suivi l’enseignement de ton père et renoncé à tout sentiment pour un monde parfait ! Cria Gariatron, une fois de plus ignoré par Laura. -Je ne renoncerai pas Gariatron ! Dit-elle en lui faisant face, rien n’est perdu, il suffit, tout comme lors d’un duel, d’y croire tout simplement et de ne jamais renoncer, et le miracle se produira ! Le rayon de lumière de Laura gagna en intensité et surtout en puissance, si bien qu’il finit par commencer à repousser celui de Gariatron. -Je suis un dragon ! Je ne crois pas aux miracles, je les crée ! Et voilà le miracle que je vais vous montrer : votre disparition définitive de cette pla… Il laissa sa phrase en suspend, tandis que je vis ses yeux s’agrandir de surprise, si bien qu’il cessa immédiatement son attaque. Laura saisit ce moment de distraction pour lui porter le coup de grâce. La lumière qu’elle irradiait fusa en direction de notre ennemi qui n’eut le temps de de pousser un rugissement de surprise avant de se faire baigner par l’aura pure de Laura. -Est-ce que c’est terminé ? Demanda June avec une pointe de doute dans sa voix. -Je crois que o… Cependant, lorsque la lumière du rayon se dissipa, nous le vîmes, affaibli, mais en vie. Gariatron se retourna, furieux. Hélios s’était relevé. Il avait un air patibulaire, mais un sourire cruel illuminait son visage. -T…Toi ! Bégaya Gariatron comme à bout de souffle. Il fit trois pas chancelant vers le seigneur soleil avant de s’écrouler. Lorsque son corps heurta le sol de la pièce, je crus qu’elle allait s’effondrer mais elle tint bond. Tous les regards étaient figés sur le dragon et sur Hélios qui se faisaient face. Les combats avaient cessés, et même Chapy attendait la suite des événements avec angoisse. Gariatron ne faisait plus un seul mouvement, une épée d’or était planté profondément dans son dos et du sang noir en dégoulinait, mais nous pouvions toujours entendre son souffle rauque dans le silence de la salle. -C’est terminé Gariatron ; dit enfin Hélios, plus jamais tu ne sèmeras la terreur sur terre. -J…J’ai…perdu ? Je…Je n’imaginais pas les choses ainsi ; dit Gariatron d’une voix déformée par la douleur. Ainsi, je suis trahi par celui qui autrefois à fait en sorte que je vive…L’humanité…est tombée bien bas ; soupira-t-il. Il y avait dans ses paroles comme du regret, une sorte de nostalgie d’un autre temps désormais révolu. Mais pouvait-il ressentir un tel sentiment ? Je n’avais jamais imaginé le dragon qui se tenait devant moi ressentir la moindre émotion positive. Mais tous les êtres vivants ne sont-ils pas régis par les mêmes lois ? Mais Gariatron était-il un simple être vivant, ou bien une créature fantastique telle qu’elles sont décrites dans les livres ? Je ne savais plus quoi penser, toutes ces histoires d’origine m’avaient totalement embrouillé l’esprit. -Non Gariatron, c’est toi qui t’es éloigné de la vérité. -C…Comment ? Répondit ce dernier dans un souffle à peine audible. -Ta haine contre l’humanité t’a conduit à faire des choses que jamais tu n’aurais fait en temps normal, des choses que toi-même, si tu prenais le temps de revenir sur ton passé, tu condamnerais. -Les humains…Murmura-t-il, le regard plongé dans le vide. -Je ne suis peut-être qu’un homme ; reprit Hélios, mais c’est justement cette condition d’être humain qui me réaliser cela. Cette fois-ci, le dragon ne répondit rien et se contenta de fermer les yeux. Le silence pesant qui régnait ne se dissipa que lorsqu’il les rouvrit, une esquisse de sourire sur visage de serpent, mais cette fois ci, non pas un sourire mauvais, mais de joie. -Je…Je n’arrive pas à croire que tu aies réussi à me convaincre ; dit-il comme à un vieil ami. Il tourna son long cou dans notre direction et nous adressa la parole : -Laura…L’aube d’un jour nouveau est sur le point de se lever, mais dans ce monde, je n’existerai plus…Cependant, je n’ai pas de crainte pour l’avenir, je remets même ce monde nouveau entre vos mains, serait-ce cela que tu appelles…l’espoir ? Laura répondit d’un signe de la tête, encore trop bouleversée par ce qu’elle voyait pour répondre. -Dans ce cas-là, tu avais raison, on ne peut pas vivre sans le ressentir…Je suis heureux d’avoir pu y gouter au moins une fois durant ma longue vie de dragon. Si Luminion vous voyait, je suis sûr qu’il serait fier de vous. Il puisa alors dans ses dernières ressources pour nous faire face une dernière fois. La bataille entre Trishula et Chapy avait totalement détruit le plafond de la salle, et le ciel était désormais visible, même dix mètres sous terre. Le soleil pointait timidement ses rayons parmi les fissures des murs, un ciel bleu azur s’étendait au-dessus de nos têtes. C’était apparemment la première fois depuis longtemps qu’il brillait ainsi pour Laura et les autres à en juger par leur regard. -Je n’aurai jamais cru pouvoir revoir un jour le soleil ; dit-elle, émerveillée par ce phénomène si normal qu’est un lever de soleil le matin. Le corps de Gariatron, baigné par cette lumière, scintillait de mille feux…Non, c’était son propre corps qui émanait cette lumière. -Angéla, June ; dit-il soudainement ; je sais bien que vous n’êtes pas de ce monde, et que de là où vous venez, je suis dominé par l’ombre et la folie, c’est pourquoi, je vous demande de tout faire pour que tout ce que vous avez vu ne se réalise jamais, puis-je vous faire confiance ? -Euh…oui, bien entendu, répondis-je déconcertée par sa question si soudaine. Son corps se décomposa alors en une trainée d’étoiles et de faisceaux de lumières se propageant rapidement au dehors par l’ouverture du toit. -Adieu Hélios, je…je suis désolé, rien ne pourra pardonner ce que j’ai fait, je le sais bien…dit-il dans un dernier murmure. -Je te pardonne, tu pensais bien faire. Gariatron poussa alors un dernier rugissement avant de disparaitre totalement pour ne laisser qu’un éclat de lumière se dissipant peu à peu. C’est alors qu’une plume d’un blanc immaculé vint se poser délicatement juste devant moi. Etait-ce…un cadeau d’adieu de Gariatron ? Dans le doute, je mis l’objet dans ma poche et je le conservais précieusement. Quoiqu’il en soit, nous avions peut-être vaincu Gariatron dans le futur, mais dans notre présent, il semait toujours la terreur. Nous avions vu le pire et nous l’avions surmonté. Désormais, il nous fallait empêcher ce désastre d’arriver, empêcher la mort de nos amis et la nôtre. Mais pour y parvenir, il n’y avait qu’une seule chose à faire : retourner affronter le dragon dans notre présent avec autant de force que nous en avions fait preuve durant cette bataille. -Et…maintenant ? Demanda June naïvement. -Maintenant nous allons devoir reconstruire tout ce que Gariatron a détruit aux cours des vingt dernières années ; dit Laura avec un soupir. -Ca ne va pas être facile, renchérit Hélios. Mais tout reconstruire ne sera pas impossible non plus quand on voit ce que vous avez fait. Je vous aiderai bien évidemment, je superviserai la manœuvre comme au bon vieux temps ; dit-il avec un grand sourire. -Je vous rappelle que c’est tout de même à cause de vous si nous en sommes là maintenant ! Lui dit Laura, menaçante. -Oui…c’est vrai, vous n’avez pas tort…mais… -Il n’y a pas de mais qui tienne Hélios ! Vous reconstruirez comme tout le monde ! -Eh ! Il faut se calmer mon enfant ; dit-il sur la défensive, détendez-vous, le mal est parti, nous avons tout notre temps, rien ne presse. -Me détendre ?! S’exclama Laura. Vous plaisantez j’espère, ce n’est pas le moment de bailler aux corneilles, il nous faut encore rassembler les derniers partisans de Gariatron, prévenir tout le réseau de notre victoire, balayer les décombres, réhabiliter la surface… Pendant que Laura exposait son cahier de charge, Hélios levait les yeux au ciel et haussait les épaules. -C’est très bien tout cela, mais ce n’est pas mon problème. Je veux simplement rentrer chez moi après cinq mille ans, quoi de plus normal ? -Vous n’êtes pas le seul, tous ici ne désirent que ça, pouvoir rentrer chez eux ! Mais dans l’état actuel des choses, ils ne peuvent pas ! Alors faites preuve d’un peu de bonne volonté et aidez-nous, d’autant plus qu’Héliopolis n’est plus qu’un tas de ruines maintenant que Gariatron l’a détruite… -Un tas de ruines tu dis ! S’exclama à son tour Hélios. Mais qu’attendons-nous pour tout reconstruire alors ?! Cette situation était vraiment gênante autant pour eux que pour nous, mais les voir se disputer ainsi pour l’avenir de ce monde me faisait chaud au cœur. Comme quoi, même après la pire des guerres, la vie finit toujours par triompher. June et moi fûmes soudainement entouré de la même lumière que celle ayant enveloppé Gariatron un peu plus tôt. -Vous avez passé avec succès votre épreuve ; nous dit une voix dans la lumière. Angéla, June, vous avez prouvé que vous aviez l’étoffe d’héroïnes en menant cette guerre. Je peux désormais vous renvoyer d’où vous venez. Hélios et Laura cessèrent leurs querelles pour se retourner vers nous, mais ils n’avaient pas l’air surpris. -Vous nous quittez déjà ? Demanda Hélios de la façon la plus naturelle qui soit. -Oui, il semblerait que notre rôle se termine ici ; lui répondit June. -Merci à vous deux, nous dit Laura, les larmes aux yeux. Nous n’oublierons jamais ce que vous avez fait pour nous. Votre mémoire perdurera longtemps après votre départ, comme celle de nos amis disparus. -Je suis sûr que le tien aussi Laura. La dernière image que nous vîmes d’eux alors qu’ils disparaissaient peu à peu dans la lumière fut l’ombre blanche de gariatron, tel un mirage se fondant dans le paysage, flottant derrière Hélios et Laura, veillant sur ce monde nouveau.
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Envoyé par le Jeudi 27 Août 2015 à 08:37 Chapitre 18 : Un rêve inébranlable
Spoiler : Un torrent d’eau froide me réveilla en sursaut. J’ouvris les yeux, paniqué, avant de me rendre compte, une fois les yeux ouverts, qu’il ne s’agissait là que de ma sœur. -Je commence à en avoir marre de devoir te réveiller sans cesse Darksky ; soupira Marie. -Je… J’interrompis soudainement ma phrase lorsque je vis le spectacle se dressant devant moi. Nous nous trouvions dans une vaste clairière au beau milieu d’une forêt. Je levais les yeux pour tenter reconnaitre ne serait-ce que l’espèce d’arbre poussant ici, mais rien ne me vint à l’esprit. Le soleil pointait timidement ses rayons à travers le feuillage touffu au-dessus de nos têtes, mais le peu de rayons qui arrivaient jusqu’à nous éclairaient la mousse qui se déposait sur les rochers de façon à la rendre verte émeraude et même scintillante. Un faible cours d’eau passait par cet endroit. Il ne devait pas y avoir plus de deux ou trois centimètres de profondeur, et pourtant je pouvais entendre le doux murmure de l’eau s’écoulant lentement sur les roches. Le ruisseau était limpide, calme et considérablement apaisant. Les reflets du soleil sur les feuilles parvenait jusqu’au cours d’eau et semblaient indiquer la source de celui-ci, quelques mètres plus loin. Dans le lointain, le cri d’un aigle semblait indiquer la fin du jour…Je me souvins tout d’un coup de ce qui s’était passé juste avant que je n’atterrisse ici. Nous venions de tomber nez à nez avec Alice tout près de la citadelle des dieux. Puis elle avait prononcé des paroles étranges et je m’étais réveillé dans cette magnifique clairière avec Marie. Les feuilles remuèrent de l’autre côté du ruisseau et une jeune fille qui ne devait pas avoir plus de onze ans en sorti, épuisée à bout de souffle. Ses habits étaient en lambeaux et ses cheveux en bataille…Mon cœur rata un battement dans ma poitrine lorsqu’elle se tourna vers moi avant de repartir tout aussi vite qu’elle était arrivée. -Attends ! Lui cirai-je en me lançant à sa poursuite. -Darksky ? Où vas-t… Je n’entendis pas le reste de la phrase de ma sœur, j’étais déjà trop loin. Je courus à travers l’épais taillis de la forêt à la poursuite de mon amies d’enfance. Je n’avais aucun doute, même si je ne l’avais pas revue depuis cinq ans, tout d’elle était resté gravé dans ma mémoire. Son regard si doux et profond, sa mèche de cheveux bruns cachant une partie de son visage, je me souvenais même de l’avoir vue habillée un jour comme elle l’était aujourd’hui, un tee-shirt blanc avec une raie rouge au milieu, et une jupe noire d’ébène. Pourquoi me fuyait-elle ainsi ? Il me fallait absolument des réponses, je redoublai donc de force pour arriver à sa hauteur…Enfin, presque, elle tourna subitement sur la gauche et je fus obligé de m’arrêter dans ma course. La distance entre elle et moi se creusa à nouveau. Mais je n’allais pas renoncer pour si peu. Ma course folle m’entraina à travers toute la forêt, mais chaque arbre ressemblait à un autre, il n’y avait tout autour de moi que de la végétation dense, qui sait si je n’avais pas tourné en rond pendant près d’une heure. « Laura » s’arrêta enfin de courir quand elle fut arrivée dans une autre clairière, bien différente de celle que nous avions quittée. Plus de ruisseau ni de végétation luxuriante, simplement des feuilles brûlées et noires de suie, de la pierre nue les entourant, sans un seul rayon de soleil pour donner vie à ce paysage sinistre. Il n’y avait pas non plus un seul bruit, pas même celui du vent, un silence pesant régnait ici. Laura s’était arrêtée en plein milieu et ne faisait plus aucun mouvement. -Est-ce…est-ce que c’est toi Laura ? Demandai-je prudemment pour ne pas la faire sursauter. -Tu n’aurais pas dû venir ici Darksky; répondit-elle sans même se retourner. -Pourquoi cela ? Et où sommes-nous ? J’ai besoin de savoir Laura…. -L’ombre plane sur ce monde…Dit-elle d’une voix tremblante. Je ne sais pas combien de temps nous pourrons encore lui résister…Pour ma part, c’est déjà trop tard, j’ai choisi la voie des ténèbres… -Mais qu’est-ce que tu racontes Laura ?! M’exclamai-je. -Je suis désolée…de tout le mal qui va arriver, mais on ne peut-y échapper… Sa voix se brisa dans les ténèbres. Elle jeta un ultime regard plein de regrets dans ma direction puis disparut subitement devant mes yeux dans une trainée d’argent, comme un mirage dissipé par le vent. Je restai planté là, trop abasourdi par ses paroles et par son attitude pour faire le moindre geste. Elle avait donc réellement changé, elle n’était plus mon amie d’enfance, désormais elle était guidée par je ne sais quel sentiment de rage et de haine….NON ! J’avais beau tenter de me raisonner, je ne pouvais accepter une telle trahison, elle ne l’aurait jamais fait de son plein gré… -Et tu as raison mon cher Darksky…Dit une voix surgissant des ténèbres -Qui est la ?! J’avais beau me retourner et regarder de tous les côtés, il n’y avait personne, du moins personne de visible, il faisait si sombre que quelqu’un aurait très bien pu se cacher dans l’ombre discrètement. -Si tu veux connaitre la véritable Laura, il te faudra emprunter le chemin de son cœur. T’en sens-tu capable ? Les ténèbres s’illuminèrent pour créer un passage éclairé de millier de petites flammes bleues suspendues dans les airs et qui s’enfonçaient dans le lointain. Le chemin de son cœur…Que pouvait bien signifier cette phrase ? Cela avait sûrement un rapport avec le chemin qui s’ouvrait à moi. Il ne m’inspirait pas confiance, mais si c’était le seul moyen pour comprendre ce qui lui arrivait, j’aurais tout fait pour y parvenir. Ainsi, je m’engageai sur le sombre dédale… Au début, la lueur des bougies était bien trop faible pour que je puisse voir distinctement ce qui m’entourait, je ne distinguais que mes mains devant moi. J’entendais simplement l’écho de mes pas dans la grotte, ainsi que les battements de mon cœur. Je devais y aller à tâtons, mais le chemin semblait droit et sans bifurcation. Après avoir marché cinq bonnes minutes dans le noir le plus total, je débouchai enfin sur une autre clairière ensoleillée, exactement comme celle que j’avais quittée, avec un court d’eau peu profond en son milieu et entourée de hautes pierres et d’arbres touffus. Le temps que mes yeux s’adaptent à nouveau à la lumière du jour, je crus distinguer une forme furtive passer devant moi puis disparaitre aussitôt dans les sous-bois. -L’attente du retour…Dit soudain cette même voix surgissant de nulle part. -Qui est là à la fin ?! M’écriai-je. -Pendant un temps qui lui a semblé durer une éternité, elle n’a désiré qu’une seule chose, retourner auprès de celui qu’elle aimait. Cependant, la vie nous joue parfois des tours auxquels nous n’étions pas préparés… Après ces mots, un flash d’images successives se déversa dans mon esprit. Je vis Laura, tremblante devant un garçon à terre, gravement blessé sous les yeux terrifiés de ses camarades lorsqu’une femme vint lui annoncer un tragique accident, puis un dernier adieu, suivit de hautes flammes entourant grand manoir tandis que j’entendais les supplications d’un homme à terre et les cris désespérés d’une femme prise au piège du sinistre. Laura revint dans mon esprit, je la vis, totalement perdue, amaigrie et épuisée sur une route qui me paraissait sans fin. Elle tourna alors sa tête dans ma direction et je pus voir dans son regard une immense tristesse. C’est ici que ma vision se brisa net. Ce tourbillon d’image me laissa totalement à bout de souffle lorsqu’il s’éloigna. Ma tête me faisait souffrir le martyr, mais ce que je venais de voir me blessait encore plus…Etait-ce la réalité ? Est-ce que Laura avait-elle vraiment vécu tous ces événements ? Si tel était le cas, je commençais à comprendre pourquoi elle en voulait tellement à l’humanité, mais ce que je ne pouvais cerner, c’était : pourquoi me rejetait-elle ainsi si sa quête avait toujours été de me retrouver ? Il me fallait encore des réponses, et je sentais qu’elles ne se trouvaient pas bien loin et que cette voix mystérieuse allait m’aider à les trouver. Je m’enfonçais donc plus profondément encore dans la forêt. Après avoir marché encore pendant une demi-heure dans la broussaille, je sortis sur une autre clairière, plus sombre cette fois-ci et plus lugubre surtout. Un ruisseau presque à sec coulait faiblement parmi les feuilles sèches des arbres. Le vent soufflait bien plus fort et aucun bruit ne me parvenait à l’oreille excepté celui de mes propres pas sur les pierres noires. Le temps s’était lui aussi soudainement rafraichi. Je m’assis un instant au bord du cours d’eau pour me poser un peu, lorsque cette même forme furtive repassa devant moi en coup de vent avant de disparaitre. -La quête de l’idéal de vie, quel bel objectif lorsque celui-ci n’est pas corrompu par la haine… Encore cette voix. Je ne pouvais m’empêcher de croire que ce n’était pas la première fois que je l’entendais, mais elle était très floue dans mes souvenirs, comme dans un rêve. Je la laissai poursuivre ce qu’elle avait à me dire. -Alors qu’elle pensait avoir trouvé le bonheur, elle dut s’exiler une nouvelle fois pour protéger ceux qu’elle aimait. Ce noble geste l’a cependant conduite à sa perte. Le torrent d’image se déversa à nouveau dans mon esprit. Je vis Laura, évanouie sur le sol aux abords d’une maison. Je la vis ensuite allongée dans un lit, toujours inconsciente, tandis que des personne dont je ne pouvais distinguer les visages s’inquiétaient pour elle. Le décor changea, elle était maintenant debout, à labourer des champs avec ces même personnes, rire avec eux et même pleurer. Enfin, elle leur dit adieu et se lança à nouveau sur le chemin de son destin. Encore des éléments pour le grand puzzle que je reconstituais sur sa vie. Ces événements devaient constituer le bonheur dont elle m’avait parlé durant le tournoi, les fameuses années où elle vivait chez un couple de paysans sans aucun souci de la vie. Je tenais presque les réponses cette fois ci, il ne me manquait sûrement plus qu’un seul élément pour enfin connaitre la vérité. Mais, en repensant à son regard lors de son duel avec Sayer, cet événement me glaça le sang. Elle devait vraiment avoir vécu quelque chose d’atroce pour avoir changé à ce point-là, alors qu’elle semblait encore heureuse en quittant la ferme… Je ne pouvais pas patienter une minute de plus. Si la clef pour faire revenir Laura, la vraie, se trouvait dans ses souvenirs, alors j’arpenterai cette forêt de fond en comble pour la trouver, quoi qu’il m’en coutât ! Je m’enfonçais donc dans les entailles mêmes de cet étrange endroit. Plus j’avançais, et plus je trouvais ma progression difficile. Mes jambes devenaient de plus en plus lourdes, j’avais l’impression de porter une tonne de pierre sur mon dos et je transpirais à grosses gouttes, malgré la fraicheur croissante des lieux. L’aspect même de la forêt avait également bien changé. Il n’y avait plus cette végétation luxuriante qui me gênait avant. Désormais, le chemin était parsemé de racines entremêlées et qui s’enfonçaient dans la terre aride. Les arbres avaient perdus leurs feuilles mais leurs branches étaient si rapprochées que je ne voyais toujours pas où je me trouvais. Enfin, alors que j’allai m’écrouler de fatigue, je débouchai sur ce qui aurait dû être le lieu où reposaient les derniers souvenirs de Laura. Mais, cette clairière était bien différente des autres. Il n’y avait aucun court d’eau, ni même de lumière ou de vent. Les arbres étaient totalement nus et même morts pour la plupart. J’avais au-dessus de ma tête un épais plafond de branches basses qui me donnaient l’impression d’être enfermé dans un espace confiné. Les pierres elles-aussi étaient nues, pas de mousse ni de plante ne les recouvraient. Elles étaient noires comme la suie, et acérés comme des rasoirs. Ce paysage de dévastation ma rappela notre excursion involontaire dans les montagnes. Le paysage était peut-être même moins effrayant qu’ici, le sentiment de solitude venant s’ajouter à mon mal aise. Le cri d’un corbeau au loin me fit sursauter. Il résonna longuement avant de s’éteindre dans le silence. -Lorsque nos derniers espoirs…s’écroulent en même temps que notre volonté de nous battre pour le futur ; dit la voix mystérieuse. Je me rappelais soudain où je l’avais déjà entendue, et c’était effectivement en rêve. -Dis-moi Luna, qu’est-il arrivé à Laura ? Une lumière se matérialisa devant moi et prit forme humaine. Le visage de Luna m’apparut clairement dans l’éclat éblouissant. -Es-tu certain…de vouloir connaitre la vérité Darksky ? Me demanda-t-elle d’un ton plus que solennel. – Oui, dis-la-moi ! -Très bien, mais elle ne va pas te plaire…dit-elle en baissant les yeux. Cette fois-ci, lorsque le flash se présenta à moi, je n’étais plus un simple spectateur, j’étais immergé dans l’action. Un immense dragon à huit têtes balaya une dizaines d’hommes autour de lui avant de raser la forêt toute entière. Laura profita de la diversion pour s’enfuir. Je la suivis et je me retrouvais dans une lande magnifique, baignée de soleil et dont l’herbe se rapprochait de l’émeraude le plus pur. A milieu trônait un arbre majestueux au pied duquel s’écoulait une rivière d’eau limpide comme le cristal. Elle s’avança lentement dans ce décor féérique. Je pouvais ressentir ce qu’elle éprouvait dans cet endroit. Une paix infinie s’installa dans son cœur, et dans le mien également. Il s’agissait certainement du paradis terrestre dont elle m’avait parlé. Un homme m’apparut au loin, et, bien que je ne connaisse pas, un sentiment de joie, de surprise et de réconfort s’empara de mon cœur. Laura écarquilla ses beaux yeux marron comme si elle avait vu un fantôme. -P…Papa ? Dit-elle d’une petite voix. Elle lui sauta dans les bras et se mis à pleurer de joie. -Laura ; répondit l’homme, je suis si heureux de te revoir enfin après toutes ces années. Leu étreinte se prolongea indéfiniment. Je ressentais que Laura ne l’aurait lâché pour rien au monde, de peur de le perdre à nouveau. Lorsque l’homme leva les yeux, je reconnu immédiatement son visage. Je l’avais déjà vu dans mes précédentes visions, à terre, devant la maison en flamme et impuissant. -Papa…Dit timidement Laura. -Oui ? -Où sont Maman et Arthur ? Sont-ils restés à Viridian ? Son regard se voila lorsqu’elle lui demanda cela. -Ta mère…n’est plus de ce monde, tout comme ton frère… Un grand vide se fit dans mon cœur, et dans celui de Laura, comme si tout ce pourquoi elle s’était battu avait été vain en fin de compte. Mais, ce vide fut rapidement comblé par un sentiment de haine pure envers celui qui avait tué sa famille. Je pus discerner son visage parmi les souvenirs de Laura : Sayer ! La prairie prit feu d’un seul coup, et plus la colère de Laura gagnait en intensité, plus les flammes se faisaient vives et brulantes. Tout autour de moi n’était plus que cendre et dévastation. Même son père était terrifié par les événements. Ce que je compris me laissa sans voix : le brasier ardent qui nous entourait émanait de Laura elle-même ! D’où pouvait bien lui venir un tel pouvoir de destruction ? Etait-ce à cause de cela qu’elle s’était exilée ? Une forme sombre s’éleva alors de la fumée et deux yeux rouges comme le sang s’en dégagèrent. -Je ne sais pas comment tu es arrivé jusqu’ici mais, tu n’as nul droit d’interférer dans mes projets ! Siffla une voix provenant de la forme obscure. Une force invisible incroyablement puissante me projeta au dehors des souvenirs de Laura et je me retrouvai à nouveau dans la clairière. Mais cette fois-ci, je n’étais plus seul. La créature de l’ombre m’avait suivi. Son long corps de serpent ondulait, cherchant à prendre forme pour se matérialiser dans notre monde. -Toi, le grain de sable dans ma mécanique, je ne te laisserai pas compromettre le destin de Laura ! Hurla la créature. Elle doit semer le chaos et la destruction, et toi, ton destin est de mourir ici et maintenant ! J’eus soudain une sorte de révélation. Cette chose mouvante dans l’ombre n’était autre que….Gariatron ! Je ne pouvais expliquer pourquoi, mais je n’avais aucun doute sur son identité. -Péris dans les flammes de ma colère, élu des dieux ! Je n’avais aucun moyen de m’échapper, j’étais pris au piège par les branches épaisses des arbres morts sur le chemin. J’allais devoir le combattre. Cette pensée m’effraya. Je n’étais pas de taille à affronter une créature antique comme lui seul. -Courage Darksky ! C’était…la voix de Laura, impossible de s’y tromper. Ses souvenirs devaient m’accompagner dans ce combat contre le mal qui la hantait. Cela me redonna espoir. Si je réussissais à vaincre Gariatron, alors je pourrais sauver Laura de son emprise. Il poussa un autre rugissement qui fit trembler ciel et terre avant de se jeter sur moi sans autre avertissement. J’eus tout juste le temps de me défendre avec une carte piège avant qu’il ne me découpe en morceaux. Lorsqu’il percuta le bouclier de la force de miroir, mon deck réagit à sa présence et s’illuminant. Gariatron écarquilla ses petits yeux de reptile et poussa un hurlement de rage en voyant cela puis repassa à l’attaque. Je plongeai sur le côté pour l’éviter mais il avait anticipé ma réaction et me fouetta violement d’un revers de queue qui me fit m’écraser sur le tronc d’un arbre mort. Les branches et les troncs craquèrent sous la force de l’impact. Mais, le temps que je reprenne mes esprits, le dragon était déjà repassé à l’offensive en lançant une rafale de feu noir dans ma direction. Je roulai derrière un rocher proche pour éviter de justesse les flammes, mais je sentais tout de même leur chaleur m’affaiblir. La broussaille derrière moi avait pris feu et dégageait une inquiétante fumée noire, me piquant les yeux. Une joie cruelle se lisait dans les yeux de mon ennemi tandis que j’essayai d’échapper à l’incendie. -Tu ne peux pas t’enfuir Darksky, le feu te rattrapera où que tu ailles ! Il avait raison, tout ce qui se trouvait ici pouvait prendre feu en moins d’une seconde. Si cela continuait ainsi, toute la forêt serait bientôt plongée dans le chaos. Je repensais soudain à Marie, quelque part dans les environs, ne se doutant pas de la catastrophe se produisant ici. Elle allait finir carbonisée, tout comme moi si je n’arrêtai pas Gariatron ! Je pris mon courage à deux mains et je sortis de ma cachette pour faire face à mon ennemi dignement. Il avait beau être un dragon, j’avais avec moi la puissance d’un dieu, le dieu créateur des terres ! -Tu décides de te rendre ? Dit-il ironiquement. -Non…Mais je compte bien te vaincre avec ceci ! Je brandis la carte de Geb, celle qui scintillait dans mon deck depuis son attaque. Il n’avait visiblement pas l’air de s’attendre à une telle résistance de ma part et fit un pas en arrière. -Déchaine ta force, Geb, dieu créateur de la terre ! La terre s’ouvrit sous nos pieds, et de la fissure surgit la divinité. Sa présence suffit à apaiser le brasier ardent prêt à consumer la forêt. Il irradiait une telle lumière que l’ombre de Gariatron disparu presque dans ses rayons. Ses longues griffes semblaient faites d’argent pur, tandis que ses yeux étaient bleus comme la mer. Tout autour de lui, les arbres semblaient reprendre vie, et moi mes forces. Il poussa un rugissement avant de disparaitre dans un éclat de lumière pure qui nous aveugla momentanément. Lorsque le flash se dissipa, toute la clairière était verdoyante, et les flammes qui la cernaient semblaient ne jamais avoir existé. Toute la végétation était de nouveau pleine de vie, le faible filet d’eau s’était transformé en véritable rivière calme et sereine et les rochers s’étaient couverts de mousse. Gariatron était tout aussi étonné que moi, et ne se résumait désormais plus qu’à une faible ombre dans ce décor. Mais, le seul problème était que Geb, lui, s’était volatilisé, me laissant seul face au dragon. Mais chose étrange, il ne m’attaquait pas. Il m’observait, sceptique ou surpris, impossible de décrire son expression sur ce qu’il restait de son corps, mais une chose était sûre : il était troublé par moi. Je compris pourquoi il était si étonné lorsque je levais le bras. A la place de mes cinq doigts se trouvaient des griffes acérées comme des couteaux. Tout mon bras avait également changé, c’était comme si j’avais revêtu une armure bleue foncée qui couvrait tout mon corps. Mais je me sentais également plus grand et plus fort, et surtout, je sentais une sorte de poids dans mon dos. Une paire d’aile noire, parcourue de ligne rouges comme le sang, avaient poussé subitement. Mais le plus étrange était ma vision. C’était comme si je n’avais plus qu’un seul œil, mais un œil avec une visions vraiment perçante. -Tu…Tu as fusionné avec ton monstre ?! Bégaya Gariatron abasourdi. -J’ai…fusionné ? Il avait raison ! La vérité me vint d’un seul coup. Geb avait utilisé son pouvoir pour que je puisse combattre le dragon à arme égale ! Je n’allais pas m’en priver après tout, devenir un monstre soi-même est une expérience qui n’arrive qu’une seule fois dans une vie. Je déployais mes ailes puis je fis un bond de plusieurs mètres qui me propulsa au-dessus de la cime des arbres. Gariatron me suivit en hurlant. Nous étions à présent hauts dans le ciel. La forêt vue d’ici ressemblait à une immense pelouse verte. Autour se dressaient d’imposantes montagnes, si hautes qu’elles perçaient à travers les nuages. Le vent, à cette altitude, était bien plus violent et je devais lutter rien que pour lui résister. Voler était décidément plus difficile que je ne l’aurais cru. -Que tu sois un monstre ne changera rien, je t’anéantirai de toute façon ! Il se jeta violemment sur moi, une lueur cruelle dans le regard. J’évitai maladroitement son attaque en esquivant sur la droite, mais contre toute attente, il revint immédiatement à la charge en faisant demi-tour sur le dos en passant par-dessus moi pour m’attaquer en piqué. Je n’avais pas du tout anticipé une telle stratégie et son attaque me projeta vers le sol. Je battis aussi fort des ailes que possible pour retrouver mon équilibre juste avant de m’écraser. Je me rendis compte que les combats aériens étaient bien différents des combats terrestres. Nous n’étions plus soumis à aucune loi de la pesanteur, ce qui nous permettait d’attaquer par tous les côtés. Je n’eus pas le temps d’élaborer une stratégie adaptée à ma découverte car déjà, Gariatron préparait un autre piqué, mais j’y étais préparé cette fois ci. Le voir s’élever lentement dans les airs comme il le faisait me donna une idée folle. Je parai mon poing au-dessus de ma tête et attendis le bon moment pour frapper. Ma nouvelle vision d’aigle me permettait de voir distinctement ses mouvements et presque de les deviner. Il amorça alors sa chute. J’attendis qu’il se rapproche au plus près de moi puis, lorsqu’il fut à quelques centimètres, je le frappais de toutes mes forces. L’impact créer par le choc me projeta en arrière et lui haut dans le ciel. Mon atterrissage peu gracieux déracina une multitude d’arbres. Je devais m’éloigner de cette forêt à tout prix, sinon Marie serait blessée à force. Je me mis alors à voler en direction du ciel, toujours plus haut, toujours plus vite, passant devant les yeux effarés de Gariatron qui me suivit en rugissant. C’était exactement ce que je voulais. Nous nous élevâmes ainsi dans les airs jusqu’à dépasser la couche de nuages qui surplombaient les montagnes au loin. Nous nous fîmes face, prêts à nous battre sous le soleil implacable qui brillait à cette altitude. Cependant, il n’attaquait pas, il restait immobile, battant juste de ses ailes d’ombre, presque invisibles désormais. -Qu’est-ce qui ne va pas Gariatron ? Es-tu trop fatigué pour continuer le combat ? Dis-je en espérant une réaction chez lui. Mais le dragon resta de marbre, avec seulement la flamme de la haine brillant dans ses yeux. N’en pouvant plus d’attendre, je passais à l’assaut. Mais, lorsque je fus sur le point de le frapper, mon bras le traversa comme s’il n’était…qu’une ombre ! Je regardai anxieusement autour de moi, cherchant où mon adversaire aurait pu se cacher, mais je ne vis rien du tout. -Par ici ! Cria-t-il soudain. Je le vis surgir de l’épaisse couche de nuage et il m’assena un coup de tête violent, suivit d’un battement de queue qui me frappa une aile et pour finir, il cracha une rafale de flammes que je ne pus éviter. Je sentais mon armure chauffer incroyablement sur mon corps d’homme-oiseau, sans me bruler pour autant. Je fis un ample mouvement de bras et le feu se dissipa d’un seul coup, devant le regard d’incompréhension de Gariatron. Je venais de comprendre comment me servir de mes capacités spéciales, même dans la nature. Si j’arrivai à les maitriser au bon moment, il n’aurait aucune chance. Je fis apparaitre dans la paume de ma main une plume noire et tranchante, puis ce fus mon tour d’attaquer en piqué. Il riposta avec un autre déluge de flammes, mais je les traversais aisément comme un jet d’eau, et, lorsqu’enfin je fus assez proche, je lui plantais la plume dans l’aile. D’un hurlement furieux, il me saisit par la taille et me projeta au loin, mais il était trop tard pour lui. -Tu appelles ça une attaque ?! Laisse-moi rire Darksky, voilà la vraie puissance des ténèbres ! L’ombre se mit à grossir, encore et encore, jusqu’à obscurcir même les rayons du soleil. Il était réellement imposant, et aurait pu m’écraser d’une seule main s’il l’avait voulu. Cependant, je voyais toujours mon présent planté dans son aile. Tout espoir n’était pas perdu ! -Meure, Elu des dieux ! Il ouvrit grand la gueule et un flot de particules noires s’articula autour de lui pour former une énorme sphère. Je la sentais qui m’attirait vers elle, je devais à tout prix m’éloigner le plus possible de cette chose. Alors que je commençais déjà à fuir, je revis la forêt en contrebas. Si cette attaque me manquait, elle irait s’écraser sur elle, balayant tout ce qui y vivait, et Marie aussi… Je rassemblais tout mon courage pour faire face à cette abomination, et protéger ma sœur des griffes de Gariatron. Je voyais déjà l’œil triomphant du dragon lorsque je plaçais juste devant son angle de tir. J’écartai les bras et les ailes pour servir de bouclier. Il pouvait bien me tuer, cela m’était bien égal, mais il n’avait pas le droit s’en prendre à ceux que j’aimais ! -Adieu, fils de l’aigle ! Juste avant qu’il n’expulse la sphère des ténèbres, je vis la plume faire son effet. Une lumière blanche s’échappa de l’aile où elle se trouvait et se propagea sur tout son long. Cela le stoppa net dans son élan, et il rétrécit petit à petit jusqu’à retrouver sa taille normale. Toute la puissance maléfique qui l’entourait s’était évaporée, il ne restait qu’une ombre faible et blessée. -Dark…Sky ; articula-t-il avec peine. Un vent violent se leva et nous obligea à rejoindre des altitudes moins élevées. C’est ainsi que notre combat se prolongea à l’intérieur même d’un nuage d’orage. Je ne voyais absolument rien, pas même Gariatron qui se fondait à merveille dans le noir. J’entendais le tonnerre gronder et des éclairs zébraient les alentours. Je sentis sur moi la froide sensation des gouttelettes d’eau contenues dans les airs. Mais le dragon, lui, était invisible, même pour mon regard de rapace. Deux yeux rouges apparurent soudainement devant moi. Je n’hésitais pas et je me dirigeai vers eux, mais à peine pensais-je les avoir atteints qu’ils disparurent et réapparurent sur ma droite. Le même schéma se reproduisit alors, cette fois-ci au-dessus de moi, puis en dessous. Il se moquait vraiment de moi, j’avais le tournis à force de regarder dans tous les sens. -Gariatron ! L’appelai-je furieux. Vient te battre ! La voix qui me répondit semblait venir de partout à la fois et résonnait longuement dans l’ombre. -Pourquoi me battrai-je avec toi, alors que tu te détruis tout seul ? Ricana-t-il…Mais il est vrai que ce combat m’aura bien diverti avant l’arrivée de Drago. Il surgit de nulle part et me frappe à la tête et disparut aussitôt. Il me prenait en traitre, cela n’aurait pas du m’étonner, mais il m’était impossible de savoir où il allait frapper. Un deuxième coup arriva, à la cuisse, puis un troisième à l’aile gauche et pour finir à l’aile droite. Toutes ces blessures m’affaiblissaient énormément. J’avais du mal à rester en vol et mes membres étaient lourds. Le tonnerre gronda, et il m’assénait un autre coup sur le torse, mais se heurta à mon armure. Si seulement je pouvais m’échapper de ce nuage pour me battre au grand jour, mais ses attaques frénétiques ne me laissaient pas le temps de le faire. Je décidai alors de me replier sur moi-même, de ne plus compter sur mes yeux puisqu’ils ne m’étaient d’aucune aide, et de laisser faire mon instinct. J’entendis un courant d’air sur ma droite. Il était là ! Je saisis sa griffe avant qu’elle ne me touche sans même ouvrir les yeux et je le frappais de toutes mes forces. -Bien, tu es plus malin que tu en as l’air Darksky, mais je suis le maitre ici, et tu ne peux rien face à la foudre de mon courroux ! Je rouvris les yeux, et je le vis lever un bras et pointer en direction du ciel. Le tonnerre gronda une troisième fois, puis un éclair fulgurant s’abattit sur moi. Je hurlais de douleur à son contact. J’avais beau avoir la forme d’un monstre, je n’en restais pas moins un aigle. Gariatron jubilait. Il avait trouvé le moyen de me vaincre sans résistance et sans combat de ma part. J’avais beau tout essayé pour m’en dégager, rien ne fonctionnait, j’étais pris au piège. Mes membres se raidissaient, mes sens se brouillaient et mes forces me quittaient… -Quel Lâche ! Cria un nouveau venu. -Qui va la ! Hurla Gariatron en relâchant son emprise. Sa voix était emplie de crainte et de rage, comme s’il connaissait déjà la réponse. -Je ne peux pas regarder mon fils se faire torturer ainsi plus longtemps, il est temps de régler nos comptes, une bonne fois pour toutes Gariatron! Une vive lumière perça à travers l’orage. Je vis alors deux ailes de feu sortir des ténèbres. Les yeux de gariatron s’agrandirent de surprise et recula brutalement. Le corps d’un magnifique oiseau au corps de flamme se découpa dans les cieux. Dans son œil brulait une colère intense envers mon ennemi. -Impossible…Co…Comment peux-tu être encore en vie ?! Hurla Gariatron. -Personne ne peux se débarrasser du Phoenix divin aussi facilement ; dit l’oiseau d’un ton menaçant. Tu vas maintenant connaitre la fureur de la déesse du ciel ! Le phénix se jeta violement sur Gariatron qui n’eut même pas le temps de protester. Il lui asséna un puissant coup de griffe qui lui déchira son aile d’ombre suivit d’une morsure puissance au coup. Le dragon poussa un cri de douleur en tentant de se dégager, mais rien n’y faisait, mon allié le tenait fermement et ne comptait pas le lâcher de sitôt. -Darksky ; dit le phénix en tournant sa tête vers moi ; fuis le plus loin possible, je ne pourrais pas le retenir très longtemps ! J’étais trop abasourdi pour faire le moindre mouvement, et aussi le choc de l’éclair m’avait sérieusement affaibli. Je sentais qu’au moindre effort supplémentaire, j’allais m’écrouler. -Mon fils ! Cria à nouveau le phénix. Ces mots eurent l’effet d’un coup de marteau, et je reconnus soudain sa voix que je n’avais pas entendue depuis plus de cinq ans… -Ma…Maman ; balbutiai-je en m’approchant d’elle. -Recule ! Tu n’es pas de taille à l’affronter ! Continuait-elle de me crier. Mais tous ce mots n’avaient aucune importance pour moi, peu importe les dangers que je devais affronter, si c’était bien ma mère qui combattait Gariatron, alors je me devais de l’aider à tout prix. -Mais lâche-moi ! Rugit Gariatron. Il cracha une autre rafale de feu noir vers le ciel mais le phénix tenait bon. Il fallait que je fasse quelque chose, mais quoi ? J’avais déjà épuisé toutes mes forces dans ce combat et mon corps ne me permettait plus de combattre convenablement. Gariatron cessa soudain de se débattre et me fixa de ses yeux rouges comme le sang, un air de défi dans le regard. -Eh bien mon cher Darksky, tu ne veux pas connaitre la vérité sur tes parents ? -La…vérité ? Répétai-je surpris par sa question ? -Oui ; dit-il d’un ton envoutant, la vérité sur la disparition de tes parents, il y a bientôt cinq ans… -Ne l’écoute pas Darksky, fuis tant que tu le peux ! La vérité…Il était vrai que cette disparition dans les ruines incas avait toujours été un mystère pour nous, et nous avait causé bien des soucis à Marie et moi. Et, qui me disait que Gariatron allait bien me dire la vérité ? Il n’en restait pas moins aussi manipulateur qu’Hélios. Mais…s’il pouvait m’éclairer ne serait-ce qu’un peu, cela pourrait peut-être… -Dis la moi…Cédai-je enfin. Le vis la surprise et la peur s’installer dans les yeux du phénix et le triomphe dans ceux de Gariatron. -Dans ce cas, vois de tes yeux…le passé ! Il s’illumina d’une lumière intense nous aveuglant un instant. Lorsque je rouvris les yeux, je n’étais plus dans le nuage d’orage, mais devant une immense cascade, au beau milieu d’une forêt tropicale. L’eau s’abattait en contrebas avec une violence inouïe et se fracassait bruyamment contre les rochers. Tout autour de moi, la végétation était dense et luxuriante. Le chant des oiseaux créaient une telle mélodie dans ce recoin perdu que je ne pouvais m’empêcher de les écouter avec attention. Ils me rappelaient la volière qui se trouvait chez nous. J’avais repris mon apparence normale et je me trouvais sur l’une des rives du torrent tumultueux. Mes blessures elles aussi avaient disparues, de même que ma fatigue. Je marchais le long de la rivière en remontant le courant quelques minutes jusqu’à apercevoir deux personnes au loin, marchant cote à cote. Je ne pouvais distinguer leur visage à cette distance, mais je savais déjà de qui il s’agissait. -Au fait Mégane, dit l’homme, es-tu sûre que nous sommes dans la bonne direction ? -Presque sûre Dan, si nous remontons assez cette rivière, nous devrions tomber directement sur le temple du condor. Ils étaient à présent tout près de moi, mais ne semblaient pas me remarquer, pas même lorsqu’ils me frôlèrent l’épaule, comme si je n’étais qu’un fantôme. Je devais être dans les souvenirs de Gariatron… Soudain, les buissons frémirent de l’autre côté de la rive. Mes parents s’arrêtèrent net, et dix hommes apparurent, accompagnés de monstres effrayants. Mon père se plaça devant ma mère pour la protéger en sortant son propre disque de duel, quand un homme plus imposant que les autres apparut à son tour. -Encore vous, Hélios ; grogna mon père. Mais que nous voulez-vous à la fin ? -Je te l’ai déjà dit humain, remet moi Nout et je te laisserai la vie sauve, dit-il en regardant ma mère qui recula. -Je vous ai déjà dit que je ne sais pas de quoi vous parlez, alors fichez nous la paix ! -Ce n’est pas ce que j’attendais comme réponse…Soupira Hélios. Il fit un geste et tous ses hommes enjambèrent la rivière d’un seul bond et encerclèrent mes parents. J’avais beau leur crier de fuir, ils ne pouvaient pas m’entendre, je n’étais qu’un spectateur impuissant devant cette scène. -Tuez-moi cet idiot et emparez-vous de Nout ! Ordonna Hélios. Les monstres lancèrent l’assaut, mais mon père se défendit contre l’attaque. -Viens nous rejoindre, Bête fantôme méca Dracossac ! L’avion géant déploya ses ailes au-dessus de nos têtes puis mitrailla sans pitié les hommes de main d’Hélios. Mais, malgré toute la puissance qu’il avait, mon père ne vis pas qu’Hélios les avait rejoints et qu’il se tenait juste derrière lui. -Dan ! Mon père se retourna, trop tard malheureusement. Hélios avait anticipé le coup et, utilisant les pouvoirs de Gariatron, créa un rayon sombre qui envoya mon père à terre. -C…Court Mégane ; dit-il à bout de force. -Hors de question ! Je ne peux pas t’abandonner ici ! -Je suis tout à fait d’accord avec toi…Nout ; dit Hélios d’un ton supérieur. -Tais-toi Gariatron ! Ordonna-t-elle. Relâche –le, il n’a rien à voir avec tout ça ! -tu as raison, il est innocent. Il attrapa alors mon père, qui n’avait plus la force de se débattre. -Ça sera donc lui…ou toi, je te laisse le choix. Alors, vas-tu mettre en péril l’avenir de ce monde pour sauver un mortel, ou bien vas-tu laisser mourir un innocent ? Je vis le poing de ma mère se serrer et s’illuminer d’une aura de flammes intense. -Tu…tu es vraiment…je ne trouve même pas de mot assez fort pour te décrire ! -Allons ma très chère Nout, te mettre en colère ne résoudra pas tes problèmes ; dit Gariatron serein. Mais j’en conclus donc que tu n’es pas prête à remettre en question le destin de ce monde, donc je vais décider pour toi. Il se tourna alors du côté des chutes et lança mon père de toutes ses forces en direction des pierres acérées de la cascade. -Non ! Criai-je d’une même voix désespérée que ma mère. Elle se précipita à la suite de mon père et sauta dans le vide, sous le regard effaré de gariatron. Lorsqu’elle fut à sa hauteur, je vis une paire d’aile de feu les enlacer tandis que le corps de ma mère, lui, se couvrait de flammes intenses. Ce phénix était donc bien ma mère ! -Alors…Tu es bien…une déesse ? Murmura mon père dans un dernier soupir. -Oui…Se contenta-t-elle de répondre en fermant ses yeux bleus comme l’azur. Ce fut la dernière image que j’eus d’eux avant qu’ils ne disparaissent dans les flots rugissants. Je m’effondrai alors sur les pierres dures de la rive. Savoir ses parents morts est une chose, voir leur mort en est une autre… Je me tournai fou de rage vers Hélios qui jubilait de sa victoire…non, ce n’était pas Hélios, seul Gariatron devait être la cible de mes foudres. Il avait d’abord manipulé Laura, enlevé Marie et maintenant, j’apprenais qu’en plus, mes parents avaient disparus à cause de lui ! -Darksky ; me dit une voix douce me ramenant soudainement à la réalité. Ma sœur était penchée au-dessus de moi, visiblement affolée. Nous étions de retour dans la dimension néant, avec toujours ces pierres noires et ce halos inquiétant au loin. Tout le monde était là et tous étaient encore choqués de ce qu’ils avaient dû vivre comme moi. Ils semblaient également différents, Drago avait l’air bien plus sûr de lui, et Angéla et June contemplaient la citadelle avec peur. -Je t’ai vu tomber du ciel ; j’ai eu une de ces peurs ; dit Marie en me serrant dans ses bras. Alors que je tentais de me relever lorsqu’elle me relacha, je sentis quelque chose dans ma poche. Une nouvelle carte, et pas des moindres. Grace à elle, je pourrais certainement faire redevenir Laura telle qu’elle était avant. Ma mère avait dû me transmettre son pouvoir. Je n’arrivai toujours pas à reconnaitre qu’elle était réellement une déesse, mais l’heure n’était pas à la réflexion, Gariatron devait être anéanti une bonne fois pour toute. -La citadelle des dieux ; dit Angéla, une pointe de crainte dans sa voix. Alors notre dernier combat se livrerait là-bas ? -Non, ce combat ne sera pas notre dernier ; intervint Drago. Je sais que nous pouvons y arriver, nous avons bien survécu aux esprits de la terre immortels, nous pouvons également surmonter cette épreuve ! -Oui, dis-je déterminé, Gariatron ne mérite pas de pitié de notre part, pas après tout ce qu’il a fait ! -Mais la prudence devra être de vigueur, qui sait ce qui nous attend à l’intérieur ; dit June sceptique. -Nous ne pouvons plus reculer ! S’exclama Marie. Chacun de nous a passé une épreuve non ? Il est temps de montrer que vous êtes à la hauteur de votre tâche ! -Oui, tu as raison Marie ; Dit Drago. Et, tant que nous serons unis, Hélios, Shadow et même Gariatron ne pourront rien face aux liens que nous avons forgés tous ensemble ! -Nous avons tous quelque chose à faire ou quelqu’un à sauver dans cette citadelle ; repris June en regardant Angéla, il est hors de question que nous échouions ! -Il est temps les amis ; cria Angéla, allons régler son compte à ce dragon de pacotille ! Tous revigorés et remotivés, nous nous engageâmes alors sur le sombre chemin menant au pic de glace qui abritait la citadelle des dieux, ainsi que Laura et Gariatron…
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 03/09/2022 Grade : [Pro Graph'] Echanges (Aucun) Inscrit le 16/10/2010 | Envoyé par Wiraqocharascal le Jeudi 27 Août 2015 à 10:53 Bon, tu m'excuseras (j'espère ?) de ne pas avoir le courage de lire ta Fic du début à la fin, mais je trouvais ça dommage que tu te donnes tant de mal sans que personne ne laisse un petit commentaire !
