[ Fic YGO ] La Ténébreuse Lumière [ Chapitre 25 ! ]

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Monkeydfaust

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Envoyé par Monkeydfaust le Vendredi 30 Avril 2010 à 22:02


Salut Jango !

Bon je serais de l'avis de mes prédécésseurs en disant que je m'attendais à ce que Peter gagne, même si pour le premier on disait qu'il était normal de voir un "ancient" battre la nouvelle venue, là on peut dire que dans le caractère de Peter il était impensable de le voir perdre et que bizarrement il est moins choquant que Lilly qu'il gagne (est-ce parce qu'il jouait contre une femme, et que notre réfléxion un peu machiste nous fait penser dans ce sens?).

Enfin bref bon duel, gagner dans la douleur par Peter, je trouve moi aussi qu'il se débarasse un peu trop failement de la carte piège continue, mais bon c'est négligeable ^^. Par contre au niveau des sentiments que tu as fait passer au lecteur c'était pas mal, vraiment pas mal, on ressent bien le moment de doute de Peter, et la pensée du conseil de Les Toits était bien amené et surtout au bon moment, toute la réfléxion de Peter amène vraiment le lecteur à se poser des questions quand à sa détermination, d'ailleurs cette question est toujours présente à la fin du chapitre, car comme tu l'a souligné ce n'est pas pour rejoindre l'organisation qu'il a gagné mais plus parce qu'il est de nature fière. Donc la question que l'on peut se poser c'est comment va évoluer son envie de combatre l'Eglise, je parie d'ailleurs pour un retournement de situation du genre que Peter rejoindra l'Eglise, mais je m'avance sans doute un peu trop là ^^.

Bon je ferais un petit commentaire sur la musique, je souhaite moi aussi tester le concept, donc je m'y suis un peu attardé. En ce qui concerne ton fond sonore, je n'ai pas trouvé qu'il allait bien pour une raison, c'est que ton fond sonore ne correspond qu'à une seule situation dans le duel, mais que dans ce dernier les duellistes traverse plusieurs états du coup il y a des moments où la musique ne colle plus du tout, je pense qu'il faudrait peut-être mettre plusieurs musique plutôt qu'une seul. Après ce n'est que mon avis, mais c'est bien d'essayer, de toute façon la fan-fic c'est un comme les maths, c'est en essayant que l'on abouttit, je suis sur que tu vas finir par trouver le truc, d'ici là essaye ^^.
Voilà sur ce, bonne soirée à toi .

___________________

Ma Fic - Se venger des Ténèbres (Et oui ! Un petit coup de pub ne peut pas faire de mal ) Et ma fic mono-duel: Jaden Yuki VS Crow Hogan

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Sebphiroth

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Envoyé par Sebphiroth le Lundi 03 Mai 2010 à 21:07


Jango !

Bon, visiblement, tout le monde savait ce qui allait se passer... Zut alors ! Ce duel ne restera pas dans les annales, surtout au vu de la destruction de Rivalry of Warlords... Enfin bon, y'en a eu d'autres et y'en aura d'autres !

il est moins choquant que Lily qu'il gagne (est-ce parce qu'il jouait contre une femme, et que notre réfléxion un peu machiste nous fait penser dans ce sens?)


Selon moi, oui, tout à fait. D'ailleurs, vous aurez peut-être remarqué que, malgré la morale que je mets dans ces deux chapitres, pour vous et pour moi, jait fait perdre deux filles contre deux garçons. P***** d'éducation à la c** !

Quant à la musique, il semble que ce soit à nouveau raté. Pas grave, je réessaie ! Mais cette fois, il y en a plusieurs ! Aussi, à chaque nouveau lien qui s'affiche, démarrez la nouvelle musique ( en n'oubliant pas d'enlever la précédente ! ) et c'est parti ! Mais attention : quand je dis d'enlever la musique, faites-le !
Vous me direz ce que vous en pensez. J'ai un peu peur que ces manipulations ne cassent le rythme, mais nous verrons.

Bonne lecture !


Chapitre XV : Un nom et un départ.

http://www.youtube.com/watch?v=Ac6qcF3uwLA

Lorsque Peter se réveilla, il était allongé sur son lit, dans la chambre des hommes de l’appartement. Il avait mal à la tête, et resta quelques minutes allongé le temps que cela passe. Il entendait des voix qui provenaient du salon, mais ne distinguait pas les mots ; mais il finit par se décider à se lever, et entra dans le salon.
Aussitôt, il y eut un grand « Aaaaah ! », et il vit que tout le monde sauf Les Toits était présent : Siegfried, Fang, Dario, Maria, Abdel, Camille, Virgil, Dora, et Lily. Dès qu’il aperçut cette dernière, Peter alla vers elle, et la jeune fille l’imita.
« Tu vas bien ? demanda le jeune homme.
- Pas trop mal, répondit-elle. Et toi ? Tu es resté longtemps inconscient…
- Ah bon ? s’étonna Peter. Combien de temps ?
- Cela fait exactement une semaine que tu as fait ton Jeu des Ténèbres, lança Fang d’un ton railleur. Lily, elle, est éveillée depuis quatre jours ! Peter ouvrit de grands yeux.
- Ce… c’est vrai ? Si longtemps ?
- C’est vrai, dit Siegfried en se levant de son fauteuil. La durée de sommeil est variable selon les personnes ; par exemple, Lily est restée endormie durant trois jours, toi sept, Dario était à cinq…
- Quatre et demi ! intervint l’intéressé.
- Oui, quatre et demi… Dora est restée deux jours… Enfin, tu vois, c’est très variable.
- Quel est le temps de sommeil le plus court ? demanda Peter.
- Les Toits a le record, il est resté inconscient deux heures. Je ne pense pas qu’il sera battu, sourit le Numéro Un. Enfin bref. Installez-vous tous. Il est temps d’expliquer certaines choses à nos deux nouveaux membres. »

Chacun se trouva un endroit où s’asseoir, sauf Virgil, qui s’adossa au mur dans un coin. Siegfried était au centre, et Peter et Lily en face de lui.
« Bien, commença le chef. Je vais vous expliquer le fonctionnement de notre organisation.
- Euh… coupa Peter, Lily n’est pas encore au courant ?
- Non, nous voulions vous expliquer à tous les deux en même temps. Alors : pour commencer, vous savez que nous avons tous un numéro, qui nous est associé et qui sert de nom de code lors des discussions par micro. Il n’exprime en rien une hiérarchie, mais est déterminé par l’ordre d’entrée dans le groupe. Voici les numéros, vous devrez les apprendre par cœur : je suis le Numéro Un. Les Toits, Numéro Deux. Maria, Numéro Trois. Dario, Quatre. Fang, Cinq. Dora, Six. Camille, Huit. Abdel, Neuf. Virgil, Onze. Toi, Lily, tu seras le Numéro Douze, et toi, Peter, le Treize. Des questions ?
- Euh, oui, fit Lily. Les Numéros Sept et Dix…
- Ce sont les deux qui ne sont pas parmi nous en ce moment. Nous ne vous donnons pas encore leurs noms pour une raison simple : vous n’en avez pas encore besoin. Et, si vous vous faites prendre par la Lumière avant de les avoir rencontré, vous n’avez aucune chance d’avouer leurs noms. Ca peut paraître un peu superflu, je sais, mais il vaut mieux. Compris ?
- Oui, répondirent Peter et Lily à l’unisson.
- Bien. Pour ce qui concerne la hiérarchie, c’est simple : je suis le chef du groupe. Cela parce que je suis le fondateur, mais j’ai déjà soumis la question aux autres, et tous ont répondu qu’ils n’avaient pas envie de changer », dit Siegfried en prenant les autres à témoin. Tout le monde approuva de la tête, même Lily et Peter qui n’avaient pas envie de se séparer d’un chef aussi sage que celui-ci.
« Cependant, reprit Siegfried, si je venais à être capturé ou à mourir, j’ai désigné quelqu’un pour me remplacer ; et c’est Les Toits. Ce sera à lui que vous devrez vous référer quand je ne serais pas là. » Peter et Lily furent surpris ; ils avaient deviné que le bonhomme était très sage, mais ils avaient du mal à l’imaginer en chef ; ils avaient pensé que ce serait plutôt Maria ou Dario qui auraient eu ce rôle.
« Autrement, reprit le chef, il n’y a pas d’autre hiérarchie que celle décidée pour les missions, et elle change en fonction des missions elles-mêmes. Souvent, c’est le plus âgé qui dirige, mais ça n’est pas toujours vrai. Questions ? » Peter et Lily firent « non » de la tête.

« Bien, continua Siegfried. Ensuite, vous devez savoir que notre groupe, s’il est composé de treize Elus, est un petit peu plus nombreux. En effet, nous avons trois agents, qui ne sont pas des Elus mais qui ont adhéré à notre cause ; pour les raisons déjà citées, vous ne connaîtrez pas leurs noms avant d’être entrés en contact avec eux. Ils ont parmi nous un rôle important de collecte d’informations, et, de plus, ils sont très bons duellistes, comme nous tous. Questions ?
- Oui, fit Peter en levant la main de manière très scolaire ( ce qui fit sourire Camille, car Siegfried n’avait absolument pas la tête d’un professeur ) Pourquoi ne sont-ils pas des Elus ?
- Et bien, expliqua le Numéro Un, c’est un peu compliqué. Si tu veux, les Elus de notre groupe ne sont pas choisis au hasard ; la vérité est que ce sont les Ténèbres qui choisissent, et qui montrent celui qu’il faut recruter à celui qui doit le recruter. Par exemple, il est apparu à Fang qu’elle devait recruter Virgil, à qui il est apparu qu’il devait recruter Lily.
- Je vois… fit Peter. Et ça se passe comment ?
- Aucune importance, puisque nous n’aurons pas de nouveaux membres ; nous resterons à treize Elus. Ne me demande pas pourquoi, ce n’est pas moi qui choisis.
- Bon…
- Ensuite, passons au plus important : notre mission, j’ai nommé : « Stopper la dictature de l’Eglise de la Lumière et ramener les Ténèbres sur la terre ». Et bien, pour être franc, nous n’en sommes encore nulle part. En effet, nous attendions d’être au complet pour commencer à passer à l’action ; c’est pour cela que vous pouvez encore, si vous le voulez, faire votre jogging dans les rues comme Abdel. Cependant, les Elus et agents absents ne le sont pas pour rien. En effet, ils sont parti chercher des informations : New York pour un de nos agents, Paris pour nos agents ( vous n’ignorez pas que ce sont les deux plus grands centres religieux après Neo Domino ). Et notre second Elu est parti glaner des informations au sein du peuple ; il est en ce moment à Tunis. Bref, nous n’en sommes pas encore bien loin, vous le voyez.
- Je vois… fit Lily. Et nous avons un plan pour la suite ?
- Nous déciderons de cela lorsque nous aurons reçu assez d’informations ; nous devons connaître exactement la hiérarchie de l’Eglise, pas celle que vous connaissez tous, mais celle des hautes sphères, ainsi que tous les noms importants. Si nous pouvions également avoir des noms de personnes dissidentes, nous pourrions les rallier à notre cause. Il nous faut savoir quels sont les projets de l’Eglise, et surtout, connaître tout des places fortes que sont Neo Domino, New York et Paris pour savoir comment passer à l’action.
- Et… pour cela…
- Nous avons quelque chose en vue ; en effet, notre Elu qui est actuellement à New York a réussi à apprendre qu’il y aurait bientôt une réunion importante, où seront les plus grands dirigeants religieux d’Amérique. Nous en ignorons le but, mais si elle rassemble autant de personnalités, elle doit être très importante. Nous enverrons deux Numéros pour aider notre membre déjà sur place. Et je m’adresse maintenant à tout le monde, et plus seulement à Lily et Peter : je n’ai pas encore décidé qui seraient ceux qui iront là-bas. Je me prononcerai demain matin, et les deux personnes partiront le surlendemain en avion ; Abdel, tu pourras réserver deux billets d’avion, s’il te plaît ?
- Pas de problème, Sieg.
- Alors c’est d’accord. Des questions ?
- Oui, demanda Lily. On a un nom, exactement ? Je veux dire, notre groupe… » Il y eut un silence.
« Non, fit Siegfried. On n’y a jamais vraiment pensé… »

S’engagea alors une longue discussion sur le nom qu’on devait donner à ce groupe de rébellion. Cela prit un certain temps. Siegfried pensait à : « Organisation Justicière pour la Libération de l’Homme du Joug de la Lumière », mais c’était un peu long. Dario voulait « Ombres de Justice », Maria « Sombras Etrellas »… Personne n’était d’accord. Au bout d’une heure, Lily dit :
« Je pense qu’il faut quelque chose qui marque notre appartenance aux Ténèbres, mais aussi un lien avec la Lumière. La vraie, pas celle de l’Eglise ; celle qui règne en harmonie avec les Ténèbres. Parce que nous ne voulons pas la détruire, mais la rétablir, et aussi parce que cela rassurera les gens lorsqu’ils apprendront notre nom. »
Les discussions reprirent de plus belle, chacun étant d’accord avec cela. Et finalement, il resta un nom, un seul. Chacun l’adopta.
« Vous êtes libres, maintenant, jusqu’à nouvel ordre, dit Siegfried. Mais soyez tous présents demain matin. »
Le Numéro Un se leva, et tous se mirent à discuter. Lily et Peter, eux, se regardèrent. Ils avaient le même sentiment : le groupe n’avait encore rien fait, et il serait difficile de commencer ; mais ce nom qui les réunissait était déjà un pas en avant.

http://www.youtube.com/watch?v=e4iwYgd9N3Y

Siegfried plaça l’échelle et monta sur le toit. Il faisait un temps gris ; de gros nuages parcouraient lentement le ciel, et il y avait un vent froid. Malgré tout cela, le Numéro Un trouva Les Toits assis sur le béton, les pieds pendant dans le vide et les yeux perdus dans le vide. Le chef alla s’asseoir à côté de lui, et, après un instant, demanda :
« Que penses-tu d’eux ?
- Et bien, fit le vieillard de sa voix cristalline, Lily est forte. Elle saura affronter les épreuves à venir. Mais Peter, lui, aura besoin de soutien. Il faut lui donner confiance en lui. Mais je suppose que tu le savais déjà, puisque tu l’as fait combattre Fang…
- Oui, fit Siegfried pensivement, je me doutais qu’il aurait besoin d’une chance de victoire pour se mettre en confiance, et je suis content qu’il ait gagné ; cela l’encouragera pour la suite, même si Fang lui en voudra. Du moins, c’est ce que je pense…
- Oui, tu crois que ça pourrait se passer comme pour Virgil…
- Pas exactement… Lui et Peter sont différents. Virgil a un mental puissant. C’est juste que… voilà… Rien ne s’améliore ?
- Non. J’essaie de lui parler, mais rien n’y fait. Heureusement, il tient bien le coup ; c’est comme tu as dit, il a un esprit fort, et surtout une capacité à encaisser gigantesque.
- C’est étrange… Siegfried se frotta le menton. Il se bat pourtant très bien, surtout compte tenu de son âge… Enfin, je ne suis pas venu pour te parler de ça. Nous avons un nom, maintenant… »

Pendant ce temps, dans l’appartement, chacun vaquait à ses occupations. Camille préparait un gâteau et s’énervait parce qu’elle ne trouvait plus le rhum que Dora était en train de boire en cachette, Dario discutait avec Maria, Abdel se préparait pour son jogging et Fang modifiait son deck. Virgil, lui, était parti sans que personne ne le voie. Lorsque Lily s’en aperçut, elle demanda à Dora où il était.
« Il s’en va comme ça, de temps en temps, répondit la Russe. On ne sait pas pourquoi, mais Les Toits pourrait te le dire, il connaît Virgil mieux que nous.
- Ah, vous ne le connaissez pas très bien…
- C’est quelqu’un de très secret. Il ne parle jamais beaucoup, sauf quand il y est obligé. Tu as dû t’en apercevoir. Et puis, il n’est là que depuis six mois.
- Oui… fit Lily d’un ton pensif. Six mois, vous avez dit ? Et, depuis quand devait-il me recruter ?
- Environ deux mois… »
Lily ne comprenait plus rien. Depuis les récents évènements, elle avait pensé que le fait que Virgil les avait souvent regardés en cachette, Peter et elle, était dû à sa mission de la recruter. Mais seulement, il avait commencé à le faire dès la rentrée, soit environ cinq mois. Ce qui voulait dire qu’il avait passé trois mois à les regarder sans savoir que plus tard il devrait recruter Lily…
« Où est Les Toits ? demanda Lily.
- Où veux-tu qu’il soit ? répondit Dora en haussant les épaules. Sur le toit ! Mais il est avec Siegfried, alors il ne vaut mieux pas le déranger. »

http://www.youtube.com/watch?v=lxRIxovS7nQ

Alors que Lily et Dora avaient cette discussion, Peter était dans sa chambre, et écrivait. C’était une lettre à ses parents qu’il préparait. Il savait qu’à présent il ne les reverrait peut-être jamais, et il tenait à leur écrire une dernière fois. Alors que son stylo parcourait le papier, il avait envie de pleurer ; mais il se retenait, car il pensait que ne pas pleurer signifiait être fort, et n’avait aucune idée de l’erreur dans laquelle il était.
Il avait du mal à écrire, les mots ne venaient pas. Il n’arrivait pas à se faire à l’idée que c’était la dernière fois qu’il pouvait leur écrire. Mais pourtant… Dès que le groupe passerait à l’action, il serait recherché, et continuer une correspondance mettrait toute sa famille, et celle de Lily, en danger ; ils l’étaient peut-être déjà.
Peter avait toujours été protégé par ses parents. Il était fils unique, et avait toujours eu tout ce qu’il voulait. Cela n’en avait pas fait un enfant gâté, mais il n’avait jamais su se débrouiller par lui-même et faire des efforts. C’était pour cela qu’il lui avait été si difficile de devenir un Elu, non pas à cause de la douleur comme Lily, mais à cause de la peur. Et il savait que son avenir n’était plus fait que de défis et de batailles, réelles ou intérieures ; de plus, s’il se sentait prêt à tout affronter, il savait qu’il en serait différemment une fois sur le terrain. Aussi se préparait-il mentalement, et commençait à rompre avec sa famille, pour avoir moins à perdre.
Une fois sa lettre terminée, il la relut une dernière fois.