Donc voilà, tout ça pour dire qu'il y a des gens qui lisent tes derniers chapitres Ajoutons à cela aussi peu de fautes d'orthographe, et on a quelque chose de.... réjouissant ! ;D Bonne continuation.
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Envoyé par le Jeudi 27 Août 2015 à 11:49 Non je t'excuse pas, c'est impardonnable e.e
Plus sérieusement c'est sympa de laisser un petit commentaire^^ Mais en réalité je me donne pas tant de mal que ça, je fais juste un gros copie colle d'un truc qui date d'un an, y'a juste les balises des cartes récemment qui prennent un peu de temps mais le mal, je me le suis donne y'a longtemps don faut pas s'inquiéter de ça a present^^ Les fautes d'orthographe qui traînent par contre, faut pas hésiter à me le faire remarquer, j'aime pas en avoir dans la fic et elles sont plus nombreuses que ce que je pensais malheureusement >< Merci pour les encouragements en tout cas, et pour l'info, il reste encore 6 chapitres avant la fin, après je passerai à la saison 2 qui est plus attrayante que celle ci je pense)
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Envoyé par le Vendredi 28 Août 2015 à 14:09 Chapitre 19 : duel entre amies…
Spoiler : -Adieu Angéla…nous sommes heureuses…de t’avoir connue…. Ne nous oublie jamais… Leurs dernières paroles résonnaient toujours dans ma tête. Je ne pouvais oublier cette lumière verte qui les a emportées sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit. Et la même question tournait en boucle dans mon esprit depuis cet incident : pourquoi moi ? Pourquoi Hélios avait-il jeté son dévolu sur moi ? J’étais loin d’être une grande duelliste comme Drago, Laura ou même Shadow. Jamais je n’ai gagné de tournoi ou même pu utiliser mon deck pour aider quelqu’un d’autre…Mais le résultat était là : nous nous dirigions tous vers la citadelle des dieux où se tiendrait le combat le plus difficile de notre vie et également, l’endroit où j’avais décidé de mourir pour elles. Lorsque June m’avais expliqué que le seul moyen de sauver Maya et Ambre était de donner au sceau d’orichalque une âme équivalente aux leurs, j’ai tout de suite su qu’il n’y avait qu’une seule issue possible. Mais, ma décision était prise, si j’avais entrepris ce voyage, c’était uniquement dans le but de vaincre Hélios et de sauver mes amies mais…quelque chose avait changé en moi depuis ce temps. J’ai rencontré Drago, puis Darksky et Marie. Je pensais ne plus jamais pouvoir me faire d’amis, de peur de les perdre à nouveau. Cependant, ils m’ont tous appris à faire confiance aux autres, même à Hélios lorsqu’il nous accompagnait. Je ne pouvais leur dire adieu aussi brutalement. J’étais tiraillée entre le désir de sauver Ambre et Maya, et celui de rester avec mes amis pour les aider dans leur lutte. Le pic de glace grandissait au fur et à mesure que nous nous en approchions. Et plus il grandissait, plus il nous paraissait imposant et terrifiant. Les aurores boréales au-dessus scintillaient toujours dans le ciel noir et sans étoile. L’air était glacial et le vent d’une violence inouïe. Malgré cela, aucun d’entre nous ne ralentissait le pas, le temps était compté. Enfin, après une course interminable dans l’immense désert de pierres, nous arrivâmes au pied de la citadelle, entre les sculptures qui semblaient nous prendre au piège dans leurs griffes acérées. A partir de là, un long chemin rectiligne et bordé de ces crocs de glace nous montrait l’entrée. Nous nous arrêtâmes, soudain anxieux face à ce qui nous attendait derrière cette façade. Il n’y avait pas de porte, simplement une ouverture dans la glace. Cependant, tout autour était sculpté des inscriptions étranges, comme celles qui se trouvaient sur la première paroi de la montagne de brume. Le silence régnait. Tout était calme, beaucoup trop calme, comme si Gariatron nous conduisait directement à lui. -Cet endroit…est à glacer le sang…Dit Marie en frissonnant. -Je m’attendais à plus de résistance de la part d’Hélios tout de même, c’est étrange ; répondit Darksky. -Entrons, nous verrons bien ce qui nous attend à l’intérieur ; dit Drago tout aussi méfiant. Nous franchîmes ainsi l’imposant portail de glace. Lorsque nous fûmes à l’intérieur, je crus que j’allais devenir totalement aveugle tant la lumière était forte. Celle-ci se reflétait sur toutes les parois de la salle dans laquelle nous nous trouvions, et était amplifiée à chaque réflexion. Mais le résultat était tout simplement…éblouissant. Cette lumière faisait scintiller la glace autour de nous en un millier d’étoiles brillantes. Jamais je n’avais vu un pareil spectacle, pas même lors de mes vacances à la montagne. L’irrégularité des parois créait une multitude de petites étincelles, plus vives que la plus belle des guirlandes de noël. Au plafond pendant quelques stalactites qui tombaient parfois jusqu’au sol. -On peut dire que Gariatron sait recevoir des invités ; railla June. -Ce n’est pas le moment de plaisanter, regardez ! Dit Drago en nous pointant le fond de la salle. Il n’y avait rien du tout. Je me rendis alors compte de ce que cela signifiait. Cette pièce n’était autre qu’une simple concavité dans la citadelle et ne menait nulle part ! Mais si c’était le cas, pourquoi toute cette mise en scène avec cette allée qui nous semblait destinée ? -Tout ça pour rien alors ? Râla Darksky en frappant une paroi Au moment où il fit cela, le mur s’effrita et laissa entrevoir quelque chose derrière. Un courant d’air parvenait de la fissure également. -Darksky, continue de frapper ce mur ! Lui ordonnai-je. -Le frapper ? Mais…Pourquoi ? Il dut également sentir la brise car il acquiesça alors et tenta de briser la glace avec son disque de duel. Il n’eut pas à frapper longtemps car la glace finit par céder entièrement pour nous laisser la voie libre. Derrière ce faux mur s’étendait un long couloir, lui aussi gelé, qui s’enfonçait dans les entrailles de la citadelle. -Bravo Angéla ; me félicita June. Plus nous avancions sur ce chemin, plus mon cœur battait rapidement dans ma poitrine. Nous devions certainement nous rapprocher du lieu que m’avait décrit June, l’endroit même où l’orichalque avait pris sa source quelques millénaires auparavant. Le passage semblait continuer indéfiniment, nous n’en voyions pas le bout, simplement de la glace à perte de vue, mais au moins, nous étions tranquilles. -Halte là ! Cria une voix devant nous. Nous nous arrêtâmes net. Deux hommes portant des masques rouges, presque noirs, se tenaient là et nous barraient le passage, un disque de duel à la main. -Vous n’irez pas plus loin, maitre Shadow nous a demandé de ne laisser passer personne ! -Je vais m’occuper d’eux, ça va être rapide ; dit Marie en s’avançant en première ligne. -Apparaissez, Fitzerald, Mobius ! Les deux monstres sortirent des parois mêmes, et se placèrent derrière leur maitre, et vu qu’ils étaient dans leur élément, cela leur conférait un avantage certain. -Des monstres de glace…Je n’aime pas ça, mais je ferai avec ; soupira Marie. Brule tout, Hydre Dragonne ! Le dragon surgit du plafond de la grotte et fit voler sur nous une pluie cristaux. Les monstres de nos ennemis reculèrent devant la chaleur qu’il irradiait, et surtout devant ses trois têtes à l’air peu amical. -Ce n’est pas un monstre d’attribut feu qui va nous arrêter ! Attaquez ! Marie leva les yeux au ciel puis fit un mouvement ample de la main pour ordonner à son dragon de riposter. Celui-ci inspira l’air autour de lui pour cracher trois rafales de flammes ardentes qui firent fondre les murs et réduisirent nos ennemis en cendres, ou plutôt en flaques d’eau inertes. Les deux hommes, à la vue d’une telle puissance, détalèrent sans demander leur reste. -Hydre Dragonne hein ? Dit Darksky d’un air malicieux. -Oui, je n’avais pas envie de perdre mon temps avec eux ; répondit Marie un peu gênée de son exploit. A présent que la glace avait fondu, nous pouvions apercevoir sur les murs de pierre d’anciennes inscriptions, comme à l’entrée, ainsi que des illustrations d’homme et de monstres. Nous marchâmes encore pendant une bonne dizaine de minutes dans ce long couloir avant de débarquer dans une autre salle circulaire. Des torches étaient accrochées sur tous les contours de la pièce et l’éclairaient faiblement et d’une lueur inquiétante, leur flamme dansant au gré du vent. Au milieu se trouvait une grande cavité sur laquelle était dressé un petit autel. Nous nous approchâmes et nous trouvâmes posé dessus un collier bleu turquoise, incrusté d’une pierre de la même couleur. -L…L’orichalque ; bégayai-je. Lorsque je le pris dans ma main, les murs s’illuminèrent et nous pûmes voir dessus des centaines de duellistes pris au piège par le sceau maudit. Les yeux de Drago s’agrandirent de surprise, tandis que les miens et ceux de June se couvrirent de larmes en pensant à tous les innocents comme Ambre et Maya, prisonniers de Gariatron. -Tous ces gens…murmura Marie, je peux entendre leurs plaintes…Ils nous appellent… -Gariatron…dit Darksky en grimaçant ; c’est lui le responsable ! -Nous ne pouvons pas perdre une minute de plus, chaque seconde qui s’écoule peut être fatale pour ce monde ! Dit Drago. Alors que nous étions presque parvenu de l’autre côté de la salle, un bruit derrière moi attira mon attention. Je me retournai, inquiète de ce qui nous suivait, et je crus que mon cœur allait s’arrêter de battre. -Qu’y a-t-il Angéla ? Me demanda June. Je ne pus même pas lui répondre tellement j’étais sous le choc de l’émotion et je me contentais de lui montrer. Au sol, juste à côté de l’autel, gisaient Ambre et Maya, inconscientes… June écarquilla les yeux et se précipita à leur rencontre, et je partis à sa suite. Une fois à leur chevet, June leur mis la main sur le cœur. Elles étaient vivantes, mais leur respiration était très faible. Soudain, je vis Ambre entrouvrir une paupière et remuer les lèvres. -An…Angéla ? Dit-elle dans un murmure presque inaudible. -Ne bouge pas Ambre, tu dois te reposer ; lui conseillai-je inquiète. -Que nous est-il arrivé ? Dit Maya en se réveillant à son tour. -C’est…assez dur à expliquer ; répondit June en les aidant à se relever. Ambre mis alors la main sur l’autel, et par conséquent sur la pierre d’orichalque qui était posée dessus. A ce moment-là, un éclair émeraude en jaillit et les tablettes de pierre aux murs s’illuminèrent de la même couleur. -Alors c’est donc cela…Dit Ambre, le regard voilé. Pourquoi nous avoir caché une telle information Angéla ? -De quoi parles-tu ? Demandai-je, surprise d’autant d’agressivité dans sa voix. -Ne fait pas l’innocente, tu vois très bien de quoi je veux parler ! S’exclama-t-elle en me donnant un violent coup de poing dans le ventre qui me fit me plier en deux. -Mais qu’est-ce qu’il vous arrive ? S’affola June. -Ce qu’il nous arrive ? Dit Maya d’un ton supérieur. Il se trouve que ce duel contre Hélios nous est resté en travers de la gorge ! -Et tout ça par ta faute Angéla ! Hurla Ambre si fort que nos amis revinrent voir ce qu’il se passait. -Angéla, June, qu’est-ce que…Commença Darksky avant de s’interrompre. Je dévisageais mes deux amies. Elles n’étaient pas dans leur état normal. Jamais elles n’e m’auraient dit de pareille choses, même dans un moment de colère. Je remarquai alors dans leur regard un étrange signe en forme d’étoile : l’orichalque ! -June, je crois qu’il va falloir nous battre si nous voulons les ramener à la raison… -Je craignais que tu ne dises cela ; soupira-t-elle. Darksky ; dit-elle en se tournant vers lui, dis aux autres que nous serons un peu retardées et qu’ils ne nous attendent pas ! -Je ne comprends pas trop ce qu’il se passe ici, mais c’est d’accord, tachez de gagner ce duel, nous avons besoin de vous… Il partit en nous laissant seules, comme nous lui avions demandé. A présent, nous allions pouvoir nous battre sérieusement. Mais…en avais-je vraiment le courage ? Ma main et mes jambes tremblaient à l’idée de devoir affronter mes anciennes amies. Elles, en revanche, ne semblaient pas du tout se soucier de ce qu’il pourrait nous arriver en cas de défaite. Seules la haine et la rancune brillaient dans leurs yeux, ainsi que la malédiction de l’orichalque. -Angéla ! Tu t’es toujours cru la meilleure d’entre nous, mais nous allons te prouver le contraire ici et maintenant ! Affirmèrent-elles d’une seule voix. -Nous ne nous retiendrons pas, même contre vous ; les prévint June. Nous donnerons tout ce que nous avons si l’avenir de ce monde est en jeu ! -Vous devriez déjà vous préoccuper du votre ; dit Maya en ricanant. Je vais prendre la main d’ailleurs, je pioche ! La même lueur verte que celle qui s’était échappée de la pierre nous parvint de son deck. Cela ne présageait rien de bon, et, possédées comme elles étaient, leurs capacités de duel devaient être décuplées. -Il est temps…de briser le sceau du mal, j’en appelle à la puissance sommeillant depuis la nuit des temps, la seule puissance capable d’absorber la lumière de l’âme humaine : voici, le sceau d’orichalque ! La sinistre étoile verte à six branches se déploya sous nos pieds. Il nous était désormais réellement impossible de faire marche arrière, le duel ne pourrait se terminer avant la défaite de l’une des deux équipes. Le symbole du sceau s’était inscrit sur le front de mes amies, elles étaient méconnaissables. -Etant donné qu’il s’agit de la puissance originelle du sceau, nous avons la possibilité de posséder dix monstres sur le terrain, que dis-tu de ça Angéla ? Dit Maya d’un air mauvais. -Et j’imagine également qu’il n’est pas affecté par les effets de cartes et que nous ne pouvons pas activer de sorts de terrain ? Demanda calmement June. -Je vois que tu en connais un rayon sur le sceau ; lui répondit Ambre. En effet, rien ne peut affecter le sceau d’orichalque ! -Et vous ne pourrez rien contre cette créature non plus, j’en appelle à gigas d’orichalque en mode attaque ! Je vais maintenant poser deux cartes faces cachées et vous laisser la main. -Bien, c’est à moi ; reprit June. Je commence en invoquant ma Médium Harpie sur le terrain et grâce à son effet, en me défaussant d’une carte de ma main, j’invoque mon Dragon De Harpie directement sur le terrain ! A présent, je recouvre ma Médium Harpie et mon dragon de niveau 7 pour ouvrir le réseau recouvrement ! Viens à moi, Numéro 11 : Gros Oeil ! -Si tu crois qu’un simple monstre xyz va nous impressionner, tu te trompes ma chère ; railla Ambre. -C’est ce qu’on va voir, j’active l’effet de gros œil, en détachant un… -En plein dans le panneau : voici mon contre piège, riposte d’orichalque ! -Non seulement ton montre est détruit mais en plus Ambre peut ajouter une carte d’orichalque depuis son deck à sa main ! Le deck d’Ambre scintilla d’une lumière encore plus vive que celui de Maya lorsqu’elle avait pioché le sceau d’orichalque. Tout cela ne me disait rien qui vaille. Nous nous devions d’être très prudentes, leurs deck des ténèbres semblaient incroyablement puissants, peut-être même plus que celui de Dartz en personne… -Mon monstre…Marmonna June surprise d’une telle contre-attaque. Je vais poser 2 cartes faces cachées et terminer mon tour… -Pas trop tôt, on va enfin pouvoir s’amuser ! Il est temps de renforce le sceau d’orichalque grâce à mon deuteros d’orichalque ! Le sceau au sol se munit alors d’un second anneau tandis que sa lumière redoublait d’intensité. -A présent, en payant 500 points de vie, je peux invoquer spécialement depuis ma main mon kyutora d’orichalque en mode défense. -Bien, gigas d’orichalque, attaque Angéla directement ! -Pas si vite, j’active ma carte face cachée, Force de Miroir… -inutile, lorsque Gigas d’orichalque est détruit, il revient avec 500 points d’attaque supplémentaire, ce qui le fait passer à 1400 ! Angéla, June : 6600 – Maya, Ambre : 7500 Je fus projeté à l’autre bout de la pièce. Son attaque m’arracha un cri de douleur. C’était comme si son poing m’avait réellement traversé…non, il m’avait réellement atteint, j’en ressentais la douleur, telle une enclume qu’on aurait lâchée sur ma tête. Je me relevais en chancelant. Ce duel risquait de s’avérer bien plus difficile que je ne l’avais prévu. Même le serviteur d’Hélios que j’avais affronté ne possédait pas un tel pouvoir. Ambre et Maya, elles, ne semblaient faire plus qu’une avec le sceau d’orichalque. Mais oui, voila ! Si elles étaient reliées à ce sceau, il me suffisait de détruire sa source pour les libérer de son emprise maléfique ! Facile à dire…Le sceau était intouchable, aucune carte dans mon deck n’avait la possibilité de le détruire ou même de le geler…De plus, mon sanctuaire céleste de même que le terrain de chasse de June nous étaient retirés…Il fallait que je trouve une solution au plus vite, sans quoi ce gigas d’orichalque nous aurait bientôt réduites en poussière… -A mon tour, je pioche et j’invoque immédiatement Terre, Agent du Mystère, et lorsqu’elle est invoquée avec succès, je peux ajouter à ma main Vénus, Agent de la Création. Je pose une carte face cachée et je termine mon tour… -C’est tout ! S’exclama Maya. Vous n’allez pas tenir très longtemps si vous jouez de la sorte ! Je pioche, et premièrement, grâce à mon deuteros d’orichalque, je récupère 1000 points de vie. Angéla, June : 6600 – Maya, Ambre : 8500 -Et je vais ensuite renforcer le sceau d’orichalque de son anneau le plus destructeur, j’ai nommé le tritios d’orichalque ! Un troisième cercle vint rejoindre les deux premiers et un vent glacial nous traversa tandis que les yeux de mes anciennes camarades viraient au vert sombre et la marque sur leur front brillait d’une lumière toujours plus intense. La situation devenait vraiment urgente, personne ne pouvait faire face à la puissance de l’orichalque dans toute sa majesté sans l’aide d’une quelconque divinité, hors nous n’en avions pas sous la main malheureusement, et Drago et Darksky étaient déjà loin… -Attention Angéla ! Me cria June. Perdue dans mes pensées, je n’avais même pas remarqué que Gigas était passé à l’attaque, détruisant ma terre, et me volant quelques points de vie. Angela, June : 6200 – Maya, Ambre : 8500 -Je pose maintenant une carte face cachée et je termine mon tour. Elle échangea alors un regard complice vers Ambre. Je sus tout de suite que cela devait avoir un rapport avec sa carte. Il fallait juste espérer que June l’ait compris également… -A moi, je vais remonter un peu le niveau de ce duel ! J’invoque ma Danseuse Harpie en mode attaque, puis j’active Égotiste Élégant pour faire venir depuis mon deck ma Dame Harpie. Grace à l’effet de ma danseuse, je renvoie dans ma main la dame harpie pour invoquer une autre Médium Harpie, qui, grâce me permet de faire venir sur le terrain Reine Harpie! -Vas-y, attaque nous ; l’encouragea Ambre, cela ne fera qu’augmenter un peu plus votre souffrance ! -Je n’ai pas terminé, je recouvre mes 3 dames harpies ! Toi fidèle serviteur des ailes sombres, traverse les dimensions pour nous rejoindre et infiltrer les barrières ennemies, apparait Dragon Fantomatique, Familier De Harpie! Mais oui ! Si nous ne pouvions ni détruire kyutora, ni gigas, il suffisait de passer au travers sans se faire prendre, tel un ninja…Les talents de duelliste de June m’impressionnaient de plus en plus, j’étais encore loin d’être à son niveau, tout ce que je pouvais faire était de ne pas la gêner dans ses mouvements à défaut de l’aider. -Maintenant, Dragon fantomatique, attaque directement Ambre, souffle spectral ! Un épais nuage de fumée se rependit sur le terrain. Je me protégeais les yeux pour ne pas être aveuglée par toute la poussière. Lorsqu’elle se dissipa, Maya et Ambre étaient toujours debout, sans même une égratignure. -Mais…Comment ! -Kyutora n’est pas là simplement pour faire joli ; expliqua Ambre, tous les dommages que nous devrions prendre, que ce soit par un effet ou par une attaque sont annulés et stockés en lui ! -Je…Je pose une carte face cachée et je termine mon tour, mon monstre perd donc un matériel… -Vous venez enfin de comprendre que vous ne pouvez pas gagner face à nous ! Continua Ambre. Mais votre supplice ne fait que commencer, je vous réserve encore bien des surprises ! Donc, nous obtenons encore 1000 points supplémentaires pour entamer ce tour ! Angéla, June : 6200 – Maya, Ambre : 10500 -Ensuite, je pense que je vais activer ceci,destruction d'orichalque ; ainsi, je détruis mon propre gigas d’orichalque pour que nous subissions des dommages égaux au double de son attaque, soit 2800…mais comme vous le savez, kyutora va se charger d’absorber les dommages pour nous une troisième fois, seules vous en subirez les effets… Angéla, June : 3400 – Maya, Ambre : 10500. Nous ressentîmes une forte décharge électrique provenant du seau lorsque la créature explosa. Notre vie était en train de s’envoler en même temps que nos points de vie. Je n’avais presque plus de force dans les jambes pour rester debout, et je voyais que June n’allait guère mieux. Au moins, l’effet du dragon nous protégeait, mais pour seulement deux tours, après quoi, nous serons à leur merci. -Maintenant, il va revenir parmi nous avec 1900 points d’attaque. A présent, j’active cette carte, mieux connue sous le nom de royaume perdu de l’Atlantide ! Au-delà des limites du sceau d’orichalque se dressèrent d’imposant mur de pierre, sortant tout droit du plus profond des océans qui nous encerclèrent au milieu d’une mer en colère. Le bruit des vagues se fracassant bruyamment sur la roche résonnait jusqu’à nous et l’eau se rapprochait dangereusement de nos pieds. La salle s’était transformée en un aquarium géant ! -A partir de maintenant, durant à la fin de chacun de nos tours, si un de nos monstre n’a pas infligé de dommage à l’adversaire, celui-ci est détruit son contrôleur se voit dépossédé d’autant de points de vie que ce monstre n’a de points d’attaque ! -Est-ce que c’est une blague ! S’écria June affolée. -Mais attend, ce n’est pas tout, tant que le sceau d’orichalque brillera sur le terrain, vous ne pourrez pas détruire notre temple. Cela vous laisse exactement deux tours pour gagner, après quoi, vous périrez dans les flots qui ont jadis englouti le royaume de l’Atlantide ! La situation devenait vraiment critique, nous comptions justement sur ces deux tours pour nous ressaisir et voilà qu’ils nous devenaient fatals. C’était comme si Ambre et Maya anticipaient le moindre de nos mouvements…Mon prochain tour allait être décisif pour ce duel… -Je pose une carte face cachée et je termine mon tour, et grâce à l’effet de kyutora, les dégâts nous sont épargnés. -Très bien, je vais faire mon possible pour rester dans la course…Je pioche ! Bingo, voilà de quoi vous donner du fil à retordre, j’invoque Vénus, Agent de la Création, puis, en sacrifiant 1500 points de vie, j’invoque spécialement trois Sphère Mystique Lumineuse depuis mon deck ! Angéla, June : 1900 – Maya, Ambre : 10500 -Tu as enfin compris qu’il était inutile de résister et tu sacrifies tes propres points de vie ? Sage décision… -Tu ne la trouveras pas aussi sage maintenant, je recouvre mes trois sphères pour faire appel au Numéro 96 : Brume Sombre ! Mais ce n’est pas tout, je retire du jeu vénus pour invoquer le puissant Maître Hypérion ! -Ton destin est scellé ! Me cria Ambre, ce monstre causera ta perte ! -C’est ce qu’on verra…Je retire à présent de mon cimetière terre agent du mystère et Gros œil pour faire appel à mon Sorcier du Chaos ! -Très beau coup Angéla ; me félicita June. -Merci, et tu n’as encore rien vu. Sorcier du chaos, retire moi du jeu ce gigas d’orichalque, magie… -Pas si vite, j’active l’effet du tritios d’orichalque ! S’exclama Maya. -L…L’effet du tritios ? Bégayai-je de surprise. -Lorsque tu cibles un de nos monstres, nous pouvons annuler cet effet et détruire ta carte ! -Impossible…Mon sorcier… -Tu vois, tu ne peux rien face à nous… -N’en soyez pas si sûres, j’active l’effet de maitre Hypérion ! En retirant Saturne, Agent du Jugement de ma main, je détruis le kyutora d’orichalque ! En avant, jugement céleste ! Mon monstre lança un éclair sur le kyutora qui le transperça de part en part avant d’exploser et de libérer un épais nuage de fumée noire, nous cachant le terrain. -Vous ne vous attendiez pas à ça j’imagine ! Leur lança June fièrement. Cependant, contre toute attente, ce ne furent pas des cris de rage qui nous provinrent de la fumée mais un rire mauvais, le genre de rire qui n’annonce rien de bon. -Vous êtes vraiment naïves ! Dit calmement Maya. Vous croyiez vraiment que nous n’avions rien vu venir ? -C…Comment ! -Regardez donc par vous-même ; compléta Ambre. Une immense forme sombre se détacha de la fumée et le sol trembla à nouveau. Lorsqu’elle se dissipa, une créature gigantesque avait pris la place du kyutora. Il s’agissait d’une sorte de statue verte, composée d’un torse et de deux bras séparés du corps. Un anneau de lumière entourait sa taille tandis qu’elle volait dans les airs. -Je vous présente le Shunoros d’orichalque ! -Mais…Comment est-il arrivé là ?! -Lorsque Kyutora a accumulé assez d’énergie et qu’il est détruit, il libère cette créature toute puissante ! -10000 points d’attaque, une seule attaque et nous sommes perdues…Soupira June. -C’est vrai ; répondis-je désespérée mais…Nous ne pouvons pas perdre ce duel, les enjeux sont bien trop important, et je me battrai jusqu’au bout quoi qu’il arrive ! En avant Hypérion, détruis le gigas d’orichalque avec ta lumière céleste ! June, Angéla : 1900 – Maya, Ambre : 9700 – A ton tour Dragon fantomatique, attaque-les directement ! Toi aussi brume sombre, attaque à nouveau le gigas et accapare toi de sa puissance ! (gigas : 2400) June, Angéla : 1900 – Maya, Ambre : 7800. -Je pose une carte face cachée et je termine mon tour. -Attends une minute ; s’écria Maya, j’active la carte magie : Duplication d’orichalque, je peux maintenant invoquer autant de jetons d’orichalque que possible, c’est-à-dire 8 ! Grace au pouvoir du tritios, nous regagnons donc 5000 points de vie ! June, Angéla : 1900 – Maya, Ambre : 12800 -Et zut, tous ces efforts pour rien ; râlai-je mécontente de moi-même. -En effet, mais maintenant c’est terminé pour vous, Shunoros d’orichalque, détruis Hypérion avec ton anneau du destin et anéantis leurs derniers points de vie ! -Une minute ; les interrompit June, j’active mon piège, Waboku. Nous ne subirons donc aucun dégât durant ce tour et nos monstres ne pourront être détruits au combat. Votre piège si bien préparé se retourne donc contre vous, désolée ! Quel coup de maitre, jamais je n’aurais pensé à faire une telle chose. Utiliser les cartes de l’adversaire pour le vaincre, seul un vrai maitre du duel serait capable de faire un tel exploit, qui plus est, dans une situation aussi désespérée que la nôtre ! A la fin de leur tour, nous aurons donc gagné ce duel ! Mais…cela voudrait également dire que je devrais voir mes amies être à nouveau absorbées par ce maudit sceau, et ça, je ne pouvais l’accepter…Il y avait forcément un moyen d’éviter une telle catastrophe ! -Nous…Nous ne nous avouerons pas vaincue ; balbutia Maya, je pose une carte face cachée et je termine mon tour… -Par l’effet de votre carte ; commença June, vous allez donc perdre les 10000 points d’attaque de votre Shunoros et les 2900 points d’attaque de Gigas. C’est terminé… Je vis les flots se refermer lentement sur les dix monstres de mes amies. Je les voyais se débattre en vain contre la puissance implacable de l’océan en fureur, tentant de surnager, mais rien de ce qu’ils pouvaient faire ne changerait le résultat. Nul ne peut lutter contre la nature. Je vis également les visages terrifiés d’Ambre et Maya lorsque les flots s’attaquèrent ensuite à elles. La terreur se lisait dans leurs yeux. Je voulus aller les sauver, même si ma vie devait y passer également, mais June me retint par le bras. Je ne pus qu’assister, impuissante, à leur disparition dans les flots rugissants… -Ambre, Maya, pourquoi…Disais-je en pleurant. -Je suis désolée ; dis June pour me réconforter, mais nous n’avions pas le choix. Et qui sait, si nous battons Gariatron, toutes ses victimes seront peut-être libérées de son emprise maléfique… Je relevais lentement la tête pour faire face à la dernière de mes amies. Elle avait certainement raison. Il devait encore rester une chance pour tous les libérer… -Angéla ! June ! Rugit une voix qui résonna longuement dans la salle. Nous nous retournèrent en sursaut pour voir d’où provenait cet appel. Le sol recommença à trembler et un immense tourbillon se forma à l’endroit même où nos amies avaient été englouties. Deux yeux rouges se formèrent au milieu du siphon. -Nous avons parlé un peu trop vite ! S’affola June. Le duel n’est pas encore terminé ! -Comment ? M’écriai-je assez fort pour couvrir le vacarme du séisme. Je remarquais alors que le tritios d’orichalque était toujours en place et plus brillant que jamais. Tout à coup, les flots explosèrent en un millier de gouttelettes fines pour laisser surgir des profondeurs un serpent titanesque. Bien plus grand qu’Apopis, dégageant également une aura bien plus sombre. Ambre et Maya apparurent à sa suite et tombèrent gracieusement sur le sol après un salto arrière qu’elles n’auraient jamais réussi en cours de sport… -Comment pouvez-vous être encore là, le duel est terminé ! Leur cira June. -Allons ma chère ; dit Maya d’une voix doucereuse, on dirait que tu n’es pas contente de nous revoir, je suis déçue… -Vous n’avez pas hésité à nous faire mordre la poussière malgré les conséquences que cela impliquerait ; continua Ambre furieuse, et pour cela, vous allez payer très cher ! -En effet, lorsque le Shunoros d’orichalque est détruit, il libère à son tour une créature bien plus imposante que tout ce que vous avez pu voir jusqu’ici, j’ai nommé le Serpent divin ! -Et tant qu’il sera là, nous ne pourrons pas perdre le duel et il ne peut être détruit par des effets de cartes ! Tout ce que vous avez à faire pour nous vaincre une deuxième fois est de le détruire, bonne chance… -Son attaque est infinie ! S’exclama June -C’est exact, et contrairement à ce très cher Yugi, vous n’avez pas la puissance nécessaire pour le surpasser, profitez bien de votre dernier tour… —————————————————————————————————————————————————– pour se mettre dans l'ambiance: http://www.youtube.com/watch?v=590-ZdIJCKY —————————————————————————————————————————————————– Alors il était là, le pouvoir tout puissant enfoui depuis plus de 10000 ans sous les océans, le pouvoir qui avait fait sombrer un royaume entier dans les flots, celui qui était sur le point d’anéantir l’humanité sans l’intervention de Yugi. Et aujourd’hui, il était de retour, plus terrifiant que jamais maintenant que je m’y retrouvais personnellement confrontée. Les yeux de ce serpents me glaçaient littéralement le sang, j’avais l’impression que tous mes mouvements étaient scellés par la peur rien que par ce regard de pierre. Même Apopis ne me faisait pas cet effet, alors qu’il restait tout de même un dieu du chaos. Mais ce serpent divin, lui, émanait quelque chose d’autre. Peut-être était-ce lié à la présence de mes amis dans le camp adverse, mais je n’avais vraiment plus le courage de continuer ce combat. Toute résistance était inutile, si nous n’attaquions pas avec nos monstres, leur temple se chargerait de nous engloutir nos derniers points de vie, et si nous ne faisions rien, alors c’était ce serpent qui ferait le travail… Je ne voyais aucune issue à ce dilemme. Je ne pouvais qu’espérer que June pourrait me sortir de cette impasse. -Je…Je n’abandonnerai pas ! June se tourna alors vers moi, une nouvelle détermination dans le regard. Je pouvais y voir l’excitation du duel, ou tout simplement l’envie de faire mieux que son père, mais dans ces deux cas, je savais qu’elle n’allait pas abandonner au premier obstacle venu. -J’active de ma main Trou Noir ! -Inutile, notre serpent divin ne peut pas être détruit, seuls tes monstres en pâtiront, alors pourquoi ? Demanda Maya surprise. -Tu verras, je pose un monstre en position de défense face cachée, suivi de cette carte face cachée et je termine mon tour. Ses yeux verts croisèrent alors mon regard. Je n’avais pas besoin de mot pour comprendre sa pensée, son air m’avait déjà tout dit. -Angéla, je te confie la fin de ce duel, remporte la victoire s’il te plait ; dit-elle presque suppliante. Je n’eus d’autre choix que d’acquiescer. -Ridicule, si vous pensez qu’une pauvre carte face cachée va nous impressionner, vous vous trompez ; dirent-elles d’une seule voix. Nous piochons… -J’active ma carte face cachée, Rugissement Menaçant ! Vous ne pourrez pas nous attaquer ce tour ! -Fatiguant ; grommela Ambre. Mais attendez de voir ça, et vous regretterez de ne pas avoir abandonné, j’active la plus puissante des énergies jamais mise en jeu ! Lorsque la puissance des ténèbres ne suffit plus, ceux-ci se replient sur eux même pour donner naissance à la plus sombre forme de magie noire, évolue encore une fois tritios d’orichalque ! Je fais appel à l’ultime sceau, le quatros d’orichalque ! La lumière à nos pieds commença à luire de plus en plus fort pour virer du vert émeraude au rouge sang. Leur pouvoir était donc réellement plus puissant que celui de Dartz en personne, et cela ne faisait aucun doute qu’il leur venait de Gariatron. -Qua…Quatros d’orichalque ! Bégayai-je abasourdie. Je croyais que le sceau ne possédait que trois anneaux, d’où sort donc ce cercle rouge ?! -Si nous ne pouvons vous vaincre par la force, nous vous vaincrons par vos propres monstres ! Je termine donc mon tour. Mais ne croyez pas que ce tour vous servira à grand-chose, vous ne pourrez jamais anéantir notre serpent divin ! Tout reposait sur moi à présent. Si je n’arrivais pas à piocher la carte dont j’avais besoin, nous étions finies, et nous rejoindrions le royaume des ombres. Drago, Darksky et les autres devraient donc se débrouiller seuls. Mais je ne pouvais plus me permettre de laisser mes sentiments prendre le dessus sur ce duel. Je devais gagner, coûte que coûte, pour le salut du monde ! C’est…ce que les vraies Maya et Ambre auraient voulu… La pression était immense, tous les regards étaient tournés vers moi. Je pouvais entendre les cœurs battre dans nos poitrines. Le silence s’était soudainement installé dans la grande salle, on n’entendait plus que le bruit sourd des vagues autour du temple. Même Maya et Ambre retenaient leur souffle. Ma main tremblait lorsque je la posai sur le dessus de mon deck. Une seule erreur et tout était terminé. Mais, je n’étais plus la même duelliste impulsive et irréfléchie que lorsque nous avions affronté Hélios pour la première fois. La compagnie de Drago et des autres m’avait appris à jouer calmement, avec une stratégie bien préparée. De plus, la vision du futur en ruine, la dévastation de Paris et le désespoir de tous ces gens avaient été comme un réveil pour moi. Plus jamais le monde ne devrait connaitre une telle tragédie, et c’est ce qui allait se passer si nous perdions ce duel, et ça, je ne pouvais l’accepter ! Gariatron m’avait confié la mission de le faire revenir à la raison, et je comptais bien tenir ma promesse ! Je fus soudain envahie d’une énergie nouvelle. Mon corps fut entouré d’une vive lumière blanche qui illumina le terrain comme une étoile. Je vis la plume que j’avais trouvé dans le futur s’élever haut au-dessus du temple de l’Atlantide et projeter ses rayons blancs sur les flots déchainés qui se clamèrent soudain. Mon deck réagit alors à la présence de la plume et commença à scintiller à son tour. Les ombres de trois hommes se dessinèrent ensuite dans la lumière. -Les plus sombres ténèbres ont été réveillées ; commença le premier homme en armure rouge. -Nos pouvoirs ne peuvent leur faire face…continua le seconde en armure noire. -Mais les siens seront suffisants pour vaincre la grande créature avant son réveil ! Termina le dernier homme en armure bleue. Les trois chevaliers unirent leurs épées et les pointèrent dans ma direction. -Libère le père de l’Atlantide ! S’exclamèrent-ils d’une seule voix. Ma main cessa de trembler. Je fermai les yeux pour faire confiance au destin, et je tirai ma dernière carte, mon dernier atout, mon dernier espoir de victoire. -Timée, Hermocrate et Critias ! Dit Ambre avec un pas de recul. Vous…Vous ne pouvez interférer dans ce duel ! -Ils ne vont pas intervenir, répondis-je d’une voix assurée. Ma lui si. —————————————————————————————————————————————————– http://www.youtube.com/watch?v=fmsWfjDx4dg —————————————————————————————————————————————————– Je brandis vers le ciel la carte que je venais de tirer et un éclair de lumière blanche s’abattit sur le terrain. Lorsque la fumée se dissipa, une immense créature ailée venait d’apparaitre au milieu du sceau. -Voici Socrate, le père fondateur de l’Atlantide ! S’exclama Timée d’une voix forte. -Ensuite, je retourne le monstre de June, Prisme, HÉROS Élémentaire, et grâce à son effet, j’envoie Athéna de mon deck au cimetière ! L’association de deux lumières étincelantes donnera naissance à la plus pure des forces qui aura le pouvoir d’éradiquer les ténèbres les plus profonds, je fais appel à toi, Dragon ailé D’Athéna ! Nous vîmes mon dragon se couvrir d’une armure rougeoyante tandis qu’Athéna prenait place en tant que cavalière de l’Atlantide. Les teints de Maya et Ambres étaient devenus livides à l’apparition de ce monstre tout puissant. -Maintenant, finissons-en, dragon ailé d’Athéna, attaque le serpent divin, Châtiment Céleste ! -Imbéciles ; votre monstre est trop faible pour ne serait-ce égratigner le nôtre, vous venez de sceller votre perte ! -Détrompez-vous, car, lorsque Notre monstre combat, il gagne une attaque équivalente à la somme des attaques des autres monstres sur le terrain ! -Il gagne une attaque infinie…Dit Maya presque impressionnée. -Mais cela n’arrivera pas ; reprit Ambre, l’effet du Quatros d’orichalque s’active, tout monstre déclarant une attaque est détruit, belle tentative mais… Mon monstre fut frappé d’un éclair rouge, mais s’en sorti sans aucun dommage, il ne semblait même pas avoir ressenti le choc de l’attaque qui était pourtant d’une puissance phénoménale. -Pas de chance, le dragon ailé d’Athéna est immunisé face à la destruction par effet de cartes ! -Je…Je sacrifie Gigas d’orichalque pour détruire…Non, inutile, nous ne pouvons pas faire face…Se désespéra Ambre. -Je suis vraiment désolée…murmurai-je les larmes aux yeux. Juste avant que notre monstre ne détruise définitivement le serpent, je crus voir comme du réconfort dans les yeux de mes amies, comme si elles étaient heureuses que tout ce soit enfin terminé ainsi. Tandis que le serpent se désintégrait sur lui-même dans une explosion, et que le temple était à nouveau englouti par les flots, le sceau se refermait peu à peu sur elles. Je crus cependant discerner leurs voix parmi les hurlements du monstre : -Détrompe toi Angéla, c’est nous qui sommes désolées… Non ! Je ne pouvais supporter cela une deuxième fois ! Je me tournais alors vers mon monstre, ainsi que vers les trois chevaliers légendaires pour une ultime requête. -Je vous en supplie, sauvez-les, ne laissez pas cette guerre faire plus de morts qu’elle n’en a déjà fait ! Les quatre guerriers de l’Atlantide se regardèrent droit dans les yeux et finirent par acquiescer. Socrate poussa un rugissement terrifiant qui suffit à briser les limites du cercle maudit avant de disparaitre, tout comme Timée, Hermocrate et Critias, nous laissant seules dans la pièce dévastée. Maya et Ambres se trouvaient à l’autre bout de la salle, inconscientes mais vivantes. A présent, je devais me dépêcher de rejoindre Drago, Darksky et Marie pour leur prêter main forte dans leur combat. -June, est-ce que je peux te confier Ambre et Maya, il faut vraiment… -Ne t’inquiète pas ; répondit-elle, je comprends tout à fait, ramène Gariatron à la raison, vous êtes les seuls à pouvoir le faire ! Je m’engageai alors dans le sombre couloir à la poursuite de mes amis, laissant Ambre et Maya entre les mains de June. Mais je savais que c’était la meilleure chose à faire. Si nous échouions, elles pourraient ainsi avoir une chance de s’en sortir… Non, nous n’allions pas échouer, nous ne pouvions pas échouer, pour l’avenir de ce monde, nous devions gagner ce combat, quoi qu’il nous en coûte !
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Envoyé par le Dimanche 30 Août 2015 à 14:32 Chapitre 20 : Promesses et Trahison…
Spoiler : : « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. » Voilà comment je voyais la vie après la disparition de Marie et le départ de Laura, et je suis toujours aussi convaincu de la véracité de cette phrase. Il suffit de se retrouver loin de l’être aimée pour ne ressentir que le désespoir ainsi qu’un immense vide au fond de soi. C’est lorsque nous sommes privés d’une chose que nous voyons à quel point nous tenions à elle. Mais, lorsque nous retrouvons cet être et que celui-ci s’oppose à vous, ce n’est plus un vide qui se forme, mais une immense fosse abyssale, un trou si profond qu’on ne peut en voir le fond. Sans l’aide de Marie, Drago et Angéla, jamais je n’aurais pu me remettre du retour de Laura. Parfois, je viens à penser que mieux vaut vivre dans l’illusion d’un rêve inaccessible plutôt que de faire face à une réalité trop dure pour être supportée… Mais il était trop tard pour faire demi-tour. Je savais que Laura m’attendait quelque part dans les murs de cette citadelle de glace, et lorsque nous la verrions, l’affrontement serait inévitable…Mais, aurais-je la force de m’opposer à celle que j’avais toujours aimée ? Celle dont le visage hantait mes rêves depuis cinq longues années ? Celle que je n’ai jamais pu remercier pour tout ce qu’elle avait fait pour moi… Il le fallait ! Depuis que je l’avais revue au tournoi, je n’avais plus qu’une seule pensée : la faire redevenir telle que je la connaissais, peu importe les moyens ! J’avais bien vu sa détresse dans son regard, comme une supplication. Shadow devait se cacher derrière toute cette histoire…que s’était-il réellement passé en Angleterre pendant ces dernières années ? Il me fallait découvrir la vérité, les révélations de Luna n’étaient pas assez convaincantes, il fallait que je l’entende de la bouche de Laura pour le croire. Mais, en attendant l’heure fatale, notre marche dans ces couloirs nous semblait interminable. Depuis que nous avions laissé Angéla et June derrière nous, nous ne voyions que ce même long chemin sombre et sans fin. J’espérai qu’elles avaient pu s’en sortir, elles n’avaient pas l’air très sûres d’elles…Je n’aurais peut-être pas dû les laisser se battre toutes seules. Après tout, nul ne connaissait la véritable force des gardiens de cette citadelle. Alors que j’imaginai déjà le pire, l’édifice sut pris d’une violente secousse. Les stalactites du plafond s’effondrèrent sous l’effet du choc et nous dûmes nous appuyer aux murs pour ne pas tomber aussi. Les secousses repartirent tout aussi vite qu’elles étaient arrivées, mais alors que nous croyions le danger écarté, un puissant rugissement se fit entendre derrière nous, suivit d’une brève explosion de lumière dans le couloir. Puis le silence et l’obscurité revinrent parmi nous. -Vous allez bien ? Demanda Drago la voix encore tremblante. -Je crois que oui ; lui répondit Marie tout aussi choquée -Moi aussi… Je ressentis soudain un frisson me parcourir le dos, comme si quelque chose allait se passer. Il n’y avait pourtant plus aucun danger devant nous, ni derrière, enfin, pas de danger visible. Mais je sentais une autre présence que la nôtre, tout prêt. J’avais beau promener mon regard sur tous les parois, elles restaient vierges de glace. Cela ne suffit pas à me rassurer, je ne pouvais m’empêcher de percevoir cette présence, pesante, invisible, proche de nous. Gariatron devait certainement nous observer de son poste. -Vous n’avez pas l’impression d’être épiés ? Demandai-je alors aux autres pour me rassurer. -Non, pas du tout, pourquoi ; me répondit Drago, intrigué. -Je ne sais pas, je trouve l’atmosphère pesante ici. -Certainement parce que nous nous rapprochons de notre objectif ; me dit Marie. Elle avait dit ce mot avec tellement d’insistance. Elle ne pouvait tout de même pas savoir où se trouvait Laura, si ? Quoi qu’il en soit, qu’elle soit toute proche où à l’autre bout du monde, je ne m’arrêterai pas tant que je ne l’aurais pas retrouvée. Nous continuâmes notre marche une bonne demi-heure encore avant de nous retrouver face à un croisement. Le sentier se séparait en deux, mais rien ne nous indiquait lequel était le bon. Nous restions perplexes devant cette énigme. Angéla aurait certainement résolu le problème en en choisissant un au hasard, mais elle était déjà aux prises avec son propre passé. Il fallait nous débrouiller seuls. Alors que Drago examinait attentivement le chemin de droite, je me rapprochais de l’autre, et j’entendis comme un murmure en sortir, à peine plus fort qu’une brise de printemps. Mais ce n’était pas un simple courant d’air, il s’agissait bien de paroles humaines. Le son devint de plus en plus précis, mais je ne parvenais toujours pas à comprendre les mots prononcés. -Tu as vu quelque chose ? Me demanda Marie. -Je crois que oui…Nous devrions prendre ce chemin je pense. -Qu’est-ce que qui te fait penser cela ? -Je ne sais pas Drago, simplement une impression. -De toute façon, il faut choisir ; dit Marie optimiste, prenons donc celui-ci, nous verrons bien ce qui se passera. Au fur et à mesure de notre progression, la voix devint peu à peu bien distincte et je la reconnus enfin avec effarement. C’était celle de Laura, il n’y avait aucun doute là-dessus, je l’aurais reconnue entre mille ! Je me mis soudainement à accélérer le pas jusqu’à courir, et les autres n’eurent qu’à faire de même. Nous arrivâmes devant un immense ravin qui séparait le chemin en deux. Sur l’autre bord, une immense porte sculptée se dressait, seule au milieu de la pierre glacée. Le seul moyen de passer de l’autre côté était de franchir un mince pont de pierre, prêt à s’effondrer au moindre choc brutal. Le précipice, quand à lui, était inquiétant, sombre et profond. Je lançai une pierre dans le vide. Je ne l’entendis jamais toucher le sol… -Vous…Vous voulez vraiment passer par là ? Demanda Marie tremblante de peur. -Je crois que nous n’avons pas le choix…Dit Drago qui s’avançait déjà sur le pont. Mais, à peine avait-il eut le temps de faire un pas sur le pont que sa route fut barrée par une carte surgie de nulle part. Nous regardâmes autour de nous pour voir d’où elle pouvait provenir, lorsque nous vîmes quelqu’un, debout sur une pierre qui surplombait le ravin, juste au-dessus de nous. -Ca faisait longtemps, Darksky ; dit l’individu d’une voix remplie de mépris et de haine. Cette personne avait beau avoir le visage cachée par l’ombre, sa voix, elle, ne pouvait pas me tromper. -Laura ! M’écriai-je entre la peur et la joie de la revoir. -Je vois que tu as amené des amis. Fort bien. D’un bon majestueux, elle sauta de son piédestal pour atterrir gracieusement sur le sol, tel une colombe descendant sur terre. Elle portait toujours ce long manteau noir, signe distinctif des serviteurs de Shadow, ainsi que son disque de duel inquiétant au poignet. -Cela fait une éternité que nous n’avons pas combattu, n’est-ce pas Darksky ? Dit-elle en se plaçant entre moi et le pont, me séparant ainsi de Drago et Marie. -Oui, bientôt cinq ans, répondis-je en tentant de garder mon sang froid. -Que dirais-tu d’un petit duel ? En mémoire du bon vieux temps…pour que je puisse enfin oublier toutes ces souffrances ! Dit-elle d’une voix soudainement glaciale. -Je crois que je n’ai pas le choix, répondis-je tristement. -En effet, si tu veux passer de l’autre côté, tu devras d’abord me passer sur le corps. Mais…oserais-tu te dresser face à ton ancienne amie ? J’y avais réfléchi depuis longtemps, je m’étais préparé à combattre Laura. Mais pas dans le but de la vaincre, simplement dans le but de la ramener à la raison, et je comptais bien y arriver ! Pour toute réponse, j’armai mon disque de duel, et je plaçai la carte confiée par ma mère dans mon jeu. Avec elle à mes côtés, je ne pouvais pas échouer dans ma mission. -Continuez sans moi, il faut vraiment que je le fasse. -Tu es sûr que tu ne veux pas que nous t’aidions ? Me demanda Marie étonnée par mon comportement qui devait lui paraitre étrange. -Oui, ma décision est prise, je dois accomplir seul mon objectif. C’est ce pour quoi je me suis toujours battu pendant ces dernières