Mes chers parents,
Cette lettre sera sans doute la dernière que vous aurez de moi. Récemment, ma vie a pris un tournant que je n’attendais pas, et il me sera impossible de vous écrire à nouveau ; mais peut-être aurez-vous malgré tout des nouvelles de moi.
Lily m’a accompagné dans ce tournant ; on pourrait même dire qu’elle m’y a entraîné. J’ignore si elle écrira à sa famille, mais si non, sachez qu’elle va bien et que nous sommes ensemble, en bonne compagnie.
Une compagnie qui vous déplairait peut-être, d’ailleurs. Après tout, nous avons un but qui paraîtrait impossible et sacrilège aux quatre vingt dix-neuf pour cent de la population, mais si vous avez des nouvelles de moi, j’espère que vous me comprendrez.
Ma lettre est un peu obscure, c’est vrai. Mais c’est la dernière, et j’y glisse un message d’adieu. Soyez certains que je vous aime de tout mon cœur, et que quoiqu’il arrive, jamais je ne vous oublierais.
Maman, Papa, et tout le monde,
Adieu.
Peter.

Une larme glissa le long de la joue du jeune homme. D’un revers, il l’effaça, glissa la lettre dans une enveloppe, et descendit silencieusement dans la rue la poster.

http://www.youtube.com/watch?v=Ac6qcF3uwLA

Lily, elle, ne pensait pas au passé. Elle ne voyait devant elle qu’un avenir certes ardu, mais juste. Elle savait que les choses seraient difficiles, et ne pensait ni à ses pertes présentes, ni à ses pertes à venir, à supposer qu’il y en aurait. Car elle était déjà entièrement dans son rôle, et se trouvait très à l’aise avec les membres du groupe. Elle faisait connaissance déjà depuis son réveil, et continuait. Lorsque Peter revint, elle commença à vouloir l’accompagner pour le mettre en confiance, mais le jeune homme n’en avait pas besoin ; car il avait toujours été à l’aise avec les autres.
Ils passèrent la journée dans l’appartement, à discuter et jouer aux cartes. Les membres les plus anciens faisaient connaissance avec Peter et Lily, et comme les deux étaient très sympathiques, ils furent aimés de tout le monde. Siegfried et Les Toits redescendirent pour le déjeuner, puis remontèrent.
Personne ne vit Virgil de la journée ; Abdel n’avait pas vu sa D-Wheel, et pensait donc qu’il était parti en moto faire un tour. Mais personne ne s’inquiétait d’un danger immédiat pour le jeune homme, car ce n’était pas sa première escapade ; cependant quand on parlait de lui, chacun paraissait soucieux. Lily s’en aperçut, et, suivant le conseil de Dora, demanda des informations à Les Toits à midi. Le vieillard resta très évasif :
« Virgil est quelqu’un de très solitaire, disait-il de sa voix fluette. Ne lui demandez pas ce qu’il fait, il ne vous répondra pas ; je le sais, j’ai essayé. Si je devais vous donner un conseil à ce sujet, ce serait d’éviter de vous en occuper ; ce sont ses affaires, pas les vôtres. » Et Peter approuva. Ne prenez jamais à la légère les conseils de Les Toits, avait dit Siegfried.

A la fin de la journée, lorsque Camille appela tout le monde pour le dîner, Virgil réapparut aussi discrètement qu’il avait disparu. Personne ne lui demanda quoi que ce soit ; chacun était habitué à ses escapades, et le respectait. Cependant, Lily vit que Les Toits lui parlait souvent, ses paroles noyées dans le brouhaha du repas, et ses mots restaient le plus souvent sans réponses.
Siegfried et Les Toits ne remontèrent pas sur le toit après le dîner ; chacun en déduit donc que le Numéro Un avait, avec les conseils de son second, prit sa décision. Peter et Lily se couchèrent en se demandant s’ils seraient envoyés à New York, et ne s’endormirent que tard dans la nuit. Abdel avait réservé deux billets d’avion pour le surlendemain, sans préciser de nom ; et les Numéros Douze et Treize n’étaient pas les seuls à attendre avec impatience le lendemain matin.

Tout le monde eut le sommeil léger, et c’est ainsi que tous se réveillèrent dès le premier sermon des haut-parleurs, qu’on entendait pourtant pas bien, dû à la hauteur de l’appartement. Chacun se leva plus vite que d’habitude, sans même s’en rendre compte, et tous se retrouvèrent bientôt à la table, sauf Les Toits et Siegfried. Ils mangèrent en silence au début, puis Peter dit timidement :
« Vous croyez que c’est qui qui va partir ? » Il y eut un temps, et chacun se mit à donner son avis ; ils tentaient de le cacher, mais tous espéraient être choisis. Une fois encore, seul Virgil se taisait.
Une heure plus tard, Siegfried entra, et s’étonna de voir tout le monde levé de si bon matin ; ordinairement, il était dans les premiers à se lever.
« Et bien, vous avez mangé du lion, ce matin ? » s’étonna-t-il lorsque tous le pressèrent de révéler sa décision. Mais le Numéro Un ne se laissa pas attendrir, et laissa ses amis sur les nerfs tout le temps de son petit-déjeuner ; Lily pensa qu’il devait bien s’amuser, malgré le sérieux du sujet. Puis, lorsque l’Allemand eut enfin fini, il soupira de satiété, s’étira, et dit :
« Bon, je vais vous dire qui j’ai choisi pour aller à New York… » Instinctivement, chacun s’avança un peu sur la table. Mais Siegfried ne riait plus.
« Avant tout, commença-t-il, vous devez être conscient d’une chose : nous sommes des débutants. Jamais aucun de nous n’a réellement attaqué l’Eglise, et aucun ne sait donc comment réagir face à telle ou telle situation. Et même si vous serez trois, même si ce n’est qu’une mission d’espionnage, vous devrez l’effectuer dans un lieu très important et donc très protégé. Il y a beaucoup de risques, et si vous ne vous sentez pas prêts, dites-le moi, je changerais. Il n’y a pas de honte.
- Nous sommes tous prêts, Sieg, intervint Abdel. Tu le sais, je te l’ai déjà dit hier !
- Je le sais, je le sais. Mais il est important que chacun s’en rende bien compte. Vous êtes donc prêts ?
- Oui, on l’est, dirent-ils tous.
- Très bien. Donc, les deux personnes qui iront rejoindre l’Elu à New York sont Maria…
- Youhouuu ! s’écria l’Argentine.
- … et Virgil. » Le jeune homme fronça les sourcils, mais n’eut pas plus de réaction.
« Vous êtes donc prêts à agir ?
- Tout à fait prête, dit joyeusement Maria.
- Oui, marmonna Virgil.
- Très bien. Ce sera Maria qui commandera. L’avion part demain. Fin de la réunion. »

Maria était très heureuse de partir en mission. C’était une femme d’action, qui aimait le danger ; et elle avait comme Siegfried l’âme d’un chef. Lorsque les première missions avaient été ordonnées, et que c’avaient été les trois agents et deux autres Elus qui avaient été choisis, elle avait été fortement déçue ; mais aujourd’hui, elle avait une occasion de s’amuser et de faire ses preuves à la fois : elle comptait bien ne pas manquer sa chance ! Aussi prépara-t-elle ses affaires rapidement, et passa le reste de la journée à s’informer sur New York ( ce qui ne fut pas très fructueux, car seul Dario y avait été, et très peu de temps ).
Virgil, lui, ne semblait pas affecté par la nouvelle. Il ne se réjouissait ni ne se lamentait : il s’était assis dans un fauteuil, et ne bougeait pas, alors que tous les autres s’affairaient. Mais, à un moment, alors que tous étaient trop occupés pour l’entendre, il se leva, s’approcha de Siegfried, et lui dit :
« Siegfried, je peux vous parler.
- Bien sûr », répondit le Numéro Un d’un air grave.

http://www.youtube.com/watch?v=V5Z_bbBXxm8&feature=related

Ils sortirent de l’appartement, et prirent l’ascenseur pour se retrouver dans la rue. De là, ils marchèrent un peu, toujours sans rien dire, et entrèrent dans un café qu’ils connaissaient, saluant machinalement un prêtre qui en sortait d’un « Antur » vague. Là, Siegfried demanda une table isolée, et le barman les mena à une petite salle étroite, où était placée une table, et d’où aucun son ne pouvait sortir. Siegfried commanda une bière, Virgil de l’eau, et en attendant d’être servis, ils firent une rapide prière à la Lumière sur le petit autel ; la chose était obligatoire avant de consommer. Quand ils furent servis, Virgil referma soigneusement la porte, et prit la parole.
« Siegfried, je peux le faire seul.
- Je sais ce que tu penses, mais…
- Non, vous ne le savez pas. Je n’ai pas besoin de Maria. Je me débrouillerais très bien avec Anton, et même sans lui !
- Virgil, tu…
- Vous savez, chef, que je dis la vérité ! » Siegfried se frotta les yeux, puis sirota un peu de bière. Il semblait chercher ses mots.
« Virgil… Je sais que tu… Enfin, je sais très bien que tu n’aimes pas la compagnie. Et c’est entre autres pour ça que je t’ai choisi pour cette mission : agir avec des coéquipiers t’habitueras pour la suite, même si tu n’aimes pas ça.
- Mais je le ferais très bien tout seul !
- Non. Tu ignores tout ce qui peut se passer là-bas. Vous pouvez être repérés, arrêtés, soumis à la Question par l’Inquisition. Et là, c’est le plus grave, mais vous pouvez être agressés, avoir un accident, et même là tu ne devras pas être seul. De plus, si tu dois te battre, tu ne seras pas de taille face aux Hauts Prêtres.
- Je suis plus fort que ce que vous croyez.
- Non, Virgil, je connais ta force, et elle est grande. Mais je connais aussi ton âge, et je sais que ta force est limitée par ton âge et ton manque d’expérience. Tu ne tiendras jamais face à un Haut Prêtre. » Virgil eut un silence, et ils burent tous les deux.
« Que ferez-vous, pendant que nous serons là-bas ?
- Nous commencerons à étudier la hiérarchie de l’Eglise, ses institutions et lieux de pouvoir ; pour cela, nous espionnerons. Mais ici aussi, les missions se feront par deux ou plus.
- Je vois… soupira Virgil.
- Libre à toi de rester ici. Mais Je ne sais pas si ça te plaira plus. » Un silence. Puis Virgil prit une grande inspiration, et dit :
« C’est bon, je part avec eux. J’espère juste…
- … qu’il ne te gêneront pas ?
- Non. L’inverse. »
Siegfried et Virgil restèrent une heure encore dans cette salle insonorisée avant de quitter le bar, à parler.

http://www.youtube.com/watch?v=1yQ9x_iVUSQ&feature=PlayList&p=A37E0A5752B870D0&playnext_from=PL&playnext=1&index=1

Le lendemain, tous allèrent à l’aéroport à cinq heures du matin ; Maria et Virgil enregistrèrent leurs bagages, et mirent leurs D-Wheels dans les compartiments prévus. Et vint le temps des au revoir.
Maria, très joyeuse, embrassa tout le monde ; Peter, lui, fit un simple et vague signe de la main. Mais, alors que personne ne le regardait, Les Toits vint le serrer contre lui, et chuchota quelque chose de sa voix fluette. Le jeune homme ne répondit pas.
Et, alors que venaient les derniers instants, Siegfried se plaça au centre du groupe, et dit :
« Mes amis, voici un départ pour nous, pour les Ténèbres et pour notre organisation… la Ténébreuse Lumière ! »


Et voilà ! J'espère que ça vous a plu !

Comme vous l'avez vu, j'ai mis beaucoup de musiques, et j'espère avoir beaucoup de commentaires à ce sujet pour pouvoir améliorer ! Merci d'avance !


___________________

- Un vaisseau de fantômes gréé d'algues marines ! Une chose engloutie qui jamais n'aurait dû revoir la face du soleil ! Sur son pont limoneux, un nautonier à l'orbite putride attend de nous entraîner vers les profondeurs sépulcrales où se lamente le choeur sans voix des noyés boursouflés par les miasmes de l'onde amère !
- Vous... vous dites ça pour plaisanter ?

Dark-burnor

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Envoyé par Dark-burnor le Samedi 08 Mai 2010 à 11:25


Pas mal comme chapitre, mais il y a une truc que je voudrais éclaircir et que je n'ai pas eu le temps de mettre en coms : J'ai remarqué que l'archétype de monstres de Lily (sauf si tu m'arrêtes) est totalement inconnu.

Comptes-tu donner une place plus importante à ce personnage par la suite?


Sebphiroth

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Envoyé par Sebphiroth le Samedi 08 Mai 2010 à 11:45


Jango !

Bah ça alors, il n'y a eu quasiment aucun commentaire ! C'est bien la première fois ! Le seul qu'il y a eu a été posté quelques minutes avant que je ne poste le nouveau chapitre ^^ Faut croire que le XV est pas terrible ; il y a pourtant beaucoup de révélations dedans. Mais enfin, on ne fait pas toujours de bons trucs.

l'archétype de monstres de Lily est totalement inconnu


Et bien, comme dit dans de vieux coms, il est possible que je joue sur la manière d'obtention des cartes plus tard, mais ce n'est pas encore en vue. Aussi, pour l'instant, il faut se contenter d'accepter, comme on accepte que personne ne connaisse les cartes des autres dans l'anime !

Comptes-tu donner une place plus importante à ce personnage par la suite?


Je n'ai pas toute l'histoire en tête, car j'écris au fur et à mesure. Cependant, je prévois certaines scènes principales ; je pour l'instant, je peux te dire que je ne prévois pas de donner une importance supérieure à Lily. Pour moi, elle sera un personnage au peu en retrait par rapport à d'autres ; ce qui ne veut pas dire qu'elle tombera dans le personnage secondaire. Pour l'instant, j'envisage de donner plus d'importance à des personnages comme Dario, Virgil, Abdel... Mais je le répète, cela peut changer.

Et maintenant, le Chapitre XVI ! Pas de musique cette fois, mais un nouveau personnage qui se dévoile ! J'espère que vous apprécierez plus ce chapitre que le précédent ; sinon, j'espère que vous m'expliquerez pourquoi, afin que je puisse m'améliorer ! Et, s'il y a des commentaires, j'aimerai que vous me disiez ce qu'a donné la musique pour la chapitre précédent...
Merci !


Chapitre XVI : Le début d’une mission

Le voyage se passa bien, quoiqu’il fût assez ennuyant. Car la proximité de nombreuses autres personnes rendaient toute discussion à propos de leur mission impossible pour Maria et Virgil ; de plus, le mutisme habituel de ce dernier n’améliorait pas les choses. Maria tenta bien quelques débuts de discussion, mais rien à faire, Virgil n’aimait pas discuter banalités. Aussi dut-elle se rabattre sur les distractions proposées à bord : des films et des jeux. Malheureusement, tous avaient lien avec la Lumière. Les films retraçaient le parcours des anciens héros de la Lumière, comme Muto Yugi ou Fudo Yusei, et la plupart des jeux permettaient d’incarner ces mêmes personnages, se battant contre des Elus des Ténèbres, tous laids, brutaux et vicieux. De plus, ils n’avaient pas emmené de livres, car ils n’en possédaient pas. Non pas qu’ils n’aimaient pas lire, mais tous les livres traitant de près ou de loin de la Lumière, ils les avaient abandonnés. Cela manquera beaucoup à Lily, pensa Maria, à qui la jeune fille avait confié son goût pour la lecture.
Le voyage fut donc très long : huit heures d’avion, sans lire ni jouer. Maria finit par se rabattre sur un film, mais elle ne parvint pas à déterminer si elle préférait s’ennuyer sans film ou s’énerver à cause du film et de sa volonté d’endoctrinement. Au final, dans les deux dernières heures du voyage, elle discuta avec son autre voisin. Virgil, lui, passa la plupart du temps les yeux perdus dans les nuages : il était côté hublot. Autrement, quand il avait mal aux yeux, il regardait fixement le siège devant lui, l’air pensif.
A l’arrivée à l’aéroport, il n’y eut pas de problèmes ; après tout, ils n’étaient pour les autorités que des touristes venant admirer la ville, et d’ailleurs Maria comptait bien le faire en plus de sa mission : elle avait vu des photos de New York, et trouvait cela splendide. Comme nous le verrons après, elle fut très déçue.