années. Pour toi et pour Laura, l’espoir de vous revoir était ma dernière raison de vivre… Après un moment d’hésitation, je les vis ensuite franchir le pont et la grande porte et disparaitre dans les ténèbres, après un dernier regard de la part de Drago en signe d’encouragement. -Ils ne tiendront pas longtemps avec ce qui les attend ; railla Laura. Enfin, nous sommes finalement sur le point de livrer notre dernier duel… -Non, ça ne sera pas le dernier, je refuse ! -Tu m’en diras des nouvelles quand tu seras dans le royaume des ombres ! Mais trêve de bavardage, je vais prendre la main si tu le veux bien. Je tire, et j’invoque sur le terrain Castor Colonie du Mal, puis, grâce à sa faculté, je peux invoquer en supplément Ketos Colonie du Mal. -Il arrive…murmurai-je en craignant son monstre. -Je recouvre Castor et Ketos pour ouvrir le réseau recouvrement ! Apparait, serviteur des ténèbres, Ophion Colonie du Mal ! Je vais maintenant activer sa faculté, en détachant une unité de couverture, je peux ajouter une carte magie ou piège infestation depuis mon deck à ma main, et je choisis Pandémie d'Infestation. Je pose à présent 2 cartes faces cachées et je termine mon tour. -Je tire et… -J’oubliais, comme Ophion est sur le terrain, tu ne pourras pas invoquer spécialement de monstre avec un niveau supérieur à 5. -Mais alors… -Oui, tout tes monstres synchros sont scellés ! Vois-tu, je pensais comme toi avant, que les monstres synchros étaient la réponse à mes problèmes, mais je me suis rendue compte de mon erreur lorsqu’ils n’ont plus suffit à me protéger et protéger mes proches. C’est pourquoi, j’ai dû utiliser d’autres méthodes pour les faire évoluer, et ainsi sont nés mes monstres colonie du mal, des monstres que nous avons infectés pour les rendre plus forts que les originaux ! -Donc Ophion serait en vérité… -Oui, Ophion est le puissant Gungir, dragon de la barrière de glace, ou du moins ce qu’il en reste. Bref, c’est à toit de jouer, qu’on en finisse rapidement ! Cinq ans plus tôt, lorsque nous nous sommes promis de nous revoir sur la falaise, je n’imaginais vraiment pas nos retrouvailles ainsi, engagés dans un duel ou nous jouions notre vie. Je ne devais pas perdre, pour Drago et Angéla qui s’étaient battus si durs pour arrive jusqu’ici, je ne devais pas laisser mes émotions prendre le dessus. Celle qui se trouvait en face de moi n’était plus Laura. Physiquement, elle était encore là, mais mentalement, son esprit devait se cacher au plus profond de son âme, ne laissant paraitre que ses sentiments de rage et de haine contre la terre entière. Je devais trouver un moyen de lui faire entendre raison… -Tu ne me laisses pas le choix Laura, je vais me battre contre toi de toutes mes forces, je serai sans merci… -Il ne manquerait plus que ça ! S’exclama-t-elle. Je veux une victoire totale sur toi ! -Tu l’auras voulu, j’active pour commencer ce duel, la carte magie de terrain : Falaise ailes sombres ! Le décor changea brutalement autour de nous. Le ciel s’éclaircit, la glace froide sous nos pieds se transforma en pierre chaude, baignée du soleil couchant et avec pour seul bruit de fond, le fracassement des vagues en contrebas. Tout était exactement comme avant. Je voyais Laura, éblouissante sur cette falaise où nous venions si souvent, avec derrière elle, une mer de cristal. Elle regarda stupéfaite ce qui venait de se dresser autour de nous. Je crus lire dans son regard comme du regret pour un temps révolu, et même un certain bonheur de retrouver ce qu’elle chérissait tant. Mais ces sentiments furent éphémères, et son visage se durcit à nouveau, ne laissant paraitre aucune émotion. Elle ferma les yeux et un sourire cruel se dessina sur sa bouche. -Pendant un instant, j’ai failli tomber dans ton piège Darksky…Mais ce n’est pas avec quelques souvenirs heureux que tu éviteras les souffrances qui t’attendent ! -Je ne cherche pas à fuir, je veux simplement que tu te souviennes…tu étais heureuse à cette époque, toujours joyeuse et de bonne humeur. C’est toi qui m’as permis de continuer lorsque j’étais au plus mal…Alors pourquoi fais-tu cela désormais ? Que t’est-il arrivé ? -Ce que j’ai vécu…personne ne peux le comprendre ; dit-elle tristement. -Comprendre quoi ? La douleur que nous procure la séparation ? Le sentiment d’impuissance face à un destin qui nous semble trop cruel ? Je l’ai vécu moi aussi, je peux comprendre ce que tu ressens… -Non, tu ne peux pas ! Dit-elle les larmes aux yeux. Tu n’as pas à porter sur tes épaules le fardeau d’un héritage trop lourd ! Tu n’as pas non plus à défendre une cause qui te semble perdue ! Et plus que tout, ton père ne veut pas se venger du monde entier…. -Ton…Ton père est Shadow ? Dis-je abasourdi par cette révélation. Mais…Pourquoi ? Je veux dire, quelles sont ses motivations ? -Puisque tu veux tant le savoir, je vais te le dire : Hélios…nous a tout pris, notre foyer, ma mère et mon frère ainsi que ma confiance en ce monde…C’est pourquoi, mon père a décidé d’éradiquer toute forme de sentiment sur cette terre, afin que plus personne ne souffre ni de désespoir, ni de haine. Un monde où nous ne serions pas aveuglés par des sentiments inutiles qui n’apportent rien de bon, voilà ce que nous recherchons ! -Mais…tu voudrais donc renoncer à l’amitié, à la joie, à l’amour même pour un rêve insensé ? -Insensé pour toi peut-être, pour nous, c’est notre dernier espoir…Et si pour ça, il me faut renoncer à l’amour, alors oui, j’y renonce sans hésitation ! -Donc tu préfèrerais oublier notre rencontre plutôt que de vivre dans l’espoir de nous revoir un jour ? Je la vis tiquer à ce moment-là. J’avais touché un point sensible. Ainsi, j’avais raison, Laura n’était pas aussi dure et froide qu’elle ne le laissait paraitre, il y avait encore une chance de la ramener à la raison ! -S’il le faut…oui…Maintenant, trêve de bavardage, et joue ! -Je n’ai pas le choix on dirait…J’active ensuite Tourbillon Noir et j’invoque normalement Aile Noire – Shura la Flamme Bleue ! Grâce à mon tourbillon, je peux ajouter à ma main Aile Noire – Kalut l'Ombre de la Lune. A présent, Aile Noire – Shura la Flamme Bleue soutenu par Kalut, attaque Ophion ! L’impact souleva un épais nuage de poussière et lorsqu’il se dissipa, le dragon de Laura avait disparu et lassait le champ libre pour une prochaine attaque. Cependant, son manque de réactivité m’intriguait. Elle ne pouvait pas laisser ses seules défenses se faire détruire ainsi. Il devait y avoir un piège, mais si je n’attaquais pas, jamais je ne le saurais. Laura : 3350 – Darksky : 4000 -A présent, l’effet de Shura s’active : j’invoque spécialement depuis mon deck Aile Noire – Brise le Zéphyr… -Pas si vite, j’active mon piège : Renaissance Xyz! Grâce à cela, Ophion Colonie du Mal revient parmi nous avec une unité de couverture ! -Je n’ai d’autre choix que de poser deux cartes faces cachées et de terminer mon tour… -Avant cela, j’active un autre piège : Infection d'Infestation ! Par son effet, je renvoie dans mon deck Salamandra Colonie du Mal pour ajouter à ma main Kerykeion Colonie Du Mal. Et maintenant, je pioche et j’active la faculté d’Ophion pour ajouter à ma main une autre pandémie d’infestation. A présent, j’invoque Lapin Sauveteur, qui va me permettre d’invoquer depuis mon deck 2 Héliotrope Colonie du Mal. Je recouvre mes deux héliotropes afin de te présenter le celui qui fera entendre raison à tes pitoyables monstres : j’ai nommé Bahamut Colonie du Mal ! -Alors comme ça, Brionac y est passé également… -En effet, et sa transformation n’a pas été vaine, puisqu’il a désormais la possibilité, en défaussant une carte de ma main, de prendre le contrôle de l’un de tes monstres, et je choisis ton Shura la flamme bleue ! -Pas si vite, Shura ne se laissera pas corrompre par tes tours de passe-passe, j’active Attaque d'Icare : en sacrifiant mon Shura, tu peux dire adieu à Ophion et Bahamut… -Je ne crois pas, non, car j’active ma fameuse Pandémie d'Infestation ; ainsi mes monstres sont sauvés durant ce tour de tes cartes magies ou pièges indésirables, pas de chance, tu viens de perdre 2 de tes meilleures cartes pour rien…Maintenant, Ophion, détruit Brise le zéphyr et Bahamut, occupe-toi de ses points de vie ! Laura : 3350 – Darksky : 100 Son souffle me glaça littéralement le sang, tant il était froid et sombre. Mais, malgré tout la puissance déployée, j’étais encore debout, et je pouvais continuer à me battre. Je n’avais plus le droit à l’erreur, Laura n’avait aucune pitié, je le voyais clairement désormais. Sa nouvelle puissance était terrifiante. Mais je devais lui montrer que moi aussi, je pouvais me montrer impitoyable ! -A moi, je pioche ! Je commence en activant l’effet de ma falaise aile sombre: en retirant de mon cimetière Aile Noire – Brise le Zéphyr et aile noire - kalut l'ombre de la lune, je peux invoquer spécialement de mon extra deck Aile Noire – Arsenal Aérien -Il n’a pas assez de puissance pour me vaincre celui-là… -Je n’ai pas fini, j’invoque maintenant Aile Noire – Bora La Lance, puis, grâce à l’effet de mon tourbillon noir, je peux prendre Aile Noire – Mistral Le Tourbillon et l’invoquer spécialement par son effet ! -eux aussi sont trop faibles pour me faire peur… -Lorsqu’ils sont seuls peut –être, mais lorsqu’ils unissent leurs forces, alors rien ne leur est impossible et je vais te le prouver maintenant ! J’active l’effet de mistral pour diviser l’attaque d’Ophion par 2. Ensuite, je synchronise mistral et Bora pour donner naissance à une créature d’une puissance sans égale, j’ai nommé le chevalier noir du ciel : Aile Noire – Maître Des Armures ! Maintenant, grâce à ma seconde carte face cachée, Retour Noir, je peux renvoyer un de tes monstres à la main et gagner des points de vie égaux à son attaque, dis adieu à Bahamut ! Laura : 3350 – Darksky : 2450 -A présent, il est temps d’en finir : arsenal aérien, détruit Ophion et maitre des armures, attaque Laura directement ! Laura : 2325 – Darksky : 2450 -Je vois que tu joues le tout pour le tout Darksky, c’est ce que je voulais, déploie tout ce que tu peux pour me vaincre, la victoire n’en sera que plus plaisante pour moi ! Mais j’oubliais, grâce à mon Attaque de l'Épouvantail, j’annule ton attaque, donc je ne prends aucun dommage. -Je…Je pose une carte face cachée et je termine mon tour… -Bien, finit de jouer Darksky, il est temps que tu connaisses ma vraie force ! Lorsqu’elle dit ça, ses yeux brillèrent d’une lueur bleue glacée qui ne présageait rien de bon. Une sombre aura l’entoura et un sourire mauvais se forma sur ses lèvres. -J’invoque normalement Kerykeion Colonie Du Mal, grâce à son effet, en retirant Ketos de mon cimetière, je récupère mon Castor Colonie du Mal, et je peux l’invoquer normalement. Mais ce n’est pas tout, grâce à l’effet de castor, je peux encore invoquer Oiseau-Tonnerre Colonie du Mal… -Trois monstres de niveaux 4…murmurai-je pour moi-même en craignant ce qui allait se passer. -Je recouvre oiseau tonnerre, Keyrikion et Castor de niveaux 4 pour ouvrir le réseau recouvrement ! Lorsque la glace la plus pure est envahie par les ténèbres les plus sombres, elle donne naissance à un monde figé dans les ombres ! Apparait, le dernier et le plus puissant de mes serviteurs : Ouroboros Colonie du Mal! Pendant un bref instant, je crus voir surgir son ancien monstre fétiche à trois têtes, mais je me rendis très vite compte de mon erreur. Ce monstre-là avait certes trois têtes et était constitué de glace, mais il portait également trois affreux masques et son corps était d’un noir si sombre qu’aucune lumière ne passait à travers la glace. Ses trois yeux rouges non cachées brillaient d’une lueur rouge et haineuse. Il était totalement à l’opposé de Trishula, comme Laura était devenue le contraire de ce qu’elle m’avait toujours enseigné… -Laura…Pourquoi ? Lui demandai-je d’une voix presque éteinte. Il était ton monstre préféré et le symbole de notre amitié…Comment as-tu pu lui faire une telle chose ? -Justement ; répondit-elle d’une voix mélancolique. C’est parce qu’il était un symbole qu’il fallait le détruire, afin d’enterrer définitivement mon passé… Je fis un pas en arrière tant j’étais stupéfait par cette révélation. Non seulement elle avait changé du tout au tout, mais en plus refusait tout ce qu’elle avait accompli jusqu’ici ! -Je ne te comprends toujours pas Laura. Ce sont les erreurs du passé qui nous font avancer vers un futur de progrès. Simplement les nier ne te fera jamais progresser ! Tu dois tirer des leçons de ce que tu as vécu pour que plus jamais de telles choses ne se produisent ! -Tais-toi ! Répliqua-t-elle sèchement. Tu penses me connaitre, mais tu ne sais absolument rien de moi ! -Peut-importe ce que tu as fait, je t’aime, c’est tout ce qui compte à mes yeux, aurai-je poursuivi une chimère, un idéal inatteignable pendant toutes ces années? Je suis persuadé que tu n’es pas aussi insensible que tu veux me le faire croire, tu ne peux pas me duper ! -Nous n’avons plus rien à nous dire Darksky, je suis beaucoup plus dure que tu ne le crois. Et ne te sers pas de souvenirs heureux pour me ramener à la raison, cela fait une éternité que je ne suis plus cette voie-là…Seules la haine et la colère guident mes pas…Voilà à quoi ces sentiments ont donné naissance : j’active le premier effet d’Ouroboros ; ainsi, en détachant une unité de couverture, je renvoie ton maitre des armures dans ton extra deck ! -Pas si vite, j’active ma carte Compétence De Prisonnier sur maitre des armures et… -Bien tenté, mais j’active ma seconde Pandémie d'Infestation pour sauver mon ouroboros ! Maintenant, Ouroboros, attaque Arsenal aérien, Souffle des ténèbres glacées ! Je sentis une fois de plus l’attaque gelée me traverser de part en part. Lorsque la vague de froid se retira, j’étais transi. Mes membres s’étaient engourdis et refusaient de m’obéir. J’avais à peine la force de rester debout. Je tremblais de partout, et ma vision était brouillée par quelques larmes ayant partiellement gelé. Mais, tout espoir n’était pas perdu, tant que le soleil de la falaise brillerait, je continuerai d’y croire, quelles que soient les circonstances. Laura était peut-être froide comme le pôle nord, mon cœur et mon esprit de combat, eux, étaient bouillants et ne se laisseraient pas soumettre par si peu. Dans un effort surhumain, je fis en sorte de refaire circuler le sang dans mes veines et de continuer le duel. Laura : 2325 – Darksky : 2000 -Je pose une carte face cachée et je termine mon tour ; dit Laura indifférente à ma souffrance. -Je…Je pioche et j’active élégante charité, je pioche donc 3 trois cartes, et je défausse Aile Noire – Kogarashi le Vagabond et Zephyros. Maintenant, j’active l’effet de ma falaise aile sombre, je retire de mon cimetière Aile Noire – Kogarashi le Vagabond, Aile noire bora la lance pour invoquer ma carte la plus puissante : Apparait, Dieu créateur de tout ce qui vit sur cette terre, le père fondateur : Geb ! Le sol se fissura, le vent redoubla d’intensité et le ciel s’assombrit brusquement. La terre commença à trembler et un rugissement puissant nous parvint de ses entrailles. Le dieu créateur apparu dans toute sa splendeur dans un faible rayon de soleil qui faisait briller ses longues griffes acérées. Soudain, les yeux de Laura s’agrandirent, mais pas de peur, d’excitation et un sourire fendit à nouveau son visage. -Tu viens de faire ce que Shadow avait prévu mon pauvre Darksky ! -Co…Comment ? Bégayai-je. -Tu déclenche mon piège : Infestation intérieure ! Je ne peux activer cette carte que si je contrôle un monstre colonie du mal xyz et que tu active un effet qui doit prendre le contrôle de l’un de mes monstres, l’un des tiens devient mien! C’est équitable tu ne trouves pas ? Ce fut à mon tour d’écarquiller les yeux. Geb, passer dans les mains de Laura dans son état ? C’était inconcevable. Pourtant, je voyais déjà les yeux de mon dieu virer au rouge et se retourner contre moi pour me faire face, comme n’importe quel ennemi. Ouroboros avait beau être puissant et terrifiant, il ne faisait pas le poids face à Geb… -Tu es sans défense désormais Darksky, ma victoire est inévitable ! —————————————————————————————————————————————— https://www.youtube.com/watch?v=kOe8Pd_SrSQ —————————————————————————————————————————————— Elle avait raison, mon plus grand atout était maintenant dans son camp et aucune carte de mon deck n’avait le pouvoir de rivaliser avec un dieu aussi puissant. Je voyais déjà ma victoire s’éloigner. Laura était-elle condamnée à rester éternellement dans les ténèbres qui l’emprisonnaient ? N’avais-je pas le pouvoir de changer son destin, même en y mettant toute mon énergie ? Si elle avait choisi ce chemin consciemment, peut-être n’y avait-il aucun moyen de l’en détourner… Mais, si tout cela devait se terminer par ma défaite, je préférai encore tenter une dernière chose plutôt que de la laisser dans son état ! J’avais une dernière carte en main, je devais croire en elle et y mettre tous mes espoirs… -C’est parti Laura, voilà mon dernier coup ! -Tu te rends ? J’aurais pensé que… -Non, je ne me rends pas, au contraire, je tente le tout pour le tout, pour te sauver de toi-même, je n’ai d’autre choix que de m’en remettre au destin, j’active le pot de cupidité ! -Tu comptes sur la chance, c’est de la folie…Me cria-t-elle. -Je le sais ; répondis-je d’un ton plein d’espoir. Je fermai les yeux et je laissai les cartes venir à moi…Le monde s’arrêta sur cette pioche décisive…Parfait, tout était en place pour… -J’active ma carte magie Rédemption ! -Rédemption ? S’écria Laura interloquée. -Grâce à cette carte, Ouroboros Colonie du Mal est maintenant traité comme un monstre de niveau 4 ! Mais ce n’est pas tout, j’invoque Aile Noire – Jin l'Ombre de Pluie puis j’active l’effet de Aile Noire – Zephyros l'Élite depuis mon cimetière, en revoyant tourbillon noir en main et en payant 400 points de vie, je l’invoque spécialement ! Laura : 2325 – Darksky : 2050 -Impossible…personne ne peut rendre la lumière lorsque celle-ci a été dévorée par les ténèbres ! -Tu as tout faux Laura ! La lumière ne peut être éteinte, tant qu’il y aura une lueur d’espoir, la flamme de la volonté ne cessera de brûler ! -Une lueur d’espoir…Murmura-t-elle d’une voix presque inaudible. -Oui, c’est grâce à cet espoir que j’ai pu te retrouver, cette passion a grandi en moi jusqu’à devenir un brasier ardent que rien ne peut étouffer ! Le rassemblement des âmes séparées va donner naissance à une nouvelle évolution! Je te libère de ta prison éternelle, échappe toi des ténèbres qui t’emprisonnent pour que ta lumière resplendisse à nouveau sur le monde et le guide vers un avenir radieux ! Apparait Trishula, Dragon de la barrière de glace ! Je vis l’armure sombre d’ouroboros se fissurer de toutes parts et une lumière commença à jaillir. Laura se protégea les yeux, aveuglée par cette illumination soudaine. Les masques tombèrent au sol, ses ailes de glace resplendirent sous l’effet des rayons lumineux et ses yeux virèrent du rouge sanglant au doré solaire. Sous nos regards ébahis, le dragon légendaire, Trishula, était ressuscité, plus puissant que jamais. -Trishula…Dit Laura en faisant un pas en arrière. Alors Darksky t’as finalement libéré ? -Regarde le bien Laura ! Lui cirai-je. C’était ton monstre fétiche, celui avec qui tu ne connaissais pas la défaite ! Il était le reflet de ton âme, aussi pure que la glace ! -Mon…âme ? Se demandait-elle à elle-même comme pour se convaincre. Elle plongea alors son regard vert et remplit de doutes dans celui de Trishula et je le vis changer. Les trois têtes du dragon de glace s’y réfléchirent et je pus y lire un immense regret et de profonds remords. Elle resta ainsi, figée devant le dragon, vraisemblablement perdue dans ses souvenirs. Puis ses yeux se fermèrent et un sourire se dessina sur son visage. Mais ce n’était pas un sourire cruel cette fois-ci. C’était un sourire remplit de joie et de bonheur. -Oui…C’est vrai…Dit-elle dans un souffle. Je m’en souviens…Trishula, Brionac, Gungir…Sans eux, jamais je n’aurais pu devenir celle que tu as rencontré il y a cinq ans…Ce sont eux qui m’ont donné la force d’avancer alors que j’étais seule, ils m’ont appris à me battre, ils m’ont permis de te rencontrer à ce tournoi, et plus important encore, ils m’ont permis de sceller nos liens pour l’éternité ici même, sur cette falaise que tu aimais tant… Elle éclata alors en sanglots. Laura était enfin redevenue elle-même… -J’ai passé toutes ces années à chercher un idéal irréalisable, alors que j’avais tout ce dont j’avais besoin à portée de main, des amis, une famille, et le jeu que j’aime… Elle marqua une pause pour essuyer quelques larmes. Elle était encore plus belle que dans sa beauté sombre. Elle rayonnait littéralement. -S’il te plait Darksky…Dit-elle presque suppliante. -J’active la capacité spéciale de trishula : Geb va à présent quitter le terrain ainsi qu’une carte de ta main ! Le regard de Laura croisa alors le mien. Ses yeux n’étaient plus emplis de la rage du début de ce duel, simplement de la joie, de la joie et de l’amour. -Trishula ! Laura : 0 – Darksky : 2050 -C’est terminée ; murmura-t-elle d’une voix presque soulagée. La lumière de Trishula continua de briller au soleil couchant de la falaise aile sombre. Des milliers de cristaux de glace traversés par des rayons rougeoyants donnaient naissance à un spectacle unique. Laura était à terre, et elle regardait le ciel, les bras étendu, les cheveux au vent sur le bord de la falaise, comme nous l’étions si souvent auparavant. -Tu as finalement gagné Darksky…tu as énormément progressé depuis l’époque où nous nous affrontions ici même…à moins que ça ne soit moi qui ai régressé ? -Laura… -Tu dois me détester pour tout ce que j’ai fait, je t’ai renié, puis j’ai essayé de te tuer. Qui voudrait d’une personne comme moi après tout cela ? -Jamais je ne pourrais te détester Laura… Elle tourna sa tête dans ma direction. Elle était telle que je l’avais toujours vue, avec ses magnifiques yeux verts émeraude, ses cheveux châtains clairs et son doux visage. Elle n’avait plus rien à voir avec la disciple de Shadow sans pitié, cherchant la victoire à tout prix. -Merci Darksky. Je me mentais à moi-même durant tout ce temps, et c’est toi qui m’as permis d’ouvrir les yeux. Elle se leva alors et fis un pas dans ma direction. J’étais totalement dérouté. Je ne savais pas du tout quelle attitude adopter après toutes ces années. Cependant, elle s’arrêta à quelques centimètres de moi et me regarda dans les yeux. Le décor disparut petit à petit pour ne laisser que le sombre précipice de glace autour de nous. C’est alors que je vis une ombre bouger derrière elle puis un rayon fuser dans sa direction. Je ne réfléchis pas une seule seconde et je parai le coup avec mon corps. Ce fut bien plus douloureux que tout ce que j’avais enduré jusque-là et je m’écroulai sur le sol, au bord de l’inconscience. J’entendis ensuite un rire grave alors que Laura se précipitait pour m’aider. -Darksky ! S’écria-t-elle. Pourquoi as-tu fait ça ? Je ne le mérite pas ! -Je ne sais pas….répondis-je faiblement. Je t’ai vue en danger, et j’ai agi, quoi de plus normal ? -Il s’est vraiment interposé ; ricana le nouveau venu. Après tout ce que tu lui as fait, il veut encore te protéger ? -Taisez-vous Sayer ! Répliqua-t-elle d’un ton sec et cassant. -Que veux-tu, Gariatron m’a donné pour ordre de vous tuer tous les deux si tu échouais. -Voilà ce que j’en pense de mon échec pour cette ordure ! Je vis les yeux de Laura reprendre une teinte rouge avant que tout son corps ne s’illumine à son tour. Un autre rayon de lumière fusa dans la direction de Sayer, puis j’entendis le bruit d’une explosion suivit d’un long hurlement qui s’éteignit petit à petit. -Laura…Non…dis-je pour l’empêcher de sombrer à nouveau. -Gariatron, tu es le prochain ! Jamais je ne te pardonnerai ce que tu as fait à ceux que j’aime ! Darksky, je te promets que ce que tu viens de faire ne sera pas vain ! Le vent se leva brutalement. Dans mes dernières forces, je levais la tête, et je vis Laura se précipiter de l’autre côté du précipice, l’aura sombre l’entourant à nouveau. -Laura…Bonne chance Laura…articulai-je dans un dernier souffle. Puis je perdis connaissance.