Lorsqu’ils eurent repris leurs bagages, ils virent un homme qui tenait une pancarte portant le nom de Maria Lopez ; ou, plus précisément, ils virent la pancarte dépasser d’une foule de personnes qui avaient des panneaux semblables. Celui qui désirait les voir était noyé dedans. Maria et Virgil s’approchèrent, et alors émergea un visage qu’ils connaissaient bien.
« Anton, dit Maria, contente de te revoir ! Ca va ?
- Ca va très bien, et toi ? dit Anton avec un affreux accent américain.
- Tranquillement. Le voyage a été long, mais nous sommes arrivés sans problèmes.
- Nous ? fit l’homme. Tu es venue avec qui ? » Il n’avait pas vu Virgil, qui était resté en arrière ; mais, regardant autour de Maria, il l’aperçut et grimaça.
« Ah, dit-il. Bon. On fera avec. Vous venez, on va prendre vos D-Wheel… »
Maria et Virgil suivirent alors Anton. Celui-ci était quelqu’un de physiquement assez ingrat ; mais la faute n’était que la sienne. En effet, s’il avait sans doute été beau dans sa jeunesse, la cinquantaine ne lui avait pas réussi : il dépassait maintenant les quatre-vingt-dix kilos pour un mètre soixante-dix, et autant vous dire qu’il n’y avait pas un gros pourcentage de muscle là-dedans. Résultat : Anton était gros, et chez lui la graisse se logeait facilement dans le cou, ce qui faisait qu’il avait une nuque très épaisse pour un corps certes gros, mais pas proportionnellement. Imaginez-vous quelqu’un de très gros, mais avec un cou encore plus épais que ce qu’il devrait être au regard de son rapport taille/poids, et vous aurez une belle esquisse d’Anton. De plus, le visage n’était pas arrangeant : le cheveu rare, le front moite, en permanence plissé par les rides de graisse, des yeux qui louchaient un peu, un double menton… Les vêtements arrangeaient ce portrait : la chemise hawaïenne laissait dépasser un peu de bedaine que le bermuda militaire faisait ressortir de sa ceinture trop serrée ( il était tout simplement trop petit ).
Anton n’était pas non plus la personne la plus facile de l’organisation. Numéro Sept, il s’était dès son arrivée fermement opposé à la présence de jeunes personnes dans le groupe, ce qui avait beaucoup fâché Fang, et n’avait pas facilité l’arrivée de Virgil ; l’Américain avait pour cela deux prétextes, qui étaient en premier lieu l’idée que les jeunes ne devraient pas participer à une tâche aussi dangereuse, et ensuite que leur inexpérience gênerait l’action du groupe. Il s’était ainsi violemment disputé avec Fang, dont la fierté n’avait fait qu’un tour, et Siegfried et Les Toits avaient dû unir leurs arguments pour faire accepter Virgil ; celui-ci, d’ailleurs, évitait la compagnie d’Anton encore plus que celle des autres.
Même si le premier argument qu’il avait avancé était la sécurité des jeunes personnes, tous savaient qu’Anton pensait d’abord à l’efficacité et à la réussite de la Ténébreuse Lumière. Mais personne ne lui en voulait de penser comme ça, même si cela pouvait donner lieu à des disputes ; car Anton avait été banquier, et avait donc une logique de rendement. Pour lui, l’inexpérience était synonyme d’inefficacité, et donc de non-rentabilité des efforts fournis pas l’organisation. Il pensait bien sûr à sa mission, mais sa façon d’en voir les moyens était loin de plaire à tout le monde. Cependant, tous écoutaient ses arguments avec attention quand il donnait son avis, car il était souvent, en dehors des questions de choix de personnes, de bon conseil.

« Alors, Maria, fit l’Américain alors qu’ils se dirigeaient vers les garages, vous avez recruté les deux derniers membres, il paraît ?
- Oui, c’est vrai. Siegfried t’en a parlé au téléphone ?
- Il m’a annoncé ça, mais ne m’a rien dit à leur propos.
- Et bien… » Maria hésita un instant.
« Le Numéro Douze, commença-t-elle, se nomme Lily. C’est une jeune fille très douée, et elle a vite compris les causes de notre groupe ; elle y adhère complètement.
- Quel âge a-t-elle ?
- Euh… Dix-neuf ans…
- Rah, grogna Anton en secouant la tête, et par la même occasion ses mentons, Siegfried est vraiment inconscient… Se rend-il seulement compte qu’il met cette jeune fille en danger ?
- Elle a été désignée par les Ténèbres, Anton.
- Personne n’est infaillible.
- Si tu veux… » Maria savait que ce débat était sans fin car Anton ne changerait pas d’avis. Elle espérait juste qu’il oublierait de demander…
« Et le second ? » Raté. Elle devait répondre, et donc dévoiler l’âge de Peter.
« Il se nomme Peter Sciabola. Il est très doué mais a du mal à s’affirmer ; de plus, il est peureux. Je pense qu’il aura besoin de toute l’aide de Lily pour surmonter ça.
- Ils se connaissaient ?
- Oui, ils étaient ensemble à l’Université…
- Alors il a le même âge, hein ? » Cette fois, Anton s’énervait vraiment, et commençait à devenir rouge.
« C’est inadmissible qu’on accepte cela ! Siegfried devrait…
- Anton, baisse le ton, nous…
- … devrait intervenir pour que l’on cesse de recruter…
- Anton !
- … des personnes aussi jeunes ! D’ailleurs je vais…
- ANTON ! » L’Américain s’arrêta aussitôt, car Maria le foudroyait des yeux, et il savait d’expérience que, si elle se fâchait moins souvent que Fang, elle était aussi redoutable.
« Ne parles pas si fort, ok ? Et si tu n’es pas content, gardes-le pour toi, car de toutes façons c’est fait. De toute façon, tu t’apercevras que ces deux jeunes gens ont un très grand potentiel.
- Mouais… I’ll talk to Siegfried, he must…
- C’est ça, mais pour l’instant il n’est pas là »
C’était une habitude chez Anton que de laisser échapper quelques mots de sa langue natale, malgré le fait que, dans l’organisation, tous parlaient la japonais, langue mondiale.

Le trio arriva bientôt en vue des garages, et Maria et Virgil demandèrent à entrer pour prendre leurs D-Wheel. L’agent vérifia leurs noms et leur demanda leurs decks ; mais naturellement nos deux héros avaient toujours sur eux un deck banal, qu’ils présentaient à qui voulait le voir et avec lequel ils jouaient lorsqu’ils le devaient. Cette précaution était nécessaire, non seulement pour ne pas faire voir certaines de leurs cartes, qui étaient interdites ou suspectes, mais aussi pour limiter leurs forces lors des duels habituels, afin de ne pas trop se faire connaître.
L’agent les laissa passer, et bientôt Maria et Virgil sortirent de l’aéroport avec leurs véhicules. Comme nous l’avons déjà vu, la D-Wheel de Virgil était noire et rouge ; elle avait la forme d’une moto classique, mais plus large, et avec deux ailerons plats et horizontaux sur les côtés. Son casque, lui, était dans les mêmes teintes, et portait deux ailettes vers l’arrière, qui augmentaient l’aspect fin et long du couvre-chef.
La D-Wheel de Maria était plutôt simple dans sa conception : elle était faite de métal même pas verni, un acier qui ne rouillait pas. Elle n’avait presque aucun ornement, mais quelqu’un qui avait un œil fin pouvait voir que le bas de la carrosserie, c’est-à-dire les plaques de droite et de gauche des roues, étaient aiguisées. Quand on lui posait la question, Maria répondait que c’était en rapport avec le deck qu’elle présentait, un deck Guerrier tout ce qu’il y avait de plus banal. Son casque, lui, était également de métal brut ; une crête courte était sur le dessus, et en plus de la visière, il portait un protège-mâchoires. Peu sympathique.
Anton alla alors chercher sa propre D-Wheel au parking ; elle était d’un bleu sombre et laqué, et avait à l’arrière trois ailerons ; mais surtout, le siège était bien plus large que la moyenne, de façon à ce que son propriétaire ne s’y sente pas à l’étroit, et avait deux accoudoirs ; celui de gauche portait le Duel Disc, celui de droite était creux et contenait toutes sortes de chips et pâtisseries : personnalisation oblige. Les connaisseurs pouvaient également déceler une suspension plus performante que la moyenne, pour éviter les chocs, et une radio. Bref, Anton aimait son confort.

Les trois Elus démarrèrent bientôt, et Maria et Virgil suivirent leur compagnon. Là, l’Argentine put admirer New York ; malheureusement, elle fut très déçue.
La ville était très peu différente de Neo Domino : des immeubles gris et délabrés, à perte de vue. Les mêmes haut-parleurs hurlaient leurs sempiternels sermons, nasillards. La même odeur d’huile, de pétrole, de nourriture grasse que dans la métropole japonaise. Dans l’ensemble, la ville était la même, dans le même état.
Maria connecta son micro à celui d’Anton, et demanda :
« Anton, on est vraiment à New York ? C’est si différent des photos…
- C’est parce que tu es à Brooklyn, Maria, répondit l’interpellé sur un ton neutre. Toutes les photos montrent Manhattan ; mais cette île, qui est réellement magnifique, est réservée aux religieux… C’est là que se situent tous les centres politiques et religieux, quoique cela soit au final la même chose, et l’entrée est interdite à ceux qui n’y travaillent pas, qui ne sont pas des religieux ou qui n’ont pas d’autorisation. Autrement, Brooklyn est comme tu le vois ; le Queens est un peu mieux, et tu peux t’estimer heureuse de ne pas avoir à loger au Bronx, parce qu’on y serait vraiment en danger…
- Je vois…
- Mais ne t’inquiètes pas, tu verras Manhattan : c’est là que nous allons nous infiltrer pour écouter la grande réunion. »

Après un quart d’heure de route, Anton s’arrêta devant un immeuble qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à ceux d’à côté, sinon qu’il était encore plus miteux.
« C’est ici, dit-il. On va ranger les D-Wheels… » Il ouvrit un garage avec des Han ! de porteur d’eau, et les trois compagnons y rangèrent leurs véhicules. Puis ils entrèrent, et suivirent l’Américain dans l’escalier, montant sept étages de cette façon : il n’y avait pas d’ascenseur, les escaliers étaient mauvais, et les bagages lourds…
« Je me demande comment il fait pour rester si gros s’il doit monter et descendre tout ça tous les jours… » pensa Maria.
Au septième étage, Anton déverrouilla une porte qui grinça, et les fit entrer dans un trois-pièces miteux où ils posèrent leurs valises en soufflant. Puis Anton leur fit la visite : un salon-cuisine, une salle d’eau, et deux chambres. L’une était pour Maria, l’autre pour Virgil et l’Américain. Les deux voyageurs s’installèrent, puis rejoignirent Anton dans le salon ; il les attendait avec des verres de soda.

« Alors, commença Anton. Pour commencer, qu’est-ce que Siegfried vous a dit ?
- Pas grand-chose, expliqua Maria. Seulement qu’il y avait une réunion importante avec plusieurs personnages importants de l’Eglise, et c’est tout.
- Je vois. Je vais donc vous mettre plus au courant. Cette réunion, pour commencer, est secrète ; je n’en ai eu l’information que très difficilement, bien que les rumeurs en parlaient depuis longtemps. But you know what’s this, c’est difficile d’être certain que les bruits soient fondés. Toujours est-il qu’il y aura à cette réunion plusieurs hauts dirigeants de l’Eglise ; je ne connais pas les noms, mais nous les apprendrons. Je sais cependant qu’ils viendront de tous les grands centres religieux, et donc politiques et économiques, du monde : Neo Domino capitale de l’Empire Sino-Japonais, Paris, capitale de la France, et New York, bien sûr, puisque ce sont les trois plus importants. Mais il y aura aussi des représentants des centres secondaires : Beijing, la capitale de l’ancienne Chine, Moscou, Berlin, Sydney… Bref. Il nous faudra bien sûr noter tous leurs noms, retenir tous leurs visages, afin de les connaître et les reconnaître. Mais voici le plus important : le pourquoi de cette réunion. En réalité, il y en a une comme ça tous les ans ; c’est en quelque sorte une réunion-bilan, afin de faire le point sur les progrès de l’Eglise, et sur ses problèmes. Nous devrons retenir leurs difficultés, afin de peut-être s’en servir plus tard ; tout est bon à prendre.
- Je suis d’accord pour l’instant, intervint Maria. Mais ça ne nous dit pas comment on va assister à cette réunion…
- Nous y voilà : l’endroit de cette réunion est évidemment très bien protégé. Mais tout a une faille, et la sienne est la suivante : la magnificence des lieux. En effet, j’ai réussi à apprendre que la salle se présente comme sur ce plan. »
Anton sortit alors une feuille de papier où était griffonnée à la hâte la représentation de haut d’une pièce. Elle se présentait comme un grand carré un peu plus long que large, et donc le côté opposé à l’entrée était en arc de cercle. Au centre, était tracé un large rond, figurant la table de réunion ; longeant les côtés, de petits cercles représentaient des colonnes à la grecque. Mais le plus intéressant était une ligne qui séparait la partie en arc de cercle du reste…
« C’est là le défaut de cette pièce, dit Anton d’un air triomphant avant de siroter son soda. Ce trait, reprit-il, représente une bordure, car le fond de la pièce est en fait une mare, ou, si vous préférez, une pièce d’eau. De l’eau coule en permanence du mur pour figurer une cascade, et le bassin est décoré de quelques rochers et plantes. Mais par où l’eau disparaît-elle ? Là est le défaut de la sécurité : elle ne s’en va pas dans des petites bouches, mais par une seule, qui donne sur une énorme tuyau, lequel, plus loin, attrape les autres canalisations du bâtiment et part dans les égouts ( oui, les prêtres ne réutilisent pas l’eau de la cascade ; ils ont retenu une leçon d’un certain Richelieu ). Notre but sera donc de nous infiltrer dans ce tuyau : il est assez grand pour que trois personnes y tiennent et à l’endroit de la salle de réunion, le niveau de l’eau ne dépasse pas la cheville. Il ne nous restera alors plus qu’à écouter la réunion.
- Et comment entrerons-nous dans ce fameux tuyau ? demanda Virgil.
- Par les égouts ; j’ai également appris l’endroit exact où il débouche.
- Mais, fit Maria curieuse, si j’ai bien compris, ce tuyau collecte l’eau de tous les autres ; ce qui veut dire qu’à son arrivée, c’est-à-dire là où nous entrerons, le niveau sera très haut, et surtout, le courant très fort, à cause des hélices qui accélèrent l’eau… Nous nous ferons broyer, et stopper les pales serait détecté par le système de sûreté…
- C’est exact ; mais une fois par jour, les hélices sont arrêtées durant environ dix minutes, pour je ne sais quel entretien. Une fois par jour. Ce qui signifie que, en dix minutes, nous devrons traverser suffisamment le tuyau pour le plus être soumis au courant lorsque les hélices redémarreront. Puis, nous attendrons la réunion ; nous y assisterons, puis nous attendrons le lendemain pour repartir… »

A cette révélation succéda un petit silence, durant lequel Anton sirota encore du soda. Puis il se leva et alla prendre dans le frigo un paquet de chips au fromage : il laissait le temps à ses deux camarades d’enregistrer l’information et de mesurer les conséquences. Alors Maria prit la parole.
« C’est… très dangereux…
- Effectivement. Mais de ça dépend beaucoup d’informations que nous pourrions mettre des mois à obtenir autrement, voir même ne pas les obtenir. Cependant, si vous avez peur… » Disant cela, il regardait Virgil ; celui-ci s’en aperçut, et fronça les sourcils, se retenant visiblement.
« Je viendrais, dit-il lentement. En revanche, Anton, je ne te conseille pas de nous suivre dans le tuyau : tu ne passerais pas. » L’Américain s’étouffa avec ses chips, et, rouge de colère, s’écria :
« Shut up, gamin ! Tu n’as pas à…
- Silence ! » C’était Maria qui, une fois de plus avait rétabli le calme. Ni Anton ni Virgil ne répondirent, mais ils se regardèrent avec une hostilité visible ; cependant, Anton fut le premier à détourner le regard.
« Bon, reprit Maria. Dans combien de temps est cette réunion ?
- Une semaine, répondit le gros Américain en reprenant des chips. Nous avons le temps de tout planifier. Au fait, Siegfried m’a communiqué la hiérarchie : c’est toi, Maria, qui commande, et je viens ensuite. Et le gamin…
- Je sais, dit l’Argentine. Et je vais d’ailleurs en profiter dès maintenant : je vous interdis de vous disputer. Nous sommes dans la cadre d’une mission importante et l’une des premières du groupe, ok ? Alors si vous commencez à ne pas faciliter notre tâche, nous n’irons pas bien loin. Compris ? »
Un silence approbatif répondit à la jeune femme, qui faisait alors preuve, pour la première fois, de son âme de chef ; cela ne lui déplaisait pas.
« Bon, reprit-elle lentement. Nous avons une semaine pour nous préparer. Il nous faudra, j’imagine, du matériel de plongée, un plan des égouts… De quoi transporter la nourriture, les cartes et de quoi noter sans tout mouiller… Bref, on a une semaine pour se préparer et repérer les lieux. Et, Anton, ces informations, tu les as eu comment ?
- Tu ne sais pas tout ce qu’on peut tirer d’un agent de sécurité qui a des dettes au jeu… répondit Anton en souriant.
- Très bien. Arranges-toi pour l’avoir sous la main toute la semaine, on aura peut-être besoin de lui. Nous irons aussi repérer l’entrée des égouts, voir si c’est facile d’accès… Bref, beaucoup de choses à faire. Nous commencerons dès demain. »
C’est ainsi que commença la première grande opération de la Ténébreuse Lumière…


[ Dernière modification par Sebphiroth le 12 mai 2010 à 14h45 ]

___________________

- Un vaisseau de fantômes gréé d'algues marines ! Une chose engloutie qui jamais n'aurait dû revoir la face du soleil ! Sur son pont limoneux, un nautonier à l'orbite putride attend de nous entraîner vers les profondeurs sépulcrales où se lamente le choeur sans voix des noyés boursouflés par les miasmes de l'onde amère !
- Vous... vous dites ça pour plaisanter ?

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Envoyé par ziggyjunior le Lundi 10 Mai 2010 à 18:06


Salut ! Je ne suis pas très connu sur cette partie du forum, mais étant un grand lecteur IRL, je tiens à te dire que j´ai été très impressionné par ton style et ta façon de ficeler le scénario. Je me suis enfilé tous les chapitres cette après-midi ^^ et j´ai beaucoup apprécié. Alors continue comme ca et j´attend le prochain chapitre avec impatience !

___________________

Noob Power :
Le 26/04/2010, superstar-19 avait dit...
macro pas tré eficace vs enferniter tu rigole ?mdr
tu leur bloque tout le deck si en + tu a des pot de vin face cacher c'est dieu.

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Envoyé par Sebphiroth le Mercredi 12 Mai 2010 à 20:00


Jango !

Merci Ziggyjunior de ton com ! Je suis content que mon histoire te plaise !
Devant l'absence de plus de commentaires, passons directement au chapitre XVII !
Je vous souhaite une bonne lecture !


Chapitre XVII : Green

http://www.youtube.com/watch?v=Ac6qcF3uwLA

Pendant ce temps, les choses avançaient doucement à Neo Domino City. La première chose que faisaient les membres de la Ténébreuse Lumière, c’était recueillir des informations sur la haute hiérarchie de l’Eglise ; car la petite était plus ou moins connue de tous, et Camille la savait par cœur : elle put l’expliquer clairement aux autres.
« La hiérarchie s’établit dans la théorie sur votre dévotion à l’Eglise, expliqua-t-elle lors de son exposé sur le sujet. Plus vous êtes pieux, plus votre grade augmentera. Mais dans les faits, ce sont les plus intelligents et les plus ambitieux qui montent. N’importe qui peut entrer dans les ordres : au départ tout le monde est civil. De là, si vous souhaitez devenir religieux, vous commencez en tant que Main, c’est-à-dire que vous ferez les travaux les plus bas. Vous ne sauterez cette étape que si vous avez des relations. Ce stade chez les Mains est le plus bas : vous êtes un Doigt, comme il y en a beaucoup.
« De là, si votre zèle est repéré, ou si on a besoin de quelqu’un plus haut, vous avez le choix : soit vous restez dans les Mains, avec le rang plus élevé de Paume, soit vous devenez Assistant de Prêtrise. Dans le premier cas, la Paume, vous commandez quelques Doigts, de plus en plus, et coordonnez leurs actions. Si votre talent est remarqué, alors vous avez une chance de devenir un Bras, c’est-à-dire le rang le plus élevé chez les Mains ; cependant, il y a différents rôles parmi les Bras, ainsi qu’une hiérarchie interne, que je ne connais pas.
« Mais si, de Doigt, vous ne voulez pas rester une Main, vous pouvez choisir l’Assistance à la Prêtrise ; c’est-à-dire que vous aidez les prêtres dans leur travail aux églises. On peut vous assigner des églises plus ou moins importantes, selon vous ; mais vous ne servirez jamais dans les plus hauts centres, où seuls les fils de hauts dignitaires sont acceptés. Enfin, si on vous en donne l’occasion, vous pouvez devenir Prêtre ; généralement, à moins que vous ne soyez pistonné, vous commencez par une église de campagne, avec espérance de monter si vous en êtes capables.
« Quand vous devenez un Prêtre important, je suppose qu’on vous met au parfum et vous donne un rôle précis ; je pense qu’il y a encore une hiérarchie parmi les Prêtres, indépendamment de l’importance de votre église, mais je ne la connais pas. Pour cela, nous aurons besoin d’aller chercher l’information à sa source : soit chez un haut prêtre, soit dans leurs fichiers informatiques.
- Je vois… fit Siegfried. A-t-on une chance de tirer quelque chose d’un haut Prêtre ?
- Je ne pense pas. Il y a évidemment des faibles et des idiots dans le haut clergé, tous fils de hauts dignitaires qui ont utilisé le pouvoir de Papa-Maman pour monter ; mais ils sont vite repérés par les forts, les intelligents, et pris en charge : ce qui leur manque d’intelligence, on le comble avec du fanatisme. Aussi, même si on arrive à capturer ou faire chanter un idiot gradé, il ne dira rien, juste parce que le vide de son crâne aura été bourré avec la doctrine de la Lumière.
- Donc…
- Il faut pénétrer leur système informatique. »

C’était facile à dire. Bien qu’Abdel s’y connût assez en informatique pour hacker un peu de temps en temps, il n’avait pas les capacités nécessaires pour passer outre la défense de l’Eglise. Aussi une autre solution fut-elle envisagée.
« Et si nous faisions appel à Green ? » proposa Dario.
Green était un des hackeurs les plus célèbres du monde, grâce à ses capacités hors normes d’une part, et à cause des prix exorbitants qu’il demandait d’autre part. C’était, racontait-on, quelqu’un qui se fichait des doctrines et du monde ; lui seul l’intéressait, lui et son argent. On savait qu’il résidait à Neo Domino ; mais pour le rencontrer, il fallait connaître les bonnes personnes, qui étaient loin d’être les plus respectables. Et pour les connaître, elles, personne ne savait vraiment comment faire. Toujours est-il que ceux qui voulaient hacker telle ou telle société étaient souvent forcés de devenir des habitués des bas-fonds mal famés, cela durant un an ou deux, pour finir par passer un contrat avec Green ; mais elles ne le rencontraient jamais.
L’Eglise, elle, ne s’occupait pas vraiment de lui. Elle le faisait rechercher par la police, pour le principe ; mais elle savait qu’il ne hackerait jamais ses données, car personne ne le lui demanderait : personne ne se révolte contre l’Eglise, même en pensée. Il y adhère, c’est tout.

Au vu de tout cela, on peut comprendre que la proposition de Dario, toute sensée qu’elle fût, était irréalisable : il faudrait, pour cela, passer plusieurs années à fréquenter les quartiers louches, pour au final avoir peut-être une éventuelle chance d’entrevoir une possibilité de possible contrat avec Green, qui serait alors payé au prix fort ? Cela faisait beaucoup de temps passé pour un résultat incertain et de toutes façons trop cher, d’autant plus que pour hacker l’Eglise, il faudrait un homme de confiance, c’est-à-dire quelqu’un qu’on peut rencontrer. Or, personne n’avait jamais vu Green.
http://www.youtube.com/watch?v=pGQ0ZMnZ-T4
Nos héros en étaient donc à commencer de débattre sur un autre moyen, quand Les Toits descendit de son toit. Le vieillard était toujours aussi frêle, et Lily et Peter, pas encore habitués, eurent tous les deux l’impression qu’il tombait plus lentement que normalement, tant son corps si léger semblait prêt à s’envoler au moindre courant d’air.
« Camille, dit le vieil homme d’un air malicieux, il reste de ces cookies que tu as préparé hier ?
- Il en reste deux, on te les a gardé, répondit la jeune femme.
- Merci ! » Et il disparut en riant, de son rire cristallin, dans la cuisine.
« Je disais donc, reprit Fang, que Les Toits avait interrompue, que si nous ne pouvons pas faire appel à Green, nous avons trois solutions : soit nous tentons le coup par nous-mêmes, mais je pense que c’est impossible, nous nous ferions prendre ; soit nous employons un hackeur moins célèbre, donc plus accessible que Green ; soit nous essayons malgré tout de soutirer quelque chose à un Prêtre. Dans tous les cas, Green… » A ce moment-là, Les Toits sortit de la cuisine avec ses deux cookies, et fit d’un air surpris :
« Vous voulez faire appel à Green ?
- On l’a envisagé, pour avoir des informations sur la hiérarchie de l’Eglise, et plus si possible, répondit Dora en buvant un coup. Mais on ne peut pas.
- Et pourquoi, demanda le vieillard, les yeux pétillants de malice.
- Parce qu’il est trop difficile à approcher !
- Mais, si vous voulez, je peux lui parler, moi ! »

Il y eut un long silence effaré. Chacun se demandait si Les Toits blaguait ou s’il était sérieux ; et aucune ride de son visage, même celles de son sourire, ne permettaient de le dire. Enfin, Siegfried prit la parole.
« Tu veux dire que… tu le connais ?
- On peut dire ça, répondit vivement le vieil homme.
- Et… tu peux le rencontrer quand ?
- Oh, si je pars dans un quart d’heure, le temps de manger mes cookies, je peux revenir dans, disons, quatre heures ! »
Nouveau silence. Les Toits grignotait son premier cookie en regardant tout le monde, les rides de son sourire lui donnant un air incroyablement joyeux.
« Euh… bon, hésita Siegfried qui n’en croyait toujours pas ses oreilles. Et bien, pars dès que tu peux… Demande à Green un entretien. Nous ne pouvons pas nous contenter d’un contrat à distance pour ce que nous avons à lui faire faire.
- Très bien, chef ! Juste le temps de manger et je pars ! »
Et là-dessus, il remonta sur son toit ; il n’en redescendit pas.
« Mais… il fait comment pour se aller voir Green sans descendre dans la rue ? demanda Peter.
- Alors là, je n’en ai pas la moindre idée », répondit Dario. Et tout le monde se posait beaucoup de questions...

Environ quatre heures plus tard, Les Toits réapparut, comme il l’avait promis. Il descendit l’échelle, tranquillement, toujours aussi léger, et annonça à tout le monde, qui le regardaient avec des yeux ronds :
« C’est fait, je lui ai parlé ! » Petit silence. Les Toits paraissait beaucoup s’amuser.
« Et… Alors ? demanda Siegfried.
- J’ai eu du mal à la convaincre, mais finalement, il a accepté de nous rencontrer ; mais ce sera dans l’endroit qu’il a choisi, au moment qu’il a choisi, et comme il a choisi. Pas moyen de faire autrement.
- Je vois… Ce sera donc où et quand ?
- Ce sera dans l’arrière-cour d’un bar, le Master Kyonshee. Il faudra se présenter au barman, lui dire : « Votre blanquette est bonne ? », et il nous conduira. Nous devrons être deux au maximum à le voir. De plus, cela se fera demain soir à onze heures.
- Bien. Il a évoqué un prix ?
- Il n’a rien évoqué du tout : cette entrevue permettra de marchander le contrat, mais il faut d’abord qu’il l’accepte, ce qui n’est pas dit… Siegfried garda un moment le silence.
- Bien, dit-il finalement, nous n’aurons sans doutes pas d’autre chance. Nous serons au rendez-vous. »
La soirée se passa à discuter du comment Les Toits avait pu connaître Green assez bien pour lui obtenir ce qu’il avait refusé à tout le monde. Chacun y allait de son avis, et des dizaines d’explications furent proposées ; mais aucune ne fut ni approuvée ni démentie, puisque l’intéressé était, comme toujours, sur son toit. Au final, chacun se mit d’accord pour le lui demander le lendemain. Mais personne ne s’attendait vraiment à avoir une réponse.

La journée du lendemain se passa tranquillement. Fang demanda à Peter et Lily de dessiner à peu près la D-Wheel qu’ils voudraient avoir ; car le Numéro Dix était un sacré mécano, et il pouvait les leur monter en une semaine chacune à partir de vieilles D-Wheels et en utilisant la base qu’il avait déjà utilisée pour celles des autres membres. En réalité seule la carrosserie prendrait du temps, et c’était justement pourquoi on leur demandait d’y penser dès maintenant.
Dans le courant de la journée, on eut des nouvelles de Virgil, Maria et du Numéro Sept : tout allait bien. Ils avaient une semaine avant la réunion, et ils les préparatifs étaient commencés. Aussi ne s’inquiéta-t-on pas pour eux plus que nécessaire.
Les Toits ne parut que pour les repas, comme à son habitude. Et à midi, Dora se décida à lui poser la question que tous avaient sur le bout des lèvres :
« Au fait, Les Toits, fit-elle en buvant une gorgée de vodka, comment as-tu connu Green ?
- Oh, répondit le vieillard avec un éclat de joyeuse malice dans les yeux, c’est une longue histoire, très longue. » Il s’arrêta là.
« Et… tu nous la racontes ? hasarda Dora.
- Non. » dit-il simplement de sa voix fluette. Et la conversation dériva vers un autre sujet.

http://www.youtube.com/watch?v=aJXu2Jy5k4c&feature=related
Vers dix heures et demie, une heure avant le rendez-vous, tous descendirent dans le garage de l’immeuble et prirent leurs D-Wheels. Peter monta derrière Abdel, et Lily derrière Dora ; et ils démarrèrent en direction du Master Kyonshee, suivant Siegfried. Peu avant la fin du repas, Les Toits était remonté en disant qu’ils se retrouveraient là-bas ; aussi sa moto resta-t-elle au garage. Ils arrivèrent en vingt minutes, et Peter et Lily découvrirent le pire quartier de Neo Domino City.
Sur chaque immeuble, le béton était à nu, parcouru d’énormes lézardes ; on aurait dit qu’ils étaient prêts à s’effondrer à tout moment. Le béton lui-même s’effritait, surtout autour des fenêtres, lesquelles étaient rares, et parmi elles très peu avaient encore des volets ; quant au verre, il était presque toujours fêlé. Quant aux rues, leur macadam était lui aussi fissuré de long en large, rendant difficile toute circulation et obligeant nos amis à rouler au pas. Quelques blocs de béton, tombés de ci de là des immeubles, parsemaient les rues, entourés des cratères que leurs chutes avaient créés. Les bouches d’égout laissaient traîner des odeurs de pourriture et on y entendait le couinement des rats. Quant aux devantures des quelques magasins, bien peu étaient illuminées, même les rares bistros ne l’étaient pas tous. Et parmi eux, un seul avait de la musique : le Master Kyonshee.
Ce bar était, de tout le quartier, le plus confortable : il était le seul à avoir de la musique, les chaises n’étaient pas défoncées, les tables étaient nettoyées toutes les semaines… Bref, on n’avait pas à se plaindre. Alors pourquoi était-il aussi redouté ? Et bien, s’il était plus « luxueux » que les autres, c’était parce que le patron profitait amplement des affaires de sa clientèle, laquelle était la plus mal famée de la ville : il louait à prix d’or des chambres de négociation où l’on était certain de ne pas être entendu, que ce soit pour un marché douteux ou pour un duel. Cela avait permis à ce Mr Sawa de rendre son bar plus attractif, et donc d’augmenter ses prix ; et bien sûr, il gardait le maximum des bénéfices pour lui, en attendant ses vieux jours : il était cupide et avare.