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Envoyé par le Lundi 31 Août 2015 à 00:17 bon, comme je suis vraiment pris par le temps, je sais pas si j'aurais l'occasion de finir la fic donc je vais speeder un peu dans les 2 jours qui restent^^
pour info, il reste 3 chapitres et 2 spin off Chapitre 21 : L’ombre de Shadow Spoiler : J’avais vraiment le cœur gros d’avoir laissé Darksky et Angéla derrière nous. Mais ils semblaient tous les deux si déterminés, et nous disposions de si peu de temps que je n’ai pas osé m’y opposer. Cela faisait bien une heure que nous continuions d’avancer en ligne droite, quand Marie s’arrêta soudainement et se mis à regarder vers l’arrière, inquiète. Le sol vibra légèrement sous nos pieds. Le combat devait battre son plein là-bas…Marie fit alors un pas dans la direction opposée et s’adressa à moi, la tête basse. -Désolée Drago, mais tu vas devoir continuer seul ; dit-elle tristement. Je ne peux pas le laisser seul, il faut que j’y aille… Je n’essayai même pas de la retenir, c’était inutile. Je la laissai donc faire demi-tour et s’éloigner rapidement pour retrouver son frère, me laissant debout au milieu du long couloir sombre, seul. Non, je n’étais pas seul, Théa était toujours à mes côtés, et j’étais bien trop près du but pour abandonner à ce stade. Je repris donc ma marche interminable. -Alors nous y voilà enfin ? Dit soudainement une voix familière dans ma tête. -J’en ai bien l’impression LADD ; répondis-je d’une voix trahissant mon anxiété. -Tu peux toujours abandonner si tu ne te sens pas à la hauteur, le monde sera simplement détruit ; dit-il d’une voix sarcastique. -Tu es simplement apparu pour me dire ça ? Dis-je légèrement agacé. -Non ; dit-il soudainement sérieux. Il fallait que je te parle avant…Ne crains pas les ténèbres, fais-en ton allié, et rien ne te sera impossible. Je voulus lui demander le sens de ses paroles, mais je sentais bien qu’il était reparti. Accepter les ténèbres ? Que voulait-il dire ? Me demandait-il de trahir mes amis pour faire alliance avec Gariatron ? Non, c’était impossible, je sentais bien qu’il voulait lui aussi vaincre le mal. Dans ce cas, voulait-il plutôt parler de mon deck ? Je n’avais jamais fait attention à sa construction, il était l’œuvre de Théa qui me l’avait offert pour mes dix ans… Alors que j’étais perdu dans mes pensées, une lumière intense me tira de ma somnolence. Je m’arrêtai net. Une porte monumentale se dressait devant moi. Elle était parsemée de bas-reliefs représentant des scènes pour le moins obscures. La mort était représentée partout, de même que six trônes formant un cercle autour de la faucheuse. Le bas-relief suivant représentait un dragon doré combattant un dragon noir, tandis que deux armées d’humains se faisaient face également sous leurs pieds. Autour de la porte, la pierre était nue et parfaitement taillée, sans aucune fissure ni crevasse de glace, elle formait un parfait arc de cercle tel une voute d’église. Cependant, il y avait encore un obstacle entre moi et mon objectif. Un homme portant une longue cape noire se tenait devait le portail, immobile. Ses cheveux dessinaient des pics comme les plumes des oiseaux. Dans ses yeux noirs se reflétaient une immense haine, mais également une immense impatience. Il me fixait de son regard cruel et semblait attendre, les bras croisés sur sa poitrine. Sa bouche fit une esquisse de sourire en me voyant arriver. -Je n’aurais jamais cru que tu arriverais vivant jusqu’ici mon cher Drago ; railla-t-il. -Shadow…Murmurai-je assez peu surpris de le voir ici. -Comme tu peux le voir, cette forteresse est quasi impénétrable, surtout pour des mortels tels que vous. Elle est l’œuvre de Gariatron, le seigneur des ténèbres. Impressionnant n’est-il pas ? -Si vous le dites…répondis-je froidement. Et j’imagine que c’était également l’idée de Gariatron d’utiliser nos amis comme boucliers ? Ne peut-il pas se montrer à nous directement ? A-t-il peur ? -Tes provocations ne marcheront pas. Gariatron n’a tout simplement pas de temps à perdre avec de stupides humains. -Vous êtes humains vous aussi ; lui rappelais. -Certes, mais moi, j’ai pu distinguer le mal du bien, contrairement aux autres ! -Les émotions sont mal ? La vérité se résume à une chose aussi simple pour vous ? Dis-je en haussant la voix. -Tu ne prendrais pas cela à la légère gamin si tu savais ce que nous avons enduré ! Dit-il en s’énervant. Quand il prononça ces paroles, une aura sombre émana de lui et de son disque de duel, et je pus distinguer l’aura de Gariatron. Shadow était totalement aveuglé par son ambition et par la haine. Il était inutile de tenter quoi que ce soit dans son état actuel. Voyant que je réfléchissais, il reprit la parole. -Tu ne peux même pas imaginer à quel point je suis devenu fort Drago. Sais-tu ce que cela signifie ? Tu ne pourras jamais franchir cette porte et importuner Gariatron ! Ton voyage s’arrête ici ! -Pas sans me battre ! Répliquai-je. En garde ! Drago : 4000 — Shadow : 4000 -Je commence ; déclarai-je. Je pioche et j’active ma carte Renfort De Lumière : en envoyant 3 cartes de mon deck à mon cimetière, j’ajoute Ryko Le Chasseur, Seigneur Lumière à ma main. Je ne pus réprimer un frisson lorsque je vis ce que j’avais jeté : Soldat du Lustre Noir – Emissaire du Commencement, Dragon Empereur du Chaos – Emissaire de l'Achèvement et Dragon Du Jugement…Shadow le vit lui aussi et se mit à rire. -Regarde-moi ça ; lança-t-il. Tes trois meilleures cartes viennent de partir en fumée d’un seul coup. C’est un signe de ta défaite imminente ! -Je pose un monstre face cachée et je termine mon tour, dis-je en tentant de l’ignorer. Cependant il avait raison. Si j’avais gagné mes derniers combats, c’était uniquement grâce à quelques cartes, dont elles. Je sentais déjà le désespoir me gagner. Non ! Shadow n’avait même pas encore joué, et ma main me permettait de tenir encore le temps de trouver une solution à ce problème. -Admire le pouvoir de Gariatron ; dit-il alors. Ton deck n’est rien face à lui, j’active la carte magie scellée par les premiers pactisants : Appel de l’esprit ! Le sol trembla trois fois et de l’ombre surgit un immense arbre noir entouré d’une aura mauve. Il était vraiment impressionnant, ses racines semblaient puiser l’énergie de la terre pour alimenter le pouvoir de Shadow, qui devenait de plus en plus contrôlé par le pouvoir. -Grâce à elle, j’ajoute à ma main mon autre magie scellée Ltzpzpalo, l’ancienne relique des esprits. Aux côtés de l’arbre vint se planter une immense épée noire, luisant d’une lumière émeraude inquiétante. Lorsqu’elle se figea dans le sol, je vis des lignes se dessiner sur la pierre nous entourant. Elles ne suivaient aucune forme logique, mais leur lueur s’alignait sur celle de la relique et créait un éclairage digne du plus terrifiant des films d’horreur. -N’imagine pas que ton calvaire est terminé Drago, grâce à son effet tu vas connaitre la puissance des ténèbres à l’Etat pure : Apparais Esprit de la terre immortel Huacachina ! -Vous avez dit…Esprit de la terre immortel ? Bégayai-je abasourdi. Sans sacrifice ? ! -Exactement, grâce à l’effet de ma relique, les seuls sacrifices dont mon esprit a besoin sont les âmes emprisonnées dans cette citadelle ! Dit-il en éclatant de rire puis en pointant son doigt vers le chemin d’où je venais. Je me retournai précipitamment et je fis un pas en arrière devant ce spectacle. Des milliers de lumières mauves se dirigeaient toutes vers le cœur de l’esprit, flottant dans les airs, et battant lentement tout en les absorbant. Je pouvais entendre les plaintes des victimes, de longs gémissements insupportables, remplis de terreur et de souffrances. Une marque apparu sur le bras de Shadow, une marque mauve en forme de grue, et le même dessin se reproduisit à nos pieds, mais d’une taille démesurée. -A présent, que les ténèbres soient engloutis par des ténèbres encore plus sombres afin d’ouvrir la voie à un monde sans lumière ! Esprit de la terre Huacachina ! Le cœur de l’esprit se transforma en colonne de lumière qui transperça même la voute de la grotte où nous étions et alla se perdre loin dans le ciel. Puis l’obscurité revint. Aucun monstre en vue, mais le sourire de Shadow restait collé sur son visage. -Eh bien, ou est-il ce monstre ? Je ne vois absolument rien ! Au moment où je prononçais ces mots, je vis une immense ombre planer au-dessus de nos têtes. Je levais le regard et je crus que mon cœur allait s’arrêter de battre. Un gigantesque oiseau blanc volait dans les airs et me regardait d’un œil remplit de haine. Son corps émettait une sinistre lumière blanche tandis qu’il semblait n’être constitué que de ténèbres. J’avais donc face à moi un authentique esprit de la terre immortel, exactement comme sur les tableaux ses trouvant chez Sherry, mais grandeur nature ! Apopis, Drakon, Osiris, même eux étaient des nains face à la toute-puissance de cette créature. Je regardais Shadow avec horreur. Comment pouvait¬-il contenir le pouvoir des esprits de la terre sans leur céder ? Gariatron était-il si puissant que même les plus grands pouvoir obscurs ne pouvaient rien face à lui ? Je tremblais rien qu’à l’évocation de cette idée. -A présent esprit de la terre Huacachina, montre tes capacités à Drago et détruit son monstre face cachée ! -Vous venez de commettre une grosse erreur ; répliquai-je. -Tu crois, nous verrons cela dans quelques instants ; ricana-t-il. Pourquoi ne semblait-il pas embêté par l’idée que mon monstre était ryko et qu’à l’instant même où son monstre le toucherait, il serait anéanti ? Je devais rester sur mes gardes, qui sait quels effets son monstre pouvait avoir. Je vis le long cou de la créature s’avancer lentement dans le cratère, puis elle saisit mon monstre comme un simple poisson et le fis disparaitre dans épais un nuage de fumée. Le vent qui se dégagea de l’impact me renversa et je me retrouvai à terre. Mais au moins, son monstre serait détruit. J’entendis à nouveau le rire grave de Shadow à travers l’écran de poussière et je pus voir un œil rougeoyant percer à travers. Impossible ! Comment sa créature avait-elle pu survivre après avoir attaqué Ryko ? -Tu es naïf Drago ; dit calmement Shadow. Huacachina représente la destruction à l’état pur, il était chargé d’anéantir tout ennemi se trouvant sur son chemin, quelle que soit sa force ! Ainsi, ton monstre n’a pu se défendre face à son attaque. Tu ne le trouves pas formidable ? Avec lui à mes côtés, rien ne peut m’arrêter, pas même vos pathétiques dieux ! -Nous verrons cela ; répliquai-je du mieux que je pus pour paraitre sûr de moi. Je pioche ! J’active ma carte magie Sacrifice inutile afin d’envoyer au cimetière Dragon pulsar de lumière. A présent, en défaussant Dragon sombre métallique aux yeux rouges et Gragonith le dragon, seigneur lumière, Dragon pulsar de lumière ressuscite ! -La belle affaire, te voilà avec un pauvre monstre à 2500 d’attaque, il ne peut rivaliser avec moi ! -Attaque, Dragon pulsar de lumière, purifie cet esprit ! Les flammes blanches de mon dragon fusèrent vers son esprit de la terre à une vitesse inimaginable. Mais, lorsqu’elles l’atteignirent, elles passèrent tout simplement au travers, sans même qu’il ne s’en rende compte. C’était comme s’il n’était pas matériel, comme s’il n’était constitué que d’ombre…Pourquoi ? -Tu viens de découvrir la seconde capacité de Huacachina, il ne peut être attaqué, tout simplement parce qu’il est tel les ténèbres, insaisissable, mais incroyablement puissant ; répliqua Shadow toujours aussi calme. -Je pose une carte face cachée et je termine mon tour… -Tu aurais dû m’achever durant ce tour Drago ! A présent, tu ne peux plus échapper à ton destin ! La marque sur son bras recommença à luire de plus belle et ses yeux se remplirent à nouveau de cette lumière sombre. Cela ne présageait rien de bon. -Toi dont la mission est de détruire ceux qui résistent à la puissance maléfique, réveille-toi de ton sommeil afin de faire périr tes ennemis avec toi : apparait Esprit de la terre Immortel Llamaca ! -Comment ? Un deuxième esprit de la terre ? M’étranglai-je. J’entendis à nouveau les plaintes des sacrifiés se dirigeant vers le cœur de l’esprit de la terre immortel, qui s’ouvrit encore dans une explosion de lumière pour faire place à la créature. Un immense Lama jaune se tenait à présent aux côtés de Huacachina, tout aussi grand et terrifiant que lui. Une autre marque apparut au sol et sur le bras gauche de Shadow, une marque représentant l’esprit de la terre. Shadow grogna soudain avant de poser un genou à terre, se tenant la tête dans les mains. Il semblait souffrir atrocement lui aussi. J’avais envie d’aller lui porter secours, mais à peine avais-je fait un pas qu’il se mit à rire. -Le pouvoir des esprits de la terre coule dans mes veines à présent ; dit-il dans un souffle. A présent, plus personne ne pourra se mettre en travers de mon chemin, ni toi, ni Laura, ni même Gariatron ! Continua-t-il en haussant la voix. Je suis inarrêtable ! Peut-être avait-il raison. Peut-être le monde était-il réellement condamné. Personne ne pouvait vaincre deux esprits de la terre immortels. Notre combat aux lignes de Nazca s’était soldé par un cuisant échec alors que nous étions quatre à combattre. Désormais, j’étais seul. -Abandonne Drago, tes chances de victoires sont nulles ! Esprit de la terre immortel Llamaca, attaque Drago directement ! Je vis l’énorme bête s’avancer lentement vers moi. Mon dragon tenta de s’interposer, mais c’était une fois de plus comme s’il n’existait pas. Il passa tout simplement au travers de l’esprit. J’étais déjà à terre, mais les pas de la créature provoquèrent un effondrement et des soulèvements de terrain qui me jetèrent sur le sol que j’heurtai sans pouvoir me défendre. C’était terminé, Shadow n’était qu’à une attaque de la victoire. Plus qu’une attaque, et j’aurais perdu. Par ma faute, le monde allait sombrer dans le chaos. Mes amis me détesteraient certainement s’ils savaient que j’avais abandonné, alors qu’eux se sont battus jusqu’au bout. -Et pourquoi ne ferais-tu pas de même ? Demanda LADD. Angéla a bien combattu le pouvoir de l’orichalque et Darksky celui de Gariatron, et toi tu plierais face aux esprits de la terre, ridicule ! -Et que ferais-tu toi ? Demandais-je sans espoir de réponse. -Je ferais ça, admire ! Je sentis tout à coup mes forces revenir et mon corps irradia une lumière intense. Sans savoir comment, je me relevais et je me remis en position. LADD guidait mes pas. Etrange, mais pas surprenant, il l’avait déjà fait à Nazca, rien ne l’empêchait de recommencer. -Disparait Drago ! Cria Shadow. -Une minute ! Dit LADD en brandissant une carte de ma main. Ce duel n’est pas finit, j’active la carte Kuriboh Arc-en-ciel. Ce monstre va venir paralyser votre gros oiseau ! -Comment ? Rugit Shadow surpris de cette résistance soudaine. En effet, je vis la minuscule créature, pas plus grosse d’un chaton, se précipiter sur Huacachina et le prendre dans une prison électrique qui immobilisa la grue et l’empêcha de terminer son attaque. LADD m’avait sauvé, encore une fois…Je ne comprenais vraiment pas ses motivations, ni son attitude hautaine envers moi. Drago : 1400 – Shadow : 4000 -C’est à moi ! Dit LADD par ùa bouche. J’active Échange Solaire, ainsi, en défaussant {url=http://www.ultrajeux.com/images/yugioh/scan/maxi/fr/lodt/lodt-fr020.jpg]Garoth Le Guerrier, Seigneur Lumière[/url], je pioche deux cartes, puis j’envoie ces deux-là au cimetière. Pourquoi joues-tu ce truc ? Me demanda-t-il alors en pointant une des cartes l’air mécontent. -Je ne la joue pas…du moins, je n’en ai pas le souvenir… -Tu es désespérant ; souffla-t-il. Je pose une carte face cachée et je termine mon tour. -Tu as peut-être gagné un tour, mais pas deux. A présent, sors de ton sommeil immémorial, l’espion des esprits de la terre immortels : Yurac aculla ! La même scène se reproduisit : les âmes volèrent vers le cœur de l’esprit de la terre qui s’ouvrit dans une explosion de lumière pour laisser paraitre un immense loup noir. Son arrivée s’accompagné d’un hurlement à glacer le sang. La marque s’inscrit cette fois-ci sur le front de Shadow et ses yeux devenaient de plus en plus remplis de haine. -Yurac aculla, détruis ce pathétique Dragon Pulsar de Lumière ! Le loup noir fonça à une vitesse incroyable sur mon dragon et le déchiqueta de ses mâchoires puissantes. Mais, à peine avait-il disparu qu’une copie de celui-ci vint s’invoquer sur le terrain de Shadow. -Lorsque Yurac aculla détruit un monstre, un jeton vient apparaitre chez nous, voilà pourquoi il fut surnommé l’espion, il tire parti des faiblesses de l’ennemi puis s’accapare de sa puissance ! -Si vous pensez que je suis impressionné ; dit LADD, vous vous trompez complètement. Lorsque mon dragon est détruit, il vous laisse lui aussi un petit cadeau : apparais Dragon Sombre Metallique aux Yeux Rouges ! -C’est terminé ! Hurla Shadow, Llamaca, attaque-le directement ! -J’active l’effet de Protecteur Mortuaire de mon cimetière pour annuler votre attaque ! -Je pose donc une carte face cachée et je termine mon tour ; grogna-t-il. Cet esprit de duel était vraiment extraordinaire. Il avait tenu face à quatre attaques successives des esprits de la terre ! Mais il était trop tôt pour se réjouir. Shadow n’avait toujours pas pris un seul dommage, et nous n’avions que 1400 points de vie face à des monstres pouvant nous attaquer directement. Pour couronner le tout, ses reliques empêchaient ses esprits d’être détruits, ils ne pouvaient pas être attaqués non plus…Que faire dans une situation aussi désespérée ? -Que faire ? Je vais te le dire, continuer à te battre ! Je pioche et j’active le Typhon d'Espace Mystique pour… -Pas de chance, carte piège activée : Fissure Des Esprits De La Terre, c’est donc ta carte qui est détruite ! -Je m’en satisferais ; dit LADD en grommelant. J’attaque votre jeton avec le dragon sombre métallique ! Drago : 1400 – Shadow : 3700 -Blessures insignifiante pour moi ; dit Shadow d’un air supérieur. Je vais te montrer le vrai pouvoir ! Je pioche ! J’active ma carte Double Invocation pour invoquer de ma main Esprit de la terre immortel Cuauhcoalt et Esprit de la terre immortel Ccomnosuna ! -Deux d’un seul coup ; s’étrangla LADD Les deux esprits surgirent en même temps de la lumière mauve et un serpent rouge géant apparut, accompagné d’un crocodile jaune assez peu rassurant. A présent, Shadow avait cinq esprits de la terre immortel de son côté ! Deux marques s’inscrivirent sur son torse et sur son dos. Son corps émis alors un rayonnement sombre et il se mit à sourire. -admire Drago, le pouvoir infini des esprits de la terre immortels ! Ce n’est pas pour rien que les anciens les avaient enfermés, ils craignaient eux-mêmes leur puissance ! -Vous êtes un fou ! Lui lançais-je alors. -Un fou ? Non, un visionnaire. Les esprits de la terre me font voir le futur ; dit-il, des flammes violettes dansant dans ses yeux. Je vais te le montrer à toi aussi Drago et alors, tu ne te mettras plus sur mon chemin! Il pointa son disque de duel dans ma direction et je fus ébloui par une vive lumière en émanant. Lorsque je rouvris les yeux, je me trouvais dans un endroit totalement différent. J’étais dans une rue totalement dévastée. Les immeubles autour n’étaient plus qu’un tas de ruines fumantes, alors qu’ils devaient se dresser fièrement autrefois. La route était dans un piètre état, comme si un bombardement avait eu lieu ici. Soudain, je vis une famille accourir vers moi. Ils semblaient affolés et poursuivis pas quelque chose, lorsque l’enfant tomba par terre. Les parents se précipitèrent pour aller l’aider à se relever lorsqu’une énorme machine marron apparut dans mon champ de vision. Elle pointa un de ses canons sur l’enfant à terre. -Lester ! Juste au moment où il allait tirer, les parent poussèrent le jeune garçon sur le côté, mais ne purent éviter l’attaque. Le rayon détruisit tout sur une ligne droite de vingt mètres, et créa un profond cratère, sans aucune forme de vie, laissant le jeune garçon seul au milieu du désastre, pleurant la disparition de ses parents. -Intéressant ; dit Shadow qui venait d’apparaitre à mes côtés. Alors comme ça, le monde serait condamné ? -Et c’est tout ce que ça vous fait de voir une telle atrocité ! Lui criai-je révolté. -Pourquoi se plaindre de choses qui ne sont même pas encore arrivées ? Se contenta-t-il de répondre. Et si nous avancions un peu plus dans le temps ? Un nouveau flash de lumière m’aveugla et je me retrouvais dans le même paysage dévasté que précédemment, voire même encore plus en ruines. Shadow était là lui aussi et observait la scène avec attention. Nous étions dans un des immeubles. La façade avait été arrachée, il ne restait que quelques murs encore debout. Deux personnes était assises, une arme à la main, un homme et une femme. Ils discutaient simplement, mais je voyais qu’ils étaient anxieux et sur leurs gardes. Je compris rapidement pourquoi. Un instant après, la terre trembla, et une autre machine apparut. Ils se levèrent d’un seul coup et commencèrent à tirer. Une des balles la toucha dans un vacarme assourdissant. -Bien joué ; dit le jeune homme. -Merci. Ne baisse pas ta garde Primo, ils… La machine se releva aussitôt et pointa son canon vers eux. Je voulus les prévenir, mais aucun son ne sortait de ma bouche. Je ne pus qu’observer. L’impact projeta l’homme deux mètres plus loin et créa un énorme nuage de fumée. Lorsqu’il se dissipa, toute une partie de l’immeuble s’était écroulée et il n’y avait aucune trace de la jeune fille. Il ne restait qu’une partie de son arme qui gisait là, ainsi que le désespoir du garçon. -On dirait que ce jeune Lester va avoir une vie mouvementée ; repris Shadow. C’est bien triste pour lui. Son absence d’horreur ou de pitié pour cette personne me révoltait. Je sentais mon sang bouillir de colère dans mes veines. Non seulement il acceptait un tel destin, mais en plus faisait tout pour le préserver ! Shadow et son idéal de monde sans émotion, je ne pouvais tolérer une telle chose ! Je serrais déjà le poing lorsqu’il reprit la parole. -Tu ne veux pas connaitre le fin mot de cette histoire Drago ? Je fus replongé dans cette lumière intense qui me transporta dans une rue déserte. Un silence de mort y régnait. Pas un seul chant d’oiseau, pas un seul pas, on y entendait seulement le bruit oppressant du vent soufflant sur une ville fantôme. Le soleil couchant sur une mer calme projetait ses rayons orangés sur les décombres, leur donnant une allure flamboyante et sinistre. J’entendis alors le bruit de métal provenant d’une rue voisine. Un très vieil homme chauve et barbu, portant des haillons et une écharpe blanche, en sortit. Il boitait et regardait ce paysage de dévastation avec horreur. Le désespoir le plus profond se lisait dans ses yeux presque aveugles. -Comment cela a-t-il pu arriver ? Se lamenta-t-il. Il tomba alors à terre et commença à pleurer devant ce sombre spectacle, puis il émit une longue plainte de peine et de chagrin qui résonna dans toute la ville. -Quelqu’un… ! Dit-il dans un souffle. La vision se troubla et en un instant je fus de retour dans le présent, avec devant moi les cinq esprits de la terre immortels me faisant face et Shadow, plongé dans ses pensées. -Te revoilà enfin ; dit LADD apparemment soulagé de me revoir. Ou étais-tu parti ? -N…Nulle part ; répondis-je évasivement en repensant au futur rêvé de Shadow. Il n’allait pas simplement détruire les émotions. Tous ceux qui s’y opposeraient seraient anéantis, comme ce pauvre Lester. Les émotions ne peuvent être supprimées, cela reviendrait à supprimer la vie. Mais dans le futur, n’était-ce pas ce qui allait arriver ? Cette ville en ruine était totalement déserte, même les animaux avaient fui l’endroit. Cette vision n’avait fait que rallumer mon désir de protéger ce monde et vaincre Shadow une bonne fois pour toute ! -Je sais ce que tu penses Drago ; dit Shadow en me tirant de ma rêverie. Tu te dis que tout ce qui nous attend si je persiste dans cette voie est la destruction totale n’est-ce pas ? -Exactement ! Ouvrez les yeux Shadow, voulez-vous vraiment éradiquer toute l’humanité ! -Tu ne comprends rien Drago, une fois de plus ; soupira-t-il. -Comment ça ? -Ce que tu viens de voir…n’était autre que le futur le plus probable si l’humanité continue sur le voie de la destruction ! -C…Comment ? Répondis-je interloqué. -Ce que tu as vu, ce sont les machines du chaos, les meklord, créés par la folie et la cupidité humaine. Si j’arrive à détruire cette cupidité, le futur sera sauvé… Impossible ! Shadow prétendait que ce futur était celui qui nous attendait si nous continuions à nous battre ? C’était impossible ! Si nous ramenions la paix, pourquoi le monde sombrerait-il dans les ténèbres ? Shadow avait-il raison après tout ? Les humains seraient-ils responsables de ces massacres ? Dans ce cas, peut-être