On comprend donc que, lorsqu’il vit débarquer dans son établissement neuf personnes d’apparence plutôt aisée, il remercia la Lumière plusieurs fois et leur proposa les meilleures tables, prévoyant beaucoup de consommation. Chacun s’installa donc, et Sawa prit les commandes ; puis chacun pria la Lumière, les consommations furent amenées, et Siegfried, au moment de recevoir sa bière, demanda :
« Votre blanquette est bonne ? » Sawa sourit, et regarda Siegfried.
« Suivez-moi, dit-il d’un air rusé. Deux personnes seulement.
- Dora, suis-moi, fit Siegfried. »
L’interpellée se leva en grommelant, et plaça sa bouteille dans la poche intérieure de son manteau. Il lui faudrait sans doute tenir les marchandages, alors autant prévoir.
Sawa les emmena dans l’arrière-boutique, et, de là, les fit passer dans la cour. Du moins, c’est ainsi qu’il l’appelait ; en réalité, il s’agissait plutôt d’un espace plus ou moins carré, d’environ trente mètres carré, situé entre quatre immeubles et donc quasiment fermé : seul un petit bout de ciel noir était visible, très haut au-dessus de la cime des buildings. Il n’y avait aucun ornement : le béton était nu et sale.
« Attendez là », dit Sawa avant de disparaître derrière une porte qui faisait face à celle qui les avait laissé sortir, et qui menait donc sur l’immeuble d’en face. Siegfried et Dora restèrent seuls un instant.
« Il ne m’inspire pas confiance, dit Dora.
- Moi non plus. Mais nous n’avons pas le choix ; j’aimerai juste que Les Toits soit là, je serais plus sûr de ce que je fais ; après tout, c’est lui qui connaît ces personnes… » Mais il n’eut pas à s’inquiéter longtemps. En effet, la porte d’en face se rouvrit, et laissa passer Les Toits, toujours souriant, suivit de Sawa et d’un autre homme. Et cet homme était Green.
http://www.youtube.com/watch?v=e4iwYgd9N3Y
Il était de taille moyenne, mince parce que sans muscle ; il avait les bras maigres et les mains blanches. Le costume noir qu’il portait ne parvenait pas à lui enlever sa petitesse, et même Dora, qui pourtant n’était pas grosse, était certaine d’avoir plus de chair que lui. Le visage de Green, dévoilant un âge approchant la cinquantaine, était lui aussi maigre, et sa peau était d’un blanc laiteux. Ces deux particularités faisaient ressortir ses pommettes, et ses joues creuses ne faisaient qu’ajouter à cette impression. Il portait des lunettes noires réfléchissantes. Siegfried et Dora eurent la même idée : « En voilà un qui ne sort pas souvent… » Cependant ils se rendirent bientôt compte qu’ils se trompaient, car Green enleva ses lunettes, et ils purent voir qu’il avait les yeux rouges : il était albinos. La couleur de ses yeux rendait son regard étrange, un peu vague ; mais nos deux amis sentirent bien que derrière se cachait une intelligence aigüe.
Green prit la parole. Sa voix n’était pas grave, mais un peu rauque, comme s’il n’avait pas parlé depuis longtemps.
« Vous avez souhaité me voir pour un contrat particulier, Siegfried Ackermann ?
http://www.youtube.com/watch?v=o_ykv8kG8uw&feature=related
- C’est exact, dit l’interpellé. J’ai souhaité vous voir en particulier parce que ce que j’ai à demander est quelque chose qui, même pour vous, sort de l’ordinaire.
- Dites toujours.
- Je voudrai que vous hackiez la banque de donnée de l’Eglise. »
Green ne réagit pas tout de suite. Au bout de deux secondes, il porta son regard sur Les Toits, comme pour demander si c’était bien vrai, puis regarda à nouveau Siegfried.
« Pourquoi ? demanda-t-il calmement.
- Cela ne concerne que nous.
- Moi aussi, maintenant.
- Vous n’avez pas besoin de savoir pourquoi.
- Si, et en voici la raison : hacker l’Eglise est quelque chose d’insensé car tellement risqué que personne jusqu’ici, même moi, ne l’ai jamais fait. Aussi si vous voulez que je le fasse, il faudra payer très, très cher. Mais le prix diminuera si je sais ce que je cherche. Et je pense que me demander de trouver quelque chose de très simple sera la seule chose que je pourrais faire en restant à prix… « bas ».
- Je vois. Mais dans ce cas, vous n’avez besoin de savoir que ce que nous cherchons, et non pas la raison de cette recherche.
- Si, car cette information sera une partie du prix. »

Siegfried réfléchit à toute vitesse. Il ne pouvait en aucun cas tout dévoiler à cet inconnu. Il fallait donc absolument faire baisser les tarifs autrement.
« Combien, demanda-t-il, pour rechercher tous les secrets de la haute hiérarchie de l’Eglise sans vous dévoile pourquoi ?
- Et bien, fit Green d’un air neutre, cette information ne doit pas être bien dissimulée. Sans la raison… Un million. »
Siegfried et Dora s’étouffèrent ; Les Toits, lui, ne réagit pas. Il s’attendait à ce genre de prix ; aussi continua-t-il de regarder la scène.
« Et, dit Dora, n’y a-t-il pas moyen de faire baisser le tarif sans vous dévoiler notre raison d’agir ?
- J’ai bien peur que non, dit Green. A ce moment-là, Les Toits intervint.
- Tu m’étonnes, Green, fit-il de sa voix fragile. Autrefois, tu n’aurais pas dit ça. » L’informaticien fronça les sourcils.
« Comment ça ? Que veux-tu dire ?
- Et bien, si tu avais eu vingt ans de moins, tu leur aurais fait payer à peine pour ce qu’ils demandent, à condition qu’ils te battent en duel… Mais bon, l’âge nous rattrape souvent plus vite qu’on ne le pense… On n’a plus les mêmes préoccupations. » Green parut soudain se mettre en colère. Les Toits avait visé juste : il savait que le hackeur, dans sa jeunesse, était fort au duel, et défiait tous ceux qui demandaient ses services, avec la promesse que le hack serait gratuit s’ils gagnaient ; ce qui n’était jamais arrivé. C’avait été pour lui comme une revanche sur le monde, une façon de compenser par la force son handicap. Lui dire que l’âge l’avait fait faible, que l’argent le préoccupait plus maintenant que le duel, c’était lui dire qu’il ne se battait plus pour se faire respecter. Et cela, Green ne pouvait l’accepter.
http://www.youtube.com/watch?v=1KXiVBA7svc« Ah, dit-il, tu crois vraiment que je suis devenu vieux et décati, Les Toits ? Très bien ! Je vais te prouver le contraire. Messieurs Dames, dit-il fortement en s’adressant à Siegfried et Dora, choisissez celui qui se battra contre moi. Si vous gagnez, je ne vous ferais payer que ce que ça me coûtera. Mais ne vous attendez pas à un miracle. »
Siegfried sourit, et alors que Green allait chercher deux Duel Disks, il fit un clin d’œil à Les Toits, qui lui répondit d’un sourire malicieux. Puis le hackeur revint avec les deux machines.
« Alors ? Avez-vous décidé ?
- Dora se battra contre vous, Green, dit Siegfried en donnant à la Russe le Duel Disk.
- Très bien. En garde, Dora ! »
L’interpellée sortit calmement de son manteau sa bouteille de vodka, la déboucha, et en but une très longue gorgée. Puis, elle ferma le flacon et jeta la bouteille au Numéro Un.
« Tiens-moi ça, s’il te plaît », fit-elle vaguement. Et elle se plaça en face de Green, pas très stable sur ses jambes.

DUEL : DORA VS GREEN



Et voilà ! J'espère que vous avez aimé !
Je ne posterais plus durant un certain temps, étant donné que je ne serais pas là jusqu'à dimanche, et que le chapitre prochain n'est pas encore commencé ! Soyez patients !
A bientôt donc !

[ Dernière modification par Sebphiroth le 12 mai 2010 à 22h33 ]

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- Un vaisseau de fantômes gréé d'algues marines ! Une chose engloutie qui jamais n'aurait dû revoir la face du soleil ! Sur son pont limoneux, un nautonier à l'orbite putride attend de nous entraîner vers les profondeurs sépulcrales où se lamente le choeur sans voix des noyés boursouflés par les miasmes de l'onde amère !
- Vous... vous dites ça pour plaisanter ?

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Envoyé par Shaka2 le Dimanche 16 Mai 2010 à 19:09


Salut à toi.
Désolé d'avoir tardé à commer ta fic, mais j'avais pleins de trucs à faire. Bon on va commencer par la musique, personnellement je ne suis pas fan d'ailleurs je lis sans écouter, car la musique me dérange (Il ne s'agit que de mon avis personnelle, et j'espère que tu ne m'en veut pas trop.)
Pour les derniers chapitres que tu as sortit, ils sont toujours aussi captivants et agréables à lire. Le fait qu'il y ait une formation d'équipe me rappelle assez Naruto.
En tous cas, je trouve toujours aussi cool le personnage de Virgil comme je l'ai déjà dit j'adore les personnages solitaires.
Dans le dernier chapitre, ça me surprend que Les toits puisse connaître du monde alors qu'il passe la plupart du temps sur le toit. D'ailleurs est-ce qu'il a une belle vue de la ou il est?
Le nom du bar m'a fait rire pendant un bon moment , je n'ai pas pu m'empêcher de penser au monstre. Mais je me demande tout de même pourquoi lui? C'est juste par hasard?

Dans le fond, ta fic tient la route et j'en suis fan. J'attends la suite et j'espère avoir le temps de commer. Je te dis à Plus.

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Venez lire Ma Fic Other world : Le coeur du duelliste
Du jamais vu sur le fanworks! Venez voir la rencontre de deux univers dans la tag fic Se Venger du Other World

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Envoyé par Monkeydfaust le Lundi 17 Mai 2010 à 14:38


Salut à toi !

J'ai été pas mal occupé, je n'ai donc pas pu m'arrêter sur ta fic, mais cette erreur va enfin être réparée ^^.

J'ai pas grand chose à dire sur le chapitre 15, mis à part trois choses.
La première n'a aucune importance, mais il faut queje le dise, Les Toits est bel et bien le personnage qui me plaît le plus, il a une personnalité extra et c'est un sage qui est de bon conseil. Donc j'ai hât de le oir dans le feux de l'action et en découvrir un peu plus sur lui.

Ensuite, on commence à en apprendre un peu plus sur Virgil, même si c'est vraiment minime. C'est un garçon téméraire qui veut paraître grand alors qu'il est encore bien jeune, surement dût à une enfance difficile ou quelque chose du genre. Mais ce qui m'a le plus étonné c'est sa dernière réplique, il dit ne pas vouloir gêner les autres alors qu'au début il sous-entendait plutôt l'inverse. Alors à quoi est dûe ce soudain changement? A-t-il vu que Siegfried ne céderait pas devant ses caprices et que du coup il a accepté la décision du chef.
E tout cas bizarre comme changement de réaction.

Et enfin le dernier poinr concerne la musique, alors je dirais que c'était pas mal mis à part la musiqe Barett's theme, elle était beaucoup trop joyeuse et ne collait pas avec le récit, enfin de mon point de vue en tout cas. Le reste était nickel, tu es sur la bonne voie continues ça va venir .

Le chapitre 16 était vraiment très plaisant à lire, on y faitr la connaissance du numéro 7, un homme plutôt étrange quand même ^^. D'ailleurs je le vois vraiment très mal partir en mission vu son gabarit, ce n'est pas le genre de personne qui passe innaperçue.
Sinon j'ai remarqué que tu mettais souvent la au lieu de le dans ton récit, relis-toi, ça se corriges vite .

Le chapitre 17 était un peu moins rapide au niveau du flux d'information, et je reste un peu sur ma faim après sa lecture car tu donnes des informations sans aller jusqu'au bout, et moi j'aime pas ça, mais bon c'est mieux pour le suspence ^^.
Une phrase qui m'a bien fait marrer :

« Et… tu nous la racontes ? hasarda Dora.
- Non. »


Comment casser une conversation . Franchement je ne pensais pas Les Toits était si secret sur sa vie personnelle et je m'attendais à apprendre un morceaux de l'histoire, mais bon j'imagine que c'est pour une prochaine fois ^^.

Petite remarque la musiqe snow theme était mal placée, elle gênait plus la lecture qu'autre chose, tu aurais plutôt dût l'employé lors d'un duel elle serait mieux passée que pour une description .
On va continuer sur les musiques, la suivante, elle, était bien approprié à la situation et tu aurais sans doute pu la placée pour la description. Mais la musique qui m'a le plus dérangée c'est la dernière, celle de JENOVA. En fait j'avais moi aussi songé à essayer de la mettre, mais en réfléchissant longuement j'm'e suis dit qu'il y avait très peu de chance qu'elle passe dans n'importe quel contexte que ce soit, je ne dit pas que c'est impossible, mais je pense qu'elle ne s'accorde pas avec grand chose, c'était un pari risqué, tu l'a tenté, mais je trouve que tu t'es loupé sur celle-là. Evidemment tou ce que je t'ai dit sur la musique ne tient que de mon avis personnel, à ta place j'attendrais d'avoir d'autres avis sur la question pour prendre une quelconque décision, de plus Kerberos a ouvert un topic dédié au fond musicaux, vas y faire un tour .

Sinon le chapitre en lui-même est sympa, on voit que Les Toits a le bras long et c'est utile. Par conre il y a deux choses qui m'ont un peu étonné.
-1) Le fait que Green appelle Les Toits par ce même nom, c'est un peu étrange vu que ce sont les menbres de la Ténébreuse Lumière qui lui ont donné ce nom, lui doit forcément en avoir un autre non?
-2) Le fait que ce soit Dora qui se colle au duel, je me serais attendu à ce que ce soit le chef qui s'en occupe, mais apparemment tu préfères nous le garder pour un meilleur moment ^^.

Voilà moi j'attends la suite pour avoir un aperçu de la force de Dora, quel genre de monsre elle peut bien utiliser? Des monstre bouteiles d'alcool? . En tout cas j'ai hâte de voir ça.
Sur ce, bonne journée à toi .

___________________

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Envoyé par ziggyjunior le Lundi 17 Mai 2010 à 15:19


Hey !

Tout d´abord, la façon de l´équipe de s´organiser m´a fait penser aux films O´ceans, ou à Un Braquage à l´Italienne...
J´ai pensé que Les Toits était Green après qu´il ait dit qu´il l´avait vu... Ce personnage est vraiment mystérieux. Peut-être même qu´il a demandé à Green de l´appeler "Les Toits" afin que les autres ne découvrent pas son vrai nom ? Il se pose comme l´un des membres les plus importants du groupe en tout cas, et on comprend pourquoi Siegfried l´a choisi comme chef "de remplacement".
J´ai hâte de voir ce que joue Dora... Je la vois bien avec un genre de Plant, mais je peux totalement me tromper ^^
Quand aux musiques... Désolé mais personnellement j´ai du mal à me concentrer sur la musique ET la lecture, donc je n´écoute simplement pas.

___________________

Noob Power :
Le 26/04/2010, superstar-19 avait dit...
macro pas tré eficace vs enferniter tu rigole ?mdr
tu leur bloque tout le deck si en + tu a des pot de vin face cacher c'est dieu.

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Envoyé par Ex-dragon le Samedi 22 Mai 2010 à 13:52


Pour le duel Dario/Lyli, je voudrais savoir comment Dario peut activer Abondance du cristal alors que sa zone de cartes Magie et Piège est pleine.


A part ca, j'adore cette fic.

Suite au plus vite !

EDIT : Au fait, comment va faire Dora pour se battre en étant ivre ? ^^

[ Dernière modification par Ex-dragon le 22 mai 2010 à 15h26 ]


Sebphiroth

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Envoyé par Sebphiroth le Samedi 22 Mai 2010 à 15:04


Jango !

Voici, après un long temps de vide, le nouveau chapitre ! Ecusez-moi de ce petit contre-temps, mais j'ai été occupé
Mais d'abord, les réponses aux commentaires.

il dit ne pas vouloir gêner les autres alors qu'au début il sous-entendait plutôt l'inverse


Virgil est un personnage étrange, même pour moi... ( va comprendre XD )

je le vois vraiment très mal partir en mission vu son gabarit


T'inquiètes, il en a dans le ventre ! ( jeu de mots, attention ! )

aux films O´ceans, ou à Un Braquage à l´Italienne


Pas vus... J'ai une culture cinématographique très réduite.

comment Dario peut activer Abondance du cristal alors que sa zone de cartes Magie et Piège est pleine.


Le problème a déjà été signalé, et je l'ai corrigé sur mon fichier Word, ainsi que mon erreur sur l'effet de Abondance. Mais ça rend beaucoup moins bien, alors en attendant que je corrige sur le forum, prend la chose comme elle vient, stp ^^ Mea culpa.

Il semble que les musiques ne soient pas encore bien gérées. Mais avec le topic de Mr Kerberos, je pense être en mesure de faire mieux ( merci à lui ! )
Et, sans attendre plus longtemps, le Chapitre 18 !


Chapitre XVIII : La pique et l'écaille

http://www.youtube.com/watch?v=PLyi5xHtkb0
Dans le petit espace qui servait de cour au bar Master Kyonshee, dans ce petit réduit qui n’était qu’une place libre entre quatre immeubles, quatre personnes se tenaient, dans l’obscurité de la nuit. Deux d’entre elles se tenaient face à face, chacune cherchant à jauger la force de l’autre et les Duel Disks allumés. Les deux autres personnes, l’une imposante dans son imperméable et l’autre frêle dans un simple tee-shirt, observaient.
La tension commençait à monter entre les deux combattants ; ils se regardaient en chien de faïence, chacun tentant de faire flancher l’autre avant lui. Dora était calme, et ne semblait pas, pour une fois, avoir besoin d’alcool ; sa bouteille, elle s’en était séparée et l’avait confiée à Siegfried. Elle avait placé son deck dans le Disk d’un geste lent mais sûr, et semblait confiante. Green, lui, frêle et blanc, la fixait de ses yeux rouges. Il était certain de sa victoire, et cela car il sentait monter en lui la force de ses jeunes années, ravivées par Les Toits. Mais aussi, c’était un homme qui avait une conscience aiguë des autres ; et il pensait que Dora était un jouet entre les mains de Siegfried, car elle n’avait pas participé aux négociations et lui avait obéit sans poser de questions. Pour Green, Dora était une de ces personnes que l’on envoie au combat pour ne pas y aller soi-même et qui, en elles-mêmes, ne valent pas grand-chose.

Green fut le premier à agir.
« Je commence ! » lança-t-il.

DUEL : DORA VS GREEN

Tour 1 :
Dora : 8000 pts, 5 cartes en main.
Green : 8000 pts, 6 cartes en main.


Green : On est parti… Je commence en invoquant, en mode attaque, Armed Dragon Lv3. ( 1200 / 900 )
Il apparut sur le terrain un petit dragon, haut comme une jambe, à la peau écailleuse et d’un orange vif .Il n’était pas bien épais : les bras fins, les cuisses pas beaucoup plus imposantes, il n’avait rien d’effrayant ; cependant sa mâchoire, démesurée pour sa taille, portait deux crocs luisants, plantés sur le devant comme le sont les premières dents d’un bébé. Mais celles-ci pointaient vers le haut et n’avaient rien de mignon. De plus, certaines parties du corps de la créature étaient recouvertes de plaques de métal : sa queue, son torse, ses épaules, con cou et le haut de son crâne étaient protégés par ces morceaux d’armure flanqués de quelques piques. De plus, le dragon avait les poings renforcés de gants de fer eux aussi pointus ; mais toutes ces protections n’avaient rien de bien efficace.
Cependant Green savait ce qu’il faisait, et ne jouait pas au hasard.