valait-il mieux laisser Gariatron accomplir son œuvre pour ouvrir une nouvelle voie…Mais si je faisais ça, pourquoi me serais-je battu jusqu’ici ? Poursuivions-nous un idéal inatteignable ? Une chimère ? Finalement, ne préservions-nous pas tout simplement sans le savoir un monde sans avenir ? Tout cela était si confus dans ma tête…Si je laissais Shadow l’emporter ici, ça signifierait la fin de l’humanité toute entière…Mais si je gagnais ce combat, elle serait consumée par sa propre folie… -Tu as le choix entre deux maux Drago ; dit Shadow en murmurant. Soit tu conduis l’humanité vers sa propre perte, soit tu laisses un espoir en abandonnant ici…Que vas-tu choisir ? Je…Je ne pouvais pas laisser le futur être anéanti par la folie humaine, et plus que tout, jamais ce pauvre Lester ne devait vivre tant de tragédies. Je…Je devais me fier à Gariatron et à Shadow et leur confier le destin du monde. J’avançais déjà ma main vers mon disque de duel. Dans quelques secondes, tout serait fini, le monde allait connaitre une nouvelle ère, certes par parfaite, mais un avenir se trouvait au bout du chemin. LADD ne pouvait rien faire pour m’en empêcher, je n’écoutais même pas ce qu’il me disait. Shadow disait la vérité, je devais abandonner ici…pour le futur… -Drago, non ! Cette voix me fit sortir de ma torpeur. Je me retournai pour voir de qui il s’agissait, même si je le savais déjà, j’aurais reconnu cette voix entre mille. -Angéla ? Dis-je sans grande conviction. -Je peux savoir ce que tu fais Drago ? Dit-elle mécontente. Tu veux réduire à néant tous nos efforts d’un seul coup ? -C’est la seule solution… -Non…Dit alors Darksky qui venait d’arriver à son tour, appuyé sur les bras de Marie pour marcher. Il…Il y a toujours une autre solution. -Mais…j’ai vu le futur, il n’est que ruines et désolation… -Non, moi je l’ai vu ! S’exclama Angéla. Oui, il sera tel quel…mais c’est Gariatron qui le rendra ainsi ! Je frémis en entendant cela. Angéla ne semblait pas mentir. Avait-elle réellement pu voir le futur ? Dans ce cas-là, le monde était-il condamné quoi que nous fassions ? -Balivernes ! S’écria Shadow. -Ecoute nous Drago ; continua Darksky, si nous sommes arrivés jusqu’ici tous ensemble, c’est parce que nous le pouvions, qui aurait cru qu’Angéla, moi, ou même Laura aurait pu accomplir autant de choses ? Le futur n’est pas figé… -Sornettes que tout cela ! Reprit Shadow. Personne ne peut changer le cours des choses, et certainement pas vous ! -Tu te trompes ; dit alors une nouvelle voix féminine venue du nulle part. Nous regardâmes dans toutes les directions pour voir qui avait pu prononcer cette phrase. Shadow écarquilla les yeux tandis que Darksky s’avança d’un pas, l’espoir brillait dans ses yeux. Le terrain fut tout à coup illuminé d’une lumière pure qui nous aveugla totalement. Je pouvais cependant distinguer à l’intérieur une forme humaine. Lorsqu’elle se dissipa, je reconnus tout de suite la personne se tenant devant moi, et je ne fus pas le seul. Il s’agissait d’une jeune fille, brune, avec une mèche de cheveux tombant sur le milieu de son visage. Elle avait de beaux yeux verts émeraude reflétant une détermination sans faille. Elle portait également un long manteau noir, comme les serviteurs de Shadow. Lorsque ce dernier la vit, je crus qu’il allait exploser de rage. -Toi, Laura ! Ecuma-t-il. Tu oses te rebeller contre moi, ton propre père ! -Je ne me rebelle pas contre toi, je me rebelle contre le destin, Darksky m’a ouvert les yeux, la colère ne mène nulle part, sinon à l’autodestruction. -Tu t’es encore fait monter la tête par des mensonges, c’est déplorable… -Regarde-toi ! Lui cria-t-elle. Tu voulais simplement te venger de ce qu’Hélios a fait à notre famille, et maintenant, tu t’en prends à toute l’humanité ! -Personne n’est venu nous aider lorsque nous avons tout perdu, ces avortons doivent disparaitre en même temps que le bonheur, la joie et la souffrance, si tu ne comprends pas cela, tu ferais mieux de disparaitre toi aussi ! Laura fit un pas en arrière, choquée de ce que son père venait de lui dire. Shadow était totalement possédé par le pouvoir des esprits de la terre, il était impossible de lui faire entendre raison, même par sa fille. Je n’avais d’autre choix que de le vaincre… Oui, abandonner ici serait faire une croix sur tout ce que nous avons accompli avec mes amis, et viendrait même à renier nos liens…J’allais gagner ce duel, après quoi, j’irai m’occuper de Gariatron, personnellement -Vous allez tous disparaitre dans les flammes des esprits de la terre immortels ! Je superpose les esprits de la terre Huacachina, Llamaca, Cuauhcoalt, Yurac aculla et Ccomnosuna pour ouvrir le réseau recouvrement ! -Vous sacrifiez vos esprits de la terre ? M’étranglai-je de surprise. -Attention Drago, il arrive ! Me prévint Laura. -Epée du désespoir, seigneurs des ombres, roi des esprits de la terre immortels, je m’en remets à ton immense pouvoir. Sème le chaos et la destruction, et que toutes les nations tremblent à ton nom : Esprit de la terre immortel : Xotolt ! ——————————————————————————————————————————————— intermède musical https://www.youtube.com/watch?v=T0NB4-SGT8o ——————————————————————————————————————————————— Les cinq esprits poussèrent un long cri en chœur avant de se changer en lumières multicolores plongeant dans un gouffre béant d’où aucune lumière ne sortait. Dans une explosion de ténèbres, le cœur de l’esprit apparut dans le ciel. Il était bien plus grand que ceux des esprits de la terre que j’avais vus jusqu’ici. Il commença à battre lentement et une forme commença à se créer autour. -Adieu, Drago ! Il était là, l’esprit de la terre ultime : Xotolt. Il dégageait une aura incroyablement sombre. Chacune de ses têtes d’ombre semblait correspondre à une âme emprisonnée pour son invocation. Je frémis à sa vue, Angéla poussa un cri de surprise, Darksky et Marie étaient terrifiés, et Laura, elle, fronçait les sourcils de colère. -S’il te plait, libère mon père…M’implora-t-elle soudain. Plus facile à dire qu’à faire, je n’avais même pas pu vaincre un seul esprit de la terre. Je n’avais aucune chance face à leur roi. Mais je ne devais pas perdre espoir, je me battrai jusqu’au bout, hors de question d’abandonner une nouvelle fois ! -J’active la capacité spéciale de Xotolt : en détachant une unité de couverture, je peux invoquer jusqu’à quatre monstres de mon deck ! Apparaissez Esprit de la Terre Immortel Ccapac Apu, Uru, Aslla piscu et Chacu Challhua! Ils étaient revenus, encore, à nouveau, je devais faire face à cinq esprits à la fois ! Mais j’allais tenir bon, je devais tenir bon, pour mes amis qui comptaient sur moi ! -Adieu Drago, première attaque, Uru ! -Idiot, active ça ! Me lança LADD. -Effet du Sauveur Bacon de mon cimetière, j’annule cette attaque ! -Tant pis, attaque numéro deux : Capacc Apu ! -Piège activé : Epouvantail de Ferraille ! Je t’avais dit qu’elle servirait ; dis-je dans un coin à LADD -Attaque numéro trois : Chacu Challhua ! -Jackfrost Fantôruse ! J’annule également cette attaque ! Je chaine avec Nid Des Insectes Piquants pour meuler cinq cartes. -Tu m’énerves vraiment tu sais, mais tu ne pourras pas te défendre éternellement, attaque numéro quatre : Asla Piscu ! -Effet de mon autre [urlhttp://www.ultrajeux.com/images/yugioh/scan/maxi/fr/taev/taev-fr012.jpg]Protecteur Mortuaire[/url] ! —————————————————————————————————————————————————- 2eme intermède musical https://www.youtube.com/watch?v=kOe8Pd_SrSQ —————————————————————————————————————————————————- -Tu peux le faire Drago, nous croyons en toi…Dit Laura comme dans une prière. Je ne pouvais pas la décevoir. Cependant, cette fois-ci, j’avais utilisé toutes mes ressources, aussi bien en main qu’au cimetière, et il lui restait une seule attaque. Ma seule chance était d’activer l’effet de cette carte…Mais, si j’échouais dans cette dernière action, je perdrai le bien plus que le duel. –Tu ne peux plus m’échapper, la dernière attaque, Esprit de la terre immortel Xotolt ! -Le dernier espoir…J’active le dragon de la dernière barrière ! L’attaque projeta des graviers et de la poussière tout autour de moi, si bien que personne ne put voir le résultat. Même moi je ne savais quelle était l’issue de ce duel. J’entendais mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine. Tout dépendait de la carte que j’avais tirée…Un silence de mort s’installa sur le terrain tandis que la fumée se dissipait peu à peu…Tous les regards étaient fixés sur ma pioche…Un monstre ! -C…Comment se fait-il que tu sois encore debout ! S’exclama Shadow sans comprendre. -L’effet du dragon de la dernière bannière me permet d’annuler les dégâts si je pioche un monstre, et j’en ai justement pioché un ; dis-je en lui révélant. Shadow pâlit à sa vue. Il y avait de quoi. Non seulement j’avais pu résister à ses cinq attaques sans prendre un seul dommage, mais en plus une toute nouvelle carte était sortie de mon deck, prête à l’emploi. -Shadow, cette carte…est le signe de nos liens à tous ! Je retire Tragoedia et Garoth de mon cimetière pour faire appel à l’ultime créature, le commencement et la fin de toutes choses, vient nous rejoindre Chaos end ruler – ruler of the beginning and the end ! -Non, c’est impossible…Les esprits de la terre ne peuvent être vaincus aussi facilement…Je refuse de perdre ce duel ! -C’est déjà fait, j’active l’effet de mon chaos end ruler : en renonçant à 1000 de mes points de vie, je retire toutes vos cartes depuis votre terrain, main et cimetière et vous prenez 500 points de dommage pour chacune d’elle ! -Mais…j’ai cinq esprits de la terre au cimetière, ainsi que ma fissure, mes deux reliques et Xotolt sur le terrain et trois cartes en main… -Il ne vous reste donc plus aucun point de vie…A toi, Début de la fin ! Un gouffre béant s’ouvrit sous les pieds de mon chaos end ruler et commença à tout absorber autour de lui. Mes amis durent se tenir à quelque chose pour ne pas être emportés, mais les reliques, elles, furent entrainées sans discussions. Je voyais aussi les âmes des esprits de la terre se faire aspirer, tandis que Shadow et Xotolt tentaient encore de résister. Drago : 400 – Shaodow : 0 -Non, je refuse de disparaitre…Du moins, pas seul ! -Comment ? M’écriai-je. -Tu viens avec moi Drago ! Une ombre m’attrapa alors la jambe et me tira vers le fond du gouffre, ave Shadow. Je ne pouvais pas résister, il était bien plus fort que moi, j’allais être aspiré avec lui…Le futur reposait maintenant sur les épaules de mes amis, mais j’avais confiance en eux, je savais qu’ils en étaient capable, ils l’avaient déjà prouvé plusieurs fois…Je me laissais donc glisser sans opposer plus de résistance quand soudain, je sentis le fil se briser et la pression se relâcher. Laura s’était interposée entre nous, sous les yeux effarés de son père. -Désolée papa, mais je ne peux pas te laisser continuer dans ta folie…Dit-elle les larmes aux yeux. -Quoi ? Laura, que fais-tu ! S’écria-t-il. -J’ai finalement choisi mon camp…Je t’ai toujours aimé…mais je ne peux pas te laisser faire de mal à Darksky et aux autres. Elle leva alors son disque de duel, juste au-dessus du fil qui nous reliait. Elle ferma les yeux, et une larme coula sur son visage. -Attends Laura, ne fais pas ça, je peux encore…Dit-il dans une ultime tentative pour échapper à son sort. -Non…tu ne peux plus… ! Dit-elle en sectionnant d’un coup sec le fil. Je vis Shadow se faire entrainer tout au fond du gouffre avec son esprit de la terre. Mais la dernière expression que je vis sur son visage n’était pas de la haine ni de la colère, c’était du regret, du regret certainement dû à ne pas avoir écouté Laura auparavant…Le trou se referma enfin, laissant la salle dans un silence de mort. Personne ne disait un mot. Tous étaient centrés sur Laura, seule, au milieu du terrain, serrant très fort un pendentif dans ses mains, en pleurant. Darksky fut le premier à s’approcher en titubant. -Laura…Commença-t-il avant d’être interrompu. -Non…ne dit rien Darksky, je sais que…que j’ai fait le meilleur choix pour notre avenir…Dit-elle entre deux sanglots. Shadow…N’avait plus rien à voir avec mon père, celui que j’aimais. Il était mort en même temps que ma mère et Arthur, dans cet incendie… Elle essuya alors d’autre larme coulant sur son visage puis ouvrit le pendentif. A l’intérieur se trouvait une photo d’elle, enfant, avec ses parents, et son frère. Ils semblaient heureux à l’époque. Shadow ne ressemblait en rien à l’homme de la photo. Il était détendu et souriait gaiement. -Je l’ai suivi…uniquement dans l’espoir de retrouver ma vie d’avant, heureuse, sans soucis et surtout avec toi Darksky…Est-ce que ce que j’ai fait était mal ? Stupide ? -Non, tu as agi comme ton cœur te disais d’agir ; lui répondit Angéla. C’est ce que tu m’as dit dans le futur. -Tu le penses vraiment ? Non, c’était la malédiction de Gariatron qui me poussait à faire tout cela, sans lui…rien de tout cela ne serait arrivé ! -Peut-être, oui ; dit calmement Darksky en lui mettant la main sur l’épaule, mais tu ne dois pas t’apitoyer sur le passé, ce qui est fait est fait, on ne peut plus rien y changer. Mais nous pouvons encore changer notre avenir ! -Je ne sais pas de quel livre tu sors encore cette citation ; dit-elle avec un léger sourire aux lèvres, mais tu as raison. Alors que Laura se relevait, je vis la grande porte devant laquelle nous nous trouvions s’ouvrir lentement. Nous nous retournâmes tous vers cette dernière. De l’autre côté, se trouvait notre dernier ennemi, celui qui était à l’origine de toute cette histoire depuis plus de cinq mille ans, celui qui avait manipulé tout le monde, celui qui menaçait de faire disparaitre toute l’humanité : le dragon originel Gariatron. Il nous attendait, et nous n’allions pas nous défiler comme ça. L’heure de notre dernier combat avait sonné…
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Hors Ligne Membre Inactif depuis le 12/03/2017 Grade : [Kuriboh] Echanges (Aucun) Inscrit le 09/06/2014 | Envoyé par Spammer22 le Vendredi 04 Septembre 2015 à 09:02 c'est marrant, j'ai l'impression de l'avoir deja lue quelque part >:-)
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Envoyé par le Dimanche 06 Septembre 2015 à 11:19 c'est qu'une impression :3
Chapitre 22 : Lever le voile des ténèbres… Spoiler : : Angéla avait retrouvé ses amies, Shadow était vaincu et Laura était redevenue celle que j’avais toujours aimée. Mais, notre aventure ne devait pas se terminer ici. Il nous restait encore un dernier ennemi à vaincre. Il se trouvait juste là, derrière cette porte monumentale, Gariatron, une entité issue du fond des âges, une créature à l’origine même du mal. Pouvions-nous réellement lui faire face, même avec la puissance de dieux à nos côtés ? Je frissonnais rien qu’à cette pensée. Les autres n’étaient pas rassurés non plus. Aucun mot n’était échangé entre nous, mais je pouvais très facilement deviner leurs pensées et voir leur anxiété. Le silence régnait. Seuls les battements accélérés de mon cœur résonnaient à mes oreilles tandis que la lourde porte s’ouvrait toute seule. Une vive lumière inonda la pièce. Nous nous regardâmes tous dans les yeux, puis, après un serment tacite, nous franchîmes finalement la porte nous menant à Gariatron. ———————————————————————————————————————————————— https://www.youtube.com/watch?v=Bz6_KXQHZ_0 ———————————————————————————————————————————————— D’abord, la clarté nous éblouit, puis, lorsque nous nous fûmes habitués à la lumière, nous découvrîmes une chose que nous ne pensions pas trouver dans un tel endroit. Nous étions dans une immense salle blanche circulaire. Le plafond était soutenu par de hautes colonnes romaines et le sol, comme s’il était constitué de glace pure, reflétait l’éclairage mural en scintillant. Sur les murs, des milliers de torches étaient allumées. Mais le plus extraordinaire était certainement les peintures qui s’y trouvaient. Elles représentaient les mêmes scènes que les sculptures sur la porte, mais bien plus détaillées. Je pus y voir Geb et Nout, le ciel et la terre, défier l’interdiction du soleil, Ra, sur l’une d’elle. Sur une autre, Osiris, sous sa forme draconienne, affrontait Apopis, le dieu serpent du mal d’Hélios. Nous progressâmes lentement dans l’immense salle, craignant une attaque surprise de Gariatron, mais nous étions bel et bien seuls ici. Lorsque nous arrivâmes enfin à l’autre extrémité, nous n’avions toujours pas croisé notre ennemi. Cependant, encore une fois, notre attention fut prise par la fresque finale. Il y avait quatre sphères, rouge, bleue, verte et marron. Celles-ci formaient un cercle autour de deux autres : une jaune et une noire. Derrière ces sphères, une forme étrange était représentée. Il s’agissait certainement d’une créature, car je pouvais distinguer comme deux yeux rouges. Au-dessus de cette peinture était représenté Zorc combattant les trois dieux. A sa gauche, il y avait les sept esprits de la terre immortels et les cinq dragons. En dessous, le grand léviathan et les dragons légendaires de l’Atlantide. Et enfin, à sa droite, les trois bêtes sacrées et Armytile. -Ce sont les même tableaux que chez Sherry ; murmura Drago brisant le silence oppressant. -Donc ce tableau central serait la dernière peinture ? Celle représentant la fin du monde ? La toile perdue de Jin Hawkins ? Soudain, la lumière des torches diminua et un vent glacial souffla. Il était là, enfin… -C’est exact ma chère Angéla ; dit une voix sortie de nulle part. Quelques secondes après, le sol trembla légèrement, puis le mur en face de nous se scinda subitement en deux. Gariatron était assis là, sur un trône de glace. Il était accoudé et se tenait la tête avec une main tout en agitant frénétiquement ses doigts sur l’autre accoudoir, comme une personne impatiente d’en finir. Lorsque nous le vîmes, nous prîmes nos disques de duel, prêts à nous défendre s’il nous attaquait par surprise. Cependant il restait assis sagement. Voulait-il que nous l’attaquions en premier ? Ou bien essayait-il de gagner du temps ? Laura fut la première à s’exprimer. -Toi…Dit-elle en tentant de cacher sa haine envers lui, mais ses poings la trahissaient. -Je m’attendais à un peu plus de respect de la part de la seconde de Shadow ; dit le dragon calmement. Je crus qu’elle allait lui sauter au coup lorsqu’il évoqua son père, mais elle ne fit rien. Elle regardait le sol, la tête baissée, nous ne pouvions discerner son expression. Alors qu’elle ne répondait plus rien, Angéla s’avança à son tour. -Je ne sais pas ce qui tu es ou ce que tu es, mais soit certain que quelqu’un devra payer pour le sort infligé à mes amies ! S’écria-t-elle. -C’est regrettable en effet ; dit-il toujours aussi calme. Mais Hélios a déjà payé de sa vie pour cela non ? Angéla ne s’attendait visiblement pas à une telle réponse et fit un mouvement de recul, surprise et ne trouva rien à répondre elle non plus. Vint ensuite le tour de ma sœur de s’exprimer. -C’est toi qui a ordonné à Hélios de faire tout cela, inutile de mentir, je peux voir la vérité, même si elle est cachée, tu le sais aussi bien que moi puisque tu m’as enlevé uniquement pour cela ! -Oh, tu le savais depuis le début ? Que je manipulais ce faible ? Dans ce cas-là, pourquoi l’avoir accepté parmi vous, ne serait-ce que pour un court laps de temps ? Marie fut réduite elle aussi au silence, ne trouvant rien à redire face à un tel argument. Mais cette conversation ne menait nulle part, et pendant que nous parlions, dieu seul savait ce qu’il se passait à l’extérieur… -Parce que tout le monde a le droit à une seconde chance ; acheva Drago faiblement. C’est Hélios que nous avons accueilli, pas toi Gariatron ! -Mais il est moi, et je suis lui. Depuis plus de 5000 ans, nous partageons un même corps. Il marqua une pause et se tourna vers moi : -Et bien mon cher Darksky, tu n’as rien à me dire ? -Il suffit ! Le silence revint soudainement. Même le dragon semblait surpris d’un tel ordre. C’était Laura qui en était l’auteur. Ses yeux étaient redevenus pleins de haine et de rage, comme lors de notre duel, son expression s’était durcie et elle était devenue incroyablement pale. Gariatron leva légèrement le regard, sans pour autant bouger de son trône tandis que Laura s’élançait vers lui. Je voulus l’arrêter, mais cette fois-ci, mes mots n’eurent aucun effet sur elle. Laura était comme possédée par un désir de vengeance incontrôlable qui ne s’arrêterait que lorsque le dragon serait à terre. Au moment où elle allait le frapper de toutes ses forces, son coup fut comme dévié et ce fut le trône qui prit le coup. Gariatron n’avait même pas été éraflé, contrairement à l’accoudoir qui était en morceaux. Il n’avait pas même levé le petit doigt pour se protéger, comme s’il savait que Laura manquerait son attaque. Cela ne la découragea pas pour autant, et elle redoubla la violence et la vitesse de ses coups. Mais, peu importe ce qu’elle tentait, elle frappait encore et toujours dans le vide tandis que Gariatron restait impassible. Cela avait même l’air de l’amuser de la voir faire des efforts en vain. -Tu penses vraiment pouvoir me vaincre avec aussi peu de puissance ? Dit-il soudain froidement. Les attaques de Laura cessèrent immédiatement et elle s’immobilisa comme paralysée. Gariatron se lave brusquement, puis, lentement, il déplaça son regard sur chacun d’entre nous et il s’arrêta sur Angela, intrigué. Nous retînmes tous notre souffle dans l’attente de ce qu’il allait faire, mais une fois de plus, il ne prit pas la parole et attendit. -Battons-nous…Lâcha subitement Angéla. Le regard de Gariatron s’illumina soudain. Il n’attendait certainement que ça depuis le début. -J’ai cru que tu n’allais jamais le proposer ma chère Angéla. Mais avant de mourir, voudriez-vous connaitre la vérité ? Dit-il d’une voix doucereuse. -Tu es un peu trop sûr de toi Gariatron, je t’ai déjà vaincu une fois je te rappelle ! Lui lançai-je. -Quel genre d’histoire ? Demanda Marie méfiante. -Le genre d’histoire que vous n’entendrez qu’une seule fois dans votre vie…Mon histoire… Laura, qui jusque-là lui tournait le dos, se retourna brusquement, l’air effrayé. Je ne voyais pas ce qui pouvais la terrifier plus que nous ne l’étions déjà, mais lorsque Gariatron la vit, un sourire malicieux se forma sur ses lèvres. -Ecoutez attentivement : il y a fort longtemps, nous étions six dragons originels, chacun avait des pouvoirs lui étant propre. Nous pouvions maitriser l’eau, le vent, le feu, la terre, la lumière, et même les ténèbres comme bon nous semblait. Nous étions pour ainsi dire tous puissants. Nous l’étions, jusqu’à ce que les créatures que vous appelez couramment « dieux », craignant notre puissance, nous défient. A six contre des milliers, nous n’avions aucune chance, et nous fûmes vaincus en un rien de temps puis emprisonnés. C’est de là qu’est parti notre désir de vengeance contre toutes les créatures vivantes. Nous avons été attaqués, sans aucune raison ! L’aura autour de Gariatron s’assombrit encore. Disait-il la vérité ? Les dieux étaient-ils les mauvais dans cette histoire ? Je commençais à douter de moi-même. Nous avions commencé cette quête pour vaincre Hélios, et plus tard, Gariatron. Nous avions obtenu des cartes divines, comme les pharaons autrefois. Etions-nous dans le faux depuis tout ce temps ? Je regardai Drago et Angéla, eux aussi semblaient douter. En levant le regard, je vis Laura comme perdue dans ses souvenirs. La seule à ne pas être déstabilisée par ces paroles était Marie. -J’ai réussi à me libérer en passant un accord avec Hélios, mais mes frères, eux, sont encore prisonniers. Que diriez-vous de m’aider à les libérer ? J’eus un hoquet de surprise. M’allier à lui ? Il en était hors de question, pas après ce qu’il avait fait à notre famille et à ma mère… -Jamais nous ne ferons une chose pareille ; dit Laura pour tout le groupe. -Tu es sûre Laura ? Tu pourrais encore accroître ton pouvoir en t’alliant à moi… -Et répandre le mal à nouveau ? Non merci ! J’ai fait une croix sur ce pouvoir, mais contre toi, je suis prête à l’utiliser une dernière fois ! Avant même qu’il ait pu se retourner, Laura l’avait déjà frappé par derrière d’un puissant coup de pied qui le fit dégringoler les marches. Gariatron tenta de se relever, mais elle fut plus rapide que lui et elle le clou au sol en lui sautant dessus. Elle enchaina ensuite les coups tandis qu’il tentait de se protéger du mieux qu’il put. Nous regardions tous le combat, consternés par autant de férocité, mais surtout par la facilité déconcertante avec laquelle Laura l’avait mis à terre. Elle le saisit alors par le bras et le projeta cinq mètres plus haut et Gariatron alla s’écraser sur son trône, soulevant un épais nuage de poussière. Nous fûmes aveuglés quelques instants. Est-ce que le combat était terminé ? L’avions-nous vaincu sans même le combattre dans un duel ? Tout cela paraissait trop simple… Lorsque la poussière se