Green ( 5 cartes ) : Ensuite, je pose face cachée deux cartes, Magies ou Pièges. Et c’est terminé. ( 8000 pts, 3 cartes en main ) Dora piocha, l’air neutre.
Tour 2 :
Dora ( 6 cartes ) : J’invoque, en mode attaque, Jurac Protops. ( 1700 / 1200 )
Il y eut soudain un éclat lumineux rouge et jaune, et, baignant dans les flammes, apparut un grand dinosaure coloré. C’était un tricératops, bête à quatre pattes et dont la tête était couronnée d’une grande crête d’os recouvert d’écailles, se terminant par des piques, et qui, comme une roue de paon, se déployait au-dessus de la tête du monstre. Celle-ci était longue, épaisse, et se terminait par un bec recourbé sur la bouche. Mais le plus surprenant chez ce Protops, c’était la couleur de ses écailles : d’un bleu roi sur le corps et la crête, elles devenaient d’un orang vif sur la gueule, le ventre, les pattes et les pointes. Cet assortiment de couleurs donnait à la créature un aspect voyant, coloré, d’autant plus que tout le corps de la bête vrombissait dans des flammes d’un jaune clair.
Le Protops, nouvellement invoqué, s’ébroua, secouant lentement ses lourdes écailles et mouvant ses flammes, qui éclairèrent l’espace étroit d’une lueur changeante. Les ombres des hommes et des monstres vacillèrent fortement ; et lorsque le grand reptile poussa un long et grave bramement, le dragon de Green parut encore plus chétif qu’il ne le paraissait déjà. Mais l’albinos ne parut pas inquiété ; Dora non plus ne perdait pas sa concentration.

Dora ( 5 cartes ) : Mon Protops possède un effet continu : il gagne autant d’attaque que le nombre de monstres que mon adversaire contrôle, multiplié par cent. ( 1800 / 1200 ) Et j’engage le combat en attaquant ton Armed Dragon Lv3.
Grondant, le dinosaure baissa le front, prêt à charger. Les flammes sur son dos brillèrent plus ardemment, et il gratta vigoureusement le sol de son pied griffu. Puis, se ramassant sur lui-même, il lança tout son corps dans une course lourde mais rapide vers le petit dinosaure, qui, sous la puissance de la charge, alla s’écraser contre le mur derrière lui. Le Protops, freinant son corps dans un lourd dérapage, alla se replacer à côté de sa maîtresse avec une nonchalance propre à ceux qui sont certains de ne plus être dérangés. Durant toute l’action, les ombres rapidement vacillantes des hommes s’étaient agrandies.
Dora : Bien. Ensuite, je place une carte Magie ou Piège face cachée, et…
Green ( 7400 pts ) : Un instant ! Dora s’interrompit. J’active mon Piège : Miracle’s Afterglow. Il me permet de sélectionner un monstre détruit en combat durant ce tour et de l’invoquer spécialement sur mon terrain.
Du ciel nocturne jaillit soudain un rai de lumière, descendant tout droit vers l’espace entre les immeubles ; il toucha le sol juste à côté de Green, et, au travers des rayons, une forme se dessina. Elle prit volume et couleur, et Dora reconnut le Armed Dragon Lv3 que son Protops avait détruit : son petit corps orange, sa fine armure hérissée, sa gueule disproportionnée. Mais elle ne parut pas réagir, et ce sang-froid fit froncer les sourcils à Green.
Dora : Très bien. Je termine donc mon tour. Green piocha.

Tour 3 :
Dora : 8000 pts, 4 cartes en main, Jurac Protops ( 1800 / 1200 ), une MP cachée.
Green : 7400 pts, 4 cartes en main, Armed Dragon Lv3 ( 1200 / 900 ), une MP cachée.


Green : Je passe à l’action ! Durant ma Standby Phase, je peux envoyer Armed Dragon Lv3 au cimetière, pour invoquer de ma main ou de mon deck sa version plus expérimentée : Armed Dragon Lv5. Et je le fais, du deck ! ( 2400 / 1700 )
http://www.youtube.com/watch?v=ABbkV856fKo&feature=related
Le petit dragon s’effaça soudain, mais sa forme resta dans l’air, comme un dessin lumineux. Puis elle se mit à changer : son corps devint plus foncé, virant à l’écarlate, et surtout, grandit. Sa forme resta à peu près semblable, car ses bras étaient toujours maigres pour sa taille, qui dépassait maintenant d’une tête celle d’un homme ; mais ses cuisses devinrent plus imposantes, et sa gueule grandit et s’élargit. Les plaques d’armure, elles, se renforcèrent : plus épaisses, plus sombres, plus lourdes, elles couvraient les mêmes parties du corps mais de façon plus efficace ; les quelques pointes qui les décoraient étaient devenues de grosses piques et de fines lames, qui rendaient ainsi mortels les épaules, les genoux, les poings, la queue et le ventre du dragon. En bref, cette créature était passée en un tour d’arrosée à arroseuse, ou plus précisément, comme Dora le pressentait, de rossée à rosseuse. Green sourit, et ses yeux rouges brillèrent de joie.
Green : La machine est mise en marche, ma chère Dora… A partir de maintenant, je doute que vous ne puissiez faire quelque chose. J’active l’effet de Armed Dragon Lv5 : en défaussant une carte monstre, je peux détruire un monstre que vous contrôlez qui a une attaque égale ou inférieure. Et je me défausse de Dragon Ice, qui a 1800 d’attaque !
Le grand dragon en armure poussa un long rugissement, et sa gueule énorme se chargea de flammes rougeoyantes. La bête prit une longue inspiration, et soudain, souffla. C’était une souffle à décorner les bœufs, et les flammes, entraînées par lui, fondirent sur le Protops qui fut projeté, calciné, contre le mur : ce feu n’était pas le sien.
Dora fronça les sourcils et serra les dents. Elle se retrouvait sans défense face au dragon armé et ses 2400 points d’attaque ; et Green pouvait encore invoquer un monstre qui l’attaquerait. Et Green semblait décidé à faire ainsi.

Green ( 3 cartes ) : Pour continuer, j’invoque, en mode attaque, Lance Lindwurm ! ( 1800 / 1200 )
Aux côtés du dragon en armure apparut un autre lézard ailé ; le corps recouvert d’écailles vert-bleu, son tronc ressemblait à celui d’un homme : il en avait la forme, et les bras et les mains étaient humains, sauf pour les écailles. Dans le dos, la créature avait des ailes de la même couleur, très larges et pourtant reliées au corps par une articulation plutôt étroite. La queue, elle, était large et puissante ; mais ce n’était pas le plus impressionnant chez ce monstre. En effet, il tenait à deux mains une large et longue lance médiévale, qui avait une pointe de chaque côté. Faite d’un métal brillant et entretenue pour percer et écraser, cette arme de la taille d’un homme était de nature à impressionner même les plus braves. Cependant, Dora resta inflexible ; ou plus précisément, elle ne montra aucun signe de tension.

Green ( 2 cartes ) : Ma chère, il semble que vous soyez en mauvaise position. Vous pouvez encore abandonner. Son ton était doux, ou plutôt doucereux : il continuait à voir en Dora un sous-fifre, et lui, galvanisé par Les Toits, se croyait redevenu jeune. C’était pourquoi il retrouvait ce mépris dédaigneux envers les autres, destiné à se faire valoir et craindre malgré sa peau. Mais Dora n’était pas un sous-fifre, et elle avait affronté des ennemis autrement plus effrayants que celui-là, albinos ou pas.
Dora : Ne comptez pas sur moi, Green. Je ne vous ferais pas ce plaisir.
[u]Green
: Très bien… Alors je continue. Il semblait un peu déçu : l’abandon de Dora aurait signifié pour lui une affirmation de sa puissance et peut-être un gros pactole. Mes monstres attaquent : en premier, Lance Lindwurm !
Le dragon raffermit la prise sur sa lance, et s’envola haut entre les buildings, si bien que sa silhouette se découpa bientôt nettement dans le petit carré de ciel que l’on entrevoyait à la pâle lueur de la lune ; et, s’allongeant de toute sa taille, la créature fondit à une vitesse formidable sur Dora, lance en avant.
Il y eut un nuage de poussière, bientôt dispersé par le Armed Dragon. Car Green avait lancé sa seconde attaque, et le monstre en armure se préparait en battant vigoureusement de ses ailes carapaçonnées. Il se ramassa sur lui-même, puis, dans un bond formidable, se rua sur Dora. Il donna alors un gigantesque coup de poing qui produit tant de poussière que, dans l’espace réduit où ils se trouvaient, les duellistes et leurs spectateurs ne se distinguaient plus.
Dora n’avait pas bronché devant les attaques. En règle générale, un duelliste croit au réel lorsqu’un gigantesque monstre de duel l’attaque, et réagit en fonction, même si tout n’est qu’illusion en trois dimensions et qu’il ne ressent rien. Dora, elle, n’avait pas reculé d’un pas, et se laisser transpercer par les figures animées qui représentaient ses monstres. Elle avait très tôt appris à garder ce sang-froid, et c’était une de ces fiertés. Green, lui, n’avait pas vu cette preuve de grande concentration à cause de la poussière ; s’il l’avait fait, il eût peut-être revu ses jugements sur la femme qu’il combattait, ne serait-ce qu’à cause de l’extrême différence qu’il y avait entre la Dora poivrote et la Dora duelliste. Siegfried connaissait ce trait de caractère qui était propre à la Russe, et l’admirait pour cela : s’il lui avait, à cet instant proposé de boire dans la bouteille de whisky qu’elle lui avait confiée, Dora aurait refusé.
Green, à travers la fumée : Je termine mon tour ! Dora, très calme mais les sourcils froncés, piocha.


Tour 4 :
Dora : 3800 pts, 5 cartes en main, pas de monstre, une MP cachée.
Green : 7400 pts, 3 cartes en main, Armed Dragon Lv5 ( 2400 / 1700 ), Lance Lindwurm ( 1800 / 1200 ), une MP cachée.


http://www.youtube.com/watch?v=5l3EvMK8tkM&feature=related
Dora réfléchit. La situation actuelle était très mauvaise : elle ne pouvait pas contre-attaquer, seulement se défendre. Or, elle se doutait que les Armed Dragons balaieraient ses monstres sans avoir besoin d’attaquer, et peut-être même s’en renforceraient-ils. De plus, elle savait que le Lance Lindwurm était un perce-défense ; ce qui voulait dire que jouer la défense était risqué. Mais dans la situation présente, elle n’avait pas le choix ; alors elle fit une des choses qu’elle savait le mieux faire : préparer un plan de bataille.
Sa réflexion silencieuse durant une trentaine de secondes, et la poussière empêchant Green de voir ce qu’elle faisait, celui-ci lança :

Green : Et bien, Dora ? Vous êtes encore là, ou vous voulez arrêter de jouer ?
Il avait dit cela sur un ton railleur, et acide. Mais Dora était imperméable à ce genre de sarcasmes : elle en avait trop entendu pour que cela la touche encore. Elle ne releva pas, et dit simplement :
Dora : C’est à moi de jouer. Je pose un monstre en mode défense, face cachée. Puis, je place une carte masquée, Magie ou Piège. Et c’est fini pour ce tour.
Green sourit en entendant cela, et en voyant à travers la poussière qui commençait à se dissiper les deux cartes apparaître. Il avait coincé Dora, et à présent elle serait obligée de continuer sur la défensive ; or c’était ce qu’il désirait.
Green : C’est bien peu jouer, Dora. Vous ne devez pas pouvoir faire grand-chose pour ne faire que cela.
Dora ( 3 cartes ) : Je trouve au contraire que poser un monstre caché était la meilleure chose à faire, Monsieur Green. Car vous me l’avez expliqué, votre Armed Dragon peut détruire par son effet un monstre dont l’attaque est inférieure à celle d’un autre que vous défaussez ; ce qui veut dire que vous ne pouvez pas détruire mon monstre caché, puisque vous ne connaissez pas son attaque.
Green, moqueur : Effectivement, mais cela ne vous protègera pas. J’ai 2400 points d’attaque avec mon Dragon : un seul monstre défensif de niveau quatre ou moins a une défense supérieure, et il n’est certainement pas dans votre deck car alors il serait gênant…
Dora : C’est vrai. Mais je sais ce que vous allez faire : vous allez m’attaquer avec Lance Lindwurm, pour m’infliger des dommages perçants, puis m’attaquer directement avec Armed Dragon Lv5. Alors, vous aurez gagné.
Green : Ca, c’est ce que toi, tu penses. Mais je ne suis pas sot, moi : tes deux cartes cachées, je m’en méfie. C’est pour cela que je vais faire autrement… Je pioche !

Tour 5 :
Dora : 3800 pts, 3 cartes en main, un monstre face cachée, deux MP cachées.
Green : 7400 pts, 4 cartes en main, Armed Dragon Lv5 ( 2400 / 1700 ), Lance Lindwurm ( 1800 / 1200 ), une MP cachée.


La poussière s’était presque totalement dissipée, envolée avec le vent ascendant produit dans cet espace réduit par les courants d’air venant des immeubles. Atteinte une certaine hauteur, cette poussière était hors de portée des Duel Disks, et l’illusion disparaissait alors.
Dora voyait à nouveau son adversaire, comme il la voyait également. De son côté, la Russe observait ce corps maigre et pâle comme un vampire, et les yeux rouges caractéristiques de la maladie de la peau, le tout strictement tenu dans un costume noir. Green, lui, voyait une femme de quarante-cinq ans à peu près, en robe courte, de couleur sang-de-pigeon, qu’il pensait toujours être un pion. Mais cet homme avait passé trop de temps devant son ordinateur, et il avait perdu cette conscience aiguë des autres qu’il avait eue autrefois et dont on lisait la trace sur son visage ; son esprit ne s’était pas vu s’émousser, s’éloigner de la réalité pour se rapprocher du virtuel. A cet instant, Green était certain, au plus profond de lui, que Dora n’était qu’un pauvre sous-fifre recrutée par Siegfried pour il ne savait quel mouvement ; mais, plus encore, Green se croyait encore jeune, il se croyait à nouveau en bataille pour son affirmation et son acceptation : pour lui, la force éclipsait la différence.

http://www.youtube.com/watch?v=exoBx-W1oQQ&feature=related
Green : C’est donc à moi. Et tu vas vite voir que tes prédictions sont fausses : je passe directement en phase d’attaque, et je sélectionne ton monstre caché comme la cible de l’attaque de Armed Dragon Lv5 !
Le grand dragon poussa un rugissement terrible, et se jeta comme un boulet de canon sur la carte cachée, l’écrasant de son énorme poing. Mais aussitôt, elle s’enflamma ; et les flammes se rassemblèrent bientôt pour former deux œufs gris, posés sur un lit de cendres rougeoyantes.
Dora : Le monstre que tu as détruit était Jurac Stauriko. ( 500/ 400 ) Ce petit monstre va me protéger de tes attaques, car comme tu peux le voir, lorsqu’il est détruit en combat, il me permet d’invoquer en mode défense deux Jurac Token. ( 0 / 0 )
Green : Ah, la belle affaire ! Aurais-tu oublié que mon Lance Lindwurm est un perce-défense ? Tes monstres ne te protègeront pas du tout ! Allez, Lindwurm ! Détruis un Token !
Le dragon lancier prit son envol, mais cette fois ne s’éleva que d’un mètre au-dessus du sol. Cependant, il saisit sa lance par le milieu, entre les deux piques, à une main ; et soudain la lança comme un javelot énorme, visant l’un des deux œufs. Celui-ci fut transpercé comme du beurre ; mais l’arme ne s’arrêta pas, et continua sa course effrénée vers Dora.
Dora : J’active mon Piège, Nature’s Reflection. Soudain, une grande stèle de pierre, lisse et haute, se dressa entre Dora et la lance. Ce piège me permet d’annuler durant ce tour, tous les dommages d’effet que vous m’infligerez, et de vous les renvoyer ! Dans un grand bruit de métal vibrant, l’arme frappa la pierre, et rebondit en tournoyant vers Green, lequel fut touché, et se plia en deux.
Green ( 5600 pts) : Erf… Vous me le paierez…
Pour Green, c’était le coup de poing qui ramène à la réalité, et il prit soudain conscience du maintien droit et ferme de Dora, et de son regard déterminé. Il comprit alors qu’il s’était trompé sur son compte ; mais en lui-même, il ne voulut pas se l’avouer, car cela conduirait pour lui à s’avouer également qu’il avait vieilli et que ce duel n’était pas sa lutte pour son honneur, mais celle de Dora pour sa cause, à elle. Aussi continua-t-il comme il avait commencé.
Green : Je termine mon tour ! Cependant, ajouta-t-il aussitôt, durant ma End Phase, j’active l’effet de mon cher Armed Dragon Lv5 ! S’il a, durant ce tour, détruit un monstre en combat, je peux l’envoyer au cimetière pour invoquer spécialement de ma main ou de mon deck un monstre encore plus puissant : Armed Dragon Lv7 ! ( 2800 / 1000 )
http://www.youtube.com/watch?v=V6yl1w6usYw
Green prit la carte dans son deck, et la plaça sur son Disk. Alors le même phénomène que précédemment se produisit : l’Armed Dragon s’effaça, pour ne plus laisser que sa silhouette, ses traits. Ceux-ci se mirent alors à changer : de grand, le monstre devint très grand ; de puissant, il devint très puissant. Ses muscles s’épaissirent, le rouge de sa peau s’assombrit encore. Son cou s’allongea, devenant plus épais ; abandonnant la courbure pour la marche à quatre pattes, son dos se fortifia. Mais surtout, chacune des lames de son armure devint plus grande et plus tranchante. Celles de son ventre dépassaient trente centimètres ; les pointes des épaules s’agrandirent, s’alourdirent ; l’armure de la queue devint une véritable masse d’arme hérissée de piques. Tout le cou, nouvellement puissant, fut protégé de plaques mouvantes et épaisses ; le crâne entier fut entouré par un casque d’acier qui renforçait encore les crocs de la bête. Enfin, les deux petites ailes furent entièrement carapaçonnées de métal tranchant, devenant des outils à la fois offensifs et défensifs à elles seules. Bref, le dragon était passé au statut de véritable monstre.
Green souriait de toutes ses dents, du même blanc que sa peau. Cette fois, il était certain d’avoir gagné : ce monstre était quasiment le plus puissant de son jeu, et sa très haute attaque le rendait presque invincible. Encore une fois, Green aurait prouvé sa force au monde… Ses yeux rouges brillaient de plaisir et d’orgueil.


Dora : Je pioche.

Tour 6 :
Dora : 3800 points, 4 cartes en main, Jurac Token ( 0 / 0 ), une MP cachée.
Green : 5600 points, 4 cartes en main, Armed Dragon Lv7 ( 2800 / 1000 ), Lance Lindwurm ( 1800 / 1200 ), une MP cachée.



Voilà, voilà ! J'espère que vous avez bien aimé, et que vous voulez connaître la suite, car Dora est en bien mauvaise position !
A la prochaine !


___________________

- Un vaisseau de fantômes gréé d'algues marines ! Une chose engloutie qui jamais n'aurait dû revoir la face du soleil ! Sur son pont limoneux, un nautonier à l'orbite putride attend de nous entraîner vers les profondeurs sépulcrales où se lamente le choeur sans voix des noyés boursouflés par les miasmes de l'onde amère !
- Vous... vous dites ça pour plaisanter ?

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Envoyé par Ex-dragon le Samedi 22 Mai 2010 à 15:36


N'importe quoi ! C'est à elle de jouer, avec plein de cartes en main. Elle va gagner.

Les musiques sont sympas, et l'histoire est toujours aussi bien.


Sebphiroth

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Envoyé par Sebphiroth le Jeudi 27 Mai 2010 à 23:22


Jango !

Voici la suite du duel... Dora se bat contre un mystérieux informaticien albinos ; va-t-elle gagner contre lui ? Voici à présent le combat des lézards terrestres contre les lézards ailés !
Pas de musiques cette fois, mais bonne lecture !

Chapitre XIX : Combat de géants

Tour 6 :
Dora : 3800 points, 4 cartes en main, Jurac Token ( 0 / 0 ), une MP cachée.
Green : 5600 points, 4 cartes en main, Armed Dragon Lv7 ( 2800 / 1000 ), Lance Lindwurm ( 1800 / 1200 ), une MP cachée.



Dora réfléchit. La situation était difficile. Elle était parvenue à se protéger durant ce tour, mais comme elle l’avait deviné, cela n’avait fait qu’arranger Green, qui avait encore renforcé son Armed Dragon. Cependant, la Russe gardait toujours son calme ; et cette force de caractère surprit à nouveau l’albinos, qui, malgré sa joie, fronça les sourcils de colère. Il n’aimait pas que des sous-fifres, comme il se bornait à considérer Dora, ne lui résistassent.
Dora : Je commence mon tour en jouant une carte Magie : Big Evolution Pill.
La carte de magie apparut, mais rien d’autre ne se passa.
Green : Et bien, qu’est-il sensé se passer ?
Dora ( 3 cartes ) : Rien pour l’instant. En effet, bien qu’elle ne soit pas Continue, Big Evolution Pill reste sur le terrain durant trois tours après son activation. Et, tant qu’elle est face visible, je peux invoquer normalement mes monstres de type Dinosaur sans faire de sacrifices. Cependant, pour l’activer, je dois sacrifier un monstre Dinosaur : je le fais donc avec le Jurac Token.
La carte de Magie se mit à briller d’une lueur brune, et l’œuf sur les braises s’enflamma soudain ; il n’en resta bientôt plus rien.
Dora : J’utilise donc l’effet de Big Evolution Pill, et j’invoque normalement, sans faire de sacrifices, le monstre Ultimate Tyranno ! ( 3000 / 2200 )
Apparut alors sur le terrain un gigantesque dinosaure noir. Du type tyrannosaure, il était si grand qu’il tenait à peine dans l’espace réduit entre les immeubles, et il était au coude à coude avec le Armed Dragon Lv7, qu’il dépassait de deux mètres. Ce dinosaure était long, puissant dans les jambes et la queue, et tout son corps était recouvert d’énormes écailles noires ajustées de longues cornes fines et luisantes qui pourraient transpercer un homme comme une plaquette de beurre. Le cou surtout, était entièrement recouvert de ces pointes dures comme l’acier, et jusqu’au crâne, où le nez était surmonté de trois piques en os. La gueule du monstre était énorme, et contenait des centaines de dent tranchantes, chacune grosse comme un doigt et capable de couper ce doigt en deux rien qu’en s’appuyant dessus. Bref, le monstre gigantesque était de ceux qui font naître la peur chez les plus courageux.
Green, effectivement, avait pâli, bien que cela ne se vît pas. Le lézard tyran qu’il avait devant lui était capable de vaincre le Armed Dragon Lv7 au combat, et par là même de casser tous ses plans. Il lui fallait réagir ; mais pour le moment, il ne le pouvait pas.

Dora ( 2 cartes ) : Ce monstre peut vaincre votre dragon, comme vous le voyez…
Green, serrant les dents : Je sais…
Dora : Malheureusement pour vous, il possède un effet. Lorsqu’il est en mode attaque au début de la Battle Phase, il doit attaquer tous les monstres que mon adversaire contrôle. Et j’entre en Battle Phase…
Aussitôt, le gigantesque dinosaure poussa un rugissement à en faire trembler les murs. Et, sans que Dora ait eu à dire quoique ce soit, il se jeta sur le Armed Dragon Lv7, le saisit entre ses crocs, et lui brisa la nuque. Mais il ne s’arrêta pas là : à peine le dragon était-il mort et disparu que, sous le regard blême de Green, le monstre se retourna d’un coup, et sa queue frappa violemment le Lance Lindwurm, qui alla littéralement s’écraser contre le mur. Green semblait encore plus blême que d’habitude ; Dora prit cela pour du dépit, et s’autorisa un sourire. Mais ce n’en était pas : c’était de la colère.
Green ( 4200 pts ) : Erf…
Dora : Je pose deux cartes Magies ou Pièges faces cachées, et j’arrête mon tour ici. Green, c’est à vous.
Green : Très bien ! Je pioche !

Tour 7 :
Dora : 3800 points, 0 carte en main, Ultimate Tyranno ( 3000 / 2200 ), trois MP cachées, Big Evolution Pill activée.
Green : 4200 points, 5 cartes en main, pas de monstre, une MP cachée.


En regardant sa carte, Green sourit. C’était celle qu’il lui fallait ; de plus, il avait cinq cartes en main, bien plus que Dora. La contre-attaque allait être terrible, et il frémit de joie.
Green : C’est parti ! Je commence mon tour en activant de ma main la carte Magie, Level Modulation !
Dora : Je connais cette carte. Elle vous permet, en me faisant piocher deux cartes, de ramener sur le terrain un monstre avec « Lv » dans son nom, en ignorant ses conditions d’invocation. En échange de cela, il ne pourra ni attaquer, ni utiliser son effet durant ce tour.
Green : C’est exact, ma chère, vous êtes bien renseignée. J’invoque donc mon Armed Dragon Lv7 !
Dora piocha deux cartes, et soudain le gigantesque dragon en armure réapparut, rugissant de fureur face au tyrannosaure. Dora, elle, ne se laissa pas intimider.
Dora : Je chaîne avec mon piège : Hunting Instinct. Lorsqu’un monstre est invoqué spécialement sur le terrain de mon adversaire, je peux activer cette carte pour invoquer de ma main un monstre de type Dinosaur. Et j’invoque, en mode défense, Babycerasaurus. ( 500 / 500 )
Aux pieds du gigantesque tyrannosaure apparut un au gros œuf, de la taille d’une boîte à chaussure. Aussitôt apparut, il commença à se fendiller, et il en sortit un petit dinosaure vert, avec de petites cornes à peines développées et une crête si mignonne qu’on la plaçant sous son menton elle aurait fait un adorable bavoir. Le bébé lézard poussa un petit cri, qui fit sourire de sympathie les deux spectateurs qu’étaient Siegfried et Les Toits. Mais Green ne se laissa pas attendrir.
Green ( 4 cartes ) : Ce n’est pas terrible, ma chère : ce bébé ne vaut rien face à mes monstres.
Dora ( 1 carte ) : Vous n’en avez qu’un.
Green : Pas exactement… Vous souvenez-vous du monstre que j’ai défaussé, tout à l’heure, pour activer l’effet de Armed Dragon Lv5 ?
Dora : Dragon Ice.
Green : Tout à fait. Et bien ce monstre a une faculté, lui aussi : lorsque mon adversaire invoque un monstre spécialement, je peux l’invoquer de mon cimetière en défaussant une carte. Et c’est ce que je fais, en me défaussant de Troop Dragon !
Un nouveau monstre apparut sur le terrain. C’était une créature au corps grosso modo humain, mais très baraqué, et surtout recouvert d’une épaisse couche d’écailles d’un blanc bleuté qui brillaient comme du cristal. Ses jambes musculeuses étaient vibrantes de force, et ses pieds étaient griffus comme ceux des bêtes. Son torse était nu d’écailles, mais la peau y était épaisse et résistante. Les mains portaient de courtes griffes, faites pour déchirer plus que pour trancher, et le bras gauche était protégé d’un poigner de métal. Le monstre avait le museau court et caché derrière un masque blanc, un peu tribal. Enfin, de longues ailes étaient attachées dans son dos, et leur membrane en était noire et fripée, comme un rideau d’encre.
Green ( 3 cartes ) : Alors, Dora, qu’en dites-vous ? J’ai en ce moment mon dragon de niveau 7, ainsi que Dragon Ice ( 1800 / 2200 ). Et vous, vous avez un bébé dinosaure.
Dora : Vous semblez oublier Ultimate Tyranno. Pourtant, il est assez grand pour que cela n’arrive pas.
Green : Il ne sera bientôt plus là, rassurez-vous.
Dora : L’effet de Armed Dragon Lv7, n’est-ce pas ?
Green : Mieux, ma chère, mieux. Car j’ai, dans ma main, l’ultime niveau de ce monstre. Et je peux l’appeler en sacrifiant le Lv7… Viens, Armed Dragon Lv10 ! ( 3000 / 2000 )
Le grand dragon en armure à piques s’effaça, et sa silhouette lumineuse, comme l’avaient fait avant les niveaux inférieurs, se mit à changer. Mais cette fois, c’était une véritable mutation qui s’effectuait. Le monstre, autrefois courbé ou à quatre pattes, se redressa ; sa nouvelle hauteur se révéla alors, et il était aussi grand que le Ultimate Tyranno. Même sa nouvelle apparence l’égalait en férocité. Le corps musculeux, la peau d’un rouge écarlate Des bras comme des poteaux électriques, les cuisses comme des troncs ; et partout, ces piques et ces pointes, ces lames et ces vrilles. Une vrille sur chaque genoux, sur chaque coude ; des piques énormes sur les larges épaulières ; et surtout, des lames. Il y en avait deux rangées sur cet énorme plaque d’acier qui lui servait de plastron : deux rangées de lames acérées, fines et dentelées ; des lames sur les plaques du cou, hérissées telles une crête mortelle ; des lames sur le casque enfin, casque qui ne faisait plus qu’un avec le crâne de son porteur et qui arborait quatre tranchants figurant des cornes, et quatre autres des crocs gigantesques. Les griffes du monstre étaient des lames ; ses pectoraux étaient protégés de lames ; même ses deux grandes ailes n’étaient rien d’autre que deux immenses tranchants noirs.

Ce monstre, dont la taille et la force égalait celle du Tyranno, ne pouvait tenir avec lui dans cet espace si réduit. Accrochant alors ses griffes aux immeubles, il se hissa, tel King Kong sur son building, dix mètres au-dessus du dinosaure ; de là, il put battre des ailes et prendre son envol. Son envergure boucha entièrement le petit carré de ciel qui était visible, et les duellistes et spectateurs se retrouvèrent à la seule lumière qui s’échappait des portes des immeubles, dont celle du Master Kyonshee.
Green se sentait tout-puissant. Il avait réussi, malgré la défense acharnée de Dora, à invoquer son monstre le plus fort, le plus impressionnant. Son orgueil et sa soif de victoire allaient être satisfaits. Il n’avait plus qu’à jouer… Dora, elle, serrait les poings. Il faudrait jouer serré…

Green ( 2 cartes ) : J’active l’effet de Armed Dragon Lv10 ! Il me suffit de me défausser d’une carte, n’importe laquelle, pour détruire tous tes monstres visibles, Dora ! Tous ! Je me défausse de la carte Magie Equipement Dragon’s Treasure !
Fébrilement, Green mit sa carte au cimetière. Alors, un long grondement résonna au-dessus de la tête de Dora : la créature inspirait longuement, et quelques flammes jaillissaient de sa gueule. Et soudain, elle cracha. Ce fut un véritable torrent de flammes qui s’abattit sur le terrain de la Russe, incendiant en un instant ses deux monstres ; le gigantesque Tyranno fut réduit à l’état de carcasse fumante avant de disparaître. Quant au Babycerasaurus, il avait immédiatement disparu dans les flammes, moins résistant.
Green ( 1 carte ) : Et voilà, Dora ! Vous êtes sans défenses ! Vous êtes perdue !
Dora : Pas encore ! Elle serrait les poings et les mâchoires, mais cela ne se voyait pas ; son sang-froid était inflexible. Quand Babycerasaurus est détruit par un effet de carte, je peux invoquer un monstre de type Dinosaur de niveau quatre ou moins de mon deck. Et je choisis Jurac Velor. ( 1700 / 1000 )
Un dinosaure de taille humaine, un peu plus grand que Dora, apparut. Son type était celui des tyrannosaures : marche sur deux pieds, pattes et gueule puissantes, bras courts, queue musculeuse. Mais c’était en quelque sorte le modèle réduit. De taille humaine donc, il était de couleurs multiples : son corps était d’un vert clair, tandis que ses pieds étaient d’un bleu vif. Quant à son crâne, il était rouge très voyant. Quelques flammes parcouraient continuellement le corps de l’animal, rendant sa silhouette changeante. Ce monstre n’impressionna pas du tout Green.
Green : Ce n’est pas ce monstre de pacotille qui va m’arrêter ! Dragon Ice, attaques-le !
Le dragon givré prit un envol rapide et léger, et s’élança vers le dinosaure. Il passa vivement au-dessus de sa tête, l’arrosa au passage d’un souffle glacé qui gela la créature de flammes : elle fut détruite. Dora dit aussitôt :
Dora ( 3700 pts ) : J’active l’effet de Jurac Velor : lorsqu’il est détruit en combat, je peux invoquer de mon deck un monstre Jurac avec 1700 d’attaque ou moins de mon deck. Et j’invoque un second Velor, en attaque !
Le même monstre coloré apparut aux côtés de Dora ; Green, furieux d’une défense si impénétrable. Mais il ne se démonta pas.
Green : Très bien ! Armed Dragon Lv10, détruits-le !
Il y eut un vent violent et soudain, ascendant. Le dragon, de la hauteur où il était, avait d’un coup plié les ailes le long de son corps, et de toute sa masse piquait comme le ferait un faucon, poing en avant. Lorsqu’il s’abattit sur le Velor, celui-ci fut broyé par la puissance de l’impact. Un nuage de poussière fut soulevé, si bien que personne n’y voyait plus rien et toussait, mais du puissant battement d’aile qu’il avait donné pour remonter, le Armed Dragon Lv10 le dissipa. Il s’éleva lentement au-dessus des belligérants, masquant à nouveau le peu de clarté lunaire qui les atteignait.
Dora ( 2400 pts ) : A nouveau, j’active l’effet de Velor ; et j’invoque du deck un autre monstre, Jurac Iguanon. ( 1700 / 700 )
Ce dinosaure, du type iguanodon, ce dinosaure se tenait sur deux pattes, et avait la particularité étrange, non seulement de ne pas avoir de griffes, mais en plus de posséder un pouce pointu. Sa gueule, elle, était un bec solide et court, qui lui permettait de racler les branches pour récolter les feuilles. Sa tête et son cou étaient vert pâle ; quant à son corps, il était tout entier violet clair rayé de bleu. Enfin, sur la nuque de la créature flambait un brasier qui suivait la colonne vertébrale jusqu’au bout de la queue.
Green enrageait. La stratégie de Dora avait été simple, mais il ne l’avait pas prévue ; pourtant, il lui aurait suffit de se défausser de sa dernière carte pour détruire le premier Velor, et il aurait gagné. Mais il était trop confiant en lui-même, trop pressé de vaincre, et ce genre de défaut fait aussi partie de la faiblesse des duellistes, tout comme le sang-froid est une de leurs forces. Sur ce point, Dora avait largement surpassé l’albinos.