dissipa, nous le vîmes allongé sur le sol, parmi les débris de son trône. Il semblait inconscient, mais je voyais sur le visage de Laura qu’elle savait que ce n’était pas encore fini. Son intuition fut la bonne, car quelques secondes après, nous entendîmes un rire grave. -Ma pauvre Laura…dit le dragon faiblement. Brusquement, il se remit sur pied et, avec une vitesse incroyable, frappa Laura par derrière et la mit à terre à son tour avec un simple mouvement de la main. Elle se releva aussitôt, mais à ce moment-là, les yeux de Gariatron virèrent au rouge sang et une forme sombre se forma au creux de sa main. Il utilisait ses fameux pouvoirs ! Je me précipitai pour la sauver, mais je fus trop lent. Le rayon la frappa en plein cœur. Elle poussa un cri de douleur effroyable et elle s’effondra sur le sol… -Laura ! Criai-je désespéré. -Tu pensais vraiment pouvoir me battre alors que c’est moi qui t’ai donné tes pouvoirs ? Dit Gariatron menaçant. -Non, je voulais simplement…gagner du temps…Répondit Laura d’une voix presque inaudible. Darksky, je te confie la suite, tâche de gagner…fais-le pour moi… Les larmes coulèrent alors sur mon visage sans que je ne puisse m’arrêter. Mais une immense colère était également remontée, Gariatron allait payer, il ne s’en sortirait pas vivant ! -C’est la fin Gariatron ! Lui lançai-je ! -Tu le penses vraiment ? Dit-il calmement. Tu n’as aucune chance contre moi, tu le sais. -Lui seul peut-être, mais avec moi avec ses côtés, nous pouvons gagner ! Dit Drago en s’approchant de moi. -Ne m’oubliez pas ; dit Angéla, j’ai aussi des comptes à régler avec ce dégénéré ! -Alors, vous pensez que l’union fait la force ? Si c’est le cas, vous vous trompez lourdement ! Je suis le dragon originel des ténèbres, j’ai engendré ce que VOUS appelez le mal sur terre, trois enfants comme vous ne peuvent rien face à MOI ! Enfin, j’allais enfin pouvoir prendre ma revanche sur celui qui avait détruit ma vie, ainsi que celle de nombreuses autres personnes, celui à l’origine de toute cette histoire, Gariatron, l’incarnation des ténèbres. J’avais encore du mal à croire qu’Hélios était innocent, mais ce n’était pas ma priorité, il paierait plus tard pour ses crimes, pour le moment, je devais me focaliser sur notre ennemi commun. Son expression ne me disait rien qui vaille. Il affichait toujours un grand sourire figé, accompagné d’un regard transperçant. Il ne pouvait pas perdre ce duel, et il le savait. Cependant, nous ne pouvions pas baisser les bras avant même d’avoir combattu ! Une explosion retentit soudainement au loin et le dragon leva la tête vers la voute de pierre. -On dirait que la fin a commencé… La fin ? Que voulait-il dire par là ? Mais, en le regardant, entouré d’une aura sombre, je me souvins de la prophétie d’Hélios. Le voile de ténèbres recouvrant la terre, il était devant nous…Ses yeux rougeoyaient dans l’obscurité comme des braises incandescentes. Je sentais sa force, elle était phénoménale, rien à voir avec la chose que j’avais combattue dans mon « rêve »… Un rire grave sortit alors de sa bouche, un rire sans joie, mais rempli de cruauté. -Admirez mes enfants ! D’un geste de la main, il fit apparaitre devant nos yeux comme un écran. Nous poussâmes un cri de surprise en chœur. Des tornades, des ouragans, des raz-de-marée et même des éruptions volcaniques se produisaient partout dans le monde. Partout, les gens fuyaient les catastrophes, mais, il n’y avait pas d’échappatoire. Les hommes de Shadow les attendaient également, les empêchant de s’enfuir. Tous étaient pris entre deux feux… -Laissez-les tranquille ! S’écria Angéla. C’est nous que vous voulez, alors affrontez-nous, et nous seuls ! -Pourquoi ? Le meilleur moyen de vaincre un ennemi est de détruire ce qu’il chérit le plus ! A ce moment-là, l’écran se brouilla et l’image revint sur une grande maison blanche. Lorsqu’elle la vit, Angéla recula d’un pas. Un homme, le père d’Angléla, était devant, et livrait un duel à quatre contre un. Sur une autre partie de l’écran, nous vîmes la ville de néo domino city, ravagée par les esprits de la terre immortels libérés par Shadow. Enfin, nous vîmes le manoir de Sherry, entouré du pouvoir du sceau d’orichalque. -Vous vous rendez compte, tout cela est de votre faute chers élus. Si vous n’aviez pas interféré, peut-être que vous proches auraient eu la vie sauve. Disait-il la vérité ? La fin du monde était-elle notre œuvre finalement ? Je doutai de moi en regardant la carte de Geb… -Si vous dîtes la vérité, alors ce que nous avons provoqué, nous pourrons également l’arrêter ! Lança Drago déterminé. -Ah ? Vous le pensez ? Essayez donc…Mais vous devrez passer par-delà mes monstres que voilà. Je commence en invoquant Démon Galactique Radon. -Grâce à son effet, j’ajoute à ma main le Démon Galactique Zadon, puis j’active ma carte magie continue :{url=http://i57.servimg.com/u/f57/18/74/60/62/lock_t10.jpg]Lock the monster{/url] et je termine en posant une carte face cachée, à vous… -Aucun problème, mettons un terme à ces manigances…Je prends la main et j’active {url=http://www.ultrajeux.com/images/yugioh/scan/maxi/fr/lodt/lodt-fr052.jpg]Échange Solaire[/url], ainsi en défaussant Ehren Le Moine, Seigneur Lumière, je pioche deux cartes, puis j’en envoie deux au cimetière. J’enchaine avec Renfort De Lumière ! J’envoie trois cartes supplémentaires de mon deck au cimetière pour ajouter à ma main Lyla La Magicienne, Seigneur Lumière ! A présent qu’Ehren, Lumina L'invocatrice, Seigneur Lumière, Ryko Le Chasseur, Seigneur Lumière et Gragonith Le Dragon, Seigneur Lumière sont au cimetière, je peux faire l’invocation de ce monstre, la lumière sacrée guidant ce monde vers un nouvel avenir, le dragon qui scellera votre perte : apparait Dragon Du Jugement ! Le deck de Drago irradia une lumière intense et son dragon apparu. Il était majestueux, blanc aux ailes d’anges et émanait une puissance hors du commun. -Je termine mon tour en envoyant quatre cartes de mon deck au cimetière et je laisse la main à Angéla : dit Drago en se tournant vers elle. -Je dois dire que je suis impressionné ; dit Gariatron avec un ton sarcastique. Sortir ton meilleur monstre sans protection dès le premier tour, tu ne cesseras de m’étonner… -Oubliez Drago cinq minutes et concentre vous sur moi ! Lança Angéla. Et je vais jouer Minerve, Agent de la protection en mode attaque et poser deux cartes faces cachées… -On dirait bien que c’est à moi ; dis-je. Je vais donc activer Tourbillon Noir puis invoquer normalement Aile Noire – Shura la Flamme Bleue. Grâce à mon tourbillon, je peux ajouter Aile Noire – Mistral Le Tourbillon à ma main et l’invoquer spécialement. Je synchronise à présent mes deux monstres pour faire appel à un vieil ami : apparait Aile Noire – Maître Des Armures ! -Pathétique ; ricana notre ennemi. Je vais vous montrer comment on joue…Je pioche et l’effet de ma carte magie s’active, vos monstres gagnent tous un compteur lock. Maintenant, admirez la puissance de ces compteurs ! Je sacrifie mon monstre pour invoquer Démon Galactique Sadon ! Vos monstres gagnent un compteur supplémentaire. Désormais, il me suffit de retirer 2 de ces compteurs pour invoquer spécialement Démon Galactique Oméga Glendios depuis ma main ! A ce moment, l’effet de Sadon s’active, pour chaque compteur retiré, vous perdez 500 points de vie, ceci est pour toi Drago ! Gariatron : 12000 – Drago : 3000 – Angéla : 4000 – Darksky : 4000 -Je n’ai pas fini, je défausse à présent le démon galactique Elon pour détruire cette horreur de Maitre des Armures ! -Pas si vite ; s’écria Angéla, j’active l’effet de Minerve, grâce à cela, le monstre de Darksky est sauvé… -Je n’ai pas fini, à présent, j’active l’effet du démon Galactique Eon, il me suffit de sacrifier 2 monstres Lock pour l’invoquer, et je choisis ce maitre des armures et Minerve ! Mais ce n’est pas tout, tant qu’il est sur le terrain, vos monstres Lock verront leur attaque réduite à 0 et seront changés en position d’attaque ! -Comment ! -Vous avez bien entendu, l’attaque du dragon de Drago est réduite à 0 et il n’y a rien pour le protéger. A présent Eon, Anéantis les points de vie de Drago ! -Minute ; le coupa Angéla, j’active un piège : Invitation De L'esprit De La Terre pour rediriger cette attaque sur moi… Le dragon s’en prit alors à elle. Je le vis lui asséner un coup puissant avec sa faux, mais Angéla tenait bon, elle n’était pas prête à renoncer, et nous non plus ! Gariatron : 12000 – Drago : 3000 – Angéla : 1000 – Darksky 4000. -Tu l’auras voulu Angéla, je te vaincrai en premie… Un monstre était soudainement apparu de son côté du terrain…non, pas un, deux monstres étaient apparus ! -Ca sera pour une autre fois je crois, vous ne passerez pas à travers la défense de Gorz, L'Émissaire Des Ténèbres -Dans ce cas, Drago est condamné ! Sadon ! -Gariatron : 12000 – Drago : 500 – Angéla : 1000 – Darksky : 4000 -J’active l’effet de Tragoedia qui va venir s’invoquer sur mon terrain…lança Drago affaibli. -La dernière attaque est pour toi Darksky, vas-y Oméga Glendios ! Gariatron : 12000 – Drago : 500 – Angéla : 1000 – Darksky : 1000 -Je vous laisse un tour de répit ; grogna Gariatron. -Comme si vous pouviez nous vaincre tous les trois en même temps ; s’exclama Angéla. -Laisse, je m’occupe de lui ; l’interrompit Drago. Je pioche et, en défaussant un autre gragonith, je prends le contrôle de votre Sadon ! Puis, grâce à l’effet de Tragoedia, je le fais passer au niveau 6 ! Je n’ai pas fini, je recouvre mes deux monstres pour invoquer Gantelet Lanceur en mode défense! Il me suffit de détacher un matériel xyz pour détruire votre Oméga Glendios ! -Idiot ! Répliqua Gariatron, comme tu viens de détruire Oméga, les effets de Dauntless Dragon et corbeau vont s’activer : je peux les invoquer spécialement, et ils gagnent 500 points d’attaque ! -Ce n’est pas grave, je vais détacher un autre matériel pour détruire Eon et terminer mon tour… -Bien, on dirait que mon heure est venue ; dit Angéla en souriant devant sa pioche. Je commence par activer Appel de l'Etre Hanté que Darksky a posé face cachée pour rappeler Aile Noire – Maître Des Armures ! A présent, admirez mon pouvoir Gariatron, c’est grâce à vous que je l’ai acquis, voici le chevalier perdu de l’Atlantide : Les ailes de Socrate. Il va fusionner avec Le maitre des armures pour donner naissance à ceci :Aile noire – Maitre des tornades ! -Tu as libéré ce chevalier, certes, mais il ne te donnera pas la victoire ; grommela Gariatron mécontent. -Nous verrons cela, Maitre des tornades, attaque le démon Galactique Corbeau avec ton feu de tempête ! Gariatron : 12000 – Drago : 500 – Angéla : 900 – Darksky : 1000 -Grace à son effet, son attaque devient 0, et Gorz l’émissaire des ténèbres va pouvoir le détruire ! -Gariatron : 9300 – Drago : 500 – Angéla : 900 – Darksky : 1000. -A mon tour, lançai-je, J’active Sacrifice Inutile pour envoyer Aile Noire – Vâyu L'etendard De La Justice au cimetière. Puis en le retirant du jeu avec le maitre des armures, je fais l’invocation spéciale d'Aile Noire – Vent d'Argent le Suprême! Avec lui, j’attaque le démon galactique Dauntless dragon ! -Mais mon monstre est bien plus puissant que le tien ! S’écria Gariatron. -Pas s’il est boosté avec Aile Noire – Kalut l'Ombre de la Lune qui le fait passer à 4200 ! Gariatron : 8200 – Drago : 500 – Angéla : 900 – Darksky : 1000. ———————————————————————————————————————————————— https://www.youtube.com/watch?v=590-ZdIJCKY ———————————————————————————————————————————————— -Je dois avouer que vous m’avez surpris, mais cela ne se reproduira pas, vous allez connaitre la douleur maintenant ! Tous vos monstres gagnent un compteur lock, mais ce n’est pas fini, j’active Lock éternel, à présent, tous vos monstres lock ne pourront plus attaquer ni être sacrifiés ou changer leur position de combat. -Mais votre souffrance ne va pas s’arrêter là, car j’active Monster Reborn pour rappeler démon galactique Sadon, et, comme il est de niveau 6, je peux invoquer celui-là depuis ma main : Démon galactique Zadon ! -Deux monstres de niveau 6 ; murmura Marie ; d’attribut ténèbres qui plus est…il arrive… L’air autour de gariatron se mit à tourbillonner comme au centre d’un cyclone, nous, nous étions réellement au centre d’un cyclone qui ravageait la terre, c’est pourquoi nous étions épargnés pour le moment. L’ombre de Gariatron grandit brusquement et deux yeux rouges apparurent sur le mur, puis une paire d’aile et un corps de serpent se découpèrent à leur tour. J’avais déjà vu cette forme, c’était l’apparence véritable du dragon originel… -Vous vous êtes admirablement bien battus jusqu’ici, mais vous ne pourrez pas vaincre celui que l’on nomme le père des ténèbres ! A présent, j’envoie au cimetière mes deux démons galactiques de niveau 6 et d’attribut ténèbres : emprisonné depuis des millénaires, j’ai médité ma vengeance chaque jour, et celui-ci est enfin arrivé, le jour de ma revanche sur les dieux ! Apparait ma forme première : Gariatron démon originel des ténèbres ! Voilà donc à quoi ressemblait Gariatron sous sa forme originelle…Il était réellement terrifiant, bien plus que l’ombre que j’avais affrontée. Il nous fixait de ses petits yeux rouges de serpents. La haine se lisait dans son regard. Il était assez dur de savoir qui était le vrai dragon, celui qui se tenait en face de nous, ou bien la créature noire dans les airs ? Ils semblaient en symbiose totale et dégageaient tous les deux la même aura maléfique. Je me tournais vers Drago et Angéla. Ils n’allaient pas mieux que moi. Nous savions que la prochaine attaque signerait la fin du duel pour l’un d’entre nous. Les deux membres restant devraient alors se battre avec très peu de points de vie…Cependant, Angéla avait le meilleur terrain, et son monstre était indestructible, par conséquent elle ne serait pas éliminée. Drago et moi étions vulnérables. Son monstre avait 5000 points d’attaque, et mon aile noire – vent d’argent le suprême était en mode attaque, j’allai certainement être sa prochaine cible… -Je n’ai pas terminé ; jubila gariatron, à présent, je retire de mon cimetière tous mes monstres, c’est-à-dire huit pour invoquer le dieu de la destruction : Drakon, le maitre des enfers ! Drakon était là également ?! En y réfléchissant, ce n’était pas si étonnant, il avait permis à Shadow de le retrouver, je me doutais bien que ce n’était pas seulement pour lui faire plaisir… Mais à présent, Gariatron pouvait nous anéantir tous les deux, en ne laissant qu’Angéla face à lui. Pouvait-elle faire face ? Son monstre avait beau venir tout droit de l’Atlantide, il ne pouvait pas attaquer…Ce duel était réellement le plus difficile que nous ayons eu à livrer jusque-là. -Le moment de la fin est arrivé, j’active ma capacité spéciale ! Dit Gariatron –non, les Gariatron, la voix venait à la fois de la bouche de l’homme et du dragon-…En réduisant mon niveau de deux, je peux détruire deux de vos cartes : dites adieu au gantelet Lanceur et à vent d’argent le suprême ! Nos monstres furent littéralement balayés, et nous aussi. Seule Angéla était restée debout. -Drago, tu seras le premier à disparaitre, de mes propres mains ! Le visage du dragon se tourna vers lui. Il ouvrit la gueule et une gerbe de flammes noires en sorti. Drago était trop affaibli pour éviter l’attaque, il était à terre, impuissant. Je ne pouvais supporter ce spectacle et je détournai le regard quand j’entendis la voix d’Angéla : -Ca sera pour une autre fois Gariatron, Drago ne mourra pas aujourd’hui ! Par contre, j’active un piège : Bouclier Magique de Bras pour prendre le contrôle de Drakon ! -Es-tu folle ? Lui lançai-je. Tu es la seule qui a une chance de le battre ! -Ce n’es pas à moi de faire cela, pas selon la prophétie ; répondit-elle en se tournant vers Drago toujours à terre. Je compris soudainement ce qu’elle voulait dire, bien qu’il me fût impossible d’accepter qu’elle se sacrifie simplement pour une prophétie poussiéreuse. Je voyais déjà Drakon se retourner contre son maitre et l’affronter en face devant les yeux ébahis de Gariatron. -Tu n’as pas osé…Grommela-t-il. Tu viens de te condamner toi-même ! -Je sais surtout que je ne partirai pas seule ; rétorqua-t-elle Le dragon des ténèbres s’élança sur le dragon. Il était bien plus petit, il ne faisait pas le poids contre Gariatron…Une minute…était-ce cela que voulait Angéla ? Détruire Drakon pour nous laisser le champ libre ? Non seulement elle nous avait protégés mais en plus elle nous donnait un espoir de victoire. Mais…le prix à payer restait bien trop grand… Les deux créatures de l’ombre se combattirent brièvement, et Gariatron eu le dessus. Ses flammes surpassèrent celle de Drakon qui explosa tout simplement, emportant Angéla et notre ennemi dans sa chute. -Gariatron : 4300 – Drago : 500 – Angéla : 0 – Darksky : 1000 Je cherchais désespérément Angéla du regard. Je la vis, allongée à terre, baignant dans son sang, inconsciente. Mais elle était en vie, son monstre était encore sur le terrain pour le prouver. Marie se précipita pour l’aider et lui appliqua une compresse de fortune sur la tête pour arrêter le saignement. Drago se relevait et guettait le retour de Gariatron. Une rage incontrôlable s’était installée dans son regard. Le dragon réapparut derrière un épais nuage de fumée. Dans sang perlait de sa bouche et se tenait le bras. L’explosion l’avait sérieusement touché lui aussi. Mais il n’était pas encore vaincu, il semblait encore plus énervé qu’avant. Mais ce n’était rien face à la haine que lui vouait Drago… -Sales Gamins…grogna le dragon. Vous n’en avez pas encore fini avec moi ! Je pose une carte face cachée et je termine mon tour ! Vous allez voir que le sacrifice d’Angéla était inutile dès mon prochain tour… -Il n’y aura pas de prochain tour pour toi Gariatron ! Cria Drago. Je vais en finir ici et maintenant avec toi. -Ah, vraiment ? Ricana le dragon. J’aimerais beaucoup voir ça… -Je vais en finir en une seule attaque…Je pioche et, en ayant trois monstres ténèbres dans mon cimetière, j’appelle le monstre qui signera ta fin : Dragon Armé Des Ténèbres. -Oh, il fait peur, mais penses-tu qu’il surpassera le roi des ténèbres ? -Nous verrons bien, J’active ensuite Monster Reborn pour faire revenir le Gantelet Lanceur, puis j’active la faculté de mon dragon: en retirant Tragoedia je peux… -Aller directement au cimetière : j’active un contre : Illusion Des Ténèbres ; si un de mes monstres ténèbres est ciblé par un effet, je l’annule et je détruis cette carte ! Dit adieu à ton dragon ! Celui-ci vola en éclat. Pendant une fraction de secondes, j’avais cru que nous allions gagner…En voyant cela, la détermination de Drago fut brisée en même temps que son monstre et il posa un genou à terre. -Je…Je termine mon tour… -Tu es bien présomptueux Drago ; repris Gariatron. De simples monstres ne peuvent rien face à moi ! De simples monstres…mais voilà la solution ! Il allait falloir que je fasse appel à des créatures supérieures à de simples monstres, et j’en avais justement un sous la main. La prochaine pioche serait décisive… -Ne crie pas victoire trop vite l’affreux, je suis encore là ! Et c’est mon tour ! Parfait, elle était là, j’allais pouvoir amocher sérieusement ce dragon, le reste reviendrait à Drago… -Je vais moi aussi activer Monster Reborn pour faire revenir Aile Noire – Vent d'Argent le Suprême.J’active ensuite descente aile noire : grâce à elle, comme je contrôle Aile Noire – Vent d'Argent le Suprême, je peux invoquer depuis mon extra deck Aile Noire – Arsenal Aérien, et Aile Noire – Maître Des Armures va venir nous rejoindre également ! Mon monstre se transforma en comète rouge qui monta dans le ciel avant d’exploser en trois étoiles filantes distinctes. Mes trois monstres réapparurent dans les flammes. Tout était en place. -Ces monstres stupides n’ont pas assez de points d’attaque pour me faire de mal… -Eux non, mais pas si je fais ceci : je recouvre mes trois monstres synchro pour ouvrir le réseau recouvrement ! -Mais…ils sont de niveaux différents ! Hurla Gariatron. -Exactement, c’est pourquoi je peux invoquer ce monstre : Déesse des flammes immortelle, rejoins moi dans cette bataille et rallume la flamme du combat qui brulait en nous pour porter à notre ennemi le coup fatal :Nout, Déesse créatrice des cieux ! Une explosion de lumière se fit haut dans le ciel, et quelques secondes après, un phénix majestueux descendit sur le terrain. Je crus que Gariatron allait devenir fou en la voyant, ses yeux sortaient presque de ses orbites, tandis que le dragon rugissait furieusement. La carte donnée par ma mère était réellement scintillante. Je croisai son regard, il voulait tout dire. Je hochai la tête en signe de réponse. Il ne me restait plus qu’une chose à faire avant de confier la suite à Drago… -J’active la carte que j’aie posée au tour précédent : Hommage Torrentiel, tous les monstres sur nos deux terrains vont être détruits ici et maintenant… -C’est hors de question, depuis ma main, je riposte avec Démon galactique Aron : grâce à elle, je me sauve de la destruction, mais ton monstre cependant… -Va rester un peu avec nous ; rétorquai-je. Il me suffit de détacher un matériel xyz pour annuler sa destruction, mais ce n’est pas tout, tu prends également 3000 points de dommage ! Alors que mon monstre commençait déjà à tomber en cendre, il se reforma sous nos yeux dans une explosion d’énergie qui souffla à nouveau Gariatron derrière un épais nuage de fumée. Gariatron : 1300 – Drago : 500 – Darksky : 1000. -Je vais laisser un dernier cadeau à Drago, j’active Permutation de Créature – je me tournai vers lui – Voila, elle est à toi, utilise là pour gagner ! Drago ne répondit rien, il était toujours aussi mal en point. Je récupérai cependant son gantelet lanceur. Je savais qu’il ne servirait à rien face à la capacité du dragon. Mais Drago était intouchable désormais, si Gariatron tentais de le détruire, il périrait également par l’effet de Nout. J’avais fait ce que je devais faire, perdre ce duel ne me dérangeait pas si cela nous permettait de vaincre Gariatron. -Tu perds une bataille mais pas la guerre ? Me dit soudainement Luna que j’avais totalement oubliée. Hélios était comme toi durant la grande guerre contre Diabound, il voyait ses défenses tomber une à une, Tefnuit, Su, Nebteth, Asar, et même Atum, mais jamais il n’a renoncé, il s’est battu jusqu’au bout. -Oui, je ne peux pas le vaincre moi-même, mais je ne veux surtout pas que Drago soit vaincu. Après tout, il est le héros de la prophétie, il doit gagner. -Non ; répondit gravement Luna. Une prophétie ne peut en rien influencer le court des choses. C’est toi, ainsi que cette brave Angéla qui avez fait de lui un héros, mais en aucun cas, il n’était prédestiné à l’être. -Je vois ; répondis-je. Dans ce cas-là, je suis heureux d’avoir pu l’aider, même si je doute que devenir un héros fut son but premier au début de toute cette histoire. -Tout comme Hélios ; dit-elle joyeusement. Une pensée me traversa alors l’esprit. -Mais…si gariatron est détruit…cela ne risque pas… -Il y a des chances ; répondit Luna. Mais, je pense que c’est ce qu’il aurait voulu. Je parle bien entendu de mon frère avant qu’il ne soit corrompu par les ténèbres, s’il devait se sacrifié pour le bien du royaume, alors il le ferait, n’ait donc aucune inquiétude à ce sujet. Nous fûmes interrompus par le rugissement de Gariatron qui émergeait à nouveau des ténèbres, toujours plus furieux. -Puisque tu veux tellement disparaitre Darksky, je ne vais pas te faire de cadeau ! Non seulement tous les monstres sur le terrain sont lock, mais en plus, en réduisant à nouveau mon niveau, je détruis tes dernière défenses ! Prépare-toi à mourir, Eradication totale ! Je vis les flammes de Gariatron détruire le gantelet lanceur. Je savais que j’étais le prochain, mais cela ne me faisait pas peur, je savais que je laissais un espoir derrière moi. Je regardai une dernière fois Luna, qui me sourit simplement. Je me tournai alors vers Laura. Elle était peut-être mon seul regret, avec Marie. J’aurai tant voulu retrouver celle que j’avais toujours aimé…Cela m’arracha une larme. Je m’apprêtais à recevoir l’attaque quand… -Désolée mon brave Darksky, mais ta mort sera pour une prochaine fois ; dit Luna en s’interposant. -Que fais-tu ? Lui criai-je désorienté. Tu vas être… -Blessée ? Tuée ? Qu’importe, cela fait déjà une éternité que je ne suis plus de ce monde. Mais toi, tu peux encore y passer du temps ; répliqua-t-elle en tournant son regard vers Laura. Sur-ce, à plus ! J’ai été ravie de te connaitre. Il me fit un clin d’œil avant de disparaitre dans les flammes. Mais, l’attaque était si puissante que le bouclier de Luna qui ne suffit pas à l’arrêter et elle parvint jusqu’à moi. Lorsqu’elle me toucha, je fus projeté à l’autre bout de la pièce. Je pus voir cependant Marie se précipiter vers moi avant de sombrer.
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