Green : Au prochain tour, Dora, vous êtes vaincue, je vous le promets…
Dora : Nous verrons bien.
Green : Je termine mon tour ! Lentement, Dora piocha.

Tour 8 :
[b]Dora :
2400 points, 2 cartes en main, Jurac Iguanon ( 1700 / 700 ), deux MP cachées, Big Evolution Pill activée.
Green : 4200 points, 1 carte en main, Armed Dragon Lv10 ( 3000 / 2000 ), Dragon Ice ( 1800 / 2200 ), une MP cachée.[/b]

Dora se sentait confiante. Elle avait ce qu’il lui fallait pour contre-attaquer : les bonnes cartes, son sang-froid, et l’emportement de son adversaire. Elle pouvait gagner.
Dora : J’active la Magie : Pot of Greed. Elle me permet de piocher deux cartes.
Elle s’exécuta, et regarda ses cartes avec confiance.
Dora : J’invoque, en mode attaque, Jurac Brachis ! ( 1000 / 1000 )
Dans un tourbillon de flammes rouges apparut un grand monstre, haut comme deux hommes et long de cinq mètres en comptant la queue. Cet immense brachiosaure se tenait à quatre pattes, et était herbivore ; sa longueur était exceptionnelle car il avait une queue fine et étendue, et un cou épais et comme celui d’une girafe. Son corps, lui, était lourd, et porté par quatre énormes pattes aux griffes plates. Sa tête, à peu près ronde au bout de son cou, ne portait presque pas de dents. L’animal était d’un violet brillant, et quelques lignes lumineuses parcouraient son torse ; enfin, son dos et le bout de sa queue brûlaient d’un feu rouge. A cause de sa longueur, il devait se replier sur lui-même pour tenir entre les immeubles, et entourait l’Iguanon de son corps ; à eux deux ils formaient une véritable boule de flammes.
Dora sourit. La contre-attaque était lancée.

Dora ( 2 cartes ) : J’assemble le Jurac Iguanon, de niveau quatre, avec le Jurac Brachis, Tuner de niveau 3, pour invoquer mon monstre : Jurac Giganoto. Toutes les unités sont rassemblées, je fais la jonction. Invocation Synchro ! ( 2100 / 1800 )
Le corps flamboyant du Brachis, qui entourait l’Iguanon, se mit soudain à brûlait d’un feu cent fois plus vif, et tout le monde fut ébloui. Les flammes léchaient les murs, et les deux monstres ne semblaient, à travers les flammes, ne faire plus qu’un. Et effectivement, ils ne firent plus qu’un ; le brasier se calma aussi vite qu’il s’était emballé, et un nouveau monstre était apparu.
C’était un grand giganotosaure, plus grand encore que le Ultimate Tyranno, et aussi plus féroce. Le corps puissant, d’un bleu vif, il portait sur ses mains et pieds trois énormes griffes argentées qui brillaient sous l’effet des flammes qui jaillissaient du crâne du monstre et du bout de sa queue. Les mains, les pieds étaient jaunes ; la tête aussi, mais avec des taches de couleur rouge, et la base du cou était également écarlate. Dans un rugissement, il défia le grand Armed Dragon Lv10, qui sembla voir en lui un rival à abattre, et répondit en faisant luire ses lames à la lumière des flammes, ce qui, de sa hauteur, illumina le terrain comme un soleil rouge.
Green et Dora sourirent, chacun de leur côté. Le premier, c’était d’amusement : le dinosaure était plus faible que son dragon. La seconde, c’était de joie. La joie de rabattre le caquet à un prétentieux.

Dora : Êtes-vous prêt pour la contre-attaque, Green ?
Green : Vous êtes folle, Dora, votre monstre a une attaque plus faible !
Dora : Et non, bien au contraire. Car il possède un effet, qui lui fait gagner un montant d’attaque égal à deux cent fois le nombre de monstres Jurac dans mon cimetière… Or il y en a en ce moment six : Protops, Stauriko, deux Velor, un Brachis et un Iguanon. Ce qui monte son attaque à trois mille trois cent point. ( 3300 / 1800 )
Green perdit son sourire, puis le regagna aussitôt : il avait dans sa main un second exemplaire de sa carte Magie, Level Modulation. Au prochain tour, il pourrait invoquer à nouveau le Armed Dragon Lv10, même si Dora le détruisait. Non, décidément, il maîtrisait parfaitement la situation, car même en cas d’imprévu, Dragon Ice le protègerait. Il était sûr de gagner. Mais Dora n’était pas de cet avis.
Dora : J’active ma carte Piège Continu : Ultimate Offering. En payant cinq cent points de vie, je peux invoquer normalement un monstre supplémentaire. Et je choisis d’invoquer Jurac Aulo. ( 200 / 200 )
Le monstre qui apparut était petit, atteignant le genou de Dora.C’était un petit Allosaure, au corps jaune rayé de bleu et aux pattes violettes. Il était enroulé confortablement dans son œuf, sur lequel étaient dessinées des flammes stylisées.
Dora ( 1900 pts, une carte ) : J’active l’effet de Jurac Aulo : je peux le sacrifier pour invoquer de mon cimetière un monstre Jurac de niveau quatre ou moins, sauf un autre Aulo. Et je choisis d’invoquer Protops. ( 1700 / 1200 )
Le petit Allosaure vola en éclats, pour laisser soudain place au flamboyant Tricératops que Dora avait invoqué en tout début de partie.
Dora : L’effet de Protops lui accorde cent points d’attaque supplémentaires pour chaque monstre que mon adversaire contrôle… Mais ce n’est pas tout : l’effet de Giganoto s’applique à tous les Jurac du terrain. En tout, Protops gagne mille quatre cent points d’attaque. ( 3100 / 1200 )
Green serra les dents de rage. Dora pouvait détruire ses deux monstres ; cependant cela ne le tuerait pas. Elle ne pouvait plus invoquer de monstres, n’ayant plus de cartes en main ; malgré tout, il gagnerait.
Dora : Enfin, j’active la carte Magie Continue : Burden of the Mighty. Chaque monstre sur votre terrain perd cent fois son niveau en points d’attaque. ( 2000 / 2000 ) ; ( 1300 / 2200 )
Dora : Combat. Protops s’attaque à votre Dragon Ice.
Le lourd Tricératops se ramassa sur lui-même, et entama sa lourde et puissante charge sur le dragon de givre. Celui-ci fut écrasé sous la masse lancée à pleine vitesse, et le Protops, freinant de toutes ses forces, alla se replacer à côté du Giganoto.
Green ( 2400 pts ) : Erf…
Dora : Ce n’est pas tout. Giganoto attaque votre Armed Dragon Lv10.
Le Giganotosaure poussa un long rugissement, et le Armed Dragon répondit de toutes ses forces ; mais alors, le dinosaure sauta de toutes ses forces, et grâce à sa taille, parvint à atteindre le dragon qui pourtant volait à bonne hauteur. Il le saisit entre ses crocs à la base du cou, sans tenir compte des lames qui se brisèrent sous sa puissante mâchoire ; et le Armed Dragon mourut avant même de s‘écraser sur le sol. Green avait du mal à contenir sa rage, mais il se savait gagnant, et cela l’aidait grandement à ne pas hurler : comment un sous-fifre pouvait-il le vaincre ? Il ne voulait pas comprendre la force de Dora. Cependant, il s’emporta.
Green ( 1100 pts ) : Alors, vous êtes contente, hein ? Vous avez détruit mon monstre ? Mais vous perdrez quand même : j’ai Level Modulation en main, et au tour suivant je n’aurai qu’à l’utiliser pour rappeler Armed Dragon Lv10, puis défausser la carte qui me restera pour son effet. Vous aurez perdu !
Dora resta calme, et son sourire s’allongea un peu.
Dora : Je ne pense pas, non. Du moins, c’est ce qui se passera si je vous en laisse l’occasion. Mais il ne faut jamais laisser la moindre occasion à son adversaire : c’est l’erreur que vous avez faite tout à l’heure, et à cause de cela, à cause de votre propre croyance en votre force, vous avez perdu.
Green : Moi, perdu ? Vous voulez rire ? Que voulez-vous faire, maintenant que tous vos monstres ont attaqué ?
Dora, souriante : Mais ceci, mon cher Green : j’utilise la carte cachée qu’il me reste. Et il s’agit de Spiritual Fire Art – Kurenaï !
Green ouvrit grand ses yeux rouges, hébété.
Green : Non… Impossible…
Dora : Et si. Ce piège me permet, en sacrifiant un monstre Fire, d’infliger à mon adversaire autant de dommage que le monstre avait de points d’attaque d’origine. Je sacrifie Protops ! Il a 1700 d’attaque à l’origine !
Des dizaines de cercles rouges apparurent autour du tricératops, portant sur eux de multiples et mystérieux symboles. Ils se resserrèrent sur le dinosaure, et soudain se mirent à briller. Alorsle monstre explosa, mais les flammes de la déflagration restèrent à l’intérieur des cercles. Puis, ceux-ci vinrent se placer au-dessus de Green, qui, les yeux écarquillés et la bouche ouverte, regardait sans rien pouvoir faire. Alors les cercles tombèrent sur lui, et les flammes avec ; brûlé, ses points de vie tombèrent à zéro.

DUEL : DORA VS GREEN. GAGNANTE : DORA.

Les monstres disparurent, et avec aux la lumière de leurs flammes. Le seul éclairage était, comme au début, celui qui s’échappait du Master Kyonshee. L’espace parut à tout le monde plus grand, tant le duel avait été mené avec des monstres gigantesques dans un lieu aussi réduit. La clarté lunaire perçait un peu à travers le carré de ciel.
Siegfried s’approcha de Dora en souriant.
« Bravo, Dora, dit-il, tu as gagné avec brio. » La Russe le regarda ; elle paraissait épuisée, et cela frappait tant la différence était grande avec son air sûr et concentré d’avant.
« Ma flasque, s’il te plaît… » Siegfried la lui tendit, et elle en but le contenu d’un coup, cul sec. Puis, poussant un long soupir, elle s’éloigna en titubant vers le bar.
Les Toits, lui, s’était approché de Green. Celui-ci restait sur place, immobile, sans rien dire, la bouche entrouverte. Ce fut la voix cristalline du vieillard qui le ramena à la réalité.
« Il va falloir honorer le contrat, maintenant… » L’albinos tourna la tête, et dit d’un air triste :
« Tu savais que j’allais perdre, n’est-ce pas ? C’est pour cela que tu m’as incité à faire ce duel…
- Oui, je le savais. Tu as vieilli, Green. Tu n’es plus aussi fort qu’avant. Il faut laisser la place à la jeunesse, à présent.
- Oui… Mais quand même…
- Non, ne cherches pas à continuer. Tu t’es cru à nouveau jeune, tu ne l’es plus. Ce n’est pas la peine de se faire encore du mal. Et puis, ça te servira de leçon : plus personne ne te piègera ainsi, à présent.
- C’est vrai. »
Green regarda Siegfried.
« Monsieur Ackermann, je ferais ce que vous m’avez demandé: je vous fournirai la hiérarchie secrète de l’Eglise, si tout du moins elle est dans leur base de données. Mais je n’en ferais pas plus, car vous m’avez bien piégé et je n’ai plus rien à gagner. Je dirais à Les Toits quand cela sera fait.
- Je vous remercie, Monsieur Green, répondit l’Allemand de sa voix grave. Alors je vous dit : à bientôt. »

Siegfried rentra dans le bar, et retrouva son groupe. Tout le monde écoutait avec avidité le récit de Dora, qui avait un peu de mal à se concentrer à cause de l’alcool, sauf Dario qui faisait la cour à une serveuse et Fang qui le surveillait du coin de l’œil.
Alors, en se joignant à ses amis, Siegfried pensa :
« C’est notre première action importante. Seulement la première. Les autres ne tarderont pas, j’espère. »



Voili voilou ! J'espère que cela vous a plu !
Je vous dit à bientôt pour un nouveau chapitre !


___________________

- Un vaisseau de fantômes gréé d'algues marines ! Une chose engloutie qui jamais n'aurait dû revoir la face du soleil ! Sur son pont limoneux, un nautonier à l'orbite putride attend de nous entraîner vers les profondeurs sépulcrales où se lamente le choeur sans voix des noyés boursouflés par les miasmes de l'onde amère !
- Vous... vous dites ça pour plaisanter ?

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Envoyé par Monkeydfaust le Vendredi 28 Mai 2010 à 21:18


Salut à toi Jango !

Bon je viens de lire tes deux derniers chapitres et je dois avouer que ça m'a plutôt bien plu (je sais pas comment écrire ce mot, ça m'énerve, mais on s'en fout). Un duel passionnant bien mené et bien organisé, rien à dire là-dessus.
J'ai été un peu surpris que Dora joue Dinosaure, peut-être un peu déçu aussi parce que je m'attendais à quelque chose de vraiment innovant et en rapport avec son comportement, mais bon ce deck n'est pas mal non plus et à l'air d'offrir quelques possibilités. Et comme je ne connais pas du tout ce genre de deck, je ne pourrais qu'être surpris par les prochains duels de Dora ^^.

Le comportement de Green lui va très bien, j'ai parfaitement réussi à l'imaginer comme ça. le fait qu'il soit croit trop fort va bien avec son hobby je trouve, je pense que le fait de réussir à passer tous les obsa=tacles informatiques comme il doit le faire peut rendre les gens un peu trop sûr d'eux, comme le personnage que tu as créé quoi. Donc pour ça bien joué.

Sinon au niveau de l'histoire rien de bien neuf, donc rien à ajouter.
Bon tu n'y échapperas pas je vais parler de tes bandes-sons. Alors que dire, mitigé comme d'habitude, certaine vont très bien avec le texte, d'autres non comme par exemple l'ost de bleach que je n'ais pas trouvé assortie au passage dans lequel tu l'a utilisé. En revanche la musique pour l'invocation du dragon armé lv5 et la dernière étaient bien posés.
Alors comme d'habitude, je te dirais que je ne pense pas qu'il y est de recette universelle, il faut y aller à l'oreille, mais je pense que ça ne doit pas être évident (pour ça que je n'essaie pas encore d'en mettre, et oui je renonce devant la difficulté ^^).
Par contre peut-être un conseil qui pourra t'être utile, essaie de ne pas couper tes musiques, il faudrait que tu essaies de faire en sortes qu'on entende toute la musique et qu'on ne sois pas obligé de s'arrêter en plein milieu, ça aussi c'est pas simple, mais ce serait certainement un plus si tu y arrivais.
Bon voilà rien d'autres à ajouter à part le habituel: LA SUITE!!!!!! .
Sur ce, bonne soirée à toi .

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Envoyé par Lily-dark le Dimanche 30 Mai 2010 à 20:27


Jango !

Je commence juste ta fic , j'ai lu l'introduction et les deux premiers chapitres , pour tout te dire : J'aime beaucoup .

Faut dire que j'ai dû autant pouffer de rire que Peter et Lily quand j'ai vu le monstre de JO, c'était marrant , il parle beaucoup mais bon xD

Edit : J'ai lu le trois à l'instant , je vais m'inspirer de ta façon de décrire les duels (Je ne vais pas te copier rassure toi) . Mais c'était vraiment excellent , le duel était très attrayant, j'ai beaucoup aimé , bien qu'il ne soit pas fini ! ^^ Je me rue sur le chapitre 4 de suite

Edit 2 : Chapitre XI
Pour Dora, tu ne te serais pas inspiré de celle qui boit tout le temps dans Fairy Tail ? X) . Parce que leur caractère est vraiment familier ^^ (et elles boivent tout le temps toute les deux .) , en tout cas j'ai beaucoup aimé le duel , même si je ne m'attendait pas à ce type de deck pour Dario ^^
(Rainbow Dragon va-t-il sortir ? Je le verrais dans la suite que je vais m'empresser de lire ! ^^)

Edit 3 (bah dis donc, ça en fait!) : Je suis au chapitre 16.
J'aime beaucoup ta fic faut le dire, j'attends de voir quand Virgil va se dévoiler un peu plus, on a l'impression que quelque chose dans son passé le bloque quant-à sa sociabilité, on a bien l'impression qu'il cache un gros mystère sur son histoire, en tout cas mon personnage préféré, même s'il ne s'est pas encore battu, c'est les toits, on connait pas son prénom en plus xD , j'ai hâte d'en savoir plus sur lui également, peut-être dans les trois chapitres que je n'ai pas encore lu, ça va venir ! x).

Edit 4 et le dernier car j'ai lu tous les chapitres :
J'ai beaucoup aimé le duel, le seul point qui m'a titillé c'est Green. On le croirait intelligent et au final il se laisse piéger par une simple vanne de les toits. ^^ , puis il avait l'air de dire que c'était risqué de pirater le réseau de l'église pour au final le faire gratis , m'enfin, peut être ce vieux tout blanc a t-il le sens de l'honneur

En tout cas très bons chapitres, j'avoue que je n'aurais sû dire qui allait gagné pendant le duel, même si je pensais bien que ça serait Dora étant donné du scénario (y aller pour repartir ça aurait pas été très logique.x) ) je n'ai qu'une chose à ajouter : La suite !

[ Dernière modification par Lily-dark le 03 jun 2010 à 23h42 ]


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